Sentiment paternel || Fleamont & Lily

Tu ne pouvais pas appeler ton père. C'était un fait - il était moldu et tu ne désirais pas avoir son avis ou son soutien dans l'épreuve que tu traversais. Plus tu évoluais dans le monde magique et plus tu tenais tes parents éloignés de toute cette réalité. Parfois il t'arrivait de penser qu'ils appartenaient à ton passé - tes parents ne faisaient pas le moindre effort pour garder le contact avec toi. Comme si finalement c'était une libération pour eux - jamais ils n'avaient fait le moindre commentaire désobligeant sur ta différence mais tu supposais que finalement ils ne le vivaient pas si bien que cela.
Tu ne pouvais pas appeler ton père. Mais tu ne te privais pas de faire appeler Fleamont Potter pour venir te chercher après ton rendez-vous médical à Sainte-Mangouste. Tu appréciais Fleamont, tu l'aimais lui et Euphémia comme une nouvelle famille - et même si après ta rupture avec James tu avais pris tes distances en supposant que c'était la chose à faire, eux étaient revenus vers toi, te cherchant avec la tendresse de parents qui refusaient de te laisser seule. Tu étais retournée déjeuner chez eux, une ou deux fois, depuis l'annonce de ta grossesse. Puis tu avais oublié le reste du monde, jouant avec le risque pour essayer de vivre ce qui te sera interdit bientôt.

Et maintenant tu étais perdue, et tu n'avais d'envie que d'être auprès d'un parent. Tu voulais vivre cela, avoir l'affection et la protection d'un père autour de toi. Sans y réfléchir à deux fois, quand ton médicomage t'avait demandé s'il pouvait appeler quelqu'un, c'est le nom du Potter qui vint naturellement. Quand il apparut dans le couloir, tu ne dis pas un mot, et comme s'il avait compris, il t'avait guidé à l'extérieur. Dans le parc, près de Sainte-Mangouste, où vous vous trouviez à présent. Merci d'être venu me chercher. Je ne savais pas qui appeler d'autre. Et tu n'avais pas eu envie d'appeler quelqu'un d'autre non plus. Est-ce qu'on peut... Se promener un peu ? Je n'ai aucune envie de rentrer à la maison tout de suite.

 

Quand tu as reçu le hibou signé de Lily pour te demander de venir la chercher à St Mangouste, tu n'as pas eu besoin de parler longtemps avec Euphémia pour la convaincre de te laisser partir. Alors tu as laissé ta femme dans le jardin, au milieu de ses citrouilles qu'elle fait pousser tous les ans depuis 20 ans maintenant afin de remplir votre ventre de soupe et vos verres de jus tous les ans, puis tu as transplané dans la ruelle en face parce que St Mangouste est protégé des transplanages pour éviter que les gens débarquent n'importe quand. Tu es rentré aussitôt et c'est l'accueil qui t'a envoyé à l'étage comportant la maternité et les gynécologues, l'endroit n'a presque pas changé depuis l'époque où Mia était enceinte, cela te fait naître de la mélancolie mais tu la refoules largement pour approcher de Lily que tu reconnais avec sa tignasse rousse inimitable. Sans un bruit vous sortez de là et ça te brûle la langue de ne pas parler parce qu'une seule question tourne encore et encore. « C'est normal, tu n'as pas à me remercier. Tu vas bien ? Et le petit ? » Parce que tu t'es demandé si il n'y avait pas un problème dès l'instant où tu as reçu la demande de la part de Lily, de venir jusqu'ici pour la chercher elle.

« On peut se promener, faire quelques boutiques si tu veux ou s'arrêter et manger ou boire quelque chose. Qu'est-ce qu'il te ferait plaisir ? » Et si elle veut manger alors tu ne vas pas hésiter, tu trouves la belle un peu maigre alors que tu sais bien qu'un Potter dévore l'énergie quand il prend en force et en âge. C'est qu'elle va devoir se faire les réserves pour ne pas se faire dévorer le peu qu'elle aura, ton petit fils ou ta petite fille va être vorace. Tu ne le sais que trop bien. « Tu m'as l'air ailleurs... Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais me dire ? Tu sais que je peux tout entendre. » Certitude que l'on peut entendre dans ta voix, quand tu tournes vers Lily un regard bienveillant et qui, tu l'espères, l'incitera à parler.

 

Il te laisse le temps dont t'as besoin et tu apprécies le geste. T'es toujours en confiance auprès de Fleamont Potter, mais il fait aussi naitre en toi ce besoin parfaitement étrange, de le rendre fier. Comme auprès de tes parents, tu le vois avec cet air fasciné des enfants qui souhaitent briller sans trop en faire, qui veulent juste une place dans le regard de ce parent si exemplaire, d'entendre les paroles rassurantes. Dans un même temps, alors que tu ignores encore toute la profondeur de tes émotions, tu sais que tu pourras parler à Fleamont. T'es prête à entendre ses récriminations, ses cries, son invective, parce que derrière tout cela tu sais aussi qu'il t'accordera son écoute, ses conseils et son soutien. Malgré tout, tu sais qu'il ne te retirera pas son amour et c'est une chose que tu es heureuse de pouvoir ressentir. Qu'importe ce que tu feras ou ce que tu diras, tu as la certitude d'être toujours un membre de la famille de Fleamont Potter.

Alors c'est pour tout cela que tu as fait appel à lui, que tu l'as fait venir à Ste. Mangouste et que tu espères qu'il t'accordera un peu de son temps. C'est normal, tu n'as pas à me remercier. Tu vas bien ? Et le petit ? Les examens sont bons, rien à signalé mais les médicomages m'ont quand même donné une potion pour me revigorer et m'ont conseillé un régime alimentaire plus... plus complet. Faut dire que t'as plus souvent manger liquide qu'autre chose ces derniers temps - un truc que Lolan a entendu, sans colère sourde mais avec les récriminations naturelles des médicomages. Pas que tu l'ignorais - mais ta raison s'est faite la mal ces derniers temps. On peut se promener, faire quelques boutiques si tu veux ou s'arrêter et manger ou boire quelque chose. Qu'est-ce qu'il te ferait plaisir ? On pourrait... Manger un de ces sandwichs français : les croque-môsieurs Proposes-tu avec un accent terrible - sachant qu'il te trouve un petit snacking français à deux minutes de là. C'est juste de l'autre côté du parc. Dis-tu en montrant le chemin du doigt.

Tu m'as l'air ailleurs... Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais me dire ? Tu sais que je peux tout entendre. Sans doute parce que tu as du mal à parler, à trouver les mots. T'as beau savoir qu'il t'écoutera et t'aimera quand même - la peur se fait toujours une place dans ta gorge pour t'empêcher de trouver les paroles qu'il faut. Mais tu veux en parler, tu veux le dire, tu veux avouer ce que tu ressens à quelqu'un et Fleamont a l'air d'être la meilleure personne pour cela. Je crois que... je ne sais pas si je suis prête à être maman. t'entends-tu dire, la peur qui se plaçait dans ton palpitant se trouvant soudainement dévoiler au reste du monde et te bloque la respiration. Tu t'arrêtes de marcher, pas capable de le regarder, mais plus capable de te taire maintenant. Je fais... je fais n'importe quoi. J'ai l'impression de devoir rapidement vivre toutes les putains d'expériences qu'on peut se permettre de vivre à vingt ans parce que bientôt je fais avoir un bébé, toute seule, et que j'pourrais plus me permettre de faire n'importe quoi. Tu parles vite, la parole se mêle à la parole et ta respiration se fait laborieuse. Je bois, je fume, je couche avec des mauvais garçons, je teste le venin de vampire et je... Je sais que je dois pas, je sais que c'est mauvais pour lui, mais j'ai l'impression que c'est si bon pour moi. J'ai l'impression de pouvoir être libre et d'avoir de compte à rendre à personne sauf que... Sauf que j'veux pas le perdre, en fait. J'me rends compte que j'suis pas... j'suis pas prête mais je l'aime déjà - j'étais au Chemin de Traverse, j'suis tombée dans la foule et j'ai eut tellement peur. Tellement peur pour lui, plus que pour moi, de le sentir mourir et j'voulais pas... Mais je... J'suis pas prête. Les larmes coulent sur tes joues, la panique se révèle enfin au grand jour et tu sens la colère - la même rage que t'as jetée à la gueule de James la veille - qui se fait une place dans ton regard. J'suis pas prête et j'suis toute seule.

 

T'as été surpris d'être appelé par Lily, comme si c'était la chose la plus importante alors qu'il y a James, que c'est vers lui qu'elle pourrait se tourner après tout. Il est le père de l'enfant non ? Certes tu es le grand-père et tu es flatté d'être contacté pour cela mais il n'empêche que ça fait naître en toi une question. James est-il assez présent ? Tu en viens à douter, la jeune fille semble seule et à devoir se débrouiller sans lui alors elle en viendra à ressentir bien trop d'agacement à l'idée d'être enceinte. C'est normal elle est jeune, sa vie va changer à présent mais ça ne veut pas dire qu'elle ne peut plus vivre. C'est juste plus simple d'être vivant quand on sait qu'on est entouré et pas seul, que le conjoint est là. Et même si James et elle ne sont plus à ce niveau de relation tu veux quand même que ton fils assure comme on l'attend de lui. Sauf que James a 20 ans, qu'il est à la tête d'une équipe de Quidditch et qu'il vit son rêve d'enfance à savoir jouer dans une grande équipe. Malgré tout tu ne veux pas qu'il néglige tout ce qui est important. Et Lily est importante justement.

« Mh... Tu sais que je vais le dire à Euphémia et que d'ici ce soir, tu vas sans doute recevoir par hibou des boites de nourriture cuisinée ? » Que tu dis avec un sourire en essayant de la faire rire. Après tout vous avez un elfe de maison très bien traité qui se fera une joie de cuisiner pour le futur Potter et surtout sa maman qui a besoin de force. L'accent dont elle use pour nommer ce sandwich te fait rire plus fort encore. « Tu savais que les Potter ont des racines en France ? Ton accent est... Déplorable. Mais c'est mignon. » Dis-tu avec un clin d’œil pour la taquiner. Mais tu prends le chemin de la ruelle annexe qui mène jusqu'à ce snack. En effet les sandwichs sont à se damner et tu souhaites lui faire plaisir. Surtout si elle ne mange pas assez. « Tu n'as pas le temps de cuisiner ou simplement tu n'as pas faim ? Mia n'avait pas la sensation de faim pendant son premier trimestre, ça peut jouer. » Dis-tu en fronçant les sourcils, sachant que chaque grossesse est unique mais souvent il y a des similitudes quand même.

Le chemin se fait au début en silence et tu lui proposes d'ouvrir son cœur, tu vois bien que quelque chose ne va pas et tu souhaites être là pour elle, pour l'écouter et la soutenir comme elle en a besoin. Surtout qu'elle ne semble pas totalement à l'aise et tu veux savoir pourquoi. Lé déferlante qui suit n'était pas prévue et tu écoutes tout ça sans rien dire, concentré et soucieux de découvrir que Lily va encore plus mal que tu ne l'imaginais. Elle arrête de marcher et tu en fais de même puis tu te tournes vers elle, même si elle ne te regarde pas en face. Tu notes tout ce qu'elle te révèle en faisant abstraction au plus grave à savoir le venin de vampire, l'alcool, la cigarette et les mauvais garçons. Parce que tu n'es pas là pour lui faire la morale, elle sait que c'est mal. « James n'est pas très présent, hein ? » Dis-tu avant d'ôter ta veste car tu remarques que le temps se couvre et qu'un vent froid se lève. Tu viens t'approcher d'elle et tu le lui poses sur les épaules puis avec le doigt, tu relèves son visage pour qu'elle te regarde. Cette presque fille pour toi, qui aurait dû devenir ta belle fille si l'histoire avait été autrement. « Tu n'es pas seule Lily. Nous sommes là pour t'aider, pour te soutenir. Ta vie ne cesse pas avec cette grossesse, tu vas encore pouvoir t'amuser, découvrir le monde. James va prendre son rôle au sérieux, vous allez vous partager la garde une fois que le petit sera là et tu seras libre de tes mouvements. Alors certes je sais que pendant ta grossesse mh... Tu ne peux pas déléguer. » Et c'est ce qui semble le plus lourd. « Mais ça ne veut pas dire que tu vas assumer toute seule toute ta vie. Je compte bien le garde ce petit bout et te laisser sortir, quand même ! »

Et tu lui fais signe de reprendre son chemin car la pluie fine commence à tomber et tu ne veux pas qu'elle s'enrhume. « Tu as le droit de ne pas être prête, de ne même pas vouloir de ce bébé... Et tu as encore le droit d'hésiter à le garder tu sais. Personne ne peut te forcer, ne peut t'incriminer de ressentir ça. Tu es jeune, tu sors d'une guerre qui aurait pu prendre ta vie à chaque instant... C'est normal que tu aies l'impression de ne pas avoir vécu. Mais ne rattrape pas le temps perdu... Parce qu'il n'est pas perdu. Il est juste repoussé de quelques mois... Et tu ne vas pas du jour au lendemain devenir seulement une mère, tu vas rester une femme et une jeune fille qui veut vivre. Et personne ne va te reprocher ça, on sera là pour t'aider à souffler. » C'est que tu comptes avoir un rôle actif dans la vie de ton petit fils. Parce que tu as espéré cela pendant longtemps, plus encore parce que maintenant Mia est malade.
 

Tu voulais recréer du lien - c'est cela que tu recherchais finalement. Alors que tu marchais près de Fleamont, décidée à lui dire tout ce que tu ressentais et toutes les erreurs que tu avais faite. Après t'être livrée à Lolan, tu pensais que tu étais prête. Prête à faire de ton mieux pour changer, pour évoluer, pour faire mieux mais pour cela tu devais d'abord assumer ce que tu faisais de travers depuis deux mois. Tu inspiras profondément, avouer à demi-mot et tu lâchais que tu étais faible. Fatiguée, certes, mais plus que cela encore tu manquais d'énergie. Mh... Tu sais que je vais le dire à Euphémia et que d'ici ce soir, tu vas sans doute recevoir par hibou des boites de nourriture cuisinée ? Tu lâchais un rire, parce qu'à dire vrai tu n'allais pas t'en plaindre. S'il était une chose qu'Euphémia faisait aussi bien que se battre, c'était cuisiner. Et tu aimais cela - les repas chez les Potter, autour d'une table immense. Tu n'as pas le temps de cuisiner ou simplement tu n'as pas faim ? Mia n'avait pas la sensation de faim pendant son premier trimestre, ça peut jouer. Je n'ai pas faim. Et tu mangeais surtout liquide - aussi. Mais même avant la grossesse, Remus était souvent obligé de me forcer à manger pour être certain que je ne parte pas au lit le ventre vide. Assuras-tu - c'était une chose que tu ne savais pas faire convenablement, manger. Tu aimais cela, mais c'était plus pour l'instant partagé que pour le repas, au bout du compte. Cuisiner pour toi n'avait pas le moindre intérêt, à dire vrai.

Puis, le sujet principal arriva. Celui de ton mal être qui se lâchait en flot continue. Tu terminais à bout de souffle, coupée, évincée. Tu restais là, pantoise, à attendre la réaction de Fleamont qui ne tarda pas. James n'est pas très présent, hein ? Tu fronçais les sourcils - c'était un fait mais tu n'avais pas grand chose à attendre de plus - vous aviez rompu après tout. Il est là. Dis-tu, comme il l'était quand vous vous croisiez, comme il t'avait évité, comme il courrait vers les entrainements ou les sorties avec Sirius. James n'avait pas changé - il était toujours James. C'est toi qui avait perdu ta place dans son existence, et il courait dans celle-ci en te laissant à l'arrière. Tu ne pouvais pas attendre plus - ça ne signifiait pas qu'il ne te voulait plus dans l'existence, juste qu'il était trop épris dans celle-ci pour faire cas de ta disparition. On a rompu, je n'ai rien à exiger de lui n'est-ce pas ? Demandas-tu, perplexe. Ne sachant plus ce que vous êtes lui et toi.
Tu n'es pas seule Lily. Nous sommes là pour t'aider, pour te soutenir. Ta vie ne cesse pas avec cette grossesse, tu vas encore pouvoir t'amuser, découvrir le monde. James va prendre son rôle au sérieux, vous allez vous partager la garde une fois que le petit sera là et tu seras libre de tes mouvements. Alors certes je sais que pendant ta grossesse mh... Tu ne peux pas déléguer. Déléguer - mais tout cela te semblait loin et après ? Après tout aura changé, qu'importe ce qu'il supposait. Après tu aurais cette vie en responsabilité, tu aurais toujours une part de toi avec lui , loin de l'instant présent, à toujours craindre l'avenir. Tu ne pourrais plus être comme avant - et cet avant t'échappe déjà. Mais ça ne veut pas dire que tu vas assumer toute seule toute ta vie. Je compte bien le garde ce petit bout et te laisser sortir, quand même ! Je n'en doute pas. Assuras-tu, d'une petite voix.

Mais là n'était pas le problème n'est-ce pas ? Tu as le droit de ne pas être prête, de ne même pas vouloir de ce bébé... Et tu as encore le droit d'hésiter à le garder tu sais. Personne ne peut te forcer, ne peut t'incriminer de ressentir ça. Tu es jeune, tu sors d'une guerre qui aurait pu prendre ta vie à chaque instant... C'est normal que tu aies l'impression de ne pas avoir vécu. Mais ne rattrape pas le temps perdu... Parce qu'il n'est pas perdu. Il est juste repoussé de quelques mois... Et tu ne vas pas du jour au lendemain devenir seulement une mère, tu vas rester une femme et une jeune fille qui veut vivre. Et personne ne va te reprocher ça, on sera là pour t'aider à souffler. Tu l'écoutes, prenant ses paroles comme promesse. Tu te raccrochais à cela, espérant qu'il dise vrai bien que cela te semblait impossible. Est-ce qu'il est possible d'être juste soi quand on est parent ? Demandas-tu - et peut être était-ce si difficile pour toi parce qu'il y avait cette promesse de l'élu, cette chose que tu avais en toi et qui semblait rendre cette grossesse si intense. Si importante. Je veux ce bébé, je sais que je vais l'aimer, mais je... Ca fait tellement en même temps. C'est comme si j'avais touché la liberté le jour où une autre corde m'avait accroché à la destinée. Je voulais être libre, mais me voila à attendre l'élu - n'est-ce pas. Avais-je droit de le refuser ? Avais-je droit de reporter cette décision ? Je ne sais pas si je suis prête - je ferai de mon mieux, mais je suis déjà fatiguée. Dis-tu, marchant à nouveau, doucement, suivant le pas de Fleamont. Arrive-t-il, lorsqu'on est parent, qu'on arrête de l'être pour exister pour soi-même ?


 

Elle n'a pas faim, l'aveu t'arrache une grimace contrariée mais tu sais que c'est une chose qui peut se produire et surtout durer, même après le début d'une grossesse. Le problème vient surtout du fait que le bébé va manquer de choses essentielles et si tu ne peux le dire car elle le sait déjà, tu le penses sans pour autant le formuler. Tu hoches simplement la tête car faire la leçon à Lily n'aurait rien de bon, elle t'a appelée toi et pas un autre pour venir la chercher alors c'est bien la preuve qu'elle a besoin de soutien, d'une figure paternelle sans doute mais pas d'un homme pour la gronder royalement concernant ses choix de vie. Elle t'assure que ton fils et père du bébé est présent mais la seconde d'après, sa phrase t'arrache une petite mine que tu diriges vers elle en levant les yeux vers son visage. « Si justement. Rompu ou pas, il reste le père du bébé et doit être là au maximum pour toi et pour l'enfant que tu portes. » Dis-tu d'une voix plus agacée que tu ne le voudrais, parce que tu t'en doutais sans en être certain. « Tu peux tout exiger de lui, tu en as le droit. Mh, je vais lui tirer les oreilles... » Et si tu dis cela avec un sourire, c'est surtout pour cacher le fait que ça ne te plaît pas cette conversation et que tu vas devoir reprendre ton fils sans attendre. Parce que James tu l'adores, c'est ton fils et la prunelle de tes yeux mais tu as aussi conscience qu'il a été choyé, adoré et adulé. Et que cela l'a rendu capricieux. Il vit sa meilleure vie comme joueur de Quidditch et qu'en est-il des autres ? Non, ça ne peut pas durer, il ne peut pas laisser Lily tout porter sur ses épaules.

Vous vous arrêtez comme si marcher et parler était soudainement trop compliqué, tu te tournes vers elle et tu attends en l'observant, te demandant ce qui peut bien traverser l'esprit de celle qui est ta belle fille qu'elle soit ou non avec James encore. Parce que James l'a aimée si fort qu'il n'avait que son prénom en bouche et qu'elle porte un Potter, c'est un lien indestructible qu'il y a entre vous maintenant. « Oui, c'est possible. Il suffit de se souvenir qu'on ne doit pas s'oublier, s'abandonner au profit de l'enfant. La mode de nos jours est de tout mettre de côté pour notre enfant comme si on avait plus d'existence propre. Il te faudra refuser ce modèle qui n'est pas idéal, pour te garder des moments où tu es juste toi. » Mais tu comprends les angoisses, Lily est si jeune et à peine sortie de la guerre alors la voilà future mère. Tu comprends comme c'est angoissant, Euphémia aussi a angoissée à l'époque et pourtant le contexte était si différent.

« Lily, tu as le droit de le refuser. Tu ne portes pas l'Elu... Tu portes un enfant. Qui n'aura pas à vivre ce que... » Tu t'arrêtes un instant pour souffler, ayant toujours un mal fou à prononcer son prénom. « Il ou elle ne vivra pas ce que Harry a dû vivre, tu comprends ? Sa destinée est changée, la tienne aussi. Tu n'as aucune obligation et encore moins de vouloir le ou la garder. Ce nouveau rôle pour toi... Ne doit pas être une punition ou tu ne dois pas le subir, tu comprends ? Qu'importe ce que tout le monde dit, tu as le dernier mot. » Vous reprenez doucement la marche alors que la devanture du snack se dessine toute proche avec un drapeau français qui flotte au vent. Signe que vous n'êtes plus loin. « Tu dois prendre soin de toi surtout si tu souhaites aller jusqu'au bout. Il faut que tu te reposes, que tu souffles, que tu manges bien. Pourquoi tu ne viens pas quelques semaines à la maison ? Euphémia sera ravie de t'avoir avec elle un peu et notre elfe sera enchanté de te faire à manger. Et puis... Ca poussera les garçons à venir plus souvent aussi. » Dis-tu avec un sourire qui témoigne d'une chose surtout, la vie passe et s'écoule rapidement alors que maintenant vous êtes tous les deux. Et que tu te sens un peu seul pour affronter ce qui vient de tomber comme nouvelle concernant ta femme.

« Disons... Que c'est différent. On devient parent et on le reste jusqu'à la fin, on s'inquiète pour notre enfant quoi qu'il advienne, on l'a toujours à l'esprit quelque part même quand il ou elle devient une grande personne. Mais c'est pour cela que la famille et les amis existent, pour nous garder le petit, pour nous permettre de nous retrouver et pour faire de ces moments seuls, des instants agréables. Ce n'est pas un mal de refuser de s'oublier au profit de l'enfant, c'est même normal. Ceux qui abandonnent toute leur vie au profit de la maternité ne sont pas plus heureux tu sais... Euphémia et moi nous sommes devenus parents tardivement mais pour autant, nous avons continué dans nos carrières dangereuses jusqu'à atteindre des postes hauts placés, nous sommes partis en vacance tous les deux en laissant les enfants à nos familles. Et puis à la perte de Harry... » Tu penches la tête sur le côté, fronçant les sourcils pendant un instant. « Poudlard nous a éloigné, Mia et moi. Parce que James était le ciment, ce qui nous permettait de tenir et quand il est parti à l'école alors nous avons été obligé de prendre nos distances. Mais c'était pour mieux nous retrouver ensuite et depuis, nous avons nos moments. Ensemble et séparément... Et il n'y a pas de mal à ça. Tu ne vas pas arrêter de vivre parce que tu es mère Lily, rassure toi. » Et après avoir dit cela, tu ouvres la porte du snack pour laisser entrer ta belle fille en premier.
 

Oui, c'est possible. Il suffit de se souvenir qu'on ne doit pas s'oublier, s'abandonner au profit de l'enfant. La mode de nos jours est de tout mettre de côté pour notre enfant comme si on avait plus d'existence propre. Il te faudra refuser ce modèle qui n'est pas idéal, pour te garder des moments où tu es juste toi. La présence paternelle et rassurance de Fleamont te faisait du bien. Tu savais qu'il pourrait être dur dans ses paroles mais ne le serait nullement pour te faire du mal - bien au contraire. Il te considérait comme une membre de sa famille, te l'avait prouvé à plus d'une reprise et sa présence à ce moment précis prouvait que même après ta rupture avec James cela n'avait rien changé à vos relations. Tu étais rassurée, déjà, en prenant aussi à coeur ses réactions concernant son fils. Votre rupture n'était pas si aisée que tu l'avais pensé de prime abord. Tu étais blessée, vraiment, par cet abandon - justifié par la perte de Harry, il te semblait alors qu'il t'avait ôté du droit d'en souffrir toi aussi, d'avoir peur toi aussi, de n'être pas prête. Mais la nouvelle de ta grossesse avait été prise comme un miracle - et tu n'avais pas été prête à le lui ôter, autant que tu voulais t'y raccrocher.
Tu n'étais pas prête, parce que tout était trop vif, trop douloureux, trop rapide. Mais après avoir risque de le perdre vraiment dans l'attaque d'Halloween, tu réalisais comme tu étais déjà attachée à la présence de cet enfant dans ta vie. Tu devais simplement apprendre à faire la part des choses et te libérer du poids assommant des responsabilités que tu pensais être les tiennes. Lily, tu as le droit de le refuser. Tu ne portes pas l'Elu... Tu portes un enfant. Qui n'aura pas à vivre ce que... Tu ne porte spas l'Elu cette parole seule ôta un poids de tes épaules. Tu regardais Fleamont et réalisait qu'il se fichait de savoir si tu portais un garçon, une fille, Harry ou qu'importe - il voulait simplement que vous alliez bien. Il ne serait pas en colère contre toi. Il ne t'en voudrait pas. Il ne t'était pas apparu comme une possibilité que chacun des membres qui constituaient ta famille dysfonctionnelle soit capables de penser ainsi. Tu dois prendre soin de toi surtout si tu souhaites aller jusqu'au bout. Il faut que tu te reposes, que tu souffles, que tu manges bien. Pourquoi tu ne viens pas quelques semaines à la maison ? Euphémia sera ravie de t'avoir avec elle un peu et notre elfe sera enchanté de te faire à manger. Et puis... Ca poussera les garçons à venir plus souvent aussi. Je... En temps normal j'aurais refusé en arguant ne pas vouloir vous déranger mais j'ai bien réfléchit et... je crois qu'il est mieux pour moi de quitter la maison quelque temps. Alors je viendrais avec plaisir si cela ne dérange pas Euphémia. Dis-tu finalement, parce que tu avais promis à Lolan d'être plus raisonnable. Parce que tu savais que tu avais besoin d'un entourage stable et de pouvoir te recentrer sur toi.

La grossesse prendrait bientôt un nouveau tournant et toi aussi tu le devais. Tu écoutais les conseils et l'analyse de Fleamont, te rassurait de l'entendre te dire que tu n'étais pas qu'une mère, que la vie ne s'arrêterait pas là, que tu n'étais pas toute seule. Il avait cent fois raison - tu t'enfermais dans ta solitude sans raison, alors que tu avais un panel de personnes prêtes à t'aider et à t'accompagner dans cette aventure. Et puis il devint plus intime - offrant un retour de sa propre expérience et de la manière dont il avait vécu sa paternité. Tu réalisais alors que tu ignorais bien des choses sur l'histoire des Potter. Poudlard nous a éloigné, Mia et moi. Parce que James était le ciment, ce qui nous permettait de tenir et quand il est parti à l'école alors nous avons été obligé de prendre nos distances. Mais c'était pour mieux nous retrouver ensuite et depuis, nous avons nos moments. Ensemble et séparément... Et il n'y a pas de mal à ça. Tu ne vas pas arrêter de vivre parce que tu es mère Lily, rassure toi. J'ignorais que cela avait été si dur pour vous. Vous êtes le couple le plus solide que je connaisse - j'aimerai avoir la chance de vivre une histoire comme la votre dans ma vie. Ne pas avoir de doute sur le fait d'être avec la bonne personne. Admets-tu avec un sourire tendre, parfaitement honnête dans tes paroles. Mais j'imagine qu'on a tous nos croix à porter et nos combats à mener.

Vous entrâmes dans le snack et finalement tu te fis une raison - tu ne pouvais pas continuer à aller mal et il te fallait profiter de l'existence dans tout ce qu'elle avait de saint à t'offrir. Tu choisis une place un peu à l'écart et pris la carte finalement. Je prendrais un croque-monsieur et une barquette de french fries. Décidas-tu quand le serveur arriva pour prendre votre commande. Mon médicomage - Lolan - m'a dit ce matin que le bébé allait bien. Son coeur bat un peu faiblement à cause du manque de vitamines et de ma fatigue. Il m'a aussi assurément que... pour le moment, mes excès n'ont pas eut d'effet sur son développement mais qu'il me faut me ressaisir maintenant et prendre les bonnes décisions. Annonças tu pour le rassurer et aussi pour partager ce que tu considérais être une bonne nouvelle. Je pense qu'il me faudrait quitter la maison. Je ne pense pas que rester sous le même toit que James, Sirius et les autres soient une bonne idée pour le moment. J'ai besoin d'être dans un endroit plus apaisant. Je vais me mettre à la recherche d'un petit appartement. Lolan m'a aussi prescrit une petite potion pour m'apaiser et m'aider à mieux dormir. Je n'avais pas réalisé comme... dormir était devenu difficile. Je veux dire... James a entièrement embrassé sa souffrance quand Harry est mort, mais moi je l'ai ravalée. Et je crois que tout est parti de là au final...


 

Elle a besoin de toi et tu ne comptes pas lui dire ce qu'elle veut entendre mais bien ce qui sera bon pour elle, quitte à la vexer comme le ferait un père de famille. Parce qu'après tout ça arrive avec les enfants, de les vexer car on leur met devant le nez ce qu'ils refusent de voir, ça ne veut pas dire que l'instant de colère va toujours durer, un jour ils passent à autre chose et ça va mieux au bout d'une petite semaine. Surtout ils finissent par se rendre compte que c'est pour leur bien et Lily aussi va réaliser que même si tu lui dis d'arrêter ses conneries car elle va mal finir, c'est surtout pour elle et pour ne pas la voir se détruire car elle va le regretter par la suite, elle va s'en mordre les doigts sauf que le pire aura déjà été fait et on ne pourra plus reculer. Et elle accepte ton aide après avoir bataillé, ce qui te fait soudainement sourire plus fort encore. Parce que tu t'attendais à ce qu'elle refuse, clamant qu'elle a sa vie et son quotidien avec les garçons mais finalement elle veut s'en éloigner et tu ne peux qu'être d'accord, tu ne peux que hocher la tête aussitôt. « Mia sera enchantée, vraiment ! » Plus encore à l'idée de chouchouter celle qui porte son futur petit ou petite fille. En bref Mia va en faire une princesse de Lily et c'est parfait, elle a besoin d'être choyée. Surtout que les garçons, tu les adores, mais ils vivent comme des mecs et tu n'es pas sûr que cela soit ce dont Lily a besoin pour l'instant. Et des tentations encore moins, sauf que les garçons ont le frigo qui déborde de bière et il n'y a pas une pièce de la maison sans un paquet de cigarettes.

« On est solide parce qu'on vient d'une génération où on parle, on s'écoute et on arrange les choses avant de se séparer, ce qui est la dernière étape et la plus triste. Mais tu rencontreras cette bonne personne... On a tous l'amour qui nous attend. » Et même si elle a aimée James et qu'il reste le père de l'enfant, tu es certain que Lily trouvera le bonheur ailleurs et avec un autre jeune homme tout aussi doux que ton fils peut l'être. Vous vous installez avant qu'elle ne commande et tu demandes la même chose pour toi mais sans le croque-monsieur, avec plutôt un steak à la place ainsi qu'un verre de soda aux épices. Tu l'écoutes parler de son médicomage et tu hoches la tête, sans aucun jugement, rassuré de voir qu'elle peut au moins t'en parler sans craindre que tu ne hurles ou que tu te retournes vers elle en lui assénant, ce qui serait inutile, qu'elle fait prendre des risques à son petit. Elle le sait déjà, à quoi bon dire des choses qu'elle sait ? Si ce n'est la braquer.

« James est... » Tu fermes les yeux pendant une seconde en te mordillant la lèvre inférieure. « J'aime mon fils, je tuerais sans hésiter et je donnerais ma vie pour lui. Mais c'est un gosse capricieux qui manque parfois d'empathie. Il ne se rend pas compte que les gens peuvent souffrir aussi... Il va se concentrer sur sa souffrance et un jour il va se rendre compte que t'es là, enceinte, que t'as mal aussi et qu'il devrait s'réveiller. Je crois que je vais lui mettre mon pied au cul quand je vais le voir, lui rappeler qu'il va avoir un bébé et que le Quidditch c'est bien mais qu'il doit un peu descendre de son balai avant que j'le tape avec ! » Et tu finis ta phrase quand le serveur revient avec vos boissons et surtout vos plats. Tu prends une frite de ton assiette, non sans souffler d'un agacement certain. Tu adores ce gosse devenu adulte mais il est centré sur lui même parfois, ce qui te donnerait envie de le secouer pour lui rappeler que hé ho, les autres existent aussi.

« Attend, comment ça un appartement ? N'dis pas de bétise... D'ici dix jours on va déménager, Mia et moi avons acheté une maison en bord de plage. Godric's Hollow va être vide, on pensait vendre ou mettre en location mais... Que dirais-tu d'emménager ? Le jardin est grand, il y a quatre chambres et on laisse tous les meubles. Ca te plairait ? Et ne me parle pas de loyer, je ne veux pas entendre ça ! » Tu lèves les yeux vers elle. « Tu peux faire une colocation avec une copine si tu veux. Et puis la cheminette va être reliée à notre nouvelle maison, à n'importe qu'elle heure tu peux venir nous voir si tu ne te sens pas bien. » Autant dire qu'elle ne sera pas seule. Lily n'imagine pas ce que c'est d'être une Potter, maintenant elle est de la famille et elle a droit a toute votre considération.

 

Parler d'amour avec Fleamont c'était faire un part vers l'immensité des possibles du véritable amour. Tu vois pas sa relation avec Euphémia autrement. Enfant, tu étais de ceux qui lisaient les romans de contes de fées, les histoires d'amour éternelles, les promesses d'éternité entre femme et mari. Tu y croyais fermement, espérant simplement aimer ainsi : pour toujours. La désillusion de la réalité t'avait finalement rattrapé. Tu pensais que ta relation avec James était ainsi - mais la mort avait fini par vous séparer, détruisant ce qu'il se trouvait déjà fragile entre vous. Tu te demandais parfois si c'était une erreur, mais forcée de constater que vous n'étiez pas si heureux ensemble. La séparation était devenue une évidence.
Ca faisait mal de l'admettre, de le reconnaitre, de l'accepter. Et à présent, d'imaginer qu'un jour ton coeur pourrait battre pour quelqu'un d'autre. On est solide parce qu'on vient d'une génération où on parle, on s'écoute et on arrange les choses avant de se séparer, ce qui est la dernière étape et la plus triste. Mais tu rencontreras cette bonne personne... On a tous l'amour qui nous attend. Est-ce que tu n'avais pas assez discuté avec James ? Il te semblait que durant les dernières semaines vous n'aviez pas échangé plus de quelques paroles un peu idiotes. Pas assez pour sauver ce qui aurait pu l'être. Pas assez - même - pour essayer. Fleamont avait raison, vous n'aviez peut être même pas essayé.
Peut être que tu pouvais l'expliquer. Peut être que tu pouvais le justifier en supposant que vous n'étiez pas fait pour être ensemble. Peut être.
De toute façon vous aviez pris ce chemin et à présent tu ne pouvais pas revenir en arrière. Tu n'étais pas même certaine de le vouloir. James était ton premier amour. Mais tu pouvais aussi te rappeler pourquoi tu avais mis tant de temps à succomber à ses charmes. J'aime mon fils, je tuerais sans hésiter et je donnerais ma vie pour lui. Mais c'est un gosse capricieux qui manque parfois d'empathie. Il ne se rend pas compte que les gens peuvent souffrir aussi... Il va se concentrer sur sa souffrance et un jour il va se rendre compte que t'es là, enceinte, que t'as mal aussi et qu'il devrait s'réveiller. Je crois que je vais lui mettre mon pied au cul quand je vais le voir, lui rappeler qu'il va avoir un bébé et que le Quidditch c'est bien mais qu'il doit un peu descendre de son balai avant que j'le tape avec ! C'est étrange. Il est à la fois... Ce garçon que j'ai repoussé si longtemps parce que je le trouvais simplement insupportable et égocentrique. Et je sais aussi qu'il est... James. Tendre, attentionné et loyal à en mourir. Dis-tu, parce que c'était peut être pour cela que tu avais du mal à lui hurler dessus. Peut être pour cela qu'il était plus simple de l'ignorer et de l'éviter. Quitte à agir comme lui, et à être aussi ridicule finalement. Je ne devrais pas être étonnée qu'il agisse ainsi, après tout c'était en lui et personne ne change totalement. Et parce que les gens ne changent pas, tu avais bien du mal à accorder ta parfaite confiance à Severus à nouveau.

Tout cela te faisait tourner la tête. Soupirant lourdement, tu te concentrais plutôt sur ton assiette et commençais à manger avec appétit, désireuse de suivre la promesse faite à Lolan. Tu devais te reprendre en main et t'assurer d'offrir la meilleure vie possible à ton enfant à venir. Attend, comment ça un appartement ? N'dis pas de bétise... D'ici dix jours on va déménager, Mia et moi avons acheté une maison en bord de plage. Godric's Hollow va être vide, on pensait vendre ou mettre en location mais... Que dirais-tu d'emménager ? Le jardin est grand, il y a quatre chambres et on laisse tous les meubles. Ca te plairait ? Et ne me parle pas de loyer, je ne veux pas entendre ça ! Mais je... C'est... Incroyablement généreux, Fleamont. Assuras-tu, rougissant furieusement face à l'offre inattendue. Tu peux faire une colocation avec une copine si tu veux. Et puis la cheminette va être reliée à notre nouvelle maison, à n'importe qu'elle heure tu peux venir nous voir si tu ne te sens pas bien. Quelque part, tu voulais refuser - cela te semblait trop beau pour être vrai et tu ne savais pas si tu méritais vraiment une telle chance. Mais dans la réalité, tu étais touchée, vraiment. Permettez-moi de diner avec Euphémia et vous pour en discuter à tête reposer hm ? Je ne dis pas non mais... c'est vraiment généreux. Merci. Admets-tu finalement, souriant doucement en te disant que peut être les choses iraient bientôt mieux.

to be continued.