Kaiser - Reprendre ce qui est mien

Dans un manoir luxueux d'Angleterre, une famille sorcière de sang-pur se prépare à prendre son repas du soir. Les parents sont assis l'un en face de l'autre, le fils aîné et héritier joue dans la pièce à côté sous l'oeil attentif de la nourrice, bientôt il ira au lit lui aussi. Il n'a que six ans mais déjà un fort caractère. Les parents sont charmant, le père Ambrosius Malefoy est un homme grand, à la chevelure blonde tel le blé qui dore au soleil l'été et son épouse, Rowena Malefoy anciennement Du Guesclin, a un visage doux et tendre encadré par une tignasse rousse épaisse.

« Comment était ta journée ? » « Banale, j'ai été envoyé pour calmer une meute qui commence à faire parler d'elle au nord du pays, vers Penrith. Le nom de Greyback apaise les tensions, même les plus vives. » « Bien. C'est bien... » « Désolé, je ne devrais pas parler de ça à la maison, je sais que c'est effrayant pour toi. » « Non, ça va aller... Je dois juste te parler de quelque chose. » Aussitôt Ambrosius pose sa fourchette et lève son regard clair vers son épouse, l'observant en attendant qu'elle parle. Mais Rowena hésite, cherche ses mots pour expliquer la nouvelle à son époux. Elle sait que ça va le bouleverser, Ambrosius a toujours l'humeur changeante quand la pleine lune approche et il se laisse facilement aller à la mélancolie et la tristesse. Mais pourtant c'est une bonne nouvelle non ? Oui ça n'est pour toutes les autres familles, tous les autres couples sauf eux. Car Rowena sait ce que ça veut dire. Que dans dix ans, Greyback accueillera un nouveau Malefoy dans ses rangs. Après une gorgée de vin blanc pour se donner du courage, la jeune et belle femme se lance. « Je... Je suis enceinte. » Silence lourd de sens alors que Ambrosius ne dit rien, ne parle pas. Puis soudainement il se lève et s'approche avant de s'agenouiller entre les jambes de sa femme pour poser ses mains sur son ventre encore plat. « Tu... Je pensais qu'on faisait attention. » « Je sais mais... Tu es parfois trop amoureux de ton épouse. » Le rire de son mari lui répond, doux et gêné car il ne peut nier cette vérité. Ils font attention depuis la naissance de leur premier fils à ne pas avoir de second enfant, de peur que ce soit un garçon lui aussi. Mais la vie peut-être cruelle surtout pour l'un de ces rares couples puristes qui s'aime réellement. Rowena passe une main dans la chevelure blonde de son mari, arrange une mèche sauvage qui tombe devant les yeux du second né des Malefoy. Ils s'aiment depuis si longtemps, ils n'étaient que des enfants quand ils se sont rencontrés dans une école élémentaire pour petit sorcier. Elle française venue en Angleterre avec les siens, lui le second d'une famille souhaitant qu'il ne prenne pas trop de place car son rôle serait forcément dans l'ombre. Ils se sont aimés comme des enfants, comme des adolescents, comme mari et femme une fois que l'heure des épousailles a sonné. Ambrosius n'est pas allé à Poudlard, pourquoi faire alors qu'à 10 ans il a reçu la morsure terrible qui a fait de lui l'être qu'il est maintenant ? « Si c'est une fille nous l'appellerons Illiythia et si c'est un fils alors... Kaiser. Fais en sorte que mon mal ne le touche pas et si c'est un garçon... Je ferais en sorte de le protéger. Je te le jure. » La promesse est scellée d'un baiser alors que pendant une fraction de seconde, le visage de Rowena a changée. Elle si douce, au regard tendre et modeste des jeunes filles de bonne famille cache des ressources que l'on imagine pas. C'est pour ça que son mari l'aime tant, qu'il l'a chérit si fort. Rowena contrôle et aime la magie noire et comme pour son premier né, sur lequel elle a usée de toutes les magies possibles pour lui éviter le gêne destructeur de la lycanthropie, elle en fera de même sur le second à venir.

Manoir de Ambrosius et Rowena Malefoy, dans le salon familial. Le patriarche parle à son fils de ses petits fils Magnus 12 ans et Kaiser, 6 ans.

« Vous devrez vous plier à la tradition mon fils, c'est ce qui assure la pérennité de notre famille. Voilà des siècles que les Malefoy donnent leur second né à Greyback ou ses prédécesseurs. C'est ainsi, cela permet au fils aîné de régner sur sa branche familiale sans qu'il ne souffre d'une ombre. Voudriez-vous que Magnus soit écarté au profit de Kaiser ? » « Non père, je voudrais seulement avoir le choix. » « Il n'y a pas de choix à avoir ! La tradition, les règles familiales, les légendes des Malefoy c'est ce qui nous permet d'exister dans ce monde magique qui change constamment. Allons, vos fils sont à l'école avec des sang-mêlés et on dit que Poudlard grouille de né-moldus, bientôt ce seront nous les sang-purs qui seront en minorité. Si vous ne respectez pas la tradition elle disparaîtra en une génération ! » « Et que restera-t-il des Malefoy si il arrive quelque chose à Lucius et Magnus ? Si nos seconds fils ne peuvent assurer notre nom alors celui-ci sera perdu au profit d'un rituel barbare ! » Le silence se fait, le combat de regard dure quelques secondes avant que Ambrosius se lève avec rage et approche de la fenêtre pour observer ses fils qui jouent dans l'immense jardin de la propriété. Magnus a fait son entrée à Poudlard cette année, il a été envoyé à Serpentard comme tous ceux de son nom. Kaiser lui est un enfant précoce qui fait le bonheur de ses précepteurs et qui montre déjà une vive intelligence et un intérêt pour la politique et l'art oratoire. Il charme son monde et sait obtenir tout ce qu'il veut simplement d'un sourire. « Je sais que ce rituel vous a fait souffrir, Ambrosius. J'aurais aimé avoir le choix moi aussi. Je pourrais négocier avec les lycans pour que Kaiser soit mordu à ses dix ans, il ne fera pas sa rentrée à Poudlard. C'est soit cela... Soit ils viendront chercher vos deux fils. » Et la branche d'Ambrosius mourra elle aussi, salie par la malédiction qui dévore les Malefoy depuis si longtemps. Le patriarche s'en va après avoir vidé son verre de pur-feu et le père des deux garçons ne lâche pas l'image de ses fils qui jouent dans l'herbe, insouciant. La porte s'ouvre après un temps, Rowena entre sans un bruit. « Qu'a-t-il dit ? » « Il refuse même d'en discuter. Pour lui, le rituel permet de préserver la famille depuis des siècles. Comment puis-je l'accepter ? Comment puis-je donner mon fils à ces monstres ? Non... Je refuse qu'il souffre autant que moi. » Et Ambrosius se passe une main fébrile dans le cou, là où perdure la morsure qui lui a été faites il y a des années alors qu'il n'avait que 8 ans et qu'il devait servir les Malefoy en devenant une créature. Abraxas, son frère, a toute la place pour voir son fils Lucius régner. « Alors partons, rentrons en France où le rituel de ta famille est décrié... Laissons les se faire la guerre ici, ton frère ne laissera jamais la place à nos fils. Partons... Et nous ne reviendrons jamais en ces terres maudites. » Ambrosius hésite, après tout il ne connaît que l'Angleterre, que ses étendues vertes et sauvages qui entourent le manoir, que le cercle familial fermé et la meute de Greyback où il a ses amis à présent. « Depuis que Armand Malefoy est venu en Angleterre au 11é siècle avec Guillaume le Conquérant lors des invasions normandes, aucun Malefoy n'a quitté ces contrées... Ce manoir était celui d'Armand, construit pour les siens. » Et il regarde une dernière fois les moulures au plafond, ce bureau qui était le sien. La décision est prise. « Rassemble les affaires et l'argent nécessaire, nous partons ce soir. Je n'ai aucune confiance en mon père, il fera transformer Kaiser plus rapidement maintenant qu'il sait que je doute. »

Un soir de pleine lune, dans la chambre d'un petit garçon qui refuse de dormir. Il tourne d'un côté, de l'autre, s'agite et fini par souffler tout fort. Les bruits attirent sa mère qui vient s'asseoir à ses côtés.

« Pourquoi tu ne dors pas, mon tout petit ? » « Je m'inquiète pour Père. » « Il va rentrer, il rentre toujours... C'est la pleine lune, tu sais ce qui se produit une fois par mois. » « Mère ? Pourquoi avons-nous quitté l'Angleterre ? Père semble triste quand il en parle. » Rowena soupire et agite sa baguette pour créer des formes sur le plafond afin qu'elles accompagnent l'histoire qu'elle va raconter. « Notre famille les Malefoy, ont un rituel étrange qui dure depuis des siècles. Le premier né de chaque famille est voué à régner et les autres fils qui viendront après sont offert aux loup-garous, dans une promesse de non agression de la part des créatures mais aussi pour garantir au fils aîné, toute la place qu'il mérite. Ainsi il n'a aucun adversaire pour prendre la tête de la famille. Et votre père et moi avons refusé cette pratique. » « J'aurais dû être mordu ? Comme père ? » « Oui. Votre père sait ce que c'est de se transformer une fois par mois, d'être un danger pour lui mère et pour les autres alors il a refusé que cela se produise pour toi. Nous sommes venus en France auprès de ma famille pour t'épargner une vie maudite. » « Mais si père est loup-garou, cela veut dire que nous aurions pu avoir le gêne, Magnus et moi ? » « Oui. Mais j'ai fait en sorte, en usant d'une magie ancienne et rare, de vous protéger dès l'instant même où vous avez été conçu. Cela a fonctionné, ni toi ni ton frère n'avez le gêne. Seulement toi... Tu es un peu plus sensible à la pleine lune contrairement à ton frère qui dort comme un bienheureux. » Et l'enfant rit doucement pour ne pas réveiller Magnus qui se révèle grognon quand il n'a pas ses dix heures de sommeil. « La semaine prochaine c'est la rentrée de Beauxbâtons... » « Et tu t'en sortiras très bien. Tu es intelligent, cultivé, beau garçon et charmant. Tu as tout ce qu'il faut pour séduire ton monde... Tu feras des miracles mon fils, je le sais. » Dehors la peine lune commence lentement à décliner alors que les ombres de la chambre s'agitent pour former tantôt un combat de chevaliers, des dragons qui volent ou bien des constellations qui brillent si fort pour éclairer la voie de ce petit homme en devenir.

Académie de BeauxBâtons, dans le sud de la France vers la ville de Marseille. Fin juin, les cours se terminent alors que les élèves sortent pour profiter du soleil et peut-être d'une baignade dans un morceau de mer méditterannée qui longe l'Académie cachée aux yeux des moldus.

« Alors, tu comptes prendre quoi comme option l'année prochaine ? » Kaiser est devenu un beau jeune homme à la tignasse blonde comme son père, au regard d'un bleu océan qui lui permet d'avoir des invitations tous les ans pour la St Valentin. Invitation qu'il ne regarde jamais avant de les jeter au feu, tout cela ne l'intéresse pas. La fille qui lui parle c'est Lucretia Leveque, une belle sang-pure d'une famille dont la réputation n'est plus à faire dans les rues du monde magique. Elle lui fait de l’œil depuis longtemps mais le beau jeune homme ne lui répond jamais. « Histoire de la magie, art oratoire et science politique. Je compte bien me trouver un métier au ministère de la magie une fois que j'aurais terminé mes études. » La réponse est claire et ne souffre d'aucun doute alors que Kaiser marche droit devant lui, déterminé afin de rentrer au dortoir pour réviser. Il prend de l'avance sur l'année prochaine, il n'a que quatorze ans mais déjà une détermination de fer. Et surtout il veut briller dans ses études, comme Magnus avant lui qui a terminé BeauxBâtons et qui est maintenant auror pour le ministère français. Il est doué son frère, plus tête brûlée que Kaiser mais quand même il est un grand sorcier en devenir. Et puis il est fiancé, bientôt marié avec son amour de jeunesse qu'il a rencontré dans l'école. Si il est heureux et que sa vie se prépare lentement en France, Kaiser lui aspire à autre chose et lentement il fait son nid, il se prépare un avenir qui surprendra tout le monde. La jeune fille recommence à parler des vacances à venir, l'invite chez elle à Toulon mais déjà il n'écoute plus, il pense à autre chose. Et aux livres d'une sombre magie qu'il travaille quand personne ne le regarde car pour contrôler la magie, pour la connaître alors il ne faut pas avoir peur d'user de tout ce qu'elle peut offrir non ? Et puis sa mère a utilisée la magie ancienne et du sang pour préserver son sang-pur quand il n'était même pas encore né, c'est bien la preuve qu'il n'y a rien de mal à connaître toutes les arcanes de la magie, même les plus sombres. « Excuse moi, j'ai à faire. » Et Kaiser coupe court avec Lucretia, tout d'abord parce que ce qu'elle bave ne l’intéresse pas mais aussi parce qu'il a besoin d'être seul maintenant. Et alors que tout le monde fils vers l'eau fraîche qui borde l'Académie, lui s'enferme dans le dortoir pour travailler plus encore. Devenir meilleur que les meilleurs et faire taire les mauvaises langues, préparer un retour fracassant et montrer à chacun que l'ère des Malefoy ne fait que commencer.

Grand Hall de Poudlard, tard dans la nuit. Après un stage de deux mois au ministère français dans la section des sciences politiques, Kaiser a demandé à finir ses études ici en Angleterre, à Poudlard. Nous sommes au mois de novembre et les cours ont déjà repris mais il n'aura aucun retard sur le programme scolaire, il s'est assuré de travailler assez pour cela. Tout le monde dort dans le château mais Kaiser qui vient d'arriver en train, est emmené jusqu'au bureau du directeur Albus Dumbledore pour une cérémonie de répartition de dernière minute, sur un élève de 17 ans déjà grand. Ses valises attendent dans le hall une fois que l'on saura dans qu'elle maison il est envoyé.

« Bien mon garçon, voilà un transfert peu commun... Mais je suis enchanté de voir un Malefoy rejoindre les murs de notre école une fois encore. » « Merci professeur Dumbledore, j'espère être à la hauteur de vos attentes. » Dumbledore n'en pense pas un mot, il sait comme les Malefoy ont mauvaise réputation et du fait, derrière ses lunettes en demi-lune, il regarde longuement cet élève dont rien ne dépasse, ni un fil, ni une mèche de cheveux. « Etant donné votre âge, le Choixpeau risque de vous poser des questions avant de vous donner le nom de votre maison qui vous accueillera pour cette année. Sachez qu'il est parfaitement impartial et qu'il est tenu au silence, tout ce que vous lui direz sera privé. Je vous laisse avec lui, vous le déposerez sur votre tête quand vous serez prêt et une fois fait, vous viendrez me chercher. » Dumbledore se lève, laisse Kaiser en tête à tête avec le choixpeau millénaire et part dans une pièce à côté le temps que la cérémonie de répartition se fasse. Kaiser soupire et prend le choixpeau avant de le déposer sur sa tête, non sans grimacer. Il espère que les autres élèves ont les cheveux propres au moins.

« Tiens tiens, un Malefoy... Et de dix-sept ans ! Ce n'est pas commun... Pourquoi venir ici tardivement ? Pourquoi ne pas finir ta scolarité à Beauxbâtons ? » « On dit que Poudlard est une grande école et les Malefoy sont en Angleterre depuis un millénaire, il était normal pour moi de finir mes études ici. » « Ne me mens pas ! » Le choixpeau se serre sur la tête de Kaiser qui grimace. Il essaye de le retirer mais impossible, le couvre-chef semble collé sur son front. « Je suis un Malefoy et je ne souhaite plus fuir ! Pas après ce que j'ai appris sur mon cousin. » « Quoi donc ? » « Les mages noirs, les mangemorts, sa déchéance et depuis six mois, son enfermement dans le manoir de ma famille pour fuir ses problèmes. Est-ce l'attitude d'un sang-pur ? D'un Malefoy ? Aucun de nous ne doit courber l'échine, moins encore devant un certain Voldem' » « NE PRONONCE PAS CE NOM ICI ! » Silence, Kaiser joint ses mains en pensant soudainement que ce choixpeau commence vraiment à l'agacer. Il est à deux doigts de lui envoyer tous les sorts possibles dessus, juste pour le décoller de sa chevelure blonde impeccable. Et parce qu'il sent l'anti-mites, aussi. « Ta famille ne peut te rejoindre. » « Je sais, elle serait en danger. Mon père a fuit en France avec femme et enfant, si les Malefoy le retrouvent en Angleterre alors ils lui feront payer sa fuite et cela, par Greyback en personne. » « Ce dernier ne te fait pas peur ? Il aurait dû te mordre, pourtant... » « Comment vous savez ça ?! » « J'ai accès à tes souvenirs, mon garçon... Même si tu es un excellent occlumens, tu ne peux pas fermer ton esprit au choixpeau crée par les fondateurs de l'école. » « Bien... Non je ne crains pas Greyback. Mon cousin Lucius semble en avoir bien plus peur que moi sinon, il ne serait pas enfermé chez lui comme un lâche et un rat. Mon frère Magnus sera à la tête de la branche française et moi, je souhaite reprendre ce qui nous a été arraché injustement, je veux devenir l'héritier officiel de la branche anglaise. C'est mon droit et mon devoir de faire briller le nom des miens. » « Et faire cesser ce rituel familial. » « Oui, aussi. Il est barbare, démodé et trop risqué pour notre nom. Lucius s'est allié à des mages noirs, il a pris des risques, que se serait-il passé si il avait été tué à la guerre ? Son fils ne serait pas né et notre existence en ces contrées aurait été balayé en un instant. » « Je comprends tes angoisses et je vois en toi une forte envie de bien faire, de faire briller ton nom et d'atteindre tes objectifs... Tu es prêt à tout pour assouvir tes ambitions mais prends garde de ne pas être trop gourmand ni trop pressé... Je pense que la maison qui sera la plus adéquate pour toi n'est autre que... Serpentard ! » Et le choixpeau relâche la tête de Kaiser qui sourit en coin, peu surpris par un tel résultats. Comme tous les siens avant lui, c'est dans la maison de Salazar Serpentard qu'il brillera.