[Starbuck] This is the world we made

 
Nostalgie imbriquée entre deux côtes, il en vomirait presque de retourner à Poudlard et aux sombres desseins des Maraudeurs. Tout plaquer pour un dernier jeu de farce et attrape, toujours à la recherche d’une farce plus incroyable que la dernière. James n’a qu’à fermer les yeux pour voir les étincelles et la magie y briller de mille feux, frappant fort dans sa boîte crânienne, si fort que l’envie s’échappe à travers sa moelle épinière, danse dans ses veines, anime ses muscles et ses os à l’amertume palpable. « SIRIUS ! SIRIUS BLACK ! » hurle-t-il soudainement, couché tel un dragon échoué dans son lit une seconde, debout et sautant dessus la seconde d’après; fier futur père à la maturité défaillante.

Il ne se fait pas d’illusions, le beau brun. Ça le terrifie deux fois plus, depuis son engueulade avec Lily. Ne pas avoir su être présent pour elle, se concentrer sur son propre plaisir coupable, désir de se remettre d’une guerre l’ayant fait vieillir trop tôt. La perte d’un fils qui a brisé quelque chose, une énième entaille de trop. Puis, la joie de savoir qu’il peut le retrouver, car il grandit peut-être au creux des entrailles… de son ex. À vif, perdu, l’amour désillusionné, le palpitant qui s’excite de nouveau sur un visage complètement différent. Faut croire qu’il n’a aucune chance de résister aux frères Black, bien qu’il n'ait pas dit son dernier mot en ce qui concerne Regulus.
Qu’importe le moment au bal, qu’importe ses idées d’génie à la con. Faut résister, faut qu’il parvienne enfin à être responsable.

… Ou peut-être qu’il commencera demain. Pour l’heure, il arrache presque de ses gonds la porte menant à la chambre de ses meilleurs amis. Il ose, le poursuiveur, car il sait que Remus travaille et qu’il ne risque pas de les déranger dans un moment intime. Pas qu’il n’a jamais vu (ou même participé) à leur partie d’jambes en l’air, mais James sait que certaines limites, dans la vie, sont importantes. « On va dans la Forêt Interdite. On sort Padfoot et Prongs, on cherche des élèves pour leur faire regretter leur sortie de nuit, qu’importe. Ce soir, on est d’nouveau des petits cons insolents, » clame le Potter en joignant gestes aux mots, sautant sur Padfoot pour le maintenir en place. Une jambe de chaque côté de ses hanches, il empoigne un oreiller et lui fout en pleine gueule avant de reculer son arme à nouveau. « Plus vite tu dis oui, plus t’as de chance que je ne te tue pas avec cet oreiller horriblement moelleux, » dit-il avant de lui en foutre un nouveau. « Comment vous faites pour dormir sur ce truc ? C’est autant ramollit que ceux qu’avaient mon grand-père de cent ans. »