Faire face à l'avenir. [Frank/Alice]

Il embrassa tendrement son fils, inspirant le parfum si caractéristique qui était le siens et le voyant prêt à donner de la voix sourit avant d'emporter Alice à sa suite. C'était le problème de ses beaux-parents à présent et il n'était rien qui les garderaient près d'eux. Cette journée était la leur - depuis leur première année ensemble, à Poudlard, où il l'avait réveillé tôt le matin du 1er janvier pour lui faire la promesse de l'aimer, près du Lac noir, jetant un cailloux dans l'eau pour assurer cette promesse après l'y avoir gravé.
C'était une chose qu'ils avaient refait encore et encore. Chaque année ils venaient au bord de l'eau, se faisaient une promesse qu'ils gravaient sur une pierre pour la jeter dans l'eau et emporter ainsi la promesse dans l'infini. Il y tenait - et cette année plus encore, alors que la guerre terminée, Neville né, il lui semblait que tout pouvait s'effondrer en une seconde.

Il était terrorisé, mais voulait continuer à se battre. Franck n'était pas du genre à abandonner facilement - ou à abandonner tout simplement. Il aimerait Alice jusqu'au bout. Comme il lui avait promis durant leur mariage. Comme il l'avait promis cette fois au bord du Lac. Ils transplanèrent au bord de mer, et il laissa l'air iodé lui emporter l'esprit. Cet endroit m'a tellement manqué… A moi aussi. Admit-il, prenant sa main pour la guider près du bord de mer. L'eau venait leur lécher les pieds, et rapidement Alice abandonna ses chaussures. Il en fit de même, riant quand l'eau venait lui geler les orteils - il essaya de fuir, une fois au deux, Alice le poussant vers l'eau pour qu'il soit celui mouillé. Il la prenait alors, les deux mains sur ses hanches dans un jeu malin entre eux deux. Ils finissaient par rire comme des gamins avant de s'embrasser. Le vent se levait mais ils n'en n'avaient cure.
Ici ils étaient eux-mêmes. Ici ils étaient apaisés, loin de leurs missions, de leur métier, des pertes et de la douleur. Ils étaient eux d'eux. Pour l'éternité. Tu me promets que tu m'aimeras quoi qu'il arrive dans l’avenir ? demanda-t-il quand quelques instants plus tard ils étaient installés dans le sable. Il était assis, elle entre ses jambes, le dos contre son torse et il l'entourait de ses bras, pour la tenir au plus près. Je te le promets. Du premier jour, jusqu'au dernier. Souffla-t-il à son oreille avant d'embrasser la peau délicate sous celle-ci.
Mais il sentait quelque chose dans son ton qui était différent, une peur qu'il devinait sans trop de difficulté. Qu'y a-t-il Amour ? demanda-t-il en la serrant plus fort, comme pour lui rappeler qu'il était là. Avec elle. Pour toujours. Et que rien ne pourra lui retirer cette place.

Le vent frappe leurs visages, alors il ressert ses bras autour de sa femme, pour la protéger du froid et du vent. L'eau vient jusqu'à leurs pieds, les chatouillent délicieusement et le fait sourire. Pourtant il le sait, il se prépare une chose de désagréable. Il connait assez bien sa femme pour deviner la tension dans ses épaules, la difficulté dans son souffle et pour sentir les battements chaotiques de son palpitant. Il la sert plus, lui accorde un peu de courage, lui rappelle qu'il est avec elle. Et les premières paroles qu'elle prononce le lui confirme - Alice souffre. C'est une chose qu'il pensait percevoir depuis quelques temps, mais mettait cela sur le compte de la fatigue. Après tout, avec un enfant en bas âge à la maison et un travail d'Auror, rien d'étonnant à cela. Et même s'ils peuvent compter sur la mère de Franck ou sur la famille d'Alice pour Neville, ils restaient de jeunes parents avec des métiers prenant qui tentaient de faire de leur mieux.
Mais c'était autre chose, il le découvrait alors. Serrant sa femme contre lui, il lui promit de l'aimer encore. Encore et encore, jusqu'à la mort. Je … je vais partir … Il doute un moment d'avoir bien entendu les paroles d'Alice, ne pouvant croire qu'elle lui annonçait ça. C'était complètement fou, improbable et il ne put réagir - parce qu'il n'y croyait pas. Mais elle bougea entre ses bras pour se tourner vers lui et il remarqua ses yeux remplis de larmes.

Il ne savait pas ce qu'il se passait mais il doutait d'apprécier la nouvelle. Je t’ai caché quelque chose …. Il sentit son coeur se serrer - pensa à l'adultère, au meurtre, à la douleur. Qu'importe ce qu'Alice avait fait, qu'importe ce qu'elle vivait, il serait et resterait avec elle. Il l'aimait bien trop pour la laisser partir. Surtout après lui avoir promis de l'aimer. Je reste à tes côtés. soupira-t-il, sans pouvoir l'empêcher, sa main trouvant la joue de sa femme pour la caresser doucement et la soutenir dans ce moment. J’ai … Quand j’ai repris mon poste, on a été à la poursuite de nombreux mangemorts et … ça a mal tourné. Il fronça les sourcils une fois encore - il savait qu'il ne se doutait pas de ce qu'elle lui dirait. Si elle avait tué quelqu'un, c'était normal, le flot de la guerre. C'était un sacrifice de son âme à accepter. Il avait tué aussi. C'était ainsi. Mais non - ce devait être autre chose. L'esprit de Franck partait en tout sens pour trouver celui des paroles de sa femme. Je ne sais pas pourquoi mais … j’ai reçu un sort, mon amour …. Un… Maledictus … La foudre frappa entre eux, et il perdit son souffle.

Un Maledictus.
Sa femme se transformerait en animal sauvage. Chaque nuit, chaque moment, jusqu'à ne plus être elle-même. Elle disparaitrait, l'animal prendra le dessus et elle allait disparaitre. Il pensa à Alice, à sa peur, à sa terreur. Il pensa à Neville qu'il lui fallait protéger. Il pensa à cet amour qui le consumait depuis toujours. Tu ne partiras pas. Déclara-t-il, avec assurance, parce que c'était au moins une chose dont il était certain. Il prit le visage de sa femme contre lui, embrassa ses cheveux et la berça alors qu'elle laissait couler les larmes contre son épaules. On peut trouver une solution, mais pas celle-la. Je ne te laisserai pas... lutter seule. Jamais. Rajouta-t-il en la serrant plus fort encore.
Son esprit tournait rapidement, à la recherche d'une solution. La priorité, c'était de protéger Neville. Mais pour cela, ils avaient des dizaines de solutions - son coeur se brisait à cette idée, mais il pouvait demander à sa mère ou aux parents d'Alice, ou à leurs amis de le garder pour un temps. Un temps - juste assez pour sauver Alice de cette malédiction.

Il sentit la rage l'envahir, à l'idée qu'un sorcier ait fait cela à sa femme. Qu'il l'ait maudite, l'ai privé de sa liberté et de son existence. Il sentit la rage qui grandissait comme un brasier ardent en lui et il serra Alice plus fort pour se rattacher à sa présence. Il aura le temps de traquer le coupable. Pour l'heure, il devait se concentrer sur sa femme. Depuis quand ? Est-ce que... Est-ce que la transformation a déjà eut lieux ?

Il écoute attentivement le souffle irrégulier de sa femme, la berçant doucement pendant que ses larmes coulent entre eux pour noyer son âme. Il souffle, inspire, expire, tente de garder sous contrôle les émotions qui l'envahissent. La peur, évidemment, de voir la femme de sa vie lui être arraché. La colère, de savoir que la magie noire allait la dévorer alors qu'ils avaient survécu à cette guerre, survécus à la torture, survécus aux combats. Le désespoir, de ne pouvoir imaginer une monde duquel Alice était absente. Il avait Neville, et il adorait son fils. Mais Alice était son âme soeur, son tout, son monde. Sans elle, tout s'effondrerait et il ne lui resterait alors qu'à survivre jusqu'à la rejoindre de l'autre côté.
Tout s'affrontait dans son palpitant et il savait qu'il était susceptible d'exploser - Franck avait toujours été mauvais à contenir ses émotions, surtout quand il s'agissait de souffrir. Il voulait être fort, dur, courageux, affronter l'adversité sans détour. Il voulait être cet homme-là, ce héros-là. Mais parfois tout devenait trop et il explosait sans commune mesure.

Mais pas cette fois, il se raccrochait à Alice, la sentait qui se détendait dans ses bras et se concentrait uniquement sur elle. Elle était sa lumière dans la tempête, la lueur qui lui rappelait que le soleil brillait toujours au-dessus des nuages. Fin septembre … et je … Oui … Il y a trois jours. Il sentit sa gorge se serrer, essayant de replacer les évènements - trois jours en arrière, elle avait prétexté devoir partir en urgence pour les Aurors. Prétendu. La douleur du mensonge s'insinua entre eux et il tenta de ne pas simplement s'en sentir blessé. Un serpent … C'est si éloigné de toi... Souffla-t-il, les dents serrés pour ne pas laisser échapper la moindre larme ou la moindre émotion.
Il se forçait à respirer par de grandes bouffés d'air pour ne pas perdre le contrôle et être envahit. Il devait garder la tête froide, s'assurer de trouver les solutions et de sauver Alice. Il n'y avait que cela qui devait compter : la sauver. Il n’y a que deux personnes qui sont au courant pour l’instant … Remus l’a appris, lorsqu’on était en mission Il opina - Remus était un jeune sorcier, un Auror plutôt prometteur et il était de confiance. Membre de l'ordre, il faisait parti de cette bande avec Potter, Pettigrow et Black - les Maraudeurs. Personne n'était passé à côté de cela, pas même lui. Et durant les mois à combattre avec l'Ordre, il avait pu voir Remus sur le terrain. Il était de confiance, il en était certain.

Quand il croisa le regard d'Alice, cependant, il sut qu'elle lui annoncerait autre chose. Une chose qu'il n'apprécierait pas. Ils ne passaient pas un moment l'un sans l'autre depuis leurs onze ans. Il l'aimait depuis ses onze ans. Alors il savait tout des mimiques et des regards d'Alice. Il la connaissait par coeur. Il sentit son coeur se serrer, et bientôt ce fut trop. Et je suis … retombée sur Rodolphus. Je ne l’ai pas arrêté mais … il va m’aider. Sérieusement ?! S'exclama-t-il sans pouvoir y réfléchir. Rodolphus Lestrange était sans doute un des types les plus abjectes qui soit. L'ex-petit-ami d'Alice. Mais surtout un mangemort. Un sorcier noir. Recherché par le ministère. Il est le plus apte à le faire, étant proche des mangemorts … Tu comprends ? Non, non je ne comprends pas Lice. Grogna-t-il fronçant durement les sourcils et sentant son coeur qui battait foutrement plus vite soudainement.
Tu mets ta vie entre les mains de Rodolphus Lestrange ? Sérieusement ? Ce n'est pas un proche des mangemorts : c'est un ancien mangemort, Alice. Il a été prouvé qu'il était proche de Bellatrix. Tu sais, la sorcière qui nous a... Qui nous a fait subir tout cela. Et Rodolphus ne t'a pas sauvé à ce moment-là, qu'est-ce qui te fait croire qu'il va te sauver cette fois ? Dit-il rapidement - très rapidement, la colère prenant le dessus sur sa colère. Son coeur rageait dans sa poitrine, son regard s'enflammait de la magie qu'il contenait difficilement, il se sentait brûlant. Brûlé de l'intérieur par la nouvelle. Il est notre ennemi Alice. Il est peut être même coupable, qui sait !? On ne peut pas lui faire confiance. On ne le pouvait pas à Poudlard, et on ne peut pas plus aujourd'hui je... On trouvera une solution. Toi et moi. On trouvera. Et il sentit ses yeux brûler, cette fois, les larmes risquant de tomber pour toucher le sable et s'effacer.