les enfants de la nuit || Remus & Lily

Presque dix jours.
C'était la première fois que Remus et toi restiez en colère aussi longtemps. Tu n'avais pas souvenir d'un moment plus long dans votre relation. Vous étiez parfois trop francs l'un avec l'autre, mais rarement aussi butés. Et tu sais que majoritairement c'était de ta faute - tu en prenais la responsabilité, parce qu'il avait été plus facile de s'en prendre à Remus que d'assumer devoir parler avec James en toute franchise. Chose faite à présent - tu avais vidé ton sac, déménagé et ta nouvelle vie était bien plus sereine à présent. Tu reprenais sur de meilleures bases et si parfois c'était difficile de résister à un verre ou à une cigarette, tu avais Mary avec toi pour te rappeler que tu devais agir en adulte.
Mais Remus te manquait - ton meilleur ami était un pilier évident dans ta vie. Plus encore depuis que tu avais perdu Severus. Remus savait tout de toi, de tes pensés, de tes peurs, de tes émotions. Il te comprenait parfaitement et tu aimais à croire que tu étais aussi cette espace de sécurité pour lui. Où il pouvait être parfaitement lui-même, parler sans craindre d'être jugé, et surtout pouvoir tout dire de ce qui lui traversait l'esprit.

Il te manquait, tout simplement. Et après une soirée particulièrement agréable auprès de Lolan - ton médicomage et presque-ami - tu n'avais fait que penser à Remus. Revenue de ta journée à Sainte-Mangouste, tu avais pris rapidement une douche dans ta nouvelle maison (ça aussi c'était une chose à laquelle tu essayais de t'habituer) et étais finalement revenue à Londres pour te poster devant le Ministère de la magie. Tu espérais que l'emploi du temps de Remus n'ait pas trop changé - avisant sa présence en entrant dans le Ministère pour demander après lui. Parce que tu connaissais la réceptionniste (tu avais soigné son petit frère) elle t'assura que Remus travaillait bien ce jour-là, et qu'il n'était pas encore parti. Tu attendis alors, t'asseyant dans le hall du Ministère pour l'attendre, avec un livre sur les genoux.
Tu sentais les regards curieux vers toi - tu portais à présent un pantalon noir plutôt large mais tu embrassais parfaitement la forme de ton ventre. Et une chemise qui faisait montre des changements de ton corps. Ca te convenait, étrangement tu aimais voir ton corps changé et tu étais plus sereine dans le vécu de ta grossesse. Quatre mois bientôt, tu sentais bien que tout changerait bientôt.

Finalement, tu le vis arriver. Propre - comme tu savais qu'il se douchait toujours après une journée de travail, il marchait vers toi après avoir appris ta présence - par la réceptionniste. Tu te levais, lui souris, et lui tendit (en guise de pardon) une bouteille de soda. J'ai entendu qu'il y avait une fête foraine en ville. Je peux t'offrir un burger et des tours de manège ? Proposas-tu, finalement, essayant de ne pas montrer comme tu étais peu sûre de toi à l'instant précis.

 

Presque dix jours.
Dix jours que Lily et toi vous ne vous parlez plus. Si l'affaire n'est pas dramatique c'est pour toi un déchirement de savoir que vous ne vous adressez plus la parole, que son premier réflexe n'est pas de venir vers toi pour te raconter à quel point sa nouvelle vie est cool mais qu'elle ne serait encore plus avec ta présence à ses côtés. Que juste elle a besoin de toi pour s'endormir plus rapidement la nuit et que toi, tu peines à être apaisé quand tu ne la sais pas à l'appartement. C'est douloureux et en même temps tu es bien trop têtu pour revenir cette fois-ci, surtout quand tu n'es pas en tord. Quand tu en as déjà c'est difficile mais quand tu n'en as pas ? Autant dire que tu peux bouder longtemps, très longtemps. Surtout que c'était uniquement pour l'aider, pour son bien, que tu as fini par exploser et lui demander d'arrêter ses bêtises. Certes la méthode n'était pas bonne et elle s'est vexée mais au final ça a fonctionné non ? Elle est chez les Potter, manoir généreusement donné, où elle va pouvoir se remettre dans le bain d'une vie propre et bien rangée. Tu ne pourrais pas être plus heureux. Sauf que Lily ne t'a pas demandée de venir et cette simple constatation t'arrache une grimace quand tu relèves le courrier chaque fois et que tu ne vois pas l'écriture délicate et franche de ta meilleure amie, sur une lettre qui t'est destinée.

Ta meilleure amie te manque et plus les jours défilent, plus tu as l'impression que ton ciel est encore plus gris que le jour précédent. Tu veux faire la forte tête mais c'est dur, ça fait mal et ça te bouffe de l'intérieur. Alors les journées se ressemblent et tu en viens à détester les missions qui manquent, les mangemorts trop calmes et les papiers que tu dois remplir. Et Sirius qui est ailleurs, absorbé par son boulot et la maladie d'Euphémia, pas que tu lui en veuilles parce qu’actuellement tu n'es pas la meilleure compagnie toi non plus. L'appartement est vide. En bref, c'est la déprime pour toi qui se trouve être toujours joyeux et tout sourire. La pleine lune approche, tu sens que celle-ci sera des plus violentes.

Ton loup-coucou annonce la fin de ta journée en hurlant à la pleine lune, un cadeau de James qui l'a bien fait rire pour fêter ton diplôme d'auror ainsi, tu te lèves pour aller prendre une douche avant de rentrer chez toi. La journée fut longue et rude, tu sens la sueur, le café et le tabac froid, impossible de rentrer dans cet état. Tu as toujours une tenue de rechange et heureusement, tu sors du service des aurors tout propre, avec un jean et un pull repassé. Tu as tendance à porter ton uniforme jusqu'à la maison, comme pour marquer ta rupture avec ta journée de boulot mais cette fois-ci tu préfères une tenue de civil. Alors que tu passes devant l'accueil, on t'informe que quelqu'un t'attend et qu'elle se nomme Lily. Le cœur battant soudainement plus vite, tu rejoins le hall du ministère non sans sourire en coin quand tu la reconnais au milieu du monde. Tu voudrais les pousser, leur dire de partir de ton chemin mais tu restes calme, marchant vers elle avec un stress supplémentaire à mesure que tu brises la distance entre vous.

Tu te demandes si il n'y a pas un problème. Aussitôt vers elle, tu laisses un soupir t'échapper quand tu l'entends te proposer une parfaite soirée et tu hoches la tête, non sans sentir un certain soulagement couler dans tes veines. « J'peux te payer un milk-shake en retour ? » Que tu proposes avant de te mettre en route avec elle. Le silence se fait pendant quelques secondes. « T'as mis du temps à m'revenir mh ? J'pensais que tu t'étais trouvé un autre p'tit loup préféré ! » Déclaration comme pour dire qu'elle t'a manquée, parce que c'est plus simple d'user d'une forme d'humour que de dire les choses. « Comment ça s'passe ton installation ? Et avec Mary ? »

 

Face à Remus tu te sentais tout autant honteuse que joyeuse - retrouvant le plaisir d'être avec ton meilleur ami sans savoir s'il ressentait la même chose. Pourtant, depuis que vous vous êtes rencontrés, à Poudlard, vous n'avez eut de cesse d'être sur la même longueur d'ondes. Bien que pendant longtemps vous n'avez pas partagé le même temps - parce qu'il le passait avec James, Sirius et Peter, et que tu aimais mieux la compagnie de Mary, Dorcas et Marlène - vous profitiez de toutes les occasions pour travailler en binôme en cours ou pour vous entrainez dans le cadre du tutorat où vous étiez tous les deux.
Remus a rapidement été ton alter égo - il devinait tes émotions, tes peines, tes pensés avant même que tu ais besoin de les exprimer. Toi, tu avais compris rapidement son secret, ses angoisses, et ses émotions. Pas que tu les aurais trahit - tu aurais gardé le secret de sa lycanthropie ou de sa préférence pour les garçons jusqu'à la tombe s'il te l'avait demandé. Vous vous aimiez, depuis longtemps.
Alors les disputes entre vous c'était aussi douloureux qu'étonnant - et quand cela arrivait, c'était toujours sur des sujets épineux et douloureux. Vous ne vous disputiez pas pour rien , jamais. Tu restais un moment, à l'attendre, avant de l'accueillir avec un soda et une demande de paix silencieuse entre vous. Qu'il t'accorda sans peine en te répondant : J'peux te payer un milk-shake en retour ? Tu souris, opines avant de le suivre pour quitter le Ministère.

La fête foraine est sur les Docks, côté moldu. Une autre chose que apprécies avec Remus c'est cela : vous pouvez allez du côté des moldus sans avoir l'air de tout découvrir et vous arrêtez tous les deux mètres pour regarder des choses anodines. T'as mis du temps à m'revenir mh ? J'pensais que tu t'étais trouvé un autre p'tit loup préféré ! Tu es le seul petit loup que je veux dans ma vie, je pensais que tu le savais déjà ! Répondis-tu, sans relever sa première question rhétorique. Lui aussi n'était pas revenu, n'avait pas envoyé de lettre, n'était pas venu de chercher à la sortie de Sainte-Mangouste. Il était aussi têtu que toi - plus sans doute - mais tu ne doutais pas que tu lui avais manqué malgré tout. C'est ce qu'il voulait dire par là. Comment ça s'passe ton installation ? Et avec Mary ? Mary est à la fois chiante et extraordinaire. Elle m'aide à garder un meilleur cap et à prendre de meilleures habitudes pour prendre soin de moi et... Et du bébé. Dis-tu en posant une main sur ton ventre, l'y abandonnant sans même t'en rendre compte. On a presque terminé de réaménager la maison. Il restera la chambre d'enfant à peindre et décorer. Mais je me disais que peut être... Tu voudrais m'aider ? rajoutas-tu, sans oser le regarder.

Tu veux de Remus dans ta vie - s'il ne l'a pas compris avant au moins là c'est clair. Tu te fiche de te réconscillier avec James pour le moment, et Sirius n'a pas vraiment mal pris ton déménagement - il t'a aidé à faire quelques cartons après tout et t'as même glissé des outils de cuisines (sans doute parce qu'il ne savait pas à quoi ils pouvaient bien servir mais soit). Mais Remus, lui tu voulait qu'il ne rate rien de ton évolution. Le Manoir est immense, je suis pas sûre de m'y faire je l'avoue. J'en parle encore en disant la maison des Potter . Vous marchez proche, assez pour que vos épaules se frôlent. Mais c'était le meilleur choix. Et toi, comment tu vas ? C'est pas trop dur le boulot en ce moment ? Tu as l'air fatigué.
 

Tu souris en coin, sentant les affres de l'angoisse s'envoler même si tu restes encore sur tes gardes car la dernière fois c'est parti en dispute terrible, en hurlement de vous deux et vous avez fini par ne plus vous adresser la parole, une chose qui t'a fait beaucoup souffrir mais par fierté, foutu fierté d'ailleurs, tu as refusé de revenir. Parce que tu n'étais pas en tord, parce que tu avais raison de t'inquiéter pour elle et qu'elle n'avait pas à s'en prendre à toi comme si tu étais le grand fautif, le grand responsable de son état. Même si tu sais que James a pris aussi et avec raison car lui en revanche aurait de quoi se faire pardonner, il n'empêche que tu n'es pas revenu. Et même si tu le lui fais remarquer elle a le bon sens de ne pas rebondir dessus, ce qui n'aurait fait que relancer un sujet que vous ne voulez pas aborder. « Bien, je suis content si ça se passe bien alors. Malgré son air bourrin, c'est une bonne copine qui sait ce qu'il y a de mieux pour vous deux. » Là où vous n'avez pas forcément été assez là pour cadrer Lily mais comment faire avec Sirius qui fume et qui bois des bieraubeurres, James qui laisse tout traîner surtout ses fringues sales et Marlène qui n'est là qu'en coup de vent et qui semble se perdre dans un flot de travail pour se noyer toujours plus. C'était compliqué, Lily avait besoin de cadre pour cesser toutes ses tentations.

« Ouais, carrément ! Tu as une idée de déco ? Je peux te trouver des magasines pour t'inspirer si tu veux... Et utiliser un faux plafond comme on a dans la chambre, pour faire un ciel étoilé. » Ca devrait plaire au bébé ça et l'aider à s'endormir plus vite, toi en tout cas tu ne peux plus t'en passer et tu sais que les petits aiment pouvoir observer les étoiles avant de rejoindre les bras de Morphée. « Ils t'ont fait un sacré cadeau mh ? Ce sont des gens exceptionnels. James n'a pas été trop jaloux ? » Que tu demandes avec une pointe d'agacement dans la voix et pourtant tu sais pourquoi tu poses la question, parce que ton meilleur ami peut parfois être parfaitement idiot et enfantin, au point de ne pas réaliser que les gens autours de lui souffrent, qu'ils ont mal ou qu'ils ont juste besoin d'aide. James est comme tout enfant élevé tel un roi, un petit peu capricieux sur les bords. Tu l'aimes oui mais tu dois reconnaître ses défauts et celui-ci est un des pires. « Ho si en ce moment on passe des nuits entières en planque dans l'espoir de retrouver Lestrange ou Travers. C'est assez... Usant. Parce qu'on a plusieurs signalements par jour et qu'on doit tout vérifier, être certain que ce sont des canulars et pas des véritables pistes. Je ne suis pas dans la partie la plus joyeuse du boulot mais... Ca va. La pleine lune arrive aussi et ça m'rend légèrement plus irritable que d'habitude mais je me contiens et toi alors le boulot ? Tu n'es pas encore en arrêt mh ? »

Tu finis par te rapprocher d'elle un peu plus quand vous marchez, non sans sentir vos épaules qui se touchent à chaque pas. Puis, poussé par l'envie de la sentir plus proche, tu viens glisser ton bras dans le sien comme pour la tenir de crainte qu'elle s'envole, parce que tu peines encore à croire qu'elle est bien là et qu'elle a été la moins fière mais aussi la plus sage de vous deux. « Tu m'as manqué Lil's. » Simple information qui ne demande aucune réponse, parce que c'est ainsi entre vous deux. « Sirius m'fait un peu la gueule. J'ai fait quelque chose dont j'suis fier mais qu'il désapprouve totalement... » Et tout en disant cela tu cherches à ton cou le médaillon composé d'un petit arbre aux racines rouges contenant les deux gouttes de sang utilisés lors du rituel. « J'ai fait un pacte de sang avec Peter. La magie nous a crée ça comme liant, j'crois que c'est le saule cogneur tu vois ? Parce que j'allais me transformer en passant par là et que c'est Peter qui appuyait sur les racines pour l'empêcher de cogner à ce saule. » Et tu lui tends pour qu'elle voit.

 

T'es heureuse de retrouver ton meilleur ami - et vous vous retrouvez comme si vous ne vous étiez jamais quittés. Sauf que vous ne vivez plus ensemble, que tu as touché les limites de tes capacités à supporter les Maraudeurs, et que ta vie va être tellement chamboulée dans quelques mois que t'es pas certaine de savoir encore qui tu es. Mais Remus reste là, sourire sur la gueule et regard brillant. Il est là - et c'est tout ce qui compte pour toi actuellement. Tu voudrais pas qu'il te tourne le dos sous prétexte que t'as un caractère de cochon - sans compter qu'il est pas bien mieux que toi dans ce domaine. Ouais, carrément ! Tu as une idée de déco ? Je peux te trouver des magasines pour t'inspirer si tu veux... Et utiliser un faux plafond comme on a dans la chambre, pour faire un ciel étoilé. On peut lui faire toute une thématique sur les étoiles et les galaxies ? Mais pitié - pas de Quidditch. J'imagine déjà que James et Sirius le feront voler sur un de ces mini-balais avant qu'il apprenne à marcher. Dis-tu en grognant à cette idée - t'es pas certaine de vouloir voir ton bébé dans les airs, mais tu sais aussi que tu pourras pas faire grand chose contre ces deux-là. Tu pourrais pas leur interdire de voir ton bébé. Et en même temps tu as malgré tout assez confiance pour savoir qu'ils y feront attention et ne le mettront pas en danger réellement.
Et c'est la première fois que tu imagines la vie une fois qu'il sera là. Ca te prend un moment à la gorge avant que Remus te fasse revenir à la réalité. Mais t'es heureuse de voir tes progrès. Ils t'ont fait un sacré cadeau mh ? Ce sont des gens exceptionnels. James n'a pas été trop jaloux ? Ils sont parfaits. Et j'avoue que c'est ce dont j'avais besoin. Quant à James... je crois pouvoir dire qu'il a fini par comprendre. Je pense qu'on a crevé l'abcès même si c'était douloureux. Ca ira mieux, sans doute, maintenant. Dis-tu en opinant. Et c'est mieux ainsi. Il était illogique que je reste vivre avec vous alors que lui et moi n'étions plus ensemble. Même si tu attends un bébé - tu es une femme indépendante et tu aimes autant que ça reste ensemble. T'as pas besoin d'un homme pour porter ton bébé. Votre bébé. Qu'importe.

Ho si en ce moment on passe des nuits entières en planque dans l'espoir de retrouver Lestrange ou Travers. C'est assez... Usant. Parce qu'on a plusieurs signalements par jour et qu'on doit tout vérifier, être certain que ce sont des canulars et pas des véritables pistes. Je ne suis pas dans la partie la plus joyeuse du boulot mais... Ca va. La pleine lune arrive aussi et ça m'rend légèrement plus irritable que d'habitude mais je me contiens et toi alors le boulot ? Tu n'es pas encore en arrêt mh ? Tu penses que vous allez les retrouver ? Je veux dire... Ce sont sans doute les mages noirs les plus talentueux qui soit. Ils doivent savoir se rendre discrets et se cacher. Et ils ont encore beaucoup d'amis dans le monde magique. demandas-tu, fronçant les sourcils. Tu doute pas des capacités d'Euphémia et Remus. Mais ils se battaient dans un combat déloyale. Les mages noirs savaient comment jouer avec la réalité. Tu ignorais pas mal les limites de la magie noire, doutant qu'il s'en trouvait une. Mais tu pensais bien qu'il serait difficile de les retrouver. Je travaille encore, mais j'ai arrêté les heures supplémentaires. Mary m'attend à la sortie du travail tous les soirs, et vient me chercher dans les couloirs si je suis en retard. Admets-tu, parce que malgré tout tu aimes ton boulot, et tu as du mal à décrocher. Mais Mary t'apprend - à sa façon - à faire la part des choses, et à penser à toi. Ce qui n'est pas désagréable.

Tu m'as manqué Lil's. Toi aussi Mus. Assures-tu avec un sourire, ton bras entrelacé avec le tiens, et ton coeur qui frappe fort dans ta poitrine. Sirius m'fait un peu la gueule. J'ai fait quelque chose dont j'suis fier mais qu'il désapprouve totalement... Tu as utiliser sa moto et tu l'as rayée ? Demandas-tu, avec un rire dans la voix. Tu adorais Sirius, mais il avait parfois des convictions étonnantes. Il pouvait faire la gueule pour des raisons surprenantes- voir complètement extravagantes. Mais le regard de Remus te fait dire qu'il ne s'agit pas de cela, mais d'une chose plus grave effectivement. J'ai fait un pacte de sang avec Peter. La magie nous a crée ça comme liant, j'crois que c'est le saule cogneur tu vois ? Parce que j'allais me transformer en passant par là et que c'est Peter qui appuyait sur les racines pour l'empêcher de cogner à ce saule. Tu regardes le bijou, le trouvant admirablement beau - fascinée par ce que la magie pouvait créer parfois. C'est magnifique. Assures-tu avant de le lui remettre en place. J'imagine que Sirius ne sait pas comment agir avec Peter ? Son côté on n'a pas le droit à une seconde chance trouve ses limites hein ? demandas-tu en imitant la voix grave de Sirius - mauvaise imitation, mais quand même. Cela dit Sirius n'aurait pas hésité à aller casser les dents de Peter, il y a deux ans en arrière. Il ne l'a pas fait hein ? Il devient peut être mature. Alors il doit y avoir un espoir pour lui. Il utilise encore son cerveau pour autre chose que des mauvaises blagues ? Rajoutes-tu avec plus de tendresse dans la voix que tu ne peux l'admettre. Il comprendra, tu sais ? Un jour, il comprendra. Je préfère garder espoir sur ce point-là.

 

Presque dix jours.
Tu éclates de rire, reconnaissant là qu'elle a parfaitement raison et que toi même tu ne souhaites pas voir une décoration de Quidditch dans la chambre du petit... Ou de la petite. Vous ne savez pas encore ce que ça sera mais la certitude c'est que cet enfant va être aimé, choyé, adoré et adulé comme jamais un enfant ne l'a été. Vous l'attendez tous si fermement que tu es certain que tu ne pourras pas dormir la nuit même de son arrivée, tant tu vas sentir qu'enfin il ou elle est là. Mais en attendant il y a tellement à préparer que vous ne devez pas prendre de retard, neuf mois ça passe si vite en réalité et tu veux, sans doute comme Lily, que tout soit parfait pour le petit bout. Tu seras un tonton gâteau, tu l'es déjà en somme, mais davantage quand l'enfant sera là. Parce que tu seras incapable de résister à ses yeux et sa petite mine. Le premier bébé Maraudeur, c'est une chose exceptionnelle ! « Des étoiles oui ! Sirius peut nous aider, il les connaît par cœur... Et ce sera parfait pour une chambre d'enfant. » Mieux en tout cas que des souaffles et des vifs d'or passant à toute vitesse sur les murs. « Je ne veux pas y penser, je crois qu'on va se faire des cheveux blancs à l'idée qu'il ne se brise un bras ! » Et même si les balais miniatures existent et qu'ils sont sécurisés, vous allez évidemment angoisser et craindre le pire. Parce qu'on ne cesse jamais de s'inquiéter pour la famille n'est-ce pas ?

« Ce n'est pas tant le fait que vous ne soyez plus ensembles qui est illogique... » Dis-tu dans un souffle avant de tourner ton visage vers elle. « Tu seras toujours de notre famille et de notre bande, qu'importe que tu sois avec James ou un autre. C'est plutôt que nous même, nous avons des addictions et nous faisons des excès que tu ne dois pas reproduire pour l'instant. Ca aurait été difficile pour toi de lutter, peut-être parce que nous ne savons pas vraiment comment vivre en dehors des excès que nous avons toujours fait. » Sirius fume et boit trop mais tu te dis qu'il est jeune pour l'instant, toi même tu t'en grilles une parfois et tu es souvent tenté par une bierraubeurre, James a une vie stricte mais la tête souvent dans les nuages, en bref Lily avait toutes ces tentations sous le nez et rien pour l'aider. Et même si vous aviez tout arrêté, il y aurait eu l'envie d'outrepasser les règles quand même juste une dernière fois... Jusqu'à la fois suivante.

« On les trouvera oui... Mais quand ? C'est toute la question. Surtout que chacun pense les voir, il y a une sorte de crainte et de psychose collective qui pousse les sorciers à se persuader d'avoir croisé Rodolphus Lestrange ou Bellatrix. On nous a même appelé pour Fenrir alors que c'était juste un loup solitaire à la poursuite d'un lièvre, c'est pour dire ! » Et la fin de la guerre apporte son lot d'angoisse qui ne cesse de tourmenter les sorciers. Vous devez répondre à toutes les demandes et tout vérifier, ce qui prend un temps dingue et si parfois l'une des pistes est sérieuse, le mage noir en question a déjà eu le temps de filer avant même votre arrivée. Une chose hautement frustrante mais pas si surprenante que cela, vous ne pouvez pas avoir les yeux partout. « Elle a raison... C'est bien que tu vives avec elle. » Dis-tu avec un sourire en coin, plus tendre et doux. Même si tu as aimé vivre avec ta meilleure amie, tu reconnais sans mal que la présence de Mary a ses côtés va l'aider. Parce que votre amie sait se faire respecter et quand elle a une idée quelque part elle ne lâche pas, tout ce dont Lily a besoin pour lâcher un peu la corde qui la retient à tout ce qui est mauvais.

Tu ris en l'entendant parler de la moto de Sirius, non sans bouger la tête de gauche à droite. « Si j'avais rayé sa moto, il m'aurait fait dormir dans la cave ! » Et tu ne rigoles qu'à moitié, Sirius adore sa moto plus que quiconque ce qui est pour toi, une chose étonnante. Tu comprends qu'on aime quelqu'un, un animal ou une baguette car on développe un lien fort avec elle mais... Une moto ? Ton amant est parfois si étrange. « Oui et puis... Il essaye de changer, d'être meilleur. Sa thérapie l'aide beaucoup, tu sais ? Je ne le reconnais pas et j'aime l'homme qu'il devient, plus sage, moins extrême... Moins dangereux aussi. » Que tu rajoutes d'une voix lointaine, parce que Sirius t'a fait peur à l'époque. Tu avais peur pour lui mais aussi de ce qu'il pouvait faire par vengeance, par rage. « Tu sais bien que les mauvaises blagues c'est 95% de ce qu'il est ! » Que tu dis avec un rire cette fois-ci, pour éloigner les mauvaises pensées et l'inquiétude. « Oui... Je crois qu'il pourra écrire une nouvelle histoire avec Peter. Sans oublier, sans pardonner mais peut-être en allant de l'avant et en acceptant l'idée que leur relation peut se baser sur autre chose de tout aussi solide. Étrangement, je trouve James bien plus catégorique et fermé tu vois ? Alors que je l'aurais imaginé moins... Sur la réserve. Mais James a changé lui aussi. » Et pas forcément d'une manière où tu le reconnais mais le résultat est là.
 

Déménager était une bonne décision. Lily ne le regrettait pas, bien que de ne plus voir Remus tous les jours était parfois douloureux. Elle trouvait un quotidien plus doux, plus agréable, et surtout plus adapté à sa situation. Elle n'avait pas revu James depuis - mais pas tant parce qu'il l'évitait que par l'effet du temps, du travail, du déménagement. De la vie, simplement, qui prenait le pas sur ce genre de moment. Elle avait repris contact avec Remus en premier - parce qu'elle ne supportait pas de ne pas pouvoir lui parler, de rester sur une dispute. De ne plus pouvoir lui ouvrir son coeur - elle n'irait peut être pas s'excuser mais il comprendrait. Il saurait qu'elle regrette. Tu seras toujours de notre famille et de notre bande, qu'importe que tu sois avec James ou un autre. C'est plutôt que nous même, nous avons des addictions et nous faisons des excès que tu ne dois pas reproduire pour l'instant. Ca aurait été difficile pour toi de lutter, peut-être parce que nous ne savons pas vraiment comment vivre en dehors des excès que nous avons toujours fait. Elle sourit, soulagée de voir qu'il comprenait sa décision. Sans qu'elle n'ait eut besoin de s'expliquer, de lui présenter les arguments, de hurler sa frustration et sa peur, Remus avait compris. La preuve - s'il en fallait - qu'il était un homme exceptionnel. Et qu'il la comprenait, surtout. Qu'il faisait attention à elle. L'alcool et la cigarette sont interdits ici, Mary a été catégorique à ce sujet. Admet-elle en haussant les épaules. Elle n'irait pas dire que c'était facile - parfois elle avait le goût de la cigarette dans la bouche qui la torturait durant des heures. Mais c'était mieux ainsi - loin de la tentation.

Ils reprenaient contact, doucement se mettaient au courant de la vie l'un de l'autre. De la chasse aux mangemorts que Remus menait encore par son travail - et qui inquiétait Lily. Rodolphus Lestrange, Bellatrix Black, Fenrir Greyback - des noms qui lui donneraient à coup sûr des cauchemars. Aperçus dans les rues de Londres, ou simplement soupçonnés, elle comprenait la paranoïa. Ces êtres avaient détruits tellement de vie qu'elle ne pouvait craindre de les revoir. Craindre que cela ne recommence. Comment arrives-tu à dormir encore la nuit ? demanda-t-elle avait une réelle inquiétude dans la voix. Remus était en première ligne, prêt à tout pour se retrouver face à eux. Face au danger. Comme si la guerre, pour lui, n'avait pas vraiment terminé.
Pourtant elle était belle et bien finie, permettant à d'anciennes querelles de devenir des pardons. Elle était contente de voir que Remus et Peter avaient passé ce cap - espérant surtout que Sirius finirait par le comprendre. Oui et puis... Il essaye de changer, d'être meilleur. Sa thérapie l'aide beaucoup, tu sais ? Je ne le reconnais pas et j'aime l'homme qu'il devient, plus sage, moins extrême... Moins dangereux aussi. Tu le vois grandir et évoluer. C'est beau que tu sois encore amoureux et que tu le suive dans cette voie, tu sais ? C'est la marque des grandes histoires d'amour. Dit-elle parce qu'elle ne voyait pas les choses autrement. Les êtres humains sont inconstants, ils évoluent constamment, changent, grandissent, évoluent - et l'amour vrai suit le mouvement, grandit et change en parallèle pour continuer de s'aimer et d'avancer ensemble. Le véritable amour ne s'accroche pas au passé et à l'instant, il grandit vers l'avenir.

Tu sais bien que les mauvaises blagues c'est 95% de ce qu'il est ! Elle lâche un rire, parce qu'elle doutait pas qu'il n'avait pas pu changer à ce point. Oui... Je crois qu'il pourra écrire une nouvelle histoire avec Peter. Sans oublier, sans pardonner mais peut-être en allant de l'avant et en acceptant l'idée que leur relation peut se baser sur autre chose de tout aussi solide. Étrangement, je trouve James bien plus catégorique et fermé tu vois ? Alors que je l'aurais imaginé moins... Sur la réserve. Mais James a changé lui aussi. Elle reste un moment silencieuse, repense à la personne que James a été. Il n'avait pas foncièrement changé il était juste... James. Et pas la partie la plus agréable de sa personne parfois. James est comme... figé. Quand je le vois, j'ai parfois le sentiment de voir le même James insupportable de 5e année. Tu es ravi de voir Sirius évolue et changer - James n'a pas encore entamé cette partie-là. Parfois je retrouve ce qui m'a fait tomber amoureuse chez lui, dans ces moments de sincérité fugace. Mais il est rendu aveugle à beaucoup de choses. Il s'entoure de sa seule douleur pour oublier les autres. Pour ne pas dire qu'il était simplement égoïste. Il préfère s'y concentré que de prendre le risque d'avancer. Je crois... Je crois qu'il est terrifié parce qu'il va advenir maintenant. Au point de ne pas vouloir prendre le risque de le vivre. Et elle connaissait assez James pour savoir qu'il était une chose qui pouvait l'aider. Une chose qu'il avait refusé d'elle - l'amour. Parce que James Potter était un fervent Romantique, capable de déplacer des montagnes par amour. Elle posa une main distraite sur son ventre, se demandant si son enfant pourrait aider James. S'il sera là, vraiment ? S'il sera prêt à avancer, alors. Alors Peter, c'est comme moi, comme sa mère, comme Harry... Il refuse de voir plus loin que la douleur, la trahison, la mort. Tout est arrêté dans son esprit. Et je ne peux pas l'aider, Remus. Ce n'est plus mon rôle à jouer.


 

Presque dix jours.
« Mary est une personnage sage. » Que tu laisses échapper avec un sourire, reconnaissant à votre amie qu'elle est un soutien incroyable dans ce que Lily traverse. Et tu es rassuré de savoir qu'elle ne sera pas seule à vivre, que Mary sera là pour aider et pour protéger, notamment avec le bébé qui pousse toujours plus et qui tend maintenant le ventre de ton amie en une petite boule que l'on pourrait reconnaître entre tous. Sa question te fait sourire doucement, encore une fois c'est aussi pour cela que tu es rassuré de savoir que Mary est avec Lily, parce que tu sais comme la sorcière ne reculerait devant rien pour protéger ta meilleure amie. Mary est une combattante maintenant, aussi violente que possible et dangereuse comme pas permis. Et Lily avait besoin de ça, assurément, pour que tu dormes sur tes deux oreilles. Surtout depuis ta dernière rencontre avec la fille Greyback qui sonne comme une mise en garde des plus désagréables. Tu as peur pour les tiens maintenant et tu veux t'assurer qu'ils sont protégés. « Le travail épuise, je crois que ça aide pas mal ! » Et puis que pourrais-tu faire ? Te ronger ne va pas aider, il faut que tu sois d'attaque pour envoyer tous ces criminels derrière les barreaux.

Parler de Sirius t'apaise toujours énormément, comme si on te balançait en plein cœur un shoot de tendresse et d'amour profond. Alors tu souris simplement, reconnaissant là que ce que vous vivez est une belle histoire. Tu as crains de le perdre tant de fois que tu ne le comptes pas, que ce soit dû à des duels, la magie noire, ses combats divers ou simplement ses pensées le dévorant comme un feu lâché dans une forêt épaisse. Mais finalement il est toujours là, mieux psychologiquement et prêt à s'imaginer un futur auquel il n'aurait pas eu droit si tu n'avais pas été à ses côtés et si tu n'avais pas dit stop à ses extrêmes. Sirius allait se faire détruire par son passé et ses angoisses, même si ça a été extrême tu es heureux de voir qu'il a accepté de se soigner pour repartir du bon bien. « Et toi, l'amour ? Enfin je veux dire pas de... Comment tu le vis ? » La rupture avec James qui a tant voulu sa Lily au point de lui faire un enfant et qui maintenant, vole sans se soucier du lendemain. James que tu ne reconnais pas mais dans le mauvais sens maintenant.

« Ouais... James est redevenu le gosse tête à claques qui te faisait hurler de colère mh ? » Parce que c'est peu dire, elle ne le supportait pas à Poudlard et toi même tu avais parfois du mal avec ses mauvaises blagues, surtout quand elles blessaient. Mais il était ton ami et l'est toujours, malgré le fait que maintenant tu oses dire que tu n'aimes pas ce qu'il devient. Ca changera, tu as bon espoir qu'il se remette les pieds sur terre mais quand ? C'est toute la question du temps. « Peut-on l'aider d'une quelconque manière ou est-ce son combat ? » Et si tu peux aider tu veux bien essayer, parce que James mérite de se sortir du brouillard qu'est devenu sa vie maintenant. Son aveu te fait hocher la tête alors que tu viens passer un bras autour de ses épaules pour la serrer plus fort contre toi. « Et je ne te demande pas de faire une telle chose. Jamais je ne te demanderais de retomber là dedans alors que tu sors enfin la tête de l'eau... Tu dois prendre soin de toi parce que tu es ma meilleure amie et que je t'aime, mais aussi pour ce bébé qui pousse en toi. » Dis-tu en lui taquinant le ventre avec une mine boudeuse. Et si pendant un instant des regards se posent sur le couple que vous formez soudainement, tu n'en as que faire. « On commence par quoi ? Je te colle une raclée aux tirs à la carabine ou tu préfères le train fantôme magique ? » Avec des véritables fantômes sinon ce n'est pas drôle. « Ou encore j'te paye une barbe à papa... Ou un sandwich. »

 

« Et toi, l'amour ? Enfin je veux dire pas de... Comment tu le vis ? » Tu restes un moment interdite, essayant de trouver les mots justes sur les sentiments qui sont les tiens. James t'a larguée il y a presque trois mois, il serait idiot de dire que tu le pleures encore la nuit - ou même que tu l'as pleuré. Pleurer devient difficile pour toi - tu as été en colère un moment. Un long moment. Et à présent, tu respires mieux de vivre loin de chez lui. Tu le veux pas hors de ton existence, tu entends lui laisser la place qui lui revient en tant que père pour ton enfant. Mais tu ne veux pas qu'il te garde dans un coin de sa vie, bien sagement, entourée de ses convictions. Tu es une femme libre, une femme indépendante, et tu pouvais avoir ta maison, ton jardin, ta vie - et James pour élever votre enfant ensemble. "Je suis inquiète pour James, mais pas assez pour vivre encore avec vous tous. Je vais mieux - je ne doute pas une seconde qu'il m'a quitté pour des raisons qui n'ont pas grand chose à voir avec moi. Et je fais de nouvelles connaissances aussi - je suis sortie avec un médicomage, Lolan, avant hier." Expliques-tu. "Nous sommes allés voir les étoiles filantes, et c'était chouette de rencontrer de nouvelles personnes." Admets-tu, comme tu es fière de toi pour cela. Pour enfin t'ouvrir à de nouvelles possibilités. Ce qui enlève rien à ton amour pour Remus. Tu grandis, simplement et t'es heureuse de suivre ce nouveau chemin.

« Ouais... James est redevenu le gosse tête à claques qui te faisait hurler de colère mh ? » Tu peux pas le nier, alors tu opines en souriant plutôt. T'es pas heureuse de cet état de fait, mais pas plus étonnée non plus. Chacun agissait comme il pouvait une fois la guerre terminée. James devait plus savoir à quoi se raccrocher à présent. « Peut-on l'aider d'une quelconque manière ou est-ce son combat ? » Tu hausses les épaules pour le coup. "C'est pas mon rôle, parce que je ne suis plus aussi importante pour lui. Mais il n'arrivera pas à se battre seul, Remus. Il a besoin d'une voix sage qui hurle à son oreille ce qu'il ne doit surtout pas faire." Assures-tu, parce qu'à tes yeux il ne peut pas en être autrement. James a besoin de Sirius, il a besoin de Remus et il a besoin de Peter - même s'il se refuse à voir ce dernier fait. Il n'ira mieux qu'une fois qu'il sera à nouveau entouré de sa famille de coeur.
D'ici là, il continuera à errer dans les méandres de ses pensés tortueuses. Mais tu ne peux pas l'empêcher, ce n'est plus ton rôle. Tu seras là pour lui, une fois qu'il viendra te chercher. « Et je ne te demande pas de faire une telle chose. Jamais je ne te demanderais de retomber là dedans alors que tu sors enfin la tête de l'eau... Tu dois prendre soin de toi parce que tu es ma meilleure amie et que je t'aime, mais aussi pour ce bébé qui pousse en toi. » Tu souris, doutant pas une seconde que tu es à présent sur la bonne voie pour ton bébé.

Et quand tu sens la main de Remus qui s'approche de ton ventre tu peux pas t'empêcher de sourire plus fort encore. Tu es heureuse d'être mère, et plus encore encore à l'idée de tous les oncles et la famille dont ton bébé va profiter. « On commence par quoi ? Je te colle une raclée aux tirs à la carabine ou tu préfères le train fantôme magique ? » Cette fois tu te redresses avec toute ta fierté de lionne. "Si tu crois que tu peux être meilleur que moi, tu te trompes lourdement." Lâches-tu en prenant son bras. « Ou encore j'te paye une barbe à papa... Ou un sandwich. » Cette fois tu te tournes vers lui avec un regard plus sévère - tu sais très bien pourquoi il te fait cette proposition. Parce que Remus est très observateur, et qu'il sait comme tu ne prends pas soin de toi depuis le début de cette grossesse. Mais tu vas mieux, à présent. Tu sais plus attention, à présent. "Je mange mieux, maintenant. On prendra deux burgers, tout à l'heure, mais d'abord je dois te rappeler que tu n'es pas le seul à savoir viser juste." Assures-tu en l'attirant vers le stand de tir. Tu poses des pièces, et prends un fusil en lui faisant signe de faire de même. "On parit, d'abord ?" Proposes-tu en te tournant vers ton meilleur ami.


 

Tu tournes vers elle un regard surpris, agréablement surpris déjà par sa franchise mais aussi par le fait qu'elle sorte déjà. Pas officiellement et tu te doutes bien qu'il n'y a rien de romantique entre eux... Pour le moment ? Mais surtout parce que certes tu es son meilleur ami et qu'elle ne veut rien te cacher, mais surtout parce qu'elle a la franchise de t'avouer cela alors qu'elle sortait avec James, ton autre meilleur ami et goujat number one depuis qu'il a largué Lily pour des raisons certes qui lui sont propres mais que tu ne comprends toujours pas. Pire encore il n'a donné aucune explication si ce n'est la fin de la guerre, la douleur, la perte et... En réalité tout ce qui vous touche déjà à tous et qui ne justifie pas une telle chose à ton avis. Il a voulu Lily pendant tant de temps, il vous a rabattu les oreilles si souvent avec elle, jurant qu'elle était la femme de sa vie et qu'il l'épouserait un jour. Et puis ? Non tu ne comprends pas vraiment James qui s'est enfermé dans sa douleur et tu as beau l'aimer de tout ton coeur, ton ami t'agace un peu avec son comportement. « Tu dois penser à toi, comme James le fait depuis la fin du conflit. » Pour ainsi dire il ne pense QUE à lui alors... « Et ce Lolan c'est juste un copain ou...? » Que tu demandes malgré tout avec une lueur amusée et intéressé dans les yeux. Et surtout un haussement de sourcils des plus comiques.

« J'te demande rien. Et je ne te demande surtout pas de prendre ce rôle là, tu sais ? J'te juge pas mh ? C'est bien que tu sois partie. » Pour elle et pour le bébé, pour retrouver le calme, la tranquillité, son second souffle qui commençait à lui manquer. Et même si l'absence de ta meilleure amie te pèse sur l'estomac quand tu rentres le soir alors tu es quand même content de savoir qu'elle est bien quelque part et qu'elle va retrouver le chemin d'une vie saine et bien comme il faut pour elle. Parce que Lily le mérite, plus que quiconque. « Ouais j'me trompe toujours mais à chaque fois tu mords la poussière et pas qu'un peu ! » Dis-tu avec un éclat de rire canin, non sans tourner vers elle un regard amusé et plein de défis. Qu'elle ose essayer de prendre le dessus et elle découvrira à quel point tu es plus doué et surtout mauvais joueur parce que oui, tu es le plus mauvais perdant des 4. Tu recommences, d'ailleurs, à penser aux Maraudeurs comme à un quatuor... Parce que Peter recommence à prendre, dans ton cœur, la place qui est la sienne. Elle tourne vers toi un regard noir dû à tes inquiétudes et tu choisis de l'ignorer, parce que tu as le droit de t'inquiéter pour ta meilleure amie et surtout pour son état de santé.

C'est que Lily a été mal plus d'une fois ces derniers mois. « Mary te surveille mh ? J'suis content de savoir que tu manges enfin comme il faut ! » Et qu'importe qu'elle rajoute qu'elle sait viser juste aussi, tu ne t'en formalises pas parce que tu vas prouver tes dires d'ici quelques minutes. « Ok tu veux parier quoi ? Qui paye les burgers ou alors le dessert ? J'me ferais bien une maxi glace au chocolat ! » Dis-tu avec un regard brillant de gourmandise. Et si tu peux te faire récompenser pour ta victoire avec du sucre alors pourquoi te priver ? Vous finissez par arriver devant le stand de tir alors que tu sors de quoi payer une partie à chacun, posant les six mornilles demandées sur le comptoir devant les carabines magiques. « J'sens de la peur venant de toi parce que tu sais que tu vas t'faire plumer, mh ? »