Et bam, et bam, et bam || Edwrys

Pour la semaine prochaine, vous lirez les trois premiers chapitres de Salem, histoire et conflits - et vous préparerez un argumentaire critique de l'approche historique. dit-il d'une voix sonore, sachant que l'heure se terminerait en quelques secondes, et qu'il perdrait alors totalement la concentration de ses élèves. Mademoiselle Archeron, vous resterez un instant. Continua-t-il en entendant la lourde cloche de Poudlard sonner la fin de l'heure - et la fin de la matinée par le même temps. Quatre heures de cours donnés et il se sentait épuisé. Mais fier de lui.
Aucun élève n'avait essayé de le pendre par le pied, et ils avaient même fait preuve d'une attention réelle. Il faut dire qu'il était facile de garder l'attention des élèves quand il était question de guerre, de mort, de tragédie - et arriver à cette période de l'année, presque toutes les classes avaient droit à leur lot de révolte par le feu.
L'histoire de la magie n'était pas faite de platitude - et Emrys avait un amour réel pour les moments de révoltes. Il aimait comprendre comment l'histoire se mettait en marche par le drame.
Les élèves rangèrent rapidement leurs affaires, et il les observait. Il pouvait respirer - il lui semblait être resté en apnée tout le long du cours et depuis ce matin. Il n'était pas certain d'être parfaitement doué pour le job mais il sentait bien qu'il pourrait rapidement apprendre à l'être. Il s'assit sur le bureau en bois qui était le siens, et attendit qu'il sorte - réalisant qu'Edwige était restée, attendant de même que tout le monde soit sorti pour s'avancer vers lui.

A nouveau il se sentit en apnée. C'était différent, d'être assistant d'un prof et de pouvoir trouver toutes les excuses pour se cacher dans le bureau privatif durant les cours de septième année, et d'être dans la classe devant elle à devoir se concentrer pour ne pas penser à cet été - ne pas y penser, Em, jamais ! Il déglutit difficilement, se sentant soudainement extrêmement tendu.
Il devait se rappeler sa promesse à Cardan. A son meilleur ami. A son frère. Elle est tellement parfaite. Pensa-t-il quand elle se retrouva alors devant lui. Bam Bam Bam, le coeur battant et la promesse qui fout le camp. Être son professeur va être absolument terrible. Et parfait à la fois. Enfin une bonne raison de la voir aussi souvent qu'il le souhaite.

Il resta un moment silencieux, à juste la regarder comme s'il la voyait pour la première fois. Et quand il ouvrit la bouche, il réalisa qu'il n'était plus du tout en contrôle de son corps ou de ses pensés. Comment j'étais ? Demanda-t-il sans y réfléchir, et une fois les mots entre eux il réalisa comme c'était idiot. Idiot mais vital - il avait l'impression de faire n'importe quoi depuis le matin et il avait une confiance aveugle en Edwige. Elle serait parfaitement honnête avec lui. C'était pas... Enfin, je suis pas le prof parfait mais c'était bien non ? Enfin, c'était pas trop mauvais ?

C'est une première pour elle. Edwige n'a pris aucune note, et n'a pas suivi le cours. Elle était simplement surprise et choquée de se trouver face à Emrys, qui est maintenant leur professeur jusqu'au reste de l'année. Elle n'arrive certainement pas à y croire, alors que jusque-là, elle a toujours réussi à l'éviter. Bien évidemment elle a entendu qu'il était présent lors des cours de Piper Fawley, mais cela ne s'est jamais produit dans sa classe. Aussi, lorsqu'elle est entrée avec le reste de ses camarades, la Serpentard a cru ne jamais pouvoir avancer. Et pourtant il était bel et bien là devant elle, comme si de rien n'était. Et immédiatement, comme à chaque fois qu'elle le voit maintenant, Edwige repense au baiser qu'ils ont échangé le 31 août. Baiser dont il ne se souvient pas, alors que pour elle, c'est bel et bien ancré à jamais dans son esprit.

Lorsqu'elle entend son nom de famille, elle relève le regard vers lui avec des yeux ronds. Pourquoi veut-il la voir en fin de cours ? va-t-il remarqué qu'elle n'avait pris aucune note ? Elle commence à angoisser doucement, alors que le reste de ses camarades est en train de ranger ses affaires. Une de ses amies lui dit donc qu'elle se retrouve plus tard, et qu'elle lui passera ses notes ayant bien vu qu'elle avait l'esprit ailleurs. La Serpentard la remercie avec un sourire, avant d'attendre que chacun soit sorti pour pouvoir rejoindre le bureau de l'enseignant. Elle s'arrête à quelques pas de lui, mais pas assez pour ne pas sentir son parfum. Cette odeur elle ne l'associe qu'à lui, et si elle le pouvait, nul doute qu'elle en mettrait sur une de ses écharpes afin d'avoir l'impression d'être toujours dans ses bras. Mais cela n'est qu'un rêve, alors qu'il ne partage certainement pas les mêmes sentiments qu'elle à son égard. Aussi, elle tente de calmer les battements de son cœur qui tapent avec force, alors qu'elle n'a qu'une envie c'est de pouvoir goûter de nouveau ses lèvres. Mais elle sait parfaitement que cela est impossible, alors que ça devait certainement être un moment de faiblesse. Ou alors il a eu pitié d'elle, et c'est bien pour ça qu'il l'a embrassé. Tellement d'hypothèse sont possibles, mais aucune n'est plus réconfortante que l'autre.

Comme il n'a toujours pas pris la parole, Edwige tente de trouver une excuse à son comportement d'aujourd'hui. Peut-être pourrait-elle lui dire qu'elle a mal à la tête ? Cela justifierait peut-être pourquoi elle n'a pas pris ses notes. Mais elle compte bien lui dire que de toute manière une de ses amies va lui passer les siennes, et qu'elle sera parfaitement à jour pour le prochain cours. Mais lorsqu'il pose la question, Edwige garde la bouche fermée, ne sachant pas quoi répondre. Et là, quand il essaie de s'expliquer, Edwige ne sait absolument pas quoi répondre. Comment peut-elle lui dire si elle a apprécié ou non, alors qu'elle n'a absolument rien suivi ? Elle pourrait bien évidemment lui dire que son mouvement de lèvre lorsqu'il parle est parfait, mais ce n'est certainement pas ce qu'il souhaite entendre. Aussi, elle s'humidifie les lèvres, cherchant ses mots avant de prendre la parole. « Et bien pour une première, ce n'était certainement pas si mal. Après, il faut surtout te laisser le temps de prendre tes marques et tu verras que ça ira de mieux en mieux. » Elle fait une réponse bateau, mais c'est la seule chose qu'elle peut lui répondre vu qu'elle n'a pas été attentive. Mais elle compte bien se rattraper lors des prochains cours. « Je ne savais pas que tu allais être nommé pour remplacer le professeur Fawley. Cela n'est pas trop compliqué pour toi de redonner cours, alors que certains sont peut-être encore tes amis dans ta classe ? » Comme elle sûrement, alors qu'il doit la voir ainsi. Ou encore pire, serait peut-être qu'il la voit comme la petite sœur à protéger. Elle ne préfère donc même pas lui poser la question sur ce point, avant de reprendre la parole. « Tu restes bien donc jusqu'à la fin de l'année ? »

Il sentait le stress qui envahissait son être entier, alors que le silence s'étendait entre eux. Il ne savait pas comment réagir, se concentrant sur la jeune femme devant lui pour tenter de ne pas simplement partir en courant et en hurlant. Il regardait ses cheveux attachés en tresses serrées. Son regard tourné vers le siens. Et son regard à lui baissa naturellement vers ses lèvres. Une seconde.
Une seconde de trop. Il détourna les yeux, déglutit difficilement et se préparait à la congédier en s'excusant d'être aussi ridicule - parce que la seule chose qu'il avait envie de faire d'autre s'était se pencher vers elle pour l'embrasser comme il l'avait fait la dernière - tu n'as pas le droit d'y penser. Cardan ne te le pardonnerait jamais. Cardan ne lui pardonnerait déjà pas d'apprendre ce qu'il avait fait à sa petite soeur six mois avant. Il ne devait pas se permettre d'y penser. Y penser, c'était plongé dans les méandres de sentiments qu'il ne savait pas gérer. Qu'il ne pouvait pas contrôler. Qu'il n'avait pas envie de contrôler.

Finalement, alors qu'il était prêt à lui demander de partir, pour ne pas juste briser sa promesse - une fois encore - elle parla d'une voix douce. Et il réalisa qu'il n'avait pas entendu sa voix depuis des mois et qu'elle lui avait manqué. Et bien pour une première, ce n'était certainement pas si mal. Après, il faut surtout te laisser le temps de prendre tes marques et tu verras que ça ira de mieux en mieux. Il prit le compliment - et la critique - avec une moue amusée. Je prends ce pas mal comme un encouragement. Avisa-t-il en lui offrant un sourire heureux. Elle était Edwige, se rappela-t-il. Il la connaissait depuis toujours. Et depuis toujours il l'aimait. Tout du moins pas ainsi mais comme il aimait l'ensemble des membres de cette famille dysfonctionnelle qui était la sienne. Il se le répétait pour s'en convaincre, mais quand il posa le regard vers elle, il lui trouvait toutes les qualités qu'il aimait chez les filles. Pas qu'il collectionnait les filles. Tout du moins pas depuis des mois. Pas depuis. Stop. Je ne savais pas que tu allais être nommé pour remplacer le professeur Fawley. Cela n'est pas trop compliqué pour toi de redonner cours, alors que certains sont peut-être encore tes amis dans ta classe ? Il haussa les épaules, avisant la salle à présent vide. Pas plus difficile qu'être assistant, en réalité. Ce qui est différent c'est d'être seul aux commandes. Je n'ai personne pour me dire si je fais bien ou pas. Admit-il, et il n'avait pas assez confiance en lui pour penser qu'il s'en sortait parfaitement.

Tu restes bien donc jusqu'à la fin de l'année ? Il opina - Tout du moins tant que le professeur Fawley sera hospitalisée. Tant qu'elle sera dans le coma. Et d'y penser lui serra la gorge. Il adorait son mentor, il regrettait de ne pas pouvoir l'avoir à ses côtés encore. Il devait être en formation entre deux ans avant de devenir professeur ou chercheur. Le destin avait choisi pour lui finalement. On va donc se voir tous les jours à présent. Après des mois sans m'avoir dans les pattes, j'espère que ce changera ne sera pas trop dur à gérer pour toi ? demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie - mais en espérant malgré tout qu'elle acceptera facilement l'idée qu'ils puissent très justement se voir tous les jours. Lui en était ravi. Terrorisé mais ravi tout à la fois. Je promets de ne pas me montrer trop embarrassant.

Pourquoi fallait-il qu’il soit venu enseigner complètement à Poudlard ? Bien sûr, Edwige avait entendu qu’il était là en tant qu’assistant du professeur Fawley. Mais jamais il n’avait été présent en cours. Jusqu’à aujourd’hui. C’est bien pour ça qu’elle avait été incapable de se concentrer sur autre chose que sur le mouvement de ses lèvres. Alors quand Emrys lui demande de rester après les cours, Edwige attend patiemment, se demandant ce qu’elle a fait. Mais finalement, quand il prend la parole, la blonde est soulagée. Ce n’est pas pour la réprimander, bien au contraire. Il veut seulement savoir comment il était pendant son cours. Mais la Serpentard est incapable de lui répondre réellement. Comment le pourrait-elle, alors qu’elle n’a rien entendu ? Aussi, elle tente de faire une réponse bateau, pour qu’il pense sincèrement qu’elle a suivi son cours. Cela ne ferait pas bonne impression sinon. Hochant positivement la tête, Edwige ne peut s’empêcher de sourire. C’est un encouragement, même si elle va avoir du mal à le voir tous les jours. Elle pensait déjà souvent à ce baiser, mais là, ça va être encore pire ! Se mordillant les lèvres, Edwige finit par l’interroger. Elle se demande si ça ne va pas être compliqué pour lui de donner cours, alors que certains étudiants sont peut-être encore des amis à lui. Et puis elle … comment il la voit d’ailleurs ? Comme une amie ? Une petite sœur ? Non ça serait encore pire, sans nul doute. Edwige préfère donc ne pas savoir. Elle hausse les épaules. « C’est sûr. Mais au moins, tu peux choisir comment orienter ton cours. » Il peut être maître de son programme du début à la fin. Reprenant la parole, la Serpentard vient à l’interroger. Elle se demande s’il va rester jusqu’à la fin de l’année. Elle l’espère autant qu’elle le redoute. Ainsi elle pourra le voir mais de l’autre côté … le voir sans qu’il n’y ait plus, va la faire souffrir. « Je vois. » Et personne ne sait quand le professeur Fawley va sortir du coma. Peut-être jamais, en réalité. C’est douloureux pour tout le monde cette situation après tout, mais il faut aller de l’avant. Emrys reprend la parole, et Edwige sent son cœur qui s’accélère. Comment peut-il dire ça sur le ton de la rigolage ? Mais finalement, la blonde décide de jouer le jeu. Après tout, elle ne peut pas divulguer les sentiments qu’elle a pour lui. Il lui fait une promesse, ce qui la fait doucement rire. « Pourquoi ça serait dur à gérer pour moi ? Tu es mon prof c’est tout. » Mais ça va être dur de le voir uniquement ainsi. « Mais je suis ravie de pouvoir te voir tous les jours tu sais ? » C’est peut-être de trop ? Mais il est trop tard pour rattraper ces mots. Inspirant doucement, Edwige se doit de lui retourner la question. « Et ça ne va pas être gênant pour toi de me donner cours alors que je suis … la sœur de Cardan ? » Elle ne peut pas se résoudre à dire qu’elle est peut-être comme une sœur pour lui. C’est bien trop douloureux. Puis elle décide de partir sur un sujet bien moins bancale. « Lisha doit être contente de pouvoir te voir plus souvent. Tu vas loger ici ? »

C'était dangereux et agréable, d'être en présence d'Edwige dans la salle de cours, alors que personne d'autre n'était là. Il savait pas l'expliquer - ou alors il se le refusait - mais il sentait son battement de coeur accélérer et son épiderme devenir sensible. Elle était proche - pas autant qu'il l'aurait souhaité, pas autant que --- mais proche malgré tout, assez pour qu'il devine son parfum et qu'il devine la moindre micro-expression qui passait sur son visage.

Il réalisa qu'il connaissait Edwige par coeur, au-delà du fait de la connaitre depuis toujours. Il ne voyait plus rien en elle d'enfantin, plus rien de la gamine qui les suivait Cardan et lui dans leur folle aventure. Elle était une jeune femme - et son palpitant ne tiendrait sans doute pas le coup. Pourquoi ça serait dur à gérer pour moi ? Tu es mon prof c’est tout. Les paroles de l'élève sonnent comme une insulte et Emrys tâche de ne rien faire paraitre. Tu es mon prof c'est tout. C'est tout ?! Il était bien plus que cela - du moins l'espérait-il, mais il réalisa que c'était peut être une idée qu'il s'était forgé seul. Après tout, ils n'en n'avaient jamais discuté. Et discuter de quoi ? De votre bais--- de rien. Absolument rien. Mais avoue que je serai le plus séduisant de tes profs au moins ? Demanda-t-il sans réfléchir - réalisant sa connerie après coup (et son désire de connaitre la réponse de la jeune femme aussi).

Mais je suis ravie de pouvoir te voir tous les jours tu sais ? Cette fois il sourit avec plus de tendresse, touché au coeur par les paroles d'Edwige. Une bonne raison pour se donner autant que possible dans ce boulot et de profiter de pouvoir le conserver. Pour pouvoir la voir tous les jours. Je suis content de l'entendre. Il se retient de rajouter que le sentiment est partagé - marchant sur un fil délicat et fragile entre l'acceptable et son désir. Il le savait il ne devait surtout pas perdre le contrôle - et ce simple moment lui donnait à voir tout ce qu'il était incapable de contenir. Cette année allait être très difficile. Et passablement merveilleuse - puisqu'il pourrait voir Edwige tous les jours. Et Lisha. Aussi. Et ça ne va pas être gênant pour toi de me donner cours alors que je suis … la sœur de Cardan ? Il ouvre la bouche, pour se révolter contre cette désignation mais à la fois, que pourrait-il dire de mieux ? Ou au moins, quelque chose qui ne soit pas pire. Il ne voulait pas la vexer, il ne voulait pas trop en dire, il ne voulait pas juste dire un truc qui serait faux.

Il préféra alors une moue désobligé - un acte d'immaturité qui ne changeait pas avec les années. Il restait un éternel adolescent au fond de lui. Ce qui serait gênant c'est que je te raconte tout ce que je sais sur ton frère pour que tu puisse l'utiliser contre lui le moment venu, hm ? Proposa-t-il, comme s'il espérait par là passer outre la question de comment désigner efficacement Edwige ? Amie ? Copine ? Connaissance ? Erreur d'été ? Ou clairement pas une erreur - peut être que si - après tout il naissait en lui des instincts qu'il ne contrôlait plus. Se contrôler était nécessaire. Il devait vraiment bosser sur la question. Lisha doit être contente de pouvoir te voir plus souvent. Tu vas loger ici ? Il secoua les épaules, comme pour se défaire d'une charge qu'il ne portait pas vraiment. Pour le moment, ils m'ont proposé une chambre, dans la tour Est. Mais selon l'emploi du temps, je garderai peut être un pied à terre à Londres pour continuer mes recherches et finaliser ma formation. Parce que malgré tout... Et puis je ne suis professeur que par nécessité du Conseil des Purs. Je n'ai pas encore terminé ma formation officiellement. Et c'est peut être cela aussi qui était déconcertant pour lui. Je parle, je parle, mais je te retiens pas alors que tu es attendue au cours suivant au moins ? Ca ferait désordre pour ma première semaine...

C’est dur pour elle de faire comme si de rien n’était. Comme s’il était un enseignant parmi tant d’autres. Et ce n’est pas le fait qu’il soit le meilleur ami de son frère …. Faisant mine de réfléchir, même si Edwige ne devrait pas jouer à ce jeu-là, elle lui lance un petit clin d’œil. « Peut-être. » Non il est clairement le plus séduisant, et il n’a pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour ça. Mais il est hors de question que la Serpentard l’avoue à voix haute, alors que cela ferait gonfler son égo. Afin que tout cela ne paraisse pas trop étrange, Edwige reprend en annonçant la vérité. Mais elle se dit que c’est sûrement de trop … Elle espère donc qu’Emrys ne va pas relever, afin que cela ne les mette pas dans une situation étrange. La blonde se contente de sourire, même si elle aimerait lui demander si le sentiment est réciproque. Est-ce que lui aussi est content de la voir si souvent ? Ou peut-être qu’il s’en fiche. Par Merlin, cette histoire va la rendre folle ! Préférant donc changer de sujet, Edwige l’interroge. Elle n’arrive pas à trouver le bon terme pour se désigner, aussi, elle préfère parler de Cardan. Il ne manquerait plus qu’il lui dise qu’il la voit comme une petite sœur, pour l’achever. Et la réponse d’Emrys ne répond pas totalement à la question, mais cela attise la curiosité d’Edwige. Elle se redresse légèrement, avant de lui lancer un clin d’œil. « Ca par contre, ça m’intéresse grandement. » Surtout si c’est des informations qui peuvent être utilisées contre Cardan. Jamais méchamment, mais uniquement dans le but de le charrier. Reprenant la parole, Edwige vient à parler de Lisha. Elle doit être contente de pouvoir voir son frère bien plus souvent, même si elle doit le supporter en tant qu’enseignant. Et quand elle apprend qu’il va loger ici, même s’il va garder un pied à terre à Londres, le cœur de la Serpentard bat bien plus vite. Elle pourra donc même le croiser plus souvent qu’en cours, avec de la chance. Nul doute qu’elle va traîner régulièrement vers la Tour Est, dans l’espoir de le voir. « S’ils t’ont nommé, c’est qu’ils croient en toi. Et de ce que j’en ai vu, tu ne te débrouilles pas si mal. » Elle lui lance un clin d’œil, mais Edwige est sincère. Si le Conseil des Purs l’a nommé pour remplacer le professeur Fawley, c’est qu’ils pensent qu’il a les capacités pour le poste. Aussi, elle ne veut pas qu’il doute de lui. Il est doué, et il arrive à attirer l’attention, un très bon point d’ailleurs. Un rire s’échappe des lèvres d’Edwige, alors qu’elle secoue doucement la tête avant de le rassurer. « Non ne t’en fais pas. J’ai encore du temps et toi, tu as cours ? Pas que je te dérange, prof ! » Elle lui lance un clin d’œil. Puis elle pense à un détail, alors que c’est sa première semaine. Peut-être qu’elle ne devrait pas mais …. Edwige retire de son poignet un bracelet en perle qu’elle a et le dépose dans sa paume. « Tiens, pour te porter chance et te permettre de ne pas stresser. Ne me le perds pas, j’y tiens. »

Ca par contre, ça m’intéresse grandement. Lâchant un rire sonore, il sait pas se contenir, posant un bras autour des épaules de la jeune fille - oubliant un instant qu'il était un professeur, elle une élève et qu'il se trouvait des manières d'être et de faire plus acceptable. Faut dire qu'elle était Edwige, qu'il l'a connaissait depuis si longtemps qu'il oubliait ce que sa vie était avant. Elle était si précieuse à son existence qu'il ne savait pas être autrement qu'ainsi avec elle. Soufflant près de son oreille un secret qu'il avait pourtant promis de garder à son meilleur ami - mais de toute évidence les secrets sont inefficaces avec Edwige au centre : Tu sais que ton frère va vouloir me faire la peau hein ? Tu me protègeras ? dit-il avec un sourire en biais - comme une confidence qui se gardera entre eux, les liant d'une manière qui lui retourne l'estomac délicieusement.

Il se détourne, semble reprendre pied à la réalité, retrouver sa posture - comme c'est difficile d'être ce qu'il doit être auprès d'elle. Sans compter le fait de la connaitre depuis si longtemps, son palpitant n'hésite pas à exiger que la moindre seconde à ses côtés se fasse tendre. Impossible. Interdit. S’ils t’ont nommé, c’est qu’ils croient en toi. Et de ce que j’en ai vu, tu ne te débrouilles pas si mal. Il sourit, touché, ému dans sa chaire - être professeur c'est une chance qu'il pensait pas embrasser si tôt. Il l'est que par remplacement, mais c'est un poste qui le tient depuis si longtemps qu'il s'est jamais imaginé autrement. Alors il espère être à la hauteur - et bien que des parts de lui pensent le contraire, il semble qu'il soit pas si mal parti tout compte fait. Non ne t’en fais pas. J’ai encore du temps et toi, tu as cours ? Pas que je te dérange, prof ! Tu me connais, j'ai tout préparé par avance, et mon prochain cours commence par avant vingt minutes. d'autant que l'avoir pas loin ça lui évite de penser. Donc d'angoisser. Et de se croire pas assez bon.

Puis elle fait une chose impensable, qui le laisse bouche-bée. Bougeant plus quand elle fait glisser un bracelet de son poignet jusqu'à sa paume de main. Tiens, pour te porter chance et te permettre de ne pas stresser. Ne me le perds pas, j’y tiens. Tu refermes ta main sur le bracelet et sourit. J'en prendrais grand soin, c'est promis. Dit-il en se tournant vers elle une fois encore, le coeur qui frappe durement et son esprit qui divague vers sa bouche - interdit . Et si jamais je suis toujours là dans un mois, je te devrais un verre pour te remercier de la chance que tu me portes, t'en dis quoi ? Bien qu'il faudra sans doute être discret parce que maintenant je suis professeur et que t'es une élève. La nécessité de le dire à haute voix le traverse - comme pour rendre la chose plus tangible et importante encore.

Si elle peut avoir des informations sur son frère, encore plus sur les bêtises qu’il a pu faire lorsqu’il était encore étudiant, cela l’intéresse grandement. Au moins, elle pourra charrier Cardan et ça, ça n’a pas de prix. Ils ont toujours été très proches aussi, lorsqu’elle peut l’embêter, Edwige ne s’en prive pas. Et l’inverse est tout aussi vrai. Le bras d’Emrys se glisse sur ses épaules et une douce chaleur se glisse autour de son cœur. Elle apprécie plus que de raison ce contact, alors qu’un sourire sincère se dessine sur ses lèvres. Et lorsque son souffle vient chatouiller son oreille, la Serpentard ne peut s’empêcher de rire. « Promis, je te protégerai. Maintenant, il faut que tu me racontes. » Mais bien trop vite à son goût, Emrys s’éloigne, reprenant sa posture d’enseignant. Elle meurt d’envie de lui demander s’il se souvient de leur baiser, mais elle préfère se taire. Edwige ne veut pas souffrir alors qu’il lui avouera une nouvelle fois ne pas se souvenir de leur baiser, lors de son dernier anniversaire.

Se montrant honnête, Edwige trouve qu’il a toute sa place ici. Après tout, il était l’assistant du professeur Fawley. Il est donc le mieux placé pour reprendre où elle s’est arrêtée. Inspirant doucement, la Serpentard ne veut pas le retarder non plus. Et pour cause, cela lui donnerait une mauvaise image alors qu’il s’agit là de ses premiers cours. « Toujours aussi prévoyant. » Elle lui lance un clin d’œil complice, elle vient à penser à un détail. Elle peut comprendre qu’il est stressé. Aussi, même si elle ne devrait pas, Edwige vient à retirer un de ses bracelets avant de le glisser dans la paume de l’enseignant. Un sourire étire les lèvres de la blonde, alors qu’elle ne doute pas qu’il va en prendre soin. Et elle ne ment pas en disant qu’elle tient à son bracelet. Son corps tressaille alors qu’Emrys vient à rappeler la terrible mais lourde vérité. Cela est tellement étrange, alors qu’elle le connaît depuis tellement d’années maintenant. Et pourtant, à leur actuelle et ce pour le reste de l’année, Emrys est une figure d’autorité pour elle. Inspirant doucement, elle lui lance un clin d’œil complice, ne voulant pas se concentrer sur ses lèvres. « Alors prépare tes gallions, car dans un mois, tu me payeras un verre. Je ne doute pas que tu seras encore là. » Parce qu’il est talentueux et que c’est quelqu’un d’appliqué. Il fera certainement fureur dans ce domaine. Mais au même instant, Edwige entend frapper à la porte. Retour à la réalité. Une élève de Serdaigle veut voir l’enseignant. Aussi, Edwige lui lance un sourire, avant de prendre un ton professionnel. « Je vais donc vous laisser professeur Selwyn. Je viendrais vous rendre ce devoir dans un mois. Passez une bonne journée. » Et sans un mot, Edwige tourne les talons afin de sortir de la salle de classe, non sans lui avoir jeté un dernier regard.