Inner gold || Sevily

Tu regardes la table, te demandant si tu as pensé à tout. La bouilloire siffle, te faisant sursauter, et tu réalises comme tu es tendue. Le stress s'est fait un passage dans tes veines et te met en tension. Tu ne regrettes pas, cependant, parce qu'il te semble que cela doit avoir lieu. Tu y tiens, y réfléchissant depuis des jours sans pouvoir l'empêcher. Les fêtes de fin d'année te donnent envie de faire table-rase, de repenser l'avenir différemment, de construire quelque chose de nouveau, de revenir sur ce qui t'a fait souffrir pour guérir. Et parmi les regrets que tu portes se tient Severus Rogue. Ton meilleur ami. Ton premier ami.
Tu souris, versant l'eau chaude dans une bouilloire avant d'y glisser une fleur violette qui s'ouvrit à mesure qu'elle diffusait son parfum dans l'eau. Coup d'oeil à l'horloge qui allait sonner 16h. Il allait arriver - l'excitation et la peur se firent une place de choix dans ton ventre, mais tu n'en démordais pas.

Tu avais envoyé une lettre à Severus le matin de Noël. Incapable de ne pas le faire, simplement, inspirée par la neige qui tombait sur les toits de Godric's Hollow et par la douceur environnante. Tu avais passé les fêtes avec tes amies proches - et Mary, Marlène, Dorcas, Hestia et Emmeline avaient mis les petits plats dans les grands. L'occasion d'oublier tout ce qui tourner à l'envers pour simplement être entre vous. Tu avais passé un bon moment, mais ton meilleur ami continuait à être un manque dans ton existence et tu voulais savoir - malgré tout - si quelque chose était encore possible.

Mon Cher Severus,
Les fêtes de Noël ont une saveur amère depuis que nous ne partageons plus un chocolat chaud au coin du feu en lisant les contes de Beddle le Barbe. Je ne peux m'empêcher de penser à toi. Depuis notre dernière rencontre, je ne cesse d'y penser et il me semble évident que la vie sans toi n'a pas la même saveur.
Tu me manques, simplement. La neige est tombée, tout est magique, mais nostalgique. Et comme je suis attachée aux petites choses du passé, permets-moi de t'inviter à prendre le goûter, le 27 décembre, si tu es libre évidemment. Au [...]

La lettre s'était terminée par la nouvelle adresse - la maison des Potter à Godric's Hollow. Tu n'avais rien dit à Severus sur ta grossesse, ou sur la fin de ta relation avec James. Mais tu espérais pouvoir le faire. Ouvrir la voie à une possible relation entre ton enfant et Severus, qu'il découvre l'homme fantastique que tu as tant aimé. Que tu aimes encore, malgré tout.

Quand tu entendis la sonnerie de la maison retentir tu te décidais - allant jusqu'à la porte tu l'ouvris sans une seconde d'hésitation, afin d'accueillir Severus chez toi - et il t'était toujours étrange de le penser en ces termes. Bienvenue à Godric's Hollow, Severus. Je suis contente que tu sois venue. Dis-tu pour l'accueillir, t'effaçant de l'entrée pour qu'il puisse entrer et découvrir la table, les décorations, le sapin, et le cadeau que tu avais emballé pour lui dans un papier aux couleurs de Serpentard.
 

Tu es anxieux. Pire que ça même. Cela fait bien longtemps que tu ne t’es pas retrouvé dans un tel état. Tes mains tremblent. Ton souffle est erratique. Tu ne cesses de regarder ta tenue. Comment dois-tu t’habiller ? Tu n’en sais strictement rien ! Dois-tu mettre quelque chose de conventionnel ? De simple ? De décontracté ? Tu n’en sais rien. Et ça t’agace ! T’as pas dormi de la nuit, alors que tu as cherché si tu n’avais pas un autre cadeau à acheter à Lily. Tu ne voulais pas arriver les mains vides. Mais tellement d’années sont passées … Est-ce que ça va lui plaire ? Peut-être qu’elle ne va pas aimer ! Inspirant, tu te tournes vers l’heure. Tu as encore dix minutes avant d’y aller. Sinon, tu vas être en retard, chose que tu refuses.

Finalement, ton choix se porte sur une chemise noire, un pantalon de la même couleur, tout comme tes chaussures. Tu ne mets pas de cravate ou de nœud papillon. Tu as peur que ça fasse de trop, alors que tu n’oublies pas que vous avez été amis. Enfin … Peut-être qu’il y a des choses encore à sauver. Peut-être qu’avec le temps, vous pourrez reconstruire un semblant de relation. Inspirant, tu attrapes le petit paquet que tu as emballé. Le papier cadeau n’est pas parfait, alors que tu n’es pas doué pour ça. Mais tu te dis que Lily ne va pas t’en tenir rigueur. Après tout, il va être déchiré non ?
Passant une main dans tes cheveux, il est donc temps de te mettre en route. Manteau long et noir sur les épaules et te voilà prêt à partir. Tu vérifies l’adresse, avant de prendre ce chemin.

Une fois devant la porte, tu hésites. Est-ce qu’elle ne t’a pas invité par force ? Pour se moquer ? Pour te dire que finalement, te parler de nouveau était la pire des idées ? Finalement, avant de te dégonfler et fuir, tu appuies sur la sonnette. Et tu sens ton cœur qui bat la chamade au sein de ta cage thoracique. Quand Lily vient t’ouvrir, tu te forces à sourire, même si c’est léger. Elle sait que ce n’est pas dans tes habitudes. Tu entres, avant de la saluer. « Bonjour Lily, merci pour l’invitation. » Tu la suis à l’intérieur. Tu observes discrètement, sans te montrer trop intrusif. C’est chez elle après tout. Tu avances doucement, défaisant les boutons de ton manteau. Puis tu attrapes le petit paquet que tu as glissé dans ta poche. Et tu le tends vers ton ancienne meilleure amie. « Tiens je … J’espère que ça te plaira. » Tu passes une main nerveuse dans ses cheveux. C’est un petit bracelet, avec plusieurs breloques qui pendent dont un livre où tu as fait gravé le titre des contes de Beddle le Barbe, une petit biche, mais également le blason des Gryffondor, qui était sa maison.
 

C'était ton meilleur ami. Tu te le répètes depuis le matin, essayant de te convaincre que tout ce qui avait pu advenir entre vous n'était rien comparé à cela. Il est ton meilleur ami, le plus ancien et le plus précieux de tous. Severus te connaissait mieux que Remus. Mieux que James. Il te connait depuis plus longtemps, il sait comme tu as souffert des moqueries de ta soeur et de la peur dans le regard de tes parents. Il t'a appris que tu avais une place dans le monde magique et il t'y a accueilli en t'apprenant à faire fleurir les champs et à jouer avec les ombres. Vous étiez des enfants. Mais est-ce que cela devait être différent aujourd'hui ?
La guerre vous avait séparé, de même que les mauvaises décisions. Mais tout le monde avait droit à l'erreur. Tout le monde avait droit de se tromper. Devais-tu condamner Severus à jamais pour cela, oubliant tout ce qu'il avait fait pour te rendre heureuse jadis ? Oubliant les sentiments qui sont les tiens en sa présence ?
Tu l'aimais après tout, tu l'aimerais toujours.

Il sonna à ta porte et tu l'ouvris pour le découvrir. Le coeur battant, le sourire aux lèvres et le siens était plus discret mais présent alors tu le devinais : il était heureux de te voir, heureux d'être invité, heureux de se tenir sur le pallier de ta vie et de te voir lui ouvrir la porte. « Bonjour Lily, merci pour l’invitation. » Il rentre chez toi, et tu fermes la porte derrière lui pour garder la chaleur de ton salon loin de l'hiver qui frappe dehors. Le froid une fois loin, tu le suis dans sa découverte de ton intérieur, et tu espères qu'il aime. Tu vis avec Mary - alors il y a des touches d'elle deci-delà. Des photographies, une arme ou deux de chasseurs, des bouteilles pour décorer le lieux (vides comme tu n'as pas le droit à l'alcool et qu'elle tient à les tenir loin de chez vous). « Tiens je … J’espère que ça te plaira. » Tu regardes le petit paquet mal empaqueté et souris. Touchée - "Je t'ai pris quelque chose à toi aussi." Dis-tu en montrant le sapin et le paquet aux couleurs vertes qui s'y trouvent. "On les ouvre maintenant si tu veux ? Après je pourrais t'offrir un chocolat chaud ? Ou autre chose si tu préfères." Proposes-tu avant de l'enjoindre à s'assoir au salon - une fois son cadeau récupéré. Tu oses pas le regarder quand il le découvre, parce qu'il porte une symbolique qu'il saisira tu l'espères. Tu sais qu'il est de coutume chez les sorciers de choisir un parrain pour un enfant à naitre. Tu sais que Sirius est censé être le parrain de ton premier enfant - mais James t'a quitté et pour ta part tu veux retrouver la famille que tu as perdu il y a longtemps : Severus. Tu sais pas encore ce qu'il va advenir de vous, mais tu es sûre d'une chose : tu espères qu'il acceptera d'être proche de toi à nouveau et que les trahisons et les douleurs sont derrières vous.

Alors dans le paquet se trouve une montre. Il est de coutume pour les sorciers d'en recevoir une pour les moments importants de la vie : passage à l'âge adulte, mariage, naissance... Alors tu l'as choisi plutôt sobre, noire et grise, les heures en anciens romains. Pour ta part, tu découvres un petit bracelet marqué de plusieurs pendentifs joliment gravés. "C'est magnifique." Murmures-tu en découvrant les détails du bijoux qui te plait vraiment - tu en portes peu, mais tous tes bijoux sont importants pour toi. A ton cou une chaine avec un pendentif de trêfle à cinq feuilles offerts par tes amies. A ton doigt, une bague que James t'avait offert pour votre premier rendez-vous. Et bientôt, Severus et son bracelet à ton poignet. "Tu peux ?" demandas-tu en t'approchant pour qu'il t'accroche le bijou. "Tu m'avais dit que les sorciers recevaient une montre pour les moments importants de leur vie. Et je... Je sais qu'on n'est plus très proches, mais j'espère que cela va changer, et que tu... Enfin je... Vis un moment important, et je voudrais que tu sois présent." Expliques-tu, posant instinctivement une main sur ton ventre arrondi - que l'on devine à peine sous la robe ample que tu as choisi de porter.


 

Quand tu arrives devant chez Lily, tu sens ton cœur qui bat la chamade. Mais surtout par peur, alors que tu ne sais pas ce que ça va donner. Tu es anxieux, alors que tu sais que si votre situation est ainsi, c’est bel et bien ta faute. Est-ce qu’un jour, tu réussiras à te faire pardonner ? Tu n’en sais rien. Mais ce n’est guère le moment de te poser ce genre de question, alors que tu viens à frapper. Entrant dans la maison, tu la salues poliment. Tu tentes de regarder le plus discrètement possible l’endroit où elle vit, alors que tu ne veux pas paraître malpoli. Mais dans le fond, tu désires comprendre tout ce que tu as pu manquer dans sa vie, voir l’endroit où elle vit. Tu reconnais les touches de Lily par endroit, mais il y a quelque chose en plus. Peut-être qu’elle vit avec James encore ? Pourvu qu’il ne soit pas là ! Non clairement, l’idée même de devoir t’asseoir à la même table que lui te donne envie de vomir ! Mais tu ne montres rien, préférant tendre le petit paquet à ton ancienne meilleure amie. Elle va peut-être le mettre au feu, mais tu as pris le temps d’économiser et surtout, de choisir les breloques pour elle. Dans le fond, tu espères que Lily sera touchée par cette petite attention. « Oui d’accord. » Cela ne te dérange pas d’ouvrir les cadeaux dès à présent.

Le cadeau dans les mains, tu t’installes sur le canapé, sur le bord, comme si t’étais prêt à t’enfuir. Signe clairement que tu n’es pas serein. La regardant ouvrir le petit paquet, un peu mal emballé car tu n’es pas si doué, tu souris doucement en voyant que ça lui plaît. Elle n’a pas l’air de faire semblant, mais qui sait … Cela fait longtemps que vous n’avez pas passé un moment ensemble, elle pourrait donc jouer la comédie sans que tu ne t’en rendes compte. Le temps qu’elle regarde les breloques, tu viens à ouvrir le tien. Et tu restes surpris devant la montre qui repose à l’intérieur de la boîte. Reposant le paquet à côté de toi sur le canapé, tu hoches la tête positivement. « Bien sûr. » Tu tends les doigts vers le fermoir, afin de pouvoir lui accrocher le bracelet. Est-ce qu’elle va le porter au quotidien ? Ou est-ce que c’est juste pour ne pas te blesser ? Tu n’en sais rien et tu ne veux pas savoir en réalité. Tu n’es pas du genre à montrer tes sentiments, encore moins lorsque cela peut te blesser.
Tu es étonné qu’elle se souvienne de ça. Mais en effet, c’est le cas. Hochant la tête, tu finis par froncer les sourcils. Et soudain, une peur effroyable t’enserre le cœur. « Lils, tu es malade ? » Tu as utilisé son surnom sans le vouloir, ne faisant pas attention au détail. Mais tu ne vois que ça, alors que ton cerveau semble engourdi et que tu n’arrives pas à réfléchir à autre chose. Tu la détailles même, mais tu ne vois pas un signe qu’elle puisse être malade. Alors même si tu n’aimes pas les contacts, avec Lily, ça a toujours été différent … Aussi, tu attrapes ses mains dans les tiennes, levant un regard presque suppliant mais inquiet, dans le sien. « Tu peux tout me dire, tu sais. Mais si tu as des visites médicales à faire, et que … que tu veux que je sois là, je viendrais. Je te le promets. »

 

Elle regardait le bracelet à son poignet et sourit. C'était peut être idiot, c'était peut être trop tôt, mais qu'importe : elle était contente de voir que Severus avait prit le temps de lui choisir un cadeau, de lui montrer qu'il se souvenait de leur amitié et qu'il y tenait encore. Elle avait encore des traumatismes de la guerre, des peurs inexpliquées, et elle était incapable de vivre seule - elle avait besoin de bruit, de présence, de chaleur humaine. Elle était marquée à vie, mais cela ne signifiait pas qu'elle devait laisser cette inquiétude la tenir loin des gens qui comptaient pour elle. Et Severus comptait - cela avait toujours été le cas et dans son fort intérieur elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle le voulait dans sa vie, et personne ne pourrait plus l'en empêcher.
Elle ne vivait plus avec James, Remus et Sirius. Elle n'était plus sous l'influence de ceux qui avaient fini par lui faire mal aussi. De toute évidence, l'amour allait de paire avec ce pouvoir de faire souffrir. Elle l'acceptait à mesure du temps - et elle acceptait le fait que la souffrance n'était parfois que le résultat des erreurs de chacun. Severus avait sans doute ses raisons - cela ne signifiait pas qu'il ne regrettait pas. Lils, tu es malade ? Elle sursauta, revint au moment présent et se tourna vers lui avec un air plus perplexe. Elle ouvrit la bouche mais avant qu'elle ne puisse répondre il prit ses mains dans les siennes et les serra avec une urgence et une émotion qui lui serra la gorge. Tu peux tout me dire, tu sais. Mais si tu as des visites médicales à faire, et que … que tu veux que je sois là, je viendrais. Je te le promets. Elle secoua la tête, garda une main dans celle de Severus et utilisa l'autre pour caresser sa joue - c'était habituel chez eux. Avant.

Elle était tactile, elle était douce. Elle l'avait toujours été - bien qu'à Poudlard, à cause des remarques et des insultes des autres élèves elle s'était renfermée sur elle-même. Mais avec ses proches, avec ses amis, cette famille qu'elle s'était choisie, elle ne pouvait pas l'empêcher. Elle les touchait, les embrassait, leur souriait. Et Severus faisait toujours parti de ces privilégiés. Je ne suis pas malade. Pas vraiment. Pas du tout. Elle grimaçait, réalisant qu'elle ne disait rien qui pourrait le rassurer. Sevy, promets moi de ne pas surréagir, d'accord ? Dit-elle quand même, parce qu'elle ne supporterait pas que ses émotions prennent le dessus sur ce qu'elle voulait lui demander - de faire parti de sa vie à nouveau, de faire parti de la vie de son enfant. Je suis enceinte. Avoua-t-elle finalement, les mots berçant son palpitant - à elle s'y faisait, s'habituer à cet état de fait, et après les quelques dernières disputes et règlement de compte, elle trouvait même cela plus exaltant. Elle n'avait pas eu un bon départ en tant que future mère - mais elle était convaincue qu'elle deviendrait bientôt meilleure. Et je veux pas... Je veux pas d'un avenir où je deviendrais mère et où tu ne ferais pas parti de ma vie.
 

T’es surpris qu’elle se souvienne d’une telle histoire, alors que vous n’étiez que des enfants. Mais comme quoi, tout n’est peut-être pas perdu entre vous ? Tu veux y croire. Malheureusement, face à son explication, tu sens la peur qui te tord les entrailles. Ton instinct te dit que c’est grave. Qu’elle est malade. Que tu vas la perdre. Définitivement. Et tu ne peux pas t’y résoudre. Peu importe, tu trouveras une solution. Ton esprit est déjà en train de réfléchir au pire, alors que tu cherches même des potions les plus rares, alors que tu ne sais pas encore de quoi elle souffre. Mais Lily, c’est ton âme jumelle dans un certain sens. Elle est celle qui a toujours eu le plus d’importance pour toi.

Alors même si tu ne sais pas si tu as le droit, tu viens à attraper sa main. Et tu t’inquiètes, mais tu seras là. Toujours tu seras là pour elle, même si elle te laisse une miette de place. La seconde main de ton ancienne meilleure amie se pose sur ta joue. Et tu fermes les yeux pour profiter de ce contact, de cette ancienne marque d’affection qui a existé entre vous. Quand Lily répond enfin, après ce qui semble être une éternité, tu soupires. Tu ne t’étais pas rendu compte que tu avais retenu autant ton souffle. Et pourtant, t’as l’impression d’être libéré d’un poids. Mais ton soulagement est de courte durée. Si elle dit ça … C’est que ça ne va pas te plaire. Et là … LA ! Enceinte. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Toutes les questions tournent dans ton esprit, alors que tu écarquilles les yeux. Avalant difficilement ta salive, tu entends la fin de sa demande. Tu es soulagé et en même temps … Tu as si peur. Si peur bordel. Tu baisses les yeux, ne lâchant toujours pas sa main, avant de tenter de choisir avec soin tes mots. « Je suppose qu’il est de Potter c’est ça ? Tu vas m’annoncer ensuite que tu vas te marier avec lui c’est ça ? » Ce scroutt à pétard de Potter. A cause de lui, en partie, que tu as perdu Lily. Aussi à cause de tes actes. Inspirant doucement, tu n’arrives toujours pas à la regarder. Tu ne sais pas quoi penser de tout ça. « Je … Lils … » Tu serres ses doigts avec force, même si tu n’arrives toujours pas à la regarder. Tu ne sais même pas si tu as le droit de l’appeler ainsi encore. Mais là, c’est trop pour toi … « Je ne le mérite pas … Pas après tout … Pas après le mal que je t’ai fait. » Ta vois se brise, alors que tu as l’impression d’étouffer. Une larme roule sur ta joue, alors que tes yeux sont toujours rivés sur le sol. « J’ai merdé Lils … Je t’ai fait souffrir. Et je … cet enfant, il va être aussi beau et pur que toi et … je ne veux pas le ternir par mes conneries. Par la personne pourrie que je suis … J’aimerai vraiment mais … Je peux pas. » Tu n’en as pas le droit, alors que les larmes inondent maintenant tes joues. Les remords t’enserrent le cœur et tu aimerais pouvoir ne plus souffrir de tout ce que tu as fait.

 

Elle laisse entre eux les mots qui semblent comme suspendus. Elle devine son choc, le silence s'éternisant alors que son corps entier se tend d'émotions. Inspirant profondément, elle espère être capable de le contenir, de retenir le choc et la rage qui risqueraient de l'envahir - parce qu'elle sait que ce n'est pas lui exactement qui s'expriment, ce sont ces émotions qui le dévorent de l'intérieur. Elle avait mis du temps à le comprendre, mais à présent elle voulait être prête à lui faire face et à lui rappeler qui il était vraiment. Je suppose qu’il est de Potter c’est ça ? Tu vas m’annoncer ensuite que tu vas te marier avec lui c’est ça ? Grognant, il refuse de la regarder, et heurtée par ses paroles elle ouvre la bouche sans trouver de quoi répondre qui ne soit pas simplement insultant.
Mais elle n'était pas là pour le blesser. Elle ne l'avait pas fait venir pour l'insulter ou pour se vexer de ses paroles. Elle supposait que c'était attendu - et si elle n'était pas si blessée d'avoir vu son avenir avec James détruit à néant, elle réagirait sans doute différemment. Elle souffle simplement, croise les bras sur sa poitrine et préfère attendre. Elle se refusait à réagir sous le coup de l'émotions. Elle voulait agir avec intelligence et patience - elle voulait être réfléchie et adulte. Elle supposait que c'était ce qu'elle devait être maintenant qu'elle serait maman dans quelques mois.

Et c'était flippant - sans doute l'aventure la plus terrifiante qu'elle aurait à vivre. Et elle se refusait de le vivre sans Severus. Elle gardait à l'esprit cette idée - lui offrit un regard tendre quand il utilisa un ancien surnom avec naturel. Elle supposait qu'il y avait des choses à sauver entre eux, et elle en était rassurée. Elle pouvait y croire, simplement. Je ne le mérite pas … Pas après tout … Pas après le mal que je t’ai fait. Fronçant les sourcils, elle l'observait. Ils avaient vécu des choses atroces - la guerre leur avait pris plus qu'ils n'étaient capables de perdre. Mais ils se trouvaient toujours là, vivants et capables de se parler. Alors elle voulait croire qu'il n'était pas si différent de l'enfant qui lui avait ouvert la porte du monde magique. J’ai merdé Lils … Je t’ai fait souffrir. Et je … cet enfant, il va être aussi beau et pur que toi et … je ne veux pas le ternir par mes conneries. Par la personne pourrie que je suis … J’aimerai vraiment mais … Je peux pas. Je n'ai pas non plus été absolument parfaite, Sevy. Elle utilisa le surnom aussi - comme pour lui tendre la main une fois encore. Elle soupira lourdement, laissant ses émotions sous contrôle - mais voir les larmes de Severus tomber sur ses joues lui donnait envie de pleurer aussi.

Elle sentit ses larmes se former et les ramassa avec ses mains. Si tu pleures, je vais pleurer aussi et avec la grossesse je vais plus être capable de parler. Annonça-t-elle avec un rire dans la voix pour ne pas montrer comme elle était touchée. Elle se retint autant que possible mais finalement, elle vint l'envelopper de ses bras. Elle l'entoura, le serra contre elle et finalement laissa ses larmes couler aussi. Elle pleura, silencieusement, tenant son meilleur ami - refusant de dire ou penser ancien - dans ses bras. Quand elle sentit qu'elle reprenait un peu contenance, elle se recula et reprit sa place. Je ne vais pas me marier avec James. Je vais sans doute élever cet enfant avec lui, comme la majorité des couples séparés, mais lui et moi... Il n'y a plus de lui et moi autrement. Expliqua-t-elle. Mais je... Tu n'es pas là pour parler de lui. Sevy tu es mon meilleur ami, tu m'as ouvert les portes du monde magique et tu m'as appris à être fière d'être une sorcière. Tu as été généreux, tendre, patient et empathique comme personne d'autre ne l'a été avec moi depuis. Je sais que tu es quelqu'un de bien. Evidemment qu'elle le savait - elle réalisait qu'elle n'avait jamais perdu foi en lui. Moi je crois en toi. Tu as été la personne la plus importante dans ma vie pendant si longtemps... je veux te savoir prêt de mon bébé... Si tu le veux, évidemment.