C'était sans doute ce qu'il se rapprochait le plus du paradis - tu devenais niaise, l'admettant à peine en passant une fois encore les portes de la chambre de Rodolphus. Trois mois - tu réalisais à peine ce que cela signifiait, qu'il avait existé une vie pour toi avant. Avant disparaissait au profit des émotions qui te traversaient à présent chaque fois que tu clopinais jusqu'à lui - un sourire barrant ton visage et ta bouche dévorant la sienne à la moindre occasion. T'avais jamais ressenti un truc pareil. Pas même durant ton tour du monde, ou lorsque tu volais sur le terrain de Quidditch à Poudlard avant ton accident. Tu savais pas le définir - ou plutôt tu te tenais terrifier à l'idée d'être la seule à être déjà assez éprise pour ne rêver que de t'enfermer dans cette pièce avec lui. Constamment. Ce ne serait pas raisonnable - et bien que la raison n'avait jamais vraiment fait parti de tes habitudes, tu ne souhaitais pas non plus devenir de ces filles qui se perdaient dans le lit de leur copain et ne réfléchissait plus à autre chose. Jamais. Tu ne savais même pas si Rodolphus était ton copain - il était ton amant, ça c'était sûr. Pour le reste, il était toujours en caval, et toi tu le cachais toujours pour le compte de ta tante qui ne savait rien de ce qu'il se passait une fois les portes closes. Aucune raison de lui en parler - ce qu'il y avait entre vous t'appartenait et tu craignais bien trop de le voir disparaitre pour le gueuler sur les toits. D'autant qu'il était toujours recherché - tu savais pourquoi, il t'avait suffisemment mise en garde sur le fait de ne pas t'attacher à lui, qu'il n'était pas un type bien (et blah blah blah) pour savoir qu'il était un mangemort recherché. Théoriquement. Tu préférais penser que cette histoire était plus complexe encore et qu'il était en réalité un héros qui s'était retrouvé enchevêtré dans une histoire qui le dépassait.
Une fois dans la chambre, tout s'effaçait - le reste du monde n'existait plus. Surtout parce qu'il se tenait là, torse nu, lisant tranquillement sur le lit. Il était magnifique, une ode à la perversion et à la beauté. Tu ôtais tes chaussures pour monter sur le lit et te pressais contre lui en roucoulant presque de plaisir. Tu pourrais t'endormir dans ses bras. Tu pourrais juste crever d'être contre lui pour toujours. Impossible pour toi de désirer autre chose plus ardemment encore. Mais tout n'était pas si simple - tu supposais que les bonnes choses ne l'étaient jamais, au vue de ton expérience avec l'existence. "Tu en es où ?" demandes-tu sans pouvoir t'empêcher. Il n'était pas rare que tu dormes dans sa chambre maintenant - tu prétextais être trop fatiguée pour rentrer, et montais une fois avoir placé la chambre sous ton nom pour une semaine ou deux - selon le temps où il devait rester. Alors vous passiez la soirée ensemble, à diner, lire et plus encore. Beaucoup beaucoup plus. "J'aimerai que ça ne s'arrête pas. Me réveiller et t'avoir pour moi pour des semaines encore, des mois, plus encore." admets-tu finalement, la fatigue te faisant parler plus que tu ne le devrais sans doute. Mais c'était en toi, ancrée de plus en plus profondément, et tu ne pouvais pas le nier. Tu caressais distraitement la peau douce de son bras et souris en embrassant un de ses tatouages. "Penses-tu qu'un jour cette traque prendra fin ?" oses-tu demander finalement - et depuis trois mois cette question prenait de plus en plus de place. Tu ne t'attendais pas à t'embraser pour lui, à devenir si irrémédiablement accroc que tu le voudrais constamment - tu savais les risques, tu savais que tu pouvais en souffrir, mais l'esprit humain est ainsi fait qu'il espère toujours, qu'il veut y croire toujours, et s'arracher à la dure réalité pour avoir l'impossible - c'était ton cas à présent, et rien ne te préparait à tout ce que vous alliez encore traverser.
Rodolphus I. Lestrange
Ordre de Merlin
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Sujet: Re: Coup du sort - Rodolux Dim 1 Sep - 22:41
Tu vis dans un rêve depuis trois mois. Trois petits mois, c'est le temps qu'il t'a fallu pour t'attacher à Lux plus que tu ne l'aurais dû, mais tu n'as pas su lutter contre l'évidence de ces sentiments qui se sont éveillés en toi et qui, maintenant, font des siennes. Il n'y a que lorsque tu es auprès d'elle qu'ils ne te torturent pas et à cause de cela, tu as fini par moins partir en cavale et passer plus de temps à l'hôtel, prétextant la neige et le froid pour rester ici mais en réalité c'est pour retrouver chaque soir le visage doux et agréable d'une belle blonde qui ne cesse de t'émerveiller. Et tu t'en veux car tu prends des risques mais surtout tu lui en fais prendre, comment lutter cependant contre l'évidence de tes sentiments qui valsent une fois que tu es dans ses bras ? Tu as bien essayé de lui dire de ne pas s'attacher et tu aurais dû faire la même chose, mais l'être humain est têtu, il ne s’embarrasse pas de quelques conseils et préfère n'en faire qu'à sa tête. Te voilà avec Lux depuis trois mois, dans une relation que vous n'avez pas définis mais qui semble vous convenir à tous les deux. La seule chose qui te fait mal c'est la vérité à savoir que rien ne sera publiquement possible, car Lux est libre et toi tu finiras par te faire attraper. Tu ne sais quand, tu ne sais comment, mais ça te pend au nez et à ce moment là elle souffrira, malgré tous tes efforts pour empêcher cela. Tu aurais dû la quitter, refuser cette relation mais comment faire quand vous le désirez autant l'un que l'autre ? Que vos corps se réclament ? Tu n'es pas si fort, pas autant que tu ne l'aurais pensé.
Te voilà une nouvelle journée à l'hôtel alors que Lux termine sa journée, que le soleil se couche lentement et que les derniers clients viennent se réfugier au chaud dans les chambres. Toi tu lis, confortablement installé dans le lit après ta douche, tu prends le temps de savourer chaque mot qui danse devant tes yeux tout en sentant ton cœur battre plus vite quand tu entends la porte de la chambre s'ouvrir alors que Lux approche. Aussi vite qu'elle le peut, elle vient se lover contre toi alors que ta main vient se réfugier dans sa chevelure pour masser son cuir chevelu. « Edmond Dantès vient d'être arrêté par les soldats du roi pendant son mariage. » Dis-tu d'une voix lointaine alors que tu lis l'ouvrage entre tes doigts. Tu finis par détacher ton regard de ton livre, pour poser tes yeux sur elle. L'aveu te réchauffe le cœur tout en te faisant monter une vive mélancolie en toi. « Moi aussi... Mais je ne souhaite pas t'imposer cette vie secrète pendant des années. Tu mérites davantage, tu mérites la lumière et les paillettes. » Dis-tu alors que ta main abandonne ses cheveux pour venir se perdre sur sa joue que tu caresses délicatement. Avec une sorte d'adoration que tu ne veux nier, car il y a déjà longtemps que tu as commencé à ressentir pour Lux, plus que de l'affection ou du désir.
Sa question te laisse sans voix, tu préfères caresser sa peau doucement et plonger dans son regard. Que lui dire ? Qu'elle prendra fin quand tu seras arrêté ? Quand les aurors t'auront trouvé et envoyé à Azkaban ? « J'aimerais être plus optimiste mais... » Tu penches la tête sur le côté tout en fermant les yeux avant de poser le livre sur la table de chevet. Là tu te laisses glisser dans le lit entièrement, pour qu'elle vienne poser sa tête sur ton torse et que tu câlines son dos dans des gestes lents, mesurés et tendres. « Sinon, on pourrait fuir... Un pays où on ne me recherche pas. » Tu dis cela avec peu de sérieux, en réalité vous n'avez pas les moyens pour cela. Enfin si tu les as mais si tu approches ton coffre de Gringott's, tu seras aussitôt arrêté. « Qu'est ce que tu voudrais faire toi ? »
Sujet: Re: Coup du sort - Rodolux Dim 29 Sep - 23:09
C'était étrange pour toi, de vivre une existence aussi douce - bien que cachée. T'es pas vraiment de ces filles qui aiment se promener aux bras de leur copain pour montrer à tout le monde qu'il est à elle - t'es pas une fille possessive. Tu veux simplement vivre heureuse - ce qui est déjà un challenge en soit - et tu sais que pour cela parfois le secret est de mise. Le secret préserve le bonheur de la jalousie et de l'envie. Tu le sais, parce que ta tante te l'a assez souvent répété. Tu te glisses rapidement sur le lit, contre ton petit ami - t'aimes bien y penser comme ça bien que tu le dises pas forcément à haute voix - pour lui demander où il s'en trouve dans son livre. "Edmond Dantès vient d'être arrêté par les soldats du roi pendant son mariage." Tu digères l'information - tu sais pas grand chose du roman qu'il lit (puis il est immense faut dire, mais tu notes de le lire à ton tour dès qu'il aura terminé). "Le pauvre." commentes-tu, parce que tu n'oses pas imaginer ce genre de chose. T'es pas une romantique. Ou peut être que si - au fond tu rêves d'une belle histoire d'amour, de pouvoir rentrer avec la certitude d'être à ta place, d'être exactement avec la personne qui te permet d'être la personne que tu veux être. Une personne qui devient celle qu'elle souhaite grâce à toi. Parce que pour toi l'amour à ce pouvoir. Le bonheur n'est possible que si tu soutiens et aime la personne avec laquelle tu partages ta vie.
Tu es prête à grandir, aux côtés de la personne qui t'aidera à grandir. Et à faire la même chose pour elle. Mais t'es pas sûre de pouvoir le faire parfaitement dans un monde qui cherche à enfermer Rodolphus dans le noir. "Moi aussi... Mais je ne souhaite pas t'imposer cette vie secrète pendant des années. Tu mérites davantage, tu mérites la lumière et les paillettes." Tu lèves les yeux au ciel pour réponse - t'aime plus les livres que les paillettes aujourd'hui. "Vivons heureux en vivant cachés." Dis-tu pour réponse. "C'est ce que ma tante m'a appris. Dévoiler son bonheur c'est le risque de le mettre au devant des jalousies et des méchancetés." Rajoutes-tu en te redressant assez pour lui faire face - essayant de paraitre à l'aise alors que tes mouvements sont parfois un peu dodelinant à cause de ta jambe. "J'aimerais être plus optimiste mais... " Tu secoues la tête - t'as pas besoin de son optimiste, t'en as assez pour vous deux. Tu ne veux pas croire qu'un homme comme lui soit le méchant de l'histoire - la guerre fait toujours des victimes, des deux côtés. "Je n'ai pas besoin de lumière et de paillettes. Je veux juste ta liberté." Admets-tu finalement avec une parfaite honnêteté.
C'est ça qui t'importes. Pour lui. Pour toi. Pour cette histoire qui consume dans ta poitrine. "Sinon, on pourrait fuir... Un pays où on ne me recherche pas." Tu penches la tête de côté. Tu voudrais pas répondre juste que les Aurors peuvent passer les frontières pour retrouver des mangemorts - tu doutes pas de ça - alors tu réfléchis plutôt à quel pays. "Les Etats-Unis, c'est immense." Dis-tu, bien que tu ne sois pas certaine de vouloir retourner aux Etats-Unis. De tous les pays que tu as traversé, cela dit, tu supposes que c'est celui où il sera le plus facile de se cacher. "Qu'est ce que tu voudrais faire toi ?" Tu réfléchis un moment - tu aurais une idée, mais elle semble folle. "Tout raconter ? Il doit bien y avoir un moyen de… D'assurer ta libération ? Ou alors partir. Oui - c'est pas une si mauvaise idée. On pourrait même partir ce soir ?" Tu penses un moment à Skyler et Skye - tu penses à ta famille, ta tante, et à l'hôtel. A tout ceux que tu mettrais derrière. Mais t'es partie une fois. Tu peux le refaire. Ils comprendront. Pour que tu vives ce que tu as à vivre. Pour que tu vives le bonheur comme tu l'entends. "Je veux juste vivre cette histoire." Parce que ca te tord de l'intérieur, l'idée de passer à côté. "Et je crois en toi, je crois, depuis le premier jour, que tu n'es pas mauvais. Tu as juste fais le choix de survivre."
Rodolphus I. Lestrange
Ordre de Merlin
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Sujet: Re: Coup du sort - Rodolux Sam 5 Oct - 1:11
Ta main trouve naturellement son chemin contre sa hanche, caressant sa peau doucement, distraitement, alors que tes yeux ne lâchent pas la page que tu lis. Chaque mot s'imprime dans ton esprit alors qu'un rire t'échappe malgré tout. "Quand on sait ce qui lui arrive après, on se dit qu'une arrestation en plein mariage n'est pas si horrible finalement." Et peut-être parce que son histoire te parle un peu trop, sans que tu sois sur le point de te marier malgré tout, tu fais preuve d'empathie avec ce jeune homme qui perd tout en un claquement de doigts sous de fausses accusations, par jalousie ou envie. Et parce qu'il est honteusement trahi par ceux qui formaient ses amis, sa famille. Tu finis par abandonner l'ouvrage tout autant que tes yeux viennent se poser sur Lux, entamant avec elle une conversation importante, sincère mais aussi hautement symbolique. Parler de cela, aussi important soit-il, t'angoisse sincèrement. Parce que tu ne peux rien promettre, rien jurer, moins encore la liberté d'une vie de couple à tes côtés car tu ne sais même pas où tu seras le lendemain. "Je suis d'accord mais une vie de cavale ce n'est pas une vie cachée... Tu ne pourras jamais connaître le calme, pas tant que les aurors seront à mes trousses." Et tu ne veux pas devenir le compagnon qui attend dans une chambre d'hôtel qu'elle termine sa journée, qui dépend d'elle pour vivre, pour manger, pour dormir sur ses deux oreilles. Non tu es plus fier que ça, tu as été élevé pour autre chose à savoir pour être davantage l'homme de la maison que celui qui dépend de l'autre pour remplir son estomac. "Je sais... Je ne la souhaitais plus mais tu m'as donné envie d'y croire, de l'espérer." Et par cette phrase tu lui en dis bien plus qu'on ne le pense, à savoir qu'elle a fait naître de l'espoir en toi, l'envie de retrouver la lumière du soleil pour te promener avec Lux à son bras tel un couple normal.
L'idée de fuite tourne dans ta tête depuis quelques jours et tu oses le dire de vive voix, sans vraiment trop y croire non plus car tu ne saurais dire si elle te suivra. Mais elle te parle de l'Amérique et tu restes silencieux, ne sachant même pas comment t'y rendre. Ou alors si mais par des moyens illégaux. "Tout raconter non, je n'ai aucune preuve... Et d'autres ont déjà trop utilisés l'excuse de l'Impero, de la soumission à l'autorité. Personne ne me croirait... Tu es bien la seule à me penser innocent." Pas que tu le sois mais tu n'es pas fautif de tout, il y a bien plus derrière tes actions que ce qu'on veut faire croire au reste du monde. Tu viens remonter ta main pour caresser son visage et surtout sa joue, dans un geste doux et délicat. "Ce soir ? Tu abandonnerais tout dès ce soir ?" Et vous ne pouvez pas partir sans argent, toi tu n'as plus rien... Ce serait surtout vous mettre davantage en difficulté.
"Non, pas que... Ce n'était pas de la survie c'était..." Tu fermes les yeux, laissant ta tête retomber dans les coussins pour regarder le plafond pendant un moment. "Tu aides l'Ordre n'est-ce pas ? Que sais-tu des Ordres, de la Confrérie de Morgane et tout ce qui entoure ces deux groupuscules ?" Que tu finis par formuler sachant que le secret est normalement de mise mais Lux peut savoir, elle a le droit de savoir. Et comme si une voix te murmurait de tout dire avant de perdre l'occasion de le faire, tu fais le choix d'abandonner ce silence qui te tord la gorge violemment. "Je ne suis pas bon non plus, Lux. J'ai aimé user de magie noire... Je serais puni pour ça." Et pour tout le reste.
Sujet: Re: Coup du sort - Rodolux Mar 5 Nov - 12:05
Tu ne pensais pas un jour vivre cela - une histoire qui se forme dans l'ombre, restant cachée des regards parce qu'elle est faite de mensonge et de double jeu. Pas de Rodolphus envers toi ou de toi envers lui - mais pour le reste du monde, tu sais qu'il est recherché. Tu sais les crimes qui lui sont reprochés. Tu sais aussi que tout n'est pas blanc ou noir - en temps de guerre tous les coups sont permis pour faire tomber l'ennemi. Et quand l'ennemi est un mage noir capable de détruire le monde, il est parfois nécessaire d'être proche de lui pour le détruire de l'intérieur. De toute évidence, la stratégie a payé - parce que le Lord noir est disparu. Parce que la guerre est terminée. Mais il se trouve des soldats toujours recherchés, des espions et des soldats restaient dans l'ombre qui ne seront défendus que par miracle. Tu ne pensais pas tombée amoureuse de l'un d'autre. Tu n'admets pas à haute voix tes sentiments, mais tu peux pas nier qu'ils sont là. Tu penses à Rodolphus constamment, tu t'inquiètes pour lui quand il n'est pas à l'hôtel, et tu t'imagines capable de tout laisser tomber juste pour pouvoir t'éveiller à ses côtés chaque jour. L'injustice qui colore son existence te rendrait presque ivre de folie - mais ton pouvoir s'arrête là pour l'aider. Du moins le penses-tu. Je suis d'accord mais une vie de cavale ce n'est pas une vie cachée... Tu ne pourras jamais connaître le calme, pas tant que les aurors seront à mes trousses. Je n'ai peut être pas envie d'une vie calme. Tu sais pas tant de quoi tu as envie. Tu ignores ce que tu souhaites pour l'avenir - tu as l'impression d'être capable de l'imaginer que depuis récemment. Tu t'es battue avec tes démons pendant si longtemps que t'étais pas prête à vivre autrement. A exister pour toi, à imaginer un avenir, à poursuivre tes rêves. Tu sais toujours pas quels sont tes rêves.
Tu sais juste que pour la première fois depuis longtemps, tu as la conviction de ne pas vouloir leur courir après toute seule. Tout raconter non, je n'ai aucune preuve... Et d'autres ont déjà trop utilisés l'excuse de l'Impero, de la soumission à l'autorité. Personne ne me croirait... Tu es bien la seule à me penser innocent. Je ne dois pas être la seule. Tu as des alliés, quelque part. Tu le sais parce que tu sais qu'il est caché par l'Ordre de Merlin. D'une manière ou d'une autre, il y a des sorciers dehors qui savent qu'il est innocent - ou tout du moins qu'il peut justifier de ses actions pour aider la guerre. Tu ne veux pas savoir ce qui est vrai, ce qui est faux - tu ne veux pas forcément savoir s'il a aimé ce qu'il a fait en tant que mangemort. Pour garder son masque intact. Tu n'es pas certaine d'être prête pour tout cela. Ce soir ? Tu abandonnerais tout dès ce soir ? Tu souris - dans un élan de folie, tu pourrais être prête. Il te suffirait d'envoyer une lettre à Daemon pour qu'il ne t'attende plus. Et après, qu'est-ce qui te retiendrait ? Bien sûr. Allons-y. Par où on commence ? Demandes-tu en te redressant, sentant son palpitant frapper fort - d'excitation et d'inquiétude.
Non, pas que... Ce n'était pas de la survie c'était... Tu retiens ton souffle, attendant qu'il continue. Tu sens qu'il se passe une chose maintenant qui peut tout changer pour vous deux. Tu aides l'Ordre n'est-ce pas ? Que sais-tu des Ordres, de la Confrérie de Morgane et tout ce qui entoure ces deux groupuscules ? Le secret, surtout. Je sais ce que je dois savoir - le reste, si je l'ignore, c'est pour m'assurer de n'être pas condamnée. Mais toi, tu en sais bien plus, n'est-ce pas ? Demandas-tu, parce que tu n'es pas une fille curieuse - tu ne l'es pas, pour éviter de savoir une chose qui peut te condamner à la mort. Ou pire encore. Je ne suis pas bon non plus, Lux. J'ai aimé user de magie noire... Je serais puni pour ça. Mais tu l'as fait pour aider à gagner la guerre. Tu ne seras pas tué, pour ça. Tu veux y croire - tu veux croire qu'il ne sera pas abandonné aux bras des Détraqueurs. Tu ne peux pas croire que tu le perdrais comme ça. Jamais. Mais nous pouvons partir, ensemble, en attendant de trouver un moyen de t'innocenter. Toi et moi sur les routes.
Rodolphus I. Lestrange
Ordre de Merlin
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Sujet: Re: Coup du sort - Rodolux Ven 8 Nov - 0:14
Sa réponse t'arrache un sourire sans doute car c'est naïf, presque plein d'un rêve qu'elle devrait regretter au bout d'un moment parce qu'une vie de fuite, de crainte de se faire attraper et de peur de recevoir la punition tant redoutée n'est certainement pas une vie mais bien un calvaire. Et tu ne veux pas lui imposer cela, tu ne veux pas la forcer à vivre une telle chose alors que tout en toi brûle d'envie de la rendre heureuse, de mettre un sourire sur son visage et de la voir sortir fièrement dans ce pays qui l'a vue naître. Puis une vie ailleurs mais pour faire quoi ? Il te faudrait une nouvelle identité sauf que ça coûte cher et tu n'as plus rien, il faudrait travailler mais comment travailler dans le monde magique quand on est recherché dans les pays entiers ? Non c'est impossible, vous ne tiendrez pas longtemps avec pour seul objectif celui de survivre. Et un jour elle aspirera au calme et toi tu voudras lui donner ça. Un beau mariage, une maison à vous, le plaisir de savourer les joies de cette existence qui sera la vôtre. « Oui j'ai des alliés mais... Ils se font discret. Comme tout le monde. » L'état d'après guerre est le pire pour les espions qui comme toi ont été trop profondément dans leur mission, car c'est justement là qu'on recherche des fautifs et des gens à torturer, à envoyer à Azkaban pour qu'ils expient les fautes de la majorité. C'est là le pire qui se joue, tu as l'espoir de dire qu'on va finir par t'oublier mais le crois-tu ? Bien peu.
Son assurance te laisse soudainement sans voix, tu la regardes en te demandant si elle se joue de toi mais quand tu lis une forte détermination dans ses yeux, tu ne peux qu'approcher pour l'embrasser doucement. Et l'intimer par ce geste, au calme. Parce que vous ne partirez pas ce soir ni demain, ni jamais. Tu refuses de fuir encore, surtout que quelque chose te dit que bientôt la fuite ne sera plus une obligation. Comme si quelque chose allait se passer... Vas-tu te faire arrêter ? Tu ne peux pas le dire étant donné que tu es prudent mais tu sais aussi que les aurors ont des yeux partout. Tu prends le temps de lui répondre par un long silence, avant de tourner tes yeux vers elle. « Ils existent. La Confrérie, les quatre Ordres... Ce n'est qu'une légende pour les sorciers mais ils existent. Et j'aurais dû être dans la Confrérie mais... Je te raconterais tout cela un jour. Quand je serais certain que cela ne te met pas en danger. » Et c'est aussi pour cela qu'elle est maintenue au secret alors tu ne dis rien de plus. Comme une mise en garde, celle d'être prudente car elle n'imagine pas quel combat se joue dans l'ombre. Une guerre sans aucune règle car non officielle, une guerre qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer.
« Oui mais je l'ai fait au nom d'un Ordre discret et caché, qui doit le rester. J'espère ne pas payer pour cela mais... Je ne suis plus sûr de rien. Il y a bien ma tante Euphémia qui a monté un dossier pour m'innocenter mais je ne saurais dire si elle l'a réellement fait. » Et parce que ta tante est chef des aurors, auprès d'une ministre et membre de l'Ordre elle aussi. Si bien placée mais assez pour se mouiller ? Tu ne peux pas le jurer. Tu n'es plus vraiment confiant, tu as du mal à l'être. « Et pour aller où ? Nous n'avons pas d'argent, pas de possibilité de sortir du pays. » Dis-tu avec un sourire en coin avant de l'inciter à revenir contre toi dans un geste. Et une étreinte solide, douce, chaleureuse, pour profiter de ce temps qui est offert auprès de Lux. « Non restons ici... Dans cette chambre qui accueille beaucoup de nos secrets. » Et qui te semble être un refuge depuis que tu as commencé à fuir.