I. Le serpent parmi les lions
« Sirius, Black. » Un silence parsemaient de quelques murmures curieux s'installe dans la Grande Salle de l'école Poudlard. Pendant une seconde il reste à sa place, incapable de faire le moindre mouvement. Son corps bat si fort qu'il le sent dans sa gorge. Dans son dos, il sent les regards curieux et incisifs de Narcissa et Androméda. Ses cousines, ses chères et tendres cousines - ironie. Toutes les trois attablés à Serpentard, comme tout Black qui se respecte. strangulot de famille. Il grimace, lance un regard en biais au garçon qui est à côté de lui : James Potter. Ce dernier lui renvoie un sourire confiant et l'encage à monter sur l'estrade en le poussant avec son bras. Alors il avance. Il monte les quelques marches qui le mènent au tabouret et au professeur McGonagald - une vraie mégère il le sent bien - qui attend de le voir s'assoir pour poser le Choixpeau sur sa tête. Et il retient son souffle. Le choix est rapide, étonnement. Un choix qui va briser les Black, et le rendra fou. Un choix qui lui fera connaitre les véritables valeurs morales : l'amitié, l'amour, le courage.
« Gryffondor ! » Alors qu'un vacarme explose autour de la table des dorés et des rouges, les Serpentards restent stoïques, et se tournent les uns vers les autres avec des regards hurlant aux scandales.
Gryffondor. Ses oreilles sifflent à cause de la montée d'adrénaline qui lui étreint le corps.
Gryffondor. Il se lève tant bien que mal, et rejoint la table, s'asseyant à la première place qu'il trouve.
Gryffondor. James vient le rejoindre bientôt, et lui sourit. Un sourire qu'il lui rend, sentant une douce chaleur l'envahir. Il s'appelle Sirius Black, premier et seul membre de cette ancienne et noble famille à rejoindre la table des courageux.
II. Le secret de Lunard
« Il cache un truc. » Le regard de James croise le sien. Sourires. Peter à côté d'eux semble ne pas comprendre tout de suite de qui il s'agit.
« Qui ça ? » C'est James qui répond.
« Remus. » La deuxième année à Poudlard est bien entamé, et leur ami semble de plus en plus... fatigué. Constamment. Ou pas. Sirius ne sait pas l'expliquer, mais depuis quelques temps il a ce sentiment qui grandit en lui. Remus leur cache un truc. Un gros truc. Un truc énorme. James ne le quitte pas des yeux, et il semble que cette échange silencieux suffisent pour qu'ils se lèvent d'un bout et sorte de la salle.
« Vous allez où ? » Courant à leur suite, Peter essaie de prendre le même rythme de course qu'eux.
« Mais vous ne pouvez pas sortir... le couvre feu... » Dans un même geste, Sirius et James se tourne vers le troisième, sceptiques, mais joueurs.
« Les règles ne servent... » « ... qu'à être enfreints. » Rire. Les trois maraudeurs sortent alors de la salle commune de leur maison pour entreprendre de découvrir le plus gros secret qu'il leur a été donné de connaitre. Combien de temps ont-ils mis pour tout comprendre ? Deux mois, peut être trois. Au mois de Février, alors que la neige tombait sur les tours du château, ils étaient dans leur dortoir. Une fois encore Remus avait disparu pendant trois jours. James et Peter étaient assis sur le lit de Sirius, devant eux réunis tous les indices qu'ils avaient pu amasser. Les dates de ses sorties, les détails des changements, les cicatrices qui marquaient son visage, la fatigue, et un calendrier. Un calendrier lunaire.
« Sirius ... Je pense qu'on devrait ... » Leurs regards se croisent, et dans un même mouvement ils se lèvent, suivis par Peter. Ils trouvent rapidement le chemin de l'infirmerie, et s'y engouffrent, se retrouvant face au regard sévère de Pomfresh. Elle exige de les voir sortir.
« On vient voir Remus ! C'est notre ami ! » s'exclame Sirius, d'un air arrogant et hautain - habitudes qu'il ne perdra jamais. Elle insiste, alors il sert les dents, fait mine de partir, avant de tenter une dernière fois.
« C'est un loup-garou, n'est-ce pas ? » Stupéfaction. Le silence s'installe. Il ne bouge pas, alors qu'une étincelle d'espérance illumine son regard argenté.
Elle capitule, leur laissant le champ libre. Remus a entendu. Il attend, le visage fermé, silencieux comme il l'était dans le train. Comme il l'était la première année. Seul, craintif. James se met à rire, dardant qu'il comprend mieux pourquoi Remus sent
le chien mouillé à la fin de la journée de cours. Crétin. Le rire de Peter s'associe au sien alors qu'il trouve une place près du lit. Mais c'est le regard de Sirius qui accroche celui du loup-garou. Il ne dit rien, sourit, et prenant une tablette de chocolat sur la table il en présente un morceau à Remus.
« Ca ne change rien, tu es toujours notre Remus. » Il sourit. Après tout, ce n'était que la vérité. Il n'était pas différent parce qu'il avait
un petit problème de fourrure. Il n'était pas différent parce qu'il était un loup garou. Il avait toujours un regard ambré chaleureux, un sourire timide, et un air malicieux. Il était toujours Remus, Son Remus.
III. Toujours Maraudeur
« Des ... quoi ? » Il ne peut pas se départir de son sourire, les mains dans les poches se tenant nonchalamment contre l'arbre érigeait au milieu du jardin. Ils sont chez les Potter, les vacances d'été touchent à leurs fins, et bientôt ils reviendront à Poudlard. Pour leur cinquième année. Une année de plus, auprès de ses amis.
« On doit lui montre, Patmol. Il ne nous croit pas je pense. » Remus lui lance un regard sceptique. Il semblait avoir du mal à comprendre ce qu'il se passait, mais comment lui en vouloir ? Après tout, Sirius doutait qu'il ait un jour pensé que quelqu'un ferait quelque chose comme ça pour lui.
« Patmol ? C'est quoi ce surnom débile ? » Peter lâche un ricanement moqueur qui lui vaut un regard mauvais du Sang pur. Mais ca ne fait qu'amplifier son hilarité.
« Il n'y a pas de quoi rire, Queudver. » Lâche-t-il, mauvais, en se redressant un peu pour s'approcher de ses trois amis. Remus est assis en tailleur dans l'herbe fraiche. James à ses côtés est accroupi, surexcité. Peter est à moitié allongé dans une posture totalement ridicule. Lui reste debout, les fixant avec son éternel sourire en coin, comme s'il était constamment en train de se rire de la vie, de son quotidien, des autres. Mais son regard n'est pas si sardonique, son regard est pétillant et vibrant. A-t-il déjà été aussi heureux ? Sans doute pas, non. Il soupire, et propose sa main à James pour l'aider à se relever.
« Bien, Cornedrue, je pense que nous n'avons pas le choix. Peter, lève toi. » Dit-il en se mettant devant Remus. Il inspire profondément et ferme les yeux. C'est lui le premier à se transformer, il sent son esprit se vider et une sorte de vague de bien être l'envahir rapidement, comme si son corps ne lui appartenait plus, répondant à ce qu'il y avait de plus instinctif en lui. Lorsqu'il ouvre les yeux il est bien plus proche du sol, et observe le monde, les sens à l'affut du moindre bruits, de la moindre odeur. Sa joie est évidente, sa queue battant l'air alors qu'il regarde Remus et lance un aboiement. Un chien, noir, immense, presque terrifiant si on ignorait son sourire canin. Il s'assoie sur son postérieur quand il entend le cerf se mettre à brâmer à côté de lui. Sur le dos de celui-ci, un rat des champs couine joyeusement.
Remus s'est levé, partagé entre une vive émotion de joie et de panique.
« Des animagus !? Vous ... vous ... » Il en perd les mots. C'est rare, surtout de la part de Lupin. Sirius retrouve son physique, en même temps que les deux autres, et s'approche de lui. Il pose sur son épaule une main fraternelle.
« Le loup ne s'attaque pas aux animaux. Tu vois... pour une fois écouter les cours de McGonagald s'est avéré utile. » Dit-il sans se départir de son sourire. Son contact semble apaiser Remus qui laisse son émotion prendre le dessus sous le regard de son ami.
« C'est de la folie... » De la pure folie.
« C'est notre slogan : complètement fou ! Le slogan des Maraudeurs. » Lance soudainement James avec un regard pétillant dont lui seul à le secret. Les Maraudeurs, le terme semble plaire à Remus qui sourit, venant trouver dans les bras de Sirius le réconfort qu'il cherche depuis toujours. L'étreinte d'un ami, un allié, un alter ego.
« Tu ne seras plus jamais seul face à la lune... Lunard. » IV. Lunard et Patmol
Comment est-ce que c'est arrivé ?
Impossible. Comment comprendre ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il doit faire à présent ? S'éloigner ? Partir ? L'oublier ?
Impossible. Il est bien trop important déjà, il le sait. Il est déjà épris, il est déjà perdu, il est accroc, ne se l'avoue pas. Il ravalera son sentiment, le cachera du mieux qu'il le peut. Il n'avait pas le droit de trahir sa confiance, de risquer leurs amitiés, de risquer tout ce qu'ils avaient créé ensemble. Les Maraudeurs, Patmol, Lunard... Il ne prendra pas le risque de tout perdre. Pourquoi,
il est incapable de lâcher ses lèvres. Ils sont dans la salle du quatrième étage, lieux privilégié par les Maraudeurs pour organiser quelques soirées qui échappent à la vigilance de Rusard, le terrible concierge. Ce soir, ils fêtent la fin de l'hiver, le retour du printemps et des beaux jours avant que les vacances n'obligent quelques élèves de quitter l'école. Ils sont partis à Pré-au-Lard, grâce à une carte magique sur laquelle ils travaillent depuis leur seconde année. Ils y ont répertorié tous les passages secrets de Poudlard, et pensent sérieusement à tester d'autres sorts bientôt. Comme un sort de traçage pour chaque personne se trouvant dans le château. Passons, là n'est pas la question. Ils ont fait venir des Bières-au-beurre, et même une bouteille de Whisky pur Feu, qu'ils ont piqué dans la remise des Trois Balais cachés sous la cape d'invisibilité de James. Ils sont fous, les Maraudeurs. Ils l'assument. Dans la folie de la soirée, Sirius a même réussi à faire venir Remus dans le cercle créé par quelques filles de leur année. Ravies de voir deux Maraudeurs les rejoindre, elles lancèrent le
jeu de la bouteille . Un jeu moldu - s'il a bien tout compris - et un peu stupide, mais l'alcool le fait rire, alors il se laisse emporter par l'ivresse de l'instant.
« A toi Lunard. » Lance-t-il en regardant Remus qui est face à lui.
Quel était le pourcentage de chance pour que cela arrive ? Ils étaient neuf à jour. Trois garçons, uniquement - dont Frank Londubat, qui essaie d'avoir l'intérêt d'une jolie Serdaigle : Alice quelquechose... Bref. Ils sont neuf, et sans doute n'importe quelle fille ici se serait damné pour avoir le droit à
ça . Sirius le sait, c'est pour cela qu'il a emporté Remus avec lui. Il est bien trop timide, seul, et inquiet pour se permettre de jouer les tombeurs. Quant à lui, il a eut sa première relation l'année précédente. Il est sorti avec une fille ou deux depuis le début de l'année. Rien de sérieux. Jamais rien de sérieux. Après tout il n'a que quinze ans.
La bouteille tourne.
Quel était le pourcentage de chance pour que cela arrivé ? Il ne se serait pas douté qu'il en avait à ce point-là envie. Quand la bouteille le désigne il part dans un grand rire, sous les sifflements des filles autour. Peut être que l'image des deux Maraudeurs ensemble les excite plus encore que l'idée de les avoir pour elle. Le cerveau féminin et l'alcool font de drôle de mélange parfois.
« Tu es à moi, Mon Lunard. » Lance-t-il en se glissant jusqu'à lui.
« Apparemment, Patmol. » répondit-il alors que la main de Sirius s'agrippe à sa nuque pour venir l'attirer sur lui. Leurs lèvres se rencontrent, dans un baiser franc et joueur. Moqueur mais tenté. Son coeur s'emballe, et il en perd le souffle. La bouche de Remus est sucrée, le gout chocolaté y est attachée avec naturel. Il en lèche les lèvres avec sa langue, comme pour récupérer le gout pour lui. Elle est chaude, douce, humide. Tentatrice, et délirante. Un baiser l'a-t-il déjà laissé pantelant, et essoufflé auparavant ?
C'est Remus. L'évidence le frappe alors qu'il s'éloigne, comme brûlé. Stupeur.
C'est Lunard. Son esprit sonne comme un reproche, et il sent la culpabilité l'étreindre. L'alcool, rien de plus. Il déglutit, replace son masque joueur et moqueur. Tout ne dura que quelque seconde. Son coeur ne se calme pas pourtant, pas tant que le regard de Lunard est accroché au sien. Alors il retourne à sa place, et lâche un rire canin.
« Alors, à qui le tour ? » Celui de Lucy. Serdaigle. La première d'une longue liste. La première de son
tableau de chasse personnel . Il devint rapidement le coureur de Poudlard. Sirius Black, briseur de coeurs, bourreau des coeurs. Les filles passent sur lui comme de l'eau insipide mais agréable. Fraicheur qui le distrait, et lui donne le sourire. Un peu d'attention, un instant d'intimité. Un instant, seulement, sans sourire ni caresse, sans baisers enivrés ou mots tendres. Parce que les câlins, les baisers et les mots tendres il les glissait dans l'oreille de Lunard, quand il rejoignait ses draps la nuit, à la recherche de cette chaleur si particulière, de cette présence lumineuse. Celle de son loup, celle de son alter ego. Celle de
son Lunard.
V. Sous la lune opaline
Il tremble, son esprit vagabondant d'une pensée à une autre sans qu'il puisse s'arrêter. Il reste là, debout, face à James et il tremble. Qu'est-ce qu'il lui a prit ?
strangulot, c'est quoi son strangulot de problème ?
« Tu as pensé à Remus, Sirius ? Tu as pensé à ce que ca pourrait lui faire ? » Remus... Son lunard. Comment a-t-il pu être aussi con ? Comment a-t-il pu lui faire ça, prendre ce risque ? Il a merdé. Clairement. Complètement. Ils se font face, au milieu de la salle commune de Gryffondor. Il est tard, terriblement tard, et ils sont seuls - fort heureusement. Ils se font face, regards foudroyant, la colère se lisant clairement sur leurs visages.
« Je suis désolé, Cornedrue, combien de fois faudra-t-il que je le répète ? » Il grimace. S'excusez c'est pas son genre, et tout ceux qui le connaissent un tant soit peu vous le dirons : Sirius Black est un crétin têtu, hautain et arrogant. Jamais il ne s'excuse pour être un parfait troll cramoisi. Mais là il a déconné. Il ne saurait pas expliquer son geste : colère, stupidité ? Un peu les deux sans doute. Pas il ne maitrise plus sa colère quand il voit les Serpentards, futur mangemorts en puissance. Dont son frère. Regulus. Evocation qui le meurtrie et le fait reculer d'un pas. Il soupire, baisse les yeux, et s'assoit sur le canapé face à l'âtre où le feu brûle timidement. Il ne faut qu'une minute pour que James le rejoigne finalement.
« J'arrive plus à... à y voir clair, Cornedrue. La colère est constamment là, je ne la maitrise plus. Chaque fois que les croise je me rappelle les mots de ma chère mère. Cette guerre les pourrit, tous. Si tu les entendais... si tu savais... » Le silence se fait entre eux, Sirius fixant les flammes qui semblent vouloir survivre tout en suffoquant dans le foyer brûlant de la cheminée. Comme lui. Il suffoque, il le sait. Et ca lui fait faire des conneries. Ce soir il avait failli faire tuer Severus Rogue. Pire encore, ce soir il avait failli faire de Remus Lupin un meurtrie.
« Pars alors.» Il se tend, incapable de croire que son meilleur ami, son frère, le convier à quitter Poudlard. A le quitter lui, et les maraudeurs. Il cherche son regard, et son coeur bat plus vite quand il croise l'air confiant de James.
« Tu n'es pas comme eux Sirius. Tu n'as pas ta place au Square Grimmaurd, plus maintenant. Alors pars. Tu sais que tu es comme mon frère. Je serai là pour toi... » Sourire.
« Jusqu'à la mort et au-delà. » VI. Le traitre à son sang
Il va avoir 16 ans. Sa cinquième année à Poudlard vient de prendre fin, et il se retrouve ici. Encore. Les mots de James tournent en boucle dans sa tête, alors qu'il se prépare pour un énième repas
en famille . Narcissa et Bellatrix doivent venir ce soir. Andromeda est absente. Andromeda a été bannie de cette famille lorsqu'elle est tombée amoureuse de Ted Tonks. Folie douce, qui lui vaut l'admiration et l'amertume de Sirius. Elle est partie, sans regarder en arrière. Elle est partie pour aimer celui qu'elle avait choisit. Folie douce. Il soupire lourdement alors que Kreattur le prévient - d'une voix mauvaise - qu'il est attendu pour diner. Soupire. il sort de sa chambre, croise Regulus dans le couleur. Une seconde de suspens, il laisse son frère passer le premier qui ne lui dit pas un mot. Il ne lui dit jamais rien. strangulot de famille. Le repas commence, sous le discours de propagande de Bellatrix. Il reste calme, stoïque. Les phrases de James tournent en boucle dans sa tête.
Tu n'as plus ta place au Square Grimmaurd. « Laissez le prendre en charge l'éducation de Sirius, Il saura le remettre dans le droit chemin. » Silence, alors que le verre que Sirius tenait à la main vient de se briser par terre.
Pardon ? Ses parents l'observent du coin de l'oeil, attendant sa réaction. Pardon ? Non.
Il ne s'approchera pas de lui.
Il ne pourra pas faire de lui un parfait Mangermot. Non, le tatouage ne recouvrira jamais la peau de son bras droit.
« Jamais ! » Il s'est levé, tremblait.
« Sirius ! » Le crie de son père se perd dans son dos alors qu'il monte les escaliers qui mènent à sa chambre. Il prend sa valise, d'un coup de baguette y met toutes ses affaires et ses livres, et sort pour la descendre. Il repasse devant la salle où sa mère se tient, debout, impérieuse. strangulot de sang pur. Il la foudroie d'un regard brûlant.
Tu n'as plus ta place au Square Grimmaurd. Mais ce n'est pas elle qu'il regarde. Il se tourne vers son frère qui n'a pas bougé.
« Regulus, en restant ici tu sonne le glas de ta liberté. Viens avec moi, c'est ta dernière chance. » Il l'observe, sans bouger. Une minute passe. Avant que sa mère n'intervienne.
« Si tu passes cette porte, Sirius, ce n'est plus la peine de revenir. Tu ne seras plus un Black ! » Il croise le regard de sa mère, et sourit. Hautain. strangulot de sang pur.
« Je ne reviendrais pas, soyez en assurée. » Il se tourne, ouvre la porte...
« Traite à ton sang ! » ... et s'enfonce dans les ténèbres de cette nuit sans lune.
Il reste un instant à inspirer l'air chaud de cette nuit d'été. Il ne bouge pas, assis sur le trottoirs, deux rues le séparant de chez ses parents. Ses parents... Il grimace, quand le Magicobus arrive soudainement devant lui. Il y monte, alors que le commis s'occupe de sa valise. Où doit-il aller ? Que faire ?
Tu es comme mon frère. Il sourit.
« Godric's Hollow.» VII. Combattre la mort.
Il était aisé d'oublier ce qu'il se passait à l'extérieur des murs de Poudlard. Il était aisé, d'ignorer les articles inquiétants qui s'étalaient dans
La Gazette du Sorcier et qui permettait à la terreur de s'installer doucement mais surement sur la Grande Bretagne. A Godric's Hollow, dans la demeure des Potter, Sirius avait trouvé un refuge parfait. Il y vivait depuis un peu plus d'une année à présent, auprès de son frère de coeur, James Potter. Son Cornedrue, son frère, son double. Il dardait à présent sur lui un regard moqueur, alors qu'une fois encore il essayait de trouver des idées pour persuader Lily Evans qu'ils étaient faits pour être ensemble. Ils attendaient Remus et Peter qui devaient arriver d'ici quelques minutes pas la cheminée du salon. Mais à la place de leurs amis, c'est un hibou qui s'y glisse pour venir se poser avec grâce devant Sirius, une lettre cachetée accrochée à sa patte. Il la reconnait, cette chouette. C'est celle de sa cousine, Narcissa. Ce qui ne présage, rien de bon. Sceptique, il se penche pour prendre la lettre, alors que l'oiseau attend, sans bouger, refusant l'eau que James lui présente. Crétin d'oiseau.
Sirius,
Après deux ans sans aucune nouvelle je me doute que ma lettre doit te sembler bien étrange. Elle sera courte, car je n'ai nullement le désir d'avoir affaire à toi suite à ce courrier, mais il me semble impératif de te l'écrire malgré tout. L'oncle Alphard - ce traitre au même titre que toi à présent - est décédé la nuit dernière. Il te lègue ce qu'il avait comme fortune ainsi que sa demeure au Nord de l'Angleterre. Ne compte pas pouvoir en jouir, car il est intolérable qu'un traitre comme toi puisse jouir de ce genre de privilège. Cependant, les lois nous interdisent de te privé de l'argent qui te revient alors fais en bonnes usages - pour changer.
Sache que ton frère a commencé sa formation auprès de Bellatrix. Il joue à merveille le rôle que tu as abandonné lâchement. Regulus sera l'héritier parfait.
Inutile de me répondre.
Narcissa Malefoy.
Il reste stoïque devant la lettre. Une fois qu'il a terminé de la lire, l'oiseau semble enfin décider à faire demi-tour. Les informations s'entrechoquent dans son esprit. Il ignore comment il doit réagir. Dans deux jours il retournera à Poudlard. Dans deux jours... Il reverra Regulus, son petit frère. Son regret. Le bruit des flammes dans la cheminé le sortent de sa torpeur, avant même que James ne l'interroge. En règle générale il attend que Sirius parle le premier mais là son coeur est serré.
Regulus a commencé sa formation auprès de Bellatrix . Regulus va devenir un mangemort... Regulus... Il sert les dents, alors qu'une étreinte chaleureuse l'entoure soudainement. Il se tourne vers Remus, le sortant de sa torpeur. Il semble s'éveiller alors, et lui sourit.
« Et il était temps que vous arriviez ! James me tanne depuis ce matin pour aller s'entrainer au Quidditch ! » Rapidement ils se retrouvent dehors, sur leurs balaies, jouant avec un vieux Souaffle appartenant au père de James. Comme des enfants, adolescents encore heureux et insouciants. Mais pour combien de temps ?
Le regard de Sirius part vers le ciel, alors que la journée s'achève dans des teintes sanglante. Alors que les autres retournent à l'intérieur, où la mère de James les attend pour diner, il reste là, un temps. Il allume une cigarette - moldue, strangulot d'habitude - et profite de cet instant de solitude. Jusqu'à ce que deux bras enserrent ces hanches, et qu'il sente un torse se coller à son dos. Chaque geste semble si naturel, quand il s'agit de Lunard. Chaque geste est fait avec tant de sincérité qu'il n'y voit là que la preuve d'une amitié sincère et profonde. Aucune ambiguité, pas du côté du loup en tout cas...
« Tout va bien, Patmol ? » La voix est inquiète il le sent, et il trouve la main de Lunard sur son ventre pour y glisser ses doigts et le rassurer.
« Tout ira bien, tant que l'on reste ensemble, Lunard. »