Nuit dans l'allée des embrumes, ce lieu inquiétant qui pousse les sorciers de bonne famille à la réputation convenable, à fuir dans le Londres Magique ou le chemin de Traverse. Tu ne croises pas souvent du monde ici, si ce n'est ceux qui cherchent des ennuis ou alors des revendeurs d'une drogues ou de baumes puissants pour s'envoyer dans des limbes afin d'oublier la vie et le quotidien beaucoup trop lourd. C'est étrange car si la journée tu croises encore deux ou trois personnes par ruelle alors la nuit, c'est le calme complet. Une fois tu es tombé sur un auror sous couverture et il a bien failli t'avoir mais, effrayé par ce lieu inquiétant parsemé de mangemorts à l'époque où Voldemort était en vie, il a fini par rebrousser chemin et tu as pu partir dans ton coin, évitant une nouvelle fois une arrestation qui va te pendre au nez un jour.

Tu n'es pas idiot, tu sais que si on vient à te reconnaître alors ce sera Azkaban et les détraqueurs dans la journée même de peur que tu ne t'échappes, alors que tu n'en auras pas l'occasion car tu auras tous les aurors autours de toi, te tenant comme un animal sauvage dangereux à envoyer à l'abattoir comme si il pouvait parler et dire des choses qu'on en veut surtout pas entendre. Mais ce soir, comme à chaque fois que tu es dans l'allée des embrumes, tu peux te promener tranquillement sans craindre pour ta sécurité pendant une heure ou deux. Pas plus car tu ne tentes jamais le diable, comme le disent les moldus. Mais l'espace sombre de l'allée t'offre une tranquillité chèrement acquise ainsi tu ne te prives pas d'attendre ton dealeur de potions de repos tout en faisant quelques pas dans la rue. Voilà que tu as besoin de ça pour trouver le sommeil sans être trop assommé de peur que les aurors ne débarquent sinon, tu es incapable de fermer l’œil.

Alors que tu entends des pas, tu te tournes pour voir le dealer approcher et après quelques gallions échangés ainsi qu'une petite vingtaine de fioles pour tenir la moitié du mois, tu repars sans un bruit de l'autre côté après t'être assuré que personne n'avait assisté à l'échange. Personne si ce n'est une ombre que tu remarques soudainement, grande et imposante dans un coin d'un immeuble comme si il attendait là depuis toujours. Une statue ? Ou juste un gars ayant besoin de quelques frissons de fait qui se balade dans l'allée ? Tu ne saurais dire. Alors tu attrapes fermement ta baguette dans ta poche et tu presses le pas puis après quelques mètres tu te retournes pour remarquer que l'ombre n'est plus là. Et que ton palpitant s'agite.
 

T'as le cœur qui s'agite si fort que tu peines à garder une respiration calme et posée. Tu as peur, non que ce soit une attaque mais simplement de te faire attraper par les aurors car ça leur ressemble bien de se poser comme des ombres et d'attendre que tu bouges, que tu fasses une erreur pour sortir de leur cachette et te tomber dessus. Alors la sensation de ta baguette dans ta main te rassure un peu, au moins tu as de quoi te défendre et si il faut que tu envoies quelques sorciers à l'infirmerie pour ne pas te faire attraper alors tu le feras. Mais alors que tu presses le pas vivement, on se pose devant toi en cherchant à te faire peur et l'effet est une réussite quand tu sursautes tout en sortant ta baguette que tu pointes vers celui qui s'installe devant toi comme si il était normal de sortir de... De où il sort d'ailleurs ?! Baguette tremblante dû à la frayeur qu'il vient de te faire, tu es fier de toi car tu n'as pas lâché un son et pourtant cela te démangeait. A force de se retenir de se faire entendre, même tes hurlements de peur n'osent plus sortir. Ce qui est pratique quand on est dans un quotidien rythmé par la cavale. « Un agneau qui m'aurait moins surpris s'il venait de sortir du cul d'un troll ! » Que tu dis avec toute la vulgarité que tu as en toi et que tu ne laisses pas souvent sortir, principalement parce que tu n'es pas fan de tes grossièretés imagés. Mais là c'était plus fort que toi.

La phrase suivante lui arrache un froncement de sourcils sceptiques. Est-ce qu'il a bien entendu ? « Vous êtes un gigolo ? Je ne suis pas intéressé, désolé. » Et tu sais que ça se fait beaucoup dans l'allée des embrumes, ce genre d'activité. Avec des hommes ou des femmes qu'importe, tu ne cherches pas cela ce soir. Et encore moins les soirs suivants, tu n'es pas fan de cette pratique de toute façon. Et si tu manques assurément d'un peu de contact humain alors tu n'iras quand même pas le chercher dans les bras d'une prostituée. « Et je rangerais ma baguette quand vous me direz qui vous êtes et ce que vous voulez. Personne ne parle à personne dans ce quartier, c'est pour une bonne raison. » Déjà pour ne pas attirer l'attention mais aussi parce qu'on ne sait jamais à qui on parle vraiment, qu'elles sont les allégeances et les croyances de chacun. Alors un gars qui débarque comme ça et te tombe dessus dans une ruelle, tu aurais pu lui envoyer un avada sans même réfléchir. Et sans le regretter en plus de ça. « Vous êtes un auror, mh ? Arrêtez de vous moquer, si on doit se battre en duel alors c'est maintenant, j'ai à faire ! » Et autant jouer la carte de l'assurance alors que tu n'es pas certain que tu pourrais tenir tête à un auror. Enfin si, mais au prix d'efforts que tu n'es plus certain de fournir à cause de cette fatigue terrible que tu as en toi.
 

L'homme en face de toi lève les mains devant lui comme pour apaiser ton palpitant et tu te demandes soudainement si c'est une nouvelle ruse, si il va te faire un sale coup ou si, comme la plupart des Tireurs, il cache une baguette dans un coin de son bras, avant-bras ou poignet. Tu ne serais pas surpris, ils le font tous et ils sont rares ceux qui vont laisser échapper l'un des criminels les plus recherchés de Grande-Bretagne. Ou alors tu as tout faux une fois encore mais il vaut mieux être trop prudent, la paranoïa pourrait te sauver les miches un jour. A sa question tu hausses les épaules en te retenant de lever les yeux au ciel. Qu'est ce que tu en sais si il sent bon ou pas ? Tu ne vas pas aller le renifler, t'es pas aussi dingue. Alors si l'homme en face de toi n'est pas un représentant du ministère, travaillerait-il pour les bordels mal fréquentés que l'on trouve derrière des portes closes de l'allée à ta droite ? Nouvelle interrogation qui te traverse et dont la réponse te laisse sceptique. C'est une proposition ? « Désolé, je ne mange pas de ce pain là. » Et autant être franc dès le début, si il cherche quelque chose alors ce n'est pas auprès de toi qu'il trouvera.

« Vous avez la gueule de... Je ne saurais dire. » Tu penches la tête sur le côté sans le lâcher des yeux. Pas un auror ? Pas un gigolo ? Un dealer alors ou ce genre de mec qu'il faut fuir et qui traîne dans l'allée des embrumes. Le genre de mec comme toi justement, tu sais de quoi tu parles. Vous n'avez pas tous le physique d'un troll et heureusement, il y aurait de quoi largement fuir cet endroit qui n'est déjà pas agréable en temps normal. « Tout le monde les fuit, surtout quand on se promène dans l'allée. » Et tu finis par baisser doucement ta baguette. Au pire c'est une ruse pour prendre le dessus et t'attraper ou alors, l'homme devant toi n'est vraiment pas du ministère et il ne souhaite pas t'envoyer à Azkaban recevoir ce fameux baiser que tu fuis tant. « Ca ne m'étonne pas, ils font des rondes plus régulières ces temps-ci. » Et tu sais qu'ils te cherchent et qu'ils en font de même avec ton frère et Bella. Et tous ceux qui ont la justice aux trousses. Tu devrais vraiment fuir l'allée, tu vas finir par te faire attraper car ils doivent savoir que tu n'es pas loin ou que c'est le rendez-vous de tous les criminels du pays. Ils ne sont pas idiots ces aurors, ils ont été entraînés par ta tante après tout.

« Comment vous vous appelez ? Et qu'est ce que vous cherchez ? » En gros le sous texte est clair, qu'est ce qu'il peut bien te vouloir à toi dans cette allée où personne ne se parle, de peur de tomber sur le genre de mauvaise rencontre qui pourrait vous envoyer dans l'autre monde d'un seul éclair vert émeraude. « Désolé pour la comparaison avec le troll. C'est vrai que vous ne leur ressemblez pas... Quoi que ! » Dis-tu sur un ton plus léger avec une pointe d'humour. « Pourquoi vous n'aimez pas les aurors ? Vous êtes plutôt le genre de mauvais gars dealer ou ancien mage noir qu'on veut envoyer en cellule quelques temps ? » Après tout c'est l'avantage de croiser quelqu'un dans l'allée, vous pouvez être franc sans craindre qu'il contacte les agents du ministère.
 

Finalement et à force d'entendre cet homme te chercher, répéter encore et encore des pitreries, tu sens un fin sourire naître sur tes lèvres avant que tu ne lèves les yeux au ciel. Oui vraiment il a l'air de savoir manier les mots pour soit séduire, soit pour faire rire ceux qui sont en face de lui. Malgré tout tu n'oublies pas que vous êtes en pleine nuit et pire encore, vous vous trouvez dans l'allée des embrumes. Ce qui veut dire qu'ici tout le monde est une menace potentielle, un danger imminent prêt à vous tomber dessus et à vous faire voir le pire. Alors tu restes sur tes gardes, loin de cet homme dont tu ne sais rien et dont le visage trop parfait, semble avoir été taillé dans du marbre pur pour créer une statue en l'honneur d'un roi, d'un héro Grec ou d'un dieu de la guerre au prénom oublié à présent. Cet homme est beau mais surtout il a l'air dangereux car tu as appris il y a longtemps que les plus beaux visages cachent des horreurs sans nom. Mais la nouvelle déclaration de ce jeune homme te fait froncer les sourcils justement, qui peut bien penser qu'il y a encore du fun dans ce monde, après la guerre que vous venez de vivre ? « Pourtant l'allée n'est pas l'endroit rêvé si on cherche du... Fun, comme vous dites. » Autant dire que c'est même un lieu à fuir sauf si on veut des problèmes, si on cherche des substances et surtout, si on souhaite participer à quelques ratonnades désagréables.

« On ne se promène jamais par plaisir dans ce quartier. C'est toujours parce qu'on cherche les problèmes ou à acheter ce qu'on ne trouve pas ailleurs, qu'on se rend dans l'allée des Embrumes. » Dis-tu avant de te tourner un peu pour regarder derrière vous mais il n'y a rien, aucun bruit et de fait aucun problème à l'horizon. A force on devient parano, surtout quand on sait que les aurors peuvent surgir à tout moment. Les contrôles d'identités sont réguliers, ici plus qu'ailleurs. Tu hésites à lui donner ton prénom puis finalement tu finis par ouvrir la bouche pour donner un presque mensonge. Pas tout à fait toi, seulement ton second prénom. « Icarius. » Autant dire que tu ne fais pas assez confiance pour lui avouer en face qu'il a devant lui l'un des mangemorts les plus recherchés de Londres. Voire même de tout le pays. « Vous supposez bien, oui. » Que tu réponds à sa question, non sans sourire en retour. « Disons qu'ils n'aiment pas les types comme moi. » Autant dire qu'ils pourraient t'envoyer à Azkaban sans hésiter et tu tiens encore à ta liberté pour agir contre cette dernière.

Tu prends une des cigarettes données bien généreusement avant de te saisir de ta baguette et de l'allumer d'un sort. Tu pointes également le bout de ta baguette vers la cigarette de l'homme pour la lui allumer et après avoir recraché un nuage de fumée grise, tu abaisses ton arme silencieusement. « Ca dépend, vous comptez me faire dormir dans un cimetière ? » Que tu demandes mais en même temps tu te dis que l'idée ne serait pas terrible. Les cimetières renferment souvent des trésors immenses que l'on imagine pas, ce serait l'occasion pour toi de te faire pas mal de blé. « J'pourrais chercher ouais... J'évite de rester trop souvent dans ma planque surtout si on vient à me repérer. Vous avez quoi à m'proposer ? J'peux payer, au cas où. » T'as encore assez de gallion pour t'offrir une nuit quelque part, moyennant le silence et la discrétion des propriétaires.
 

Oui tu vois très bien ce qu'il veut dire et ça ne te surprend pas, c'est toujours ce qu'on cherche en venant dans l'allée des embrumes. Cet endroit semble avoir un certain charme pour lui mais toi tu ne dirais pas ça, disons plutôt que ce lieu respire la magie noire dû au fait que d'anciens mages noirs se promènent ici ou alors que d'utilisateurs de la sombre magie exercent leur art complexe et interdit, derrière les murs qui ne peuvent parler. Si c'était le contraire alors tu es certain que chaque maison ici en aurait beaucoup trop à raconter, ce qui n'a rien de rassurant. Le ministère a bien essayé de mettre son nez dans ce quartier afin de l'arranger, de le nettoyer et d'inciter les sorciers normaux à vivre ici mais c'est peine perdu, après tout il faut bien que la racaille vive elle aussi non ? Elle est là alors autant faire avec, plus encore si elle se rassemble en un lieu dit elle laissera les autres mages tranquilles dans le reste de Londres. Alors finalement il vaut mieux fermer les yeux et laisser ce quartier aux mains de ceux qui ne méritent pas l'attention du ministère, car ce sont des causes perdues. Peut-être finalement que tu devrais te cacher ailleurs, il faut dire que les aurors tournent beaucoup par ici et tu pourrais penser que tu as encore plus de chance de te faire attraper ici, qu'ailleurs dans Londres. Mais bon à force de vivre la nuit c'est plus simple de marcher dans les rues de l'allée plutôt que dans un quartier bien fréquenté par des sorciers qui pourraient donner l'alerte à ton sujet. « Et vous vous dites que côtoyer des anciens mangemorts et des utilisateurs de magie noire est assez acceptable pour avoir votre dose d'adrénaline ? » Tu ne sais pas si c'est intelligent ou alors complètement suicidaire, quand on sait à qu'elle vitesse peut partir un sort de mort. Il n'aurait pas le temps de cligner des yeux qu'il ne serait déjà plus et qui irait s'inquiéter pour un pauvre gars mort dans un coin de Londres, abandonné par le bon sens ? On se dirait qu'il l'a cherché, bien mérité et que ça fera un crétin de moins.

« Disons qu'ils n'aiment pas ceux qui ne respectent pas la loi et les sorciers ont un talent certain pour aller contre elle, justement. Il y a de quoi faire la grimace, vous ne pensez pas ? » Que tu dis avec un brin de sourire, pensant à ceux qui étaient de ton côté à l'époque car tu étais oubliattor et comme tous ceux du ministère, tu pouvais parfois croiser les aurors avant qu'ils ne partent en mission. C'était un temps ancien, maintenant ils te feraient la peau sans hésiter si ils venaient à te croiser. Et tu ne peux leur en vouloir, tu te ferais la peau toi même si tu le pouvais. « Alors je me contenterais d'une promesse et d'un canapé de célibataire. » Que tu dis en sachant que ça peut-être un sale coup aussi. Et quelque chose te dit de te méfier mais en même temps tu es d'une nature curieuse, tu te demandes bien ce qu'un sorcier dans l'allée peut te vouloir afin de te proposer de dormir chez lui. De l'argent ? Non. Du sexe ? Tu ne l'espères pas. Te tuer ? C'est le risque et tu manques de mourir tous les jours et cela, des mains des agents du ministère en personne. Alors un peu plus ou un peu moins c'est un risque à courir n'est-ce pas ? Et puis tu as été mangemort, les risques ça ne te fait pas peur. Et tu as ta baguette au cas où, tu sais dégainer assez vite pour cela. « Mais je me contenterais du salon. » Dis-tu avec un nouveau sourire pour bien mettre en évidence que non, tu ne manges pas de ce pain là. Il a tenté et tu dois reconnaître ça, au moins il est persévérant comme garçon.

L’aveu qu'il te fait te surprend et tu fronces les sourcils en croisant les bras pendant un instant. « Mh... Meute de Greyback ? Je le connais un peu, il n'est pas dans mon bon souvenir mais il pourrait peut-être m'accepter une nuit, en souvenir du bon vieux temps. » Et tu te souviens que Greyback combattait du côté des mangemorts, sans la marque car indigne de la porter, dans l'espoir d'avoir toujours plus de victimes. Dans tes souvenirs les lycans ne dévorent pas les humains et ce n'est pas la pleine lune demain, tu t'en assures en jetant un coup d’œil à l'astre lunaire qui perce entre les nuages, ce qui te permettrait de ne pas devenir loup-garou en cas de morsure. « Je suis assez ouvert d'esprit concernant ceux que l'on nomme les maudits alors qu'ils ont plutôt un sacré don en plus que je ne possède pas. D'ailleurs, si vous vivez avec eux, dois-je en conclure que vous en êtes une ? J'espère que vous n'êtes pas un rabatteur pour les goules, je ne voudrais pas finir dévoré ce soir. » Et tu dis cela avec un petit rire mais néanmoins sérieux, tu voudrais vivre encore un peu. « Bien, allons-y. Au pire qu'est-ce que je risque ? » De te faire manger un morceau, pas que ce soit exceptionnel dans ta vie. Et après avoir glissé ta capuche sur ton visage pour cacher celui-ci qui est trop connu, tu relèves les yeux vers lui et tu lui fais signe que tu le suis.