Rhys ne s'est jamais senti stressé. Il n'est pas le genre d'homme à ressentir ça, parce qu'il n'a peur de rien. Mais là c'est différent, et il a impression que s'il avait un coeur, celui-ci l'aurait lâché. Il regarde l'heure toutes les cinq minutes, râlant que le temps ne passe pas plus vite. Il neige doucement au dehors, décembre est bien avancé. Noël est déjà passé, mais il souhaitait faire un repas avec la femme qui occupe son esprit, ses nuits, ses rêves. Asteria. Ils se voient régulièrement, mais lui, il n'est jamais rassasié d'elle. Il la veut, constamment, de toutes les façons possibles. Mais il lui laisse le temps, aussi, parce qu'elle sait qu'elle a besoin de temps. Souvent, le soir, il subvient à ses désirs afin de relâcher la pression. Et il boit plus de sang que d'habitude, afin d'être normal avec elle. A chaque fois qu'elle vient chez lui, son odeur le rend fou, et s'accroche aux tissus pendant des jours.

Il est fou d'elle. Et il se sent sombrer.

Le repas est prêt, préparé par ses soins. Il n'a jamais été un grand cuisinier, il n'a même jamais trop cuisiner, mais il a emprunté un livre de recettes à son père, et s'est tué à la tâche tout l'après-midi. Si bien que le soir est arrivé, son appartement sent le bœuf Wellington, la purée maison, et la sauce. Il est fier de lui, et espère qu'elle va aimer ce qu'il lui propose. Rhys a préparé une table aussi, mettant une belle nappe, des bougies, et une assiette pour elle. Il a mis un pull bleu marine, et un pantalon en toile noir. Simple, sobre, et élégant. Il tourne en rond, désormais, et vide une deuxième poche de sang. Il faut qu'il arrête d'en boire autant, alors il se sert un purfeu à la place, tout en sachant que la boisson ne lui donnera aucun effet et qu'en plus, elle n'aura pas de goût. Il s'allume une cigarette, qu'il fume trop rapidement, et quand il l'écrase dans le cendrier, on toque à la porte. Il s'y précipité, vitesse vampire, et l'ouvre.

"Asteria, entre je t'en prie."

Il s'écarte pour la laisser entrer dans l'appartement éclairé de bougies, et vérifie d'un dernier coup d’œil que tout est bien en place. Il ferme la porte, puis prend son visage en coupe pour l'embrasser en se penchant vers elle. Un baiser chaste, rapide, parce que s'il l'approfondit, il n'est pas sûre de pouvoir se retenir. Il lui sourit, avant de lui prendre la main de l'emmener vers la table dressée.

"La place de Madame." dit-il en tirant la chaise pour qu'elle s'y assoit. "Tu veux boire un truc ? Vin, whisky, vodka ?"

Noël est déjà passé, mais il reste un cadeau chez elle. Et cela fait déjà plusieurs fois qu'elle défait le papier cadeau pour en refaire un, espérant qu'il soit plus beau que le précédent. Asteria ne sait pas si Rhys fait Noël ou pas, mais elle a tenu malgré tout à lui acheter quelque chose. La sorcière est totalement folle de lui, et elle sait qu'elle ne pourra plus se passer de sa présence. La tatoueuse a parfois du mal à se dire que cela ressemble à une relation sérieuse, mais l'idée commence doucement à se faire dans son esprit. Elle essaie de se convaincre que ce n'est pas tromper son mari décédé, mais bel et bien de repartir à zéro. Mais dans le fond, Asteria angoisse à l'idée de la réaction de Zooey.

Terminant une nouvelle fois d'emballer le cadeau, elle soupire en voyant qu'elle n'arrivera pas à mieux. Aussi, il ne lui reste plus qu'à aller se préparer avant de se mettre en route. Prenant une douche rapide, la tatoueuse prend soin de se maquiller comme à son habitude. Puis elle enfile une robe noire, cintrée à la taille, en bustier. Cela met son épiderme tatoué en valeur, mais elle sait maintenant que cela ne dérange nullement Rhysand. Laissant ses cheveux libres dans son dos, la tatoueuse enfile une paire d'escarpins à talon pour être un peu plus grande. Elle est relativement petite de base, et à côté du vampire, elle se sent minuscule. Mais cela lui plaît. Comme si elle était protégée.

En arrivant devant le bar, Asteria sourit doucement avant d'entrée. Il y a du monde, mais elle ne perd pas de temps pour aller boire un verre, montant directement par l'escalier qu'elle a déjà emprunté à plusieurs reprises. Elle a l'impression d'être une habituée des lieux, chose qui n'est pas totalement faux dans un sens. Arrivant devant la porte de Rhys, elle frappe doucement, le sourire ne quittant pas ses lèvres une seule seconde. À peine une seconde plus tard, le vampire vient lui ouvrir la porte. Entrant, elle le remercie doucement. En entrant dans l'appartement, Asteria ne peut s'empêcher de trouver que cela sent divinement bon. Elle lui rend doucement son baiser, même si elle meurt d'envie de l'approfondir. Mais chaque chose en son temps, et elle ne doute pas qu'ils termineront la soirée dans une étreinte passionnée. Le suivant, elle sourit doucement en voyant la table qui a été dressée spécialement pour elle. « Merci beaucoup de l'attention. Mais tu aurais pu ne pas t'embêter et j'aurais pu manger directement chez moi tu sais ? » Asteria ne veut pas être un poids pour lui, alors qu'elle sait parfaitement qu'il ne mange pas. « Je veux bien un verre de vin s'il te plaît. » Le but étant de passer une bonne soirée, et de ne pas terminer ivre. Enlevant sa veste qu'elle vient mettre sur le dossier de sa chaise, elle regarde Rhysand et ne peut s'empêcher de le trouver superbe. « Tu es très élégeant ce soir. Comment vas-tu ? » Attendant alors qu'il se retourne pour déboucher la bouteille, Asteria se lève. Elle sait parfaitement qu'elle ne pourra pas le surprendre, et qu'il va certainement l'entendre, mais cela ne fait rien. Elle vient se blottir contre son dos, passant ses bras autour de sa taille et posant sa tête entre ses omoplates. Et elle souffle doucement. « Tu m'as manqué… » Cela n'est toujours pas facile pour elle d'avouer ses sentiments, mais elle essaie de faire des efforts pour lui montrer qu'elle prend leur relation très au sérieux.

Les sentiments sont une choses bizarres, pour Rhysand. De sa vie humaine, il a aimé, il a détesté, profondément. Il a ressenti de la joie, de la tristesse, de l'amour, de la passion, de l'envie. Depuis sa transformation, il a l'impression d'être dans une bulle qui le protège de ses sentiments. Il ne ressent rien, ou il ressent trop, au contraire, quand sa bulle éclate. Il ressent de la passion, dévorante quand il se perdait dans les bras d'inconnues. De la colère, quand il sent une odeur inconnue s'approcher des personnes qu'il aime, et qu'il protéger. De la jalousie, quand il voit un homme poser ses yeux sur Astéria, quand elle vient au club. De ... il ne sait quoi, quand ses yeux croisent les siens, et qu'il a envie de la prendre dans ses bras, de l'emmener loin, de n'être qu'avec elle. Et quand il l'entend toquer à la porte, c'est l'excitation qui prend le dessus. Il répond vite, bien trop vite, puisqu'il l'a sentie arriver alors qu'elle n'était pas encore dans le club. Quand ses lèvres retrouvent les siennes, il se dit que l'éternité n'est pas si mal, au final. « Merci beaucoup de l'attention. Mais tu aurais pu ne pas t'embêter et j'aurais pu manger directement chez moi tu sais ? » Rhys rit doucement, et secoue la tête.

"Non, non, je tenais à te faire un vrai repas. Je ne garantis pas mes talents culinaires, mais j'espère que ça sera au moins comestible."

Il la fait s'asseoir à la table bien dressée, et lui demande ce qu'elle veut boire, comme un bon gentleman, bien éduqué. Le digne fils de son père. « Je veux bien un verre de vin s'il te plaît. » Il acquiesce dans un sourire, et se précipite pour lui servir son vin, direction la cuisine. Lui, il se contente de sang versé dans un verre à vin, qui pourrait tromper n'importe qui par sa couleur, mais pas elle. L'entend qui s'approche, il sourit, et sent bientôt ses bras autour de sa taille. « Tu es très élégeant ce soir. Comment vas-tu ? » Il se délecte de son contact, son corps se réveillant à son toucher. « Tu m'as manqué… » Une fois le verre servi, il le pose sur le comptoir, et se tourne dans ses bras pour lever son menton, afin de croiser son regard.

"Tu m'as manqué, toi aussi." Il dépose un baiser sur son front, avant de reprendre : "Ca va bien, j'avais hâte d'être à ce soir. Et toi, comment ça va ? Tu es très belle, je ne fais que piètre impression à tes côtés."

Il prend son visage en coupe, pour lui donner un baiser plus langoureux, et plus passionné. Il approfondit le baiser en mordillant sa lèvre inférieure, avant de se reculer brusquement.

"Allons à table. Je ne veux pas être malpoli." Il rit doucement, et prend les deux verres dans une main. "Boeuf wellington et purée ce soir, ça te va j'espère ?"

Une fois de retour à table, il la laisse s'asseoir, et lève son verre vers elle.

"A toi, et à Noël. Tu as passé une bonne fête ?"

Asteria est touchée par l’attention de Rhysand. Mais elle aurait pu manger chez elle, afin qu’il ne s’embête pas. Surtout que la sorcière sait qu’il ne mange pas la même chose, et que donc, il n’y aura qu’elle à table. Un sourire vient étirer ses lèvres, alors qu’elle hoche la tête positivement. Elle ne doute pas un seul instant que ça sera bon et pour cause, il a mis du temps à préparer tout ça. Et elle apprécie vraiment le fait qu’il a pris de son temps pour elle. « Je n’en doute pas. Surtout que ça sent très bon. » Et elle est sincère. L’odeur est alléchante. Prenant place à la table qu’il a dressé spécialement pour elle, Asteria accepte un verre de vin. Elle espère que ça ne le dérange pas, alors qu’elle trouve que cela sera parfait pour commencer. Et ce n’est pas très fort, chose qui l’arrange, car elle ne veut pas perdre ses moyens en sa compagnie. Se levant, la tatoueuse vient à le rejoindre, se doutant qu’il l’a entendu bouger. Et elle enserre ses bras autour de sa taille, se blottissant contre son dos. Il est beaucoup plus grand qu’elle, mais elle apprécie ce détail. A ses côtés, Asteria se sent bien. Elle-même. Et elle arrive à oublier la vengeance qui coule dans ses veines. Prenant la parole, la tatoueuse vient à lui demander comment il va. Et dans un murmure, elle avoue la vérité, celle qui lui a manqué. Rhysand se retourne dans ses bras, avant de la forcer à la regarder, ses doigts sur son menton. Elle sourit doucement, appréciant entendre qu’elle lui a manqué aussi. Jamais elle n’aurait pensé éprouver de tels sentiments après le décès de Jamie, et pourtant … « J’avais hâte aussi et je vais bien. Mais ne dis pas de sottises, tu es très beau dans cette tenue. » Comme dans tout ce qu’il peut porter d’ailleurs. Rhys vient à l’embrasser, et Asteria lui rend son baiser avec plaisir. Elle pourrait passer des heures à le faire. Lorsqu’il se recule, elle a le souffle légèrement court. Hochant la tête, elle le suit jusqu’à la table. Reprenant place, elle sourit et hoche la tête positivement. « C’est vraiment parfait. Mais tu aurais pu me faire des pâtes, tu te serais moins embêté. » Parce qu’elle se doute que ça ne lui a pas pris cinq minutes de faire tout ça, spécialement pour elle. Attrapant son verre, elle le lève vers lui, avant de lui répondre. « A toi et à Noël. » Asteria prend une gorgée, trouvant vraiment le vin agréable et bon. Cela est plaisant contre sa langue. Elle repose son verre avant de prendre la parole. « Tranquillement. J’étais seule le soir même mais … J’ai vu Zooey. Et toi ? » La tatoueuse lui a déjà parlé à plusieurs reprises de sa fille et du fait qu’elle souffre de ne pas la voir souvent. Rhys sait que c’est le choix qu’Asteria a fait, mais elle lui en a parlé souvent. Pinçant les lèvres, elle se stresse un peu, à l’idée de lui poser la question qui la tracasse. Mais elle a envie de faire un pas en avant, de lui montrer qu’elle prend leur relation au sérieux. « D’ailleurs … En parlant de Zooey hum … Tu accepterais de la rencontrer ? » Elle inspire profondément, avant de reprendre. « Vous êtes tous les deux importants pour moi et je … j’aimerai vraiment que tu la rencontres si tu veux bien, bien sûr. »