Deux êtres peuvent-ils vraiment être destinés à être ensemble ? Fais l’un pour l’autre ? Des âmes-sœurs ? Ce serait bien si cela était vrai. Que l’on a tous quelqu’un qui nous attend quelque part et que l’on attend aussi… Je ne suis pas tellement sûr d’y croire ? J’y crois peut-être à cette histoire censée arriver ? Pourquoi ne pas y croire ? Franchement, qui ne veut pas plus d’aventure dans sa vie ? Lorsque la romance est trop utopiste… Peut-être que c’est à nous de faire en sorte que les choses se produisent. D’être destiné à quelqu’un ! C’est le meilleur moyen de savoir avec certitude. Si vous êtes faits l’un pour l’autre. Ou pas. Est-ce que Nastia avait déjà ressenti cela ? Oui, avec Sigrid. Mais c’était un dragon, elle ne parlait donc pas beaucoup mais on ne pourrait pas leur reprocher un jour le manque de communications. Etre destiné à cette âme si belle que son cœur chavirait d’émotions. Néanmoins, ce n’était pas une évidence destinée à tous. Et malheureusement, nous n’avons pas toujours réponses à tout ! Et cela pouvait faire des dégâts. A une époque quand quelqu’un était mal, on lui faisait seulement une saignée comme une vidange pour une voiture. Aujourd’hui, on doit réexaminer chaque fois ce que l’on croit être la vérité, et la redéfinir.

C’est l’histoire déconvenue de deux êtres, faites d’agrégats d’éléments, ayant une telle connivence ; une telle attirance qu’elles lieraient leurs destinées terriennes. Un parfum secret, à la tombée du soir, au détour d’un sentier. De l’autre côté du mur, une voix fredonnant la vie rêvée. L’union de deux êtres liés dans leurs dièdres, ne se ressemblent. Mais de cœur à corps, de sang à sang, ils se rassemblent. Deux qui ne font qu’un. L’accord d’esprits défaits. L’entente d’esprits égarés. Une complétude, exagérément insolente, donnait une absence de manque. En bon ordre et sans sursauts, il n’y avait ni conflits, ni chaos. L’addition de corps, l’alliage d’esprit. Un mélange immarcescible. Âme invisible. Sans sortir d’elle-même, animait le corps. Irréductible dans son essence, et maître de sa bivalence. Une histoire éternelle ? Avant que la Faucheuse ne s’en mêle… La mort leur fait payer leur innocence, les punit de leur décadence. C’est de cette façon que Nastia avait payé son attachement pour le dernier roman qu’elle avait lu. Une fin mais vraiment merdique.

La Russe avait gaspillé son précieux temps de sommeil pour quelque chose qu’elle avait pensé d’exception. Et au final, ça n’avait été qu’une grosse déception. Oui, tout ce blabla juste pour ça. Et l’odeur du café qui emplissait sa fosse nasale ne l’aida pas à se réjouir de cette nouvelle journée. Elle savait qu’elle était dans la salle de duel mais pour le reste c’était assez flou. Elle avait aveuglement suivi son frangin après être passé par la Grande Salle. Aveuglément, comme bien trop souvent lorsqu’elle était déconnectée de l’extérieur. Dormir un peu ou ne pas dormir du tout, c’est le dilemme rencontré par les fêtards ou ceux qui souffrent d’insomnies – oui parce qu’il y en a qui dorment bien dans ce château. Dans le cas de Nastia, elle avait surtout estimé que son livre était plutôt bon et qu’elle n’avait pas de respect pour les lendemains. Quelle erreur. Bon, elle promettait de se rattraper sur sa prochaine expérience. Les copains, la musique et l’enchaînement insouciant de moscow mule lui feront sans aucun doute oublier de jeter un œil à sa montre. Mais pour l’instant, elle essayait de se concentrer sur ce qu’il se passait autour d’elle. Professeur encore inconnu semblait parler depuis peu. Nastia en avait capté quelques bribes comme Bla-bla-bla « un adversaire plus puissant que vous », biiiiip et Be-Bop-A-Lula « je ne retiendrai pas ma ». Ah ?! Bon, voilà qui n’aide pas !

Finalement, en entendant qu’il attendait un premier binôme, elle se surprit à connaître la suite ! Dans un cours de duel, ça ne pouvait signifier que l’affrontement. Enfin, ça allait commencer à être amusant ! Elle avait espéré trouver un moment pour faire une petite sieste d’au moins vingt minutes, mais la suite promettait d’être plus fun. C’est lorsqu’elle entendit Louis utiliser la notion d’illégalité qu’elle sentit une pointe d’excitation monter en elle. Un sourire espiègle s’afficha : « Bien, ça va être intéressant ! ». C’est après qu’elle comprit que leur adversaire serait finalement leur professeur. Aaaah ! Est-ce qu’elle était prête pour ça ? Sûrement pas ! Mais bon repousser ses limites, c’est ce qu’elle savait faire de mieux. « Rassure-toi ! Pour aller aussi loin, il faudrait que l’un de nous soit foutrement amoché ! Quitte à ce que ça arrive, autant y aller à fond ! » Et quand elle pensait à foutrement amoché elle voyait un corps. Mais bon, ils avaient plus de chance de s’abattre en se battant les uns les autres qu’avec un professeur. Vu les cas qu’il y avait dans ce château, Nastia n’en doutait pas. « Je suis volontaire ! » Et puisse le sort vous être favorable !