Se faire jeter sur un kiosque de bois à souvent, comme effet, de placer sa victime dans une position de souffrance. Dans le cas de Regulus, il n'est qu'à semi-conscient de celle-ci, car il peine à rester conscient. Tout ce qu'il se souvient, c'est d'être parvenu à créer un splendide lion bleuté, avant que ce dernier devienne immense et dangereux. Comme quoi, même les meilleurs souvenirs de Regulus sont violents et instables; il n'a qu'à espérer que les personnes qui le touchent en ce moment ne sont pas là pour l'amener en prison car sa création a tué quelqu'un par accident. Vraiment, s'il doit terminer ses pathétiques jours à Azkaban, il va avoir une foutue bonne raison d'être déprimé de ne pas être mort comme supposé à la place d'Harry.
Le noir l'engouffre bien assez tôt, ce qui est parfait. Il déteste sentir des mains s'agripper à sa peau, surtout s'il s'agit d'inconnus. Ils ont de la chance qu'il soit présentement incapable de faire quoi que ce soit, le simple fait de rester en vie une tâche bien assez difficile. Il regrette le néant aussitôt qu'il commence à reprendre ses esprits, il ne sait combien de temps plus tard. Lumière. Bruit. Une cacophonie si forte qu'il ne peut que grimacer, avant que l'odeur âcre du sang ne lui brûle les narines. La tête lui tourne, le monde tangue, le bruit l'étouffe et, alors qu'il commence lentement à discerner les formes autour de lui, Regulus réalise avec effroi qu'il est entouré de tous les côtés. Aussitôt, le cœur lui lève et seul son orgueil mal placé parvient à garder le peu de contenu présent dans son estomac à sa place.
« Où ? » Qu'importe où il se trouve, ce qu'il ne parvient même pas à demander correctement, personne ne l'a soigné encore. L'information lui viendra sous peu, mais il comprendra que l'urgence de Ste-Mangouste déborde de toutes les victimes de la Samain et que les médicomages traitent les patients par ordre de priorité. Pourquoi Regulus n'est pas traité comme tel, comme les blessures à la tête peuvent rapidement tourner au vinaigre, ça, il ne le comprendra pas.
Essayant plutôt de se concentrer sur ce qu'il se passe autour de lui, il réalise péniblement qu'il n'est pas tout seul. Quelqu'un est à son chevet et après une longue minute, il reconnait la personne. « Andy ? » demande-t-il, la voix aussi sèche et brisée qu'auparavant. Il se souvient alors avoir croisé sa cousine à la fête. Regulus se souvient également de la fois d'avant, leur énième engueulade n'ayant rien amené de positif solvé par un sentiment d'insatisfaction et, probablement, d'une douleur niée. C'est donc avec surprise qu'il constate sa présence à ses côtés, alors qu'elle aurait tous les droits de le laisser mourir parmi les débris.