Joyce ~ Etre une jeune fille parfaite

Première fille de la famille Dolwin, je fais le bonheur des deux jeunes parents. Petite princesse de la maison, je suis pourtant rejoins deux ans plus tard par Ilianna. Mais pour elle, les choses sont différentes. Si je reçois tout l’amour de mes parents, je remarque qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas correctement quand cela la concerne. Pourtant, moi j’aimerais jouer avec elle, lui faire des câlins, mais ma mère m’en empêche sans cesse, me disant que je ne peux m’approcher d’elle, qu’il faut la laisser seule. Je ne comprends pas, mais je finis par laisser tomber avec le temps, écoutant mes parents qui me disent de ne pas m’approcher, que c’est un monstre. J’écoute et je finis par découvrir par hasard, derrière une porte mal fermée, qu’elle est une demi-vampire, un monstre qui n’était pas désiré. Cela me fait mal au cœur car Ilianna n’a rien d’un monstre, bien au contraire, mais parce qu’il faut jouer le rôle de la petite fille parfaite, je ris quand on la met au grenier, faisant semblant d’être heureuse de récupérer sa chambre. Mais au fond, je ne le suis pas. L’impression d’être la demi-sœur dans le conte de Cendrillon des moldus et qu’elle est cette princesse mal aimée, alors que ce n’est pas le cas.

Le temps passe et je reçois ma lettre pour rejoindre Poudlard. Choixpeau faisant le choix de me mettre à Serpentard. La délivrance. Ou pas. Pression mise sur les épaules par les parents qui veulent me voir réussir, devant atteindre le haut du classement afin de pouvoir faire un bon métier par la suite qui honorera le nom de famille Dolwin que mon père tient en estime, lui qui a un bon poste au ministère de la magie. Il faut réussir, il faut être la meilleure. Les coups de pression sont durs, et les coups tout court aussi. Si je reçois de mauvaises notes, mon père n’hésite pas à me punir, me donnant quelques coups pour me faire comprendre. Alors je les subis, criant et pleurant en silence pour ne pas qu’Ilianna les entende. Le sourire revient sur mes lèvres, mais dans le fond, je sens que je me brise petit à petit.

Ilianna finit par rejoindre l’école et mes parents me disent de lui mener la vie dure afin qu’elle quitte le domicile un jour. Et j’obéis, bêtement. Ou alors je sais ce qui m’attend en retour et au fond, j’apprécie faire la fierté de mes parents, même si ce n’est qu’une image pour montrer que nous sommes une belle et heureuse famille. Alors je lui fais des coups bas, n’étant pas tendre avec elle, mais je n’apprécie pas. Je la surveille toujours, faisant attention à ce qu’il ne lui arrive rien. Mais avec le temps, une certaine jalousie s’est créée envers elle. Certes, elle n’était pas forcément bien traitée à la maison, mais elle n’avait pas cette pression sur les épaules qu’on m’ajoute sans cesse. Non, elle pouvait être plus libre dans ce qu’elle faisait. Cette jalousie s’est agrandie avec le temps, tout comme la peur de me retrouver seule. Ce sentiment qu’on me rejette, que mes parents me délaissent parce qu’ils ne sont pas assez fiers de moi, tout comme ils agissent avec Ilianna. Alors, même si parfois les amitiés sont fausses, elles sont présentes pour ne pas être seule.

Je finis par rejoindre l’équipe de Quidditch de Serpentard en tant qu’attrapeuse. J’ai toujours adoré les cours de vol, ayant la sensation de liberté le temps de quelques instants alors ça a été un plaisir de rejoindre l’équipe. Je prenais beaucoup de plaisir à être dans cette équipe, voulant devenir professionnelle par la suite, mais j’ai fini par la quitter deux ans plus tard car mes notes n’étaient plus assez bonnes et ça a été ma punition par mon père, devoir quitter l’équipe, sport qu’il n’apprécie pas et ne souhaite donc pas que j’y fasse carrière.

C’est alors que je le rencontre lui. Dayron. Bel homme, gentil garçon de bonne famille qui plaît aux yeux des parents, il est aussi celui qui m’ouvre la porte des enfers. La pression se fait plus lourde sur les épaules et je craque, trop souvent. Il me fait alors découvrir différentes drogues ainsi que l’alcool et j’ai l’impression de renaître. D’être moi réellement. De ne pas jouer ce rôle de petite fille parfaite mais de montrer aussi mes faiblesses, mon vrai moi. De pouvoir exister que pour moi. Et je tombe dedans à corps perdu dans ses ténèbres qui m’attirent le soir alors que mes cauchemars m’appellent et ne me font pas dormir. Chose qui n’était que passagère, devient vite une addiction, ayant besoin d’une dose plus régulièrement. Pourtant la peur d’en être beaucoup trop accroc est réelle mais la sensation fait que je reviens toujours.

Poudlard se termine et je deviens apprentie à la rentrée. Cela ne me plaît guère, voulant devenir joueuse de Quidditch professionnelle, mais je sais que mon père n’est pas pour et a fait en sorte que je devienne apprentie à Poudlard afin que je fasse un métier qui permet de garder une bonne réputation pour la famille. Cela me permet d’avoir toujours un œil sur Ilianna, même si la jalousie est toujours présente envers elle. La solitude me ronge toujours dans mon appartement le soir, que je n’y suis quasiment pas, préférant errer dans les rues ou rejoindre les autres pour me shooter ou me glisser dans les draps d’un inconnu. Je suis toujours avec Dayron bien sûr, et je sais aussi qu’il préfère aller voir ailleurs. Mais je n’ose le quitter car je ne veux pas me retrouver seule. Alors je me laisse traîner, entrant dans une routine dont je n’arrive pas à me défaire pour l’instant, mais qui sait, les choses changeront peut-être un jour.