the golden age || Calmina

Un mois.
Ton existence se menait dans un flot de calme et de douceurs. Tu ne réalisais pas comme le temps pouvait passer rapidement - tu savourais chaque instant et souhaitais ne pas te réveiller de cette sensation délicieuse. Tu ne pouvais que rêver - c'était plus simple de le penser, de ne pas réfléchir à tout ce qui pouvait être impliquée dans ce que tu vivais. Dans ces sensations, ces sentiments naissants, ces moments perdus, volés, éperdus. Tu inspirais, soufflais, soupirais, et tu ne t'étais jamais sentie aussi immature. Aussi peu encline à penser à ce qu'il adviendrait demain.
Tu ne travaillais pas assez - le journal te proposait cependant d'intégrer les rangs du Daily Prophet de manière plus permanente, de devenir une de ces journalistes cruelles qui écrivait sur le monde pour faire du chiffre. Pas que tu étais déranger - mais tu n'avais pas la tête à y réfléchir. Ta tête toute entière était occupée à penser à Mina. Mina, Mina, Mina. Elle t'obsédait totalement, la belle vampire, et il n'était rien que tu voulais faire contre cela.

Quitte à perdre ton moyen de revenu. Quitte à te faire mettre dehors - ton jumeau commençait à perdre patience devant ta passivité. Pas que tu en avais quelque chose à faire : tu passais le plus clair de ton temps dans la chambre de Mina, à simplement t'oublier.
C'était étrange, un sentiment qui te dévorait toute entière, et qui te faisait perdre le sens des réalités. Elle te rattrapa, cependant, la réalité. Avec l'hiver qui s'installait, Noël qui permettait aux familles de se réunir, la solitude t'emporta et rapidement c'est le dernier jour de l'année qui se tenait là. Une journée qui avait toujours revêtu un sens particulier pour toi. Le seul jour où tu étais prête à braver l'interdiction de ton père pour rejoindre Barra.

Parce que depuis toujours il était une chose que tu faisais ce jour-là. Et cette année, tu voulais partager ce moment de solitude qui était le tiens. Tu voulais offrir une chose à Mina que personne d'autre - pas même Daemon - ne possédait. Souriant, la veille de ton départ, tu allais chez elle, lui proposait de se joindre à toi : Je vais sur l'île, à Barra, à la tombée de la nuit. Je voudrais que tu viennes avec moi. Avais-tu annoncé, avant de lui laisser un portoloin pour qu'elle puisse te rejoindre.

Tu étais là, alors, sur la falaise qui surplomber la majorité de l'île. Un endroit secret, caché, unique : c'est là que vivaient les quelques Opaloeil que les MacFusty protégeaient. Une espèce qui disparaitrait à force du temps si les sorciers continuaient de les chasser pour leurs écailles magnifiques. A l'horizon, le soleil laissait paraitre ses derniers rayons. Et tu te tenais là, à voir cette année se terminer. Essayant de rattraper les quelques souvenirs que tu voudrais en préserver. Tous liés à Mina. Mina, Mina, Mina. Rien qu'à y penser un sourire fleurit sur tes lèvres.
Et tu ne voulais pas combattre ce sentiment. Tu ne savais pas encore ce que tu étais prête à donner, à offrir, à construire mais pour la première fois de ta vie tu voulais de questionner à ce sujet. La questionner elle. Et voir, deviner, imaginer - juste pouvoir regarder l'horizon à deux.

Tu entendis le crépitement familier du Portoloin - elle arrivait près de là, et tu te tournais pour la voir apparaitre en contre-bas. Le voyage n'a pas été désagréable j'espère ? demandas-tu avec de lui faire signe pour qu'elle te rejoigne. Bienvenue sur l'île des Dragons.

Un mois, trente jours, autant de nuits à te réveiller auprès de Cal et à savourer chaque étreinte, chaque sourire, chaque baiser qu'elle veut bien t'accorder. La fin de l'année aurait dû être bien triste pour toi car tu n'as pas encore eu le courage de dire à tes parents que tu es là bien en vie, mais surtout changée à jamais. Et ton jumeau alors ? Tu as évité noël avec lui en prétextant un gros boulot et l'impossibilité pour toi de te libérer, tu t'en veux de le rendre triste mais tant pis, tu ne peux pas prendre le risque d'être à un repas de noël avec Misha, Ophélia et Eden sans pouvoir avaler le moindre morceau, avec sans doute un regard trop brillant sous la lumière artificielle et des explications qui ne viendront pas. Tu es fatiguée de te cacher alors tu as passé le soir de noël au DB avec les créatures mais surtout avec Cal et ses quelques amis. Mais aussi Colin, tu ne peux pas te résoudre à laisser ton meilleur ami tout seul alors que sa mère est dans le coma et sa sœur à Poudlard, encore choquée de la nouvelle concernant Piper. Vous avez passé une bonne soirée ou du moins tu le penses, en tout cas ça a terminé avec trop d'alcool et de chansons paillardes agrémentées de rire gras, pour que la soirée ne soit pas excellente au moins pour la moitié du groupe. Colin s'est endormi avec le sourire aux lèvres et rêveur, c'est tout ce que tu voulais pour ce frère de cœur qui est si essentiel à ta vie.

Alors que la nouvelle année approche et que le dernier jour de 1980 se lève à peine, Cal te propose une chose qui te fait hocher la tête avant que tu ne la laisses quitter ta couche pour aller rejoindre les siens quelques heures. Toi tu viens au DB pour embrasser tous tes amis et leur dire que tu ne seras peut-être pas là ce soir, de toute façon l'endroit est ouvert pour les créatures seules et les clients mais dans tous les cas tu ne devais pas bosser. Tu pensais travailler mais ça c'était avant de dormir tous les soirs avec Cal, épuisée et ravie de cette nouvelle tournure dans votre relation. Enfin alors que l'heure du rendez-vous approche tu reviens chez toi, dans l'appartement que tu partages avec Colin et tu regardes le portoloin. Un sac sur le bras pour emporter une bouteille de sang frais et une de champagne, tu sursautes presque quand il s'agite, signe que le passage est ouvert. Puis tu poses ta main dessus et dans une bourrasque d'air, tu disparais.

Tu retombe sur tes jambes alors que l'air te fouette le visage, tu manques de tomber mais par chance tes aptitudes t'empêchent de perdre l'équilibre. Un instant tu peines à voir quelque chose et soudainement elle est là, debout, tournée vers toi avec un sourire qui fait grandir le tien. « Une promenade de santé ! » En réalité tu es certaine que tu aurais la nausée si tu étais encore humaine. Tu approches pour voir l'île plus bras, magnifique et scintillante comme si des joyaux dansaient sur les habitations. Quelques rugissements te font lever la tête pour voir passer un dragon vert et argenté au dessus de vous. « Barra... C'est un peu flippant mais... Tu ne laisseras pas un dragon m'bouffer, mh ? » Tu baisses ton visage pour la regarder avant de glisser une main dans la sienne et de l'attirer vers toi pour un baiser. Elle t'a manquée aujourd'hui, comme à chaque fois qu'elle n'est pas avec toi. « Alors tu veux fêter la nouvelle année ici ? J'ai apporté du champagne ! » Après tout c'est une soirée de fête non ?

Quand elle apparait, elle a toute ton attention - comme chaque fois qu'elle est dans ton univers, qu'elle se trouve à tes côtés, qu'importe où vous êtes. Chez elle, chez toi, au Drunk Broom, dans les rues de Londres - ton monde tourne autour de sa personne et tu te rends compte comme tu trépignes à l'idée de cette soirée. Pas que tu ai prévu quelques choses à l'heure prêt - t'es pas la plus organisée de ton groupe d'amis, t'aime mieux te faire porter par le vent et voir où il pourra te mener. Mais ce soir, t'as prévu un truc spécial comme tu veux démarrer la nouvelle année sous de meilleurs hospices.
Et il n'y a qu'un moyen pour cela et bien que tu sois pas à assez à l'aise pour parler ouvertement des sentiments qui te traversent, tu sais qu'il se trouve un être dans ce monde qui te guidera au mieux. Barra... C'est un peu flippant mais... Tu ne laisseras pas un dragon m'bouffer, mh ? Tu souris en la voyant traverser le paysage du regard. Un dragon vous passe au-dessus, d'un vert éclatant, avant de retourner vers la mer plus bas et de remonter vers les nuages. Tu entends au loin les hurlements de ses congénères. Les dragons ont leur propre volonté, mais si tu n'es pas venue pour leur faire du mal ils n'ont aucun intérêt de te bouffer. Assures-tu, parce que tu ne peux pas nier ce fait : si un dragon décidait de la tuer, tu ne pourrais rien faire pour l'empêcher.

Mais si elle est ici, c'est parce qu'elle a ta confiance. Tu n'amènerais personne sur l'île qui soit un danger pour les dragons - c'est pourquoi tu y avais emmené tes amis à l'époque pour qu'ils puissent se lier à ces créatures. C'est pourquoi tu avais été exilée finalement. Tu es là sans y avoir le droit, mais aucun dragon ne t'en fera le reproche. Tu es l'une des leurs - tu es liée à Thétis, et pour ce fait aucun dragon ne viendra t'attaquer ou te mettre hors de l'île. C'était déjà assez excessif de la part de ton père d'avoir pris cette décision-là. Alors tu veux fêter la nouvelle année ici ? J'ai apporté du champagne ! Tu souris, te laisse emporter dans ton étreinte et son baiser, comme chaque fois, avant de lui sourire. Je voulais m'assurer de démarrer l'année au mieux, et pour ce fait j'ai quelqu'un à te présenter. Dis-tu en souriant. Promets-moi juste de ne pas hurler. Elle n'aime pas ça. Préviens-tu avant de prendre sa main pour faire encore quelques mètres et s'approcher d'une plaine en hauteur, qui se termine en falaise. Là, tu lâches sa main, siffle dans l'air par deux fois, avant d'attendre. Tu sais qu'elle est du genre capricieuse.
Tu sais aussi qu'elle est une grande curieuse. Et surtout, que depuis que tu as été exilée, vous avez moins d'occasion de vous voir, alors Thétis met pas moins de trois minutes à apparaitre.

Soudainement, son immense corps blanc étincelant apparait par dessus, passe au-dessus de vos têtes, à quelques mètres à peine, avant de venir planer au-dessus de vous et d'atterir entre Mina et toi. Tu la laisses faire, la dragonne. Je te présente Mina, et tu as interdiction de la brûler ou de la manger. Elle compte beaucoup pour moi. Avises-tu en passant près de la dragonne, caressant ses écailles brillantes qui frémissent sous ton toucher. Elle lâche pas Mina des yeux, replis cependant ses ailes et ne l'approche que lorsque tu la rejoins. Mina, je te présente Thétis. Ma compagne depuis presque douze ans. C'est une Opaloeil des Antipodes.

Bon, son aveu te rassure un peu et pourtant en voyant passer une de ces créatures immenses, tu ne peux t'empêcher de sursauter et de déglutir. Parce que leur souffle pourrait te réduire en cendres sans forcer, parce qu'ils sont la puissance et la force même et que tu es à la fois impressionnée mais aussi effrayée par ces créatures que tu n'as jamais approché avant ce jour. Et encore tu te trouves trop proche, ils se tiennent loin certes mais pour quelqu'un qui a peur de se faire brûler les poils de nez comme toi, c'est encore trop proche de ton espace vital. Mais si Cal est en confiance alors tu essayes de l'être aussi, davantage parce qu'elle est dans son élément, qu'elle sait de quoi elle parle et il n'y a personne d'autre de mieux qu'elle pour savoir si ils sont dangereux ou pas ces dragons magnifiques.

Sa demande te fait hocher la tête soudainement parce que tu sens que c'est sérieux, que c'est important et tu entends le cœur de Cal qui bat un peu plus vite, un peu plus fort. Alors c'est important pour elle ainsi ça doit aussi l'être pour toi évidemment, sinon tu ne serais pas là. Tu ne sais pas exactement où ça va te mener cette histoire avec Cal mais tu as envie de la vivre, n'as-tu pas rêvé de cela pendant des années ? Et la fille de tes rêves est là devant toi, il serait idiot de te refuser ce que tu veux depuis si longtemps. Tu la suis sans rien dire, cachant la bouteille de champagne au cas où vous seriez emmené à rencontrer quelqu'un d'important pour elle, tu ne veux pas donner l'image d'une poche à vin n'est-ce pas ? Mais arrivé au bout de deux minutes elle s'arrête et siffle, tu la regardes faire sans rien dire avant qu'une créature d'un blanc étincelant ne se fasse voir dans le ciel et ne plonge vers vous.

Le dragon ou plutôt la dragonne se pose entre vous et tu retiens le hurlement comme promis avant de poser tes yeux sur la créature. Elle en fait de même et pendant un instant tu comprends que tu n'es rien, si ce n'est une étrangère sur une île avec ses propres lois et qu'ici, la créature est maître de ce lieu. « Elle pourrait vraiment me bouffer ? » Tu demandes ça avec un sourire crispé mais tu sais que oui, elle en a la force, la puissance, la capacité si elle le veut. Et elle ne ferait qu'une bouchée de toi. « Je pense que la qualifier de magnifique n'est pas un mot assez fort... » Dis-tu en avisant les écailles d'une couleur irréelle mais aussi chaque partie de cette créature qui semble tout droit sorti d'un conte de fée. « Bonjour, Thétis. » Dis-tu en ne sachant pas vraiment si tu dois tendre le bras ou pas mais tu choisis d'ôter ta main de ta poche pour finir par lui tendre avec un sourire amical. Et la bête renifle un peu avant de relever les yeux vers toi, avec un regard de mise en garde qui te clou sur place. « Elle ne parle pas et pourtant je sais qu'elle me met en garde de ne pas te faire de mal, au risque de finir en brochette. » Et d'un regard c'est assez pour s'exprimer de sorte à te faire comprendre qu'elle ne plaisante pas avec toi.

Thétis était ton tout. Tu avais grandit en aimant les dragons. Ils sont le centre de l'univers du clan - les MacFusty sont là pour les protéger, les soigner, les monter. Les derniers dragonniers du monde magique - du moins l'expriment-ils ainsi alors que c'est sans doute faux. Tu ne doutais pas une seule seconde qu'il se trouve d'autres clans dans le monde encore capable de monter des dragons. Après tout, c'était eux qui décidaient, pas les humains. Alors s'ils le souhaitaient, les sorciers ne pouvaient pas renier les liens. C'était vital, une nécessité qui était si délicate que personne ne voudrait vivre sans.
Tu sentais le coeur de Thétis qui battait en écho avec le tiens. Tu la ressentais, la devinais, existais avec elle. Vous étiez liées pour le restant de ta vie. Alors il était important pour toi qu'elle rencontre Mina - c'était une chose qui te torturait depuis des semaines.

Quand Thétis apparait, Mina a le bon réflexe de retenir son cri - et pourtant tu doutes pas qu'elle aurait aimé le lâcher, face à ton dragon. Thétis n'est pas la dragonne la plus impressionnante du clan, mais elle était capable de juger n'importe qui d'un regard. Vous n'étiez pas liées pour rien après tout. Elle pourrait vraiment me bouffer ? Tu lâches un rire, pendant que ta dragonne laisse échapper un bruit glutural qui à tes oreilles sonne plus comme un rire que comme un grondement. Les Opaloeil ne mangent pas les humains. Mais elle pourrait sans doute te déchiqueter oui. Avises-tu, parce que c'était un fait. D'autres dragons de l'île pouvaient venir dévorer Mina, mais pas Thétis. Elle n'allait pas se réduire à manger de l'humain. Moins encore de la viande de vampire. Jamais aucun dragon ne s'y essayerait, de toute façon. Je pense que la qualifier de magnifique n'est pas un mot assez fort... Tu souris là encore - Thétis était la plus belle dragonne de l'île, ça personne ne pourrait jamais le nier. Elle brillait sous la lumière du soleil, comme mille étoiles, et éblouissait quiconque croisait son chemin.
La beauté des Opaleils leur avaient valu leur territoire, et Thétis avait été sauvée du braconnage pour ses écailles. Tu étais heureuse d'être avec elle maintenant. Elle ne parle pas et pourtant je sais qu'elle me met en garde de ne pas te faire de mal, au risque de finir en brochette. Tu lâches un rire, une fois encore, avant de revenir vers Mina. Thétis manque aucun de tes mouvements, tu le sais bien. Tu prends la main de la vampire et l'attire vers toi pour la prendre par la taille. Alors tu sais ce que tu risques à me faire du mal maintenant. Le message est passé, c'est parfait. Répondis-tu avec un sourire amusé sur les lèvres.

Tu espérais qu'elle ne te ferait pas de mal. Mais tu voulais essayer quand même, tu le réalisais. Toi qui avait toujours préféré les histoires sans lendemain, les abandons aux premières lueurs du jour pour ne pas craindre plus. Toi qui n'avait jamais accordé ta confiance en dehors de ton cercle d'amis - et de Zero - qui était toujours méfiante, et qui entendait plus d'horreurs que de douceurs, tu te perdais dans le regard de cette femme et tu voulais en tomber amoureuse. Tu voulais lâcher prise et juste t'y abandonner. Exister dans ses bras, et nul part ailleurs. Thétis est sans doute l'être le plus important dans ma vie aujourd'hui. Je voulais que tu la rencontre, je voulais te présenter à elle. Parce que... Enfin c'est... c'est un premier pas vers un véritablement engagement dans cette histoire. Pour moi. Admets-tu finalement, levant une main vers la dragonne qui manque pas d'y poser son museau, sentant sans doute l'angoisse qui te saisit à te montrer aussi honnête.

Sa réponse t'arrache un sourire crispé, parce que tu ne sais pas si elle plaisante... Mais en croisant le regard de la créature, quelque chose te laisse penser que justement elle ne plaisante pas Cal et que Thétis, aussi petite soit-elle, a la capacité de t'arracher les membres si elle le voulait. Et si elle est capable de ça alors tu n'oses imaginer la puissance des plus grands dragons qui vous passent au dessus, dans des mouvements amples et des hurlements comme des menaces de te brûler vive si tu oses un seul instant bouger un orteil d'une manière qui ne plaira pas à ces rois sur leur île. Tu vas retenir la leçon, sans doute parce que pour la première fois de ta vie tu te sens réellement petite et vulnérable devant quelqu'un ou quelque chose, ce qui ne t'est pas arrivée non plus depuis que tu es transformée. Tu as la vitesse, la force, la guérison instantanée, la puissance... Et pourtant tout ça ne servira à rien devant la rangée de dents immenses de ces bestioles qui peuvent te transformer en brochette. Tu n'es pas chez toi ici et elles te le font sentir, pas que tu t'en offusques. C'est bien de se souvenir de notre place parfois.

« C'est bien, vous avez autant de caractère l'une que l'autre mh ? Elle a le port de tête aussi royal que toi... Peut-être parce qu'elle se sait magnifique. » Dis-tu en tournant le visage vers Cal, d'une manière à te perdre dans ses yeux. Pendant une seconde tu ne sais plus si tu parles de la dragonne ou de la femme contre toi, qui te tient délicieusement par la taille. Tu regardes Cal et tu es certaine que si ton cœur battait encore, il serait fou à cet instant juste parce que Cal est là, à te tenir comme si tu pouvais tomber ou comme si elle même avait le risque de se noyer dans un océan sous vos pieds. Tu ne veux pas mettre de mots sur ce que tu ressens pour elle, mais tu sais bien que c'est davantage qu'une relation sans lendemain, du bon temps sans se prendre la tête. Parce que tu veux Cal depuis longtemps, si longtemps que tu as oublié depuis quand tu la regardes avec envie.

Et chacun de ses mots te fait naître un espoir dans le cœur, assez pour que tu finisses par regarder la dragonne au bout d'un moment et son geste magnifique et très doux, à savoir son museau qu'elle vient coller à la main de Cal. Comme un mouvement naturel, comme si c'était sa place depuis toujours. « Je... Je n'ai pas eu d'histoire avant toi. Enfin rien de sérieux, juste des filles comme ça... Sans doute parce que c'était toi que je regardais depuis Poudlard. Et... Que c'était toi que je voulais. Alors... C'est sérieux pour moi depuis un moment déjà. » Et tu bouges ton visage jusqu'à venir la regarder une nouvelle fois. « J'apprécie que tu me la présentes et je me sens chanceuse... Je dois être une des rares créatures de ce monde à avoir approchée un dragon sans s'être fait cramer les poils du nez ! » Dis-tu mais tu arrêtes de sourire quand le regard de Thétis t'informe que cela peut encore changer et qu'elle n'est pas fixée sur l'envie ou pas, de te transformer en brasier ambulant. Bon au moins tu es fixée. « Qu'est ce qui a changé ? Enfin je veux dire, qu'est ce qui te donne envie d'essayer... Avec moi ? » Et tu finis par attirer Cal dans l'herbe avec toi pour t'asseoir, ce qui pousse Thétis à venir poser sa tête sur les cuisses de ta maîtresse sans doute pour une séance de caresses que tu vas observer avec attention. « Quand Colin va apprendre que j'ai approché un Opaloeil, il va me maudire... » Dis-tu avec un regard lointain soudain, imaginant sans mal la jalousie de ton meilleur ami.