the impossible || Mimisha

Deux mois que tu es revenu à Londres et toujours pas une trace de ta soeur. L'étonnement te faisait parfois perdre pied - à croire que dans une ville à plus de cent mille habitants, il était bien étonnant de ne pas en croiser une seule qui soit la personne que tu voulais voir. Le monde faisait vraiment ce qu'il voulait sans prendre en compte tes envies et ça commençait à jouer sur tes nerfs.
Donc, plutôt que de rester chez Macha, après y avoir fait le ménage, rangé vos affaires, fais le repas pour le soir, tu étais parti. Impossible de rester enfermé plus longtemps, impossible de trouver une excuse pour pas rejoindre le Drunk Broom, impossible d'attendre que ta meilleure amie rentre pour te convaincre de ne pas aller courir dans les draps d'Eden pour t'envoyer en l'air jusqu'au matin. A croire que c'est une mauvaise chose - tout compte fait sans doute Macha ne t'en aurait pas empêché.  

Marchant dans la rue, tu tenais ta guitare dans ton dos. La sacoche allant et venant pour frappant à rythme régulier sur tes hanches - tu prends la guitare pour excuse pour pas montrer que tu viens voir ton ex-petite-amie pour le sexe - et pour essayer d'avoir cette part de tendresse que tu pouvais avoir d'elle quand vous étiez en couple. Il y a plus de six ans - ça te fait mal de penser que vous avez perdu des années tous les deux même si c'était pour son bien.
Et en même temps, tu reluques toutes les filles qui passent comme si soudainement tu allais voir ta soeur - là qui marche à vitesse de la lumière pour rejoindre n'importe lequel de ces magasins parce qu'évidemment que c'est là qu'elle travaille à présent qu'elle est à Londres et que la guerre est terminée, parce que non elle n'est pas morte.
Tu sais qu'elle n'est pas morte. Vous auriez été mis au courant autrement. Pas qu'elle vous noyez sous les nouvelles mais tu supposes qu'elle avait pas le temps pour cela. Elle devait survivre, et c'est déjà une belle affaire avec la guerre qui se tramait.

Quand tu l'aperçois, y a une musique dramatique et héroïque qui se joue dans ta tête. Ca sonne un peu comme lorsque Dark Vador apparait à l'écran - ta ta ta tadada ta dadaaaa - mais tu peux pas l'empêcher, ta vie se joue comme un film lorsqu'il y a des miracles qui se forment. Tu restes là, comme un con, à te faire bousculer parce que t'es au milieu du passage mais tu peux pas faire semblant de pas la voir - c'est Ariana qui traverse la rue sans faire gaffe à toi, portant un grand manteau et de quoi se cacher le visage.
Mais t'es certain que c'est ta jumelle - y a des choses qui s'explique pas dans la vie et l'instinct d'un jumeau c'est exactement ça. Tu lui cours après, comme un taré, la perdant entre les passants, pour finalement la perdre de vue et t'arrêter là.
Désespéré - absolument mesuré dans chacune de tes réactions, tu t'assois par terre, là, dans la rue. Tu prends ta guitare, la sort de sa housse et tu te mets à gratuit une chanson triste en murmurant les paroles à demi-mesure.



 

Il faut bien que tu sortes de ton trou à rat, c'est ce que tu te dis pour te motiver à te mettre en route hors du Drunk Broom alors que le soleil commence à se coucher dehors et qu'on t'a généreusement donné du baume à étaler sur ton visage pour que les rayons UV ne te brûlent pas. Ca ne fera effet qu'une heure ou deux pas plus, le temps pour toi de faire un saut dans ton ancien appartement laissé à l'abandon avec l'espoir de retrouver tes affaires ou au moins de quoi retrouver un semblant de ton ancienne vie, pas que tu oses y croire vraiment. Au contraire t'es pas dupe, depuis un an tout a changé et plus encore depuis que tu t'es réveillée changée à jamais... Mais comme une idiote tu t'accroches au souvenir futile que peut-être tu peux faire comme si... Pourtant tu n'y crois pas toi même sinon tu aurais déjà contactée tes parents et ton frère non ? En inventant un mensonge pour justifier que tu aies disparues de la circulation sans un mot ni un regard en arrière. Que pouvais-tu dire ? Que t'es immortelle et que t'as envie d'leur bousiller la peau du cou pour avaler ce qui fait leur essence de vie ? Ouais ça aurait été moyen en repas de famille le dimanche, surtout que maintenant t'as plus envie d'bouffer Noisette le chat de la famille plutôt que le poulet frittes de la daronne. Pourtant depuis des mois tu n'as fait aucune victime et on te juge capable de sortir toute seule sans tuer quelqu'un, tu t'en sens capable toi aussi c'est pour ça que tu t'habilles après un temps et que tu finis par sortir après avoir étalée sur tes mains et ton visage du baume, avec la crainte que ça ne fonctionne pas. Une fois tu as été mordue par le soleil, le souvenir était affreux et tu ne veux pas retenter même dans tes pires cauchemars, tu ne souhaites ça à personne.

Tu fais une première ruelle puis une seconde, tu presses le pas au moment où tu te retrouves devant le soleil qui brille au dessus d'une maison victorienne mais ça ne te fait pas mal et intérieurement, tu es soulagée de ne pas souffrir. Alors tu te détends et tu marches à peine plus doucement, profitant de la tranquillité de la fin de la journée alors que la foule se presse autour de toi comme si tu n'existais pas. C'est le cas, dans une ville si grande tu n'existes pour personne, tu n'es qu'une personne parmi tant d'autres et ça te convient, c'est mieux pour cacher ce qui brûle dans ton cœur mort. Alors que tu traverses en évitant une voiture moldue, parce que t'as quitté le monde magique car tu n'y vivais pas avant ta transformation, tu passes entre les passants avant de te figer quand ton oreille semble capter un bruit au loin qui te ramène dans tes souvenirs. Un son, celui d'une guitare qu'on gratte avant qu'une voix douce et chaude n'accompagne chaque note qui s'envole dans les airs. Tu te tournes lentement et tu fais le chemin en sens inverse, poussant violemment une p'tite racaille qui se plante devant toi et siffle tout fort pour attirer ton attention. Il termine dans le mur alors que ses potes s'esclaffent, tu ne t'arrêtes pas un instant car tu es soudainement obsédée par ce bruit et cette mélodie. Tu marches plus vite, te retenant de courir car tu sais que tes dons vampiriques te feraient aller trop vite et il n'est pas bon d'attirer l'attention.

Puis tu te figes lorsque tu vois le visage de ton frère assis par terre, jouant pour toi une mélodie que tu ne connais pas. « T'es encore plus canon que dans mes souvenirs ! » Que tu lui dis avec un rire amusé avant de l'inciter à se lever pour le serrer contre toi, pas trop fort comme tu l'as appris pour ne rien casser de sa carcasse fragile humaine. Puis tu te recules pour le regarder, passant une main dans la mèches de cheveux qui lui tombe devant les yeux. « Tu m'as manqué, Mish' ! » Et t'as pas été plus honnête qu'à cet instant depuis un an.
 

Quand tu joues, tu oublies le monde autour de toi. Tu fais pas cas des pièces qui te tombent devant, ou des enfants qui s'arrêtent avant d'être repris par leurs parents. Tu fais attention à pas grand chose, outre les souvenirs qui te prennent le ventre et te font voir le monde à travers le prisme de tes émotions. Tu peux pas t'empêcher de penser à ta soeur, à son sourire et ses frasques, à sa capacité à te mettre par terre parfois, au fait qu'elle soit parfaite sans même faire d'effort. Ca a longtemps été ton modèle, Ariana, et tu regrettes de pas réussir à la retrouver.
Tu te dis que peut être elle est plus à Londres, qu'elle est partie pour découvrir le monde comme elle serait en droit de le faire. Pour écouter la part d'elle qui exige toujours plus d'aventures. Tu la connais bien, tu sais qu'elle peut pas se le refuser. Et tu voudrais juste savoir qu'elle est heureuse, savoir qu'elle va bien. C'est tout ce qui importe pour toi, après tout.

Tu joues alors, chantant doucement une mélodie que t'as écrit il y a quelques années - après le départ d'Ariana pour Londres. Espérant que ta chanson viendrait jusqu'à elle. T'es encore plus canon que dans mes souvenirs ! La voix te réveille de ta transe. Tu te tournes vers le fantôme - ta soeur qui se tient là avec son sourire en biais et sa gueule parfaite. Tu perds l'équilibre en voulant te lever trop vite - ta guitare t'arrêtant dans ton élan, mais la main de ta soeur se faisant une aide précieuse. En moins d'une seconde t'es dans ses bras et tu la sers aussi fort qu'elle te fait mal. Tu peux pas râler - tu n'y crois pas. Tu n'y crois pas. TU N'Y CROIS PAS. Tu m'as manqué, Mish' ! Merlin, merlin, merlin, Ari, tu es là. Qu'tu répètes, la voix brisée et le souffle court en la tenant contre toi encore un peu.
Encore longtemps. Assez longtemps pour perdre la notion du temps qui passe. Tu finis par te reculer, réalisant que ta guitare est tombée sur le sol et que t'as toujours des pièces autour de toi à ramasser. Mais rien à foutre - t'as le visage tourné vers Ariana seulement. Je te cherchais, justement, mais en vrai je savais pas où chercher alors je marchais et j'ai cru te voir mais - mais tu es là, Merlin, j'y crois pas. Tu es magnifique, évidemment, tu l'es toujours. ARI ! Comment tu vas ? Tu allais où ? Je peux venir ? J'suis si CONTENT ! Tu parles trop, les pensés allant dans tous les sens sans pouvoir s'arrêter. Faut dire que t'as juste envie de la serrer encore - alors tu te gênes pas pour le faire.

 

Si t'étais encore humaine tu aurais le palpitant qui battrait la chamade de voir ce frère, ce souvenir d'une autre vie, bien présent devant toi. Avec sa gueule en biais et sa perfection douloureuse, cette fossette qui t'a manquée tellement que tu ne pensais pas que ça te ferait tant de bien de le retrouver. C'est que tu as été fermée sur tes propres émotions ces derniers temps, t'as pas vécue des choses assez heureuses pour te souvenir comment sourire et comment profiter de la vie, ce que tu faisais avant que l'immortalité ne te prenne et t'empêche de retrouver les tiens depuis une année. T'es pas folle, tu t'imagines bien qu'on t'a pensée morte ou tu ne sais quoi encore mais non t'es bien en vie, quoi qu'on ne peut pas vraiment dire que tu le sois, si ce n'est que t'es tout ce qu'il y a de plus vivante si compté ta nature immortelle. Pas qu'il ait besoin de savoir ça, Mischa doit être épargné de tout ce qui pourrait lui créer du soucis. Alors tu l'aides à se lever et tu le serres fort, pas trop pour ne pas lui briser chaque os de ceux qui forment son squelette mais assez pour entendre son dos presque craquer sous ta poigne. Un peu trop fort, il ne t'en voudra pas et tu l'sais déjà. « Bah écoute ça va et toi ? T'es toujours l'plus beau chanteur de l'univers ? Ca m'surprend pas. » Que tu dis en avisant la guitare par terre et les pièces qui sont dessus. Ouais ton frère chante bien mais la récolte est maigre, les gens sont des rapaces. Tu vois un gars qui essaye de ramasser une des pièces mais en croisant ton regard qui s'fait noir et ton presque croc qui perce entre tes lèvres, il s'en va sans demander son reste et surtout la tête basse.

« J'allais voir mon ancien appartement en espérant que l'proprio n'ait pas tout foutu à la décharge, pour retrouver quelques affaires. Tu m'suis ? » Que tu dis en lui faisant un signe de la main après avoir ramassé sa guitare et les quelques pièces que tu glisses entre ses doigts. La récolte est maigre mais devrait lui permettre de se payer un café ou une demi-pinte et ça, tu sais que ton frère n'peut assurément pas résister. Toi non plus à l'époque, d'ailleurs. Quoi que aujourd'hui tu peux toujours avaler de la bière si ce n'est qu'il faut quelques gouttes d'hémoglobine à l'intérieur, pour t'faire baver. Tu viens attraper son bras, te sentant envieuse de le sentir et de le toucher alors que sa chaleur perce délicieusement à travers sa veste et vient réchauffer ton propre épiderme. « T'es à Londres alors ? De retour ? Mh, j'te pensais toujours à New-York. T'es rentré depuis quand ? » Pas depuis un an tu espères, ça t'ferait mal de devoir lui mentir mais déjà tu sais quoi lui dire pour l'empêcher de s'inquiéter et surtout pour qu'il te croit. Le même mensonge servit à tes amis et ceux qui comptaient pour toi ici, à savoir que t'as été attaquée et en convalescence pendant des mois, sans pouvoir retrouver tes esprits et sans avoir l'envie qu'on vienne te voir non plus. Plusieurs ont semblé agacé d'entendre une telle chose mais en sortie de guerre sanglante, ils n'ont pas posé plus de question que ça. Et toi ça t'convenait parfaitement. « Mh, j'me fais appeler Mina. J'préfère maintenant... Nouvelle ville, nouvelle vie, qu'est-ce que t'en penses ? » Mensonge absolument bidon mais ça aussi il n'a pas besoin d'le savoir. Et en vrai Ari est morte, vive Mina maintenant. « J'suis serveuse et barman au Drunk Broom, tu connais ? C'est récent... J't'aurais peut-être croisé un de ces jours. J'comptais te contacter hein mais... C'était compliqué, en c'moment. » Excuse à demi-mot, tu sais qu'il s'est fait du soucis mais tu n'veux pas penser à quel point sinon, tu vas culpabiliser.
 

Tu as retrouvé ta soeur.
C'était inespéré, mais à croire que la vie se fait une bonne joueuse. C'est quand tu cherches pas à ce qu'une chose arrive, qu'elle arrive justement. La vie te met sur les traces des femmes de ta vie et t'as juste à te laisser porter. Alors tu vas pas te plaindre - bien au contraire. Y a rien qui te fasse plus plaisir que cela. Surtout pas quand ca veut dire pouvoir tenir ta jumelle dans tes bras à nouveau. Bien qu'elle ait changé - elle a dû faire de la musculation, ou un truc du genre. Tu sais pas trop, mais t'en as rien à faire, elle te semble en parfaite santé et c'est ce qui compte. Bah écoute ça va et toi ? T'es toujours l'plus beau chanteur de l'univers ? Ca m'surprend pas. J'aurai aimé être le plus mélodieux, mais le plus beau ça me va aussi. Qu'tu réponds avec un rire dans la voix qui déchante pas. Tu récupères tes affaires, désireux - déjà - de suivre ta soeur qu'importe où le destin la conduisait. J'allais voir mon ancien appartement en espérant que l'proprio n'ait pas tout foutu à la décharge, pour retrouver quelques affaires. Tu m'suis ? T'as déménagé ? Y a pas de souci, je te suis - j'ai une journée de libre, elle est toute à toi. T'assures, en la laissant te prendre le bras et la laissant te guider dans les ruelles de Londres. Juste pour être avec elle.

T'as le coeur qui frappe si fort que tu l'entends à peine - ca bourdonne dans tes oreilles et te donne envie de l'embrasser partout. Alors tu saisis juste sa joue dans un geste impulsif que tu sais pas réprimer avant de continuer à marcher, avec ta guitare sur le dos - tu l'as jamais rangé aussi vite - et tes pièces dans la poche. T'es à Londres alors ? De retour ? Mh, j'te pensais toujours à New-York. T'es rentré depuis quand ? Un petit mois - pas plus. J'suis revenu quand j'ai lu que la guerre était terminée. Papa et maman m'ont pas laissé faire avant tu sais. Puis j'avais plus rien à New-York pour me retenir. Expliques-tu en suivant le rythme effréné des pas de ta soeur. et j'ai vu une annonce du ministère qui recherchait des musiciens, je me suis dis que c'était un signe - sauf que j'ai foiré le casting, mais j'ai pas voulu repartir. T'es bien trop heureux de retrouver l'Angleterre en réalité.

Mh, j'me fais appeler Mina. J'préfère maintenant... Nouvelle ville, nouvelle vie, qu'est-ce que t'en penses ? Tu opines, souriant parfaitement. Mina... Mina... comme ce personnage de roman que tu aimais tant ? Ca te va bien - j'aime bien Mina. Et tu sais mieux qu'à refuser cela à ta soeur. Si elle veut être Mina plutôt qu'Ariana - ok, tu apprendrais les raisons parfaites plus tard. Si elle veut une nouvelle vie, c'est sans doute que l'ancienne a eu un goût d'amertume qu'elle a pas su gérer. Et ca te fait mal à apprendre. Sauf qu'elle te veut toujours auprès d'elle - que vous atteignez l'immeuble où elle vivait (t'imagine) et t'es aux anges. J'suis serveuse et barman au Drunk Broom, tu connais ? C'est récent... J't'aurais peut-être croisé un de ces jours. J'comptais te contacter hein mais... C'était compliqué, en c'moment. Sérieux ?! Mais non, tu bosses au DB ? Que tu demandes en te tournant vers elle : On vient d'avoir un contrat d'artistes résident avec le Drunk Broom et mon groupe : les Dingoes. On débute ce soir ! Annonces-tu, la vie se faisant une joueuse parfaite. Tu saute au cou de ta soeur, pas capable de te contenir, parce que soudainement tu réalises que tu la retrouves et pour longtemps. Merlin, on va pouvoir se voir tous les jours ! Ca va être fantastique ! Déclares-tu, la voix montant dans les aigues. Tu bosses là-bas depuis longtemps ? Et tu vis où alors ?

 

Réponse qui t'arrache un éclat de rire alors que tu lui fais signe de te suivre parce que tu ne doutes pas que, maintenant, il va se glisser derrière toi comme une ombre et te suivre partout où tu iras. Tu pourrais l'éviter si tu le voulais et partir en courant rapidement, il ne pourrait pas te rattraper vu tes capacités mais tu es bien trop heureuse de le voir à tes côtés pour vouloir le faire fuir. Tu as très souvent pensé à Mischa, te persuadant qu'il allait bien et qu'au moins il ne risquait rien en Amérique car la guerre n'a pas touchée ce continent mais plus d'une fois tu as dû lutter avec l'envie de lui envoyer une lettre ou même une beuglante, clamant et hurlant qu'il aurait dû te retrouver et remuer le ciel et la terre pour revenir jusqu'à toi, à tes côtés afin d'gueuler ses belles chansons qui illuminent ton existence. Mais qu'elle excuse aurais-tu pu donner ? Non rien n'était assez bon et même maintenant t'es pas sûre de trouver de quoi te sortir des questions de ton frère qui évidemment voudra savoir où tu étais tout ce temps et si tu vas bien. Tu as imaginée ces conversations avec lui ou tes anciens amies cependant à chaque fois tu finis par perdre tes moyens et tu n'sais quoi dire. Le mensonge le plus simple sera le meilleur sans doute, c'est ce que tu essayes de te répéter encore et encore pour ne pas paniquer. Tu ne veux pas leur dire ce que tu es devenue, pas maintenant et peut-être même jamais.

« Ouais, depuis peu. Mais je cherche autre chose de plus grand que ma piaule actuelle. » Pas que tu sois mal au DB mais parfois ça manque d'intimité et t'as jamais eu autant besoin de ça justement, d'intimité pour réfléchir à tout ce qui ne va plus dans ta vie depuis une année. Pas trop malgré tout, la culpabilité n'est jamais loin et manque toujours de te faire tomber dans un tourbillon d'idées noires et dangereuses. Tu dois encore apprendre à doser. Il t'attrape la joue et tu retiens aussitôt ta respiration parce que sentir un cœur qui bat si fort et des pulsations proches de tes lèvres il n'y a rien de pire et ça t'rend toujours fébrile. Tu sais de quoi tu es capable, malheureusement. Et même si t'as envie d'rien d'autre que de parler à ton jumeau tu restes prudente, comme on te l'a appris. « Pa' et Man' sont rentrés aussi ? Ouais j'sais, ils avaient besoin que leur enfant le plus sage reste à leurs côtés. T'as bien fait... C'était trop dangereux ici pour eux, t'façon. » Et tu préfères savoir que tes parents sont à l'abri plutôt qu'à jouer les héros comme t'a pu le faire.

« Ouais puis Mina c'est mélodieux. Et ça ressemble à Mischa. » Et tu préfères pas relever le détail du roman dont il te parle, Dracula que tu connais par cœur et qui a douloureusement pris réalité dans ta vie sans que tu ne le veuilles réellement. Il se tourne soudainement vers toi en apprenant que tu bosses au DB et que tu y vis, détail que tu as rajouté tantôt car en réalité ceux qui y bossent y vivent souvent surtout pour les créatures, c'est comme ça qu'on vous aide à vous contrôler. « T'es sérieux ? J'savais qu'on cherchait un groupe mais je pensais pas que c'était toi. Mais c'est trop bien on va se voir souvent ! » Et ça va vous permettre de rattraper une année sans vous voir, ce qui ne saurait te rendre plus heureuse que ça à cet instant. « Bah je vis au dessus du DB, dans les chambres pour les employés. J'fais des économies et bientôt j'achèterais un truc, j'ai vraiment besoin d'un appartement plus grand et toi alors, tu vis où ? Tu dois pas avoir trouvé un truc fou en seulement un mois si ? » Parce que toi après un an sans aucune référence, tu te dis que pour acheter tu vas bien ramer. « Et les Dingoes c'est les même musiciens qu'à l'époque où t'a refondé tout le groupe ? » Question sous-jacente, est-ce que Eden joue toujours avec lui ou est-ce que la belle a finalement disparue de la vie de son parfait jumeau.
 

T'as le coeur qui bat tellement fort que tu es étonné que les gens passent autour de vous sans s'arrêter. Tu pourrais être capable de tomber raide à un moment donné, tant que tu es épris de sentiments violents et joyeux - mort de joie, voila tout ce qui t'attend. Surtout si la vie s'arrête pas de te ramener toutes les personnes qui comptent le plus pour toi. Après Eden, voila que t'es face à ta jumelle - à croire que toute ta vie t'attendait à Londres, qu'entre temps t'as juste perdu des années à attendre sans rien devenir. T'as pas fait plus qu'attendre aux Etats-Unis, si t'as joué de la musique c'est surtout pour ne pas perdre la main - à présent que t'es de retour sur tes terres natales, tu te fais enfin reconnaitre pour ton talent.
Dans les backgrounds londoniens sorciers, mais il faut bien démarrer quelque part. Et t'es pas certain que les Pink Floyds ou les Beattles aient fait mieux à leur époque. Pa' et Man' sont rentrés aussi ? Ouais j'sais, ils avaient besoin que leur enfant le plus sage reste à leurs côtés. T'as bien fait... C'était trop dangereux ici pour eux, t'façon. Ils sont toujours là-bas. J'crois qu'ils s'y sont mieux fait que nous deux tu sais ? Ils ont leurs amis et leurs habitudes maintenant. Puis il pleut moins souvent à New-York, ca convient mieux à Papa. Qu'tu admets, et bien que vos parents vous manqueront sans doute, vous avez toute une vie à construire. Et tu aimes mieux être proche de Mina aujourd'hui - t'habituant au nouveau prénom de ta soeur - qui t'as beaucoup trop manqué.

Tu as cru que jamais tu ne la reverrais, une possibilité bien trop désagréable. Tu aimes mieux voir la vie te faire le cadeau d'être sur son chemin à nouveau et de pouvoir l'aider dans son déménagement. Être tout de suite dans l'action - l'accompagner sur ce nouveau chemin. T'es sérieux ? J'savais qu'on cherchait un groupe mais je pensais pas que c'était toi. Mais c'est trop bien on va se voir souvent ! Tu tapes dans tes mains pour partager son enthousiasme, puis parce que soudainement toutes les constellations s'alignent et tu ne peux que croire que le monde sera plus parfait encore. Bah je vis au dessus du DB, dans les chambres pour les employés. J'fais des économies et bientôt j'achèterais un truc, j'ai vraiment besoin d'un appartement plus grand et toi alors, tu vis où ? Tu dois pas avoir trouvé un truc fou en seulement un mois si ? J'vis dans une colocation avec trois autres gars, dans les ruelles près de Gringotts. C'est pas mal, c'est juste petit. Puis tout te convient, et la majorité du temps tu dors pas chez toi - ce que tu évites de dire à ta soeur pour l'heure. On pourrait trouver un truc ensemble ? bien que là encore t'es pas sûre que ta soeur voudrait savoir ce que tu fais le soir.
Ou peut être que si.

Puis en vrai, tu veux juste la voir tous les jours tant elle t'a manqué. Et les Dingoes c'est les même musiciens qu'à l'époque où t'a refondé tout le groupe ? Y a toujours Eden - comme c'est elle qui a eu l'idée. Elle passait aussi le casting du Ministère et elle l'a aussi foirée. Et les autres sont que des nouveaux et tu auras l'occasion de les croiser ! J'espère qu'ils te plairont. Dis-tu, sans pouvoir cacher ton excitation à ce sujet-là aussi. La vie est marrante quand même. On végète aux USA pendant des années. J'reviens là et en pas un mois j'retrouve ma jumelle et Eden. Comme si la vie reprenait où on l'a laissé. Tu trouves pas ?

 

Parler de tes parents te fait monter une certaine mélancolie dans le cœur, sans doute car tu ne les as pas vus depuis longtemps et qu'ils commencent sérieusement à te manquer. Mais tu ne peux pas, t'apprends encore à te contrôler et tu ne veux pas leur faire prendre le moindre risque d'une attaque d'une créature au visage rendu fou de leur fille, autant leur épargner cette vision d'horreur traumatisante. Quand ça ira mieux pour toi alors tu prendras une cheminette internationale pour leur rendre visite, tu te le promets intérieurement. Et puis un jour ils poseront des questions eux aussi, autant les devancer avant qu'ils n'en viennent à se demander ce que tu fais et ce qui a bien pu t'arriver. « Ouais, ses douleurs au dos ne se sont pas arrangées, ici. » Votre père, après une vie de travail, a commencé à souffrir du dos et à devoir prendre des potions fortes et des baumes dangereux à haute dose mais le médicomage a été formel, il n'y a qu'un temps moins humide qui pourra l'aider à moins souffrir et t'es contente d'apprendre qu'il se fait au climat Américain, vous vous n'avez jamais su prendre vos marques en dehors des terres anglaises. L'Amérique a été pour toi, le lieu de toutes les débauches. Ton frère a retrouvé ses repères finalement et tu n'as pas fait pire,comme si tout s'était aligné pour vous inciter à rester sur ce territoire adoré qui vous a tant manqué. Et puis retrouver ton frère est le signe que tout devient parfait en ce monde, sans Misha alors ton existence aurait été bien fade. « Mh... On pourrait ouais, pourquoi pas ! » Réponse vague avec un sourire qui l'est tout autant, il te faudrait expliquer à ton frère pourquoi le frigo est plein de poche de sang et pourquoi tu refuses toute nourriture humaine maintenant, au risque de rendre ton petit-déjeuner fait d'hémoglobine fraîche. Trop d'angoisse pour toi à cet instant, autant changer de sujet et réfléchir à la proposition plus tard quand tu n'auras pas l'impression de mettre ton jumeau en danger.

« Bien-sûr qu'ils me plairont surtout si ils ont à peine la moitié d'ton flamboyant talent. » Que tu dis avec un sourire amusé, peu avare de compliments qui coulent facilement sur ta langue quand tu dois les envoyer à ton parfait jumeau. « Comment ça elle passait aussi le casting du ministère ? T'as essayé d'intégrer quelque chose ? » Que tu dis en fronçant les sourcils parce que ça ne lui ressemble pas, un boulot derrière un bureau à écrire toute la journée dans des dossiers que personne ne lira. « Ouais... Ouais, la vie reprend son fil. Et Eden ? T'en es où ? » Que tu dis avec un sourire en coin parce que tu sais qu'entre eux, ça a toujours été compliqué. Puis tu presses le pas avant d'arriver enfin dans l'immeuble où se trouve ton appartement. En vitesse tu atteins le premier étage et après avoir ouvert, tu grimaces de plus belle avant de remarquer que l'endroit est vide en dehors de deux cartons contenant tes vêtements, des objets personnels et presque toute ta vie. « L'Botruc, il allait tout jeter pour relouer aussitôt ! » Dis-tu en regardant les deux cartons d'un air dépité. « Et mes meubles ? J'avais tout racheté en arrivant ici... » Et il n'te reste plus rien en dehors de deux cartons, voilà à quoi se résume ta vie qui recommence à zéro. Avec un grognement rageur, tu attrapes le plus gros que tu soulèves puis tu quittes l'appartement en espérant que Misha aura la bonne idée de te suivre, tu n'veux pas rester une minute de plus. En quittant l'immeuble tu passes devant les appartements du concierge et tu hésites, aller le voir ou te taire ? Non, t'apprends encore à te contrôler et au moindre éclat de colère, tu pourrais lui arracher la gorge alors autant ne rien dire. Alors, l'coeur en bandoulière d'être traité comme si ta vie ne valait rien car il a sans doute vendu tes meubles, le propriétaires véreux, tu reprends le chemin en sens inverse dans la rue peu fréquentée. « On va au DB et j'te paye une bière pour fêter nos retrouvailles ? » Autant changer de sujet tout de suite, la vie continue.
 

Le coeur qui explose de tous les côtés, je me remets pas de tomber sur Ariane ! Ma jumelle, si parfaite et flegmatique, regardant le monde comme si elle pouvait le bouffer – puis depuis quand elle a un regard si carnassier – me fait penser que tout peut retrouver sa place parfaite finalement. Il y a pas moyen que l’ordre des choses soit autrement qu’en ordre – justement. N’est-ce pas cela que l’on recherche tous : l’ordre des choses. Pas forcément en étant en ordre nous-même, mais juste à suivre un chemin qui se fait le plus cohérent possible – cohérent selon nos seules valeurs, comme la société peut pas construire exactement le chemin de chacun. Pas moyen qu’on soit tous pareil face aux routes qui se dessinent sous nos pieds.
Les amériques c’était un moment de passage, une cachette qui nous a rien apporté de plus que de perdre nos repères – que le risque nous perdre tous les deux. Mais Mina et moi on se retrouvent et y a pas moyen qu’on se perdent à nouveau. Elle. Moi. Parfaitement – voila que tout rentre dans l’ordre. « Bien-sûr qu'ils me plairont surtout si ils ont à peine la moitié d'ton flamboyant talent. »  T’as encore rien vu, tu vas devenir une vraie groupie. J’assure avec le moins d’orgueil possible – pas que j’en manque quand il s’agit des Dingoes, bien au contraire. J’ai bien trop de joie de montrer ce qu’on est capable de faire, de donner sur scène, d’être quand on est réunis tous ensemble. C’est encore que le début de cette aventure – mais quelque chose me dit qu’elle sera sans doute la plus sensationnelle de toute.  « Comment ça elle passait aussi le casting du ministère ? T'as essayé d'intégrer quelque chose ? »  Ils recherchaient un groupe pour animer les festivités du ministère. Comme toutes les festivités. C’était plutôt cool comme proposition – mais j’crois pas qu’on était le genre de sorcier qu’ils recherchaient. Tu sais – genre pour se tenir et tout. Enfin pas qu’on sait pas se tenir, mais on fait pas vraiment bon chic bon genre t’vois ? Et j’doute pas qu’elle voit.

Dans le monde musical des années 70-80 en Angleterre, le Rock et le Punk sont les enfants rebelles. On est les enfants rebelles – et franchement je voudrais pas être autre chose. Y a pas d’meilleur style qui convienne à Eden. La magnifique Eden. « Ouais... Ouais, la vie reprend son fil. Et Eden ? T'en es où ? »  Comment ça ? Que j’demande faisant mine de ne surtout pas comprendre ce qu’elle sous-entend. Pas certain de vouloir répondre honnêtement à cette question : on baise comme des fous, c’est super bons mais pour parler on est moisis.  

Arrivés dans son appartement – ou alors devant un appartement qu’elle connaît assez pour rentrer comme si elle était chez elle – on y trouve…. Rien. Deux cartons d’affaires en vrac au milieu du vide. Un moment j’me demande si elle dormait par terre – Mina est pas du genre. En tout cas elle l’était pas, mais en Angleterre avec aucune ressource, allez savoir ce qui a pu lui arriver. Pas que je la blâme. C’est pas mon genre non plus. « L'Botruc, il allait tout jeter pour relouer aussitôt ! »   J’ouvre la bouche – mais je devine vite que le Botruc – et c’est doux encore un botruc – c’est le propriétaire. Ah ouais ? « Et mes meubles ? J'avais tout racheté en arrivant ici... »   Je sens mon coeur se serrer à la voir ainsi, désemparée. A la voir perdue. A la voir qui sait pas trop quoi faire.
Elle prend un carton, je prends l’autre – naturellement – puis elle descend, s’arrête un moment devant une porte où est notée concierge en peinture écaillée. Avant de sortir.  « On va au DB et j'te paye une bière pour fêter nos retrouvailles ? »  Je réfléchis un moment – je suis pas un type violent. C’est le moins qu’on puisse dire. Mais dans ces moments faut savoir se faire respecter.
Alors je pose le carton, court en sens inverse, et je rentre dans l’immeuble pour frapper à la porte du concierge. Qui répond pas. Je prends alors ma baguette et grave la porte en bois avant de retourner près de ma sœur, tout sourire : Si c’est moi qui t’offre le verre ! Faut bien que je joue dans la rue pour quelque chose, et un brin de plaisir dans la vie c’est le minimum. Aller go. Dis-je, ravi de savoir que le concierge aura sur sa porte une note doucereuse le traitant d’égoïste botruc fâné et misogyne qui gueulera sans doute l’insulte chaque fois que la porte s’ouvrira.
 

Une groupie, l'idée t'arrache un rire sonore parce que tu te demandes vraiment si il a l'impression que tu n'es pas déjà groupie de lui et de son groupe. Ce gars est fantastique, il joue et chante si bien que tu ne comprends pas déjà comment et pourquoi on ne l'a pas signé pour qu'il fasse des tournées dantesques dans le monde magique anglais et même étranger. A croire que les gens n'ont pas d'oreille et plus de goût surtout. Pas que tu viendrais à râler, au moins Mischa ne perd pas son âme d'enfant et sans candeur que le show-biz aurait vite fait de lui ôter pour ne laisser qu'une enveloppe pleine d'amertume, de peine et de tristesse. T'as vu, à New-York, ce que ça faisait de gagner autant de gallion d'un coup et tu ne veux pas ça pour ton frère, jamais. Alors si tu peux simplement l'écouter toi dans ton petit club ça te convient en plus, il chante toujours ta chanson préférée et ça va assurément rendre tes soirées au boulot encore plus belles. Pas que tu te plains, le DB est une chance pour toi et tu ne veux pas la gâcher. « Ouais j'vois... Puis tu t'sentirais d'être attaché au ministère par contrat et devoir jouer des musiques folkloriques habillé en druide ? L'horreur ! » Quoi que ça t'aurait donné des raisons de te payer la tronche de ton frère mais bon, faut dire que tu fuis le ministère pour tout ce qui a été fait contre les gens comme toi. Alors tu ne vas pas être la plus neutre possible à ce sujet, tu préfères le savoir qui s'éclate au DB.

Il fait comme si il ne comprenait pas ce que tu veux dire mais t'entends tout, déjà parce que Eden est de retour dans le groupe mais aussi parce que son cœur a raté un battement en parlant d'elle, dès l'instant même où il a prononcé son prénom. Et si il y a des choses qui changent alors l'attirance pour Mischa vers Eden ne changera jamais, elle. « Fais pas l'idiot, tu vois ce que je veux dire. » Dis-tu avec un sourire en coin en lui jetant un regard en biais, tu le défends d'te mentir et de faire l'innocent parce que oui, il sait ce que tu insinues. T'essayes pas vraiment d'être la plus nuancée possible. Mais si ton sourire était grand alors c'est ton humeur qui est en berne quand tu vois qu'il ne reste rien de tout ce qui était à toi, de ta vie. Rien, si ce n'est deux cartons dont un qui termine dans les bras de ton jumeau. Au moins c'est toujours ça n'est-ce pas ?

Alors tu pars d'ici avant de sentir la colère prendre le dessus et d'être capable de faire du mal. Tu prends sur toi, tu ne veux pas risquer de causer des problèmes et puis le concierge serait bien trop heureux d'te faire un scandale alors tu pars mais dans la rue c'est Mischa qui revient sur vos pas, ce qui te fait lever un sourcil d'incompréhension. Tu attends, tenant toujours un carton alors que l'autre est posé là sur le trottoir. Et tu le regardes, sentant une vague de tristesse monter en toi. Il n'te reste que ça finalement, tout le monde te croit morte et ta vie se résume à deux cartons... Encore une fois tu n'as pas beaucoup avancée dans ton quotidien n'est-ce pas ? Tu essayes de ne pas y penser et le retour en fanfare de ton frère t'arrache un sourire qui revient naturellement. Ton frère revient et silencieusement tu l'interroges mais sans demander réellement. Tu ne sais pas si il a hurlé ou pas mais il a l'air fier de lui alors... Alors tu imagines qu'il est venu te défendre, ton beau prince charmant. Et ça te donne envie de sourire plus fort encore parce que tu sais qu'il est là à tes côtés maintenant, qu'il ne bougera plus et personne ne sera plus protégée que toi à présent. « Ok mais j'offre le second ! » Que tu dis en reprenant le chemin du DB qui n'est pas si loin, surtout quand on est en bonne compagnie. « Ca rapporte de jouer dans la rue ? Fais gaffe quand même, notre monde est mal fréquenté, j'veux pas que tu te fasses agresser... » Dis-tu avec une mine contrariée. T'es jamais enchantée d'apprendre que ton frère joue dans la rue, pour des pièces.