Aramis | "I'm always angry"

Haïs-les. Déteste-les
Pourquoi ces regards si noirs sur lui ? Pourquoi cette haine dirigée si violemment contre eux ? Pourquoi pointer des armes dans leur direction en les insultant de monstres, d’erreurs de la nature ? Pourquoi les sommer de quitter la région alors qu’ils ont autant le droit d’être ici que tout le monde. Ils n’ont rien commis de grave si ce n’est d’exister. Pourtant, ces gens sont là, jusque devant leurs fenêtres, et se permettent de les juger. Le garçon n’a que cinq ans mais il la perçoit dans leurs yeux ; cette haine irraisonnée à leur égard. L’air étonné, l’incompréhension manifeste dans le regard, les poings commencent à se serrer, blanchissant les phalanges d’un enfant dont le cœur hurle déjà à l’injustice. Radu ordonne à son fils de rentrer dans la maison, le rassurant en affirmant qu’il va tout arranger, qu’il n’a rien à craindre. Le garçon ne dit mot, se contentant d’obéir sans poser de question. Dans la maisonnée, il se réfugie au salon – attend que les minutes passent sans bouger. Une, puis deux, puis trois… il ne saurait dire exactement combien de temps s’écoule avant que la porte ne s’ouvre et que son père ne vienne à sa rencontre. Lentement, il se baisse au niveau de son fils afin de lui faire face, posant une main bienveillante sur l’épaule de son enfant. « N’oublie jamais ce que tu as ressenti ce soir, Mihai. C’est elle qui te donnera ta force, celle de te battre et de supporter leur haine contre nous. Cultive cette colère, fais-en ton arme la plus dévastatrice car le monde est ainsi fait. Il méprise ce que nous sommes et nous force à vivre différemment.
— Pourquoi ils nous détestent ? On leur a rien fait.
— L’être humain regarde de haut ce qui n’est pas comme lui et pire encore, il méprise ce qu’il ne comprend pas.
— C’est injuste.
— Je sais, mon fils. Un jour, peut-être, ce sera différent mais ce n’est pas pour aujourd’hui. Il faut du temps, beaucoup de temps, avant que les mentalités évoluent. En attendant, je veux que jamais tu n’oublies ce que je t’ai dit., à ces mots, le gamin hoche la tête, déjà bien plus imprégné de ce sentiment qu’il ne peut le penser. » Quelques semaines plus tard, la famille déménage. Ils partent vivre au Royaume-Uni, dans le fief de sa mère, l’Irlande. Les années passent et même le coin reculé dans lequel ils ont pris racine n’empêche pas le nouvellement prénommé Aramis de recevoir sa lettre d’admission. S’il ne va pas à Durmstrang, c’est la célèbre école de sorcellerie Poudlard qui lui ouvre ses portes lors de l’année de ses onze ans.

Nous sommes forts, ô combien, nous sommes sept
« Gryffondor ! »
Fraîchement réparti, assis en retrait sur les bancs des Rouges et Or, il n’écoute que d’une oreille distraite les maisons dans lesquelles le Choixpeau envoie les autres premières années. Qu’importe que cet élève termine au même endroit que lui, la nature même d’Aramis suffit aux autres pour n’avoir pas moins de deux places d’écart avec lui. Il ne leur en veut pas, sans doute agirait-il de la même manière s’il était à leur place. Alors tant qu’ils ne viennent pas lui chercher des noises, ils ne risquent rien.
« Salut ! J’m’appelle Daemon MacFusty. », soudainement sorti de ses pensées, Aramis tourne la tête pour vérifier que c’est bien à lui qu’on s’adresse. C’est le dernier arrivé chez les lions, il vient prendre place à côté du semi-vampire, comme si de rien n’était. Avec un grand sourire sur les lèvres qui étonne l’hybride. « Aramis Dragomir. », il se présente à son tour, sans toutefois avoir conscience des répercussions que cette première approche va avoir sur le long terme. Daemon, c’est le premier maillon qui le rattache à cinq autres personnes dont il fait très rapidement la rencontre.  Parmi eux, il se découvre une véritable famille ; de cœur mais également de sang en la personne de Lolan, un cousin du côté de sa mère. Dans le château, tout le monde les connaît – élèves, professeurs, encadrants, ce groupe atypique de sept élèves ne passe pas inaperçu et ne cherche pas non plus particulièrement à se faire discret. Chacun d’eux tire les autres vers le haut à sa manière, que ce soit sur les cours, sur le fait de se protéger mutuellement ou même sur les encouragements pour permettre à chacun de réaliser ses rêves.

Comme cette fois, où un type visiblement pas au courant des risques encourus, décide d’insulter Daemon quand Aramis se trouve à ses côtés. « Eh, tafiole, regarde où tu marches ! », l’insulte n’est pas dirigée contre le Dragomir, il le sait mais cela n’empêche pas son sang de ne faire qu’un tour. Aramis ne laisse pas à l’impudent l’occasion de s’en tirer aussi facilement. Derechef, il se retourne sur son passage et vient saisir le col de son uniforme pour plaquer violemment l’autre élève contre le mur. Il n’attend pas de lui des excuses – ou qu’il se justifie –, il en a perdu l’opportunité en choisissant de l’ouvrir, insultant la mauvaise personne. Le tenant toujours fermement d’une main contre le mur de pierres de l’une des cours extérieures de l’école, Aramis arme son autre poing et enchaîne les coups dans la joue et dans la mâchoire. Les hurlements de surprise et d’incompréhension de l’étudiant se transforment petit à petit en gémissements de douleur au fur et à mesure de ses dents qui se brisent et du sang qui commence à maculer son visage. Daemon pourrait l’arrêter, il pourrait sauver ce qui reste encore potable ; il en a conscience mais il n’en fait rien, laissant plutôt le Serpentard prendre la raclée qu’il méritait déjà il y a plusieurs mois. Demeurant adossé contre son arbre – un sourire aux lèvres pendant qu’Aramis termine son œuvre.
« Vas-y, dis-le maintenant. », lâche Aramis, le poing de nouveau prêt à s’abattre sur le Vert et Argent. « Je suis déso… », les phalanges du dhampir viennent percuter la mâchoire déjà brisée de l’étudiant. « Mauvaise réponse. », laisse le Dragomir en préparant déjà une nouvelle frappe. « Tu l’es pas. Ose le regarder et répéter ce que tu lui as dit, ce que tu penses vraiment. », il le voit hésiter, ses lèvres ensanglantées tremblent, son regard embué de pleurs passe d’Aramis à Daemon plusieurs fois de suite pour finalement s’arrêter sur celui qui le violente. Devant l’hésitation, le semi-vampire commence à baisser son poing. « Tafio… », il ne termine pas le mot. Le poing d’Aramis termine cette fois dans son nez, brisant celui-ci sur le coup. « Maintenant t’es désolé. Et maintenant, tu réfléchiras avant de l’ouvrir. », il le laisse choir au sol, incapable qu’il est de tenir debout après la violence qu’il vient de se prendre. S’il a fini par écoper d’une exclusion temporaire de deux semaines et des retenues pendant trois mois, Aramis n’exprime jamais aucun regret concernant ces gestes. D’autant que ça n’a pas été une leçon suffisante pour ce crétin qui a réitéré, de la plus odieuse des manières en s’en prenant à Calista, jumelle de Daemon et membre elle aussi de leur petit groupe. Cette fois, il se fait refaire le portrait par le MacFusty, qu’Aramis s’étonne à devoir calmer après qu’il ait lâché son ultime menace. Une inversion inattendue des rôles qui ne déplaît étonnement pas au Roumain. Cette fois-ci, l’impudent n’osera plus s’en prendre à un membre des sept.
Et si c’était à refaire, Aramis n’hésiterait pas non plus.

Les années Poudlard, Aramis n’est pas prêt de les oublier. Grâce à ses amis, il les a beaucoup mieux vécues qu’il ne le pensait, même avec toutes les difficultés qu’il a quand même pu rencontrer. Avec leur aide, il est même parvenu à obtenir ses ASPICs – le travail scolaire n’étant pas son fort mais le précieux soutien de ses amis a changé la donne. Seulement, il n’a pas l’intention de faire usage de ce diplôme. Pour travailler où, dans quoi ? Quel boulot peut-il ne serait-ce qu’espérer trouver en tant que semi-vampire ? Il n’y a pas de place pour les hybrides comme lui dans la société actuelle, c’est un fait. Mais sa voie, il finira bien par la trouver.

J’ai pas toujours trouvé les mots pour bercer tes rêves d’enfant
Il ne dort que d’un œil, Aramis, quand son petit-frère le rejoint en pleine nuit en demandant s’il est endormi. Un premier appel auquel l’aîné ne répond pas. Têtu, le plus jeune insiste et se dresse sur la pointe des pieds pour apercevoir le visage rieur d’Aramis qui le regarde. Le petit Andreï grimpe alors sur le lit pour se glisser dans les couvertures et se coller contre son frère. Il vient de faire un cauchemar et ça n’étonne pas Aramis vu la soirée qu’ils ont vécu. Des gens sont venus pour tenter de les chasser, un fait désormais banal pour les plus grands mais c’est la première fois qu’Andreï assiste à la violence aussi bien humaine que de la part de son père et de son frère. Il comprend que ce soit perturbant alors dans un geste étonnamment tendre et protecteur, il vient enlacer ses bras autour de son jeune frère. « J’aime pas qu'ils vous mettent en colère. Pourquoi voulaient-ils nous chasser ? On ne fait rien de mal, si... ? », la question trouve un écho puissant dans l’esprit d’Aramis qui se revoit il y a quinze ans, posant une question similaire à son père. Seulement, les rôles sont cette fois différents. Prenant un peu de temps avant de répondre, Ara’ décide finalement un autre chemin pour Andreï. Un qui n’est pas celui que leur père a vu à l’époque pour son fils aîné. « Tu verras, Andreï, un jour ils nous accepteront. Je te le promets. », qu’importe le temps que ça prendra. Aramis offrira un monde lumineux à son jeune frère. Un monde où les gens comme eux seront acceptés. Et tandis qu’Andreï s’endort, Aramis envisage déjà mille et une façons de parvenir à ses fins, de créer un monde idyllique pour tous ceux qui sont comme lui et les siens. Cela lui prend toute la nuit.

Be my partner
L’île Barra se dresse devant eux, majestueuse et fière. Avec les dragons qui parcourent ses cieux librement. Ils sont impressionnants, même pour un Aramis qui ne manque pas de confiance en lui. Ils sont là, tous les sept pour répondre à une idée folle proposée par Calista et Daemon : devenir des dragonniers. Un pari un peu fou mais le challenge reste intéressant. A part Aléa et Cassie, ils viennent tous d’un clan de dragonniers alors n’est-ce pas simplement la suite logique des événements ?
Avec Roanoke, le Dragomir est le premier à se lancer. Au-dessus de leur tête, les dragons passent et repassent, certains se font menaçants, d’autres les ignorent. Roanoke finit par se lier à une Magyar à pointes tandis qu’Aramis scrute encore le ciel, à la recherche de son alter ego. Il ne veut pas se tromper car c’est un choix sur lequel il ne pourra jamais revenir. Il attend l’évidence, le dragon qui saura créer ce lien avec lui. Et soudain, il l’aperçoit ; au loin, il y a ce dragon, Pansedefer ukrainien, qui évolue à l’écart des autres. Malgré la distance, leurs regards se croisent et à cet instant, Aramis ressent comme des picotements au creux de son ventre. « C’est elle. », comment sait-il que c’est une femelle ? Il l’ignore, c’est une certitude, c’est tout. Comme si elle avait capté les mêmes émotions que le semi-vampire, la dragonne bat des ailes pour le rejoindre et se poser devant lui. D’instinct, il vient poser le plat de sa main sur le museau rugueux de la dragonne qui se laisse faire, fermant légèrement les yeux. « T’es comme moi. », murmure le Dragomir, laissant son regard parcourir la grosse tête écailleuse de la dragonne qui le fixe intensément. « Paria… », il ne sait pas encore pourquoi, il ne connaît pas encore son histoire mais il le sent au plus profond de son être. Cette dragonne a eu la vie dure, même parmi les siens. « Sekhmet ? », il ne sait pas d’où il sort ce nom. C’est comme une impression fugace, une sensation, une image d’à peine une fraction de seconde qui le traverse. La dragonne hoche légèrement la tête tout en poussant un léger grognement appréciateur. Elle vient poser sa tête à à peine quelques centimètres du dhampir sans le lâcher des yeux. Comprenant rapidement le message, Aramis hoche la tête et vient faire le tour pour arriver au niveau du cou de Sekhmet. Maladroitement, il se hisse sur elle. Une fois le nouveau dragonnier à peu près stable, elle se relève doucement, prend son élan… puis son envol. Impressionné, Aramis s’accroche car il manque de tomber à plusieurs reprises. Mais les sensations qu’il éprouve, cette glisse entre les courants aériens, c’est incroyable, indescriptible. Son premier vol, il ne l’oubliera jamais. Encore plus quand, quelques instants plus tard, ses six autres amis volent à leur tour à ses côtés.

Ce jour-là, le groupe, déjà un peu plus lié grâce au dragon, décide d’aller plus loin. D’un accord commun entre tous, ils font le choix de commencer l’apprentissage de la dictamencie dans le but de fragmenter leur esprit entre sept, se liant encore un peu plus et pour toujours.
Plus tard, Sekhmet aura un œuf que les deux partenaires confieront à Félix, qui aura son propre dragon appelé Smaug. Sa naissance se fait dans des circonstances compliquées, qui poussent Aramis à avoir des mots durs – mais nécessaires – envers Félix. Il l’avait prévenu. Un dragon, c’est une lourde responsabilité et les consignes données n’étaient pas là pour l’embêter, bien au contraire. Néanmoins, Aramis croit en son frère cadet. Il croit en lui : il saura faire ses preuves et rattraper ses erreurs de jeunesse.

L’échec n’est pas censée être une option
Il s’est trouvé une voie à suivre, Aramis. Pas dans le domaine le plus conventionnel qui soit mais c’est celui qui lui convient. Depuis plusieurs années, il exerce dans le mercenariat, exécutant les contrats qu’il peut dénicher ou qui viennent à lui. Il faut dire qu’au fil des années, le Dragomir s’est fait une réputation dans le milieu ; aussi bien auprès des commanditaires que de ses proies qui le craignent. Si c’est flatteur la plupart du temps, cette fois, ça le dessert à un point presque mortel.
« Enfin, tu t’es résigné. T’as compris que ça servait à rien de chercher à me fuir.
— Te crois pas plus impressionnant que tu ne l’es, Dragomir. Les types comme toi ont bien plus de faiblesses qu’ils ne le pensent, surtout quand on sait où chercher… c’est surtout ça qui m’a pris du temps. » Les sourcils froncés, Aramis reste sur le qui-vive. Sa proie prépare quelque chose, il le sent mais n’a aucune idée de ce que ça peut être et il déteste ça. C’est lui qui accule ses proies et il n’aime pas quand les rôles s’inversent, quand l’une d’elle ose se rebiffer et lui tenir tête. Le sourire provocateur de l’homme n’est pas non plus pour le rassurer. Les deux se regardent en chien de faïence mais c’est une situation qui ne peut pas durer éternellement. Aramis esquisse un geste, prêt à en finir le plus rapidement possible en visant vite et juste. Seulement, il bouge à peine qu’une lame vient se planter dans son flanc, coupant net sa respiration et le coup qu’il s’apprêtait à porter. Ses yeux s’écarquillent tandis qu’une douleur insupportable irradie dans tout son corps. Une souffrance qu’un seul genre d’arme est capable de lui infliger. Il le comprend mais c’est déjà trop tard et le sourire fier affiché par cette ordure confirme ce qu’il pense. « Exact, c’est de l’argent. Les sales hybrides dans ton genre n’en sont pas fans, pas vrai ? », nargue-t-il en remuant sciemment son foutu couteau dans la plaie, s’enfonçant et écartant un peu plus les chairs d’Aramis qui gémit de douleur, fixant avec haine son ennemi. « J’vais te laisser te vider de ton sang, ce sera bien plus douloureux que de simplement t’achever tout de suite. De toute façon, personne te trouvera dans ce coin perdu. Tu vas mourir seul, Dragomir. », et il ricane, retirant ensuite d’un coup sec la lame des entrailles d’Aramis qui s’effondre au sol. Il ne voit même pas sa proie disparaître… les yeux clos tandis que son sang se répand dans l’herbe humide. Il se sent partir, incapable de bouger et puis, sa conscience s’envole pour laisser place au noir le plus total.

« Bonjour, la Belle au Bois Dormant. Heureusement que tu t’es réveillé, ça m’évitera d’avoir à te faire du bouche-à-bouche. », cette voix, il la connaît… les yeux mi-ouverts, à peine conscient d’être dans une position allongée, Aramis tourne difficilement la tête vers l’origine du bruit, ne parvenant pas à faire plus. « T’as trouvé le moyen de me suivre jusqu’en enfer… », les mots sont durs à prononcer, la voix est faible et hésitante mais l’essentiel franchit ses lèvres. « T’es pas encore en enfer, mon bro. Je t’ai trouvé et je t’ai emmené à Sainte-Mangouste où ils ont réussi à te sauver. Tu profites seulement d’un bon lit d’hôpital. », il ricane, Roanoke et d’ordinaire, Aramis l’aurait volontiers accompagné si sa présence ici n’était pas synonyme d’un cuisant échec concernant son contrat. C’est assez rare que ça se produise et il n’aime pas du tout ce sentiment d’échec. Quant à comment Roan l’a retrouvé malgré sa localisation loin de tout, il ne le demande pas parce qu’il s’en doute : la dictamencie a donné l’alerte à ses amis qui ont probablement ressenti sa forte douleur. Et penser qu’ils ont pu subir ça par son intermédiaire, ça l’enrage encore plus. « J’vais tuer celui qui t’a fait ça, tu le sais ?
— Non !, il hurle sans réfléchir et se retrouve soudainement avec une violente quinte de toux qu’il peine à calmer. Non. S’il te plaît. Reprend-t-il une fois apaisé. Mon contrat, mon combat. Je veux régler ça. » Il ne doute pas que son ami, son frère soit capable de comprendre ce souhait.

Quelques semaines plus tard, sa traque le mène enfin à son but. Seulement, c’est un cadavre inerte qu’il retrouve et il en est certain, ce n’est pas de son fait. Un autre chasseur, il en est persuadé, quelqu’un a subtilisé son contrat – ou son employeur a estimé que sa chance était passée et qu’il n’était plus le mercenaire de la situation – et a tué son homme. Si Aramis se fiche bien que cet troll cramoisi soit mort, il aurait cependant aimé que ce soit de sa main à lui et non de celle d’un autre. Il ignore encore l’identité de la personne qui a eu l’audace de lui prendre son dû mais il ne doute pas réussir à le découvrir. Il pourrait tenter de soutirer des informations à son ancien patron mais ce dernier ne dirait sûrement rien. Auquel cas Aramis ne pourrait sans doute pas s’empêcher de le tuer et cette fois, ce n’est pas ce qu’il veut. Non, il veut que cet homme voit que le Dragomir n’est pas de ceux qu’on peut si facilement remplacer. Après, il pourra le tuer.

Show must go on
Si Aramis est membre des Infortunés depuis que son père l’y a fait entrer il y a de cela des années et qu’il fréquente à loisir ce lieu de tranquillité qu’est le Drunk Broom, il reste aussi inévitablement lié à la Rumeur de la Mer ainsi qu’à ses camarades dragonniers. C’est pourquoi lors de l’attaque des mangemorts sur l’île Barra, il n’hésite pas un seul instant pour prendre part à l’affrontement, accompagné de Sekhmet, des autres Seven Deadly Sins ainsi que de tous les dragonniers présents pour défendre leur territoire.
« Merci, Lolan. », son cousin vient d’enlever une sacré épine de son pied en réussissant à convaincre Félix de ne pas participer à ce combat. Il est trop jeune, trop fougueux – tout comme Smaug – et si ça peut paraître dur, c’est pourtant la vérité : Félix ne serait actuellement qu’un fardeau sur lequel Aramis devrait constamment veiller s’il se joignait à la bataille – comme le ferait également Sekhmet pour son petit. Un risque que l’aîné ne veut pas prendre, préférant focaliser toute son attention sur les mangemorts. Une décision qu’il sait être la bonne lorsque, dès le début de la bataille, la violence est haute et ne fait toujours que monter crescendo au fil des sorciers et des mangemorts qui tombent les uns après les autres. Chacun d’entre eux a conscience des risques. Aussi, Aramis n’hésite pas à plonger au coeur des affrontements, brandissant sa baguette, lançant nombre de sorts – Bombarda, Bombarda Maxima, Confringo, Destructum, Diffindo, nombre d’entre eux y passent – tout en s’accrochant à Sekhmet qui ne se retient pas non plus de se servir de son souffle enflammé sur les envahisseurs. Cependant, il est des combats dont personne ne sort indemne – et celui-ci est particulièrement violent. Ce n’est qu’à la fin des combats, lorsque leur victoire est totale – qu’Aramis s’aperçoit réellement de l’état dans lequel sa dragonne se trouve. Des brûlures sur tout le corps, d’autres coupures plus ou moins profondes à tout autant d’endroits, probablement une patte cassée… elle s’effondre lourdement devant le Dragomir, une fois certaine que plus personne ne soit en danger. « Sekhmet ! », hurle-t-il en accourant au plus près d’elle. « Je vais te soigner, je te le promets, ça va aller. Pardonne-moi… », elle souffle faiblement en le fixant, comme pour signifier qu’elle ne lui en tient pas rigueur. Mais il s’en veut, Aramis, de ne pas avoir fait plus amplement attention et il se jure intérieurement que ça n’arrivera plus jamais. Les semaines suivantes, il les passe à veiller sur Sekhmet, à apporter les soins nécessaires avec l’aide et les conseils de son cousin lorsqu’il le peut. Il ne la quitte que très rarement durant sa convalescence – la laissant sous la surveillance de son fils uniquement pour aller au chevet d’une autre gravement blessée de ces violences.

« Ne nous abandonne pas, Cassie. », assis au chevet de son amie, Aramis prend son tour auprès d’elle. Cela fait déjà plusieurs semaines qu’elle est dans le coma – depuis l’attaque sur Barra – et tout autant d’autant que le désormais groupe des six se relaie dans sa chambre afin qu’elle ne soit jamais seule ne serait-ce qu’une minute, chacun espérant pouvoir annoncer une bonne nouvelle aux autres. « Je… Roan est parfois un peu c*n mais il t’aime et il a besoin de toi. Et moi aussi, j’ai besoin de toi. », il revoit ces délicieuses pâtisseries réalisées par Cassie qu’il engloutit en à peine quelques secondes, attisant la fausse colère d’une Cassiopeia accusant le Dragomir de ne pas respecter le travail qu’elle investit dans ses créations en les dévorant à ce point comme un malpropre. Pas le moins du monde inquiété par ses menaces, Aramis répond en éclatant de rire, sans jamais cesser de recommencer à chaque fois. Sa nourriture, elle a toujours étrangement fait l’effet d’un baume dans le cœur du semi-vampire. Avant de la connaître, il ignorait que manger pouvait à ce point le calmer et ça, il l’a découvert grâce à elle. Grâce à Cassie. « On a tous besoin de toi alors tu nous reviens vite, d’accord ? », les Six Deadly Sins, ça ne veut rien dire. Sans elle, il manque une partie de leur esprit. Littéralement. Il y a comme un vide, quelque chose qui leur manque, une part d’eux-mêmes qu’ils ne ressentent plus. Cette part, c’est elle ; c’est Gourmandise, c’est Cassie.

Où sont passées nos plus belles années ?
Depuis plusieurs mois, ce sont plutôt des nouvelles mitigées qui arrivent aux oreilles d’Aramis. Un événement positif ne va pas jamais sans son aspect négatif. Ils ont retrouvé Cassie qui s’est réveillée après des mois dans le coma mais elle ne se souvient plus d’eux, à part Roanoke. Une situation plutôt difficile à vivre pour le semi-vampire même s’il n’en laisse rien paraître et se contente de soutenir la brune quand elle en a besoin. Aléa repasse plus de temps avec le reste du groupe depuis qu’elle a divorcé mais ils ont compris pourquoi il la sentait de plus en plus loin, pleine d’émotions négatives sans avoir accès aux détails jusqu’ici. Cette fesse de griffon de Darren osait porter la main sur elle et s’il n’en a pas encore payé le prix, il a néanmoins eu son avertissement en bonne et due forme de leur part. Enfin, Félix en est à sa dernière à Poudlard. Comme chaque année, Aramis a tenu à l’accompagner jusqu’au célèbre quai 9 ¾ où ils ont une rapide discussion bien différentes des rentrées précédentes. Tous les deux, ils ont conscience que ce dernier passage au château est crucial et pas sans risque pour Félix. Il est boursier ; ce qui signifie qu’il doit encore plus travailler et qu’il est nécessaire qu’il obtienne son diplôme afin de ne pas attirer l’attention du fameux nouveau Conseil des Purs… ou pire encore. « Ça se passera bien. », il est hors de question qu’il laisse ces sorciers – ou quiconque – toucher à son petit-frère. Il est bien plus que prêt à intervenir s’il a connaissances de déconvenues impliquant Félix. Mais ça, il le garde pour lui. Le jeune Gryffondor n’a pas besoin de savoir que son grand-frère a prévu de garder un œil sur lui, autant que possible. En revanche, il promet de continuer leurs échanges épistolaires, manière qu’ils ont pour garder le contact depuis que le plus jeune est entré à Poudlard. Dans une ultime étreinte, Aramis serre son cadet contre lui avant de laisser prendre ce train pour l’école…