Hear me roar - Fleamont

Le pire dans tout ça, c'est qu'avant sa naissance l'avenir de Fleamont semblait déjà tout tracé. Beau garçon et fils aîné de la famille Potter, héritier de la fortune familiale et des valeurs des siens, il sembait avoir tout pour réussir. Et l'avenir lui souriait, si bien que le jour de sa naissance une immense pluie tombait sur Londres, comme si dieu lui même pleurait d'avoir perdu son plus bel ange. Brillant, aimant apprendre tout en ayant un énorme côté bagareur qui lui a attiré quelques fractures, il a été touché très jeune par une malédiction que ses parents ont tenté de lui cacher, pour son bien soit disant. Sauf que les secrets ne sont pas fait pour rester dans l'ombre, ils s'oublieraient. Non leur particularité justement, réside dans le fait qu'ils risquent d'être découvert à tout moment. C'est ça le plus amusant, comme si le destin lui même se jouait d'eux. C'est sa grand-mère qui a lâché le morceau, la pauvre femme était âgée et elle n'aimait pas le mensonge elle non plus, ayant la justice dans le sang comme tous les Potter avant elle. Et alors que Fleamont jouait avec d'autres gamins du quartier de sorciers où ils vivaient, il se souvient d'avoir été sèchement appelé et grondé par sa grand mère. Il se souvient d'avoir demandé pourquoi il n'avait pas le droit de jouer avec un des gamins en particulier, un certain Gaunt. Et à la fin de sa question, le visage de sa grand-mère est devenu si sombre que Fleamont a eu l'impression que quelque chose c'était brisé en elle. « Ce sont des gens mauvais ! Néfastes et dangereux, tu comprends ? » L'enfant a hoché la tête mais il ne comptait pas en rester là. Alors les jours suivants il n'a cessé de cuisiner sa grand mère pour comprendre, sans jamais lâcher. Et le dernier jour des vacances passés chez elle, sous l'insistance de l'enfant elle a lâchée le morceau. « Il y a trois ans ton père a combattu un Gaunt. Et en guise de vengeance il a jeté une malédiction sur le premier né de toutes les générations de Potter qui pourraient arriver. L'aîné ne peut avoir qu'un enfant et si il ne respecte pas cette condition alors le deuxième né mourra dans des conditions atroces, ainsi que le troisième et tous les suivants. Tu comprends ? » Sa grand mère tremblait tellement qu'il a hoché la tête. « Suis-je touché ? » Qu'il a demandé d'une petite voix, n'étant pas vraiment certain de la porté de cette malédiction. Et n'étant pas sûr de tout comprendre non plus. « Je ne sais pas mon petit. » Le sujet était clos et il n'en a jamais reparlé.

Poudlard, il l'a imaginé le château et plus d'une fois. Dans son esprit de gamin rêvant de liberté, d'aventure et de savoir il a imaginé trop souvent ce que serait sa rentrée. Il a pensé qu'il irait chez les érudits en premier et puis les loyaux, avant de se dire que les lions lui seraient sans doute profitables. Mais alors qu'il prenait une décision le lendemain il se rendait compte qu'une autre maison lui serait bénéfique. Et puis les jours passaient, plus ses onze ans arrivaient et plus il semblait excité. Juste avant qu'il ne monte dans le train pour rejoindre l'école, âgé de ses onze ans et tenant sa valise contenant ses bouquins et ses nouveaux achats, son père lui a rappelé qu'il ne devait jamais se laisser faire, qu'il devait toujours faire honneur aux siens et défendre la justice, quoi qu'il lui en coûte. L'enfant se souvenait de tout ça et alors qu'il rejoignait l'estrade pour placer le choixpeau sur sa tête, c'est sans doute ce besoin de justice dans son cœur qui a fait hurler le chapeau enchanté. « Gryffondor ! » Les élèves de la maison des courageux ce sont mis à hurler de joie alors que Fleamont sautait du tabouret et, fier comme tout, rejoignait maintenant sa nouvelle famille de cœur pour les sept années à venir. Il a placé le blason sur son torse avant de se tourner vers une jeune fille, arrivant après lui. « Euphémia Selwyn. »  « Ouais, ouais je sais. » Qu'il a lâché avec un sourire avenant. Et à partir de ce soir là il n'a plus lâché Euphemia. Dés le lendemain matin il l'attendait devant le dortoir des filles pour se rendre en cours avec elle. Et si un jour elle lui a demandée de l'air, car il ne la lâchait que très peu, les pitreries de Fleamont ont vite fait oublier a Euphemia qu'à présent ils étaient liés pour toujours.

Sa scolarité fut brillante, ses notes lui permirent d'être dans les meilleurs élèves et il n'était pas rare qu'ils se suivent avec Euphemia. Elle avait ses matières favorites et lui brillait dans les potions, le duel et les runes. Il était doué pour créer des sorts et des baumes mais aussi pour inventer de quoi s'attirer quelques gallions, car il revendait sans honte aux autres élèves les potions qu'il concoctait. Pas qu'il avait besoin d'argent, il n'était pas rare que Fleamont laisse cet argent dans la salle commune pour les élèves en ayant plus besoin que lui. Mais personne ne l'a jamais su, sauf peut-être Euphémia. En tout cas elle ne lui a jamais rien dit, il faut dire que plus les années passaient, plus ils se rapprochaient et ne prenaient plus le temps de se parler. Ils se bécotaient, c'était bien plus agréable pour eux. Euphémia au dessus de toutes les autres femmes, cela n'a jamais été officiel entre eux du temps de Poudlard mais tout le monde savait qu'ils finiraient ensemble. Elle le savait aussi et Fleamont n'avait pas le cœur de la contre-dire, qui plus est son cœur battait trop en sa présence pour qu'il nie l'effet qu'elle lui faisait. Arrivé a sa septième années, brillant dans ses études mais ne sachant que faire, l’équipe des tornades de Tutshill lui a proposé de rejoindre leur rang en tant que batteur. C'était provisoire, afin de simplement remplacer leur précédent batteur blessé. Et afin de s'accorder une année sabbatique et agréable, Fleamont a accepté. Surtout qu'il venait de créer la potion capillaire lissenplis et que la fortune que cette potion commençait a lui rapporter allait le mettre à l’abri pour des siècles. Mais alors qu'il quittait Poudlard en laissant Euphemia partir pour son tour du monde comme devait le faire une Selwyn, il ressenti une pointe dans son cœur à l'idée de ne pas la revoir.

« T'es décidément partout où j'me trouve tu sais. » Ca fait trois mois qu'il fait le tour d'Europe pour la coupe du monde de Quidditch. Après son succès dans l'équipe de Poudlard comme capitaine ils l'ont fait signer pour trois mois et ses prouesses dans leur équipe a poussé l’entraîneur à le signer pour toute la coupe du monde. « A croire que ton destin est lié au mien. » Il sourit et porte sa bière Allemande à ses lèvres pour en avaler une gorgée. « Tu fais quoi c'soir ? » Qu'il rajoute en posant le verre sur le bar, alors qu'elle l'observe avec un sourire sur les lèvres. « Je m'oublie dans les bras musclés d'un beau mec. » Il se met à rire. « Tu m'trouves vraiment si musclé ? » Elle se retient de sourire et saute de son tabouret, avant d'passer à côté de lui et de déposer un baiser sur sa joue. « C'est pas de toi dont j'parlais. » Il le sait mais ça l'fait sourire de se dire qu'il finira par l'avoir à force de la croiser partout où il se rend avec son équipe. Ce soir là il rentrera avec une autre, parce qu'ils ne ce sont rien promis. Euphémia et les autres femmes, elle au dessus de celles qui lui sont inférieures. Un an pour savoir exactement ce qu'il veut.

« On devrait s'marier. « T'sais que c'est la demande en mariage la moins romantique du monde ca? » Il se tourne vers elle, elle tient encore la coupe. Ils c'étaient retrouvés dans ce pays déjà il y a quelques mois et elle était partie avec un autre, lui également c'était réveillé dans les bras d'une blonde dont il a oublié le visage. Mais il n'y avait qu'elle et le destin semble avoir décidé qu'ils devaient passer leur vie ensemble. Et alors qu'elle tenait toujours la coupe des champions de Quidditch, il l'a prise contre lui avant d'sortir une belle alliance qu'il avait depuis longtemps sur lui. Il c'était juré que si il la retrouvait encore et encore pendant cette année alors elle serait la bonne. « D'toute façon on peut rien t'cacher. » Qu'il laisse échapper en râlant, mais le sourire sur les lèvres tout de même. Il l'a épousée, parce que de toute façon il n'était plus en mesure de lutter contre son cœur qui la voulait elle et pas une autre. C'était plus simple de l'aimer et de le lui dire, alors il lui a juré fidélité et il lui a passé la bague au doigt avant de quitter le Quidditch professionnel et de rejoindre une formation d'auror au ministère, avec Euphémia. Et si leur couple était sa force, c'était également sa faiblesse. Euphemia craignait le pire à tout moment et alors qu'en mission elle le rendait plus fort et plus prudent, il avait tendance à tout oublier lorsqu'il voyait sa femme en danger. Alors les formateurs ont décidés qu'il était plus prudent de ne plus jamais les mettre ensemble, pour que le ministère évite de perdre deux de ses meilleurs éléments. Elle devenant une excellente combattante alors que lui développait ses facultés d’espionnage. Travaillant son intuition et ses facultés d'observation pour devenir l'meilleur enquêteur des dix dernières années.

Un bébé, c'était la nouvelle qu'il ne croyait plus. Un bébé leur appartenant, moitié l'un et moitié l'autre. Un enfant venant illuminer leur vie alors qu'ils avaient cessé d'espérer. Sauf que James n'est pas venu au monde tout seul, il emportait avec lui un petit frère du nom de Harry. Et alors que Fleamont tenait en ses bras ses deux fils pour faire une photo, l'étrange voix de sa grand mère disparue maintenant semblait lui revenir à l'esprit. Alors il a posé ses yeux sur le visage apaisé de Harry tout en se jurant qu'il ne lui arriverait rien, que c'était impossible qu'un être si doux, si beau ne soit touché par quelque chose d'aussi néfaste. Trop protecteur il l'est devenu c'est vrai et les visions de son épouse ne cessaient de faire revenir la voix de sa grand mère. Comme le présage d'un drame à venir, alors qu'Euphémia lui rappelait souvent qu'elle voyait dans ses visions, que leur deuxième fils allait être emporté. « Ce n'était pas ta faute. » Sont les premiers mots qu'il a lâché à son fils James, le visage baigné de larmes. Non ce n'était pas la faute de James, c'était la sienne. Il était au courant depuis longtemps que quelque chose allait arriver, Euphémia le lui avait dit. Sa grand mère aussi et puis personne n'ignorait le goût de James pour le danger et pour les blagues stupides. Il a toujours été comme ça et le sera toujours, il tient cela des Potter. Et alors que son épouse sombrait dans la mélancolie, lui s'enfermait dans le travail et dans des bouquins interdits, toujours plus noirs et dangereux. Parlant de sombre magie, de faire revenir les morts, de remonter le temps après le paiement d'un sacrifice. Il y a pensé c'est vrai et plus d'une fois, il a pensé que sa vie n'était rien si son enfant n'existait plus. Aucun parent ne devrait survivre à ses enfants, cela n'a jamais été plus vrai qu'au moment où le visage de Harry disparaissait sous la glace. Et a chaque fois que Fleamont y pensait, son envie de trouver une solution se faisait plus pressente encore. Pour oublier, pour se faire pardonner, l'impuissance d'un père face au drame qui touche sa famille et qui se punie pour une faute dont il n'est pas responsable. Personne ne l'était.

Sa femme l'a rattrapé alors que son corps commençait à porter les stigmates de la magie sombre. Les yeux injectés de sang, le teint blafard et le manque de sommeil finirait par avoir raison de lui. Il lui a tout dit pour la malédiction, il lui a dit qu'il n'y croyait pas à l'époque et qu'il avait tenté de se dire que c'était une coïncidence. Il a demandé pardon, tellement qu'il s'en est coupé la voix. Et Euphemia lui a répété les mots qu'il avait dit a James quelques mois auparavant. « Ce n'était pas ta faute. » Mais il lui fallait un responsable et c'était lui dans cette histoire. Alors il n'a plus juré quoi que ce soit, ne pouvant tenir ses promesses. Mais il a protégé James, au maximum, pour qu'il ne lui arrive jamais rien. Et comme une fleur fragile qui peut s'envoler a la moindre brise de vent, il lui a évité tout ce qui était néfaste. Et Harry a continué de grandir dans l'esprit de Fleamont.

C'est le feu de la vengeance qui a animé sa baguette la première fois. L'ordre du Phoénix qui commençait à naître alors que les mangemorts sortaient de l'ombre. Et l'besoin de combattant contre cet ordre maudis, contre la magie noire. Et plus il se battait, plus il avait l'impression de se racheter auprès d'son fils mort à cause d'une malédiction, de la sombre magie qui détruit la raison d'ceux qui s'en approchent. Il n'a jamais cessé de se battre depuis qu'il a rejoint les rangs de l'ordre, aux cotés de sa femme tout en cachant a James leurs actions. Pour lui éviter l'inquiétude d'voir ses parents tomber un jour sous un sort ennemi. Le protéger quoi qu'il advienne, la prunelle de ses yeux qui méritait d'vivre dans un monde meilleur.

C'est a la sixième années de James que la maison est devenue plus animée d'un nouvel arrivant. Sirius avait enfin fuit les siens et là où les Potter lui avaient toujours assuré d'être chez lui ici, il a finalement compris qu'il y aurait toujours une place pour lui dans la maison d'Euphemia et de Fleamont. James était trop heureux d'accueillir son meilleur ami, son frère de cœur comme il le disait. Et Fleamont n'allait pas s'plaindre, si il avait montré quelques réticences en apprenant que James c'était lié avec un Black a onze ans, il ne restait plus rien de cette méfiance à présent. Et Fleamont n'a pas essayé d'prendre la place d'Orion Black, mais il a tout fait pour donner a Sirius un semblant d'apaisement et de famille. Il n'a fait aucune distinction entre son fils et Sirius, ce dernier devenant un membre de la famille tout naturellement. Parce qu'on ne reconnaît pas les membres d'une famille a leur sang, mais bien à l'amour qu'ils se portent.

« Tu sais pourquoi j'appelle James kikette ? » Sirius se tourne vers lui, une clope au bec que Fleamont a vite fait de lui piquer. Il a le regard brillant Sirius, du jeune garçon qui attend d'apprendre quelque chose sur son meilleur ami pour s'en servir contre lui après. « Dis moi. » La réponse est presque trop rapide, Fleamont sent l'impatience de Sirius a travers son sourire amusé. Ouais il va entendre du croustillant et il le sait le jeune Black. « Lorsqu'il était bébé et que je le changeais, il adorait tirer dessus. Il devait s'faire mal parfois, car vraiment il prenait le bout et tirait dessus comme un fou. J'ai toujours pensé qu'il faisait ça pour qu'elle soit plus grande. » « Ca n'a pas marché. » La réponse de Sirius l'fait éclater de rire alors qu'il tire une nouvelle latte sur la cigarette moldue, dont le goût peu agréable le fait grimacer. Mais ça l'apaise et c'est toujours ça. « Et tu sais pourquoi je t'appelle canard ? » Qu'il demande cette fois-ci en gardant son sourire vers Sirius, qui lui aussi se met à rire. Il se souvient ouais. « Parce que la première question que tu m'as posé lorsque je t'ai rencontré, c'est l'utilité d'un canard de bain. » Sirius se met à rire mais ne répond pas. Il relève les yeux vers James et Euphemia qui s'approchent sans un bruit. Cette dernière s’installe sur les genoux de Fleamont qui lui vole un baiser. Puis son regard se pose vers les deux garçons qui iront bientôt accueillir leurs amis, venus pour un repas en famille. C'est bon de les avoir un peu à la maison, maintenant qu'ils ont pris leur propre petit appartement et que Euphemia et Fleamont se retrouvent tous les deux, comme avant.

« Harry est mort. » Il ne se souvient plus de la voix qui lui annonce ça ni de l'identité de celui ou celle qui prononce ces mots mais il se souvient de la sensation de vide qui monte en lui, de la nausée et de la sensation d'avoir perdu un autre fils. Un autre membre de la famille, combien devront mourir avant que le monde magique comprenne enfin que la guerre n'est pas la solution et ne fait que causer plus de mal ? La guerre des sorciers prend fin quand Harry meurt et Voldemort aussi mais à quel prix ? Certes vous gagnez des années de paix mais toi, c'est ton cœur qui s'envole avec la perte de ce presque fils, pas tout à fait petit-fils car il avait du mal à s'imaginer un voyage dans le temps réellement possible et pourtant il doit se rendre à l'évidence, quand Harry meurt il emporte la lumière de Fleamont pendant quelques temps. Et même si il lui avait parlé le gamin, en profitant pour découvrir cette famille qu'il n'aurait jamais dû rencontrer, apprenant à Fleamont et Euphémia qu'ils auraient dû mourir dans peu de temps de la dragoncelle mais leur permettant d'éviter la contamination, il n'empêche que la perte fait mal. Et alors que le monde magique célèbre la victoire, que les mangemorts sont presque disparus et que l'Ordre est soit disant dissous parce que plus personne n'a besoin de vous, Fleamont se demande si le prix à payer n'était pas trop élevé.