On tambourine à la porte, c'est qui traine Eden hors de ses vapeurs d'alcool. Elle râle, elle a la tête lourde, encore embrumée des restes de rhum et de vodka qu'elle a trop bu hier. Un bras lourd s'enroule autour de sa taille, elle peste et pousse le corps lourd pour se défaire de son étreinte. Elle est nue quand elle sort de son lit et tente de se rappeler les événements de la veille. Comme chaque matin depuis des semaines, elle se réveille ainsi, préférant s'oublier dans l'alcool, ne s'attardant pas avec le groupe après les concerts. Elle veut croiser Mischa le moins possible. Après ce qu'il lui a dit, elle n'a pas eu de vraie conversation avec lui, elle n'a pas été dans son lit, elle n'a pas retrouvé la chaleur de son corps. Elle prend soin de se retrouver dans les bras d'inconnus devant lui, dansant langoureusement contre eux avant de quitter le Drunk Broom chaque soir avec un homme différent. D'autres coups résonnent contre la porte d'entrée de son appartement et l'inconnu dans son lit râle d'avantage.
"Rhabille toi et dégage de chez moi. J'te rappelle que t'as pas été foutu de m'donner le moindre orgasme hier."
Ca a pour effet de le réveiller complètement et il commence à se réveiller. Eden enfile un t-shirt oversize et grimace quand elle se rend compte qu'il appartient à Mischa. Pas foutu d'être en dehors de ma vie. Elle enfile également un shorty et dans son salon plongé de lumière, elle se rend compte que la matinée est bien avancée et que la brume londonienne des matins d'automne commence à disparaitre. D'autres coups sont frappés, et elle peste.
"Ca va, j'arrive, pas la peine de défoncer ma porte d'entrée"
Qu'elle hurle avant de déverrouiller les verrous et d'ouvrir, se retrouvant face à Mischa. Son palpitant s'accélère, elle tente de garder une certaine contenance. Elle arque un sourcil, le mec de la nuit dernière choisit le bon moment pour sortir de la chambre pour ensuite sortir de l'appartement de la blonde. Elle s'écarte pour laisser entre Mischa.
"C'est pour quoi ? J'espère que t'as une bonne raison de me réveiller à cette heure"
Elle se dirige vers sa cuisine pour se servir un grand verre d'eau et pour prendre un paracétamol. Elle a une sacrée gueule de bois. Elle s'installe sur un mange debout au comptoir et invite Mischa à faire de même d'un signe de tête. Elle n'aime pas se retrouver seule avec lui, cela lui rappelle trop qu'ils ne sont rien de plus, pour lui, que du sexe, de l'alcool et du rock.
Tu sais que t'as merdé. Tu aurais dû le deviner plus tôt, mais même si Eden restait pas avec vous, même si vous ne vous voyiez plus en dehors des répétitions et des concerts, même si elle évite ton regard et ta conversation, tu pensais juste - juste, tu sais pas. En fait tu y pensais pas vraiment, supposant qu'il y avait des moments qui passaient. Des moments où on a moins envie, moins le temps, moins l'occasion. Qu'importe - c'était un moment en moins qui allait passer pour toi. Puis il y a eu les autres garçons - ceux qui dansaient avec elle, qui lui offraient des verres, qui repartaient avec elle. Si t'as été assez naïf pour te dire ce sont des copains rien de plus , la fréquence de ces rencontres ont fini par te mettre d'humeur morose. Puis il y a eu Ophélia. Et Mina. Et Masha. Pour te dire que t'étais con.
Pour te dire que tu étais sur le point de la perdre. Alors t'as flippé, t'as pensé quoi faire, t'as pas dormi depuis trois jours, t'as écrit - t'as écrit comme c'est toujours ce que tu fais quand tu flippes. Soudainement, t'as le sentiment de vivre une fois encore ce que t'as vécu quand t'es parti à l'autre bout du monde. Loin d'Eden. Une vie sans elle, où elle aurait pas sa place - et c'était insupportable. Alors t'as lu, aussi, des bouquins d'amour merdiques qui racontent des histoires impossibles. T'as regardé des films, comme Orgueil et Préjugés ou Princesse Sissi. Pour voir ce qui fait craquer les filles. T'as retenu surtout que la glace, le chocolat, la guitare et les fleurs étaient des meilleures alliés. T'as pas perdu de temps pour aller trouver tout ca - un matin, t'as pris le chemin des fleuristes, des patisseries, et avec ta guitare sur le dos t'as pris le chemin de l'appartement d'Eden - c'est pas dur, vous vivez pas loin l'un de l'autre après tout.
Tu frappes. Une fois. Deux fois. Trois. Quatre fois. T'as l'impatience qui palpite dans tes veines et t'es pas sûre qu'elle soit là un temps. Mais ca bouge dedans. Tu l'entends que ça bouge - ça se précipite, ca marche fort sur le sol, et tu grimaces. Ca va, j'arrive, pas la peine de défoncer ma porte d'entrée Tu souris à l'entente de sa voix furibonde. Elle ouvre, la gueule en biais, prouvant qu'elle se réveille d'une nuit alcoolisée. Tu le reconnais d'un coup d'oeil - ouvrant la bouche pour parler mais tu restes là. Quand y a un type qui passe. Un type. Genre grand, musclé, mature. Un type plutôt canon. Plus que toi - vraiment plus que toi. Il revient, il passe près de vous, s'en va sans un mot. Et t'es comme un con, avec ton bouquet derrière le dos qui te fait froid dans la main. C'est pour quoi ? J'espère que t'as une bonne raison de me réveiller à cette heure Tu entres à sa suite, ferme la porte derrière toi et tu poses les fleurs sur le mange-debout dans un mot pour l'offrir. Soudainement tu perds la langue, la parole, quoi dire. Tu vas sans doute dire un truc stupide encore - Ophélia l'aurait parié, a-t-elle dit. Mais elle t'a aussi menacé si tu venais pas ici ce matin.
Alors tu fais quoi ? T'as faim ? J'ai un gâteau au chocolat et un apple pie. T'annonces en posant aussi le reste de tes paquets. Un bouquet et des gâteaux - c'était le point de départ de ton plan. En cas il y en avait assez pour ... ton ami. Enfin, il est déjà parti mais. Tu pourras lui en garder un bout. S'il aime le chocolat. Ou les pommes. Voila un truc stupide. Ca fait un moment qu'on a pas... Enfin qu'on s'est pas retrouvé tous les deux alors... Elles sont pour toi. Les fleurs. J'voulais t'offrir ces fleurs.
maraudeurs era (art'n'stick)
Eden A. Cavendish
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Mar 21 Nov - 11:26
Mischa Kensington est un abruti. Eden en est venue à cette conclusion, à force de resasser et de repenser à la dernière vraie discussion qu'ils ont eu, ce jour-là, en terrasse d'un café aux pavés inégaux. Elle y repense souvent, pour ne pas dire tous les jours et cela l'agace. Comment a-t-il pu penser qu'ils n'étaient et qu'ils ne seraient rien d'autre que du sexe et du rock'n'roll. Elle, son coeur bat pour lui depuis Poudlard, il n'a jamais cessé de battre pour lui même quand il était à l'autre bout du monde. Elle ne veut pas penser à lui, elle se déteste de s'y surprendre plus d'une fois dans une journée. Elle a tenté de faire bonne figure, de se perdre dans les gémissements d'autres hommes, entourée de leurs bras. Mais ils ne sont pas Mischa. Ils ne le seront jamais. Et le voilà, lui, qui se pointe chez elle alors que le gars de la nuit passée passe pour partir. Elle est en colère. Mischa entre, et pose un bouquet de fleur sur le mange debout de la cuisine. Le coeur d'Eden s'accélère, ce foutu traitre, et soudainement la colère disparait. Elle déglutit. Elle prend les fleurs en tentant de ne pas montrer que ses mains tremblent. Des tournesols. Ses fleurs préférées. Pas de saison, il a dû galéré pour les trouver. Elle ne dit rien, elle se contente de les prendre, de sortir un vase qu'elle remplit d'eau pour les mettre dedans. Puis elle reporte son attention sur Mischa. "T'as faim ? J'ai un gâteau au chocolat et un apple pie." Eden acquiesce.
"Je ... Oui, j'ai faim. Merci. Un café ?"
Ce sont toutes ces attentions qu'il a déjà eu à son égard qui font que pour elle, ils ne seront jamais que du sexe et du rock. Elle se rassoit en face de lui une fois les boissons préparées, après avoir déposé des assiettes et des cuillères, ainsi qu'un couteau pour découper les pâtisseries. "En cas il y en avait assez pour ... ton ami. Enfin, il est déjà parti mais. Tu pourras lui en garder un bout. S'il aime le chocolat. Ou les pommes." Elle soupire.
"Mischa, ne fait pas ça. Il n'est pas mon ami, mon petit ami, ou que sais-je, et il ne reviendra certainement jamais ici."
Elle découpe une part de chaque qu'elle met dans une assiette qu'elle fait glisser vers Mischa, et elle fait de même pour elle. "Ca fait un moment qu'on a pas... Enfin qu'on s'est pas retrouvé tous les deux alors... Elles sont pour toi. Les fleurs. J'voulais t'offrir ces fleurs." La blonde sourit, elle sourit réellement.
"Merci, elles sont sublimes. Les tournesols sont mes fleurs préférées, mais tu as dû avoir du mal à les trouver en plein automne." Eden oublie soudainement pourquoi elle était en colère contre lui, et sa gueule de bois semble avoir disparu. "Ca fait un moment, effectivement. Vingt-et-un jours, si on cherche la précision."
Elle a compté les jours où elle ne s'est pas retrouvé avec lui, bien que ça soit elle qui s'est éloignée. Il l'a blessée plus qu'elle ne veut laisser l'admettre. Elle prend une première gorgée du gâteau au chocolat, appréciant le sucre dans son corps.
"Du coup ... Tu voulais parler d'un truc en particulier ?"
Je ... Oui, j'ai faim. Merci. Un café ? Un thé. répondis-tu, suivant la partition finement écrite de votre relation. Ca te semble familier, résonne comme des dizaines d'échanges entre vous, où vous portez toujours les mêmes paroles. Un café ? un thé. la réponse se fait si rapide que tu réfléchis même pas, une habitude chez toi sur laquelle il va vraiment falloir que tu travailles, pouvant pas te permettre de continuer à ne pas réfléchir à chaque chose qui entoure ton quotidien. Tu traverses la vie sans y penser à deux fois, depuis ton départ pour les Etats-Unis c'est pire - comme si soudainement le futur se faisait une idéologie qui t'échappe. Tu vois pas plus loin que tout à l'heure, demain existant pas dans ton esprit. Tu cours après le monde, et le temps attend pas - alors tu planes complètement, passant d'une envie à l'autre sans te dire que peut être il serait temps pour toi de construire un truc durable. Mais si jamais tu devais atteindre cette maturité-là, t'es certain qu'un truc que tu voudrais construire c'est ce genre-là de chanson familière - un café ? un thé - voila à quoi tu voudrais que ta vie se résume, tant qu'Eden fait l'autre voix.
Elle revient avec le bouquet mis dans de l'eau fraiche. A la main de quoi vous permettre de faire un petit déjeuner improvisé - t'es venu pour cela mais te permet pas de voir tes espoirs s'élever trop haut. Après tout, elle porte encore le parfum d'un autre sur la peau, tu le devines de là parce qu'elle sent pas comme avant. Elle passe près de toi, et ça te déchire l'intérieur de le constater. T'aime pas ça et t'es pas en droit d'en dire quoi que ce soit. Mischa, ne fait pas ça. Il n'est pas mon ami, mon petit ami, ou que sais-je, et il ne reviendra certainement jamais ici. T'opines, décidant de pas voir plus loin que la promesse que ça sera la dernière fois. Great. Ca en fera plus pour nous. t'es mieux à voir le bon côté de tout - le bon côté uniquement et d'ignorer les sentiments et les émotions qui t'envahissent de l'intérieur. Tu veux pas penser à Eden avec un autre, tu veux pas qu'elle partage un gâteau avec un autre. Quand elle les coupe pour vous deux, t'as le palpitant qui se calme. Tu prends place sur un tabouret pour lui faire face, un brin en hauteur comme tu sais qu'elle aime ça - s'assoir haut - et tu la vois qui fait des parts inégales sans faire exprès. Merci, elles sont sublimes. Les tournesols sont mes fleurs préférées, mais tu as dû avoir du mal à les trouver en plein automne. J'dois l'avouer, je suis content de pas être mauvais en métamorphose. Admets-tu, et faut dire que quand vous étiez étudiants, t'as passé un bon moment à tout faire pour apprendre à changer n'importe quelle plante en tournesol. Un petit sortilège de ta créature, qui reste le plus précieux que t'as appris.
Ca fait un moment, effectivement. Vingt-et-un jours, si on cherche la précision. La précision te tord la gorge - t'as pas réalisé qu'elle pouvait compter. T'as juste senti que c'était long, atrocement long. Mais maintenant le décompte s'arrête, tu vois pas les choses autrement que cela. Du coup ... Tu voulais parler d'un truc en particulier ? Je voulais... T'essaies de te persuader que tu diras rien d'idiot - mais Ophélia a raison, t'es pas fichu de faire mieux que cela. Et Masha et Mina ont rien donné de mieux comme conseil que de suivre ton coeur sauf que ton coeur chante faux sans Eden. Je voulais te présenter mes excuses pour la dernière fois. Je t'ai blessée, pas vrai ? C'était pas ma volonté, bien au contraire. Lâches-tu finalement, prenant la tasse brûlante du thé qu'elle a fait pour toi - ça te brûle les doigts mais ça te fait du bien aussi comme dehors t'as eu froid. Puis Ophélia m'a menacé de me faire très mal si je me pointais pas ici ce matin.
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Eden A. Cavendish
Enfant de la lune & Musicienne
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Ven 15 Déc - 11:30
« Un thé. » Eden sourit malgré elle, se disant que jamais elle n’arrivera à faire boire de divin breuvage qu’est le café à Mischa. Elle fait donc chauffer de l’eau dans la bouilloire, dans les règles de l’art, avant de lui sortir la boite à thé spécialement conçue pour lui afin qu’il choisisse celui qu’il veut. C’est une habitude, leur habitude. Une suite de notes assemblées merveilleusement pour création une partition. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’ils méritent d’être ensemble, qu’ils doivent finir ensemble. Pour Eden c’est une évidence, qui n’est peut-être pas partagée. Mischa évoque ce gars qui vient de partir et qui ne reviendra jamais. « Great. Ca en fera plus pour nous. » Plus pour eux, ça lui va. Surtout qu’elle a faim, elle meurt toujours de fin quand elle est en gueule de bois, comme un trou qu’on ne peut remplir complètement, un puits sans fin. Elle le remercie pour les fleurs, ses préférées, comme toujours. « J'dois l'avouer, je suis content de pas être mauvais en métamorphose. » Elle rit doucement.
« Tu veux dire que tous les tournesols que tu m’as offerts sont des métamorphoses ? Moi qui passais que tu retournais le monde pour m’en trouver en toutes saisons »
Elle fait une moue triste, avant de lâcher un petit rire. La discussion douloureuse commence. Vingt et un jours. Eden a compté, se disant que plus les jours passaient, plus il lui manqué. Personne ne devrait être autant attaché à une autre personne ainsi. Elle a souffert de cette séparation, de l’avoir à ses côtés sur scène mais pas dans son lit. Il est venu, c’est à lui de parler. « Je voulais … » Elle fait un signe de tête pour l’encourager à continuer. « Je voulais te présenter mes excuses pour la dernière fois. Je t'ai blessée, pas vrai ? C'était pas ma volonté, bien au contraire. » Elle acquiesce , lentement, contrôlant les mouvements de son corps. Elle déglutit difficilement. Dire qu’il l’a blessée serait un euphémisme. Elle a souffert de la dernière réelle discussion qu’ils ont eu ensemble, plus qu’elle ne veut bien se l’avouer. Elle se mordille la lèvre inférieur, cherchant quoi dire à cela. « Puis Ophélia m'a menacé de me faire très mal si je me pointais pas ici ce matin. » Elle lâche un petit rire. Oui, c’est bien Ophélie d’agir ainsi et de le menacer.
« Ca ne m’étonne pas d’elle. » Répond-t-elle simplement. Elle boit une gorgée de son café brûlant et se racle doucement la gorge. « Je … Ce qui m’a le plus blessé, en réalité, c’est le fait que tu estimes que notre relation n’est que du sexe et du rock. J’veux dire … N’a-t-on jamais été plus que ça, pour toi ? »
Eden, elle brûle pour Mischa, constamment. Elle ne voit pas sa vie sans lui depuis qu’il y est entré. Elle ne se voit pas jouer sans lui, composer sans lui. Il est sa plus belle oeuvre, l’instrument duquel elle voudrait jusqu’à la fin de ses jours. Elle l’aime tellement, de tous les amours possibles.
« Alors oui, tu m’as blessée. Oui j’ai préféré te repousser et t’éviter pendant vingt-et-jour parce que je ne voulais pas souffrir davantage. Si on ne joue pas sur les mêmes accords, ça sonne faux alors … peut-être que ça ne sert à rien, après tout. »
Elle hausse les épaules, résiliée. S’il ne veut rien d’autre que sexe et du rock, elle ne pourra rien lui offrir. Elle attend, les mains tremblantes cachés sous le comptoir, la tasse de café fumant refroidissant doucement devant elle, les parts de pâtisseries non touchées.
T'as pas été mal éduqué - du moins tu le penses. Ta mère et ta soeur ont mis un point d'honneur à t'apprendre à respecter les femmes, à les traiter convenablement, à les écouter, et à prendre en considération leurs émotions, leurs demandes, leurs limites. Tu pensais être le genre de type à être correct, convenable, sympathique, voir bon. Mais forcé de constater que tu l'es pas vraiment - alors tu offres des fleurs à Eden. Parce que t'as malgré tout pas assez d'égo pour pas accepter le fait de te planter souvent. Tu veux dire que tous les tournesols que tu m’as offerts sont des métamorphoses ? Moi qui passais que tu retournais le monde pour m’en trouver en toutes saisons J'ai mis du temps à m'entrainer pour pouvoir transformer n'importe quelle plante en Tournesol tu sais. Dis-tu d'une petite voix - comme pour t'excuser de n'être pas aller retourner la terre pour lui en trouver des vraies. Pas qu'elles soient fausses, en réalité. Elles sont juste de ta création. Et c'est pourquoi elles sont toujours jaunes éclatants, levées vers le ciel, et immenses. Parce qu'à tes yeux Eden mérite pas moins que cela : des fleurs parfaites et lumineuses. Comme elle.
Mais t'as pas été à la hauteur. Tu t'en rends compte avec le recul - et les coups de pied au cul de Mina et Ophélia. Tu t'en rends compte, mais t'es pas sûr de vouloir - ou de pouvoir - te rejouer la scène de votre dernière conversation, en supposant comprendre ce que t'as dit de travers. T'as juste prétendu être d'accord avec le tournant qu'avait pris votre relation. Mais à y bien réfléchir, il semblerait qu'Eden non plus soit pas vraiment au clair avec ses envies. Prête à passer un cap qui vous terrifie tous les deux. Tu sais une chose - tu veux pas d'une vie sans elle. T'es sûr d'autre chose - t'es pas prêt à t'abandonner totalement à ce que tu ressens. T'as trop souffert de la peur de la perdre, de l'absence, de la distance, de ton abandon. T'es pas certain aujourd'hui encore, d'être le type qui peut lui offrir tout ce qu'elle mérite. Tu veux t'en approcher, mais tu veux pas te contenter d'aujourd'hui. T'es pas fier de toi - tu vois pas comment elle pourrait t'aimer pour ça. Je … Ce qui m’a le plus blessé, en réalité, c’est le fait que tu estimes que notre relation n’est que du sexe et du rock. J’veux dire … N’a-t-on jamais été plus que ça, pour toi ? Bien sûr que si. Réponds-tu, dans un souffle qui se perd entre vous.
Evidemment que vous avez été plus - Eden a été ton monde alors que l'adolescent hurlait d'envie de ressentir. Tu t'es abandonné dans cette relation, avec toute la fougue et l'urgence de la jeunesse vibrante. L'envie d'exister, de vivre quelque chose de fulgurant, qui vous a détruit en laissant derrière ce qu'il restait de vous - tu as fuis, suivant les besoins de ta famille de vivre, de survivre. Tu as fuis et à présent, tu reviens avec des années pour n'être plus totalement le même mais en courant après l'envie de l'être malgré tout. Tu sais pas qui tu es - tu sais qui tu voudrais devenir. Et dans cet avenir, Eden est là. Elle le sera toujours. Alors oui, tu m’as blessée. Oui j’ai préféré te repousser et t’éviter pendant vingt-et-jour parce que je ne voulais pas souffrir davantage. Si on ne joue pas sur les mêmes accords, ça sonne faux alors … peut-être que ça ne sert à rien, après tout. Je pensais dire ce que tu voulais entendre, Eden. Avoues-tu en la fixant alors qu'elle te préfère son café. Tu force pas le regard, attendant juste qu'elle revienne sur toi. Je pensais que tu ne voulais pas plus, après tout c'était une promesse silencieuse entre nous de n'avoir pas plus d'engagement depuis mon retour. Pas vrai ? Du moins était-ce ce que j'avais saisi. Tu t'entends parler et dans ta voix sonnent les regrets. Tu déglutis difficilement, entoure la tasse que tu mènes à tes lèvres pour te brûler la langue.
Mais ca t'évite de trembler que d'agir de la sorte. Je crois pas pouvoir imaginer ma vie sans toi. Chaque fois que j'essaie de voir l'avenir, tu es là. C'est juste... Je sais pas si on est prêt - moi, je ne crois pas l'être. J'ai peur de m'y abandonner, encore, de perdre le contrôle, de pas être le type qu'il faut, d'être à toi avant d'être moi. Je sais pas si tu comprends - mais je n'ai rien construit encore, et à être avec toi, je ne veux pas être bancale. Je veux t'assurer la stabilité d'une existence qui nous mènera loin ensemble. Dis-tu, parce qu'il y a de ça aussi - si t'es pas toi-même, alors comment peux-tu être avec elle ? Tu veux pas être totalement dépendant, n'exister qu'à travers votre relation et faire porter sur ses épaules tout ce que tu es - tu veux exister, et tu veux lui offrir la vie que vous pourrez alors construire à deux. Mais je ne veux pas te perdre - j'voudrais juste... peut être prendre le temps ? Un truc qu'on a jamais essayé tous les deux. Si t'es d'accord pour ça - veux-tu bien me laisser te courtiser, Eden ?
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Eden A. Cavendish
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Mer 3 Jan - 18:06
"J'ai mis du temps à m'entrainer pour pouvoir transformer n'importe quelle plante en Tournesol tu sais." Eden rit doucement. Bien sûr qu'elle le sait, et elle sait également qu'il a fait tout ça rien que pour elle. Le tournesol est sa fleur préférée, mais qui ne fleurit qu'en été. Cela la peinait étant petite, elle ne comprenait pas pourquoi ces fleurs magnifiques ne poussaient pas en toutes saisons. Alors elle se les ai faites tatouer, sur tout son avant bras gauche. Des tournesols encrés qui lui font une manchette élégante et raffinée. Comme ça, elle a constamment sa fleur préféré avec elle. Mais Mischa n'est pas venu là pour parler fleurs et botanique et Eden sait qu'ils doivent avoir cette conversation difficile. "Bien sûr que si." Cela la rassure, en un sens, de savoir qu'ils étaient bien plus que du sexe et du rock pour lui. Pour elle, ils sont une partition parfaite, une musique dont elle ne peut se lasser, une musique intemporelle, digne d'un grand compositeur. Sauf que les compositeurs, c'est eux. Elle avoue ensuite qu'il l'a blessée, gardant ses yeux fixés sur son café. "Je pensais dire ce que tu voulais entendre, Eden." Elle n'ose toujours pas le regarder. " Je pensais que tu ne voulais pas plus, après tout c'était une promesse silencieuse entre nous de n'avoir pas plus d'engagement depuis mon retour. Pas vrai ? Du moins était-ce ce que j'avais saisi."
"Une promesse silencieuse qu'il y a eu au début oui mais ... Mais je n'ai toujours voulu que toi, il n'y a toujours eu que toi."
Dit-elle en relevant les yeux vers lui, en espérant qu'il voit tout l'amour qu'elle éprouve pour lui. Tellement d'amour que c'en est douloureux. "Je crois pas pouvoir imaginer ma vie sans toi. Chaque fois que j'essaie de voir l'avenir, tu es là. C'est juste... Je sais pas si on est prêt - moi, je ne crois pas l'être. J'ai peur de m'y abandonner, encore, de perdre le contrôle, de pas être le type qu'il faut, d'être à toi avant d'être moi. Je sais pas si tu comprends - mais je n'ai rien construit encore, et à être avec toi, je ne veux pas être bancale. Je veux t'assurer la stabilité d'une existence qui nous mènera loin ensemble." Elle n'est pas sûr de comprendre ses mots, son coeur se serre d'angoisse mais elle tente de garder la face. Elle acquiesce, lentement, les mots de Mischa s'imprégnant dans son esprit. Prendre le temps. A deux. Ralentir. "Mais je ne veux pas te perdre - j'voudrais juste... peut être prendre le temps ? Un truc qu'on a jamais essayé tous les deux. Si t'es d'accord pour ça - veux-tu bien me laisser te courtiser, Eden ?" Eden lâche un rire franc.
"Me courtiser ? Et comment tu comptes t'y prendre, hm ?" Elle sourit, de ce genre de sourire qui n'appartient qu'à lui. "Evidemment que je veux bien te laisser me courtiser et ... prendre le temps. Je veux des lettres enflammées, je veux qu'on se manque, que tu m'offres des tournesols toute l'année et que tu m'emmènes à des rendez-vous surprises mais ... promets moi qu'à la fin, nous serons ensemble. Mais ..." Elle prend une grande inspiration et s'assure de capter son regard avant de poursuivre : "Tu es le seul pour moi Mischa, il n'y aura jamais que toi. Je t'attendrais autant que tu le souhaites."
Et elle ne prendra certainement plus d'amant. Elle a déconné sur ce point, elle le reconnait, et elle s'en veut. Il n'y a que Mischa pour la faire vibrer, pour lui donner toutes ces émotions.
T'es pas un type compliqué, la majorité du temps tu dévoiles tout de ce que t'as dans la tête sans retenir la moindre pensée idiote qui peut te traverser. La majorité du temps - faut dire qu'à ce moment précis t'es pas certain de devoir montrer de toi le type que tout le monde peut voir aisément. Parce que t'es pas si simple. T'es un type qui n'aime pas se prendre la tête, qui profite de l'existence sans un second pensé, qui aime mieux vivre que regretter. Mais t'es tout autant un gamin terrifié, dont les sentiments lui échappent et le poussent à fuir. C'est facile de prendre une décision qui n'aura aucune conséquence. Plus dure de dessiner l'avenir comme tu l'espère plutôt que comme tu le subis. Tu veux prendre les rennes de ton existence - mais pas sans la reine qui règne sur celle-ci. Eden porte la couronne de ta vie depuis le début, tu lui as offert ton coeur mais t'as brûlé trop vite et douloureusement. Epris par des abus d'adolescents qui vous faisaient tourner la tête. Sauf que t'es pas certain d'être adulte aujourd'hui. Et tu veux l'être avec elle. Adulte, matûre, prêt à dévorer la vie d'après; après, l'avenir, le futur. Rien qui ne vous soit interdit, rien que tu n'ais peur de lui donner. Mais aujourd'hui t'es terrifié. Une promesse silencieuse qu'il y a eu au début oui mais ... Mais je n'ai toujours voulu que toi, il n'y a toujours eu que toi. Tu opines, comme tu le sais. Tu le sais parce que tu le ressens aussi . C'est si fort que ça te coupe la respiration, ça te fait voir de travers, ça te fait oublier d'être prudent. Tu pourrais te perdre dans le regard d'Eden, dans ses caresses, dans sa personne toute entière.
Tu vis pas pour toi, tu vis à travers elle. Et t'es pas sûr que ca soit le plus sain comme existence. Me courtiser ? Et comment tu comptes t'y prendre, hm ? J'ai jamais manqué d'idées pour te faire plaisir. T'assures, gardant pour toi une partie des surprises qui se sont forgés dans ta tête à mesure des années. De nombreuses soirées, des cadeaux à tout va, des envies idiotes d'adolescents. Tout ce que t'as pas pris le temps de vivre avant. Avant - et maintenant tout reste à écrire pour vous. Evidemment que je veux bien te laisser me courtiser et ... prendre le temps. Je veux des lettres enflammées, je veux qu'on se manque, que tu m'offres des tournesols toute l'année et que tu m'emmènes à des rendez-vous surprises mais ... promets moi qu'à la fin, nous serons ensemble. Mais ... Ton coeur s'emballe, s'arrête, exulte et se sert. Tu sais pas quoi ressentir, t'es juste figé sous ses paroles et son regard. Tu es le seul pour moi Mischa, il n'y aura jamais que toi. Je t'attendrais autant que tu le souhaites. Ne m'attends pas, Eden. Faisons juste ce chemin-là ensemble. Parce que c'est pas un chemin que tu veux traverser seul. Quelque part, t'es certain qu'elle a autant besoin de ça que toi. Après tout, comment peut-elle prétendre s'abandonner dans tes bras, alors qu'elle doit sans doute ressentir la peur de te voir disparaitre comme la première fois ?
La confiance entre vous a été brisé, mais pas les sentiments. Tu veux pas vivre l'un sans l'autre - alors sa confiance tu la gagneras en même temps que tu l'aimeras mieux encore. On écrit une nouvelle partition, alors ? Tu souris, opines, et te promet un meilleur avenir. Ca veut dire que tu me pardonnes ? Demandas-tu avec une petite voix de gamin perdu. Et si je te proposais plutôt de sortir, toi et moi, pour aller visiter un endroit cool ?
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Eden A. Cavendish
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Ven 22 Mar - 9:26
"J'ai jamais manqué d'idées pour te faire plaisir." Eden rit doucement, avant d'acquiescer de la tête. En effet, elle ne peut que le reconnaitre. Mischa a toujours su comment lui donner des papillons dans le ventre, comment faire en sorte que son cœur s'emballe. Il est doué pour ça, et peut être incroyablement romantique. C'est sûrement pour tout ça, qu'elle a fini par tomber irrémédiablement amoureuse de lui. Il n'y a que Mischa, et il n'y aura que lui. La conversation se poursuit, et Eden a l'impression que sa gueule de bois s'évapore. Mischa a cet effet sur elle, elle ne peut pas le nier. Elle lui énonce ce qu'elle souhaite, ce qu'elle désire pour eux, pour leur relation, qu'importe le terme qu'ils mettent dessus. "Ne m'attends pas, Eden. Faisons juste ce chemin-là ensemble. " Elle ne sait pas trop ce qu'elle entendre par là, ou ce qu'elle doit ressentir. SOn coeur se serre, et ses sourcils se froncent. Elle se reprend, en soufflant un bon coup.
"Bien, faisons ça alors. Faisons ce chemin et ... attendons."
Elle ne sait pas trop que répondre d'autre, face à un Mischa qui n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut. Mais elle est habituée à lui, à son ton énigmatique. Une nouvelle partition, voilà ce qu'elle lui propose. "Ca veut dire que tu me pardonnes ?" Elle hausse les épaules, un rictus en coin sur ses lèvres.
"Y'a-t-il réellement quelque chose à pardonner ?" Elle le regarde intensément, jurant qu'elle pourrait se damner pour ses yeux. "Ce n'était pas de ta faute. C'était de la faute à pas de chance. Et peut-être que nous sommes maudits, comme des étoiles contraires."
Elle aime cette idée d'amants maudits, comme dans les livres niais qu'elle a déjà lus. "Et si je te proposais plutôt de sortir, toi et moi, pour aller visiter un endroit cool ? " Elle se redresse, soudainement emballée à cette idée.
"Laisse moi le temps de me rafraichir et de m'habiller, et je suis toute à toi."
Elle ne peut contenir le large sourire qui illumine son visage. Elle boit son café d'une traite, avant de se précipiter dans la salle de bain. Elle prend une douche en trois minutes, avant de revêtir un jean skinny noir, un t-shirt noir, et un sweat oversize bleu marine, de quoi affronté le froid qui s'installe au dehors. Elle relève ses cheveux blonds en chignon vite fait mal fait, et rejoint Mischa dans la cuisine.
"Sept minutes, top chrono. Tu veux m'emmener où ?"
Elle se tient face à lui, les mains derrière son dos. Tout est oublié, tout est derrière elle. Parce que tout ce qu'elle souhaite, c''est de passer du temps avec lui. Juste avec lui.
Les étoiles contraires, condamnées à vivre en parallèle sans pouvoir s'approcher, à s'aimer sans vivre l'éternité, à n'avoir qu'une seconde. D'un bonheur éclatant tu ferais mille chansons et un million d'une douleur cruelle. Peut être avait-elle raison et n'étiez-vous pas fait pour l'amour tendre et clément des couples qui vivent toute la vie à deux. Peut être - mais alors tu ne souhaiterais pas te délester de l'espoir qu'un jour vous pourriez y parvenir. Qu'un jour malgré tout vous trouverez le même rythme, suivrez le même tempo pour chanter à l'unisson. La première fois, c'est elle qui s'est consumée jusqu'à ton abandon. Cette fois c'est toi qui craint de n'être plus l'homme qu'il lui faut. Et la vie dehors qui continue son chemin, la guerre qui fait rage et la peur qui te prend le ventre - tu réalises comme il est difficile de vivre. Comme ce serait pire d'arrêter d'espérer. Y'a-t-il réellement quelque chose à pardonner ? Tu soupires, respire, souris, sais pas quoi répondre comme elle fixe ses propres règles sur ce point. A tes yeux tu lui as fait du mal, alors tu as de quoi demander pardon - simplement. Tu vois pas plus loin que cela, sauf que tu détestes être à l'origine de son mal être, et que tu sais pas faire autrement que lui causer plus de tord encore. Tu pourrais l'abandonner - mais t'en est incapable. Tu pourrais devenir l'homme qu'il lui faut, mais tu sais pas si t'as ça en toi. Tu te sens pas prêt, et tu veux pas plus abandonné. Tu sais pas où tu en es, qui tu es, qui tu veux être. Tu sais juste exister essayant de réaliser des rêves de gamins dans un monde de chaos qui fait pas sens à tes yeux.
Tu te battrais pour elle malgré tout, et pour le temps qu'il vous sera donné pour vous aimer comme des fous. Alors tu lui proposes d'aller dehors, d'écrire un nouveau chapitre inconnu dans cette histoire folle. Ce n'était pas de ta faute. C'était de la faute à pas de chance. Et peut-être que nous sommes maudits, comme des étoiles contraires. Maudits à s'aimer sans être capable de le faire mieux - mais s'aimer au moins. De manière très Shakespearienne, il m'est impossible cependant de penser autrement que je suis heureux de pouvoir aimer et perdre dans cette vie, que de vivre sans jamais l'aimer, elle. Qu'importe la souffrance, elle est signe de la réalité de ces émotions qui nous traversent. Qui sont juste trop. Laisse moi le temps de me rafraichir et de m'habiller, et je suis toute à toi. Tu souris, la laisse partir sous la douche et un temps te retrouve là à observer le moindre détails de sa vie ici. Quelques photographies, des livres qui trainent, un piano, des partitions griffonnées. Une mélodie que tu lis facilement - tu lis la musique comme d'autres des romans. Ca résonne dans ta tête et fait déjà suite avec des paroles et des rythmes. Tu prends une partition dans ta poche, pouvant pas t'en empêcher - elle trainait au sol, près du pied du piano. Quand Eden revient, tu l'as presque déjà oubliée. Sept minutes, top chrono. Tu veux m'emmener où ? Tu lui offres un clin d'oeil, lui fait signe de te suivre et dehors vous prenez rapidement le chemin de la Tamise et des coins industriels qui se désaffectent à mesure des années. Y a un endroit où j'aimais venir... et j'voudrais te le montrer. Préviens-tu en prenant le chemin d'un coin qui se fait pas romantique vue de dehors - des industries fermées, des pancartes cassées et d'immenses bâtiments de briques rouges. Et au centre, un lieu où une fenêtre te permet d'entrer - faisant mine à Eden de te suivre sans crainte.
C'était une ancienne usine - une de plus dans un flot de perdition. Ici, c'est immense, chaque pas résonne et il y a des vieilles machines qui marchent plus depuis longtemps. Tu lui fais signe de traverser l'ensemble, de prendre un escalier en fer qui vous montent haut - au-dessus de la pièce qui se fait plus grande encore. Je venais ici, quand je voulais fumer en cachette. On vivait pas si loin, avec mes parents. Expliques-tu, avant d'ouvrir une fenêtre, de lui faire signe de passer - pour la laisser découvrir le dernier volets d'escaliers qui amènent au toit. Le toit de Londres - où de là vous pouvez deviner les immeubles, Big Ben, la Tamise qui brille déjà sous le crépuscule. C'est ici, aussi, que j'ai écrit la première mélodie que j'avais faite pour toi. Tu te souviens ? Demandes-tu avant de lui prendre la main pour qu'elle se penche, près d'une brique cassée sur laquelle sont gravés les mots mon jardin secret.
maraudeurs era (art'n'stick)
Eden A. Cavendish
Enfant de la lune & Musicienne
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Jeu 4 Avr - 16:49
Eden ne peut ignorer les palpitations de son cœur quand Mischa est là, dans son espace de vie. Ce qu'elle ressent pour lui n'a pas de mots, et elle ne sait si elle pourra un jour trouver les mots pour le faire. Elle l'a déjà fait en musique, noircissant des feuilles entières de musiques portant son nom. Mischa est partout dans sa vie, partout autour d'elle, mais malgré ça, elle ne sait pas s'ils pourront un jour se trouver, se retrouver, être quelque chose de plus que des non-dits, des regards en coin, et des mots murmurés trop bas pour être entendus par quiconque. Elle, elle voudrait plus, évidemment. Elle voudrait de l'engagement, des nuits déchainées, et des rêves brûlants. Elle voudrait le retrouver, constamment, le voir graviter autour d'elle tous les jours qu'elle pourrait vivre. Elle se contente de ce qu'il peut lui offrir, aimant déjà le simple fait qu'il lui offre des fleurs, et qu'il peine à cacher une jalousie peu prononcée. Elle l'aime, mais elle ne sait pas s'il peut l'aimer autant qu'il aime la liberté, et la musique.
Se contenter de ce qu'il lui offre, elle tente de se mettre ça en tête. Une fois la conversation difficile passée, elle retrouve sa joie et son sourire quand il lui offre un rendez-vous secret. Elle le suivrait jusqu'en enfer s'il le fallait. Elle le suit dehors, devinant le chemin vers les usines désaffectées se trouvant non loin de Camden Town. " Y a un endroit où j'aimais venir... et j'voudrais te le montrer." Elle lui sourit, acquiesce, et continue de marcher dans ses pas, se calant sur son rythme rapide, dû à ses grandes jambes. Le trajet se fait en silence, et ils finissent par s'arrêter devant une usine abandonnée, aux multiples tags et autres affiches placardées. Elle hésite, mais il la rassure en un regard. Il entre par une fenêtre, elle le suit en prenant appui sur le rebord pour se hisser et entrer à l'intérieur. L'endroit ne paie pas de mine, c'est poussiéreux, c'est vide. De vieilles machines apparaissent comme des squelettes d'un temps ancien oublié de tous. Un escalier en ferraille, colonne vertébrale de ce bâtiment, se dessine devant elle, et elle suit Mischa quand il grimpe les marches de fer, grinçant sous le poids d'un visiteur qu'elle n'a pas connu depuis longtemps. "Je venais ici, quand je voulais fumer en cachette. On vivait pas si loin, avec mes parents."
"Je dois reconnaitre que c'est une bonne planque, et je vois ce que tu aimes ici."
Le calme, les souvenirs des travailleurs passés. Arrivés en haut des escaliers, il ouvre une fenêtre et lui fait signe de passer, ce qu'elle fait. De l'autre côté, un autre escalier qu'elle commence à grimper. Arrivée à l'extérieur, elle se fige un moment pour découvrir Londres, d'un point de vue qu'elle ne connaissait pas encore. La ville s'étend sous elle, la Tamise scintille grâce aux derniers rayons du soleil, la ville est illuminée d'or et d'orange. "C'est ici, aussi, que j'ai écrit la première mélodie que j'avais faite pour toi. Tu te souviens ?" Elle se tourne vers lui, et ne peut qu'acquiescer. Evidemment, qu'elle s'en souvient. Il lui prend la main, et attire son regard vers une brique où elle lit des mots gravés d'une écriture maladroite. Mon jardin secret.
"In the garden of Eden, where melody blooms ..." chantonne-t-elle avant de se redresser, et de le regarder. "Ce lieu est ... incroyable. Merci, de m'avoir emmener ici."
Tant de mots qui se taisent sur sa langue. Elle s'écarte de lui, et s'approche du rebord pour regarder davantage la ville. Sa ville. Celle qu'elle aime tant. Elle ressert ses bras contre elle, pour trouver un minimum de chaleur. Le frais tombe vite, en automne.
"Je peux te demander quelque chose ?" demande-t-elle en se retournant vers lui. Et quand elle capte son regard, elle sait qu'elle a perdu tous les combats dans lesquels elle s'est engagée. "Non rien ... Laisse tomber."
Elle soupire, avant d'éloigner son regard de lui pour regarder les toits de Londres. Elle laisse l'air frais lui donner quelques frissons, et inspire l'air qui est plus pur ici.
"Tu faisais autre chose qu'écrire des chansons, ici ?"
Elle ne se tourne pas vers lui, elle ne sait même pas s'il l'a entendue, ou s'il s'est rapproché.
_____
HRP : J'me suis servie de la chanson que j'ai écrite pour Adagio
Sur le toit du monde, tu oublies tout le reste. Tu es là, exactement où tu aimes te retrouver, avec la personne que tu rêves de conduire ici depuis votre adolescence. Tu réalises pas que plus de dix ans se sont écoulés depuis que t'as déclaré ta flamme à Eden pour la première fois. Tu réalises pas, comme le monde traverses le temps alors que tu restes immobile. Tu oublies tes années aux Etats-Unis, l'être que t'as abandonné là-bas, le Mischa que tu étais - tu peux prétendre le contraire malgré tout t'as changé depuis ton retour. T'es pas exactement le même - il y a en toi des angoisses que tu sais pas combattre, mais en présence d'Eden t'as le désir de te faire courageux. D'essayer quand même et de lui offrir tout ce que t'as de mieux pour qu'elle se mette à te sourire sans retenu à son tour. Mais tu la blesses plus souvent que tu lui offres de beaux souvenirs. Tu le réalises et t'es mauvais pour faire les bons choix de toute évidence. Alors tu essayes quand même et tant qu'elle veut de toi à ses côtés tu continues à vouloir lui montrer comme tu tiens à elle. Comme elle importe plus que tout pour toi. Ce lieu est ... incroyable. Merci, de m'avoir emmener ici. Tu souris en retour, parce que t'es heureux qu'elle soit là. Comme si c'était une évidence, que sa place était là aussi bien que la tienne.
Tu t'approches alors, sondant le paysage nocturne de Londres et avisant les bras qui se roulent autour d'elle-même pour se protéger du froid qui tombe à mesure du temps. Je peux te demander quelque chose ? Tu opines, évidemment, mais elle se ravise quand tu t'approches et tu le vois. Non rien ... Laisse tomber. Sauf que t'es piqué à vif - la curiosité se faisant un chemin dans ta gorge pour demander. Sauf qu'avant cela tu dois t'assurer qu'elle va pas mourir de froid, alors tu prends ta veste pour la déposer sur ses épaules en moquant l'effet de la brise sur tes épaules. Tu te fiches de mourir de froid si elle va bien. Tu faisais autre chose qu'écrire des chansons, ici ? Je fumais, un peu de tout d'ailleurs. Et je suis venu ici la veille de notre départ aux Etats-unis, aussi. Expliques-tu en tournant le regard vers le paysage. J'ai hurlé et pleuré autant que possible, de rage et de frustration de ne pas pouvoir rester. Tu as été lâche, ce jour-là, tu le sais bien. C'est Mina qui est venue me chercher. Elle connaissait cette endroit, bien que j'y sois toujours venu seul. Sauf qu'il n'y a rien que tu peux cacher à ta soeur jumelle.
Pas plus il y a dix ans que maintenant. Qu'est-ce que tu voulais me demander ? Dis-tu finalement, comme tu peux pas t'en empêcher. Tu te tournes vers elle - vous êtes proches, autant que durant les nuits que vous vous êtes volés. Sauf que cette fois la tension entre vous se fait palpable. Je te promets de répondre honnêtement.
ps : presque deux mois d'attente, je suis impardonnable
maraudeurs era (art'n'stick)
Eden A. Cavendish
Enfant de la lune & Musicienne
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Lun 17 Juin - 22:32
Aux côtés de Mischa, elle est exactement là où elle doit être. Il n'y a pas d'autres endroits où elle voudrait être, seulement à ses côtés. Elle n'existe pas sans lui, et n'imagine pas une vie sans lui, son sourire, son foutu rire. Elle l'aime tant, que plus les jours passent, plus ça devient douloureux de ne pas savoir ce qu'il ressent réellement pour elle. Eden aimerait tant entendre ces mots sortir de sa bouche, l'entendre dire tout ce qu'elle rêve d'entendre. Mais elle ne peut s'y résoudre, et ne trouve pas le courage de le lui demander. Elle frissonne, à cause de la brise hivernale, et il vient poser sa veste sur ses épaules. Elle se retrouve dans un cocon fait de son odeur, qu'elle hume discrètement pour ne pas paraitre bizarre. Elle lève les yeux vers lui, et le remercie avec un sourire. Puis elle change de sujet, parce que c'est plus simple. "Je fumais, un peu de tout d'ailleurs. Et je suis venu ici la veille de notre départ aux Etats-unis, aussi." Un sourire triste étire les lèvres d'Eden. "J'ai hurlé et pleuré autant que possible, de rage et de frustration de ne pas pouvoir rester." Son coeur se serre, ô comme elle aurait aimé être là pour lui. "C'est Mina qui est venue me chercher. Elle connaissait cette endroit, bien que j'y sois toujours venu seul."
"J'aurais tellement aimé être là pour toi, ce jour-là. Je suis désolée que tu aies été seul, Mischa, tu ne méritais pas ça." Elle pose sa main sur son bras. "Mina sait toujours tout, de toute façon."
Elle rit doucement, et reporte son regard sur la ville qui s'étend à leurs pieds. " Qu'est-ce que tu voulais me demander ?" Eden tourne de nouveau la tête vers lui, et elle peut sentir son souffle sur ses lèvres. Si elle se lève sur la pointe des pieds, elle pourrait l'embrasser. "Je te promets de répondre honnêtement. " Elle fronce doucement les sourcils, ses émotions se déchainant dans son corps, et son cœur battant la chamade contre sa poitrine. Elle déglutit, difficilement.
"Que ressens-tu vraiment, pour moi ?" Elle se perd dans ses iris vertes, ce vert si particulier qui est devenu sa couleur préférée. "Pas de paraphrases, pas de formulations à la Mischa. Dis moi le, même si ça doit entrainer ma ruine, même si ça me blessera." Elle maintient son regard, elle veut l'entendre dire, qu'importe ce qu'il a à dire d'ailleurs.
Sur le toit tu oublies tout le reste - tu n'es là qu'eu monde, à l'instant présent sans que rien d'autre ne compte. Sauf Eden - Eden a toujours été au centre de tes pensés quand tu te trouvais là. Souvent, sans que tu ne puisses le maitriser, tes pensés volaient vers elle jusqu'à ce qu'elle soit entièrement en toi. Tu la voyais, la ressentais, la pensais avec tous les détails des sentiments qui sont les tiens. C'est là que tu as écrit tes mélodies les plus romantiques - tout autant que les plus tristes. Celles qui t'affirmaient comme tu étais épris et tout à la fois prisonnier. Apeuré et vulnérable. Parce qu'aimer c'était détruire. Tu réalisais que le pouvoir qu'Eden avait sur toi te terrifiait à plus d'un titre. Et l'idée de la faire souffrir te terrifiait plus encore. J'aurais tellement aimé être là pour toi, ce jour-là. Je suis désolée que tu aies été seul, Mischa, tu ne méritais pas ça. Tu ne lui aurais pas permis d'être là à l'époque - touché par ses paroles tu ne regrettes cependant pas l'histoire. Tu ne le devais pas, autrement les regrets te dévoreraient de l'intérieur. Mina sait toujours tout, de toute façon. Difficile de lui cacher quoi que ce soit, en effet. Affirmes-tu avant de regarder le monde du même regard apeuré qu'elle.
Ce monde qui s'étendait à perte de vue dans des lumières artificielles. Tu te sentais étrangement apaisé - autant que terrifié - sur ce toit. Tu étais heureux de montrer à Eden ton endroit secret, ton coin de douceur. Là tu te sentais capable de tout, et surtout de la vérité. Celle qui restait un silence entre vous, vous amenez à vous faire mal encore et encore. Tu te dis que finalement c'est peut être ça le pire : le silence. Tu crains de n'être pas capable d'être à sa hauteur, de ne pas lui offrir ce qu'elle mériterait, mais pire encore tu refuses de la faire encore pleurer en lui refusant la vérité. Alors tu la lui offres entièrement. Que ressens-tu vraiment, pour moi ? Tu t'attendais à cela, à cette question là. Tu ne savais pas comment y répondre honnêtement - parce que malgré tout tu n'es pas un Gryffondor courageux, mais tu avais promis. Pas de paraphrases, pas de formulations à la Mischa. Dis moi le, même si ça doit entrainer ma ruine, même si ça me blessera. Tu opines alors, te tournes vers elle pour chercher son regard, et dans tous les cas pour t'assurer de lui être entièrement honnête. J'ai peur. Admets-tu finalement. Peur parce que je perds le contrôle chaque fois que je me retrouve en ta présence. Que je ne me reconnais pas et tout à la fois je ne suis jamais autant moi-même. Parce que je suis capable de tout et je ne connais pas mes limites. J'ai peur parce que j'ai l'impression de me jeter dans le vide et de t'emporter avec moi. Et que je te veux heureuse, je refuse d'être à l'origine de ta souffrance. Pourtant, je sais aussi que c'est une chose inévitable : parce qu'aimer c'est détruire. Cette fois tu inspires profondément et souris à ta propre incapacité à être courageux. Pour une fois - une seule fois. Je suis amoureux de toi.
maraudeurs era (art'n'stick)
Eden A. Cavendish
Enfant de la lune & Musicienne
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Sujet: Re: we'll never go out of style - Mischen Mer 11 Sep - 12:09
"Mina sait toujours tout, de toute façon. Difficile de lui cacher quoi que ce soit, en effet." Eden rit doucement, avant de reporter son regard sur la ville qui s'étend à leurs pieds. Elle a l'impression, depuis qu'elle la connait, que Mina a ce sixième sens, cette façon de savoir ce que les autres ne savent pas, comme si elle pouvait lire en chacun. Sûrement un don dont elle n'est pas au courant, ou une capacité magique qui lui est inconnue, elle ne saurait dire. Quelques secondes passent, et Eden se dit qu'elle doit savoir. Elle a besoin de savoir ce qu'il ressent. Un besoin viscéral, qui la ronge de l'intérieur. Et même si cela ne lui plait pas, elle doit savoir. Elle se dit qu'il lui doit au moins ça. Mischa cherche son regard, et elle l'affronte finalement en plongeant ses yeux dans les siens. "J'ai peur." Elle fronce les sourcils, s'attendant encore à une de ses périphrases à la noix, mais il reprend rapidement. "Peur parce que je perds le contrôle chaque fois que je me retrouve en ta présence. Que je ne me reconnais pas et tout à la fois je ne suis jamais autant moi-même. Parce que je suis capable de tout et je ne connais pas mes limites. J'ai peur parce que j'ai l'impression de me jeter dans le vide et de t'emporter avec moi. Et que je te veux heureuse, je refuse d'être à l'origine de ta souffrance. Pourtant, je sais aussi que c'est une chose inévitable : parce qu'aimer c'est détruire." Eden penche la tête sur le côté.
"Aimer n'est pas forcément détruire, tu sais. Enfin, c'est aussi plein de choses merveilleuses, et ..."
Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase, qu'il la coupe. "Je suis amoureux de toi. " Elle ne peut se retenir d'ouvrir sa bouche, sentant son coeur s'enflammer et taper fort contre sa poitrine, au point de l'assourdir. Elle se retient au garde-fou, sentant tout son monde s'accélérer soudainement.
"Et je suis amoureuse de toi."
Elle ne s'entend pas parler, et sent des larmes qui commencent à perler dans ses yeux.
"Je crois que ça ne te laisse pas d'autres choix que de m'embrasser, Mischa Kensington."