Anastasiya Karkaroff Serpentard Messages : 150
| Sujet: L'Attaque des Titans ◐ Lillian Sam 10 Aoû - 3:52 | |
| La lumière pâle du matin se glissait à travers les verrières des serres de Poudlard, baignant les plantes d'une lueur éthérée, Anastasiya se trouvait là, seule, au milieu de ce sanctuaire verdoyant. Il y eut des silences dans l'histoire qui ne s'achète pas. D'autre, aussi pur soit-il, engloutisse votre esprit jusqu'à la fin de l'écho de vos songes. Ils vous appellent, comme une illusion qui s'étend jusqu'aux confins du phénomène. Aplani et vide, vous vous laissiez flotter dans cet immense abîme. Cet âtre dans lequel vous pensez vous réchauffer, mais qui dans l'inconscience vous extirpe du monde réel. Alors, vous flanchez sous le flot invisible de son attraction et votre fléau s'écoule vers l'infini. La sève de la sente, à nourrir, jour et nuit, sent son appétit se tarir en lui. Pourtant, son essence continue d'affluer alors que sa désillusion s'effondre devant son incompétence éternelle à se réserver. Cet être présent à tout étant, se construit immobile et intangible, dans un indivisible qui se tient pourtant d'un seul tenant. Nastia savourait chaque instant de silence, chaque murmure léger des feuilles sous la caresse du vent, chaque respiration calme qui s'accordait au rythme tranquille de ses propres battements de cœur. Les serres étaient un refuge, loin de l'agitation perpétuelle du château, un lieu où elle pouvait se fondre dans une solitude bienveillante, enveloppée dans une étreinte de verdure.
Il y avait cette ambivalence en elle, qui faisait qu’elle avait toujours aimé la foule animée du grand hall, où les rires et les conversations formaient une cacophonie qu’elle adorait observer, l’ancrant dans la réalité tangible de Poudlard. Mais aujourd’hui, son énergie était différente, celle qui la poussait à rechercher le calme, à plonger dans une introspection silencieuse. Les serres étaient parfaites pour cela. Loin des regards curieux. Loin des voix incessantes, Nastia se sentait enfin apaisée, se délectant du silence qui l’entourait. Elle s’était installée loin des allées passantes, à l’abri sous une arche de vignes luxuriantes. Ses pensées vagabondaient, se mêlant aux parfums des plantes, aux effluves de la terre humide alentour. C’était un moment de répit comme elle les aimait, une pause dans le tourbillon chaotique de sa vie, un instant suspendu dans l’éternité de son endroit.
Soudain, un bruit léger, à peine perceptible, interrompit ce moment de sérénité profonde. Ce n'était rien. Juste un craquement, comme une branche sèche qui se rompt sous un pied maladroit. Mais dans l'état de Nastia, c'est comme si un feu d'artifice avait été déclenché par erreur. Elle ne se dérangea pas pour autant. Le bruit s'évanouit et le silence retomba. Elle reprit le fil de ses pensées, s'abandonnant à la quiétude retrouvée. Mais à peine quelques minutes plus tard, un autre son, plus distinct cette fois, comme un chuchotement mêlé au frôlement de feuilles, attira de nouveau son attention. Légèrement agacée, elle haussa la voix, ses mots résonnant comme un avertissement : « On apprécierait un peu plus de silence par ici ! ». Le silence se fit, mais cette fois, il était lourd, comme si la serre elle-même retenait son souffle. Nastia attendit, chaque muscle tendu, les yeux rivés sur son dictame, cherchant à percevoir le moindre mouvement suspect. Mais rien ne bougea. Rien, sauf le battement régulier de son cœur, résonnant dans sa poitrine comme un tambour sourd.
Puis, tout à coup, un fracas assourdissant brisa définitivement le calme de son esprit, un éclat de verre qui résonna à travers la serre comme un cri. Cette fois, la patience d'Anastasiya s'effrita complètement. Elle se leva d'un bond, ses yeux se rétrécissant en une expression de colère non contenue. Le fracas de fioles, un son qu'elle connaissait trop bien, réveilla son âme de potionniste. Elle en aurait presque eu mal au cœur si personne n'avait osé profaner ce sanctuaire qu'elle avait tant appris à chérir. Elle arpenta avec intérêt les allées sinueuses, ses pieds frôlant à peine le sol. Si un jour, elle devait être amenée à hanter un lieu ; ce serait définitivement celui-là. Chaque pas la rapprochait de la zone d'où venait le bruit, son esprit tordu calculant les hypothèses les plus loufoques. Ses pensées allaient et venaient, balançant entre la colère et la curiosité, entre l'irritation et son instinct de préservation. Ah ah. Je plaisante. Elle en était complètement dépourvue.
Enfin, elle atteignit le cœur de la serre, là où toutes les expositions étaient possibles. Elle s'arrêta bien vite. Son regard fut happé par quelque chose de percutant. Devant elle, sur le sol pavé de terre et de pierres, une fiole brisée gisant parmi les éclats de verre, son contenu s'étalant en une flaque sombre, presque visqueuse. Mais ce n'était pas cela qui retenait son attention. Pas loin d'elle proche du désastre, une paire d'yeux brillait. Des yeux qu'elle ne connaissait pas. Nastia les fixa avec intensité, tentant de jauger. Quoi ? Elle ne le savait pas. Mais l'incertitude la gênant, elle demanda sans trop de manières. « C'était à toi ? » Le silence qui suivit sa question sembla se prolonger indéfiniment, lourd et chargé d'une tension invisible. Dire qu'elle avait rêvé fort d'un silence profond et là elle était prête à faire éclater sa bulle pour peu de raisons. Un enfer sur Terre…
maraudeurs era (art'n'stick) |
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