Mission conjointe | Remus&Ezio

Ses sentiments sont mitigés. D’un côté, il y a la satisfaction de reprendre du service après le petit fiasco suite au dernier travail effectué avec sa nouvelle binôme, Hawa. Et de l’autre… il y a tout simplement ces nouvelles directives. On ne va pas se mentir, ce genre de mission, il les craint. Il se débrouille même pour les éviter autant que possible mais cette fois, il semble qu’Ezio soit dedans jusqu’au cou, sans la moindre possibilité de faire marche-arrière. C’est un ordre direct de Daemon, une collaboration comme il y en a parfois avec le service des Aurors et c’est l’italien qui se retrouve mandaté pour cette expédition. Et s’il s’arrange généralement pour éviter ce type de travail, ce n’est pas parce qu’il a un problème avec les Aurors ou qu’il n’a pas envie de croiser d’anciens collègues, non. C’est parce que pour l’avoir été, il sait que les Aurors sont très souvent envoyés sur des missions qui concernent les mangemorts. Or, il y en a un, en particulier, qu’il n’a pas envie de croiser. Pas qu’il soit effrayé mais ce qui l’inquiète, c’est ce qu’il serait capable – ou forcé – de faire en se retrouvant face à lui. Pourtant, il faut l’admettre, la dernière fois, c’est uniquement en tant qu’Oubliator et sans pourchasser le moindre mangemort qu’il a fait sa rencontre. De là est venue la conclusion que faire l’autruche sur ces missions est d’autant plus inutile.

Alors le voilà, au fin fond de la campagne anglaise, à la recherche d’un mangemort ayant fait des dégâts dans un village moldu. C’est pour ça qu’il est là : son objectif premier est d’oublietter tous les moldus qui ont eu à faire à des phénomènes magiques qui n’auraient jamais dû croiser leur route. Mais s’il y a combat, il agira en tant que soutien et prêtera main-forte à son coéquipier du jour. « Je suis content de te revoir, Remus. », laisse-t-il lorsque le garçon apparaît à ses côtés. Remus Lupin, un jeune Auror avec lequel il a déjà travaillé à quelques reprises et malgré le fait qu’il soit un peu moins âgé qu’Ezio d’une dizaine d’années, le Grimaldi lui fait confiance. Il a vu ce qu’il sait faire et n’a aucune doute sur le fait que leur mission soit un succès. « Qu’est-ce qu’on sait sur ce mangemort et ses activités dans la région ? », autant entrer directement dans le vif du sujet. S’il sait sur le bout des doigts ce qu’il doit faire concernant l’oubliette, on lui a sous-entendu qu’il faudrait voir avec l’autre agent désigné pour ce qui est de la cible en elle-même. Et plus vite ils seront sur la même longueur d’onde, plus vite ils pourront se mettre au travail, le réussir et rentrer à la maison.

REMUS & EZIO

Un Auror et un Oubliator, c’est peut-être bien peu pour une mission dans laquelle un ou plusieurs mangemorts sont impliqués. Mais c’est une procédure qui a aussi ses avantages : leurs déplacements sont plus discrets et ils peuvent frapper et se coordonner plus aisément à deux qu’à cinq, par exemple. Et puis, Ezio a l’avantage de jouir d’une double formation d’auror et d’oubliator car il n’a rien omis de ses années passées dans son ancien service et n’hésite jamais à faire appel à ses deux expériences – notamment dans le cadre de ce genre de missions. De plus, l’italien a conscience de ses talents de duelliste, il a fait ses preuves dans ce domaine à de nombreuses reprises. Il ne sait que trop bien à quel point il est nécessaire de se servir de toutes les ressources à sa disposition même si ce n’est potentiellement que face à un seul mangemort. Ces gens-là n’ont pas de scrupules, ils usent de magie noire à la moindre occasion alors il ne faut pas hésiter à répliquer avec tous ses propres atouts. C’est ce que le Grimaldi pense alors que la campagne anglaise s’étend devant lui à perte de vue. À ses côtés se trouve le jeune Remus Lupin, un garçon en qui il a confiance et avec lequel il sait n’avoir aucun mal à travailler. Il lui fait confiance et n’a aucun doute sur le fait qu’ils sauront faire une bonne équipe – prudente mais efficace. Ezio est prêt à protéger les arrières du Lupin au besoin et il n’a aucun doute sur le fait que ce soit réciproque. Une attitude des plus importantes pour rester en vie car ils le savent tous les deux : les mangemorts qui courent encore sont les plus dangereux, les plus forts qui savent indéniablement se servir d’une baguette, souvent les plus fanatiques, également… mais surtout, ceux qui faisaient partie de la garde rapprochée de feu Voldemort. Ce n’est donc pas une mesure exagérée que d’avancer prudemment à travers la nature anglaise. Baguette à la main, ils sont prêts à en faire usage au moindre mouvement d’air un peu trop suspect ou à la moindre silhouette un tantinet hostile. Ezio ne cesse de regarder dans leur environnement direct, tout autour d’eux. Il regarde dans leur dos quand Remus observe devant, sur leur droite quand son coéquipier regarde sur la gauche. Rien n’est laissé au hasard sans qu’ils ne tombent pour autant dans la paranoïa.

Au bout de quelques minutes, Ezio se permet même une petite salutation en bonne et due forme puisqu’ils n’ont pas pu la faire plus tôt. « Depuis mon transfert si je me trompe pas et je vais bien. Je vais toujours bien. Et toi ? », ses sœurs, comme à leur habitude, occupent ses pensées parce que son cerveau est toujours à la recherche de moyens pour améliorer leurs vies et faire disparaître leurs problèmes. Puis, il y a Hawa qui se fait présente malgré tout. Sa partenaire oubliator et véritable tête brûlée qui semble prendre un malin plaisir à le mettre dans l’embarras en passant presque systématiquement outre les ordres durant leurs missions – à ce rythme, elle va lui faire avoir des cheveux blancs avant l’âge. Alors dire qu’il va bien, c’est un mensonge mais ils ne sont pas là pour ça et de toute façon, s’épancher n’est pas dans les habitudes du Grimaldi. Autour d’eux, le calme se fait présent – seulement brisé par les quelques bruits des animaux nocturnes. Rien de surprenant dans cet endroit plus sauvage que civilisé. Même les habitants des quelques maisons bâties çà et là doivent avoir conservé les rites et les traditions d’antan. Tant d’éléments qui rendent improbable la présence de mangemorts mais pas impossible. Après tout, quel meilleur lieu que les coins les plus isolés du Royaume-Uni pour se cacher lorsqu’on est en cavale ? « Tu crois que certains sont réellement assez fous pour désirer son retour ? Au point d’aller chercher dans des vieilles maisons d’alchimiste ? C’est effrayant, oui… et complètement fou comme entreprise. J’imagine qu’on sait où est cette maison ? Est-ce qu’une équipe y est retournée pour chercher des traces de ce qui aurait dû être présent mais qui ne l’est plus ? Ça peut donner des indices sur leurs intentions ou au moins, ça permettrait de savoir s’ils ont déniché ce qu’ils voulaient. », la menace est sérieuse et pourtant, Ezio jubile presque intérieurement. Ces histoires de sous-sols secrets, d’objets disparus, d’alchimie… ça le prend aux tripes et il adore ça. L’occulte le fascine au-delà du raisonnable mais la suite des révélations de Remus le fait redescendre sur Terre. Il grimace à l’entente de ce moldu trop curieux qui en a payé publiquement le prix à coups d’endoloris mais hoche la tête lorsque certaines de ses questions précédentes trouvent leur réponse ici. « Combien d’aurors sont actuellement en poste près de la maison ? », s’ils ne sont pas assez, ils risquent de se faire piétiner au retour des mangemorts. « Et cet homme, qu’est-il devenu ? Mon principal travail va être d’oublieter tous les habitants et d’imaginer une autre histoire pour cet homme. Il faut absolument les tenir éloignés de cette maison et des possibles combats qui risquent d’avoir lieu là-bas. Une fois éloignés et en sécurité, je pourrai déjà commencer par les oublietter afin qu’ils ne soient pas tentés de vouloir s’exposer au danger. », puisque le retour de leurs ennemis semble inévitable, il faut limiter les dommages collatéraux. Tout en restant sur le qui-vive pour un maximum d’efficacité comme c’est le cas.

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Euphémia est parfaitement au courant des raisons qui ont poussé Ezio à demander un changement de service. Il s’est dit que s’il devait être honnête à ce sujet avec une personne, c’est bien sa désormais ancienne cheffe. Elle l’a aidé à de nombreuses reprises, l’a encouragé, a en bonne partie fait de lui un bon Auror. Alors il ne se voyait pas lui mentir en feignant une autre explication ou en tentant des pirouettes. Elle l’aurait sans doute compris et en plus de lui manquer de respect, Ezio se serait senti bien stupide. Il n’a donc pas tergiverser avant de dire la vérité. Euphémia a compris et a même eu l’extrême gentillesse d’écrire une lettre de recommandation pour appuyer son transfert. Sachant tout cela, l’Italien se dit que si on fait appel à sa personne dans le cadre d’une mission impliquant les mangemorts, alors ce doit être pour une excellente raison. Il ne les connaît pas, aurait préféré qu’on s’adresse à quelqu’un d’autre mais il possède un sens du devoir qui l’oblige à prendre sur lui et à répondre présent lorsqu’on l’appelle. Parce que dans ces moments-là, il se dit que ses sentiments personnels ne comptent pas, qu’ils n’ont même pas à entrer en compte quand il s’agit de protéger des innocents et d’arrêter de dangereux mages noirs. Les moldus n’ont rien demandé, les autres sorciers non plus d’ailleurs. Hors, dans ces moments-là, ce sont justement eux qui comptent.

Qui plus est, Ezio se sait être un atout dans ces circonstances. Ce n’est pas de la vanité, seulement un fait. Il travaille efficacement avec les Aurors parce qu’il connaît leurs méthodes, leurs habitudes, leur fonctionnement et cela permet de ne pas perdre de temps à chercher une bonne cohésion ou à tout expliquer. Il ne porte certes plus le même uniforme mais il n’a rien oublié de l’expérience procurée par ces années de service. C’est ce qui en fait un partenaire solide qui ne fuira pas face à un mangemort et qui saura gérer et prendre sa place. Les seules espérances inavouées de l’Italien étant de ne pas tomber sur un groupe trop nombreux d’ennemis mais surtout, de ne pas tomber une nouvelle fois sur Rayleigh. Qui plus est en étant avec Remus, cela ne ferait que compliquer davantage des nouvelles retrouvailles. « Nous ne pourrons que nous sentir mieux quand tous les mangemorts auront fait face au baiser du détraqueur. Ça voudra dire que ce monde sera encore un peu plus sécurisé. », dit-il en hochant la tête. Ils sont les derniers témoins dangereux des heures sombres de cette période de guerre. Difficile de passer complètement à autre chose tant que certains peuvent encore courir le Royaume-Uni en toute impunité. Une sanction que chacun d’entre eux mérite amplement. Ils ont choisi les ténèbres, ils se doivent désormais d’en assumer les conséquences. « Je ne me sentais plus capable d’assurer de manière objective et totalement efficace la fonction d’auror. Quant à pourquoi la fonction d’oubliator, eh bien c’est un service qui reste assez proche et qui correspond aussi à mes convictions. », nul besoin de mentionner Rayleigh. S’il sait qu’il pourrait parler de cela sans souci au Lupin, il préfère cependant s’abstenir pour l’effet que provoque en lui le simple fait de penser à cet homme qu’il a autrefois considéré comme son frère.

« Parfait, j’imagine qu’ils iront tout de suite se référer à qui de droit dès qu’ils auront trouvé des pistes concrètes. », langues-de-plomb et aurors de cette catégorie sont des professionnels. C’est pourquoi Ezio ne doute pas du fait qu’ils se donnent au maximum et encore moins de leur réussite. Les lieux sont tenus, il convient de laisser les concernés faire leur travail. « La magie dans ses plus noirs tréfonds… j’ai du mal à croire que l’idée d’utiliser cette force fantastique pour ramener des morts à la vie puisse traverser les esprits de certains. Comme quoi… du reste, j’ignorais qu’il y avait un corps. N’aurait-il pas été logique de le brûler afin d’éviter justement de devoir en plus se préoccuper de cette possibilité ? », devoir traquer les anciens partisans du Lord n’est déjà pas une mince affaire mais si en plus il faut s’assurer qu’aucun ne retrouve le corps de leur ancien maître, n’est-ce pas se faire des nœuds au cerveau ? « Bien, on sait jamais. Pour peu qu’ils décident de retourner là-bas... », six à chaque roulements entre tireurs et aurors, c’est un bon quota. Ce n’est ni trop, ni pas assez. Pendant ce temps-là, les autres peuvent se reposer ou regarder aux alentours s’il y a des bruits ou mouvements suspects. « J’irai le voir quand on aura réglé le problème majeur des mangemorts. Ce sera le premier à oublietter. », normal qu’il soit choqué et il vaut mieux pour lui qu’il ne reste pas trop longtemps dans cet état. Qui sait quelles peuvent être les conséquences sur le long terme ? Puis les autres suivront. Leur laisser des souvenirs de tortures est inconcevable. Et puis, ils savent des choses qui mettent leur vie en danger. C’est d’ailleurs surprenant que des personnes comme cet homme aient échappé au courroux des mages noirs qui ne sont pas réputés pour laisser échapper des témoins. À la remarque de Remus concernant l’idée de tenir les moldus éloignant en laissant se répandre la rumeur d’un endroit hanté, Ezio ricane avant d’hocher la tête. « Bien vu. Faisons courir ce bruit avant de leur faire oublier ce qui doit l’être. », le Grimaldi n’a eu qu’une seule année à Poudlard et il y est allé avant Remus mais à son époque, il y avait déjà quelques racontars concernant cette cabane et en bonnes personnes adeptes de l’étrange, Ezio s’y est parfois rendu avec Ray sans pour autant y voir quoi que ce soit qui étaye l’hypothèse de l’occulte. Remus semble avoir davantage de précisions. « Je m’en souviens. À mon époque, on se contentait du vent dans les fenêtres. Je me trompe ou t’as l’air d’en savoir un paquet sur cette cabane ? », si Remus a des choses à lui apprendre à ce sujet, il va de soi qu’Ezio est toute ouïe. Mais cette conversation – aussi passionnante soit-elle – ne leur fait pas oublier pour autant la raison de leur présence en ces lieux. « Le mangemort est le danger immédiat. Ce sera plus simple d’oublietter les habitants quand la menace alentour aura d’abord été écarté. Ça te va si on commence nos recherches par la maison où il créchait ? On part de là-bas et on remonte les pistes qu’on trouve. Sauf si tu as une autre idée ? »

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Ezio est un idéaliste, un homme qui préfère se dire qu’il est possible d’obtenir une paix durable... à condition de s’en donner les moyens. De son point de vue, cela passe par une application scrupuleuse de la loi et de ses décrets. Bien sûr, il ne niera pas l’importance de prendre en considération ceux qui ont agi sous l’influence d’un Impero – à condition que cela soit vérifié et avéré – mais faut-il pour autant ne pas du tout condamner ces personnes-là ? Quand bien même ce n’était pas malgré elles, elles ont quand même possiblement brisé des familles, des vies entières qui, elles n’ont plus, n’avaient rien demandé. S’ils ont franchi cette ligne, peuvent-ils vraiment être absous et éviter le baiser du détraqueur ? Une question intéressante sur laquelle ils n’ont pourtant pas le temps de se pencher aujourd’hui. Sur cette mission, ils doivent faire preuve de coordination, agir ensemble pour ne pas se laisser surprendre – ou pire encore – et être efficaces. « C’est… différent dans un sens mais oui, ça me plaît. C’est une autre manière d’aider la communauté… qui implique d’être en contact avec des moldus mais c’est quelque chose qui me convient. », bien sûr, il lui a fallu un temps d’adaptation parce que même s’il a des similitudes avec le métier d’auror, il y a également des divergences notamment dans les méthodes d’approche. On ne s’adresse pas à un moldu à oublietter comme on le fait pour un criminel sorcier qu’il faut appréhender. Une différence intéressante dans son application, surtout que cela permet à Ezio de souffler et de ne pas toujours avoir à faire face à des mages noirs ou des mangemorts. Et même s’il aimait profondément son métier, il apprécie de ne pas être constamment sur le qui-vive à la moindre mission.

Évoquer l’ancien Lord Voldemort en territoire hostile n’est peut-être pas la meilleure idée qu’ils puissent avoir mais la curiosité de l’Italien sur le pourquoi du comment est beaucoup trop forte pour qu’il parvienne à se retenir de poser certaines questions. Il ignore jusqu’où s’étalent les connaissances de son partenaire à ce sujet alors il pose quelques questions, émet des hypothèses afin d’essayer de mieux comprendre certains choix. Et plus il écoute Remus, plus il trouve étrange que personne n’ait cherché à retrouver le corps de Voldemort avant cela. « J’imagine qu’il doit y avoir des bonnes raisons pour que personne ne soit parti à sa recherche… mais je ne peux m’empêcher de penser que c’était peut-être une erreur. », aujourd’hui, c’est un manque qui risque de profiter à ses partisans les plus fidèles qui peuvent vouloir user de magie interdite pour ramener un mort à la vie. Si les fantômes sont légions dans leur monde… qu’en est-il des morts-vivants ? Peut-être que c’est ce que les mangemorts sont venus chercher ici : des pistes pour ramener leur maître. Cette simple supposition à peine née dans son esprit, un frisson parcourt le long de la colonne vertébrale d’Ezio. Il espère se tromper mais son instinct et son expérience lui ont appris à ne négliger aucune possibilité, pas même les plus improbables.

Puis, ils partent sur un sujet moins lourd, plus enclin à les faire se détendre malgré la situation dans laquelle ils se trouvent actuellement. La cabane hurlante est l’un des célèbres mystères de Poudlard – même si ce n’était pas de manière aussi intense durant la seule année où Ezio était étudiant à la fameuse école de sorcellerie. Il y avait quelques racontars, quelques rumeurs çà et là qui changeaient toutes les semaines, pour ce dont l’ancien Poufsouffle se rappelle. La plus récurrente tournait autour de sifflements étranges passant à travers les interstices des vitres brisées – autant dire qu’à celle-ci, l’explication rationnelle était toute trouvée : résultat du vent lorsqu’il souffle un peu trop fort. Le Lupin semble en savoir davantage à ce propos mais lorsqu’il vient donner quelques explications, celles-ci paraissent tristement banales. « Un refuge pour des rongeurs et des insectes quand vient la saison froide ? C’est vraiment ça, la résolution du mystère de la cabane hurlante ? Hum, un peu décevant. », à peine en avait-il entendu parler que son esprit s’était déjà attelé à faire les ébauches d’une dizaine de différentes hypothèses – toutes balayées en quelques secondes par les aveux de Remus qui sont loin d’être aussi exaltants que tout ce que le sorcier vient de s’imaginer. Mais c’est ainsi, la réalité s’avère bien souvent plus insipide, à son grand désarroi. Il existe quelques exceptions bien sûr mais il semble que la cabane hurlante de Poudlard n’en fasse pas partie.

Ezio hoche la tête quand le jeune auror approuve sa méthode et l’invite à le suivre dans la direction de la fameuse maison. Ils prennent le chemin de ce qui est finalement une petite bicoque en bois, abri de fortune dans lequel vivait le fuyard depuis des jours. Le lieu n’a rien d’accueillant, la magie noire est perceptible à plein nez pour qui a déjà été confronté à cette dernière. Ezio laisse à Remus le temps de faire ses observations du terrain, restant en retrait lorsque son comparse saute dans le trou pour analyser la terre fraîchement retournée. Quelques secondes plus tard, le verdict tombe et fait froncer les sourcils de l’oubliator. Il n’aime pas du tout ce que la présence d’un Filet du Diable laisse envisager comme options. « S’ils utilisent cette plante pour préparer des cérémonies et des rituels, autant dire que ça n’augure rien de bon. J’étais pas le meilleur en alchimie mais je crois me souvenir qu’un des principes de base, c’est qu’il doit toujours y avoir une forme d’équivalence pour créer ce qu’on veut. Il faut faire une offrande qui vaut notre souhait pour ne pas déséquilibrer la nature… tu crois... », il fronce les sourcils, craignant la suite de ses propres mots mais se forçant à les prononcer. « … qu’ils pourraient en arriver à faire des sacrifices humains ? », cette seule perspective soulève son cœur, aussi s’efforce-t-il de ne pas trop y songer. « Je voudrais inspecter l’intérieur de la maison. », répond-il à la question de Remus, se dirigeant sans attendre vers la porte. Lorsqu’il l’ouvre pour pénétrer à l’intérieur, une vive et désagréable odeur monte à ses narines, le faisant grimacer. Prenant sur lui pour ne pas simplement sortir, il prend note de tout ce qu’il peut observer. L’intérieur est aussi peu avenant que l’extérieur : des tâches de divers produits ornent tous les murs du sol au plafond – Ezio en vient même à penser que certaines ont encore un potentiel actif de dangerosité –, des toiles d’araignées sont présentes dans des coins, des trous percent les murs un peu partout et tout un panel d’ingrédients et autres bocaux remplis de formol – ainsi que certains brisés – s’étalent sur le plan de travail en bois. « Bézoard, corne de licorne, liquides et poudres variés... », il énumère ce qu’il parvient à reconnaître au fur et à mesure de sa progression et de son analyse de la pièce. Beaucoup d’éléments paraissent inconnus mais une chose lui saute aux yeux : tous les éléments présents ici sont rares. « C’est quoi… ça ? », dit-il en s’approchant d’une forme de long bâton blanc rigide. « Oh… Remus, viens voir ça ! », c’est vraiment le pom-pom de ce qu’il pensait dénicher ici. Le reste ne le rassurait déjà pas mais là, c’est encore pire. « Un os… c’est un os ! À ton avis, humain ou animal ? », de là à dire qu’il a réellement envie de le savoir… mais ça peut s’avérer déterminant pour leur enquête.

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D’une certaine manière, il est possible de considérer Ezio comme un précurseur. Il n’a pas attendu la vague « post-guerre » – aussi compréhensible et légitime soit-elle compte tenu des circonstances – pour poser sa candidature dans un autre domaine – même s’il demeure au Ministère. Parce qu’il a eu la lucidité – et surtout l’honnêteté – envers lui-même pour admettre que certains points ne lui permettraient pas d’exercer sa fonction avec une totale objectivité. Pour autant, Ezio n’a pas lésiné dans son effort de guerre : il a fait sa part comme tout à chacun, il a fait de son mieux pour frapper à son échelle là où ça pouvait faire mal. Et ils ont fini par y arriver, par gagner… non sans en payer un prix conséquent. De nombreuses vies perdues ; des familles détruites, des amis, des frères, des sœurs, des collègues qui ne reviendront jamais. Et si le Grimaldi aide les Aurors dans certaines missions ponctuelles comme celle-ci malgré ses réticences, c’est pour continuer d’aider – parce qu’il a parfaitement conscience que ces troupes sont clairsemées et que le recrutement est particulièrement difficile. Avant, devenir Auror était une vocation ; aujourd’hui, c’est une idée qui peut faire peur et bloquer certaines ambitions. Qui plus est, pour l’avoir fait, les conditions pour en devenir un sont très strictes et compliquées. « Certains d’entre eux, oui… mais j’ai déjà eu à faire à des moldus dont les idées conservatrices valaient celles de nos puristes les plus extrêmes. Je pense simplement qu’il y a du bon et du mauvais dans chacun de nos deux mondes. », parce qu’il a aussi pu être témoin du bon dont les non-sorciers peuvent être capables en étant à leur contact. Et puis, en tant que sang-mêlé issu de deux parents eux-mêmes sang-mêlé, il est un bon représentant des deux univers…

La suite… relève d’hypothèses bien plus effrayantes et alarmantes. Il n’aime pas ce que cela traduit de la part des autorités. Comment ont-elles pu faire preuve d’un tel niveau de négligence ? Ne pas aller chercher le corps du pire mage noir de ces dernières années est une erreur si évidente qu’il ne parvient pas à assimiler qu’un organisme du Ministère ait pu prendre la décision (ou plutôt la non-décision) de ne pas effectuer des recherches. Évidemment, Remus est d’accord avec lui mais aucun des deux ne peut rien y faire : ce ne sont que des soldats qui doivent tenir leur rang – des esprits comme les leurs pensent mais ils n’ont pas le droit de franchir certaines limites. « C’est ce que je pense… pourquoi ça n’a pas été pris en compte et vérifié ? », peut-être que Lupin n’en sait rien non plus, après tout… pourquoi lui aurait-on donné ce genre d’informations ? À moins qu’il ait pu les grappiller au détour d’une conversation ou qu’il ait des proches haut placés ayant accepté d’en parler… Ezio peut sembler un peu abrupte dans ses questions mais elles ne sont finalement que la traduction de ses inquiétudes concernant un potentiel retour de Voldemort. Il ne sait pas si c’est vraiment possible… ni comment il reviendrait… mais il ne doute pas que quelques adeptes complètement acquis à la cause du Lord Noir puissent aller jusque-là. Et ça le terrifie – que des sorciers osent réellement aller réaliser ces rituels. « Je préfère même pas imaginer à quoi ressemblerait un mage noir dans cet état… mais tu as raison, il faut qu’on fasse remonter ces craintes à nos supérieurs. Plus nombreux on sera à le faire, plus ils prendront cette possibilité au sérieux. Peut-être même avant qu’il n’y ait de réelles conséquences... », avant qu’il ne soit trop tard et que Voldemort revienne à la vie. Il n’aurait probablement aucun scrupule à déclencher une nouvelle guerre et cette fois… en étant encore plus déterminé à la remporter et donc, plus violent que jamais. Sans aucune garantie pour personne… de s’en sortir à deux reprises.

« Mouais… personnellement, je la trouve décevante. J’aurais aimé une explication plus… exaltante ! », répond-il en haussant les épaules dans un geste résigné mais tout de même plus détendu que quelques secondes auparavant. C’est important dans leurs métiers de réussir à se détendre – autrement, le burn-out peut rapidement survenir tant ils se retrouvent sous pression. Là encore, il s’agit d’un facteur qui semble de plus en plus pris en compte par ceux qui auraient pu vouloir rejoindre ces corps de métier. Qu’on soit Auror, Oubliator, Répérateur, Tireur d’Elite… ce sont des jobs fatigants mais qui récompensent également par un esprit d’équipe inégalable. Cela dit, ces considérations, cette ambiance ont beau être agréable, ça ne change rien à la déception de l’Italien concernant le fameux – pas tant que ça, finalement – secret de la Cabane Hurlante de Poudlard. Un simple rongeur… moins intrigant que le bruit du vent entre des vitres entrouvertes. Ezio apprécie ce qui est obscur, ce qui peut passer pour du surnaturel même au sein de la communauté sorcière. Et il aurait aimé que cette légende soit à la hauteur de toutes ces théories… mais la vérité, c’est que les faits sont bien souvent plus décevants que la réalité. Sauf peut-être aujourd’hui ? Cette maison laissée par les supposés mangemorts semble receler bien plus de secrets qu’il n’y paraît. Le Filet du Diable découvert à l’extérieur en est un bon indicateur qui stimule autant les sens du Grimaldi qu’il lui fait craindre le pire…

Alors quand il indique à son partenaire qu’il souhaite fouiller la maison, Ezio est rassuré d’entendre Remus affirmer qu’il le suit. D’un Alohomora parfaitement réalisé, l’Oubliator ouvre la porte, pénètre dans la pièce et fait de son mieux pour ne pas défaillir devant la soudaine odeur nauséabonde qui agresse ses narines. L’endroit est au moins aussi glauque qu’il le pensait – voire pire – et ne laisse aucun doute possible sur la présence de mages noirs quelque temps auparavant. Il y a toute la panoplie de laboratoire du parfait petit savant fou. « Excellente idée. On ne touche à rien et on fait venir les personnes compétentes. », en l’occurrence, un potioniste, oui. Qui saura respecter les plus élémentaires protocoles de sécurité tout en effectuant les analyses qui pourront leur permettre d’en apprendre davantage sur tout ce qui a pu très précisément se tramer ici. « Je doute que ce soit anodin mais… c’est vraiment horrible de faire ça... », il n’ose imaginer avec quelles méthodes certains de ces ingrédients ont pu être obtenu. Notamment les cornes de licornes qui n’ont probablement pas été arraché à ces dernières en toute délicatesse et de toute manière, il est connu qu’une telle créature, aussi belle qu’elle en est intouchable, est vouée à mourir sans sa corne – c’est une exécution pure et simple que de la lui enlever. Des faits dont il ne faut pas avoir connaissance… ou ne pas se soucier pour s’en prendre à elles. Soudain, c’est une autre horreur qui attire le regard d’Ezio. Une forme… longue et blanche qu’il finit par identifier avant d’appeler son camarade. Il se serait bien passé de la découverte d’un os et aurait même préféré se tromper mais son collègue vient confirmer ce qu’il craignait. Ce serait apparemment un fémur. Et humain, d’après la rapide analyse de l’Auror. « Aucune idée, c’est possible que tu aies raison. Je suis pas un spécialiste en biologie mais quoi que ce soit, ça n’a rien à faire là. Et comme tu dis, on peut pas rester ici et poursuivre. On laisse comme c’est et on envoie une demande d’équipes scientifiques pour cette zone. Il faudra que des Aurors reviennent monter la garde le temps des relevés, on sait jamais. », si ça ne tenait qu’à lui, Ezio poursuivrait seul cette exploration, poussé par une certaine curiosité malsaine mais son respect du devoir passe avant ses désirs personnels. Et puis, il n’a pas les mêmes capacités que des professionnels dans ce domaine, il passerait sans doute à côté d’éléments essentiels. Or, dans ces circonstances, ce n’est pas souhaitable.

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