Tête mise à prix - Asteria & Hannibal

Le soleil commence lentement à décliner quand tu fermes la boutique. Avec la rentrée, l'été s'en va lui aussi de fait les journées sont plus courtes et tu fais davantage attention à fermer la boutique quand il fait encore jour pour éviter que quelqu'un n'entre pendant que tu as le dos tourné. C'est une simple formalité, ça n'est jamais arrivé mais après tout tu es au cœur de l'allée des Embrumes et tu sais qu'ici, il y a de tout qui se promène et surtout des sorciers recherchés alors autant rester prudent n'est-ce pas ? Ainsi tu tournes la pancarte sur la porte de la boutique sans verrouiller pour autant, sachant que tu attends un dernier client qui devrait venir chercher son artefact que tu viens de finir de réparer mais c'est quelqu'un d'occupé qui voyage beaucoup, il n'est pas rare qu'il arrive le plus souvent en début de soirée et pas en fin de journée. Alors tu seras patient, ce sera l'occasion pour toi de travailler sur quelques ouvrages de magie noire que tu as trouvé dans une boite en bois à la cave, apparemment ton comparse Beurk a vidé le grenier de sa vieille demeure familiale et a trouvé des pépites, c'est certain. C'est ça qui est bien avec les vieilles familles, ils ont toujours dans les placards, de quoi faire ton bonheur.

D'un air concentré tu te met au travail, installé au comptoir de la boutique tout en gardant un œil sur l'entrée, tu tournes les pages sans bouger en usant simplement de magie sans baguette, tout en levant la tête régulièrement et surtout quand une silhouette passe dans la rue. Ta méfiance te rend paranoïaque oui mais ça t'a aussi sauvé la vie plus d'une fois. Et puis ta baguette de Sureau n'est pas loin et sans même le formuler, tu auras lancé un sort que ton agresseur n'aura pas eu le temps de dire ouf. Alors que tu tournes la 10eme pages, tu commences à prendre des notes car la lecture devient bien plus difficile surtout que certain mot sont dans une langue étrangère que tu ne comprends pas. C'est là que la porte de la boutique s'ouvre, la cloche fixée au plafond tinte discrètement et de fait, en jetant un regard en biais à celle qui vient d'entrer, tu remarques que ce n'est pas le client tant attendu. « Nous sommes fermés pour ce soir, Mademoiselle. » Dis-tu en te retenant de rajouter que c'est formellement écrit sur la porte surtout que l'écriteau est retourné. A croise que les gens ne comprennent rien ou alors, ils font en sorte de ne pas comprendre. C'est toute la nuance.

« Vous pouvez repasser demain, nous ouvrons à 10h. » Autant dire que tu aurais bien envie d'être chez toi là mais à force d'attendre, tu finis par attirer des clients de passage ou simplement des curieux. Ainsi, tout en faisant un mouvement discret du poignet, ta main vient saisir ta baguette laissée à côté de toi, au cas où la nouvelle arrivante aurait la bonne idée de te braquer.
 

Si il y a une chose que tu ne supportes pas c'est bien les retardataires. Les horaires sont affichés à l'extérieur de la boutique, juste devant alors tu es certain qu'ils n'ont aucune excuse si ce n'est la flemme de regarder ou de lire. Voire même de respecter ce qui est écrit. Et ça arrive bien trop souvent, d'avoir des gens qui arrivent au moment de la fermeture avec un objet à réparer ou une demande pour un livre rare que tu vas devoir chercher dans les archives de ta boutique. Souvent tu leur demandes de repasser quand vraiment tu es sur le départ, la plupart le font et les autres préfèrent bouder mais reviennent toujours au bout de quelques mois, sans doute après avoir compris que tu étais le seul sorcier de cette ville capable de leur fournir ce qu'ils cherchent. Enfin le seul de la ville voire même du pays parce que tu n'es pas sûr qu'une autre boutique aussi fournie existe ailleurs, tu en doutes fortement même. Ca ne t'empêche pas d'être aimable mais ferme car si tu ne l'es pas alors on hésite jamais à te demander un traitement de faveur, un petit plus qui te ferait perdre un temps fou à chercher jusqu'à pas d'heure et au final toi, tu ne fermes jamais boutique.

Mais là tu vois une résistance dans les yeux de cette femme et tu te demandes pourquoi elle ne bouge pas. Alors ta main attrape ta baguette discrètement et soudainement, tu le soupçonnes d'être de l'ordre. Qui viendrait te chercher à la fermeture en dehors d'un membre de l'ordre là pour te faire la peau ? « Vous venez un peu avant la fermeture pour m'insulter, en plus ? Je me demande si vous avez bien trop d'orgueil ou si votre insolence frôle simplement la folie. » Dis-tu sur un ton froid toi aussi, tout en avançant ta main pour joindre tes doigts et afficher par la même occasion, que ta baguette est entre tes mains. Si il lui prend l'envie de faire quoi que ce soit alors tu riposteras sans attendre. « Bien... Seriez-vous une sorte de groupie ou d'amante que j'ai éconduit après une folle nuit ? Si c'est le cas alors toutes mes excuses. » Tu espères qu'elle ne va pas te ramener un gosse de dix ans brun comme la nuit et te dire qu'il est de toi. Mais tu n'as pas le souvenir de l'avoir vue alors qui est-elle. « A qui ai-je l'honneur ? Et que me voulez-vous ? » Autant être franc, tu n'as pas de temps à perdre.
 

Bien, ça commence à partir un peu loin et à échapper à ton contrôle soudainement, alors que la femme en face de toi fait preuve d'une froideur surprenante. Tu n'as pas le souvenir de l'avoir déjà vue alors que veut-elle ? De l'argent ? La baguette ? Serait-elle la femme d'un mari que tu as dû tuer pour le compte de la Confrérie ? Pourtant tu es calme ces derniers temps et tu te serais souvenu de ne laisser aucune trace afin de ne jamais être retrouvé. Donc tu n'es pas plus avancé et même en cherchant rapidement dans ton esprit le constat est le même, tu ne sais pas qui est cette femme. Elle fait preuve d'assez de méfiance et d'agressivité pour que tu te sentes en danger au point de toucher ta baguette afin de te rassurer. Tu es habitué aux duels, moins quand cela se produisent dans ta boutique par contre. Tu fais toujours en sorte de ne pas ramener chez toi, ceux qui pourraient t'en vouloir. « Et qui suis-je d'après vous ? » En dehors d'un simple co-propriétaire d'une boutique, comme tout le monde semble le penser. Tu t'es toujours montré le plus neutre possible même concernant les mangemorts que tu ne soutiens pas.

Non ce n'est pas une amante, tu es certain de cela en la voyant qui approche assez pour que la lumière éclaire son visage. « Asteria Spellman... Ca ne me dit rien. » Et là par contre tu es sincère, tu ne mens pas alors que tu en viens à te demander si la demoiselle ne fait pas erreur sur la marchandise. Ca commence à t'agacer cette histoire et tu t'impatientes un peu. « Vous venger ? » Tu as l'impression de nager dans une mer en pleine tempête soudainement. Tu soupires lourdement avant de t'adosser à une armoire derrière toi, qui contient quelques potions que tu vends sans mal aux clients. Si tu avais imaginé que cette soirée terminerait comme ça alors tu n'aurais même pas ouvert ta boutique. « Je crois que vous faites erreur, Mademoiselle Spellman. Je n'ai tué personne et je ne traîne avec aucun... Comment vous avez dit ? Ha oui ! Aucun petits copains. Vous faites référence aux mangemorts ? Je n'en suis pas, il sera facile de le vérifier cependant. » Et tu fais référence au tatouage que tu ne portes pas, quoi que tous les mangemorts ne sont pas tatoués. Malheureusement cela dit, c'est plus difficile de les identifier quand leur avant-bras n'est pas marqué.

« Si je résume la chose, vous venez dans ma boutique pour m'accuser de meurtre mais sur qu'elle preuve ? Vous m'avez vu ? Vous avez entendu mon nom ? Qui aurais-je tué, d'ailleurs ? » Et toute cette histoire semble être un sac de nœuds que tu ne vas pas pouvoir démêler sans aide. Enfin sauf si la demoiselle en face de toi refuse de parler et attaquer sans attendre, tu dois rester méfiant et sur tes gardes. Un sale coup arrive rapidement. Et tu ne comptes pas perdre la vie aujourd'hui, tu as encore trop à faire avant de partir définitivement. Il serait ironique qu'un membre de la Confrérie meure dans un duel avec une inconnue plutôt qu'un membre de l'ordre.
 

Tu te retiens de lever les yeux au ciel lorsqu'elle te reprend, surtout parce que cette situation commence à t'agacer et encore une fois tu ne sais pas qui est cette femme. Elle ne te dit rien, son nom t'est inconnu et son visage plus encore. Alors certes tu ne retiens pas l'identité de tous les gens que tu croises mais ceux que tu traques pour la Confrérie ne sont pas nombreux et de fait, tu sais qui a été ta cible et qui n'a jamais été dans ton viseur. Alors qui est-elle ? Tu ne peux pas révéler que ceux que tu tues sont bien enregistrés dans ton esprit, ce serait une preuve de ce qu'elle dit et parler de la Confrérie est une interdiction que tu n'es pas prêt d'oublier. Alors comment vas-tu la convaincre ? Elle semble prête à t'envoyer tous les maléfices de la terre sur le coin du visage et tu tiens à ta vie malgré tout. Tu sais te défendre cependant, tu n'aurais pas imaginé que la fin de ta journée serait ainsi, avec une femme prête à t'envoyer entre 4 planches pour un meurtre dont tu ne sais rien.

« Alors comment puis-je vous prouver que vous faites erreur ? » Dis-tu en lui renvoyant la balle aussitôt, de toute façon si cette femme a décidée que tu étais coupable il semblerait que lui prouver que ce n'est pas toi relève de l'exploit à cet instant. Si elle veut que tu sois le fautif et bien elle te fera payer même si tu n'as rien fait. Surtout si tu n'as rien fait d'ailleurs, il faut bien un coupable n'est-ce pas ? Et tu sembles être le coupable idéal justement. « Il y a deux ans... » Et tu as beau chercher, parce qu'elle fini par te mettre le doute tant elle est convaincue et convaincante mais non, il n'y a personne que tu as tué de ce nom il y a deux ans de ça. Même mieux tu étais en pleine traque de cette baguette de Sureau que tu tiens toute proche de toi alors tu avais mieux à faire que de tuer quelqu'un comme cela, juste par plaisir ou pour répondre aux ordres d'un mage noir.

« Bien bien... Je dois avouer que cette histoire est tragique et je suis sincèrement désolé pour la perte de votre époux mais... Non, encore une fois, je suis innocent. » Et cette fois-ci tu parles avec plus d'agacement que tu ne le devrais car devant toi c'est une femme armée que tu as. Armée et prête à t'envoyer un sort dessus. « J'ai autre chose à faire que me promener habillé en détraqueur pour incendier des maisons. J'ai toujours été contre ce mage noir à deux gallions et je refuse que l'on m'accuse de ce dont je ne suis pas coupable. A présent vous êtes priée de sortir de ma boutique et de revenir uniquement avec des preuves et les aurors si vous le souhaitez. Je peux me soumettre à une potion de vérité devant les autorités pour prouver mon innocence mais concernant cette soirée, la mascarade a assez durée. » Tu es fatigué, la journée a été longue et tu ne vas pas jouer à ce jeux pendant encore une heure.
 

Il t'est arrivé des choses dans ta vie et tu as été habitué à presque toutes les situations mais celle-ci par contre, tu ne t'y attendais pas. Être pris pour quelqu'un d'autre et être agressé chez toi à cause de ça, c'est nouveau pour toi. Surtout que la jeune femme ne semble pas décidée à juste t'écouter et moins encore à te croire, comme si elle te croyait coupable quoi qu'il advienne et même tu pourrais lui présenter des preuves évidentes qu'elle refuserait de voir ce qu'elle a sous le nez. Ne dit-on pas qu'il faut un coupable tout trouvé quand on ne sait vraiment qui nous a fait du tord ? Tu sembles être ce coupable idéal pour elle et qu'importe, elle a déjà décidée pour toi de toute façon. Décidée et jugée, tu ne peux que te défendre en sachant que l'attaque n'est plus si loin et que n'est qu’une question de temps avant qu'elle lève sa baguette. En réalité tu en serais presque désolé pour elle parce qu'évidemment tu n'as rien fait et si l'altercation attire les aurors, tu pourras prouver ton innocence et elle sera jugée pour cette soirée. Alors qu'elle n'est qu'une femme désespérée n'est-ce pas ? Le reste de la guerre se fait encore trop sentir à ton goût.

Tu soupires avant de lever les mains devant toi pour signaler que tu vas bouger et aussitôt tu t'exécutes pour sortir un dossier de l'armoire derrière toi. Un dossier énorme contenant tous les relevés de comptes, il y a beaucoup de papiers mais en fouillant bien tu devrais trouver ce que tu cherches. Il te faudra être rapide par contre, elle ne semble pas prête à lâcher l'affaire de toute façon mais un sortilège est vite envoyé alors si tu ne te presses pas, tu ne doutes pas qu'elle va faire en sorte de t'envoyer dans le décor sans que tu n'ai le temps de respirer. Ainsi tu ouvres le dossier et tu commences à éplucher les relevés de commandes, heureusement tu gardes tout sur les dix dernières années légales afin de pouvoir te défendre en cas de contrôle. Sauf que tu ne sais plus la date de la nuit pourpre, tu sais en revanche que ce soir là tu as reçu un objet très rare et ancien venant de Papouasie et d'ailleurs tu ne l'as pas vendu, il est toujours sur l'étagère. C'est un collier dont chaque perle permet temporairement de s'attirer la chance en les brisant d'un coup de talon. Mais comme chaque objet maudit, une fois que le collier n'a plus de perles alors on reprend tout le malheur du monde en plein visage.

« Un potion de vérité ? » Tu lèves un sourcil vers elle en te demandant si elle est sérieux mais oui elle semble l'être. Sauf qu'une potion de vérité c'est dangereux, plus encore quand on est haut placé dans une Confrérie existant depuis des siècles en toute discrétion. Non, mauvaise idée, surtout pas pour prouver ton innocence. « Non, en plus je n'en possède pas, leur fabrication est très réglementée. » En plus pour une fois tu ne mens pas. Vous pouvez en trouver dans l'allée certes et tu saurais à qui demander mais tu ne vas pas en plus payer une potion pour l'empêcher de t'envoyer à St Mangouste, ça va deux minutes la paranoïa. « Et pourquoi ne pas me montrer votre souvenir directement ? » Que tu demandes avant de trouver la facture signée par tes soins, en effet c'est ton nom de famille qui est griffonné en bas du reçu. « Voilà la preuve, c'est moi qui ai réceptionné la commande ce soir là et j'ai signé le livreur. » Dis-tu en tendant le papier dans sa direction, non sans t'assurer par quelques coups d’œil que ta baguette n'est jamais loin.
 

Tu veux bien que la fin de la guerre apporte son lot de surprises et pas toujours les bonnes, surtout qu'une femme a débarqué dans ta boutique pour t'accuser d'une chose dont tu n'es pas responsable et même si c'est parfaitement dramatique, tu ne vas pas prendre sur le dos la responsabilité d'un meurtre. Surtout que ceux ayant été mangemort sont activement recherchés par le ministère et que ce serait directement Azkaban pour toi si en effet cette femme avait bien trouvée un mangemort ou même un ancien caché. Ce que tu n'es pas, visiblement il n'y a rien à faire elle ne veut pas te croire et toi tu ne sais plus quoi dire, quoi faire pour défendre ton cas. Si ce n'est argumenter tout en passant au dessus des remarques vexantes dont celle qu'elle vient de t'envoyer. Tu serres les dents parce qu'au contraire tu fais en sorte d'être toujours dans la légalité, de sorte qu'on ne peut presque rien te reprocher officiellement. Et puis de toute façon vu tes connaissances dans la Confrérie tu ne risquerais pas grand chose à te faire accuser mais quand même, c'est une question de fierté que de ne pas céder tout de suite. Et puis un véritaserum et puis quoi encore ? Elle ne veut pas non plus le code du coffre ? C'est bien trop risqué pour toi que d'avaler une telle chose.

Tu soupires tout en prenant un papier vierge avant de refaire ta propre signature d'un mouvement ample et élégant du poignet, comme tu sais le faire depuis que tu as appris à écrire. La signature est identique et tu ne peux pas faire mieux pour l'instant, afin de prouver ton innocence. « J'ai une pensine à vendre dans la réserve, nous pouvons l'utiliser. » Et tu prends ta baguette avant de lancer un sortilège et de patienter quelques secondes. La pensine remonte de la réserve non sans faire quelques dégâts que tu rangeras par la suite, à cet instant tu as autre chose à penser que deux ou trois objets brisés. Et tu commences à avoir hâte qu'elle parte, c'est que te faire accuser ça va deux minutes. « Je ne vous expliquerais rien du tout parce que ce n'est pas moi ! Un mangemort peut très bien avoir usé d'un sortilège pour prendre mon visage ou je ne sais quoi... » Dis-tu avec un certain empressement parce que tu te demandes si ça elle y a pensée ou si elle préfère juste t'accuser sans chercher davantage de réponse.

La pensine se pose sur le comptoir et une fois que tu as enlevé le tissus noir qui la protège et qui est dessus, vous pouvez apercevoir le liquide transparent et brillant qui ondule sur la surface. « Il vous suffit d'enlever votre souvenir de votre esprit et de le plonger ici. Ensuite je regarderais. Sinon il y a une solution simple, celle d'aller au ministère ensemble pour me faire interroger... Si je suis coupable alors je serais arrêté dans la foulée ou au contraire lavé de tout soupçon de votre part. » Et autant dire que la solution te semble enviable, tu connais assez de monde au ministère pour que la chose se passe le plus rapidement possible. Maintenant elle a le choix, soit la facilité maintenant soit la patience et l'intervention des autorités afin d'être lavé de tout soupçon de sa part.
 

Tu sens un fin sourire presque moqueur relever le coin de ta lèvre et tu te retiens de lui dire que tu ne peux pas en vouloir à ce mangemort, surtout que tu as une belle gueule et de fait, qui ne voudrait pas te l'emprunter ? Cependant il est vrai qu'elle soulève un point important à savoir si quelqu'un a joué avec ton identité et ton visage alors c'est toi qu'on va soupçonner, c'est peut-être toi qu'on va rechercher finalement alors que tu étais innocent. Bon après tout avec tes amis et ta place dans la Confrérie tu n'es pas non plus très inquiet, en réalité tu ne risques rien mais bon autant ne pas te rajouter ça en plus, tu ne veux pas être catalogué tel un fugitif ou un ancien mangemort alors que l'idée de porter cette marque n'a jamais traversée ne serais-ce que ton esprit.

« Si ce que vous dites est vrai alors je vais devoir enquêter. » Et surtout trouver qui ose user de ton visage pour cela. Connaissant la Confrérie et le risque que ça lui fait prendre, le jugement sera sans appel. En revanche il n'est pas difficile de savoir comment il a pu faire une telle chose, il lui suffisait de venir à la boutique pour trouver un cheveu ou alors juste s'introduire chez toi et fouiller ton lit. L'idée t'arrache un frisson d'horreur à l'idée que quelqu'un ait fouillé chez toi et en même temps avec les mangemorts, tu n'es surpris de rien. Autant dire que tu vas doubler ton système d'alarme car il y a chez toi des documents qui ne doivent pas tomber entre des mains indiscrètes.

La jeune femme fait comme tu lui conseilles à savoir elle retire son souvenir pour le placer dans la pensine. Pendant quelques instants le souvenir, tel une lueur d'un bleu clair, tourne dans ce qui semble être de l'eau avant de vous inviter à plonger votre visage notamment en formant un tourbillon ressemblant à un portail vers une autre dimension. Si tu n'avais pas déjà essayé une telle chose tu en serais effrayé. Acceptant qu'elle vienne car apparemment tu n'as pas le choix malgré tout, tu soupires avant de te pencher en avant et de plonger dans le souvenir où tu aurais, apparemment, été un mangemort en quête de massacre.

Le souvenir est rapide, la maison est plongée dans les flammes et tu pourrais ressentir le désespoir de celle qui t'accuse, car le lieu renferme l'homme qu'elle aimait et qui ne sera plus. Puis les hommes et les femmes portant du noir, dont l'un ôte son masque argenté pour dévoiler un visage que tu reconnaîtrais entre tous, car tu le croises tous les matins. Aussitôt tu quittes la pensine tout en reprenant ta respiration, comme si tu venais de sortir de l'eau après de longues minutes à combattre une noyade assurée. « Ce n'est pas possible... Je n'ai jamais combattu pour les mangemorts... » Dis-tu pour toi même tout en commençant à faire les cent pas, l'une de tes mains tripote ton menton comme si ça allait t'aider à trouver une solution plus vite.

Tu es à la fois soucieux, surpris mais surtout totalement horrifié d'une telle chose car les retombées pour la Confrérie seraient terribles si quelqu'un venait à te penser mangemort ou juste affilié. La trahison simple pourrait te mener jusqu'à une condamnation de mort mais alors... Qui pourrait faire une telle chose ? Il y aurait des traîtres qui souhaiteraient te voir tomber et pour cela, t'auraient fait accuser en prenant ton apparence ? Encore sous le choc d'une telle découverte tu finis par t'adosser au comptoir de ta boutique tout en réfléchissant. Tu ne bouges plus, tu ne dis rien, tu es juste là tel une statue de cire qui reprend soudainement vie.

« Écoutez je sais que ça semble fou mais... Ce n'était pas moi. Je dois me renseigner, aller au ministère, raconter cette histoire sans donner votre nom. Je ne saurais dire si c'est du polynectar ou un sortilège d'illusion mais ce n'était pas moi. » Et tu lèves les yeux vers elle, conscient que l'histoire est bien difficile à croire. Agacé tu finis par lever les manches de ton costume pour dévoiler tes avants-bras. « Vous voyez une marque ? Une cicatrice ? La marque des ténèbres ne peut s'enlever sans se mutiler, vous pouvez constater par vous même que je n'ai aucune marque sur la peau ! » Tu ne vas quand même pas perdre la vie pour une chose dont tu n'es pas responsable !
 

Tu es à la fois surpris mais aussi terriblement en colère, parce que tu ne comprends pas pourquoi ton visage est présent sur celui d'un autre homme qui semble avoir commis le pire en ton nom, comme si tu étais assez bête pour tomber dans les griffes des mangemorts. Une telle chose aurait été possible, tu es trop fidèle à la cause de la Confrérie pour envisager un seul instant de t'en détourner mais alors qu'est ce que ça veut dire ? Tu as toutes ces questions et aucune réponse de valable qui te vient, si ce n'est qu'on a abusé de ton identité pour se cacher et que maintenant c'est toi qu'on cherche. Enfin qu'une seule personne ne te cherche, parce qu'en réalité tu n'as pas vu les aurors débarquer, tu n'as été inquiété de rien et le ministère ne pense même pas à toi un seul instant. Et pourtant tu ne peux t'empêcher de te dire que si quelqu'un fait cela avec ton visage alors tu vas finir par être soupçonné et c'est toi qui va finir à Azkaban alors que tu es innocent. Quoi qu'il y a bien le véritaserum pour prouver tes mots mais quand même, tu ne veux pas en prendre. Ce genre de potion c'est dangereux, surtout avec quelqu'un comme toi qui en sait autant. Tu pourrais révéler des choses compromettantes, surtout pour la Confrérie.

« Le polynectar a une fabrication très contrôlée cependant il est possible d'user de sortilèges pour modifier le visage pendant une heure maximum. Le temps d'attaque ou de commettre l'impensable, c'est assez... » Tu ne saurais dire si tu parles pour toi ou pour elle, en tout cas tu sais que tu vas devoir tirer cette affaire au clair. Avant qu'on vienne t'arrêter définitivement pour une chose que tu n'as pas commis. « Non, je resterais discret concernant votre identité, je vous l'assure. » Si il y a bien une chose que tu ne veux pas c'est justement qu'on vous remarque un peu trop, tu as assez à cacher. « Laissez moi du temps. Si un mangemort s'est amusé à prendre des identités, je ne suis pas la seule victime. Je vais trouver... Je dois contacter des amis. » Ou plutôt des gens de la Confrérie, du genre qui savent enquêter et retrouver qui ose s'en prendre à la mauvaise personne. « Je peux vous envoyer un hibou quand j'en saurais davantage ? » Que tu proposes, car tu ne sais quoi dire de plus étant donné que tu n'as, pour le moment, pas tous les éléments en main.