Adriel revient d'une mission d'une semaine en Allemagne, envoyé par le Ministère. Il devait faire signer un contrat, ce qu'il a fait et correctement, sans aucun problème. En plus de profiter des allemandes et des bières qu'elles lui ont offertes, cela va de soit. Une semaine loin de tout, loin de son père, loin de sa fiancée, loin des cancans de Londres, ça lui a fait du bien et étrangement, il se sent aujourd'hui plus apaisé. Il est revenu ce matin, par le train, et il a envie de manger et se poser quelques instant avant de retourner au Ministère. Après tout, ils ne l'attendent pas avant ce soir alors c'est une bonne chose. Il a le temps, et il veut prendre le temps, pour une fois. Le Londres Sorcier grouille pas mal ce midi, tout le monde se précipite pour manger avant de reprendre le travail et il bouscule pas mal de personnes pour se frayer un chemin à travers la foule. Il se dirige vers la Place Divine, qui est un endroit assez sympa pour manger et en général, le midi c'est plutôt calme. C'est surtout le soir que le lieu devient son véritable enfer personnel. Entre créatures et nés-moldus qui se pavanent, ça lui hérisse les poils.

Comme le brun l'espérait c'est assez calme et la terrasse extérieure du Crisp Fish'n'chips est encore en place, malgré le mois d'octobre bien entamé. Mais il ne pleut pas, le temps est assez doux, on peut encore manger dehors sans soucis et c'est là qu'il décide donc d'aller. Un endroit simple, sans prétention, pour manger en vitesse avant de repartir au Ministère. Il entre et prend sa commande et pour patienter, il décide de prendre une bière et d'aller s'installer en terrasse pour profiter des derniers beaux jours de l'année. La vieille bique derrière le comptoir lui dit qu'elle lui amène ta commande une fois prête. Il y a peu de monde en terrasse, seulement lui et une jeune femme, dont il ne voit pas le visage, caché par le journal qu'elle semble lire attentivement. Il s'assoit à une table en face d'elle, assez loin du restaurant pour fumer sans qu'on lui dise quoique ce soit. Il s'allume une cigarette moldue, boit une gorgée de ta bière et la jeune femme abaisse son journal.

Par Merlin, Morgane, et tous ces abrutis.

Il la reconnait, instantanément. Bien sûr, il la reconnaitrait entre mille. Ses cheveux. Son visage fin. Le moindre détail de son visage. Mary MacDonald. Il la pensait morte. Tuée pendant la Nuit Pourpre. Il n'a plus jamais eu de nouvelles d'elle et si elle apparaissait quelques fois dans son esprit, sans qu'il ne le veuille vraiment, il se forçait à l'oublier. Elle, elle est la seule qu'il n'ait jamais réellement aimée. Un amour destructeur, qui lui a fait la détruire, elle, sous la torture. Son égo avait été meurtri, il s'était vengé comme un conn*rd. C'est probablement la seule chose qu'il regrette, même si jamais il ne l'avouera à quiconque. Même à elle, il lui a dit qu'il ne regrettait jamais rien. C'est faux, et il l'a appris avec le temps. Cette torture, il la regrette encore, même s'il a passé des années à se racheter, à lui acheter des fleurs, à lui écrire des poèmes. Même Evan n'est pas au courant de ces faits.

Il ne sait pas si elle l'a vu, probablement pas car malgré les secondes passées à la fixer, elle n'a pas tourné le regard vers lui. Alors il sort une plume encrée de sa poche et il écrit sur sa serviette de table "Moi qui pensais que les fantômes n'erraient pas en plein jour." Il ensorcelle la serviette pour en faire un petit oiseau en origami et il l'envoie vers elle, dans l'espoir de voir ses yeux une nouvelle fois.

Dans l'espoir que ce ne soit pas une hallucination.

Tu ne t'accordes pas souvent une pause dans ta vie, surtout parce que tu passes ton temps à courir pour remplir les missions ou pour t'assurer quelques gallions afin de passer une semaine de plus dans ton appartement. C'est que le propriétaire est sévère et si tu ne lui ramènes pas son argent régulièrement alors il aura vite fait de te mettre à la porte, ce sale troll. De fait tu fais souvent le service et ce jour là tu viens de terminer le tien, lorsque tu commandes un café à la gérante du crisp fish'n'chips. Elle te l'offre souvent mais aujourd'hui, de mauvaise humeur car elle n'a pas assez vendue d'après elle, elle te réclame deux mornilles et tu les lui payes non sans lui envoyer un regard noir qu'elle ignore royalement. Franchement avec les heures de dingue qu'elle te fait faire, elle est gonflée de te demander de payer un café. « Rajoute moi un donut's avec. » Dis-tu en t'accoudant au comptoir et la vieille dame s'exécute, non sans marmonner dans sa barbe qu'un s'il te plaît ne t'aurait pas arraché la bouche. Et quand elle te tend le beignet et s’apprête à te réclamer le prix de la sucrerie, tu lèves l'index en l'air. « Lui, c'est cadeau. Pour mes services et les cartons que tu m'as fait porter toute la matinée. » Clin d’œil avant de t'enfuir en terrasse avec ton donut's et ton café noir, non sans l'entendre t'insulter. Elle n'est pas méchante cette vielle mais elle a mauvais caractère et si elle peut exploiter ceux qui ont besoin d'argent alors elle n'hésite jamais. Elle n'a pas l'âme pure et charitable, c'est certain.

Attrapant un journal abandonné là par un client, la gazette du sorcier du jour d'ailleurs, tu commences à le lire non sans remuer ton café du bout des doigts, sans toucher la cuillère, juste en agitant la main pour que le liquide se mélange au sucre et que ce dernier fonde dans le breuvage chaud. Au moins même si tu es fatiguée tu vas pouvoir te reposer ce soir et puis tu as gagnée assez pour terminer ta semaine tranquillement, c'est toujours ça de gagné n'est-ce pas ? Alors que tes yeux parcourent les gros titres, tu ne fais pas attention aux voix environnantes ni à l'ambiance, moins encore aux rares clients qui rentre dans l'établissement pour commander un repas chaud. Parce que tu as appris à te moquer des autres et de ce qu'ils peuvent bien faire, plus encore de leur regard. Qu'importe si tu les connais, dans cette nouvelle vie tu n'es plus la même et rares sont ceux qui osent t'aborder maintenant. Mais alors que ton regard termine de lire une rubrique concernant le magenmagot, tu poses le journal d'un air parfaitement agacé tout simplement parce que tu viens de lire un nom que tu connais dans la rubrique. Travers, personne ne le dit mais tout le monde sait que c'est un mangemort convaincu et si à présent il joue la carte de la loyauté envers le ministère, personne n'est dupe. Toi encore moins, c'est une de vos cibles depuis des semaines maintenant. Et savoir qu'il se pavane comme un prince te rend folle.

Tu prends une gorgée de ton café avant de voir qu'un petit oiseau en papier vole vers toi, tourbillonne deux fois puis se laisse tomber dans le creux de ta main avant de s'ouvrir dans un petit pop adorable. Tu fronces les sourcils tout en lisant le mot qui t'a été envoyé et aussitôt tu relèves la tête pour chercher qui peut bien t'accoster de la sorte. Avant de te figer quand ton regard croise celui, sombre et magnétique, d'un jeune homme que tu connais bien. Il fallait bien que ça t'arrive, voilà des mois que tu te promènes dans Londres, un jour tu lui serais tombé dessus malgré tout n'est-ce pas ? Alors tu prends ta baguette et, tout en essayant de contrôler les battements de ton cœur, toi aussi tu rédiges quelques mots sur le papier.

Tu devrais être comme St Thomas et ne croire que ce que tu vois. Tu renfermes le papier en forme d'oiseau et toi aussi tu le fais voler jusqu'à lui avant de t'adosser à ton siège avec un soupir. Et un regard vers lui, dans une invitation silencieuse. Celle d'approcher et d'avoir le courage de s'asseoir ici avec toi.

Adriel n'a jamais cru au hasard. Ce n'est pas un hasard s'il a décidé de venir déjeuner au Crisp Fish'n'Chips alors que Mary McDonald y est également. Mary. Ce prénom qu'il a tant répété comme une prière, une litanie, espérant qu'en pensant à elle, ça la rendra plus réelle, et qu'elle ne sera plus disparue. Décédée. Qu'importe. Elle n'est rien de tout ça, elle est là, à quelques mètres de lui et son coeur bat affreusement la chamade. Lors de ses nuits d'ivresse, il s'est déjà mis à penser à ce que serait sa vie s'il avait pris la voie que lui offrait Mary. Il ne serait sans doute pas au Ministère. Sans doute renié par ses parents de n'avoir pas choisi de sang-pur. Sans doute renié d'Evan lui-même. Et la voilà, qui réapparait, alors qu'il avait fait son deuil, alors qu'il s'était dit qu'il ne la reverrait plus jamais. Mais elle est là. Il cligne des yeux plusieurs fois pour s'assurer que ce n'est pas une hallucination, ou un rêve. Mais plus les secondes passées à la regarder passent, plus elle est réelle.

L'oiseau en origami ensorcelé atterrit dans sa main et s'ouvre pour dévoiler le message qu'il lui a laissé. Puis elle relève la tête, et les yeux d'Adriel se perdent dans les siens, plus brûlant encore que l'enfer. Elle le regarde d'un air interdit et lui, il se sent comme un con et ne sait pas quoi faire, quoi dire. Est-ce qu'il doit faire un signe de la main ? Sourire grandement ? La saluer en hurlant ? Adriel la voit prendre sa baguette et ensorceler l'oiseau à son tour. L'origami revient vers lui, doucement, il le réceptionne dans sa main et il s'ouvre. Tu devrais être comme St Thomas et ne croire que ce que tu vois. Il fronce les sourcils. Il ne comprends pas ce qu'il lit. Il lève les yeux vers elle, elle le regarde toujours. Il relit le mot. Mais ne le comprend pas toujours pas. Son coeur tape encore contre sa poitrine. Mais la seconde d'après, il est debout, la chaise crissant contre les pavés quand il se lève. Il prend la bière dans sa main et marche comme un fantôme, pour se retrouver à la table de Mary. Il s'installe en face d'elle et Merlin, il la trouve plus belle encore que de là où il était.

"Mary ..." Son prénom prononcé à voix haute rend tout cela encore plus réel et cela le frappe en plein coeur. Il a des tas de choses à lui dire. Des tas de questions à lui poser. Il ne sait pas comment elle peut se trouver là. Il ne sait pas ce qu'il s'est passé durant ces années pour elle. Est-ce qu'elle a toujours été à Londres ? Ils ne se sont jamais croisés jusqu'à présent ? Tellement de choses qui tournent dans sa tête et pourtant, une seule pensée cohérente qui se forme : "C'est qui, Saint Thomas ? Un sorcier français ?"

Tu hésites pendant un temps, à la fois parce que tu devrais fuir ce garçon mais alors parce que tu as soudainement envie de lui parler, de lui demander comment se passe sa vie et comment il va. Voilà quelqu'un que tu ne pensais pas revoir avant longtemps, principalement parce que tu fuis les beaux quartiers dans lesquels il vit mais aussi parce que Adriel Mulciber a un goût de danger pour toi, le gars à fuir parce qu'il a été délicieusement destructeur pour la jeune fille que tu étais. Et que la femme que tu es à présent ne se laissera jamais faire comme à l'époque, tu as cependant assez de problème comme cela alors tu aurais tout à gagner à te lever et partir sans un regard en arrière. Sauf que tu aimes jouer et à croire que tu cherches les problèmes, car tu lui fais signe de venir au bout d'un moment. Le journal est replié et oublié dans un coin de la table, ta baguette est glissée dessous pendant que Adriel se lève et ne te voit pas faire car tu tentes simplement de te protéger comme on te l'a appris si souvent. Te protéger de ceux qui pourraient te faire du mal ou en vouloir à ta vie, garder ta baguette toujours proche afin de dégainer si vite. Voilà les préceptes des chasseurs que tu appliques strictement. Même avec Adriel. Surtout avec Adriel, d'ailleurs. Adriel et son charme terrible qui approche de toi dans un costume flambant neuf, ce qui n'enlève rien à son charisme. Et déjà tu te mordilles la lèvre parce qu'il est encore plus craquant qu'à l'époque où il avait sa tenue verte et argent.

« Adriel Mulciber. » Dis-tu pour le saluer avant de lui faire un signe de la main vers la chaise en face de toi, elle est libre et lui debout. Et tu n'as pas le désir de le voir rester planté là à te regarder comme si tu étais la réincarnation d'un fantasme. La question qui suit t'arrache un rire sonore que tu ne cherches même pas à retenir, tu allais oublier cette naïveté chez les sorciers, le fait qu'ils s'imaginent tout savoir mais dès qu'on aborde un sujet moldu alors ils sont aussi perdus que des chatons lancés dans le monde sans leur mère pour les guider. Finalement tu poses sur Adriel un regard amusé et un peu moqueur, car déjà à l'époque tu usais d'expression moldue qu'ils ne connaissait pas et tu te devais de lui expliquer car il avait le don de te demander encore et encore sans se lasser et ça, pendant de longues minutes. Et ta patience n'a jamais été légendaire alors autant lui répondre de suite. « Non, quoi qu'il pratiquait peut-être la magie cela dit... » Dis-tu en penchant la tête sur le côté tout en réfléchissant.

« Tu te souviens qu'à Poudlard certain élève étaient chrétiens, d'une religion moldue dont le symbole était une croix ? Je t'avais expliqué ça... Je crois qu'une famille sang-pure pratique cette religion mais je ne sais plus laquelle. » Pas que ce soit important en réalité, la plupart des sorciers prient plutôt leurs propres divinités païennes. « Saint Thomas était un des apôtres donc... Un fidèle d'une des figures de cette religion. Et quand Jésus, tu te souviens de lui ? » Silence, regard en coin vers lui pour savoir si il suit. « Quand Jésus est revenu à la vie alors Saint Thomas n'a pas voulu croire à sa résurrection et il a demandé à toucher les plaies de Jésus qui l'a réprimandé en lui disant que croire sans voir était plus important. Donc comme Saint Thomas, on ne croit que ce qu'on voit. » Et si l'explication est brève tu penses que ce sera assez, tu n'as pas le désir de rester sur de la théologie surtout que tu te doutes qu'il a des questions par centaine. L'instant est coupé par la serveuse qui apporte à Adriel un repas ainsi qu'une boisson, pendant que tu sirotes ton café tout en découpant ton beignet soigneusement. « Comment tu vas ? »  

Peut-être oui, après tout vous ne savez pas à quand remonter l'utilisation de la magie n'est-ce pas ? L'antiquité c'est certain mais avant, vous ne saurez dire. En tout cas parler de cela t'empêche de penser à l'essentiel, Adriel Mulciber est devant toi, aussi beau et attirant qu'il ne l'était déjà à Poudlard et à présent qu'il est un homme fait et accompli, tu penses un instant qu'il n'a jamais été plus sexy qu'à cet instant. Pensée que tu chasses vite en baissant les yeux et en reprenant ton explication. Tu te plonges dans tes souvenirs, te rappelant de cette conversation où tu as essayé de lui expliquer toutes les histoires liées à la religion monothéiste moldue. Pas que ce soit simple, Adriel n'avait pas tout compris et en discutant avec Sirius par la suite, tu as réalisé que tous les sang-purs avaient des difficultés à comprendre la religion moldue. Tout simplement parce qu'ils mettent de la magie là où il n'y en a pas. Et c'est justement quand la serveuse arrive et coupe le jeune homme que tu souris en coin. Elle repart alors que tu prends la cuillère de ton café pour remuer le liquide brun afin de diluer le sucre. « Non, Jésus n'avait pas la pierre philosophale. Qui plus est, elle date du moyen-âge je te rappelle... J'ai toujours été meilleure que toi en histoire de la magie. » Dis-tu avec un regard brillant et moqueur. Non sans cacher ton sourire derrière une gorgée de café. Et si c'est lui le sang-pur incollable sur son monde magique alors c'était pourtant toi qui avais toujours le dernier mot.

Tu l'écoutes te parler un instant de son boulot et tu lèves un sourcil sous la surprise de son annonce. « Et que fais-tu comme travail ? Étrangement je te voyais bien occuper un poste au ministère, comme quoi... » Sans doute parce qu'avec son père haut placé alors il n'a pas eu le choix. Mais que faire quand on vient d'une famille avec une dynastie comme celle-ci ? Avec autant de pouvoir ? Non il était évident que Adriel allait suivre les traces de son père, qu'il le veuille ou non. Tu l'aurais imaginé avec assez de caractère pour dire non et se rebeller malgré tout, les gens changent et deviennent matures, c'est assez triste. La question t'arrache un sourire triste alors que tu baisses les yeux pour poursuivre la découpe minutieuse de ton beignet afin de le déguster. « Je l'étais. Après la nuit pourpre j'ai eu besoin de me couper de tout. J'ai quitté Poudlard dans la nuit et je suis retournée dans le monde moldu, auprès de quelques amis. De quoi retrouver mes racines, si tu veux. » Et surtout tu caches la plus simple des vérités, que tu as été trouvée par les chasseurs qui réclamaient justice pour ceux n'ayant pas la possibilité de se défendre eux même. Mais tu ne diras pas cela à Adriel, moins encore alors que vous parlez depuis dix minutes. Et puis la discrétion des chasseurs garantie la survie du groupe.

« Peut-être un peu les deux ? » Que tu réponds avec un sourire amusé de voir qu'il retient ce que tu essayes de lui enseigner. C'est vrai que cette histoire fait quand même très légende sorcière, une chose que les moldus n'accepteront jamais même si vos deux mondes finissent par se réunir aux yeux de tous. « Tu m'as cherché ? » Que tu demandes soudainement, avec un ton qui laisse sous entendre que si il te répond que non alors tu le lui feras payer ou du moins, tu sauras lui remettre sous le nez en temps voulu. Lui qui a tant fait pour que tu lui pardonnes, lui qui a juré t'aimer ne t'aurait pas cherché ? Tu en viens à espérer qu'il a souffert de ton absence autant que ta propre douleur lors des attaques. Et de tes traumatismes qui sont toujours là, dans l'ombre, menaçant d'agiter ton cœur d'une angoisse terrible et dévorante. « Toujours cœur à prendre ? Avec une place comme la tienne et un costume de cette facture, tu dois être un des célibataires les plus convoités de Londres. J'ai su que ton copain, Rosier, était marié d'ailleurs. » Avec la pimbêche cousine d'Adriel, pas que ce soit surprenant car les deux ne se quittaient pour ainsi dire, jamais. Et la gorgone a déjà mis au monde trois héritiers, de quoi faire plaisir aux Rosier et à tout bon sang-pur qui se respecte. « A quand ton tour ? » Parce qu'il finira par se marier lui aussi n'est-ce pas ? Tu l'as toujours su et pourtant à l'époque, c'est ce qui te repoussait. Cette histoire impossible digne d'une romance noire.  

« Non, Jésus n'avait pas la pierre philosophale. Qui plus est, elle date du moyen-âge je te rappelle... J'ai toujours été meilleure que toi en histoire de la magie. » Adriel hausse les épaules, effectivement il n’aime pas l’Histoire de la Magie, ou l’histoire tout court d’ailleurs. Il n’aime pas les temps, il n’aime pas les apprendre par cœur. Et Mary, elle a toujours été bien meilleure que lui dans plusieurs domaines. Dans tout en réalité, elle est son parfait opposé. Elle était l’étudiante parfaite, que certains envient et d’autres jalousent. L’étudiante parfaite que les profs aiment et veulent avoir en cours tous les jours. L’étudiante si parfaite malgré sa naissance dépourvue de magie. Adriel l’a souvent enviée, jalousée, désirée. Encore maintenant, il la voudrait pour lui seule. Il voudrait rattraper le temps perdu, rattraper son comportement, lui prouver qu’il a changé, qu’il est devenu une meilleure personne. Qu’il ne sera plus jamais ce scroutt à pétard qu’il a été dans le passé. Tellement de choses et pourtant, il sait au fond de lui que ce hasard, cette rencontre, ne sera qu’éphémère, et que Mary va s’évaporer, de nous. Mais il profite de cette conversation, secouant la tête pour chasser les mauvaises pensées.

« Tu as toujours été meilleure en tout, de toute façon. »

Dit-il dans un petit rire. La conversation dévie sur le travail et Adriel n’est pas enchanté du tout. « Et que fais-tu comme travail ? Étrangement je te voyais bien occuper un poste au ministère, comme quoi... » Il acquiesce.

« C’est le cas. Coopération magie internationale. Pas le boulot que je voulais, mais celui que je mérite. C’est dans l’ordre des choses, selon mon père. »

Il hausse les épaules. Il n’estime pas avoir le choix et s’estime déjà heureux d’avoir un travail sans avoir eu à étudier, même si ce n’est clairement pas le travail de ses rêves. Tellement de conventions, de règles de bien vivre, de règles sociales. Tout ce dont il a horreur. Il pourrait continuer à parler banalités et choses sans importance mais il a besoin de savoir pourquoi elle se trouve là. Il a besoin de savoir comment elle n’est pas morte. Pourquoi elle est pas morte. « Je l'étais. Après la nuit pourpre j'ai eu besoin de me couper de tout. J'ai quitté Poudlard dans la nuit et je suis retournée dans le monde moldu, auprès de quelques amis. De quoi retrouver mes racines, si tu veux. »  Il l’écoute attentivement en acquiesçant, comprenant ce dont elle parle. Il se sent triste, d’apprendre qu’elle a eu besoin de ça. « Peut-être un peu les deux ? »  Il sourit. Un peu des deux, il se contentera de cette réponse.

Le temps passe doucement, comme s’il leur offrait une occasion de le rattraper. Il se sent léger, il se sent bien. « Tu m'as cherché ? » Il lève la tête vers elle, la regardant sans vraiment le faire pendant un instant. Est-ce qu’il l’a cherché ? Oui, des jours durant. Il devenait fou sans elle, sans avoir de nouvelles,. Il était fou d’elle, épris plus qu’il ne voulait l’imaginer. Alors la savoir disparue, pire, morte, ça lui a mis la tête à l’envers. Il ne veut pas repenser à ça, elle ne doit pas le savoir. Il se racle alors la gorge et boit une grosse gorgée de sa bière.

« Oui. Évidemment que je t’ai cherché. »

Dit-il alors simplement, sans s’étendre. Adriel est lâche, il le sait, surtout quand il s’agit d’elle. « Toujours cœur à prendre ? Avec une place comme la tienne et un costume de cette facture, tu dois être un des célibataires les plus convoités de Londres. J'ai su que ton copain, Rosier, était marié d'ailleurs. » Il fronce les sourcils, la question le surprend.

« S’il était à prendre, volontaire pour qu’il t’appartienne ? »

Dit-il avec un sourire en coin, sans relever les autres éléments de sa phrase. Elle ne va pas s’y mettre non plus, tout le monde ne lui parle que de mariage. « A quand ton tour ? » Il gonfle ses joues sans pour autant soupirer avant de ravaler l’air.

« Le plus tard le mieux, j’imagine. Je ne veux pas d’un mariage imposé mais je crois que je n’y échapperais pas. Selena Yaxley. Une vraie …. Peste. Insupportable. Aigrie et aussi raffinée qu’un morceau de charbon. »

Il roule des yeux. Son cœur n’est certainement pas prise par elle, loin de là. Il la hait. La méprise.

« Et toi, puis-je te retourner la question ? Durant ces années, tu as bien trouvé quelqu’un à la hauteur de la femme que tu es, non ? »

Il mange un peu plus de ses frites et de son poisson en la laissant parler.

« Et du coup, tu habites dans le coin ou t’es juste de passage à la capitale ? »

Tu es satisfaite de le retrouver et pourtant tu ne peux t'empêcher d'être sur la défensive, comme si tu t'attendais à tout moment à ce qu'il te fasse un sale coup. Ce n'est pas sa faute en réalité, c'est plus les dernières épreuves de ta vie qui finissent par t'apprendre la méfiance même avec ceux que tu connais. Il arrive mais plus rarement, que tu sois ainsi avec tes amis aussi. Dans l'attente d'une mauvaise chose, d'une remarque ou de la pique qui finira par t'achever ou te mettre en rage. Pourtant Adriel a été parfait pendant toute la période où il t'a courtisé et en réalité tu avais l'idée de lui céder quand l'attaque a eut lieu. Comme un rappel du fait que vous n'avez rien à faire ensemble, qu'il faut vous tenir loin l'un de l'autre car tout vous sépare. Votre sang d'abord, vos allégeances mais aussi vos idées et vos milieux sociaux. Adriel est l'héritier d'une maison que tu n'aurais jamais imaginé approcher un seul instant et toi et bien... Tu es juste toi et c'est déjà bien assez. Avec toutes tes faiblesses et tes cicatrices pour avancer en gueulant plus fort que l'autre en face, pour éviter qu'on ne te blesse encore. Tu t'es trop souvent retrouvée avec ces blessures ces dernières années, tu dois te protéger.

Sauf que Adriel c'est le genre de gars qui pourrait faire sauter tes barrières, tout ce que tu veux garder pour toi. Il a le don pour t'inciter à parler et à te montrer douce, tout comme il sait te faire rentrer dans des rages terribles. Il a une saveur maudite pour toi et tu sais que rien de bon ne sortira de vous. Rien si ce n'est des larmes et de la douleur pour vous deux. Sauf que vous ne savez pas contrôler vos émotions quand votre cœur saigne. Toi tu frappes comme une folle et lui torture, comment pourrais-tu imaginer un instant accepter que cela redevienne comme avant ? Tu sais maintenant ce dont tu es capable et ça n'a rien de glorieux ni de fantastique. Tu as l'impression parfois d'être une machine qu'on a lancé dans une ville bondée et surtout sans savoir comment l'arrêter. « Ton père est toujours aussi tyranique mh ? » Et tu ne mâches pas tes mots, après tout cet homme t'a royalement décrédibilisé pour défendre Adriel et t'a fait passer pour folle. Une chose que tu digères encore assez mal d'ailleurs. La preuve que la justice est corrompue même dans le monde magique. Tu ne pensais que ça touchait que les moldus et pourtant les sorciers ne sont pas plus clean pour autant.

Et parce que tu te sens d'humeur provocante tu lui poses la question qui fâche, celle qui t'arrache un sourire presque moqueur en coin de bouche. Et la réponse ne fait qu'étirer ce petit rictus, comme si tu venais d'entendre une bonne blague. Alors il t'a cherché pendant longtemps, assez parce qu'il était désespéré ou que tu lui manquais ? Ca te flatte et tu aimes entendre une telle chose car justement lui aussi t'a assez manqué après ton départ mais tu n'avais pas le choix, il te fallait fuir avant de tourner folle. La nouvelle question t'arrache un rire qui meurt dans ta gorge mais tu ne réponds pas de suite, tu préfères remuer ton café lentement, prenant tout ton temps pour faire durer le suspens. Et parce que tu as le pouvoir tu peux te décider de quand répondre sans craindre qu'il ne reprenne la main mise sur le jeux. C'est toi qui contrôle à cet instant. « Peut-être. » Que tu finis par dire tout en portant la tasse jusqu'à tes lèvres. Une gorgée chaude alors que ton regard se pose sur le jeune sang-pur. Tu ne le lâches pas des yeux et ces derniers veulent dire beaucoup. A la fois que tu es heureuse de le croiser ici mais surtout qu'il ne doit pas se tenir trop prêt au risque de te brûler. Tu es attirée par lui comme un papillon de nuit devant de la lumière, c'est désespérant de voir que malgré les mois, il a toujours une sorte d'emprise sur toi.

« Si elle est aussi délicate que la plupart des sang-pures que nous avions dans notre classe à Poudlard, je comprends ton agacement. Tu as toujours préféré les femmes fortes et avec de la poigne, celles qui n'hésitent pas une seconde à t'envoyer sur les roses et à te rappeler qu'elles sont indépendantes. » Une femme comme toi en somme. Tu fais taire cette pensée en glissant entre tes lèvres un bout de beignet. Pour l'instant il t'occupe mais bientôt il sera terminé et tu devras sans cesser affronter son regard expressif et justifier que ton cœur s’emballe. « Pourquoi ne pas refuser cette union ? » Question idiote sans doute mais pour toi qui a grandi dans un milieu assez libre, tu ne comprends pas qu'on organise encore des mariages arrangés. « Rien de sérieux. Et puis je ne cherche pas... Les hommes fuient quand un femme a du caractère et de l'indépendance, ils n'aiment pas ça. Et je ne veux pas me ranger et me conformer à ce qu'ils attendent de moi alors pour le moment, je suis célibataire. » Et vu ton caractère et ta façon de vivre tu vas le rester longtemps.

Ce qui ne te dérange pas, tu préfères ça plutôt que de te traîner un boulet qui tentera par tous les moyens de t'apprendre à vivre de telle sorte, d'une façon qui lui plaît à lui. « Ho non je squatte par ici... Chez des amis souvent, dans des hôtels ou simplement partout où je trouve un coin pour dormir. Et puis je fais des petits boulots à la sauvette. Ne pas avoir terminé Poudlard m'a fermé quelques portes. » Ou plutôt toutes les portes. Il y a bien la possibilité pour toi de travailler sur le Chemin de Traverse mais c'est encore plus mal payé qu'ici et tu n'aimes pas te faire exploiter, ça te donne toujours envie de brûler la boutique en question. Alors tu es honnête, ton parcours est délicat vu que rien n'atteste tes capacités à user de magie. Dire que tu étais si bonne à Poudlard, c'est un comble quand même. « Et toi tu vis toujours chez tes parents ? » Même si tu en doutes, il voulait tant son indépendance que ça te surprendrait de découvrir qu'il squatte encore chez eux.
 

Adriel n'a jamais réellement su ce qu'il ressentait pour Mary. Des sentiments contraires se sont toujours mélangés dans son esprit, à lui faire vriller la tête et plus penser correctement. Elle a souvent hanté ses rêves, les rendant plus humides qu'ils ne l'ont jamais été. Ce dont il est sûr, c'est qu'elle lui a toujours plus, et qu'il a toujours ressenti cette attraction pour elle, comme Icare qui aimait un peu trop le soleil. Elle l'attire, elle lui plait, elle lui a toujours plu. Il a été un scroutt à pétard pour se prouver du contraire, mais rien n'a pu l'effacer de ses souvenirs. Même quand il la croyait morte, il avait régulièrement des pensées pour elle, son cerveau retrouvant son parfum si doux, et sa peau de porcelaine. Comme si au fond de lui, il savait qu'elle n'était pas réellement morte, et qu'elle était là, quelque part, à se reconstruire. Il évoque son père, dont elle a déjà beaucoup entendu parlé par le passé. Elle connait Bart Mulciber, elle sait ce par quoi Adriel est passé avec lui. Elle sait, qu'il l'a rabaissée pour laver la réputation de son fils. « Ton père est toujours aussi tyranique mh ? » Il grimace.

"C'est le moins qu'on puisse dire, en effet. Mais bon, on s'y fait."

Pas du tout, en réalité, mais il tente de s'en convaincre. Il ne détache pas ses yeux d'elle, comme s'il avait peur qu'elle disparaisse, qu'elle s'évapore dans les airs comme une illusion de fumée. Mais elle est là, bien réelle, et quand il lui demande si elle est intéressée pour prendre son coeur libre, il la voit se jouer de lui en le faisant attendre. Elle remue lentement son café, un sourire presque invisible à la commissure de ses lèvres. « Peut-être. » Il rit doucement en secouant la tête. Elle boit d'un air distingue sa boisson chaude. Elle se joue de lui, et il aime ça. Il lui parle de sa fiancée, qu'il méprise au plus haut point. « Si elle est aussi délicate que la plupart des sang-pures que nous avions dans notre classe à Poudlard, je comprends ton agacement. Tu as toujours préféré les femmes fortes et avec de la poigne, celles qui n'hésitent pas une seconde à t'envoyer sur les roses et à te rappeler qu'elles sont indépendantes. » Il sourit, elle le connait si bien. « Pourquoi ne pas refuser cette union ? »

"Deux mots. Honneur, famille." Il secoue la tête. "Elle veut profiter de mon nom, pas étonnant quand on voit la réputation du sien. Elle est trop ... fermée, pas drôle, et n'a aucun sens de l'amusement."

Il roule des yeux, attendant avec impatience le jour où ces fiançailles seront brisées. Parce qu'elles le seront. Il n'en doute pas. Il obtient toujours ce qu'il veut. Il lui retourne la question sur sa vie sentimentale, bien qu'il aie peur de la réponse. « Rien de sérieux. Et puis je ne cherche pas... Les hommes fuient quand un femme a du caractère et de l'indépendance, ils n'aiment pas ça. Et je ne veux pas me ranger et me conformer à ce qu'ils attendent de moi alors pour le moment, je suis célibataire. » Il ne contrôle pas le sourire qui étire ses lèvres.

"Pourtant, c'est tout ce qui fait ton charme, cette indépendance et ce caractère de cochon.3 Il rit, avant de reprendre : "Tu trouveras un homme qui acceptera de ferme sa gueule devant toi."

Parce que lui, il le ferait avec plaisir. Il la laisserait faire ce qu'il veut de lui, en réalité. Il n'est que chiffon entre ses mains, et elle est bien la seule à savoir lui tenir tête comme ça. « Ho non je squatte par ici... Chez des amis souvent, dans des hôtels ou simplement partout où je trouve un coin pour dormir. Et puis je fais des petits boulots à la sauvette. Ne pas avoir terminé Poudlard m'a fermé quelques portes. » Il grimace, peiné d'entendre ça.

"Ouais, je comprends, beaucoup sont dans ton cas je crois, de ce que j'entends. Mais tu vas trouver, j'm'en fais pas pour toi. T'es débrouillarde, et tu sais faire plein de choses."

Elle trouvera un boulot, et il serait même capable de l'aider si elle lui demandait. « Et toi tu vis toujours chez tes parents ? »

"Par Merlin, non. J'ai une maison à Victory Snitch, enfin une petite. Juste assez pour moi, mais du moment que j'habite plus chez mes vieux, c'est le plus important."

Il continue son repas, mangeant doucement pour passer le plus de temps possible avec elle.

"si jamais un jour t'es en galère de logement, enfin si jamais hein ... J'ai une chambre d'ami."

Il relève les yeux vers elle, un sourire sur les lèvres. En tout bien tout honneur, évidemment, même s'il ne sait pas l'effet qu'aurait sa présence dans son cocon, dans son intimité.

On s'y fait, tu n'en es pas certaine et pourtant tu ne peux t'empêcher d'avoir une certaine peine pour lui. Tu as entendu ça de la part de James une fois, que les familles sang-pures sont parfois des prisons pour les jeunes héritiers. Fleamont Potter lui a toujours été un amour et d'une douceur inégalée, il vous accueillait et vous offrait du poulet frit lorsqu'il était l'heure pour vous de vous rassembler à la table des Potter pour manger avec Lily, les Maraudeurs mais aussi le groupe des filles. C'était des soirées merveilleuses et plus d'une fois tu t'es réellement sentie comme chez toi auprès d'eux. Mais apparemment Fleamont est une exception dans le monde des sang-purs, apparemment les grandes familles tel que Rosier, Mulciber et autres Avery sont plutôt très à cheval sur la pureté du sang, au point de faire une misère impossible à leur héritier si il ne se conforme pas à ce qu'on attend de lui. Tu n'oses même pas penser aux Black, Sirius a été assez traumatisé dans son enfance pour devenir un ado avec des névroses et un adulte marqué qui soigne encore ses troubles. Parfois tu te demandes ce qu'ils gagnent à faire cela de leurs enfants, si ce n'est à les faire fuir. Mais bon sans les plaindre tu te dis aussi que quand on a connu que ça, on mène le même schéma n'est-ce pas ?

« Hoooo donc tu veux dire qu'elle n'est pas aussi immature et puérile que toi ? Un drame, en effet ! » Tu te joues encore de lui, non sans rire et sans te moquer ouvertement, n'en ayant que faire de le vexer. Après tout ça a toujours été ainsi entre vous et tu ne te privais pas déjà, à l'époque, de l'envoyer promener ou de clairement le faire tourner en bourrique. A son grand désespoir d'ailleurs mais à ton grand plaisir. Après tout il était impossible qu'il puisse te blesser ou se jouer de toi comme il pouvait le faire avec toutes ses groupies et déjà à l'époque, elles étaient nombreuses. Adriel a toujours été un beau garçon, charmant et bien habillé, riche aux manières aristocratiques. Il avait, tout comme Rosier, ses fans qui n'hésitaient pas à battre des cils en sa présence. Tu penses vraiment que c'est son désintérêt pour lui qui l'a fait se rapprocher de toi, il voulait une femme qui ne bavait pas devant lui. Le seul drame fut l'impureté de ton sang en réalité. « Mh une Yaxley... C'est la famille qui a vu son héritier devenir un lycan non ? » Tu fronces les sourcils, te souvenant de cette histoire car ça a fait la une de la Gazette pendant des jours. Apparemment ils étaient déshonorés, c'était impossible pour lui de continuer à être à la tête de la famille et toutes ces considérations que tu ne comprends toujours pas.

« Toi tu aurais su la fermer, non ? » Que tu demandes en t'accoudant sur la table, sans le lâcher des yeux. Il y a ce jeux entre vous qui revient naturellement et parce que tu sais qu'il répond autant que toi, tu veux t'approcher de cela pour essayer de voir qui gagnera la partie cette fois-ci. Tu sais que c'est dangereux, que tu pourrais te brûler comme un papillon devant une lumière trop forte et pourtant ça t'attire malgré tous tes efforts pour te tenir loin. Tu finis par hocher la tête, le sujet de ton avenir est sensible car si il y a bien une chose avec laquelle tu as du mal, c'est bien de ne pas avoir terminée Poudlard. Tu étais une bonne élève et tu aurais aimé faire une belle carrière, ne pas galérer comme tu le fais maintenant et pouvoir aspirer à un appartement, un quotidien plus tranquille. Mais bon tu sais que pour l'instant les boulots qui s'ouvrent sont sans avenir pour toi. « Une petite ? Tu entends quoi par petite maison à Victory Snitch ? » Que tu rajoutes non sans éclater de rire, parce que Victory Snitch c'est justement le quartier avec toutes les maisons immenses, les manoirs à te faire baver et les villas modernes des familles qui veulent avoir des demeures davantage aux goûts du jour. En bref il y a de tout sauf des petites maisons justement.

« Fais attention je pourrais te prendre au mot et venir en pleine nuit chez toi pour te réclamer un bain chaud et une chambre. » Tu laisses volontairement traîner ces mots pour qu'ils se fassent un chemin jusqu'à son esprit et pour que la vision s'impose d'elle même. Parce que toi tu ne sais pas ce que ça te ferait de vivre chez Adriel, même pour une nuit ou deux. Tu ne dois pas y penser et tu le sais, Adriel a quelque chose de dangereux et de terriblement captivant qui te ferait rapidement tomber dans le pire de ta personnalité.
 

« Hoooo donc tu veux dire qu'elle n'est pas aussi immature et puérile que toi ? Un drame, en effet ! » Adriel roule des yeux avec un sourire en coin, avant de rire avec elle. Il ne peut pas nier être immature, il l'est en réalité. C'est un gosse qui n'a pas pris le temps de grandir et qui aurait eu besoin de quelques années supplémentaires avant d'être jeté dans la vie active et de devenir un adulte. Il ne peut pas la contredire, parce qu'elle a raison. Il n'est pas complètement un homme, sinon il aurait accepté ces fiançailles sans rechigner. Mais lui, il veut toujours aller contre les règles, contre les lois, contre la bienséance et les codes sociaux. Il fait ses propres règles, vit sa propre vie. C'est pour ça qu'après avoir joué au con, il s'est mis à la charmer, à tout faire pour qu'elle lui pardonne et pour avoir un peu d'elle chaque jour. Mary hante ses pensées, et s'il aimerait s'en défendre, il trouve également que cela est la plus douce des tortures. « Mh une Yaxley... C'est la famille qui a vu son héritier devenir un lycan non ? » Il sort de ses pensées, et lève les yeux vers elle, son regard s'attardant sur ses lèvres.

"J'ai gagné en maturité. Je ne dirais pas que je suis mature, mais je progresse." Il ricane avant de reprendre : "Mais oui, c'est bien de cette branche-là. Son frère, même. Enfin bref, en plus je me coltine ça, non c'est trop."

Il n'y a rien qui va, dans ces fiançailles, et son père n'a sûrement pas réfléchi à toute la situation avant de donner sa parole. Ils parlent de ces amours à elle, elle qui a besoin qu'un homme la ferme devant elle. « Toi tu aurais su la fermer, non ? » Elle pouse son coude sur la table, un air charmeur dans le regard. Au fond de son fauteuil, il la regarde avec beaucoup d'envie, et de passion inavouée.

"Jamais."

Un sourire en coin étire ses lèvres, et il porte sa chope à la bouche pour boire une gorgée de sa bière, surtout pour éviter de trop penser à elle et de ce qu'elle pourrait faire avec sa foutue bouche. Il change de sujet, et parler de son indépendant le ramène à la réalité. « Une petite ? Tu entends quoi par petite maison à Victory Snitch ? »

"seulement quatre chambres et deux salons. Petite."

Il hausse les épaules, pour lui ça reste assez petit, bien qu'assez convenable pour lui. L'une des chambres est devenue bibliothèque et une autre bureau.Les deux autres sont des chambres à coucher. Évidemment chacune à sa salle d'eau. « Fais attention je pourrais te prendre au mot et venir en pleine nuit chez toi pour te réclamer un bain chaud et une chambre. » Il cligne des yeux à plusieurs reprises, avant de lancer :

"Viens quand tu veux mais je te préviens ..." Il arque un sourcil vers elle. "La seule baignoire est dans ma chambre."

C'est faux. Mais elle n'est pas obligée de le savoir après tout. Il continue de picorer ses frites, se délectant du gras de son repas. Il reprend une gorgée de sa boisson pour s'humidifier la gorge. Il prend ensuite la serviette en papier, et une plume dans sa poche, avant d'écrire son adresse sur le papier.

"Tiens, pour quand tu en auras besoin. Viens quand tu veux, j'bouge rarement. Et sinon, tu dis à mon elfe qui tu es, il saura." Il range sa plume, et pousse son plateau repas terminé : "Enfin ... sauf si tu veux venir maintenant, évidemment."

Un jeu dangereux, oui, sans aucun doute. Mais il est prêt à se brûler les ailes, du moment qu'elle est la flamme.

Il progresse, l'aveu te fait sourire en coin parce que tu demandes à voir davantage. Toi tu te souviens d'un Adriel immature, parfois un peu bête et même méchant quand il le voulait même si avec toi il avait une autre facette, cette d'un gamin avec qui tu voulais passer du temps mais qui, en même temps, pouvait te faire peur. Parce qu'il y a toujours eu cette noirceur, cet amour de la magie noire en lui et que c'est une chose qui te révulsait déjà à l'époque. Aujourd'hui plus encore même si tu sais de source sure qu'il n'est plus le gars dangereux qui jouait au plus violent avec ses copains, une fois la nuit tombée. Et puis maintenant tu sais te défendre, ce qui fait toute la différence alors qu'à l'époque tu avais juste peur de ce qui pouvait se passer entre vous, de ce que les autres pourraient dire. A présent si quelqu'un te fait la moindre remarque tu le balances dans le décor, à Poudlard il était entouré de ses copains malsains et lui même n'aurait jamais rien assumé. Même si il te charmait une fois que personne n'avait les yeux posés sur vous. « J'avoue que tu n'as pas tiré le gros lot. » Le père Mulciber semble avoir eu une mauvaise idée cette fois-ci, pire encore c'est comme si il cherchait à punir son fils avec le mariage le plus éclaté possible. Non le but n'est pas justement de faire une union qui va profiter aux deux familles ? Là tu as davantage le sentiment que ça va profiter à une seule, on dirait. Et pas à la bonne.

Il est beau à se damner, quand il attrape son verre de bière pour avaler une gorgée et que tu ne le lâches pas des yeux. Il n'y a plus un jeux de charme timide entre vous, vous êtes maintenant deux adultes matures et qui ont conscience de leur sex-appeal, ça te rendrait folle de le voir te regarder comme cela si seulement tu n'avais pas une forte retenue en toi. Il n'empêche qu'en le fixant tu te passes délicatement la langue sur les lèvres, parce que ta bouche est soudainement plus sèche alors qu'une vision d'un Adriel parfaitement soumis entre tes mains, s'impose dans ton esprit. Et si seulement tu pouvais penser à tout ce que tu lui ferais... Non, tu ravales l'image au plus profond de ton esprit car tu dois encore assurer ta journée et tu n'es pas sûre d'en être capable si tu te plonges dans cet état.

« Merlin, quand je parle de quelque chose de petit j'entends un studio une pièce avec cuisine et chambre dans le salon et dont les toilettes sur au rez-de-chaussée. » Que tu rajoutes non sans éclater de rire. Ces sang-purs ne réalisent pas les endroits où ils vivent parfois, qui semblent être des châteaux pour vous. Sa réponse te fait hausser un sourcil amusé, tu imagines sans mal la scène et il suffit que tu croises son regard pour être certaine d’une chose, cela lui plaît autant qu'à toi. « Quel drame, il me faudra me glisser dans ta chambre en pleine nuit pour aller me laver alors... » Et tu n'en dis pas plus, tu sais bien que son imagination se chargera de la suite. Tu finis par prendre le papier qu'il te donne, non sans vos doigts se frôlent puis tu le plies soigneusement avant de le ranger dans ton décolleté car tu n'as pas de poche. Et l'information est trop précieuse pour que tu la perdes. « J'ai encore beaucoup à faire cet après midi et puis... N'allons pas trop vite, la tentation peut devenir une drogue, Adriel. » Dis-tu avec un clin d’œil avant de te lever maintenant qu'il a terminé. En réalité c'est la vérité, tu dois encore surveiller un homme pour les Chasseurs et aller faire le service dans un bar ce soir, autant dire que tu ne peux pas le suivre. Et tu ne le veux pas, pas alors que vous venez à peine de vous retrouver et qu'une petite voix dans ta tête, lointaine, te murmure d'être très prudente car Adriel a toujours été tel un soleil pour toi. Et tu es diaboliquement attirée par le soleil.