Ce soir, Violet ferme la galerie seule. Tout est calme, silencieux, les portraits animés se reposent et râle quand Violet passe devant eux avec sa lumière pour sortir. Elle roule des yeux mais ne dit rien. Le silence est bientôt brisé par le cliquetis des griffes de son chien, Lorcan qui la suit comme son ombre. Une fois dehors, l'animal se dirige vers le coin d'herbe le plus proche pour faire ses besoins et pendant ce temps, la jeune femme ferme la serrure de la boutique, et tourne plusieurs fois la poignée pour s'assurer que c'est bel et bien fermé. Elle siffle une fois et son malinois la rejoint en trottinant, marchant derrière elle dans la rue. Elle s'allume une cigarette et place sa main libre dans sa poche. L'air est frais, le brouillard commence à apparaitre et à voiler les rues. Lorcan s'arrête sur le trottoir, les oreilles en arrière et un grognement intérieur qui résonne. Violet n'a pas peur la nuit, elle sait se défendre et sait que quiconque se trouve en face d'elle n'a aucun chance. Elle se retourne mais ne voit rien.

"Viens Lorcan, ce n'est rien. Allons au chaud."

Elle avance mais son chien reste à l'arrêt en regardant derrière. Elle retourne près de lui, regarde dans sa direction et voit un homme qui marche. Voilà l'explication, Lorcan déteste quand on marche derrière sa maitresse. Violet s'adosse contre le mur, crachant sa fumée dans le brouillard naissant en attendant que l'homme passe. Quand il arrive à sa hauteur, elle voit un homme grand, brun, qui a l'air riche et l'apparence d'avoir le monde à ses pieds. Un sourire nait à la commissure de ses lèvres quand elle le reconnait. Hannibal Barjow. Le père de Violet l'a longtemps traqué et pisté, sans jamais réussir à le tuer. S'il savait qu'elle l'avait en face d'elle. Elle ne dit rien, elle arque un sourcil et les grognements de Lorcan s'intensifient quand il s'approche.

"Excusez moi mais vous importunez mon chien. Je peux vous aider ?"

Dit-elle d'une voix faussement niaise. Elle affiche un air neutre, elle ne montre rien.

Voilà des années que l'assassin de l'Ordre est traqué, voilà des années que personne ne sait si il est à la retraite, si il est mort en chasse ou autrement et que l'information n'a pas tournée jusqu'à vous. De fait tu dois continuer tes recherches mais d'après les dernières trouvailles, sa fille est en ville et semble tenir une galerie d'art ou quelque chose qui s'y ressemble. Pas que tu connaisses le domaine de l'art en réalité, c'est une chose que tu ne comprends pas toujours surtout quand tu vois les croûtes que les Greengrass peuvent acheter, soit disant pour faire monter le prix de l'art. Prix démesuré et bien peu justifié à ton avis mais c'est un autre sujet que tu ne veux pas aborder, sans doute car voir tout cet argent lancé par la fenêtre pour enrichir des pseudos artistes t'agace prodigieusement. Alors d'après les rumeurs sa fille est par là et après plusieurs jours de recherche, il semblerait que tu puisses enfin mettre la main sur elle. La trouver te permettrait de trouver aussi son paternel et de découvrir ce qui lui est arrivé. Si il est vivant alors il te faudra l'interroger, il sait des choses qui pourraient être utiles à la Confrérie et si il est mort alors tu disparaîtras. Sauf si sa fille est la même que son paternel et là, il te faudra l'éliminer, ce que tu pourras faire sans effort. Après tout tu es habitué aux duels non ?

La soirée se termine tranquillement et tu fermes la boutique avant d'aller te planquer devant la fameuse galerie d'art que tient la peut-être fille Mulligan, si c'est bien elle. Après tout c'est un nom qu'on voit assez souvent en Angleterre, tu ne serais pas surpris que la véritable Mulligan se cache ailleurs n'est-ce pas ? Caché dans l'ombre aussi discrètement que possible, tu la vois sortir de la galerie et emprunter un chemin alors tu en fais de même après une minute afin de lui laisser le temps de prendre de l'avance. Sauf qu'en la suivant tu vois une silhouette plus petite à côté d'elle, une chose que tu n'avais pas remarqué. Un chien. Et les canidés ont le don pour vous faire rater vos missions, avec leur flair et leur 6eme sens alors ils peuvent tout faire échouer juste parce qu'ils sentent que vous en voulez à leur maître. Jurant dans ta barbe, tu essayes d'être discret quand la jeune femme s'arrête une première fois mais quand tu la vois qui s'adosse à un mur, tu comprends que tu es repéré. Bon tant pis, autant jouer la carte du culot non ?

Tu poursuis ton chemin et en passant proche d'elle, tu lui fais un signe de tête comme si tu la saluais sans un bruit. Elle ouvre la bouche et sa phrase te surprend mais tu essayes de ne pas le montrer, si ce n'est qu'un sourire vient étirer ta bouche. Heureusement ta baguette dans ta poche t'apporte une protection sûre face à une éventuelle attaque. « Mes excuses si votre chien est importuné par ma présence. » Dis-tu en guise de salutation, surtout que le molosse n'a pas l'air aimable. Pas plus que la maîtresse. « L'endroit est dangereux pour une personne seule, vous ne craignez pas les mauvaises rencontres ? » Dis-tu sans formuler qu'elle vient peut-être d'en faire une.

Violet déteste se sentir observée, suivie, traquée. Ce n'est pas elle qui doit être à cette place, mais plutôt ces raclures de la Confrérie qu'elle se démène à chasser et à anéantir, comme les autres membres de l'Ordre. Mais ce soir, le chat devient le souris et tout son instinct lui hurle que quelqu'un est en train de la suivre. Elle le sent, même si elle est dépourvue de magie. Elle le sait. Elle s'arrête, alors, et l'homme passe près d'elle. Lorcan, méfiant et mauvais, grogne, toutes dents dehors quand l'homme passe près d'elle. Elle joue la carte de la demoiselle niaise et perdue, c'est le rôle qu'elle sait jouer le mieux. Le signe de tête que l'homme lui fait la conforte dans le fait qu'il était en train de le suivre, volontairement ou non. « Mes excuses si votre chien est importuné par ma présence. » Violet arque un sourcil et penche la tête sur le côté.

"C'est à lui que vous devez présenter des excuses, pas à moi."

Dit-elle simplement, d'un ton un peu sec, méfiant. Le malinois à ses côtés claque des dents une fois en guise d'avertissement avant de s'asseoir devant sa maitresse, faisant barrière entre l'inconnu et elle. Il est protecteur, et Violet fait entièrement confiance en son instinct de chien. S'il sent qu'un truc ne va pas, c'est que ça ne va pas. S'il est méfiant envers cet homme, alors elle l'est aussi. « L'endroit est dangereux pour une personne seule, vous ne craignez pas les mauvaises rencontres ? » Elle ricane doucement, continuant de fumer sa cigarette en expirant la fumée sur le côté.

"Et vous ? Vous ne les craignez pas ? Après tout, vous êtes également une personne seule." Elle regarde les alentours comme pour prouver ses dires. "Et puis personnellement je ne suis pas seule."

Elle caresse la tête de son chien, comme pour montrer qu'il vaut mieux que n'importe quelle compagnie. Elle regarde l'homme avec méfiance, sur ses gardes, prête à tout, prête à contrer ses attaques. Bien que sans magie, ça risque d'être plus compliqué que prévu. Elle inspire une nouvelle taffe de sa cigarette.

"Du coup ... est-ce que le fait que vous suiviez soit un quelconque hasard ? Vous ne pouvez pas être une mauvaise rencontre, n'est-ce pas ?"

Un léger sourire étire ses lèvres, elle reste calme. Elle est parfaitement calme.

Jouer la carte de l'innocence et du pauvre gars qui ne sait pas vraiment pourquoi on l'accuse, ça fonctionne toujours pour prendre les gens par surprise ensuite. C'est la clé pour apaiser les soupçons et calmer la petite voix que certain peuvent avoir, quand ils soupçonnent justement que tu n'es pas là pour rien et que leur sixième sens pourrait clairement vendre ta couverture, celle que tu as depuis des années et qui te permet d'agir sans que personne ne se doute de rien. C'est la clé de ton succès, car personne ne se doute du rôle que tu as dans la Confrérie et d'ailleurs la plupart des sorciers n'imaginent même pas qu'un tel groupe existe, qu'il se cache dans l'ombre et qu'il frappe toujours au bon moment. Personne et pourtant vous êtes là à guetter, diriger le monde, bouger vos pions pour faire triompher ce que vous pensez juste. Et parce que les sorciers ne sont pas capables de penser par eux même alors vous leur ordonnez de penser d'une manière qui vous convient à vous. Et tout rentre dans l'ordre ainsi n'est-ce pas ? Si ce n'est quelques dissidents que l'on nomme ancien mangemort, tout va pour le mieux dans votre monde alors.

La réponse te fait baisser les yeux vers l'animal et tu te retiens de grimacer et de lui envoyer un coup de pied dans le vent certes, mais pour l'éloigner de toi. Parce que tu n'aimes pas ces sales bestioles qui ont le don de renifler ce que tu veux cacher. Car devant elles par contre inutile de jouer l'innocence, elles ressentent parfaitement tes intentions. Le chien se place entre toi et la demoiselle, ce qui te pousserait presque à lever les yeux au ciel. D'un sort il serait envoyé au pays des songes pour quelques heures. Pourtant tu n'es pas très désagréable avec les animaux, tu n'aimes pas quand ils t'empêchent d'exécuter ta mission par contre car rien ne doit se mettre entre ton objectif et toi, c'est ainsi. Tu souris à sa réponse, sentant le poids de ta baguette qui menace de glisser de ta manche jusqu'à ta main, afin que tu sois armé et prêt à riposter. Elle a de la répartie cette jeune femme tu dois l'avouer, sauf que tu finiras par savoir ce que tu cherches à découvrir. Par la force ou pas.

« Je suis passé dans votre galerie... Vos tableaux sont intéressant, d'une grande sensibilité. Je me demande seulement pourquoi une artiste tel que vous expose ici et pas dans une ville plus importante tel que New-York ou Berlin, qui n'est autre que le berceau de l'art contemporain après tout. » Première règle, pour porter un masque alors il faut être certain d'avoir toutes les cartes en main pour que le rôle soit parfait. « Je ne suis pas au stade de l'admiration mais j'aimerais également savoir où vous puisez votre inspiration... » Faisant abstraction du chien qui claque des dents, c'est sur sa maîtresse que tu poses ton regard. Pour déceler la moindre preuve d'un mensonge.

Barjow la regarde avec son air charmeur et séduisant. Violet ne peut pas nier, c'est un bel homme malgré tout. Mais une raclure de la confrérie, ni plus, ni moins. Elle feint l'ignorance, l'innocence. Ses dagues accrochées sous ses vêtements lui brûlent la peau, n'ayant qu'une envie : le planter. Son père a longtemps traqué Hannibal Barjow, sans jamais réussir à mettre fin à sa misérable vie. C'est une aubaine pour Violet de reprendre le flambeau, et d'à son tour se mettre en chasse. C'est extatique, c'est ce qui la fait vivre. Lorcan reste toujours sur la défensive, le malinois est sur ses gardes, les oreilles en arrière, un grondement sourd résonnant de temps en temps dans on corps. Violet le sait : lui, il n'hésitera pas une seule seconde si ce gars tente quoique ce soit. L'envie de lui faire bouffer son sourire et les dents qui vont avec grandit à chaque seconde. « Je suis passé dans votre galerie... Vos tableaux sont intéressant, d'une grande sensibilité. Je me demande seulement pourquoi une artiste tel que vous expose ici et pas dans une ville plus importante tel que New-York ou Berlin, qui n'est autre que le berceau de l'art contemporain après tout. » Elle secoue la tête, forçant un sourire.

"Londres est également un berceau artistique. C'est la ville de Banksy après tout, pas vrai ? Enfin, si vous connaissez Banksy. Vous devriez jeter un œil, si ce n'est pas le cas. Il a une vision de l'art formidable."

Elle connait son domaine sur le bout des doigts. L'art, et la peinture, c'est toute sa vie, ce qui la fait vivre.  « Je ne suis pas au stade de l'admiration mais j'aimerais également savoir où vous puisez votre inspiration... »

"Mon inspiration ? Dans le monde moldu, principalement. Leurs objets sont incroyables, et pensés avec tellement de finesse."

Elle doute quand même qu'il connaisse si bien son art, elle ne l'a jamais vu dans la galerie en tout cas.

"Quel est la tableau qui vous a le plus plu, dans ce que vous avez vu ? Et si vous avez des conseils pour m'améliorer, surtout n'hésitez pas."

Violet passe distraitement sa main sur la tête de son chien, qui semble se détendre à son contact, mais garde toujours ses yeux fixés sur Hannibal.

"N'hésitez pas, d'ailleurs, si vous avez besoin de commande pour votre intérieur."

Elle s'efforce de sourire, pour paraitre le plus aimable possible.

Il y a de l'électricité dans l'air, ça pourrait exploser tel la foudre qui tombe sur un pauvre arbre abandonné en quelques secondes si seulement vous n'aviez pas encore un minimum de retenue. Tu sais qu'il suffit d'un geste pour que tu dégaines ta baguette et tu ne sais pas encore si elle se doute de qui tu es réellement et de ce que tu veux, mais elle est aussi sur la défensive et sa bestiole te regarde comme si tu venais d'offenser toute un élevage canin. Tu n'aimes pas les chiens parce qu'ils défendent leur maître au péril de leur vie et ça t'agace toujours de devoir neutraliser une bête simplement pour t'en prendre à son maître. Tu n'aimes pas faire de mal aux bêtes et de fait tu préfères t'en tenir loin, leur nez est parfait pour mettre en évidence ce que tu caches sous tes capes de sorcier. En bref tu glisses un regard vers lui et tu te retiens de lui lancer un geste de la main avec un pshiiit ! parfaitement maîtrisé car tu sais d'avance qu'il pourrait te sauter dessus et te bouffer quelques doigts au passage. Un nom qu'elle te donne et que tu oublies aussitôt parce qu'évidemment tu n'iras pas voir, l'art ne t'intéresse pas assez et encore moins si il est moldu. Tu n'es pas attaché à ce monde d'où vient pourtant une partie de ta famille, toi tu as évolué dans le monde sorcier et tu comptes bien ne pas te mélanger aux autres.

Tu n'irais pas dire que les moldus font les choses avec finesse mais bon si elle le dit alors tu ne vas pas la contre-dire, surtout que tu souhaites faire durer cette conversation encore un peu, surtout pour en apprendre davantage et pour récolter un maximum d'informations sur elle. Et puis peut-être que ce soir ne sera pas le bon moment pour agir. Tu réfléchis vite, heureusement que tu as observé pendant quelques instants ses œuvres sinon il serait clair pour elle que tu ne sais pas de quoi tu parles... C'est un peu le cas mais avec le temps tu as appris à parfaitement mentir. C'est une chance quand on doit se faire passer pour ce qu'on est pas vraiment et surtout, qu'on doit être assez crédible pour n'éveiller aucun soupçon. Tu n'es jamais très fier de mentir mais il le faut pour la Confrérie et étant donné que tu ne veux reculer devant aucun obstacle alors, tu t'adaptes toujours.

« Ho non des conseils j'en doute mais... Peut-être votre tableau en quatre parties qui montre la même montagne lors des différentes saisons. J'ai trouvé ça très parlant... Et un peu angoissant quand on sait que l'on commence à nous parler de ce qu'on nomme le réchauffement climatique, qui devrait impacter les paysages que nous voyons. » Là par contre tu ne fais pas de la comédie mais heureusement tu as vu ce tableau avant d'engager la conversation, ce qui te permet d'avoir une réponse à lui donner. « Oui je vais y réfléchir... Vous avez une carte peut-être ? » Et éventuellement une adresse pour récupérer ses coordonnées et savoir où la trouver... Et où frapper.

Son père a tant couru après Hannibal Barjow, et inversement, apparemment, que Violet sait déjà que s'il est là, c'est mauvais signe. Ce n'est pas une coïncidence, qu'il l'ait suivie, rattrapée, et qu'il reste là à lui parler. Elle sent que Lorcan se tend à ses côtés, et elle fait plus confiance à son chien qu'à n'importe quel autre homme. Elle tente de rester calme, détendue, mais c'est compliqué quand elle n'a qu'un envie ; lui trancher la gorge. Elle reste posée, et poursuit la discussion, dans l'espoir qu'il ne tente rien. Elle se tient prête, quand même, bien qu'elle ne puisse pas grand chose face à une baguette. Elle lui parle de ses inspirations, de son travail, de ce qu'elle peint, avant de lui demander quel tableau il préfère. Elle pense le piéger, mettre à découvert le fait qu'il ne connaisse pas vraiment ce qu'elle peint. Mais il faut croire que non, et elle se sent stupide. Evidemment qu'il ne s'engage pas sur un terrain qu'il ne connait pas. « Ho non des conseils j'en doute mais... Peut-être votre tableau en quatre parties qui montre la même montagne lors des différentes saisons. J'ai trouvé ça très parlant... Et un peu angoissant quand on sait que l'on commence à nous parler de ce qu'on nomme le réchauffement climatique, qui devrait impacter les paysages que nous voyons. »

"Ah oui, la montagne Carrauntuohill en Irlande, j'ai adoré la peindre. J'espère que le réchauffement climatique l'épargnera. Mais vu les alertes et les mises en garde, je doute que le futur épargne la nature." Un sourire triste barre ses lèvres, avant qu'elle ne reprenne : "Vous vous intéressé à l'écologie ? Faites vous des actions en ce sens ?"

Elle ne sait pas si poursuivre la conversation est une bonne idée, mais elle ne veut pas montrer qu'elle veut juste rentrer chez elle, et prévenir son père de cette délicate rencontre. Elle en vient même à lui proposer une possibilité de commande, s'il en a besoin. « Oui je vais y réfléchir... Vous avez une carte peut-être ? »  Violet acquiesce, et sort sa carte, avec uniquement l'adresse de la boutique.

"Vous connaissez déjà la galerie vous me trouverez là-bas. N'hésitez pas à me demander, pour un achat d'un tableau déjà existant, ou pour une commande personnalisé." Elle lui tend le petit rectangle cartonné et attend qu'il le prenne. "Quels sont les tableaux que vous préférez ? Les paysages ? Les natures mortes ? Les portraits ? Que je puisse me préparer, dans l'éventualité d'une vente."

Elle est confiante, et elle le montre. C'est un jeu dangereux, mais elle espère que son père sera fier de ce qu'elle prépare.

« Non malheureusement... Je ne saurais que faire pour agir. » Et peut-être parce qu'en dehors de ce que tu maîtrises à savoir ton métier, ta vie et surtout ta place dans la Confrérie, tu ne t'occupes pas vraiment d'autre chose. Tu ne seras plus là dans 20 ans, quand tu sentiras la maladie et la vieilesse s'emparer de ton esprit alors il sera temps pour toi de laisser ta place à un sorcier plus jeune, plus compétent, plus actif dans ce rôle qui deviendra le sien. Alors t'occuper de ce qu'il y aura après toi, qu'est-ce que tu peux bien t'en moquer ! Les moldus sont responsables de toutes les horreurs qui se déroulent sur la planète, ils seront les premiers touchés par le prix à payer des erreurs commises et toi tu espères être là pour voir ça de tes propres yeux. Mais tu en doutes, le temps aura passé d'ici là. Lentement tu tends la main pour saisir la carte et la remercier d'un mouvement de tête. Bien au moins, tu sais déjà où la trouver et tu as une adresse, certes c'est uniquement celle de la boutique mais c'est déjà pas mal.

« Bien, je m'en souviendrais ! » Dis-tu avant de ranger la carte délicatement dans la poche de ta veste. Sans regarder le chien qui n'a pas cessé de te fixer une seule seconde, comme si il lisait en toi. « Les paysages oui... Je crois que ce sont mes préférés. » Tu ne te verrais pas avec un portrait chez toi et une nature morte encore moins... Et même si tu es là pour trouver des informations la concernant, il n'empêche que tu peux lui en révéler. Soudainement un bruit dans la rue te tire de tes pensées, quelqu'un qui tousse tout en marchant sur le trottoir en face et si le chien bouge à peine, toi tu repères celui qui s'éloigne de vous. La lune est haute dans le ciel, il fait sombre et tu en sais assez pour ce soir. « Je crois que nous devrions nous promettre un rendez-vous dans quelques jours... Le froid commence à tomber et je crains de devoir rentrer. » Dis-tu en te tournant vers elle. Tu dois étudier tout ce que tu sais à présent, voir quoi faire. « Et puis je crois que votre toutou va finir par avoir froid lui aussi. » Dis-tu en avisant la bête qui pourrait te sauter à la gorge à tout instant. « Nous nous reverrons. » Promesse dans un souffle, tu ne sais pas quand mais ça viendra.