Tu ne trouves pas le sommeil, cette nuit. Une évidence sinon tu ne serais pas debout à arpenter les couloirs, observant les tableaux qui dorment au dessus de toi, avec un air interessé et l'espoir qu'une promenade dans le froid de cette nuit finisse par t'aider à fermer l'oeil surtout que demain tu as un oral de magie élémentaire et tu voudrais avoir la meilleure note possible sauf que malgré tes efforts, malgré la lecture, la potion légère pour t'endormir et bien tu n'y arrives pas. Tu sais d'où vient cet échec, le fait d'abord que Lisha cherche à se rapprocher de toi et que tu luttes pour ne pas simplement tout lui raconter d'une traite sans lui laisser le temps de dire ouf, mais surtout au fait que Helen Mulciber, la directrice du Département des Sports Magiques, a fini par te repérer toi lors de la dernière soirée qui a été donnée à Poudlard et où vous avez parfaitement cherché des sponsors. Ton sortilège, un patronus de lapin tout mignon mais bien exécuté, a fini par attirer l'attention de cette femme que tu crains et que tu admires pour une chose toute simple, elle est clairement le genre de femme que tu voudrais rejoindre pour un stage voire pour un travail d'ici quelques années. Les sports magiques, n'est-ce pas le rêve ? Alors certes tu es fan de Quidditch et parfois tu rêves d'en faire ton métier mais parfois tu te dis que n'importe quel sport est fantastique et chacun te donnerait envie de creuser un peu. Ainsi tu es trop excité et énervé à la fois, sous tension même, pour réfléchir correctement et surtout pour t'apaiser assez afin de trouver le sommeil.
C'est aussi un des symptômes de ton TEI, ton cerveau part loin et malgré ta potion pour te calmer et t'apaiser et bien ce n'est pas assez et il t'arrive de plus en plus souvent de ne pas fermer l'oeil du tout de la nuit avant de passer ta journée en cours, ta soirée à jouer ou t'entraîner et c'est seulement le lendemain que tu tombes de fatigue, si bien qu'il t'est difficile de te tirer du lit après. Comme on dit, ce sont les nerfs qui te tiennent et rien d'autre. Tes parents ont beau essayer de t'aider rien ne marche, parce que tu n'as plus Lisha à tes côtés et même si elle recommence à te regarder comme un copain, ton cœur souffre de ne plus avoir son âme sœur. Si seulement tu pouvais lui dire, lui parler et tout lui raconter... Mais les médicomages le déconseillent fortement et tu ne veux pas lui causer le moindre mal alors tu prends, comme toujours, ton mal en patience et tu attends, dans l'espoir que sa mémoire se débloque et qu'elle se souvienne enfin à quel point vous vous aimiez.
Tes pas finissent par te mener jusqu'aux escaliers capricieux qui, après 5 minutes de farces, abandonnent le fait de te faire tourner en bourrique car ils voient que ça ne fonctionne pas et pour toute soumission, ils te laissent enfin jusqu'au hall qui va te permettre de rejoindre les cuisines. Tu as l'espoir qu'un chocolat bien chaud t'aide à dormir sauf que tu n'as pas fait deux pas, que tu entends quelqu'un s'approcher et en avisant par une des fenêtres, la demi lune bien haute dans le ciel, tu sais que tu n'as pas le droit d'être ici. Comme on dit, tu vas te faire éclater par le ou la préfète. « Je voulais juste un chocolat chaud, je fais une insomnie ce soir ! » Que tu dis en levant tes deux mains en l'air, parce que tu n'as pas d'alcool sur toi et que tu es encore en pyjama, preuve si il en faut que tu ne comptais pas quitter le château pour aller te promener dans le parc ou tu ne sais où. Tu finis par te retourner avant de sourire en coin. « Bonsoir, Eurydice. J'interromps une de tes rondes ? Quel heure est-il ? » Tu réalises que tu ne sais même pas si minuit a été dépassé ou pas, au contraire. Tu te sens penaud parce que ce n'est pas dans ton genre de ne pas respecter le règlement et tu n'aimes pas le fait d'avoir des ennuis. « Colle moi si tu veux mais... Ne rien rien à mes parents s'il te plaît, ne leur envoie pas de lettre. Ca les inquiéterait. » Et tu n'aimes pas ça, pas après tout ce qu'ils ont sacrifiés pour toi.
Honnêtement, parvenir à trouver un quelconque apaisement dans une forme de rêverie bienvenue, était en ce moment, -pour moi du moins-, de l'ordre de l'impossible. Pourtant, je ne suis pas sujette aux insomnies, ni à ce que certains et certaines voient comme des cauchemars. En ce qui me concerne, j'avais toujours été prompte à trouver le sommeil, sans anicroches. Mais, depuis quelques semaines ... ce n'était plus pareil. Mon âme, m'avait déjà embêtée, quand j'avais vu Achlys faire le troll non loin du Lac Noir. Cette même sorte de rêve quelque peu revêtu d'un stupre me collant à la peau, dont je me serais bien passée. Évidemment.
Cet état de fait, je le côtoyais depuis que mes lèvres charnues s'étaient posées quelque peu violemment sur celles de Yaxley. Et que, bien malgré moi, -par Salazar ; rien que le fait de me l'avouer me donnait envie de me nettoyer la bouche avec une potion qui me brûlerait les entrailles-, j'avais envie de recommencer. À de nombreuses reprises. Reprendre à chaque fois, le goût de ses lèvres sur les miennes. Ou sur une partie de ma peau. Il était comme un poison, ce satané scroutt à pétard. Comme ce quelque chose, qui en venait à se répandre dans chaque veine de mon corps. Chaque cellule de mon-
Non, je gardais tout son contrôle. Du moins, je faisais en sorte de le conserver. Mais, force était de constater que de me retrouver allongée dans mon lit, à scruter le plafond, n'était pas l'exemple parfait. C'était l'exact contraire qui se produisait, alors que je m'emparais de ma baguette et de ma cape, n'étant plus vraiment dans l'optique de dormir. Accrochant par ailleurs sur mon habillement avec une certaine rage mon badge de Préfète, je décidais d'aller faire une ronde. Seule. N'ayant aucunement besoin d'un collègue dans les parages, parce que je l'incendierais à peine un seul mot de sa part, prononcé.
Je n'avais pas besoin de ça. Et, l'autre non plus.
Alors que j'arpentais les couloirs, ceux-ci demeuraient silencieux. N'y avait-il pas d'autres esprits en proie au pire des tourments ? J'exagérais certes peut-être un peu, mais rien que de m'imaginer avec les doigts de ce sale rat sur ma peau de porcelaine et mes mains sur son cou, -non pas pour l'étrangler comme je l'avais tant désiré auparavant-, j'étais quelque peu distraite de mes fonctions d'autorité au sein du Château séculaire. C'était fou, comme c'était toujours la faute à cette enflure de Serpentard !
Sur ces atroces pensées, mes pas me conduisent jusqu'au hall, où là, il me semblait entendre un semblant d'existence. Des pas, certes feutrés, mais qui me firent lever ma baguette d'où s'échappait alors un fin rai de lumière. Un individu, sensiblement vêtu d'un pyjama et qui lui aussi, ne parvenait pas à se faire étreindre par les bras de Morphée. Ses deux mains en l'air en signe de totale reddition me firent pouffer quelque peu de rire, parce que je le voyais bien qu'il n'était pas armé de sa baguette.
- Eh bien, je ne savais pas que le chocolat chaud était un remède contre les insomnies ! M'exclamais-je avec un sourire en coin, alors que l'inconnu se révélait à ma personne et n'était nul autre que Bulstrode. Milo, pour être plus exacte. De la même promotion que Yaxley et immanquablement mon cadet. ... bonsoir Milo. Je suis au regret de te dire que nous sommes au-delà de minuit et tu n'es pas dans ton dortoir.
... de là, à le punir ? Nous étions dans la même conjecture : à savoir ne pas trouver le sommeil. Et, je me trouverais bien hypocrite que de le sanctionner idiotement.
- Si tu me tiens compagnie, je ne te sanctionnerais pas. Vu qu'apparemment le chocolat chaud a le pouvoir de guérir certains maux ? Un haussement d'épaules mutin, alors que mon regard noisette lui, se rivait à celui plus clair de mon interlocuteur. Et, j'étais assez curieuse de cette mention de lettre à ne pas envoyer à ses parents, dans ses propos au Bulstrode. ... pourquoi enverrais-je une lettre à tes parents ? Un silence, où se terrait une nuance d'inquiétude. Tu es sûr que ça va ?
Je savais que c'était le contraire. Qu'il me certifierait que 'oui', mais que je n'en croirais pas un mot. L'habitude.
Tu n'as pas vu l'heure, il faut dire que tu t'en moques toujours un peu car ta nature rebelle a fait de toi un bon élève mais avec souvent des mots envoyés aux parents. Parce que tu te bagarres, tu réponds aux préfets et tu sais te faire si peu apprécier que tu as quelques ennemis auto-proclamés dans l'école, pas que tu t'en formalises car tu te dis qu'on ne peut pas être aimé par tout le monde. Le résultat est là, tu fais un peu ce que tu veux parfois et si tu as essayé au contact de Lisha de te calmer, il faut avouer que depuis l'accident c'est comme si tu étais en roue libre. Tu ne te formalises pas de ce qu'on pense de toi, moins encore depuis que tu es devenu si impatient. Tu ne supportes rien, ça te rendrait presque violent parfois et le fait même de manger parfois avec les autres Gryffondors te fait grincer des dents. C'est comme ce soir, tu ne supportes pas de rester là sans dormir, tu tournes d'un côté, de l'autre, sur le ventre, tu regardes un parchemin pour le relire, tu joues avec ta baguette et finalement tu préfères te lever avant de réveiller tes camarades par ton manque de sommeil. Ils t'enverraient promener et tu es si peu aimable en ce moment que ça partirait mal... Autant t'éviter cela.
Sauf que Poudlard est soigneusement gardé par une armée de préfets et étant donné que tu n'as pas de chance, comme si la bonne fée avait refusé de se pencher sur ton berceau à ta naissance, tu finis par croiser le chemin d'une fille que tu connais bien et à qui tu adresses un sourire plein d'excuse pour ta petite escapade du soir. Tu n'as pas de bonne raison à lui donner si ce n'est ton manque de sommeil, tu n'es pas sûr que cela suffise par contre... Les préfets ont l'ordre de ne pas faire de favoritisme entre vous. « Ou est-ce contre les humeurs noires ? Je ne saurais dire... » Que tu rajoutes en reconnaissant la voix de celle qui approche de toi. Tu cesses de sourire en l'entendant, certes tu n'es pas dans ton dortoir, il est apparemment plus tard que tu ne l'imaginais et tu sais ce que ça veut dire... Des ennuis à venir, prochainement, car tu n'as pas le droit d'être ici. « Je trouve ça dommage qu'on ne puisse pas bénéficier d'une exception quand on est insomniaque. » Certes c'est au cas par cas mais comment faire quand on arrive pas à dormir ? On tourne et on vire ? Oui il y a bien le salon de ton dortoir mais tu ne peux pas y trouver de chocolat chaud alors...
« Oui... Tu veux essayer ? C'est un bon remède, je crois. » Que tu dis malgré tout en haussant les épaules avant de relever les yeux vers elle et de croiser son regard quand elle te demande si ça va. Tu ne sais pas quoi dire, on ne te pose pas souvent la question et c'est comme si on venait d'ouvrir un immense barrage qui ne demande qu'à relâcher toute son eau déjà. « Ca va... Ca devrait aller, non ? » Tu es jeune, talentueux, beau garçon, sang-pur, riche... Mais ? « Lisha ne se souvient toujours pas de moi, elle tourne autour d'un autre garçon. J'ai une proposition de stage de Helen Mulciber, la directrice du département des Sports Magiques. J'oublie trop souvent mes potions pour me calmer et ça m’énerve et me tend à la fois ! » Que tu finis par lâcher d'une traite avant de reprendre ton souffle d'un coup. « Ca va mieux... J'avais besoin de ça je crois. Et toi, pourquoi tu ne dors pas ? Ne me dis pas que c'est ton rôle de préfète, à cette heure-ci seul Rusard fait des rondes. » Ou plutôt son chat terrible, fait des rondes.
D'ordinaire, j'appréciais les rondes au sein même du Château séculaire. Privilégiant le fait pur et simple de sanctionner quelques élèves qui aimaient faire du grabuge ou se retrouver dans des situations rocambolesques qui, de toute manière, leur coûtaient de fâmeux points. Ce qui, les obligeaient à devoir les rattraper en un temps record. Et ça, c'était un peu ce qui se passait avec ... Yaxley. Je me devais d'effacer ses conneries en faisant en sorte de récupérer ces points perdus. Et là, c'était plutôt ce sommeil perdu, -à cause de cette enflure- qui me faisait défaut.
Parce qu'à cause de lui, -tout était toujours de sa faute pleine et entière de toute manière-, je m'étais retrouvée à faire une ronde seule. Sans mon camarade Préfet. Y préférant une forme de solitude introspective plutôt que d'avoir à prétendument échanger quelques propos, -probablement inintéressants-, avec l'un des représentants de l'ordre au sein de Poudlard, comme je le fus. Néanmoins, sur mon chemin, j'y reconnus Milo Bulstrode. L'un des Gryffondor de sixième année en proie à une forme d'insomnie qui semblait l'étreindre pour ne plus le relâcher. Lui aussi, était donc boudé par ce cher Morphée ...
... c'était ma foi, quelque peu déprimant. Surtout au vu de ses quelques mots employés, concernant des humeurs noires. Ce que, je comprenais un peu trop bien, pour être un tant soit peu honnête.
- Je vois. Qu'y voyais-je au juste ? Je ne préférais pas m'appesantir sur cette thématique. ... peut-être en faire une pétition ? Parce que je me doute que tu n'es pas le seul élève à subir cet état de fait, Milo. J'aimais, non- j'adorais plutôt, appliquer le règlement à la lettre quand il servait mes propres intérêts, mais y faire valoir quelques exceptions ne ferait pas de mal en soi. Bien au contraire. Je veux bien essayer ce remède, tiens.
Puis, sérieusement, qui n'aimait pas le chocolat et sa saveur inégalée ? Personne, n'est-ce pas ? Mais, je préférais entendre les états d'âme de mon interlocuteur avant de seulement prétendre à boire une gorgée de ce breuvage qu'il trouvait réconfortant. Et, en effet, rien ne semblait aller.
Par Salazar et Hécate ! Le versant amoureux ! Grimaçante, je ne pouvais prétendre à le conseiller sur cet état de fait, malheureusement. Mais, mon regard noisette quant à lui, scrutait le jeune homme dans son intégralité. Consciente alors, qu'il avait besoin d'un quelconque réconfort, que potentiellement mes quelques mots, sauraient lui apporter ?
- En ce qui concerne Lisha ... je dirais que ... J'en venais à poser délicatement mes doigts sur son bras. ... je n'ai pas l'habitude de ça, mais ce que je vais te dire, c'est ce que je pense à ce propos. Un pincement de mes lèvres pleines, parce qu'une véritable peine de cœur, j'en avais eu une. Et, je m'étais bien gardée d'en faire mention. À quiconque. ... je crois que ... quand une personne nous est destinée, on la retrouvera. Peu importe le temps, ni le moment. Lisha, reviendra. Elle retrouvera sa route vers toi, même si, en ce moment ... elle s'égare quelque peu.
Je lui offrais un sourire bienveillant avant de poursuivre :
- ... et pour le reste, je te félicite Milo ! Être repéré par Helen Mulciber en personne ! Que ça doit être gratifiant ! Que je m'exclamais avec tendresse. Pour te souvenir de tes potions ... peut-être envisager un Rapeltout ?
Par contre, quand la question me fut savamment retournée, je ne sus que répondre. Je n'allais pas mentionner ce scroutt à pétard de Yaxley et ce rêve qui m'avait mise à mal, n'est-ce pas ? Je me devais de trouver une parade. Prestement.
- Peut-être, suis-je anxieuse pour mes ASPICS, sans m'en rendre compte pour autant ? Mes notes étaient excellentes, je n'avais pas besoin de m'inquiéter. Mais, peut-être pour cet avenir incertain, qui du coup, ne me tendait pas vraiment les bras. ... plutôt pour la suite. Que vais-je faire après Poudlard ? Je sais que je veux intégrer les plus hautes sphères de la magistrature du Ministère ... mais mon père s'y refuse. Et, une carrière sportive ... j'en suis dégoûtée. Je pinçais mes lèvres, car oui, je venais de me rendre compte, que soudainement, tout cela me paraissait bien trop tangible pour ne serait-ce que passer outre. Malheureusement.
Une pétition ? L'idée te rend muet quelques secondes, tu réfléchis au pour et au contre de cette idée et même si tu n'es pas certain que cela aboutisse, tu pourrais essayer. Tu es certain de pouvoir trouver une bonne centaine de signatures car vous êtes nombreux à avoir ce genre de problème lié au sommeil. Et si ça ne serait pas l'occasion pour vous de vous promener dans le château toute la nuit, ce serait au moins le minimum que de pouvoir vous rendre aux cuisines pour attraper un chocolat chaud, un verre de lait ou quelques biscuits car souvent quand on ne sort pas, on a faim. La actuellement tu commences à sentir ton ventre faire des siennes, signe qu'il se réveille car le repas du soir commence à être lointain. Et puis tu n'es qu'un adolescent en pleine croissance, autant dire que tu dévores facilement tout ce que tu trouves. « Pourquoi pas. Tu voudrais signer, toi ? » Que tu demandes avec un petit sourire avant de te rapprocher encore un peu. Si la tension de tes épaules commence à se calmer, il n'empêche qu'elle est toujours là, à te poser violemment et à te provoquer quelques douleurs dont tu te serais passé. Parler de Lisha te fait remonter des souvenirs qui serrent ta gorge mais tu les chasses en te concentrant sur votre conversation et le mouvement régulier de tes pieds pour avancer vers la cuisine. C'est ainsi que tu vis chaque jour, en faisant des efforts sur des choses banales que tu ne voyais même pas quand elle était à tes côtés.
« Oui... C'est ce que j'essaye de me dire. Mais sa mère m'a assuré que si elle ne retrouvait pas ses souvenirs bientôt, elle m'oublierait totalement. » Et sa mère doit le savoir mieux que toi non ? Parce qu'elle est en lien direct avec les médicomages, tu lui fais confiance même si au fond de toi quelque chose te murmure d'être prudent. Après tout, sa famille n'a jamais totalement apprécié et approuvé votre relation, que tu sois sang-pur ou pas. Tu es un jeune sang-pur, les Bulstrode ne sont puristes que depuis cette génération alors c'est une chose qui fait jaser. Heureusement ses félicitations parviennent à te faire sourire plus franchement, c'est vrai que tu es chanceux, ce n'est pas rien ! Helen Mulciber, que tout le monde voudrait avoir comme maître de stage, qui te propose à toi un rendez-vous. C'est trop beau pour être vrai, peut-être que la roue va finalement tourner plus vite que tu ne l'aurais prévu. « Un rapeltout oui, c'est une bonne idée ! Je vais m'en trouver un ce week-end, à Pré-Au-Lard. Tu viens en sortie, toi aussi ? » Ce serait l'occasion de faire le plein de sucreries, de livres de magie et de quelques farces que les Gryffondor vont s'empresser de jeter sur les Serpentards. En bref, une semaine normale à Poudlard.
« Pourquoi dégoûtée ? Tu as encore tes chances tu sais, tu es bonne joueuse et les sports magiques, c'est un univers très large ! » Il y a tant de discipline qu'elle n'est pas forcée de faire carrière comme joueuse mais aussi comme entraîneuse, commentatrice entre autre. « Tu es l'une des élèves les plus douées de Poudlard, concernant tes ASPICS tu vas les avoir sans forcer. » Mais c'est la pression qui suit qui est terrible, tout le monde s'attend tellement à ce qu'elle parvienne à décrocher son diplôme sans effort qu'il est impensable qu'elle puisse ne pas réussir. Pourtant... Pourtant il y a un Si, un risque de tomber sur un mauvais sujet, de perdre ses moyens, de laisser le stress nous envahir ou pire encore, de subir un énorme trou de mémoire qui refuse de revenir en plein cœur de l'examen. Tu ne juges pas, ça t'est arrivé une seule fois à cause de la pression que tu te mettais et tu t'es juré de ne jamais revivre ça. « Pourquoi ton père refuse une telle carrière ? C'est très noble de vouloir intégrer ce domaine et un peu de sang neuf ne ferait pas de mal ! » Dis-tu avec un sourire en coin, parce que Eurydice pourrait faire des choses immenses. Elle ne manque pas d'idées ni d'envie de travailler pour atteindre ses objectifs, c'est ce qu'on doit attendre de quelqu'un qui intègre la politique et toutes ses ramifications.
Finalement, je n'étais pas déçue de cette singulière rencontre au détour de l'un des couloirs labyrinthiques de Poudlard. Mon compagnon d'infortune, lui aussi terrassé par une insomnie chronique me faisait prendre conscience que j'avais bien fait de m'échapper de ce sommeil qui n'avait pas voulu de ma personne. Cependant, mon esprit n'avait rien d'apaisé mais converser avec le Bulstrode parvenait néanmoins à faire son office. J'appréciais ce partage de quelques palabres, et surtout, je me sentais étrangement, un peu moins seule. Et ça, bien que je n'étais décidément pas coutumière de cet état de fait, me faisait un bien fou.
À l'évocation de cette pétition que j'avais alors mentionné et au vu de la réaction du jeune homme, je ne pouvais qu'adhérer. Hochant délibérément ma tête rousse à son questionnement. Évidemment, que je la signerais. Cela en était sûr et certain. Et, si je le pouvais, j'en ferais circuler bien d'autres au sein même du Château séculaire, mais là, n'était pas la question. Du moins, pour l'instant.
- Bien sûr, Milo ! M'exclamais-je en souriant, consciente de son rapprochement à mon envers, le laissant alors faire. Parce qu'ordinairement, je me serais reculée en voyant un tel mouvement. Cependant Milo avait besoin d'une main tendue concernant cet aspect de l'existence que je n'avais pas l'art et la manière de maîtriser.
... je n'étais pas assez investie dans ce domaine, ni même que j'y avais déjà goûté. Mais, je me devais au moins de lui faire part de mes quelques ressentis. Parce que j'étais certaine d'une chose : il la retrouvera sa Lisha. Même si ça lui prendra un peu de temps. Parce que la personne qu'on aime, -du moins je le pensais-, on serait de nouveau à ses côtés, à un moment donné. Et, le Gryffondor n'y faisait pas exception. Car, même s'il était en train de connaître la plus douloureuse des afflictions avec la mémoire défaillante de celle dont il est épris, il y aura un jour ... du renouveau. C'était peut-être ainsi, que l'être humain était le plus beau, tout compte fait ?
- J'en suis persuadée de cela. J'opérais un léger silence avant de poursuivre mes propos. ... et, je crains que tu ne dois te référer qu'à Lisha. C'est elle et toi. Et nullement sa mère. Pourquoi la matriarche intercédait-t-elle, là-dedans ? Ce n'était pas son rôle premier. Comme je te l'ai dit, je ne pense pas qu'on oublie une personne qu'on a aimé si aisément. Un autre silence. ... as-tu peut-être pensé à des stimulis ? Des odeurs, des endroits ? Tout ce qui pourrait amener Lisha, à se souvenir de toi ? Des sucreries que vous auriez partagées ? Tout ce qui la lie à toi ...
J'essayais de lui apporter quelques idées, quelques solutions. Parce que peut-être que j'aurais aimé qu'on agisse ainsi, avec moi ? Que si ma mémoire se trouvait un jour être morcelée, qu'un merveilleux souvenir s'offre de nouveau à moi ... en adéquation avec la personne qui me l'aurait fait vivre. Ça, j'aimerais. À l'évocation de la sortie de Pré-Au-Lard, j'haussais un sourcil pour le moins circonspect. Parce que pour être totalement honnête et transparente, je l'avais fondamentalement oubliée. Étant reléguée à la dernière place dans mon ordre de priorité.
... Yaxley prenait une place bien trop importante pour qu'elle soit anodine. Malheureusement.
- J'avais totalement oublié cette sortie. Merci de me la rappeler. Je vais probablement m'y rendre. Et, je surveillerais si tu n'oublies pas de t'acheter un Rapeltout, Milo ! Un froncement de mon nez taquin, assorti d'un sourire tendre. Avant que celui-ci ne s'étiole doucement.
Car on mentionnait une carrière avortée dans le Quidditch. Depuis que j'avais fauté aux sélections de Batteur des Serpentard, Yaxley m'ayant devancée. Et, ayant pris cette place que je convoitais. Depuis, je ne me voyais pas légitime à postuler dans le sport sorcier, étant donné que je n'y avais jamais réellement joué. Privilégiant d'être dans les gradins plutôt que dans les airs, à frapper des Cognards sur une équipe adverse. ... alors, cela s'avérait être un tantinet compliqué. Malgré les encouragements du Rouge et Or à mon égard, soit dit en passant.
- ... j'ai été dégoûtée depuis qu'une place de Batteur m'a été ravie. Une inspiration vive. Je hais le joueur principalement pour ça, mais ... je lui reconnais un certain talent. Nul besoin de lui apporter une quelconque précision, tout Poudlard était au courant de l'animosité que je portais à ce sale rat qu'était Yaxley, depuis cet évènement. ... merci Milo. Mais, on est jamais à l'abri d'une emmerde. Moi, la première.
Je le savais que j'étais l'une des plus douées. Mais, il me suffisait de ne pas être optimale ce jour-là et de tomber en disgrâce. Ce qui m'était, de ce fait, difficilement acceptable et inenvisageable.
- J'ai une relation assez conflictuelle avec mon père. Je pense qu'il ne veut pas me ... comment dire ? Il ne voudrait pas que ce soit facile pour moi, tu vois ? C'était au moins, l'une des solutions que j'avais envisagée. ... mais, j'y arriverais de toute manière, il ne peut en être autrement. Et, parce que l'idée de déguster ce chocolat chaud était toujours de mise : ... là, maintenant, je pense que boire notre chocolat chaud est une bonne idée. Tu ne penses pas ?
Après tout, nous étions là pour ça, n'est-ce pas ?
Parler de Lisha te fait naître un violent vague à l'âme que tu peines à effacer, comme à chaque fois que tu mentionnes ton ancienne petite amie et son amnésie que tu redoutes de plus en plus. "Mh... Pourtant sa mère a beaucoup d'influence, tu sais." Et si elle demande que tu ne sois au courant de rien alors les médicomages assurent la chose comme de bons petits soldats, qu'importe le lien que Lisha et toi vous aviez à l'époque et qu'importe la souffrance. Quoi que dans l'histoire tu es le seul à souffrir car tu es le seul à te souvenir de votre lien... Parfois, tu maudis largement ta mémoire parce qu'elle te torture. "Oui, nous avons été dans la Cour Carré lors d'une partie de bavboules et je lui ai fait mon fabuleux chocolat chaud... Elle semble se souvenir parfois, elle me regarde sans rien dire mais rien de plus. On dirait que ça tourne, que ça la travaille... Je sais qu'elle finira par se souvenir, je crains juste que ce soit tardivement. Je manque de patience, je crois..." Sauf que concernant cette histoire tu te dois d'être patient, pour elle et parce que tu y crois. Même si ça te demande un effort incroyable et une force que tu ne pensais pas posséder. "Mais les stimulis ne doivent pas être trop violent sinon ça lui fait mal à la tête... Elle souffre beaucoup de migraines." Et ça non plus tu ne le veux pas, tu ne peux la laisser regarder souffrir surtout si tu es responsable de la souffrance ressentie à l'instant même.
Tu ris doucement à sa remarque, sentant en toi monter une forme de reconnaissance envers Eurydice car elle parvient à te faire rire même si tu n'as pas le coeur à la fête. C'est à ça qu'on reconnaît des vrais ami(e)s surtout à leur capacité à être là quand les choses ne vont pas. "Tu comptes me punir en me faisant rattraper mes heures de colle, si j'oublie d'en acheter un ?" Que tu demandes avec plus de rire dans la voix car tu sais que tu pourrais être collé pendant au moins une bonne semaine, car tu quittes souvent le dortoir pour te promener jusqu'aux cuisines avant de prendre un lait chaud souvent, un thé rarement. "Et une certaine arrogance démesurée." Que tu dis en levant les yeux au ciel, n'ayant que peu d'amour pour le Yaxley qui a effet a tendance à se croire meilleur que tout le monde... Et pour un Bulstrode nouvellement pur, l'orgueil n'est pas un défaut qui est appréciable, pas quand ta famille n'est pas née pure mais a dû se battre pour y arriver. Parce que vous avez à cœur la valeur de l'effort, ce qui n'est pas toujours le cas de tout le monde. "Mh... Si tu cesses de répondre à tes devoirs, si tu commences à répondre aux professeurs et si tu brûles tous les sujets d'ASPIC tu pourrais et je dis bien que tu pourrais, éventuellement, voir tes examens te passer sous le nez !" Et encore, elle est une Gaunt et l'influence des siens apporte aussitôt respect et soumission, tu doutes que le Conseil des Purs vexe une de ses familles les plus influentes.
"Oui je vois... Je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie, parlons d'autre chose !" Et parce que tu sais que les relations familiales c'est compliqué et souvent très douloureux, tu préfères lui sourire et passer à autre chose, surtout à ce chocolat chaud qu'elle mentionne. C'est vrai que tu lui as promis de lui faire goûter et promesse de Bulstrode se doit d'être honorée ! C'est la première chose pour un sang-pur ou même un nouveau, à savoir de n'avoir qu'une seule et unique parole. "Tu as raison, allons y avant que les préfets nous tombent dessus !" Que tu lances avec un petit rire pour toute réponse puis tu ouvres la marche jusqu'aux cuisines qui ne sont plus si loin. Une fois arrivé devant le tonneau, tu frappes avec ta baguette la formule pour les ouvrir et une fois dedans, tu fais signe à Eurydice de s'installer alors que toi tu t'empresses de prendre deux tasses, le lait, le chocolat et tout ce qu'il faut pour préparer ça. "Tu as faim ? Il y a des muffins... Les elfes préparent toujours beaucoup de goûter à l'avance, les Poufsouffle viennent souvent piquer des sucreries bien après le repas." La preuve que cette maison est la plus gourmande de Poudlard. Tout en faisant fumer le lait d'un sortilège pour le réchauffer, tu prépares le chocolat de sorte à ne fait aucun grumeaux et une fois que le liquide est bien chaud, sucré à souhait et délicieux, tu rajoutes de la crème fouetté que tu montes avec ta baguette ainsi qu'une gaufrette et des chamallows. "Tu m'en diras des nouvelles ! C'est ma recette secrète que j'ai crée pour Lisha à la base... Mais j'aime bien la partager. Ca me permet de prouver aux autres que je suis le petit ami parfait !" Et tout en disant cela, tu poses devant elle la tasse fumante et une assiette de sucreries.
- Je te crois bien, malheureusement. Surtout, en ce qui concerne l'influence de sa mère. Mais, cela ne serait bien que temporaire, n'est-il pas ? Que sa génitrice ne sera plus en mesure d'asseoir son autorité sur sa fille, quand celle-ci se réveillera. C'était du moins ce que je me plaisais à penser, malgré que Milo en vienne à me faire douter. Dans sa manière d'évoquer Lisha, et sa propension à réfléchir pour se retrouver.
... pour faire appel à des souvenirs, qu'ils ont en commun, malgré tout. Et dont je sais que bien qu'ils fussent heureux au demeurant, ils parvenaient à faire souffrir mon interlocuteur plus que de raison. Et cela, je ne pouvais décemment pas le cautionner. Parce que le Gryffondor, je l'estimais. Il était l'un de ces amis rares que je pouvais posséder, en plus de cette famille que je chérissais. Et le voir, être en proie à une douloureuse affliction ne me rendait point cet état de fait agréable.
- Pour Lisha, je pense qu'il faut laisser le temps au temps. Parce que ... si tu la vois tenter de réfléchir, de se souvenir ... ça me semble être en bonne voie, n'est-ce pas ? Je suis certaine qu'elle va y parvenir. Quand, je n'en ai strictement aucune idée ... malheureusement. Je pourrais éventuellement en faire appel à mon Don, et en converser par la suite avec ma tante. Tante dont j'étais certaine qu'elle me dirait de ne rien provoquer. Que cela doit se dérouler comme la Volonté elle-même le désire. Que si cela devait un jour survenir, je devrais en faire part à mon vis-à-vis, sans pour autant chercher à engendrer ce quelque chose, qui n'aura peut-être pas la même finalité, en fin de compte.
Alors, il n'avait foncièrement que du temps et une forme de patience, pour lui et il devait l'accepter. Même si le Gryffondor était pétri de ce tempérament quelque peu déraisonné et incendiaire propre à la Maison au blason de Lion.
- Je crois que pour Lisha, tu devras faire preuve de patience, Milo. Même si tu n'en es pas pourvu et que cela te semble réellement délicat. Tout comme je comprends que tu n'aies point envie de la faire souffrir plus que de raison, avec des migraines. Avec une infime tendresse, j'en venais à poser délicatement ma main sur son bras, pour lui signaler que j'étais bel et bien présente et que je pouvais faire preuve de compassion. Tout comme d'une forme d'humour, qu'il avait su très bien déceler et qui me fit largement sourire, ainsi que pétiller mon regard noisette. ... c'est la sentence qui risque de te pendre au nez, si par malheur ... tu oublies d'en acheter un. Et, je peux être très inventive quand il s'agit de trouver des sanctions.
... qu'il demande à Yaxley, d'ailleurs. Yaxley qui s'immisçait un peu trop aisément dans chaque pan de mon existence, en ce moment. Et cela, était clairement pour me déplaire. Tout comme cette arrogance, qui, force était de constater ... ne m'était point- Bordel !
- Je ne peux te donner tort en mentionnant cette arrogance qu'il a de démesurée. Bien au contraire. Or, j'en aimais la pugnacité dont il pouvait faire preuve et ça, ça n'en était qu'une partie. ... mais il envoie ses Cognards avec force sur le terrain et tant qu'il fait gagner Serpentard, je ne peux lui en vouloir.
Mais pour sûr que je lui en voulais ! Depuis qu'il était arrivé en première année et que nous partagions les mêmes couleurs ! Depuis qu'il s'était rebiffé à chaque fois et ce, de la plus violente des manières, répondant magistralement à celle que je lui assénais dans le Château séculaire. Il avait du répondant ce sale rat et il en aurait encore. Parce qu'on ne se débarrassait pas si facilement des mauvaises herbes. Elles étaient tenaces ces saloperies, quitte à en faire leur force.
- Je laisse l'arrogance au Yaxley et sa propension à défier l'autorité. Parce que je ne me vois pas répondre aux professeurs avec aplomb et même brûler les sujets d'ASPICS ! Que je m'exclamais en riant, parce que ces idées, elles pourraient très bien éclore dans le cerveau dérangé de mon cadet. ... surtout, je crois que mon père me tue, s'il apprend ça ... alors qu'il se trouve être au Conseil des Purs.
Je grimaçais intérieurement, plus que satisfaite que le Rouge et Or change de sujet à propos d'Emrys Gaunt, mon très cher père. Et quoi de mieux que d'aller goûter ce chocolat chaud que m'avait promis le Bulstrode depuis le début de notre rencontre ? Rien. Parce que j'avais sensiblement hâte et que j'étais curieuse. Ne pouvant m'empêcher de rire à la mention de quelques Préfets qui pouvaient encore faire leurs rondes dans les couloirs de Poudlard. En ce qui me concernait, je n'étais pas inquiète le moins du monde, faisant partie de ce groupuscule. Et ... même si nous rencontrions Luke, mon cousin, il se joindrait à nous. J'en étais sûre et certaine.
- Si au début je n'avais pas faim ... je dois avouer que mon état d'esprit à ce propos a bien changé. Tout me donne envie ! Je n'étais pourtant pas aussi gourmande que la Maison au Blaireau mais tout de même ! Tout me paraissait alléchant et ça sentait bon. Comme lorsque le Gryffondor se mettait en tête de me préparer son fameux chocolat chaud, tandis que mon regard noisette lui, demeurait captivé par ses mouvements.
Assise, je me fis alors servir. Une magnifique tasse garnie de la précieuse boisson cacaotée avec quelques agréments qui eux, n'étaient aucunement désagréables. J'observais alors le breuvage avec intérêt, goûtant de ce fait, une première gorgée et-
- Milo ! Mais- ... tu devrais le faire breveter ! Et le faire servir par les Elfes ! Et, je peux témoigner ! Tu es le petit ami parfait ! Je lui souriais tendrement, tout en commençant à rire, et en croquant dans l'une des sucreries présente sur l'assiette. ... merci de me partager cette recette. Et Lisha, elle a une chance certaine de t'avoir à ses côtés. Elle s'en souviendra, ne t'en fais pas. Espère. Et quand les temps seront peut-être un peu plus durs, rappelle-toi de cet instant ou ... on se donne rendez-vous ... et tu me fais à nouveau ton chocolat chaud ? J'haussais mes épaules avec un sourire plus que mutin, parce qu'il n'y avait bien qu'une vérité.
Tu hoches la tête sans un bruit, ne voulant pas trop critiquer celle qui a été ta belle mère car tu es sorti avec Lisha pendant assez longtemps pour être présenté au reste de la famille cependant tu ne peux nier qu'elle a de l'influence. Et qu'elle écrase celui ou celle qui voudra un peu s'émanciper ou prendre juste un peu de recul. De fait c'est une femme aimable mais froide, qui garde un masque en société et qui n'a jamais su ôter le sien devant toi. Parce qu'elle craignait pour sa famille ? Parce que tu n'es qu'un Bulstrode, nouvellement pur depuis si peu de temps qu'on ne te considère pas vraiment dans cette société magique si fermé ? Tu ne saurais dire et surtout tu n'as jamais voulu penser à cela assez longtemps, car tu avais Lisha et c'était tout ce qui faisait ton bonheur mais maintenant... Maintenant tu n'as aucune nouvelle, personne de sa famille ne te tient au courant et tu soupçonnes sa mère d'être derrière tout ça. Si elle a interdit à quiconque de parler de l'état de sa fille alors tout le monte t'évite, ça ne serait pas si illogique. « Je serais patient... J'apprendrais à l'être pour elle. » Dis-tu avec l'ombre d'un sourire sur ton visage perdu et fatigué.
Pendant une seconde tu te souviens de toutes les fois où tu l'attendais après les cours, après les matchs, après les entraînements ou ses réunions avec ses clubs. Toutes les fois où tu as patienté devant chez elle pour l'emmener faire une balade à dos de cheval ou en balai. Les mois à s'embrasser jusqu'à ce qu'elle réclame tes mains sur ses hanches, jusqu'à ce qu'elle te fasse promettre un mariage si elle s'offrait comme cela à toi. Et toi tu as promis, amoureux et perdu dans son regard car il ne pouvait en être autrement pour toi et parce que tu n'as jamais envisagé cette relation autrement que comme un mariage final comme apothéose, des enfants, une belle maison et ta Lisha heureusement comme journaliste ou joueuse de Quidditch pro. En bref tu es patient, tu le seras toujours parce que Lisha mérite bien que tu patientes dans l'ombre jusqu'à ce que son regard amoureux viennent à nouveau te réchauffer de sa lueur. « Tu as raison. Merci pour tes conseils, Eury. » Et tout en disant cela, tu poses une main chaude sur la sienne. Dans un geste amical, délicat et discret, comme pour lui transmettre toute ta reconnaissance par ce geste timide. Et qu'il est difficile d'être tactile quand on évolue dans un monde qui observe chacun de vos gestes avec un intérêt particulier pour lancer des rumeurs au moindre mouvement suspect !
« Ho ! Mais c'est que tu serais honteusement méchante avec ton ami ! Je reconnais bien là le serpent qui brille sur ton blason ! » Et tu laisses un petit rire t'échapper pendant quelques secondes, sentant que tu es déjà moins lourd de toutes les pensées qui sont dans ton esprit, que la tristesse s'éloigne un peu simplement chassée par la présence d'une amie chère à ton cœur. Il est certain que lorsqu'on se sent abandonné et qu'on erre sans but, il faut réclamer un peu de présence réconfortante pour se souvenir qu'on est aimé. « Évidemment il s'en sort toujours avec une pirouette. Le Quidditch ou sa belle gueule, en première place ! » Que tu réponds non sans sourire, tu ne lui reproches rien si ce n'est de penser au Quidditch comme... Comme toi d'ailleurs. Si quelqu'un est imbuvable mais qu'il fait gagner votre maison alors ça te va, pourtant tu ne seras pas plus aimable avec lui ou elle. Au contraire, tu sais le dire quand quelqu'un te tape sur les nerfs et heureusement Orpheus n'est pas dans ta maison sinon vous seriez en guerre lui et toi. Tu n'as jamais aimé les arrogant, c'est ton côté trop modeste qui veut ça et le fait que vos parents vous aient inculqué le respect du travail et l'importance de celui-ci. Contrairement à la plupart des familles pures, tes parents ne sont pas nés avec des manoirs et des coffres débordant de pièces à Gringott's. Pas que tu juges, les familles puristes de votre monde sont ici depuis longtemps et avec les siècles, elles ont accumulées pour ne jamais manquer.
« C'est vrai oui... N'allons pas défier Emrys Gaunt. Il est déjà assez effrayant comme ça ! » Que tu oses avouer sans rougir, parce qu'il est vrai que l'homme respire l'autorité et quand vous le croisez dans Poudlard car il vient pour des réunions du Conseil des Purs, chacun fait en sorte de soigneusement s'écarter. Heureusement, Eurydice avoue que son estomac commence à se réveiller et ça t'incite à t'activer pour préparer les chocolats mais aussi à sortir une boite en fer contenant les muffins tant attendus. Ils sont encore tièdes et surtout sont soigneusement préparés pour les élèves qui se relèvent la nuit pour grignoter. Tu finis par prendre ta tasse et avaler une première gorgée, sentant le sucre et le goût du chocolat qui explose sur ta langue pour te faire soupirer d'aise. C'est délicieux, comme toujours, car la recette est faites avec un amour certain. « Ho ce n'est pas grand chose ! » Que tu réponds aussitôt avec un mouvement de la main, car tu es toujours gêné lorsque tu reçois des compliments. Après tout ce n'est qu'un chocolat, non ? « Oui... J'y crois. Parce que notre histoire ne peut pas finir suite à un accident de balai. Parce qu'elle et moi c'était une évidence... Et que nous sommes liés à jamais. Je dois juste être patient et être l'ami dont elle a besoin, jusqu'à ce qu'elle se souvienne qu'elle et moi... C'était plus que ça. » Dis-tu avec un sourire légèrement triste, parce que tu voudrais que ça soit plus rapide mais l'esprit, tout comme le corps, a besoin de temps pour se refaire. « Quand même, tu parles de moi mais toi ? Tu n'as personne en vue ? » Que tu finis par demander en levant vers elle un regard brillant de malice qu'on ne te voit pas souvent. « Tu es une très jolie fille, excellente camarade et brillante en cours. Tu ne vas pas me faire croire que tu n'as pas une bonne centaine de prétendant ? » Tu ne la croirais pas même si elle te jurait une chose pareille.
Je le sentais bien, que cette histoire quelque peu nébuleuse avec Lisha tourmentait Milo plus que de raison. En même temps, qui pourrait l'en blâmer ? Eux, qui ont vécu une romance passée que seule le Gryffondor a matière à se souvenir. Si tel était mon cas, je ne savais comment je pourrais seulement réagir. Si l'Amour de ma vie, bien que possédant des souvenirs étiolés de notre relation, en avait alors omis plus que gardés en définitive. Cela ne m'était dès lors, jamais arrivé ... mais si un jour cela se produisait, je crois que je deviendrais aliénée. Tant et si bien, que ma seule délivrance serait alors ma finitude.
... mais rien de tout cela ne se produisait chez ma personne et j'en étais rassurée. Or, c'était le Rouge et Or qui avait besoin de patience pour attendre celle qu'il aimait. Et que, même s'il n'en était point coutumier, il devrait s'y plier. Parce que, c'est ainsi que cela doit se passer. Même si, abandonner peut parfois être la solution à cet état de fait. Cependant, il était courageux. D'une témérité propre à ceux de sa Maison. Alors, je ne craignais pas qu'il baisse les bras. Et, je serais probablement présente pour qu'il ne le fasse pas.
- J'aime entendre ces mots. Et, il me semble plus qu'adéquats dans cette situation. Situation, que vous traversez tous les deux. Je lui octroyais de nouveau un sourire, qui se voulait des plus rassurants et des plus tendres.
Car, il en avait besoin et je pouvais lui apporter un peu de mon assistance, à défaut de l'aider réellement. Ou du moins, de passer par-delà cet obstacle bien plus aisément.
- J'essaye de faire au mieux ! Que je m'exclamais tout en souriant. Consciente tout de même, que mes conseils n'étaient peut-être pas les mieux avisés mais au moins, ils avaient été entendus par mon interlocuteur. Ce qui était une bonne chose, me rendant fière. À son exclamation à mon encontre, je ne pus réprimer un rire flûté. Parce que j'étais plus qu'honorée de faire partie de cette famille que fut les Gaunt. Étant donné que cette dernière n'était nulle autre que la descendante pure et dure du grand Salazar Serpentard. ... comment te dire, que je suis plus que suffisante en entendant tes propos ? Je ne pourrais pas me vêtir d'autres couleurs, entendons-nous bien.
Comme ce satané Yaxley, que je ne voyais pas ailleurs non plus. Le vert et l'argent lui allaient à merveille. Et, j'aurais été tout de même surprise s'il avait été réparti parmi les rangs des Lions. Tout en sachant pertinemment que l'un de leurs représentants que j'avais en face de moi, ne se serait pas gêné, -tout comme moi-, de lui faire vivre un Enfer éveillé, à mon cadet. Cela aurait été somme toute assez ... saugrenu et pour le moins cocasse.
- Une de ses compétences, la plus usitée. Si tu veux mon avis. Et qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant, avec cette dernière, cet imbécile ! Tout comme mon père. Même si, la vision de mon camarade était proche d'une réalité que je n'appréciais pas vraiment. ... ah, il paraîtrait que j'ai obtenu le caractère de mon père. Suis-je aussi effrayante que lui ? Dans le filigrane de cette interrogation, un humour certain. Démontrant aussi que cette dernière était malheureusement pour moi, plus que rhétorique.
... et il était somme toute assez évident, que je préférais déguster le chocolat chaud délicieux de Milo plutôt que de continuer à converser sur mon père. Et Milo, qui faisait son modeste !
- Arrête de te cacher derrière un mur d'humilité Bulstrode ! Il est délicieux ton chocolat chaud, et c'est en amie sincère que je te le dis. Après tout, si nous nous étions retrouvés dans ce couloir, c'était le Destin. Qu'il y avait une raison à tout ceci : à ceci près que mon ami, ne devait pas abdiquer si aisément, pour une histoire qui de son point de vue existait encore bel et bien. ... c'est ton âme sœur et ton seul amour. Et, ça ne s'oublie pas. Pas comme ça, du moins. Ma main s'était posée sur son bras, dans un geste répondant à celui que j'avais reçu de sa part quelques instants plus tôt.
Buvant une nouvelle gorgée de mon breuvage cacaoté, je manquais de m'étouffer suite à sa question. Énoncée de la plus simple des manières et qui- m'amena un constat plus que désagréable me ramenant quelques temps en arrière, ce faisant. Il y avait bien eu une personne. Cette dernière s'étant insinuée un peu trop facilement en mon être.
- Hum. Hum. Je reposais ma tasse sur sa soucoupe assortie. Sentant bien que je devais louvoyer à la manière des Serpents, pour ne pas trop me dévoiler. ... alors ... Une inspiration, avant de poursuivre. Pour mes prétendants, il y en a bien quelques-uns ... mais à l'heure actuelle, il n'y a bien qu'un seul qui est pour le moment réellement digne de mon intérêt. Un ancien Poufsouffle : Dean Prewett.
Par Salazar, que Milo ne me demande pas l'identité de ce quelqu'un ... pitié ... ... parce que j'y perdrais toute complaisance d'une certaine crédibilité et que j'étais assurée de ne pas avoir envie de ressentir cette sensation pour le moins désagréable.