adult friendship - Marlie

14 février 1981.

Marlene a envie d'un tatouage. Elle s'est réveillée avec cette idée en tête, suite à un rêve plaisant où un tatoueur lui piquait les côtes, y encrant le dessin d'un renard sous un croissant de lune. Elle s'est empressée, au réveil, de dessiner ce qu'elle avait vu en rêve, en oubliant qu'elle n'avait aucun talent en dessin. Son œuvre est médiocre, mais elle ne doute pas que le talent de son tatoueur à Camden arrive à arranger la chose. Elle va chez lui pour tous ses tatouages, et si ceux ci se limitent à ses bras pour le moment, elle compte bien passer à d'autres partie de son corps. Et aujourd'hui, ce sera les côtes, comme dans son rêve. Elle s'habille en vitesse d'un cargo noir, un débardeur de la même couleur et d'un sweat de l'équipe des Flaquemare qu'elle a piqué à un des garçons, elle ne saurait plus dire auquel. Sûrement James, mais rien n'est sûr. Et puis maintenant, il est à elle. Elle enfile ses docs, dans lesquelles elle coince le bas de son pantalon, puis une grosse écharpe autour de son cou. Elle prend de la monnaie moldue pour payer son tatoueur, et sort de la Tanière pour rejoindre Camden Town.

Les rues sont plutôt animées en ce moment de février, sûrement dû aux vacances scolaires qui viennent de commencer. Ou de la Saint Valentin. Elle ricane à cette pensée, roulant des yeux aux stickers en forme de cœur qui se trouvent un peu partout, et aux marchants de roses ambulants. Elle s'achète une sucette en forme de cœur, goût cerise, à un de ces marchants, et continue sa marche jusqu'au shop de son tatoueur.

Quand elle aperçoit une silhouette au loin. Une silhouette qu'elle reconnait très bien, et à qui elle n'a pas recousu la jolie gueule depuis un moment maintenant, un mois et demi si elle se souvient bien. Et en un mois et demi,  Charlie Croupton n'a pas daigné prendre de ses nouvelles. Un rictus étire ses lèvres. Tu vas voir toi. Elle presse le pas pour espérer le prendre par surprise, mais il disparait elle ne sait où. Elle continue de marcher, en restant prudente, et passe devant une ruelle. Elle n'a pas le temps de formuler une seule pensée, qu'on l'attrape par le bras pour l'emmener dans cette ruelle. Elle se retrouve contre un torse qu'elle ne connait que trop bien et se met un rire.

"Il faut vraiment que t'arrêtes de faire ça !"

Elle se libère de son étreinte, mais sans se défaire de son sourire. Elle est réellement heureuse de le revoir, et cette fois sans avoir à lui faire des sorts de soin.

"Tu as disparu, je pensais que t'étais mort pour de bon, cette fois-ci." Elle le regarde de haut en bas et voit qu'il est entier. "Quoi de neuf, beau gosse ?"

14 février 1981.

En ce moment-même, Londres se parait de décorations mièvres et sirupeuses qui avaient de bon ton de me faire ricaner. Pas que j'étais jamais tombé amoureux, loin de là même, mais quand je voyais tout cet engouement autour de cette fête purement commerciale, moi ça me faisait avoir un sourire en coin. Ce même sourire de renard, que j'octroyais aux passants qui pouvaient se targuer de passer en-dessous de notre appartement. Accoudé au balcon en fer forgé de ce logement que je partageais avec Dean, je tentais de siroter un café.
Je disais bien : tenter. Parce que ... quand je voyais l'effervescence en bas là, ça me donnait grave pas envie de me mélanger à la foule.

Non pas que je l'aimais pas la foule, mais je choisissais mes batailles. Et, y'en avait pas des masses que j'estimais aptes.
Gardant la tasse de café fumante entre mes doigts, j'observais la populace de mon regard sombre, ayant un semblant de vibe d'un roi despote. Alors que sans mentir, j'étais franchement rien de tout ça. C'était juste que je me préparais à affronter ce dont j'étais pas friand en temps normal : le monde. Et Salazar savait que pourtant, je faisais bonne figure à Poudlard.

Ici, c'était pas un temps à l'être. Peut-être, que c'était cette fête qui célébrait les amoureux, qui me mettait dans cet état ? J'en savais foutrement rien et perso', j'avais pas envie de m'auto-analyser pour si peu. Y'avait un truc que je voulais, c'était sortir mais c'était amplement paradoxal, pour le coup.
Avec un long soupir, je venais déposer la tasse vide sur l'évier de la cuisine, m'emparant de mon long manteau et de mon sac à dos en toile kaki. Ainsi que mes clefs.

Dévalant les escaliers, j’atterrissais devant le shop du tatoueur qui nous louait l'appart' à Dean et à moi, et avec qui, on avait une relation amicale. Le saluant de la main, je disparaissais dans cette masse qui était en train de m'avaler. Malgré ma stature. Ç'avait toujours ce quelque chose de déroutant, cette effervescence à la moldue. Mais, fallait croire que ça me gênait pas le moins du monde, vu que j'avais opté pour ce côté-là de la barrière, en compagnie de mon meilleur ami, l'ancien Poufsouffle.

Néanmoins, j'étais persuadé qu'on me suivait. Ou plutôt qu'une silhouette plus que familière me rejouait une même scène, il y a de cela cinq longues années en arrière. De ça, j'en étais sûr et certain. J'allais pas me tromper. Parce qu'il y avait des odeurs qui ne trompaient pas, et des impressions qui restaient encrées dans la peau. Ou au mieux, dans l'âme. Et là, à cet instant, c'était exactement ce qui était en train de se produire. Encore une fois. Avec une ancienne petite amie.

Ancienne petite amie, que je récupérais à la volée, dans un mouvement fluide. La ressentant momentanément contre mon torse, comme une forme d'invariance. Tout comme son rire, qui me fit rapidement sourire. À la fois mes lèvres, qui s'étirèrent en un sourire rusé et mes yeux sombres qui se mirent à pétiller d'impertinence. J'aimais ça. Ces moments fugaces, qu'on parvenait parfois à chiper à la réalité.
Et si en plus, Marly m'en voulait pas ... que demandait le peuple, hein ?

- Moi ? Jaaaamaaaais. J'eus un rire soufflé, qui ne disparut aucunement avec son affirmation. Ç'aurait pu, mais non. ... je te signale, qu'il en faut largement plus pour foutre en terre un Croupton, hein. Je suis solide McKinnon. Même si elle avait l'art et la manière de me recoudre comme personne, mon ancienne amante. Je suis toujours en vie, malgré tout. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Y'avait pas trente six mille raisons d'être à Camden. Ou plutôt si, quand t'adorais le mood qui s'en dégageait.
Et la si belle blonde, elle en faisait partie.

- ... un whisky ? Pour me rattraper du fait que je t'ai pas donné de nouvelles depuis un mois ? Une petite grimace contrite, qui avouons-le, cherchait clairement à attendrir mon interlocutrice. Non ?

14 février 1981.

Le sentir contre elle, quand il l'entraine dans une ruelle de Camden, la rend de meilleure humeur. Il la replonge des années en arrière quand son seul problème était de savoir si elle allait voir celui qu'elle aimait au détour d'un couloir. Elle doit avouer qu'elle a bien changé depuis ce temps, et que cette période d'insousciance lui manque terriblement. Celle qu'elle était lui manque, et la guerre n'a rien épargné. Charlie n'a pas changé, pas trop, et elle est heureuse qu'il soit toujours dans sa vie malgré les années qui ont passées. Il lui apporte une stabilité, et un vent de renouveau qui la sort de ce quotidien avec Sirius et les autres. Et même s'il a disparu depuis un mois, elle savait qu'elle allait le revoir, parce qu'elle le revoit toujours. "- Moi ? Jaaaamaaaais." Elle ricane, et arque un sourcil. "Je te signale, qu'il en faut largement plus pour foutre en terre un Croupton, hein. Je suis solide McKinnon." Elle lève les yeux au ciel, mais ne peut s'empêcher de sourire.

"Ouais ouais, solide jusqu'au jour où tu ne le seras plus. T'es inconscient, surtout, la plupart du temps."

En témoignent les fois où elle a dû soigner sa belle gueule. Il lui a manqué, quand même, elle n'aime pas quand il disparait ainsi, bien qu'elle sache que sa vie est bien remplie. "Je suis toujours en vie, malgré tout. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?"

"Je profite de cette magnifique Saint Valentin, des coeurs, des papillons. Où sont mes roses, Croupton ?" Marley croise les bras sur sa poitrine, le défiant du regard. Si elle ne rentre pas avec des roses, elle s'abstient d'alcool pendant deux mois. Et de nicotine. Non, pas la nicotine, tout compte fait. "J'avais envie d'un tatouage, en réalité."

Et elle n'en démord pas. Elle rentrera avec un nouveau tatouage, et des roses offertes par Charlie. "- ... un whisky ? Pour me rattraper du fait que je t'ai pas donné de nouvelles depuis un mois ?"

"Deal. Et après tu viens te faire tatouer avec moi. A moins que t'aies peur des aiguilles ?" Un rictus étire ses lèvres, et elle hausse un sourcil. "Allons au Stray, c'est le meilleur bar de Camden."

Marley lui prend la main, sans ambiguïté aucune, et rejoint la rue principale d'un pas léger, presque flottant.

"Personne n'a encore volé ton coeur que tu traines seul aujourd'hui ?"

14 février 1981.

Revoir Marly, ça faisait partie de ce schéma d'invariance dont je me passerais probablement jamais. J'avais comme qui dirait, des envies, de ne rien voir se modifier. Ou plutôt, que le changement s'opère pas aussi rapidement. Parce que, fondamentalement, j'appréciais pas ça. C'était pour ça, que moi, Charlie Croupton, j'étais resté en contact avec elle. Avec Marly. Parce que l'ancienne Serpentard, elle avait été bien plus qu'un coup de cœur adolescent. Et qu'elle le serait toujours.
Même si, elle était bien plus proche d'une meilleure amie à l'heure actuelle que d'une volonté de resauter à pieds joints dans une relation que je trouverais bien trop bizarre, notamment.

... mais, la façon dont elle me charriait, elle était plus que naturelle. Faisant naître sur mes lèvres, mon sourire de renard et dans mes prunelles sombres, cette lueur de malice qu'elle ne connaissait que trop bien, la belle blonde.
Avec un petit sourire malin, je sentais qu'elle s'inquiétait de mon sort, la demoiselle. Vu que j'avais disparu pendant un mois entier où elle n'avait pas pu œuvrer de ses doigts de fée pour me recoudre la gueule. C'était ça, qui lui manquait alors ? Le fait de me faire ravoir un visage humain ? C'était mi-gnon, tout ça.

- Inconscient. Ça, c'est une définition qui me plait, Marly. Elle avait tapé dans le mille mon interlocutrice, alors que mon sourire n'avait pas quitté mes traits, qu'il s'était même intensifié par ailleurs.

Alors que je l'avais attrapée au vol et que je constatais que tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, je demeurais tout de même curieux à son envers. Pourquoi, elle se trouvait ici, spécifiquement à Camden ? C'était quoi le but de la manœuvre ?
Avant de m'esclaffer à la mention de ces roses (imaginaires) que j'avais visiblement oubliées. Oupsie.

- McKinnon, veut des roses ? Je persifflais cette interrogation, en souriant. Conscient, un peu trop même, que l'ambiance de ce mois de février s'y prêtait considérablement. Entre les décorations un brin trop mièvres et les vendeurs de roses à la sauvette. Mais, si l'ancienne Serpentard souhaitait des roses, hein ... qui étais-je pour prétendument les lui refuser ?! ... t'auras peut-être une rose, si je suis d'humeur.

Bien sûr, que je l'étais ! Encore plus quand elle m'avoua la raison principale de sa venue en ces ruelles pétries de rébellion et de désinhibition !
Passer sous les aiguilles d'un tatoueur ? Bordel, que c'était monnaie courante par ici ! Mais, qu'elle me propose de le faire aussi, ça, si je devais me rendre à l'évidence ... je l'avais pas vraiment vu venir. Ni prévu.

- ... un tatoo ? Note qu'avant de potentiellement encrer dans ma peau un stigmate que je conserverais jusqu'à la fin de mes jours, j'avais opté pour un verre. La proposition d'un whisky, à déguster en sa compagnie. Proposition qui fit son chemin et qui ne mit pas énormément de temps, à être accepté, si j'en croyais la lueur malicieuse dans les iris de la belle. Tu sais que si tu lances un défi à un Croupton, OBLIGATOIREMENT, il va l'accepter. C'est factuel, ça. Et, j'ai certainement pas peur des aiguilles.

Enfin, ça devait pas faire plus mal, qu'un Cognard en pleine mâchoire ou si ?

- Va pour le Stray et je te propose un truc. Moi, je choisis ton tatoo. Toi, tu choisis le mien. Deal, McKinnon ? Ou tu te dégoooonfles ? À nouveau mon sourire de renard, alors que je conservais sa main dans la mienne, coulant une œillade vers elle, quand elle opta pour une interrogation légitime mais pas piquée des billywigs, là.

... c'était vachement compliqué de mettre un terme dessus, en réalité.
Ouais.

- Personne. Enfin- c'est inhérent aux Croupton ça, aussi. Je crois qu'on est handicapés dans ce qu'on ressent. Si elle arrivait à se demmerder à ça, je lui tirais mon chapeau, hein. ... et toi ? Je m'attendais à ce que t'ailles faire un tatoo avec quelqu'un. Genre, un cœur avec dedans vos prénoms. Pour sûr, que je la taquinais avec espièglerie. Comment pouvait-il en être autrement ?

14 février 1981.

"Inconscient. Ça, c'est une définition qui me plait, Marly." Parce qu'il l'est, réellement, et elle a appris à le savoir au fil des années. Mais elle aime qu'il soit tête brûlée, sans ça elle n'aurait pas pu s'entrainer à faire des points de suture parfaits. Et même si on peut tout recoudre avec des sorts de soin, elle préfère le faire à la moldue, son côté sadique ressortant davantage quand il s'agit de Charlie. Cela lui apprendra à lui faire peur en arrivant ensanglanté vers elle. Tomber sur lui le jour de la Saint Valentin, cela la replonge des années en arrière. "McKinnon, veut des roses ?" Elle croise les bras sur sa poitrine, et arque un sourcil, relevant légèrement le menton. Evidemment qu'elle veut des roses. C'est le jour de l'amour, des petits coeur, et du rose, et elle reste l'inconditionnelle romantique qu'elle était déjà à Poudlard. "t'auras peut-être une rose, si je suis d'humeur."

"Alors tu as tout intérêt à être d'humeur, sinon je risque fortement de bouder. Et toi mieux que quiconque sait comment je suis quand je boude, hm ?"

Prenant un air larmoyant, elle serait capable de tout pour revenir fièrement avec une rose à l'appart, et laisser Sirius essayer de deviner de qui elles viennent. Décidant qu'elle s'est assez jouée de lui, elle finit par lui dire la véritable raison de sa venue ici, avant de lui lancer le défi de se faire tatouer avec elle. Enfin, ça, dès qu'elle aura eu le verre qui lui a promis. "... un tatoo " Elle acquiesce. "Tu sais que si tu lances un défi à un Croupton, OBLIGATOIREMENT, il va l'accepter. C'est factuel, ça. Et, j'ai certainement pas peur des aiguilles." Elle tend sa main vers lui pour signer ce pacte.

"Alors c'est un deal. J'ai hâte de voir ce que tu vas choisir comme dessin. Un portrait de moi sur ton coeur, ça serait coll non ?"

Elle papillonne des yeux, et propose d'aller dans le bar de Camden qu'elle préfère. " Va pour le Stray et je te propose un truc. Moi, je choisis ton tatoo. Toi, tu choisis le mien. Deal, McKinnon ? Ou tu te dégoooonfles ?" Elle ? Se dégonfler ? Jamais.

"Je te fais confiance. Alors je dis oui, nouveau deal."

Levant la tête fièrement, elle bombe le torse en marchant à ses côtés, impatiente déjà de sentir l'aiguille sous sa peau. Curieuse, elle lui demande finalement si personne a volé son coeur. "Personne. Enfin- c'est inhérent aux Croupton ça, aussi. Je crois qu'on est handicapés dans ce qu'on ressent."

"Ca, je crois que je le sais déjà." dit-elle en ricanant. "Mais étrangement, ton ton me laisse penser qu'il y a quelqu'un, hm ?"

Elle le connait par coeur, peut-être un peu trop. "Et toi ? Je m'attendais à ce que t'ailles faire un tatoo avec quelqu'un. Genre, un cœur avec dedans vos prénoms."  Elle lui lâche la main, et ouvre la bouche dans une moue choquée.

"Han !" S'exclame-t-elle avant de lui donner un coup dans l'épaule. "Pitié ne me compare à ces ... gens spéciaux. Je ne ferais jamais ça, je sais mieux que quiconque que l'amour dure jamais."

Elle continue de marmonne des choses incompréhensible dans sa barbe, avant de pousser la porte en bois du Stray, et de choisir une table, toujours suivie par Charlie.

"Votre meilleure bouteille ! C'est monsieur qui rince." demande-t-elle au serveur. "Oh, et des cacahuètes aussi, s'il vous plait."

Bourru, l'homme grommelle et repart vers le comptoir pour prendre la commande avant de revenir vers eux. Marley attend que Charlie s’exécute, et une fois seuls, elle s'occupe de servir les verres.

"A l'amour !"

Trinque-t-elle en lui faisant un clin d'oeil.

14 février 1981.

Combien de fois, je m'étais retrouvé à être recousu par les doigts de fée de la McKinnon ? Bien trop de fois, pour être honnête. Même si, je la soupçonnais -et à raison-, qu'elle se privait pas de me faire payer mon insolence et ma désertion en employant la manière moldue, plutôt que la sorcière. Parce que, je les voyais bien, ses sourires empreints de sadisme quand l'aiguille pénétrait ma peau. Mais Marly, elle, elle faisait comme si de rien n'était. Avec ce même sourire satisfait où se nichait une forme de tendresse, qui me ramenait alors à Poudlard et à une forme de nostalgie amère.

Alors ... je pouvais bien faire l'effort de lui offrir des roses, non ? Surtout au vu de cette période, -mièvre et sirupeuse-, de l'année, n'est-ce pas ? Parce qu'on avait vécu ce quelque chose, qui ne s'oubliait pas si aisément, tout compte fait. Même si, en tant que Croupton, j'étais peu doué pour dire ce que j'en avais ressenti.
Soit. Je serais d'humeur au moment de lui donner ce qu'elle désire.

- Je vais essayer. Maiiiiis, je promets rien. Indirectement, je prêtais déjà un serment silencieux. Parce que, rien que l'idée de la voir bouder ... je ne le souhaitais pas. Me rendant compte, que ça piquait le cœur, bien plus que je ne l'aurais voulu. Ou même souhaité. ... ouais. Je sais comment tu peux l'être. Quand tu boudes.

Il n'y avait pas l'ombre d'un reproche dans mes propos. Juste une forme de mélancolie notoire, que je ne parvenais pourtant pas à exprimer clairement.
Le sentiment était là, présent. Voire un peu trop.

Sentiment qui fut balayé bien vite alors que potentiellement, on avait un deal, elle et moi. Concernant un tatoo et tout ce que ça engendrerait par la suite. À la mention de son portrait sur mon cœur, je me mis à pouffer de rire. Conscient qu'avoir la si jolie tête de Marly à jamais encrée dans mon derme était une conclusion de notre histoire plaisante malgré tout, je devais me rendre à l'évidence ... que ce serait une sacré connerie.
Monumentale, celle-ci. Et même, si j'y étais abonné plus que de raison : c'était pas le but de la manœuvre, là.

- Je vais peut-être pas opté pour ton portrait à vie sur ma peau, hein. Je suis fou, mais pas à ce point. Bien qu'elle fut magnifique. Tant et si bien, que je lui offrais un clin d’œil, hein. ... nouveau deal, Marly. Je venais alors lui serrer la main, pour le rendre officiel, ce pacte. Agrémenté de mon sourire de renard. Sourire qui perdit d'ailleurs de sa superbe, l'espace de quelques secondes ...

... parce qu'elle me connaissait bien. Trop, même.
Que ma tentative d'évitement, n'était pas passée inaperçue. Et que mon ton, lui, m'avait trahi.
Fronçant lentement mes sourcils, tout en frottant ma nuque, je me disais que je pouvais pas la berner plus que ça. Que l'avantage d'avoir été avec Marlene, devenait en ce moment, un sacré inconvénient. Et, j'allais prendre assez cher, -elle allait me botter le cul ; certes-, si je lui mentais encore éhontément.

Soit.

- Y'a quelqu'un, ouais. Et, c'est compliqué. C'était le terme le plus approprié à apporter, à cette relation avec Colleen, qui n'en était pas réellement une. Avant de ravoir à nouveau mon sourire de renard, qui me collait si bien au teint. La sentant quelque peu offusquée l'ancienne Serpentard. Oupsie. ... pourtant, ce serait si miiiignoooon, non ? Évidemment que ... non. Parce que même moi, je ne m'y risquerais pas. Il est hors de question que je te compare plus longuement au commun des mortels. Ça ne te sied pas au teint.

Un clin d’œil appuyé qui attestait la suite de ses dires, alors que je m'esclaffais tout en l'entendant baragouiner des paroles incompréhensibles. Du moins, jusqu'au bar.
Bar, où j'étais dans l'immédiateté de devoir payer nos consommations. Mais là encore, c'était un deal à honorer, hein. Et, je tenais parole. Attendant juste que mon interlocutrice me serve mon verre et qu'enfin, l'on puisse trinquer.

- À l'amour, donc. Et de me pencher vers elle, pour souffler quelques mots, sous le signe même de la confidence : ... et toi ? Personne qui parvient à faire affoler ton cœur plus que de raison, Marly ?

J'étais on ne peut plus curieux, même si je me doutais que finir arraché dans un bar avant d'aller faire un tatoo, c'était pas la plus brillante des idées.
Mais passons hein. J'étais plus à ça près, de toute façon.

14 février 1981.

"- Je vais essayer. Maiiiiis, je promets rien." Marley arque un sourcil, mais elle sait déjà qu'elle a gagné, et qu'elle les aura, ses roses, d'ici la fin de la journée. "ouais. Je sais comment tu peux l'être. Quand tu boudes." Elle sourit, un sourire sincère et attendri, parce qu'elle se remémore toutes les fois où elle a boudé quand elle était avec lui, et ses tentatives pour la faire sourire de nouveau. Cela ne durait jamais longtemps, elle doit le reconnaitre. Parce que Charlie a toujours su débarrasser les mauvais sentiments et faire réapparaitre son sourire sur ses lèvres. Il a un don, elle ne peut pas le nier. Finalement, ils en viennent à conclure un deal pour un tatouage. "- Je vais peut-être pas opté pour ton portrait à vie sur ma peau, hein. Je suis fou, mais pas à ce point. " Une poignée de main plus tard, le deal est scellé. ".. nouveau deal, Marly."

"Je ne comprends pas pourquoi tu veux pas te tatouer mon visage quand même. Y'a plus moche je pense."

Son égo quelques fois démesuré la fait ricaner. En route vers le pub, avant le tatouage, la discussion dévie sur l'amour, parce que c'est ça qui est étouffant aujourd'hui. Partout, de l'amour. Elle en aurait presque la gerbe. Sauf que dans son ton, et malgré son envie de changer de sujet, Marley comprend un sous-entendu et devine qu'il y a bien quelqu'un dans sa vie. Elle insiste, donc, espérant avoir une réponse à ses interrogations. "- Y'a quelqu'un, ouais. Et, c'est compliqué." Elle lève les yeux vers lui, et fronce les sourcils.

"Compliqué bien, ou compliqué pas bien ?"

Marley pense qu'elle pourrait se battre si on lui brisait le coeur, à lui. Elle tient trop à lui, et il est trop précieux pour avoir une relation compliquée, ou toxique. Il arrive finalement à changer de sujet, puisqu'il la taquine en la comparant à ces gens stupides qui se tatouent le prénom de l'être aimé. " ... pourtant, ce serait si miiiignoooon, non ?" Nouveau coup léger dans les côtes. Non. Clairement pas. "Il est hors de question que je te compare plus longuement au commun des mortels. Ça ne te sied pas au teint." Charlie rit, avant de lui faire un clin d'oeil. Elle lève les yeux au ciel, sans pour autant se retenir de sourire.

"Bien, nous sommes d'accord. Ma divine personne vaut bien mieux que ça."

Rejet des cheveux en arrière pour le côté théâtral, elle pousse la porte du pub pour qu'ils puissent s'installer à l'intérieur. Charlie paie les consommations, comme il l'a promis et ils trinquent. "- À l'amour, donc" Elle boit une première gorgée de son whisky, sans pouvoir retenir une grimace. La première est toujours terrible. Charlie se penche vers elle, et chuchote sur le ton de la confidence : "... et toi ? Personne qui parvient à faire affoler ton cœur plus que de raison, Marly ?" Elle ricane, et hausse les épaules.

"Y a cette fille, mais elle est ... étrange. Il y a un truc pas net chez elle, mais je n'arrive pas à trouver quoi. Mais elle fait affoler plus que mon coeur."

Elle lâche un rire gras, avant de reprendre une gorgée de son purfeu. Elle mange ensuite quelques cacahuètes, parce qu'elle a rudement faim.

"Ca ne mènera à rien de bien sérieux, je pense. Mais si ça peut me donner une ou deux nuits d'orgasmes, je prends."

14 février 1981.

Ouais, j'étais déjà perdant là. Parce qu'elle le savait la si jolie blonde, que j'avais jamais aimé quand elle se mettait à bouder. Et que, de toute manière, je voulais pas de ça pour elle. Pour Marly. Et, ça se vérifiait encore aujourd'hui. Car, j'allais craquer et les lui offrir ses roses. Ou sa rose, parce que ça rendait le geste bien plus unique que tout un bouquet, là. C'était plus démonstratif de ce quelque chose, qui me liait toujours à elle.
Y'avait plus vraiment d'amour, hein. Juste une affection pleine et entière, sincère aussi.

Une de celles qui disparaissait pas avec le temps, ni les aléas de la vie qui pouvaient se mettre sur nos chemins. Chemins qui s'étaient croisés à nouveau et qui me faisait me rendre compte que rien n'avait vraiment changé. Elle me taquinait éhontément la demoiselle, ou bien ?!
C'était un peu notre marque de fabrique ça, et ça m'emmerderait que ça soit plus le cas dans un futur que je n'apprécierais certainement pas.

- Y'a clairement plus moche. Mais je crois que même bourré, je me risquerais pas à le faire. Et pourtant, c'est pas de prendre des risques qui me fait peur. Ça, c'était l'exacte vérité. Mais si une autre belle blonde voyait la tête de Marly orner ma peau, comment elle réagirait ?

... je préférais pas trop y penser alors que l'interrogation de mon interlocutrice se frayait un chemin dans mon esprit. Je savais que mon ancienne camarade Serpentard et ancienne petite amie de surcroît, me défendrait au péril de sa vie, s'il devait m'arriver quelque chose de fâcheux.
Note que la réciproque était on ne peut plus vraie de mon côté ... mais comment qualifier cette relation avec la Poufsouffle ? Avec Colleen ? C'était compliqué mais hors de question que ça ne soit pas bien. Parce que de toute manière, c'était pas le terme le plus approprié à lui apporter.

C'était quoi alors ? C'était une bien malencontreuse attirance à sens unique, voilà ce que c'était, pour le moment.
Je voyais pas d'autre explication à partager avec la McKinnon. Et, me connaissant, j'allais enjoliver ça, avec le verbe des Croupton et mon sourire de renard. Parce que ça passait et ça passerait toujours, de toute façon.

- Compliqué bien. Puis ... compliqué, ça me définit assez, non ? Je plissais mon nez dans un rire, qui, étrangement, n'était pas feint. Avant de me prendre de nouveau un coup dans les côtes parce que j'avais osé siffler quelques mots à l'intention de Marlene et de sa volonté à presque vouloir ressembler aux autres. Mais c'était entièrement faux. Elle était pas comme ça, la jolie blonde. Et, c'était le fait de ne surtout pas vouloir entrer dans des cases, qui m'avait plus chez elle.

Ça, ça faisait toujours son charme.

- Pfiouuuuh. Je vois surtout que l'égo, il a sacrément gonflé en vieillissant McKinnon. Évidemment, j'en riais. Soudainement bien plus sérieux, quand le temps des aveux fut annoncé autour d'un breuvage des plus alcoolisés. Aaaaaaaaah. Intéressant. ... AH. Une fille donc ? Et, qu'est-ce qu'elle a de si spécial qui fasse ainsi chavirer plus que ton cœur ?

J'attendais la suite qui survint, et qui me fit avoir un sifflement d'admiration ... ponctué de mon sourire de renard.
On entrait carrément dans le stupre là, ou bien ?!

- Seulement une ou deux nuits d'orgasmes, je t'ai connue bien plus ... affamée et combative McKinnon ! Serais-je en train de vivre une déception ?! Mes iris noirs pétillaient plus que de raison derrière mon verre à la teinte ambrée. Parce que je savais pertinemment, qu'elle allait répliquer.

Et moi, ma foi, je n'attendais que ça.