Bam, bam, bam t'as le coeur dans la gorge, t'es pas capable de dire deux mots cohérents alors que t'as décidé de prendre le magicobus pour rejoindre l'adresse que ta mère t'a laissé sur un parchemin. C'est aujourd'hui que tu vas retrouver une place dans son quotidien - du moins venir le découvrir. Tu sais pas à quoi t'attendre - tu as imaginé des centaines de fois le nouvel appartement de ta mère, là où elle vit aujourd'hui. Tu as imaginé des dessins aux murs, un endroit avec un bureau mal rangé où elle laisse trainer une aiguille à tatouer. T'as imaginé un lit à même le sol, à moitié défait, avec des vêtements qui y sont jetés comme elle aime mieux être dehors que dans le silence de son appartement. Tu as imaginé une cuisine assez grande pour cuisiner, pas assez grande pour prendre une place démesurée dans l'appartement. Une table rarement utilisée - préférant un canapé et un livre d'histoire de l'art ou une émission sur une télévision moldue.
Tu as imaginé des centaines de possibilités mais ce soir cela va devenir une certitude. Noël s'est déroulé dans le calme de tes souvenirs, et t'es contente de sortir du château et de tous les murmures que t'avais l'impression d'entendre sur ton chemin. Finalement le magicobus s'arrête et sonne ton prénom. Tu te lèves, avec ton sac en bandoulière qui a été agrandit pour pouvoir recevoir les petits cadeaux que t'as prévu pour ta mère, et tu sors.
Merci ! Lâches-tu d'une voix étranglée. T'es devant l'immeuble, et tu inspires profondément pour te donner du courage.
T'as choisi une tenue plutôt sobre bien qu'assez colorée pour donner le sentiment que t'es là pour les fêtes de fin d'année.
Sur un pantalon rouge à carreaux, t'as décidé de mettre un haut noir croisé qui montre plus de chaire que d'habitude - mais tu te sens parfaitement anglaise au moins. Tes Docs marteens rouge pour assembler le tout, et tes cheveux qui ont perdu un semblant de tes couleurs - un blanc et quelques pâles colorations qui font deviner que t'es habituée au genre. Tu ouvres la porte de l'immeuble, avant de rejoindre l'étage et l'appartement qui porte le nom de
Spellman. Tu as le coeur qui va sortir de ta poitrine, t'en es certaine.
Tout ira bien, tout ira bien. Te répètes-tu avant de finalement frapper au montant de la porte en bois. Quelques secondes passent et tu te demandes si tu ne t'ais pas trompé d'étage, d'immeuble, de jour ? Mais finalement tu entends la serrure, et la porte s'ouvre en grand devant ta maman - tout sourire, dans un style impeccable mais avec l'air d'avoir peu dormi. Tu lui souris en retour - et fais pas tant attention au reste de l'appartement qu'à elle.
Hey. Tu réponds tu le même ton et - mû par une envie irrésistible - tu viens la prendre dans tes bras, fermant les yeux pour la serrer contre toi aussi fort que tu peux.
Tu réalises comme ce moment importe pour toi finalement, et tu restes plus longtemps que ce qui pourrait être acceptable, contre ta maman.
Joyeux Noël, maman. souffles-tu finalement en te détachant d'elle et en montrant ton sac.
Je peux déposer les cadeaux quelque part ? Demandas-tu en rentrant finalement dans son intérieur, et réalisant comme tu étais loin - et à la fois pas vraiment - du compte. Des dessins, oui, mais tout est ordonné et coloré. Tout est chaleureux et familier. C'est là que tu avises la table déjà dressée -
Quelqu'un se joint à nous ?