Pardon difficile mais pas impossible - Reg & Rem

D'un coup de baguette satisfait, un bouquet de fleurs s'envole et vient se déposer lentement sur la table de la cuisine enfin de parfaire la décoration. Tu es content de toi, le ménage est fait, tout l'appartement est propre et le repas pour ce soir est fait, il est d'ailleurs dans le four dans l'attente que tout le monde rentre ce soir pour manger devant un film ou avec des conversations amusantes. T'as hâte de revoir tout le monde ce soir, surtout que depuis que Lily est enceinte alors une bonne humeur agréable s'est propagée dans l'appartement et chacun semble avoir retrouvé une forte joie de vivre. Toi même tu reconnais que le boulot est plus tranquille aussi et ça te fait du bien de ne plus rentrer en étant roulé en boule, craignant d'apprendre un nouveau drame qui se serait produit dans les dernières heures. En bref, tu te redresses tout sourire avant de regarder l'heure. « On va être à la bourre. » Dis-tu à ton niffleur qui abandonne une seconde son tas de pièces en or, à savoir tes gallions, pour te regarder avec une mine surprise. Tu ne le prends pas quand tu vas aux courses, cet afflux d'argent le rendrait fou et il irait faire les poches de tout le monde. « J'te laisse les gallions mais tu es sage, ok ? » Zephyr te fait ce qui semble être un clin d'oeil et après une caresse sur le crane de ton petit animal de compagnie, tu enfiles ta veste pour rejoindre le Black Dog et demande à ton amant si il a besoin de quelque chose en particulier et surtout, si tu ne prendrais pas un gâteau pour ce soir. C'est sur ta route en plus alors...

Après un bon quart d'heure tu passes la porte du bar mais aussitôt tu remarques une chose, la belle bouille de ton parfait amant n'est pas derrière au bar à t'accueillir avec son habituel sourire mais c'est son frère qui se trouve là. Et Andromeda aussi, dans un coin avec un calepin, signe qu'elle fait sans doute l'inventaire pour la prochaine commande. Sirius s'en charge parfois mais il a la manie de négocier les prix de tout alors tu soupçonnes Andy de s'en charger elle, de peur de devenir le premier bar à ne pas proposer de bierraubeurre aux sorciers. « Bonjour Regulus ! Comment tu t'portes ? » Que tu demandes en t'asseyant dans un des tabourets non sans poser sur le comptoir, ta baguette et ta bourse. « Tu me ferais un chocolat chaud, s'il te plaît ? » Et tu rajoutes une noise sur le bar en direction du frère de ton amant. Tu sais qu'ils t'empêchent souvent de payer mais ça reste leur boulot et tu refuses d'te faire tout offrir. Puis un chocolat ne va pas te tuer. « Tu as bientôt terminé non ? Je vais faire des courses... Tu veux venir ? » La relation entre le frère de Sirius et toi n'est pas la plus douce alors, tu voudrais éventuellement apaiser ce qui peut l'être. Surtout depuis tout ce qui s'est passé avec Oswin et ta rancune que tu perds difficilement. « J'ai fait un poulet avec des pâtes pour ce soir et j'pensais prendre un gâteau. Viens manger à la maison si tu veux. » Ca ferait tellement plaisir à Sirius et James après tout. Et toi, tu pourrais davantage le connaître ce nouveau Regulus.
 

Silence pesant au bar, rien de nouveau lorsqu'il n'est habité que par Andromeda et Regulus. Elle fait plus d'efforts que lui, à tenter de partir une conversation qui finit inévitablement par mourir, comme le plus jeune des Black ne donne pas du sien pour la faire survivre. Il sent par contre qu'un vent de changement finira par se poser, car faudra bien discuter du dragon dans la pièce : le brun a depuis peu élu demeure au deuxième étage, après proposition de Sirius. Andromeda, toutefois, a des droits sur l'endroit.

La conversation reste confinée au placard car la porte d'entrée est poussée et un client s'engouffre. « Bonjour Regulus ! Comment tu t'portes ? » La voix qui résonne dans le bar vide n'est pas celle d'un inconnu. Elle attire un regard supris dans sa direction, un serrement de coeur de la part du principal concerné également. Visage restant cependant impassible, il dépose son torchon pour concentrer son attention sur Remus Lupin. « Bonjour, Remus. Ça peut aller, et toi ? » dit-il sans dissimuler sa curiosité, afin de mettre de l'intonation dans sa voix autrement nonchalante. « Tu me ferais un chocolat chaud, s'il te plaît ? » Une noise apparait avec la demande, qui est refusée d'un mouvement de tête. « Je t'en fais un gratuitement. Si tu insistes pour payer, je vais le boire à ta place, » répond Regulus avant de se mettre au travail, respectant la règle de Sirius de ne pas faire payer son petit ami.

« Tu as bientôt terminé non ? Je vais faire des courses... Tu veux venir ? » La demande le prend par surprise, figeant un mouvement amenant de l'eau bouillante à brûler le dos de sa main. Il siffle entre ses dents serrés, avant de lever les yeux vers Andromeda, puis Remus. « Oui, je vais en profiter pour faire les miennes. » Vient la réponse quelques secondes plus tard, un peu méfiante, mais franche.

Son historique avec Remus Lupin n'est pas immense, mais se résume rapidement. Une part de Regulus a toujours réfréné certaines pensées à son égard, par respect pour un secret connu d'Oswin que ce dernier n'a pas pu lui révéler. « J'ai fait un poulet avec des pâtes pour ce soir et j'pensais prendre un gâteau. Viens manger à la maison si tu veux. » Nouvelle question qui vient surprendre le Black, qui a tout de même eu le temps de déposer le chocolat chaud devant le Maraudeur. « Tu m'en donneras des nouvelles, » indique-t-il comme première réponse.

Il prend un instant pour la suite, profitant du temps pour ranger un peu. Il revient ensuite devant le brun, expirant lentement sans le regarder. « Je peux prendre le temps d'y penser ? Pour l'invitation au dîner ? » De la part de Regulus, c'est une excellente réponse. Normalement, surtout si l'invitation serait venu de Sirius ou James, il aurait refusé sans un once d'hésitation. Venant de Remus, toutefois ? Il hésite, tiraillé entre sa perpétuelle amertume et désir de solitude contre l'envie de créer... quelque chose avec le petit ami de son frère.

Il n'est pas con, Regulus, et peut sentir les mauvaises eaux entre eux. Puis, s'il doit être franc, le brun est désireux de satisfaire sa curiosité, de voir où cette rencontre peut mener. Il n'a pas spécialement envie d'une soirée dîner avec tous les Maraudeurs et leurs amis, mais... n'est-il pas déjà habitué au pire, soit James Potter et Sirius Black ? « Quand tu auras terminé, on pourra y aller, » ajoute-t-il avant de faire le tour du comptoir. Il fait un signe de tête à Andy pour lui indiquer que son chiffre se termine et qu'elle sera seule pour le reste de l'après-midi.
 

A la base tu n'es pas un garçon rancunier mais tu dois avouer que depuis la fin de la guerre, il y a des choses qui te titillent et tu as tout le mal du mal à simplement passer au dessus et à laisser couler, comme tu aurais eu tendance à le faire à une époque. Sans doute parce que t'es confiant à présent, tu n'es plus le gamin loup-garou craignant qu'on découvre son secret et qu'on lui fasse payer sa nature mais tu es un jeune auror, fier de ce qu'il est, amoureux et bien dans ses bottes noires alors ça te pousse à davantage ouvrir ta bouche, ce que tu n'aurais évidemment jamais fait à l'époque. Mais à présent qu'est ce que tu risques ? Au pire tu balances des vérités et ce qui ne plaît pas à tout l'monde, c'est pas ton problème et t'es pas responsable des erreurs que chacun ne veut pas gérer. Pourtant avec Regulus tu sens que tu devrais calmer un peu ta rancune, apaiser ce qui peut l'être car il est de retour dans la vie d'ton amant et tu comptes bien rendre Sirius heureux plus qu'il ne l'est déjà, notamment en ayant une entente tout à fait acceptable avec son petit frère si aimé. « Ca va ! T'as une p'tite mine, dure nuit ? » Que tu demandes avec un regard brillant d'une amusement mal dissimulée, tu sais qu'il est sorti il y a peu avec Sirius et James. Au moins le dernier des Black reprend lentement goût à la vie et aux sorties de son âge, c'est rassurant.

Regard faussement noir de ta part quand il refuse le paiement mais dès qu'il a le dos tourné, c'est dans une tirelire en forme de cochon que tu glisses la pièce. Pour les employés que t'a dit Sirius avec fierté quand il est rentré à la maison avec cette tirelire moche mais typiquement moldue alors tu n'as pas eu le cœur à lui dire que l'objet est affreux. Au moins il payera quelques extra aux serveurs qui se décarcassent car d'après ce que tu entends en la secouant, les clients sont généreux avec ceux qui servent l'alcool. Il se brûle la main et aussitôt tu sors ta baguette après avoir avisé l'endroit qui est vide de clients éventuels. Un tour de main et voilà que la brûlure s'apaise, il ne restera qu'une marque qui disparaîtra d'ici trois ou quatre jours. Mais la douleur elle, ne restera pas longtemps. « Ca va mieux ? Désolé, ma question t'a surprise ! » Que tu rajoutes avec une mine sincèrement confuse, espérant ne pas lui causer davantage de surprise qui pourrait l'emmener à carrément se renverser la tasse dessus. Enfin tu hoches la tête quand il accepte puis tu avises l'heure d'un coup d’œil distrais. Au moins vous avez le temps d'y aller.

Le chocolat lui est rapidement donné et Remus agite à nouveau sa baguette pour le refroidir un peu afin de ne pas se brûler. Puis deux sucres plongés dans le liquide marron et voilà qu'il avale déjà une première gorgée avec un regard gourmand. « Super chocolaté, il est parfait ! Merci. » Et Regulus semble les lui faire comme il faut à présent, c'est qu'il comprend les goûts du lycan non ? « Oui, bien-sûr. Il n'y a aucune obligation et j'te pourchasserais pas si tu refuses ! » Il se punira tout seul après tout, ton poulet est divin si tu juges l'odeur qui embaume l'appartement. « Ca va être vite plié ! » Il n'te connaît pas face à un chocolat chaud apparemment. Alors tu avales le reste en deux gorgées et tu prends la tasse pour aller la déposer dans l'égouttoir à vaisselle sale, sachant que ce soir l'ensemble va s'éveiller pour laver tout ce qui doit l'être. Enfin prêt, tu caches ta baguette et après un signe de la main à Andy qui semble plus occupée encore que le ministre de la magie, tu quittes le bar pour rejoindre la rue en compagnie de ton beau frère. L'idée est étrange et pourtant vraie, Regulus est ton beau frère.

« Comment ça se passe le boulot ? Et l'emménagement à l'étage ? » Il a une maison immense et pourtant il vit au dessus du bar mais tu l'comprends, qui voudrait vivre dans un manoir imprégné de tant de magie noire ? « Vous êtes sortis avec James et Sirius l'autre soir... Comment c'était ? D'après Sirius c'était d'enfer mais tout c'que fait Sirius est qualifié de génial alors... T'en as pensé quoi, toi ? » Sourire en coin, parce que tu voudrais savoir si il parvient à s'intégrer, le petit dernier de la famille Black.
 

La présence de Remus Lupin le surprend, certes, mais peut-être qu'elle ne le devrait pas tant que ça. N'est-il pas le petit ami de son frère, après tout ? D'une certaine façon, ils sont maintenant de la même famille. Un discours qu'il n'aurait pas tenu du temps de Poudlard, cependant, sa réalité est maintenant différente, en plus d'être bienvenue. En ce sens, il doit faire des efforts considérables pour les gens proches de son frère aîné s'il souhaite continuer dans son arc personnel. Car il ignore peut-être ce qu'il compte faire de sa carcasse maintenant qu'il est vivant et maître de son destin, il est convaincu d'une chose : garder Sirius dans sa vie et reconstruire leur relation. « Ca va ! T'as une p'tite mine, dure nuit ?  » Ne le sont-elles pas toutes ? Regulus a du mal à dormir, n'y arrivant que rarement sans se réveiller en hurlant. Avoir grandit dans une famille comme celle des Black, en plus des derniers mois de la guerre, n'a fait qu'alourdir son esprit et, comme il est doué pour tout ravaler et s'empoisonner lui-même, les cauchemars ne trouvent moyen qu'à sortir la nuit. « Pourquoi dormir quand il y tant de choses à faire éveiller ? » répond-t-il plutôt, voyant l'amusement dans les prunelles de Remus. Il se demande à quoi il fait référence, concrètement, mais ne lui pose pas la question.

Dans les faits, Regulus reste quelqu'un de méfiant. Son passé avec Remus n'a peut-être pas été marqué de noir ou marqué tout court, mais il ne peut s'empêcher de se demander quelle est son intention. Les Serpentard se préparent toujours au pire, pour savoir comment rebondir aussitôt. Son sifflement douleur ne dure que le temps que Remus sorte sa baguette pour apaiser sa brûlure, forçant le brun à analyser encore et encore son échange avec le Maraudeur. « Ca va mieux ? Désolé, ma question t'a surprise ! » Il hoche lentement la tête. « Oui, merci, » dit-il dans un premier temps, glissant deux doigts sur sa brûlure fanée avant de poser un regard investigateur sur son interlocuteur. « Ce n'est rien. Je ne m'attendais pas à ce que tu m'invites quelque part, encore moins pour faire des courses, » dit-il franchement, penchant la tête légèrement sur le côté, ce qui fait bouger une mèche folle devant son visage. Le reste de ses cheveux sont retenus par une barrette sur sa nuque, comme ils commencent à se faire long. Pour le travail, c'est plus facile ainsi.

Le chocolat chaud enfin prêt, il est déposé devant Remus pour ne pas faire long feu. Devant le remerciement, le Black acquiesce d'un hochement de tête. « Oui, bien-sûr. Il n'y a aucune obligation et j'te pourchasserais pas si tu refuses ! » Pour la première fois depuis l'arrivée de l'ancien Gryffondor, un petit sourire parvient à tirer un coin de la bouche vermeille de Regulus. « C'est très apprécié. Une course-poursuite après avoir fait les courses aurait été... encore plus bizarre, comme activité, » répond-t-il avant de croiser les bras sur son torse. En même temps, bien que Remus semble être le Maraudeur le plus posé, il ne devrait pas être surpris de le voir s'apprêter à quelques folies.

« As-tu seulement pu profiter du goût ? » demande-t-il sans, cette fois, cacher sa surprise dans le ton de sa voix. Son visage exprime son émotion aussi, alors qu'il observe le lion venir déposer sa tasse. Il aura bu le chocolat en moins d'une minute ? Malgré tout, il le suit à l'extérieur, ne jetant qu'un rapide à Andromeda qui comprendra, avec la salutation du copain de Sirius, que Regulus a quitté lui aussi. « Comment ça se passe le boulot ? Et l'emménagement à l'étage ? » « Je n'ai tué aucun ivrogne pour le moment, alors ça se passe bien, » dit-il, une lueur brillante au fond des yeux, ne plaisantant qu'à moitié. « Je suis bien, là. Ça fait du bien d'plus être au Square et en... prison. Là, c'est paisible. Chez moi, » continue Regulus en fronçant les sourcils, sans filtrer ses mots. Il réalise qu'il pense chaque syllabe avec passion, car quand bien même le Square était de moins en moins occupé par les membres de l'Ordre, une sensation désagréable refroidissait continuellement l'échine de Regulus.

« Vous êtes sortis avec James et Sirius l'autre soir... Comment c'était ? D'après Sirius c'était d'enfer mais tout c'que fait Sirius est qualifié de génial alors... T'en as pensé quoi, toi ? » Un immense soupir exagéré quitte les lèvres du brun. « C'était horrible, un calvaire, » commence-t-il par dire, avant de tourner les yeux vers Remus. « Mais... j'serais pas contre de recommencer, surtout pour battre à nouveau Sirius sur la scène. » Visage léger, qui se referme presque aussitôt. Rares sont les douces émotions sur le visage du jeune héritier, qui se fait amer plus souvent qu'autrement. « Je pensais que ça serait le cas à l'Halloween, mais j'me suis fait attaquer par mon propre patronus avant. » Cette soirée... il ne comprend pas encore vraiment ce qui s'est passé, remettant tout juste de sa blessure. Le monde tangue encore de temps en temps, ce qui fait qu'il doit faire attention. Et, naturellement, il n'est pas doué pour faire attention, Regulus Black.
 

Il sourit, s'amuse en apparence mais en réalité Remus se doute bien que Regulus peine à trouver le sommeil. N'est-ce pas le lot de tout le monde depuis la fin de la guerre ? Les nuits ne sont-elles pas plus courtes pour chaque sorcier qui fut obligé de devenir un guerrier pour défendre sa vie, sa famille, son pays ou ses idées ? Certes il ne dit rien et sourit simplement comme si il partageait un secret que personne d'autre ne comprend à part lui mais en réalité il sait bien comme les nuits sont courtes, comme elles sont rythmées par des cauchemars qui ne cessent d'affluer. Lui même trouve difficilement le sommeil et si il n'avait pas Sirius pour l'aider mais aussi l'épuisement de ses journées de dure labeur alors, il tournerait encore et encore dans son lit en espérant que le chant du coq ne viendra pas tout de suite le tirer de sa couette, pour une autre journée au ministère à avoir les yeux au milieu de la tête. Il faudra du temps à chacun pour digérer et continuer sa vie malgré tout ce qu'ils viennent de vivre. C'est que la guerre fut rude et ils portent encore les cicatrices sur eux. Remus n'a pas été épargné et si son corps n'était pas déjà si blessé par Dante, les nuits blanches et la lycanthropie alors il aurait lui aussi des marques de bataille sur sa peau blanche. « Tu n'es pas obligé de venir si tu as mieux à faire. » Ou si il ne veut pas, ce que tu ne formules pas.

Il le devinera bien tout seul, après tout tu ne comptes pas le forcer de quoi que ce soit. Tu voudrais juste qu'il soit là quelques temps avec toi, pour te rapprocher de lui car Sirius y tient mais aussi pour savoir ce qu'il a dans la tête maintenant, le petit roi des Black. C'est que Regulus ressemble de plus en plus à un prince déchu et tu te demandes bien ce qu'il fait, ce qu'il veut ici dans un bar au lieu de vivre dans une société si puriste où il aurait tous les droits. Tu ne juges pas, tu as seulement besoin de comprendre ce qui semble encore difficilement compréhensible pour toi. Et parce que tu n'es pas d'une nature à lâcher l'affaire alors tu vas chercher à comprendre et enquêter dans ton coin. « Méfie toi, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques avec un Maraudeur ! » Alors deux c'est pire et la bande entière... La pensée t'arrache un pincement au cœur maintenant que vous n'êtes plus que trois au lieu du quatuor qui faisait votre succès. Mais ça reviendra n'est-ce pas ? Rien n'est fait pour durer, la rancune encore moins.

Tu ris à sa remarque avant de te passer le bout de la langue sur les lèvres pour récolter les trois dernières gouttes d'un chocolat parfaitement délicieux et sucré comme tu l'aimes. « Je le savoure plus que tu ne le crois ! » Parce que chaque chocolat est précieux et tu es émerveillé quand tu en redécouvres le goût à chaque fois. « Donc pour le moment c'est un sans faute. Tu dois être fier ! » Ou alors c'est un mot étrange pour les Black qui ne connaissent pas vraiment la signification de ce mot. Sirius était fier de lui et en même temps il avait l'impression de n'avoir aucune raison de l'être. C'est qu'il a fallu des mois de thérapie pour qu'il comprenne qu'il avait toutes les raisons d'être heureux de l'homme qui allait devenir. Et surtout fier de lui, de quoi bomber le torse et se promener la tête haute. On apprend aux sang-purs à être fier de leur nom mais qu'en est-il de leur accomplissement dans la vie ? De leur travail ? De leurs efforts ? Tout cela ne compte pas, on ne peut pas juste être fier d'un nom toute une vie, on doit faire autre chose dans le quotidien pour entretenir ce sentiment grisant. « Tu vas faire quoi du Square ? Le vendre ? » La question semble idiote et pourtant l'endroit semble si imprégné de noire magie et de désespoir que tu ne sais même si il pourrait devenir un lieu de vie agréable. Sans doute pas d'ailleurs. Ou alors il faudrait entièrement repenser la magie et nettoyer le lieu comme il faut.

« A ce point ? Ils t'ont fait chanter du Abba en slip ou quoi ? » Parce que l'image serait drôle alors elle t'arrache quelques rires qui finissent par mourir même si tu gardes le sourire plaqué sur les lèvres. « Mh ce serait une bonne chose, il a tendance à s'croire trop bon partout sinon et ça l'rend bien trop craquant. » En somme, qu'il ne rende humain parce que Sirius a du talent partout, c'est terriblement agaçant pour vous qui n'êtes que des mortels. Il est bon en magie, en cuisine, en potions et même assez pour inventer des choses merveilleuses avec Fleamont. Oui vraiment, il s'rend exceptionnel partout et ça fini par donner des complexes. « Ouais... C'était difficile comme soirée. On pense que le pire est derrière nous et pourtant j'sens que quelque chose d'autre arrive tu vois ? Comme si tout ça c'était que le début. On doit s'faire prudent, le monde magique est fragile depuis la guerre. » Et la preuve de la magie qui se fait assez instable pour attaquer les siens, surtout ceux qui viennent de l'utiliser pour un sort normalement défensif et concentré en bonheur et générosité. « Comment ça va toi ? Ta blessure ? » T'as su qu'il avait été touché mais, trop occupé ailleurs à défendre, tu n'as pas pu être là pour l'aider.