JOUR 1 ◊ la pluie fine

Qui aurait cru qu'une oracle se ferait un jour agresser par des augureys ? Heureusement, personne n'est là pour le voir et Crystal pourra justifier plus tard les griffures sur son visage par la végétation dense du labyrinthe. Si tant est que quelqu'un lui pose la question. Matthew sera certainement le seul à oser, lui qui n'a pas souhaité s'inscrire et la laisse se débrouiller seule.

Crystal le maudit intérieurement, simplement parce qu'elle n'a personne d'autre à qui s'en prendre actuellement et que ses mésaventures la font enrager.

Sur sa route, elle entend parfois des voix, des cris, et elle jurerait que des duels éclatent non loin mais les rideaux de pluie, il lui est malheureusement impossible de déterminer à quelle distance cela se passe. Dans un tel contexte, mieux vaut rester discrète et seule alors elle s'éloigne des bruits pour suivre un autre chemin. En silence, elle finit par retenter un Partis Temporus pour se faciliter les choses.

Mais rien n'y fait. La magie refuse de se déclencher, si bien que Crystal finit par se demander si elle n'est pas dans une zone imperméable à la magie. Ce genre de sort existe après tout... Et après seulement quelques pas, elle glisse de nouveau sur la terre meuble. Un juron en islandais lui échappe mais... un peu plus ou un peu moins, elle n'est plus à ça près maintenant.

Tu n'en peux plus, t'es déjà à bout. Tu ne sais pas depuis combien de temps vous êtes dans ce labyrinthe, ta cheville te fait horriblement mal et tu détestes la pluie. Tu ne connaissais pas la pluie, tu n'aimes que la chaleur ardente, la chaleur du désert qui brûle ta peau. Ici, pas de soleil, pas de chaleur, pas de sable. Que de la foutue boue, partout et cette pluie qui ne s'arrête pas. Et soudain, à un détour, tu vois un p'tit oiseau, un augurey, encore. Tu le suis, lui et son pelage vert qui te semble comme la lueur vers le paradis. Il t'emmène à son nid et les oiseaux semblent t'accepter quand tu t'approches. Tu te sèches rapidement et sort un biscuit d'une de tes poches. T'en donnes aux oiseaux qui t'accueillent et tu te poses tranquillement, baguette en main, en attendant que la pluie cesse de tomber.

Cette fois-ci sa cape n'est plus d'aucun secours pour la réchauffer. Crystal a de plus en plus froid, comme si toute chaleur avait disparu du monde. D'habitude elle aime la pluie pourtant, ça cache bien les larmes et ça s'accorde au désespoir, mais elle n'est pas entrée dans le labyrinthe pour se morfondre, ni le cœur emplit de tristesse.

Elle veut juste gagner. Voir si tout ce qu'elle a appris, si tous les efforts menés jusque là lui permettront de survivre après Poudlard et de faire face à toutes les situations. Au lieu de cela, elle se retrouve simplement prisonnière de la pluie et de la boue avec sa baguette qui refuse de lui obéir. D'ailleurs, après avoir fait quelques pas, elle décide que s'en est assez et relance son sort dans un murmure impérieux.

Le sort finit par se lancer mais une force inexplicable le repousse jusqu'à déclencher de nouveaux torrents d'eau qui obligent Crystal à se réfugier sous les premiers arbres qu'elle croise. Des augureys y vivent malheureusement et elle subit leur attaque.

note pour sorcier intéressé::

Elle s'est éloignée du nid qui l'a attaquée mais les augureys semblent décidés à ne pas lâcher l'affaire. Crystal s'est adossée sous un arbre pour échapper un peu à la pluie et reprendre son souffle quand elle entend les oiseaux approcher.

-Nom d'une Dame du Lac, mais c'est une blague ?! s'énerve-t-elle.

Non mais sérieusement, avec la pluie diluvienne et le manque de visibilité, comment ont-ils fait pour la suivre et pourquoi ont-ils décidé de s'acharner sur elle ? Crystal sature un peu et puisque c'est comme ça, elle hésite sincèrement à réduire ses oiseaux de malheur en pâté pour sombral.

Néanmoins, elle se souvient de ses déboires précédents avec sa baguette et elle se dit que se prendre un retour de flammes est la dernière chose dont elle a besoin en ce moment alors elle s'abstient en pestant dans son islandais natal.

A contre-coeur, elle se redresse donc et reprend sa fuite vers l'inconnu.

Elle court, encore et toujours à travers la pluie, glissant ou trébuchant dans les flaques, les trous et les racines que les arbres mettent sur son passage. Crystal fuit la nuée d'augureys qui la poursuit, renonçant à toute dignité dans l'opération.

Le destin semble s'acharner contre elle alors que les griffures qu'elle a déjà essuyée sont lavées par les litres d'eau qui ruissellent sur son visage, sa capuche étant tombée depuis longtemps dans son dos.

S'il y a encore des élèves dehors avec elle, elle ne les voit pas et ne leur prête aucune attention. Mais ses forces faiblissent et chaque enjambée lui semble plus dure que la précédente. Ses bottines adhèrent dans la boue et elle entend finalement les oiseaux qui la rattrapent. Alors, résignée, elle se retourne et saisit sa baguette pour leur faire face, espérant cette fois être dans une zone où elle pourra faire usage de magie.

Au moment où elle s'apprête à lancer un sort, une intuition l'arrête. Elle baisse sa baguette et laisse les augureys l'entourer, sentant... qu'elle n'a plus rien à craindre. Ils tournoient un instant autour d'elle et finalement, l'un d'eux se pose sur son bras quand elle le lève devant elle. Elle comprend alors... Ils ne l'ont pas suivi pour l'attaquer mais pour la guider vers un refuge à sa portée.

Reprenant un peu espoir, Crystal sourit faiblement et les suit jusqu'à un grand arbre creux. Il lui faut escalader le tronc mouillé à l'écorce friable, ce qui n'est pas de tout repos dans son état, mais elle finit par arriver dans un grand nid où les oiseaux l'observent en gazouillant doucement. Il fait bon ici. Crystal se risque à un nouveau sort, qui fonctionne cette fois, pour se sécher et c'est avec un augurey sur les genoux qu'elle s'apprête à passer la nuit, épuisée.

Tu ne pouvais pas perdre de la sorte, mais tu étais incapable de semer les bestioles qui te poursuivaient. Oubliant rapidement que tu possédais une baguette et que tu pouvais tout aussi bien l'utiliser pour te protéger. « Bombardaaa ! » Criais-tu en lançant les sortilèges vers l'arrière en espérant pouvoir toucher les créatures qui voulaient avoir ta peau.
Tu ne pouvais pas perdre de la sorte, alors que tu te trouvais dans le labyrinthe depuis si peu de temps, croisant quelques étudiants, alors que tu t'enfonçais dans les couloirs verdoyants sans savoir où tu te rendais. D'autant que la pluie n'arrangeait pas ton cas : tu ignorais parfaitement où tu te rendais. Tu courrais plutôt, espérant que tu pourrais peut être te libérer des oiseaux et te protéger pour la nuit.