jalousie extatique || Bartulus

C'était enfantin, mais il n'y avait aucune raison pour que tu viennes à regretter ton choix. Tu aimais mieux cela, de toute façon, ça t'évitait d'aller en l'encontre des émotions qui t'étreignaient la cage thoracique. Faut dire que tu sais pas faire autrement qu'à écouter tes sentiments - à la différence de pas mal de sangs purs que t'as autour de toi, t'es sentiments sont devenus ton phare avec plus d'assurance que tout ce que ton père a pu t'enseigner. T'as mieux fait d'oublier les apprentissages de ce vieux pourri, apprenant rapidement à être toi-même sans t'enfermer dans le carcan des bonnes manières.
Tu te fiches des bonnes manières, comme tu te fiches de plaire à tes proches - s'ils font des trucs pourris, tu vas pas prendre sur toi et avancer avec. Tu vas ouvrir ta gueule et le leur faire savoir.

Alors c'est pour ça que t'es là, planté sur un muret en face de l'enseigne Black Dog agitée en rouge. Tu t'es promis de pas y foutre les pieds cette fois. Tu connais bien le lieux, surtout depuis que ton meilleur ami y fait ses armes comme barman - ce qui te met en rage ce soir c'est que c'est devenu la bonne excuse pour pas penser à autre chose. Tu sais pas ce que fait Regulus de ses journées, tu sais juste que dernièrement même si t'es rentré par effraction à plusieurs reprises dans son appartement - l'ancien et le nouveau - il est resté introuvable.
Pas que tu sois d'une patience d'ange, mais une heure ou deux ont vite passées sans une trace du Black - alors tu considères maintenant qu'il a mieux à faire qu'à passer du temps avec toi. Et ça te met en rage, alors tu boudes le bar, attendant devant que le Prince Black veuille bien faire une apparition.

Tu sais pas qui il préfère à toi - tu sais juste que le temps hors de ta vue, c'est du temps où il oublie qui il est vraiment. Ce qu'il a fait. Ce qu'il doit racheter. Il court après une vie qui est pas la sienne, un frère qui l'a laissé en arrière, pour une raison que t'ignore. Tu sais que la mort d'Harry l'a mis par terre - tu t'attendais pas à ce que ce soit l'excuse pour laisser ta carcasse dans un coin de son passé et plus se tourner vers toi à présent. Tu as pas l'intention de le laisser faire - puis pour une fois que t'as pas un contrat qui te tient loin de Londres, tu espères bien lui voir sa gueule d'ange, au Black. Alors t'attends, jusqu'à ce qu'à la porte il sorte - tu le connais assez pours avoir qu'il a besoin d'air fréquemment.
Plus encore quand il tourne dans un bocal trop petit pour lui et ses capacités - une chose qu'il a sans doute oublié.

Quand il apparait, tu sautes pas de ta place, tu le regardes plutôt fixement et tu gueules après lui sans te soucier des moldus alentour : Tu fais enfin ton apparition, votre Altesse Black ! Tu tire sur la cigarette que t'as entre les doigts - volée dans une poche il y a quelques minutes de cela. Nonchalant, tu décides que t'as pas à te mettre à lui courir après, tu préfères hurler de ton perchoir que de te rabaisser à venir à sa rencontre. Ca t'convient bien la vie dans l'ombre de ton batard d'frère ainé ? Tu préfère ça à ton meilleur ami, il parait. J'voulais cependant voir que tu vas bien quand même. Tu sais - c'est une question de loyauté.

 
Le tissu efface les nombreuses gouttes d'eau présentent sur un énième verre. Le tintement de la vitre contre la vitre est une douce symphonie comparé aux voix intenses et brisées par l'abus de boisson. Regulus a rapidement appris, en travaillant au Black Dog, quelles journées sont plus tranquilles. Par conséquent, il a construit son horaire en conséquence, afin d'éviter les foules et ne pas épuiser sa batterie sociable... qui n'est de prime abord, jamais remplie plus qu'à la moitié.

Contre toute attente, ce lundi soir se fait traitre, brise le silencieux contrat qui apaise généralement l'esprit du brun. Il se sent tendu, prêt à exploser d'une seconde à l'autre. Il a besoin de prendre l'air dès maintenant, mais il se doit d'attendre l'arrivée d'un collègue avant de pouvoir prendre congé pour la soirée. C'est une éternité plus tard qu'arrive enfin le nouveau, détendu et prêt. Sans un mot, l'héritier princier quitte sans un regard en arrière. S'il a été engagé, c'est qu'il sait se débrouiller.

Il ne respire pleinement qu'une fois à l'extérieur. Là, il inspire profondément, laissant l'oxygène gonfler ses poumons d'une nouvelle vie. Yeux fermés pour profiter du moment, visage levé vers les étoiles pour les saluer, ses mains glissent dans les poches de ses jeans noir avant de faire quelques pas. « Tu fais enfin ton apparition, votre Altesse Black ! » Paisible instant volé aussitôt que réclamé, Regulus s'arrête aussi rapidement qu'il a commencé à marcher. Jette un regard assassin vers celui qu'il aime d'un amour particulier; celui-là même que l'on réserve à son meilleur ami détesté. Parce que chaque jour n'est pas simple en compagnie de Barty pourtant le Black ne pourrait se passer de lui.

Même si, dernièrement, c'est justement se passer de lui qu'il a répété dans une boucle infinie, dans un égoïste désir de ne plus souffrir, juste un petit peu. « Ca t'convient bien la vie dans l'ombre de ton batard d'frère ainé ? Tu préfère ça à ton meilleur ami, il parait. J'voulais cependant voir que tu vas bien quand même. Tu sais - c'est une question de loyauté. » Roulement d'yeux suivi de pas décidés dans la direction de l'abruti perché, Regulus avale rapidement la distance entre eux pour l'empêcher d'hurler au vent une conversation privée.

Après tout, jamais Regulus n'a été friand de partager ce qui appartient à son être. « Ça t'convient la vie de princesse mal aimée ? Tu pue la jalousie déplacée, ça m'emmerde déjà, » grogne-t-il en arrivant à sa hauteur. Il saute pour rejoindre l'imbécile sur son perchoir avant de lui voler la clope qu'il glisse entre ses lèvres rosées. S'il est pour endurer la mauvaise humeur de Barty, il va devoir s'armer de détente. « T'en a volé d'autres, j'espère ? »

S'il se fait rapide à venir vers toi c'est pas pour autant que tu vas en être touché. Tu ignores le battement joyeux de ton palpitant qui agit comme un chien en manque d'affection et tu agis comme si de rien n'était. T'es heureux de voir enfin Regulus de près après tant de jours sans pouvoir sentir son odeur de sueur d'travailleur, mais tu vas pas lui faire le plaisir de lui en faire la remarque. Ça t'convient la vie de princesse mal aimée ? Tu pue la jalousie déplacée, ça m'emmerde déjà Tu lèves les yeux au ciel, le laissant se hisser à ta hauteur et voler ta cigarette avec moins de grâce que toi - tout le monde peut pas se faire douer à ce genre de jeu. Tu confonds la jalousie avec de l'injustice - ça m'étonne pas d'toi cela étant. T'assures comme tu veux pas voir les choses autrement.  
T'as été là toutes ces années, à subir les malheurs du Black abandonné par son frangin. Les grincements de dents face à Potter, Pettigrow et Lupin. Les grognements quand Sirius se faisait trop fier pour jeter un regard à son cadet. Les pleurs à son départ, bien que ce soit Oswin qui les ait récolté sur sa chemise. Tu l'as su - comme il n'y a rien que l'Allemand te cachait quand il s'agissait de Regulus. Sans doute le sujet que vous aviez constamment tous les deux en tête à tête, à réécrire et déchiffrer la moindre des réactions de l'héritier contraint. La déchéance qui marquait son parfait visage vous a finalement fait tomber tous les deux sous son charme - c'est Feuerbach qui l'a eut le premier, mais t'es plutôt heureux de ça aujourd'hui.

Tes sentiments envolés, il n'est resté que cette terrible affection, cette amitié géniale qui semble t'empêchait de juste l'abandonner à son sort et ses choix désastreux. Tu veux pas le voir sombrer, qu'importe combien il peut le mériter parfois. C'est pourquoi t'es si convaincu que son abandon au profit de son frère fait pas de toi un type jaloux - c'est une injustice qu'il te fait vivre après que t'ait été là si souvent quand Sirius voyait pas la peine d'apporter de l'intérêt à Regulus. T'es insulté qu'il prenne tes sentiments pour un caprice de princesse - t'es une princesse bien plus classe que ça. T'en a volé d'autres, j'espère ? Pas encore mais ça va venir - faut dire qu'être prévoyant c'est pas vraiment dans tes qualités premières. Tu vis trop au moment pour pouvoir te le permettre. J'peux remédier rapidement à ça. T'assures en fixant finalement les types qui vont et viennent pas loin de vous. Trouver une cigarette ou un paquet va pas être difficile. Tu vas m'dire pourquoi t'es revenu auprès de ton frère avec la queue entre les jambes, Black ? Il as une sorte de charme irrésistible - qui me concerne pas - car ça n'touche que les âmes désespérées et stupides ? Tu demandes sans plus de cérémonie, te tournant vers lui avec l'air le plus méchant que tu peux porter. Tu t'fais son bon larbin jusqu'à ce qu'il décide une fois encore que tu l'ennuies ?


PS : j'ai mis du temps à répondre, j'en suis désolée, j'espère que ça te conviendra quand même Bro

 
Malgré son arrivée désagréable, l'esprit de Regulus se peint d'une paix troublée à l'arrivée de son meilleur ami. C'est difficile d'être près de lui dernièrement, presque autant que d'être loin. Regulus a toujours apprécié le franc-parler de Barty, sa manière unique de nommer les choses et de voir le monde. Barty a toujours été l'exception à la règle, car même s'il ne fut pas la fréquentation du siècle, selon ses parents, le Black a refusé de le laisser tomber. Devant ses géniteurs il a exprimé pour une rare fois son refus d'obéir, insistant que Barty voyait le monde sous le même jour et qu'il n'y avait aucune raison qu'il ne puisse pas en faire un allié. Naturellement, plus qu'un allié il a su voler une partie du palpitant de Regulus, expliquant pourquoi aujourd'hui le jeune homme ne sait s'en détacher. Qu'importe le chemin qu'a fait le brun depuis Poudlard, Barty autant qu'Orthos et Sirena sont au centre de son existence.

« Tu confonds la jalousie avec de l'injustice - ça m'étonne pas d'toi cela étant. » Regulus claque sa langue contre son palais, agacé, mais reste que son ami à raison. Il tire une plus longue bouffée sur sa cigarette, gardant un regard impassible à présent sur Croupton. « Je rectifie mes paroles : t'es plutôt une reine dramatique, » souffle-t-il avec la fumée, la regardant s'échapper dans le ciel sans difficulté. Il fait froid, ce soir, mais Regulus n'a jamais été dérangé par la température. N'est-il pas fait de glace, de toute manière ?

Il s'anime toutefois aux prochaines paroles de son meilleur ami, prenant un air semblable au sein alors que ce dernier crache des paroles qui fait bouillir rapidement son sang. « Tu t'fais son bon larbin jusqu'à ce qu'il décide une fois encore que tu l'ennuies ? » Abandonnant un moment sa main et le bâton entre ses doigts, il attrape le col de Barty et le rapproche rageusement de lui. « Qui voudrait passer autant d'temps avec quelqu'un d'aussi détestable que toi, hm ? Tout ce qui sort d'ta bouche est du venin et j'en ai marre, j'en peux plus de t'entendre alors j'préfère passer mon chemin, » siffle-t-il en le regardant dans les yeux, l'gardant près de lui une minute encore, puis, il le relâche, le cœur battant si fort dans ses oreilles qu'il a l'impression d'entendre un sifflement désagréable.

Regulus n'était pas si réactif, avant. La violence a toujours coulé dans ses veines, mais de réagir de manière si vive, comme si la rage tirait ses ficelles sans qu'il ne puisse rien y faire ? C'est plus intense que jamais, particulièrement en présence de Barty. « Tu crois que j'ai envie d'te parler du pourquoi avec toute la bouse d'hippogriffe qui t'sors de la bouche ? » ajoute-t-il en secouant la tête, toujours dans le même sifflement mécontent. « Va dont nous chercher un paquet ou deux, j'sens que ça ne sera pas de trop si on doit passer la soirée ensemble, » ordonne-t-il en secouant la main en direction des passants, sa cigarette déjà terminée.

C'est le plus proche d'une invitation que Regulus offrira à Barty. Ces dernières paroles en contradiction avec les autres, celles qu'il jette dans une réaction colérique, celles qu'il pense, mais pas vraiment tout à la fois. Une part de lui est blessé, une part de lui sait que les paroles qu'il récolte depuis la départ d'Oswin est méritée. Une autre part, l'égoïste, ne veut plus rien entendre et vivre sa vie comme il le peut, alors qu'il a tant de mal à y parvenir. Barty est blessant, véridique, une symphonie qui fait saigner, mais dont on ne peut pas se passer. Il le déteste autant qu'il l'aime et espère qu'ils finiront par trouver une stabilité, sachant qu'il y a plus de chances qu'ils finissent par se taper dessus avant de profiter d'un court moment de douceur.

Je rectifie mes paroles : t'es plutôt une reine dramatique Tu vas enfin m'appeler Majesté ? exaltes-tu avec un râle de consternation - serait temps que tu sois reconnu pour tes talents après tout, et que tu obtiennes la reconnaissance que tu mérites. Tu parles d'une voix qui tremble pas une demi-seconde de la moindre hésitation. Faut dire que tu en as aucune d'hésitation quand il s'agit de partager ton honnêteté avec ton meilleur ami. Qu'importe ce qu'en pense Regulus et t'es pas assez con pour croire qu'il l'entend parfaitement - autrement il aurait changé de trajectoire dans ton existence chaotique. Le voir qui s'enfonce toujours plus loin dans la folie délirante de sa vie le prouve. Regulus Black a beau subir tes récriminations et tes pensés honnêtes, cela ne l'atteint toujours pas.
Mais t'es un type qui recule pas, persévérant, surtout quand ça te tient à coeur, tu continueras à te battre pour que Regulus devienne meilleur. Un jour. Peut être. Qui voudrait passer autant d'temps avec quelqu'un d'aussi détestable que toi, hm ? Tout ce qui sort d'ta bouche est du venin et j'en ai marre, j'en peux plus de t'entendre alors j'préfère passer mon chemin Sa main acharnée sur ton col t'étrangle un peu - tu sais cependant que tu touches pas la limite de son supportable, c'est sa réaction face à la vérité qui le terrifie. Sauf que souvent il met plus de temps à venir t'arracher un cri de terreur (ou d'essayer plutôt). Cette fois il part en quelques secondes ce qui t'alerte plus que le fait d'être face à lui au prise avec sa colère. Pourtant tu te tiens toujours là, à pas pouvoir te passer de ma présence depuis des années, c'est que mes paroles venimeuses doivent bien t'plaire quelque part. Réagis-tu en haussant les épaules - refusant de simplement baisser l'échine comme feraient tous les autres devant la rage du Black.

Peut être que votre amitié est simplement parfaite parce qu'elle est basée sur ton absence de peur de mourir, et sur son incapacité à accepter la solitude. Finalement, vous êtes deux âmes esseulées et brisées qui se complètent assez pour pas tomber en miettes. Tu crois que j'ai envie d'te parler du pourquoi avec toute la bouse d'hippogriffe qui t'sors de la bouche ? Tu hausses les épaules une fois encore, levant les yeux au ciel en tournant ton regard vers les gens qui se promènent plutôt que lui finalement. On peut parler de la bouse d'hippogriffe qui sort de la tienne de bouche ? Dans les deux cas si c'est pas à moi, tu sais qu'tu vas vouloir en parler à personne d'autre hm ? Dis-tu parce que finalement t'es son tout comme il se trouve être le tiens. Va dont nous chercher un paquet ou deux, j'sens que ça ne sera pas de trop si on doit passer la soirée ensemble Tu attends pas plus longtemps pour le prendre par le bras, le faire tomber de votre perchoir pour marcher vers les gens qui se promènent et la foule qui commence à s'amasser devant les bars. Tu devrais vraiment te montrer plus attentif et apprendre à voler tout seul tes paquets d'tabac Reg. Je serais pas toujours là pour satisfaire tes moindre désirs tu sais ? Ou peut être que si.
Sauf si tu meurs après avoir fait une connerie. Ou par accident. Ou parce que tu auras vraiment énervé la mauvaise personne. Un jour.

Hop. De un. Hop. De deux. En quelques minutes t'as récupéré deux paquets - pas totalement neufs mais c'est mieux que rien - dont un que tu mets dans la main de Regulus. Alors, tu vas lâcher ton sel ou pas encore Black ? Il t'arrive quoi pour que tu craches du feu plus vite qu'un magyar à pointes, t'as l'air à cran ?

Rage, douceur, douleur, sourire, amour, haine, envie d’lui en foutre une dans la gueule autant que de terminer une agression à son col par un baiser. Jamais Regulus n’a vécu autant d’émotions contradictoires et légitimes avec quelqu’un d’autre. Il doute qu’un jour, quelqu’un d’autre puisse détrôner Barty de ce rôle. « Tu vas enfin m'appeler Majesté ? » « Bien sûr, Majesté des cons, » réplique Regulus en se penchant vers l’avant du haut de son perchoir, faisant une salutation royale comme il le peut.
Une connerie, puis la rage qui prend commande pour attraper Barty par le col, avant de le repousser violemment. Il pompe sa cigarette, le cœur battant, sourcils froncés le temps de reprendre ses esprits. Trop intense, trop rapidement. Il est sur la pente raide, ignore comment se sortir de ce tourbillon. Il n’a jamais su comment s’ramener et, s’il doit être franc, c’est d’Oswin qu’il a besoin dans ce genre de moment. Et Oswin, il n’a plus l’droit d’en avoir besoin. Peu importe le nombre de fois qu’il a pensé à le contacter dernièrement, il se retient.

« Pourtant tu te tiens toujours là, à pas pouvoir te passer de ma présence depuis des années, c'est que mes paroles venimeuses doivent bien t'plaire quelque part. » Tournant un regard de biais vers son meilleur ami, il serre son poing histoire de sentir ses ongles dans sa peau. Ses jointures sont blanches, sa chaire est meurtrie, mais ça aide un minimum. « Ou bien personne d’autre que toi peut m’endurer, alors j’dois faire avec, » claque-t-il avant de regarder fixement devant, sans voir les gens qui marchent rapidement devant eux pour vaquer à leur nulle existence.
Regulus n’a pas envie de parler de Sirius avec Barty, n’a pas envie de parler de grand-chose, franchement. Perdu dans une mer noire, la tête qui sort à peine de l’eau pour reprendre son souffle. « On peut parler de la bouse d'hippogriffe qui sort de la tienne de bouche ? Dans les deux cas si c'est pas à moi, tu sais qu'tu vas vouloir en parler à personne d'autre hm ? » « Exactement. Personne n’aura de discussion avec moi sur un sujet qui ne me tente pas, » conclut-il avant de réclamer des cigarettes.

Pour la peine, Barty le fait presque tomber à la renverse et il doit s'agripper à son bras avant de se ramasser le nez au sol. Il siffle entre ses dents serrés, la tête qui lui tourne un instant, mais il n’a pas le temps de reprendre ses esprits qu’il se voit tiré derrière Croupton. Que Salazar maudisse la commotion cérébrale qu’il a hérité à la soirée d’Halloween, ça serait trop demander à Barty de faire attention. « Tu devrais vraiment te montrer plus attentif et apprendre à voler tout seul tes paquets d'tabac Reg. Je serais pas toujours là pour satisfaire tes moindre désirs tu sais ? » Il refuse la proposition d’un nouveau mouvement de main dans les airs, complètement désintéressé. « Si, tu le seras. T’sais que je ne vais jamais te laisser m’laisser, comme si j’allais m’abaisser à faire ce genre de conneries moi-même. » Parcelle d’émotion écrasé aussitôt sous sa chaussure, il évite le chemin des passants pour laisser Barty faire la sale besogne.

Regulus prend appui contre un banc à l’entrée d’un parc en attendant que son meilleur ami revienne, paquets à la main. Un termine dans sa main, et l’attrapeur laisse échapper un bruit content lorsqu’il voit qu’elles sont mentholées. « Alors, tu vas lâcher ton sel ou pas encore Black ? Il t'arrive quoi pour que tu craches du feu plus vite qu'un magyar à pointes, t'as l'air à cran ? » Un sourcil s’élève devant la remarque, alors que le brun fixe Barty sans un mot. Il sort un bâton au goût de menthol, l’allumant d’un goût de baguette magique avant de croiser ses chevilles et déposer une main sur le dossier du banc de bois sur lequel il est appuyé. « J’ai aucune idée de ce que je fais depuis des mois, j’ai réalisé que l’homme de ma vie ne l’était pas, mais il me manque à crever néanmoins. Mon meilleur ami prend chaque occasion pour enfoncer la lame chaque fois qu’il en a l’occasion. J’devrais être mort et j’le suis pas, ce qui m’emmerde, à cause d’un foutu Gryffondor et leur complexe de bouse d'hippogriffe du héro. J’ai eu une commotion à la soirée d’Halloween et ça m’fout à l’envers encore plus que je ne le suis normalement. Ça te va, comme réponse ? » répond Regulus d’un ton norme autant que son visage. Il fait exprès de mettre un mur, là, pour que peu importe l’émotion qui tente de se faire un chemin, il puisse la ravaler. « Et toi, tout va bien dans le royaume de la Majesté des cons ? Le soleil brille et l’sang coule autant que tu l’souhaites ? »

Ou bien personne d’autre que toi peut m’endurer, alors j’dois faire avec. Ca c'est pas nouveau - t'es arrivé à cette conclusion depuis un bout de temps, comme apparemment le Black a pas été foutu de se faire de meilleurs amis que toi (et Orthos, mais Orthos a un amour inconsidéré pour les cas désespérés) (la preuve en est qu'il est devenu médicomage comme s'il était capable de sauver le monde de sa déchéance) alors c'est que personne d'autre peut subir sa présence. Du coup l'problème vient plus de toi que de moi - ce qui change rien à mes qualités. Ce qui te fait du bien à dire et mieux encore à l'entendre - tu bouges pas plus quand il grogne, s'agite et serre les poings. T'as supporté ses coups - et les as rendu - a plus d'un titre et tu sais mieux qu'à avoir peur de Regulus.
A le regarder, il te fait plus l'effet d'un chaton - et le siens est plus terrifiant que lui, à coup sûr. La bestiole peut se jeter sur ta gueule la nuit pour exiger l'extérieur, ou juste pour le plaisir de t'arracher les yeux avec ses griffes. T'es sûr que Regulus pourra pas faire de même avec ses ongles coupés et manucurés parfaitement.

Le type est parfait malgré sa gueule en biais, tu sais pas comment il fait - mais tu comprends de mieux en mieux pourquoi ton palpitant a fini par se faire avoir. Avant - le souci pour ce type, c'est qu'à un moment donné ses démons le rattrape et qu'il devient morose, sombre et mélancolique. Une vraie tête à claques. Exactement. Personne n’aura de discussion avec moi sur un sujet qui ne me tente pas, Et comme chaque fois que Regulus se fait têtu, tu te sens pousser des ailes. Tu te penches vers lui avec l'air le plus carnassier que tu possèdes et t'es certain qu'il lis cette expression comme toi tu le devines dans chacun de ses mots. Tu veux parier ? Tu lâches avec un défis évident dans le regard - t'aimes pas qu'il te cache ses états d'âme - d'avantage parce que t'aimes pas qu'il se torture que par amour pour les conversations à coeur ouvert.
Ta mère disait qu'les démons sont mieux dehors que dedans. T'appliques cela autant que possible avec Regulus - bien que concernant ta mère c'est parce que son démon était dehors qu'il a dévoré ta soeur.
Preuve s'il en faut que t'es né avec des bases de convictions pourries.

Pour faire parler le Black faut le contenter - ça passe par une cigarette volée (ou un paquet ou deux plutôt) ce que tu fais de bonnes grâces bien qu'en lui râlant après - faut pas que ton petit pense qu'il doit pas apprendre à voler de ses propres ailes après tout. Si, tu le seras. T’sais que je ne vais jamais te laisser m’laisser, comme si j’allais m’abaisser à faire ce genre de conneries moi-même. Sa Majesté le décrète ainsi alors soit - tu voles pour lui faire plaisir, reviens avec le butin et lui qui tire la gueule mais avec une mentholée en bouche en plus. Là le temps est venu pour toi d'engager la conversation, comme ça il dit enfin ce qu'il pense et ce qui le mord de dedans. J’ai aucune idée de ce que je fais depuis des mois, j’ai réalisé que l’homme de ma vie ne l’était pas, mais il me manque à crever néanmoins. Mon meilleur ami prend chaque occasion pour enfoncer la lame chaque fois qu’il en a l’occasion. J’devrais être mort et j’le suis pas, ce qui m’emmerde, à cause d’un foutu Gryffondor et leur complexe de bouse d'hippogriffe du héro. J’ai eu une commotion à la soirée d’Halloween et ça m’fout à l’envers encore plus que je ne le suis normalement. Ça te va, comme réponse ? T'opines, plus que satisfait qu'il sorte tout cela - Rien de nouveau en somme - avant de t'adosser à ses côtés, prenant une cigarette à ton tour entre tes lèvres. Et toi, tout va bien dans le royaume de la Majesté des cons ? Le soleil brille et l’sang coule autant que tu l’souhaites ? Cette fois encore tu opines, mais t'es pas là pour toi. Toi tu vas bien, dans ton monde de sang et d'argent tu possèdes les deux en abondance. Ton sang à toi et l'sang des autres que tu fais verser pour te l'oseille. Que demander de mieux ?

Donc plutôt que de te dire qu'cette vie offerte devrait être utilisée pour faire le bien comme... adopter des chatons abandonnés ou sauver des vies, t'aime mieux te morfondre sur le fait que t'as pas le meilleur des meilleurs amis ? Tu sais que c'est ce genre de choses qui m'oblige à te roudoyer encore hm ? Demandes-tu en tirant pour sortir de la fumée blanche par tes narines. Oswin était trop tendre avec toi. C'est ce qui a tout fait merder entre vous - il t'a laissé faire ce que tu voulais, sauf que t'es un Black - t'as toujours été mieux pour détruire que pour te rendre heureux. C'est pas grave, je t'aime comme ça, mais c'était pas la meilleure base pour un happy ending. T'assures, comme tu l'as déjà fait avant mainte et mainte fois - ou alors c'est l'impression que t'as comme tu penses souvent à tout ça. Tu as le temps de penser, dans ta vie qui se tient plus sur les routes qu'ailleurs. J'te trouve pas plus à l'envers que d'habitude. Ta commossion doit pas être si énorme que ça.