Ca aurait pu être plus grave n'est-ce pas ? Tu te répètes cela en te tenant difficilement le côté de la hanche. Les vêtements recouvrent la plaie, faites par un tireur d'élite qui est tombé sur toi alors que tu rentrais à l'hôtel. Tu ne sais par qu'elle malchance il a su te reconnaître malgré ta capuche mais tu penses sincèrement que quelqu'un a dû donner l'alerte. Tu aurais dû être plus prudent mais avec la nuit qui tombe plus tôt, le froid et surtout le fait qu'il y a une neige immense qui empêche quiconque de sortir plus de dix minutes, tu étais certain de ne rien risquer. C'est sans compter sur ceux de l'allée des embrumes qui vendraient père et mère pour s'acheter une dose de feuilles de Billywings afin de s'envoyer dans les étoiles. Une chose qui t'agace, le mot d'ordre est de garder le silence sur quiconque vient dans l'allée mais quand le ministère colle des affiches partout avec la promesse d'une récompense au bout, il est évident que les rats se réveillent avec l'espoir de trouver un gros poisson pour se remplir les poches. Et ce qui était une simple promenade pour remplir ton stock de potion a fini par se transformer en duel contre un tireur.

Tu n'es plus aussi affûté qu'avant, il faut dire que tu t'entraînes moins depuis que tu es à l'hôtel et surtout u veux éviter de tuer, autant ne pas te rajoute sur le dos le meurtre de quelques tireurs ou d'aurors non ? Surtout que lorsqu'on prend la vie de l'un d'eux, ils se vengent dix fois plus violemment. Mais aujourd'hui le tireur en question a été plus rapide et plus violent que toi, il a durement touché ta hanche et si tu t'es assuré au débout que ce n'était rien, tu commences à te dire que c'est plus grave que tu ne l'aurais pensé. Ta hanche te fait mal et alors que tu t'arrêtes sous la lumière artificielle d'un lampadaire pour voir les dégâts, tu ôtes tes doigts pour dévoiler une blessure bien rouge, douloureuse et gonflée. Le sang marque ton vêtement, ce qui te fait grimacer d'une angoisse sourde alors que la peur s'empare de toi. Tu n'es pas certain de t'en sortir si bien cette fois-ci, parce que tu as perdu beaucoup de sang et tu commences à avoir froid.

Alors tu marches encore un peu dans les ruelles de cette allée des embrumes mal fréquentée. Sauf qu'au bout d'un moment ton pied butte contre quelque chose et tu manques de tomber. Soupirant, tu t'arrêtes pour t'asseoir contre un mur, pestant contre cette mauvaise rencontre, la douleur qui vrille en toi mais aussi ce sang qui ne cesse pas de couler de ta plaie. Et ce froid qui t'englobe encore et encore, te faisant frisonner jusqu'au plus profond de l'âme. C'est comme si le voyage allait s'arrêter ce soir.

Ta main tient toujours la blessure que tu as sur le coin de ta hanche, grimaçant quand il t'arrive de trop appuyer. Trop violemment, pas assez doux avec ton propre corps malmené depuis plusieurs mois, depuis que la cavale et les quelques retours à l'hôtel sont devenus la norme pour toi. Tu es fatigué et plus encore quand tu reprends un peu de poil de la bête et qu'on te tombe dessus. Tu finis par croire que tu le mérites, qu'il serait mieux pour tout le monde que tu t'endormes dû au manque de sang et que tu ne te réveilles plus jamais sauf que le visage de Lux s'impose à ton esprit et cela te ramène à la vie. Un peu, pour bouger la tête et ouvrir à peine les yeux. Depuis combien de temps tu es là ? Assis par terre, sentant doucement la fatigue tomber sur toi et le manque de sang te faire pencher la tête sur le côté. La lumière d'un lampadaire vient agresser tes rétines et tu grimaces en grognant un peu mais rien, le silence te répond encore et toujours. De toute façon tu es dans l'allée des embrumes ce qui veut dire que personne ne va te chercher ici, moins encore t'aider alors que ta tenue est maculée de sang rouge et frais. Parce que chacun baisse la tête ici et trace sa route, de peur de tomber sur un mauvais gars. Un gars comme toi, justement.

Soudainement on te parle et tu ouvres un œil, ayant du mal à réaliser que c'est à toi qu'on parle avec tant de douceur mais surtout d'inquiétude dans la voix. Tu grognes un peu avant de tâtonner sur ta tête pour attraper ta capuche et l'enlever. Tu es un des visages les plus recherchés de Londres mais soudainement tu t'en moques, ça pourrait être un auror que tu n'en aurais rien à faire. Parce que tu ne réalises pas trop ce qui se passe soudainement, si ce n'est que tu es épuisé, que tu as mal et cruellement besoin de soins. « J'suis blessé... A la hanche.... » Que tu dis en écartant un peu la main pour montrer la blessure. « C'est rien, laissez... J'vais crever ici t'façon... » Tu ne sais même pas si il t'entend ou pas. Toi en tout cas tu sens le froid engourdir tes membres et te rendre plus flasque que tu ne l'es habituellement. Tu aurais besoin qu'on referme cette blessure, qu'on te réchauffe et surtout qu'on te donne une potion pour te réveiller un peu car tu sembles prêt à tomber entre les bras de Morphée à tout instant. Malgré tout tu parviens à ouvrir davantage un œil et soudainement ce visage te dit quelque chose. Sauf qu'il n'y a pas assez de lumière, il fait nuit et tu ne saurais dire sur qui tu viens de tomber.

Tu marmonnes, sans savoir exactement ce que tu dis à la silhouette devant toi. Un auror ? Sans doute pas car il s'agenouille à tes côtés au lieu de te passer les menottes et un auror ne prendrait pas le risque que tu prennes la fuite. Quoi qu'avec une telle blessure tu ne peux pas aller bien loin, transplaner n'est même pas envisageable et fuir en courant... Tu ne ferais pas deux mètres avant de tomber dans la neige glacée qui commence déjà à engourdir tes membres. Alors tu attends, prêt à assumer tu ne sais quoi tout en sachant qu'on ne te fera sans doute pas de cadeau. Et pourtant même dans les pires moments tu as de la chance, sans pouvoir expliquer qu'elle étoile veille au dessus de toi pourtant tu entends les mots du jeune homme en face de toi, ce qui te fait froncer les sourcils tout en ouvrant les yeux. Pendant une seconde tu ne le reconnais pas, avec ce visage bien fait et ce charme caractéristique des beaux garçons qui font tomber les filles. Et puis ça te revient, d'un souvenir qui remonte à quelques années quand ton cousin n'avait pas encore de poils au menton. « Samuel ?! » Dis-tu dans un éclat qui te réveille assez pour que tu ouvres davantage les yeux.

« J'ai croisé Emmanuelle il y a quelques semaines... Elle m'a dit que tu étais médicomage maintenant. » Dis-tu avant de prendre la fiole qui contient un liquide vert et visqueux puis sans réfléchir tu l'avales cul sec, car si tu commences à t'arrêter sur l'aspect alors tu ne la prendras pas. Par chance ça agit tout de suite et déjà la douleur est présente mais tu es aussi davantage réveillé. « Comment tu vas ? Ne me retourne pas la question, s'il te plaît... » Tu tentes de faire de l'humour et ça t'arrache un sourire qui ressemble plus à une grimace qu'autre chose. « Tu es devenu un beau jeune homme... » Les Lestrange partagent un gène magique puissant, fait de grandeur et de puissance qui empêche quiconque de douter de votre force. Assurément ton cousin est le digne représentant de votre nom maintenant. « J'ai une planque pas loin... Ce n'est pas un manoir mais on sera à l’abri de la neige, si tu veux. » Et tu tentes de te relever maintenant que tu reviens un peu à toi et que l'hémorragie semble s'être arrêtée temporairement, sous les sortilèges de ton cousin.

Ton cousin, là et bien présent sur ses deux jambes, prêt à t'aider. Comment peux-tu avoir une telle chance ? Si tu ne le voyais pas de tes propres yeux alors tu ne serais pas capable de le croire et pourtant alors que tu pourrais tomber sur des aurors, des citoyens lambdas ou d'anciens mangemorts prêt à te sacrifier pour une quelconque cause, c'est pourtant devant ton cousin que tu es. Et comme tout Lestrange, son premier réflexe est d'aider la famille avant de chercher à te causer le moindre soucis. Tu souffles un peu, sans doute car tu sens que les choses peuvent finalement bien finir pour toi ou du moins, que tu ne termineras pas tes jours dans la neige glacée. « Je voulais juste faire mon stock de potions mais un Tireur m'a trouvé. Il faut dire qu'une récompense de 5000 gallions pour ma tête, ça fait envie mh ? » Inutile de le nier, il y a une affiche avec ta tête à seule trois mètres de vous. Et la récompense en gros qui illumine d'un noir lugubre l'affiche blanche. « Le plus beau oui... T'as bien grandi ! » Que tu lâches avec un petit rire au fond de ta gorge. Tu te souviens de lui comme un gamin très charmant et bien élevé, beau garçon. Maintenant c'est un homme que tu as devant toi et son charisme n'est plus à prouver.

« Charmeur, va ! » Dis-tu en laissant quand même l'ombre d'un sourire naître sur ton visage en entendant ses mots. Il essaye de te changer les idées et tu lui es reconnaissant de cela, même si la douleur est toujours horrible et semble menacer à tout moment de prendre le dessus sur ta raison, encore une fois. Pour te faire tourner la tête ou simplement te faire tomber dans les pommes, tu ne saurais dire car tu ne sais plus jauger ta résistance à la douleur, après des années de guerre à prendre des sortilèges et des endoloris à la pelle. Parce que le maître n'était pas du genre à tolérer la médiocrité et il vous le faisait bien sentir. « Si ça te plaît alors accroche toi... Tu mérites de faire quelque chose qui te motive à te lever chaque matin. » Tes paroles sont pleines de sagesse mais surtout de vérité, car avant la guerre tu étais réparateur et c'était un métier que tu adorais, même si tu ne peux plus l'exercer à présent.

Tu hoches la tête à ses mots et tu finis par réussir à te lever pour faire quelques pas, en se tenant à lui. Vous marchez un moment, pas si longtemps mais avec la douleur tu as l'impression que ça fait des heures que tu es dans la neige, cependant quand vous arrivez tu sors ta baguette pour lancer le sortilège qui ouvre la porte qui ne tient que grâce à la magie, dévoilant une planque en mauvais état mais assez chaude car tu as de quoi faire un feu et tu as jeté des sortilèges ici il y a quelques mois, afin de rendre l'endroit bien isolé. Tu agites ta baguette pour enflammer le feu de camps qui se trouve au milieu de la pièce et qui, grâce à la magie, ne fait pas de fumée pour ne pas te faire repérer. « C'est ici... Ce n'est pas du luxe mais au moins je suis protégé de la neige. » Ce que tu ne dis pas c'est surtout que tu ne viens presque plus ici, étant donné que tu vis à l'hôtel maintenant. Mais tu refuses de faire prendre des risques à Lux alors tu te tais. « Alors, ta sœur m'a un peu parlée de toi mais je suis content de te retrouver malgré ces conditions. Qu'est ce que tu deviens ? Comment tu vas ? » Et tout en disant cela, tu te laisses tomber dans un fauteuil à peu prés en bon état, qui a été épargné par l'incendie ayant ravagé ce lieu autrefois.

Tu ris en l'entendant et surtout à sa petite pique. « J'suis pas si vieux, p'tite tête ! » Que tu parviens à répondre plus fort que tu ne le devrais car on pourrait vous entendre mais qu'importe, tu ne peux pas laisser une telle attaque sans réponse. Pas alors que l'ambiance entre les deux cousins devient aussi douce et taquine qu'à l'époque, comme si il n'y avait pas eu les années sans se voir, les drames, la guerre et la cavale entre vous. Tu es content d'être tombé sur lui, finalement peut-être que tu pourras passer du temps avec ton cousin et ta cousine avant de finir à Azkaban ? Tu as l'espoir mais ce soir il ne te reste que ça, alors que la mort rôde aussi sûrement que le danger dans ce quartier si mal fréquenté. Des années sans se voir oui, une éternité quand on sait que les deux années furent terribles que ce soit à cause de la guerre ou simplement des drames qui ont traversées vos familles. Tu penses souvent à eux et à ce qu'ils ont traversé, leur père ne fut pas le plus tendre et tu es malgré tout soulagé de savoir qu'ils en sont débarrassé.

« Mh... On dirait ta sœur, quand je t'entends parler comme ça. » Emmanuelle a eut le même discours avec toi, nul doute que le frère et la sœur ne reculeront devant rien pour y arriver. Et heureusement, c'est que la route n'est pas si douce pour les Lestrange bien au contraire, ils sont nombreux ceux qui voudraient vous voir tomber dans le fossé pour ne jamais vous relever. Alors vous devez fournir deux fois plus d'effort que les autres, pour contrer les jalousies mais aussi ceux qui vous critiquent à cause des actions de vos ancêtres. Heureusement tu as encore la possibilité de te lever et de marcher jusqu'à arriver à ta planque, l'une de celle que tu as même si tu ne l'as pas utilisé ici depuis quelques semaines. Depuis que tu loges à l'hôtel. L'endroit est toujours aussi en mauvais état dû à une ancienne attaque de mangemort mais qu'importe, ça fera l'affaire pour ce soir. Tu ne peux pas rentrer à l'hôtel dans cet état de toute façon, tu es incapable de transplaner.

« Je t'offrirais bien quelque chose à boire mais comme tu vois, ma demeure est encore en travaux ! » Dis-tu avec une pointe d'humour ce qui révèle en réalité, que la situation est vraiment des plus terribles. Tu ne sais pas combien de temps tu vas vivre encore cette cavale. « Non ça devrait être assez... Merci Sam, tu me sauves la vie. » Et c'est bien peu de le dire, quand tu vois les potions qu'il te présente et pour lesquelles tu as pris tant de risques. « C'est normal, c'est 7 ans de ta vie et une grande partie de ton adolescence, il y a de quoi être un peu déboussolé. Tu vas t'y faire, on y arrive tous... Mais prends du temps pour toi, on ne réalise ps à quel point Poudlard fut importante dans nos vies, jusqu'à ce qu'on y soit plus. » Et c'est peu dire alors pour contrer ce sentiment il faut trouver des moments pour souffler, ne pas trop enchaîner pour ne pas vriller totalement.

« Oui, je l'ai vu après réussi à le suivre. Il se cache, comme moi... Je ne sais pas si il va tenir encore longtemps. » Rabastan est fragile, plus encore depuis qu'il ne semble plus seul dans sa vie. Et pour elle, il pourrait être tenté de négocier sa liberté. Chose que tu peux comprendre, il y aurait des raisons pour lui d'abandonner ne combat et de retrouver sa liberté en échange de quelques négociations. Même si tu ne sais pas quel échange il pourrait avoir avec le ministère. Toi ? Non, Rabastan ne te vendrait jamais. « Ca lui ferait plaisir de te voir... Je lui dirais où il peut te retrouver si tu le veux. » Et puis chacun a besoin de soutien à cet instant n'est-ce pas ? C'est important.

Tu lui réponds avec un regard noir et un sourire amusé, appréciant ses taquineries et surtout la franchise qu'il met dans ses mots. Il a raison, tu approches des 30 ans et ça fait de toi un daron au contraire de tous ces jeunes qui commencent à peine leur vie adulte. Toi tu as déjà trop vécu, la faute à une guerre terrible où tu as dû te battre pas officiellement pour le camps que tu défends en réalité, mais comme un assassin n'ayant ni foi ni loi. Cependant ça fait longtemps qu'on ne t'a pas parlé comme à un humain, ils sont rares ceux qui osent te parler ainsi sans s'arrêter à ce qu'on pense savoir de toi. Ton frère évidemment mais aussi Lux dont la présence réchauffe ton palpitant car elle est douce, neutre dans ces affaires et surtout elle ne te juge pas, une chose dont tu n'as pas l'habitude et au début tu as cru qu'elle tentait une manipulation sauf que son esprit est encore trop pur pour cela. A force d'avoir côtoyé des mages noirs, tu as fini par ne plus savoir décoder les émotions humaines sans avoir peur qu'on en joue contre toi. « Ho oui c'est certain... Et heureusement ! » Heureusement qu'elle n'a pas pris exemple sur son oncle notamment, ton père n'étant pas l'homme le plus doux qui existe bien au contraire. Parfois tu penses à lui, à l'enfance que vous avez eu et au fait qu'il vous a renié ton frère et toi. Tu ne sais pas si il serait heureux de te revoir, sans doute pas car il a gardé une forte rancœur contre Rabastan et toi, parce que vous vous êtes fait marquer au lieu de rejoindre la Confrérie tout de suite comme il le voulait. Jamais il n'a pensé que vous aviez d'autres projets, d'autres attentes, d'autres espoirs.

« Je crois aux Dieux et à leur bonne étoile, ils voulaient qu'on se retrouve. » Dis-tu avec un clin d'œil sincère cependant, parce que les Dieux savent que tu n'es pas le mangemort qu'on croit et doivent se douter que là tu avais vraiment besoin d'aide. Sans Sam, tu aurais rendu ton dernier souffle de vie et même si tu ne te sens pas encore très bien, il n'empêche que la tête ne te tourne plus et la douleur semble s'en aller par vague. L'effet des potions devrait durer encore assez longtemps pour te permettre de transplaner jusqu'aux alentours de l'hôtel afin de retrouver Lux et de te faire soigner comme il se doit par ses doigts de fée. « Je craindrais plus pour les pauvres fous essayant de s'en prendre à ta sœur ! » Dis-tu avec un rire que tu essayes de faire taire pour ne pas attirer l'attention sur ta planque néanmoins, il est vrai que Emmanuelle semble évidemment ne pas avoir besoin d'aide. Pas quand on la connait un peu, qu'on sait à quel point elle sait se défendre et que son orgueil fait de sa répartie une lame qui coupe quiconque ose la chercher. « Allez dans deux ans elle sera libérée ! Et il faudra l'aider, il ne lui reste que toi... » Et toi tu ne peux pas jurer que tu seras là pour ton cousin et ta cousine, car tu n'es pas certain de ne pas te faire attraper très bientôt en réalité.

« Encore une qui pense que tous les Lestrange sont des monstres mh ? Vieille pie ! » Dis-tu en levant les yeux au ciel, ne supportant pas ces gens qui vous regardent en coin vous les Lestrange, comme des êtres dangereux à fuir. A Poudlard déjà, ton frère et toi vous aviez ce genre de réputation dû à votre nom et plus d'une fois tu as été obligé de te battre pour faire fermer ceux qui osaient la ramener à ce sujet. Jusqu'à t'imposer par les poings et la force des choses. « Ho oui il est meilleur que moi en potions ! Je lui ferais passer le message alors... Surtout qu'il n'est plus seul à présent. » Dis-tu avec un petit rire avant de lever les yeux vers ton cousin après avoir regardé le feu qui brûle devant vous. « Il a quelqu'un. Une femme, elle l'aide dans sa cavale et c'est pour elle qu'il est encore plus prudent que moi. Elle n'était pas comme nous... Mangemorte. Tant mieux, si il se fait attraper alors elle ne risque rien. » Même si tu ne le souhaites pas, il en deviendrait fou.

« Mal... Très mal. » Pour ne pas dire entre les bras du dieu de la mort tout simplement. Tu n'aurais pas survécu à une blessure dans la neige, pas vu ton état et ta fatigue déjà avancée. C'est pour cela que tu penses de plus en plus à abandonner la cavale en négociant pour que ton frère soit gracié pour ses crimes, surtout si tu prends sur le dos tout ce qu'il a fait. Et parce que Rabastan le mérite largement mais aussi car courir sans t'arrêter pour fuir tu n'en peux plus, ça commence à t'épuiser mentalement et tu sais que tu vas finir par te faire attraper... Tu ne fais que reculer pour mieux sauter, l'évidence est là mais jusqu'à quand tomberas-tu sur des bonnes âmes pour t'aider de sorte à ce que tu vives une journée de plus ? Tu ne saurais le dire, tu as gagné un peu de repos face à la défaite et tu es redevable envers Sam pour ça. Tu souris à ses mots, lui trouvant une naïveté qui te fait quand même rire tout bas mais tu ne te leurres pas sur l'avenir, tu ne veux pas te projeter autant. Déjà dans une semaine tu ne sais pas où tu seras alors dans deux ans à la fin de Poudlard ? Non autant dire que c'est trop pour toi, tu as cessé de te projeter comme cela dès l'instant même où Voldemort est tombé et où tu as vu ton visage placardé sur tous les murs du Londres magique.

« Ne comptez pas trop sur nous... Notre avenir est largement compromis. » Même si tu voudrais lui tenir un autre discours, plus positif il te faut quand même être franc. Ce qui te ronge c'est surtout que Rabastan voudrait avoir un avenir lui... Mais tu ne sais comment le lui offrir. « Ce sont les pires, à cet âge là. Ils pensent tout connaître, tout savoir... Mais ils ne savent rien du monde dans lequel nous évoluons. » Le monde des sang-purs est sans pitié, sans moins de douceur encore. C'est un milieu fermé où personne ne sait ce qui s'y passe et où les enfants ne sont pas toujours les plus aimés, les histoires sombres des familles puristes ne sont pas une légende. Si les sang-mêlés imaginaient un instant la pression que vous vivez dès l'instant même de votre naissance, ils se calmeraient concernant les insultes et les regards en biais. Vous, vous n'avez pas le droit à l'erreur, c'est toute la différence avec eux. « Je suis d'accord... Même si je me demande encore comment elle est tombée dans ses bras alors qu'il est recherché. » Il y a des points de leur histoire que tu ne comprends pas et que tu comptes bien éclaircir, car ta curiosité ne sera jamais apaisée sinon. Quoi que tu penses cela mais il y a bien Lux à tes côtés maintenant, qui te traite comme un égal et pas un monstre à fuir... Une chose que tu ne pensais plus possible mais qui est bien réelle et qui te fait un bien fou. Elle te rappelle que tu n'es pas que le mangemort recherché avec son visage placardé sur des murs mais bien un humain, un homme à part entière. Et surtout elle te rappelle que tu avais des raisons de te faire marquer et que personne ne se doute de rien.

« Et toi, les amours ? Tu ne m'as parlé de personne pour le moment. » Autant dire que ton cousin est beau garçon, tu doutes qu'il ne soit pas entouré d'une armée de belles femmes prête à tout pour un rencard avec lui. Même si il te jurait le contraire tu ne le croirais pas.

Tu hoches la tête sans un bruit, en effet tu y as pensé mais comment lui dire que tu ne le peux pas, que l'Ordre attend après toi pour quelques espionnages encore et surtout, que tu dois faire en sorte de protéger ceux qui peuvent l'être. Non, personne ne sait pour cette implication et ta vie serait bien trop en danger dans le sens contraire, tu peux juste utiliser l'excuse que tu donnes à chaque fois quand on te demande pourquoi tu es encore ici, pourquoi tu n'as pas déjà pris le chemin de la France notamment avec Bella, elle même n'a pas tardé à fuir dès que Voldemort est tombé. « Il y a Rabastan, je ne pouvais pas le laisser... » Et ça aussi c'est vrai, ton frère n'aurait pas voulu partir et toi non plus évidemment, pas sans lui. Tu comprends mieux pourquoi il a souhaité rester maintenant, parce qu'il y a une belle brune qui gravite autour de lui. Toi même tout en pensant cela, tu as le visage de Lux qui s'impose à ton esprit et tu le chasses en te répétant qu'elle ne doit pas s'attacher, que rien n'est possible et surtout qu'elle doit cesser sa prise de risque une bonne fois pour toute.

« Et maintenant, les chemins sont bouchés. Ceux qui fabriquaient des portoloins illégaux ont été arrêtés et enfermés quelques temps pour les refroidir alors... » Alors tu n'as plus le choix que de rester. Voudrais-tu encore partir ? Tu n'en es pas certain, au contraire. « Une auror sous couverture. » Dis-tu en levant les yeux vers lui. « Tu es un Lestrange, mangemort ou pas tu es soupçonné juste à cause de ton nom. Ca justifie qu'une auror te surveille, tu es peut-être même écouté... Sois prudent. » Autant dire que tu détestes devoir lui dire ça mais c'est la vérité, il est un Lestrange et ça fait de lui un coupable idéal. Tu l'écoutes te parler de cette fille, non sans lever les yeux au ciel en entendant que ton cousin a été idiot dans son comportement. Ca ne te surprend pas, il est orgueilleux tout comme sa sœur et ils ont de quoi l'être, le problème c'est que souvent l'orgueil fait faire des erreurs qu'on regrette juste après.

« Alors n'attend pas qu'elle se mette en couple avec un autre, reviens, excuse toi d'avoir été un petit con et retente. Tu es majeur maintenant, il n'y a pas de raison qu'elle te refuse non ? » Que tu proposes comme idées, tout en observant ses réactions. « Ce serait bête de passer à côté d'une belle histoire ou de perdre du temps précieux que tu pourrais passer avec elle, non ? » Et il n'y a rien de mieux que quelqu'un qui a perdu la liberté et le droit de vivre en paix, pour parler de la vie et de ce qu'on perd si on ne fait pas en sorte de vivre l'instant présent.

Il te comprend et ça te soulage, car beaucoup de mangemorts et anciens t'ont proposés plus d'une fois de partir tout en mentionnant que rester ici allait finir par te mener vers des problèmes. Que tu finirais par te faire attraper et enfermer cependant malgré toute la bonne volonté du monde et ton besoin de t'enfuir ou de survivre, tu n'as pas su te résoudre à quitter ton frère, à le laisser tout seul dans cette galère qui est maintenant la tienne aussi. Et parce que tu es un membre de l'Ordre, sous convert d'espionnage alors tu n'as fait qu'oeuvrer pour faire tomber ceux qui ont marqués ton bras. Ce n'était pas à toi d'avoir honte, même si en réalité tu n'es pas fier de ce que tu as fait malgré le fait que les mangemorts ne soient plus. Tu as été un mage noir et tu l'es encore, il n'y a aucune gloire à cela.

Tu laisses cependant un rire t'échapper, pas trop fort pour que personne ne vous entende mais assez parce qu'il vient réellement de te surprendre tout en te faisant sincèrement rire. « Je n'en doute pas ! Fais lui regretter chaque crasse qu'elle te fera à l'avenir ! » Et tu es certain d'une chose, c'est que ton cousin peut-être un sale gamin quand il le veut et qu'il peut faire tourner quiconque en bourrique. Toi tu es trop franc pour cela, trop contact. Tu aimes dire les choses en face et quiconque viendrait te chercher prendrait ses vérités en pleine tronche mais Sam lui, c'est sans doute le plus bel exemple de la fourberie des Lestrange, une chose dont tu n'es pas toujours capable.

« Ha ! Le privilège des beaux gosses ! On va te plaindre, va ! » Que tu dis dans un sourire, te souvenant avec tendresse du gamin qu'il était. Mignon, intelligent et doué mais encore un gamin malgré tout. Maintenant c'est un homme que tu as devant toi, doué et surtout certain de ses capacités, de ce qu'il peut faire. Tu n'en restes pas moins touché qu'il se confie comme cela, la preuve que les Lestrange sont plus soudés qu'on ne l'imagine. Une chose que les autres familles pensent impossible et pourtant vous êtes sincèrement inquiet les uns pour les autres, vous conseillant et vous aidant avec ceux qui ont un minimum l'esprit de famille. « Je comprends. Fais en sorte de ne rien regretter, malgré tout. » Toi tu le crois mais peut-être parce que tu sais que ta vie ne sera plus forcément très longue surtout avec cette cavale. Alors tu te dis qu'il vaut mieux vivre car perdre du temps, dans ton cas, est une insulte à cette liberté toute relative.

« Bah c'est ta sœur... Elle fera ça pour toi sans trop râler non ? Enfin, j'espère. Ca doit être flippant que de voir Manue qui se met en colère. » Dis-tu avec une grimace mais un petit rire cependant, parce que ta cousine est identique à Sam cependant elle a un côté légèrement plus froid qui fait très princier, très sang-pur justement... Elle pourrait geler quiconque sur place juste parce qu'il l'agace et d'un simple regard, tu pourrais le parier. « Et si elle est en couple, tu peux lui prouver que tu es mieux que le mec qu'elle aura à ses côtés non ? Tu es Sam Lestrange ! » Et pas n'importe qui. Qui pourrait être au dessus d'un membre de ta famille ? Ton orgueil n'a aucune limite quand tu parles des tiens, sans doute car tu es fier de votre histoire et tu n'as aucune raison de la cacher.

Tu ris doucement, sachant que ton cousin saura comment faire pour faire tourner en bourrique cette supérieure qui a le malheur de s'en prendre à la mauvaise personne. Mais c'est les conséquences d'être un sang-pur et surtout un Lestrange, votre nom est si mal vu que la plupart des sorciers préfèrent vous voir comme des ennemis à abattre sans chercher à savoir qui vous êtes derrière le nom, la réputation, l'aura de magie noire qu'on jure voir rôder autour de vous comme un rappel constant aux actions de vos ancêtres ou même, aux crimes que vous avez commis au nom de la guerre. Cependant Sam et Manue ne peuvent pas subir les actions de leur famille, cela n'est pas juste et il n'y a rien de pire quand on a rien fait, d'être accusé et mis de coté dans la société simplement car on a des cousins recherchés ou une famille bien étrange. « Bah tu sais maintenant que c'était aussi une question de différence d'âge. Et puis en acceptant elle risquait son poste, sa place, sa réputation. C'est normal qu'elle ait refusée. » Autant dire que tu en aurais fait de même, même si la proposition était venue d'Alice elle même à l'époque où tu étais fou d'elle.

La révélation concernant ta cousine te fait lever un sourcil dans une expression de surprise que tu ne penses même pas à dissimuler. Tu te demandes, pendant une seconde, si Sam ne se moque pas de toi ou si il n'essaye pas de te faire une blague. Donc quelqu'un a assez de caractère ou de folie pour vouloir sortir avec Manue qui est, on peut le dire, une reine quand il est question de rendre fou son entourage ? Tu ne t'attendais pas à une telle nouvelle mais ça t'arrache quand même un grand sourire, parce que finalement tout va bien pour ton cousin et ta cousine, ils s'en sortent mieux et la chose te fait plaisir. « Qui est le fou qui s'est entiché de ta sœur ? » Et la curiosité te fait parler, tu as soudainement très envie de savoir avec qui ta cousine sort. « Inutile d'être aussi extrême ! On devrait pouvoir l'effrayer... » Autant dire que si le meurtre ne te fait pas de l'oeil, te présenter devant le pauvre gars en lui rappelant qui tu es et ce qu'il risque à ne pas lâcher la jeune fille, devrait suffire à lui faire prendre la fuite.

Parfois être un criminel recherché peut aider... Juste un peu. Et puis si cela peut permettre à ton cousin de retrouver celle qu'il désire, ça a du bon non ? « Ne fais pas comme moi. Tu as du talent, tu es intelligent... Ta vie ne sera pas gâchée bêtement. » Dis-tu avec une lueur de regrets dans les yeux, parce qu'à présent tu ne sais pas combien de temps tu vas tenir dans cette cavale. Et que l'avenir n'a aucune lumière pour toi, il sera forcément gâché par une arrestation. Quand ? Tu es incapable de le dire par contre. Tu as beau faire comme si tout allait bien, tu souris à ton cousin pour cacher le fait qu'en toi, c'est un brasier d'angoisse qui s'enflamme chaque jour au réveil et qui refuse de te laisser en paix.