If I'm so wrong, so wrong, so wrong.
How can you listen all night long, night long, night long?
Now will it matter after I'm gone?
Because you never learn a goddamned thing.
Il n'était pas allé travailler aujourd'hui, sans raison particulière, si ce n'était
"pas envie, j'le sens pas, la." Si Caly était le roi des connards insolant pas très à cheval sur les règles, emmerdant très très fort l'autorité, il était très assidu, ratait rarement le boulot, même s'il devait s'y rendre dans le pire des états. Ce qui était souvent le cas, d'ailleurs. C'était surement cette assiduité quasi sans faille qui l’empêchait d'être viré du ministère, malgré toutes les conneries perpétrées. Mais ce jour la, c'était non, niet, nada, quedal,
"vas bien te faire fou.tre ministère de mer.de"L'Auror était parti se ressourcer dans son unique havre de paix, la librairie de son père à Bristol, ou il avait passé sa journée à lire tout ce qui lui passait sous la main, comme lorsqu'il était petit. Ces vieilles étagères resteraient à jamais son refuge, elles semblaient avoir ce pouvoir de le ramener en arrière, loin de sa vie actuelle semée de mer.des, de ce qu'il était devenu, de sa relation toxique qui finirait par le tuer. Mais quel bonheur de s'inoculer ce poison chaque jour, n'est-ce pas?
Sa mère, dont le temps ne semblait avoir aucune emprise sur sa beauté, l'avait gentiment sermonné d'avoir abandonné son poste mais était beaucoup trop heureuse d'avoir son fils à la maison qu'elle ne gâcha pas ce moment avec des remontrances qu'elle savait inutiles. Son père n'essayait même pas de lui faire la moral, trop occupé à lui montrer ses dernières trouvailles dans la réserve, côté livres magiques. Ils passèrent un long moment tout les deux, à déjouer les malédictions de certains ouvrages ou à en sceller d'autres, qu'ils restent à l’abri du monde pour toujours.
Alifay était toujours un gosse exemplaire en compagnie de ces parents, et c'était même étonnement naturel, sans même forcer le trait. Le bon, gentil, serviable et souriant Caly n'était peut être pas mort au final, encore tapis au fond de lui même, enfouis sous un gros tas de rage et colère. Quelqu'un d'autre que ces parents avait-il vu cette bienveillance et ce bonheur flottants sur le visage de l'auror, pendant ces dix dernières années? La réponse était évidente.
C'était donc avec une douce chaleur au ventre qu'il rentra de son pèlerinage, transplanant après une énième acolade avec sa mère et une tape un peu bourrue sur l'épaule de la part de son père. Sans doute devrait-il se rendre plus souvent la-bas, et Caly se jura de se tenir à cette bonne résolution. D'ailleurs, pourquoi ne pas faire partager cette félicité à autrui? A l'homme qui partage sa vie, par exemple? Ce soir, il allait faire ce qu'il n'avait jamais fait en dix ans de relation, il inviterait Asmodeus à sortir. Et pas une sortie à la con comme ils en avaient le secret. Pas de bagarre, pas de sang, pas d'insulte, pas de poing dans la g.ueule. Non, une soirée normale, détendue, autour de la table d'un bon restaurant. Et en s'habillant pas comme des clodos, pour changer.
Un sourire sincère illuminait ses traits, c'était beau à voir. Il monta les escaliers de l'immeuble pour rejoindre l'appart et ouvrit la porte. Merlin ce bordel, l'auror nota dans un coin de sa tête qu'il fallait vraiment ranger tout ça, c'était pas vivable cette porcherie. Way était-il déjà rentré? Le douche qui venait de se mettre à couler lui donna la réponse. Son sourire s'accentua alors, ils pouvaient bien avoir un peu de retard pour le restaurant, non? Sur le chemin de la salle de bain, Caly s'effeuillait lentement, jusqu'à arriver dans l'encadrement de la porte en étant torse nu.
Et la bulle dans laquelle était l'auror éclata, aussi violemment qu'elle était apaisante. La Colère qui s'était endormie s'éveilla, plus dévastatrice que jamais, brûlant tout sur son passage. Plus de trace d'allégresse, plus de sourire. Plus que cette Rage implacable. Il avait vu, ses yeux de soldat étaient trop vifs, et il connait ce corps beaucoup trop par coeur pour ne pas remarquer les nouvelles marques qui étaient apparues. Et le gentil garçon disparu pour laisser place à ce qu'il savait faire de mieux : frapper avant de parler, agir avant de réfléchir. D'un geste vif, Caly se glissa sous la douche et attrapa Asmo' par les cheveux et lui fit une béquille, le forçant à mettre un genou à terre. Rien à foutre des explications, il n'était pas con, il savait très bien ce que ces morsures signifiaient et elles n'étaient en rien accidentelles.
« Tu t'es senti comment? Vivant ? Utile ? »De son autre main, Alifay enfonça son pouce dans la morsure fraiche sous son oreille. Il savait pourtant qu'il kiffait la douleur, mais il avait besoin d'appuyer fort, si fort, à en avoir mal à la main. Toujours par les cheveux, il le tira de toutes ses forces hors de la douche, le trainant au sol et lui assenant un coup de pied dans les côtes. Caly voulait lui faire mal, très mal, autant qu'il avait mal, tout au fond. Le gentil garçon pleurait dans l'ombre.
« Ils auraient du te vider de ton sang, ça m'aurait éviter de perdre mon temps. »Il allait tout bruler. Asmodeus, l'appartement, l'autre conn.asse avec son bar à suceur de sang, le monde et lui-même.