INTRIGUE 13 ◊ à la recherche du diadème

Ludovic n'écouta pas grand choses aux babillages de son meilleur ami ou aux inquiétudes des élèves autour de lui. Déjà, ses yeux s'illuminaient de cet amour rare et inaltérable qu'il éprouvait toujours pour les phénomènes magique de qualité. Même sa future femme ne pouvait se vanter d'avoir été contemplée avec autant d'adoration qu'il en éprouvait à ce moment là pour le tas de bibelots, breloques, vieilleries, bref, inutilités magiques en tout genre qui s'entassaient en vrac devant eux. Il se sentait tellement heureux.

- Oui, plus ou moins, répondit-il enfin à son meilleur ami, assez machinalement, les yeux toujours rivés sur les bibelots, lorsqu'il lui demanda si la salle était déjà comme ça la première fois. En général les piles de l'entrée ne changent pas de place, par contre il y a...

Il n'eut jamais le temps de terminer sa phrase qu'un démon fantomatique en culotte courte s'empara d'une des élèves dans un rire qui firent se dresser les cheveux du français sur sa nuque.

Il n'y avait pas grand chose qu'il craignait réellement dans le château - à part les portes et toute une série de petites choses que je n'aurais pas le temps de détailler en 500 mots - mais Peeves était bien de celles-là. Il se souvenait de lui à sa première année, comment il avait été son souffre douleur des mois durant, le petit français muet, faute de vocabulaire, toujours seul et si facile à perdre. Cela avait duré une éternité lui avait-il semblé, avant qu'il ne parvienne à développer de nouvelles tactiques de duel pour provoque une bonne fois pour toute le fantôme dans un duel sans pitié qui s'était très mal terminé.

Tout comme les autres, Ludovic réagit au quart de tour, se retrouvant avec sa baguette dans la main et à la pointée vers le fantôme sans même l'avoir compris, regrettant déjà son geste alors qu'il craignait que le bout de bois noir ne daigne pas fonctionner. Il n'avait pas bien le choix pourtant, appeler le Baron était une bonne idée, mais Merlin seul savait ce que Peeves aurait pu faire à la jeune fille le temps qu'il arrive. Mettre le feu ou attaquer le fantôme, hors de question, c'était risquer de détruire les précieux objets entreposés dans la pièce. Restait à éliminer la menace plus directement.

Ludovic opta donc pour un sort spécial, concocté pour le spectre en vue de ce fameux duel, soupirant presque de soulagement lorsqu'il vit que le sortilège s'échappa bel et bien de la baguette récalcitrante. Il avait même plutôt bien visé, mais Peeves, trop rapide, esquiva l'attaque au dernier moment, faisant prendre conscience, un peu trop tard, à l'échevelé qu'il venait de taper en plein dans une pile de boites magiques.

- ATTENTION ! eut-il tout juste le temps de hurler avant qu'elles ne s'écroule dans leur direction.

Si la plupart avaient sut esquiver la chute,
Ce ne fut pas le cas de son brave occiput
Qui reçut de plein fouet un bibelot volant
Et le laissa, ma foi, quelque peu pantelant.
Il sut tenir debout malgré la brusque claque,
Mais cela n'avait rien de très paradisiaque.
Ils étaient saufs du moins et son acte manchot
Eut pour mérite certain d'interrompre l'assaut.
Son coup avait échoué, mais la demoiselle
Retomba bien du ciel vers les terres mortelles.
Le vil esprit s'esquivant fut heurté d'un cri
Et le baron au gras double d'un mur sortit.
Ludovic, secoué, vit soudain apparaitre
Une image qu'il n'eut aucun mal à remettre
Le fleuron transparent, fleur de Lys et d'argent
De la maison des aigles symbole éclatant.
Elle passa devant lui telle une furie
Avec dans la voix une blessure trahie
Face à l'apparition, son brave cœur d'enfant
S'enflamma de ses souvenirs ébouriffants.
Et là, ses trente-six chandelles éteintes,
Il fit ce qu'il pouvait pour calmer la défunte.

- Madame, de grâce, n'écoutez pas ce sot,
Il ne sait rien de ce qui se trame au château.
Ce n'est qu'un plaisantin au babil facile
Sans cesse porté par sa nature labile
Son seul appétit est de vous contrarier ;
Il ne veut que vous nuire et de vous s'amuser.
Laissez le baron poursuivre sa vile trace
Et retrouvez, pitié, votre plus douce face
Vous savez qu'il ne faut s'abaisser à sa loi
Ni par politesse ni par mauvaise foi.
Apaisez votre esprit et calmez votre crainte,
Nous ne venons pas pour endurcir votre plainte,
Mais ce bien, il est vrai, pour ne rien vous cacher,
A notre présence ici est hélas lié.
Laissez-nous l'emporter loin de votre regard
Afin qu'à vos tourments il ne soit plus miroir.
Oh, nous n'en ferons pas de ces mauvais usage
Que si souvent on peut lire dans vos ouvrages.
Nous savons sa valeur et vous avez ici
Plus d'un élève à qui Serdaigle fut uni.
Ce si profond attachement soyez en sûre
A votre maison nous oblige sans chiure
Et mon âme de la mort s'entendrait bien mieux
Qu'à l'idée de souiller cet accord précieux.
Nous sommes vos serviteurs et amis Madame,
Et nous ne ferons rien contre votre oriflamme.

Les mots s'étaient suivis avec une telle aisance
Que ses sens en avait à peine eu la conscience
Et ce fut l'un de ces jours où l'ancien fripon,
Se trouva ravi qu'avec ses punitions,
Qu'avec ces heures éternelles, aliénées
Et ces lignes sans fin sans cesse recopiées,
Aux sciences du grand barde si souvent ouvert
Son ancien anglais et sa pratique du vers
Ne souffrait désormais d'aucune concurrence
Et donnait à sa verve un peu plus d'éloquence.

Le discours sembla convenir à la sorcière qui ne tarda pas à calmer sa colère. Ludovic savait à quel point il lui en coutait de les aider et il ne put s'empêcher de sentir un pincement au cœur alors qu'il s'empressait de la suivre. Tout ceci risquait vraiment de très mal tourner. Si le diadème se révélait être ce qu'ils craignaient et qu'ils ne parvenaient pas à défaire le maléfice, cela risquait fortement de remettre l'esprit en colère et il n'était pas certain qu'ils pourraient la calmer une seconde fois.

La sorcière spectrale se dirigea vers une grande armoire perchée au sommet d'une pile. Ils gagnaient du temps, c'était, pour l'heure, tout ce qui importait. Cependant, lorsque le sorcier posa le pied sur la pile un problème bien plus sérieux et plus grave ne tarda pas à en surgir. Ce fut d'abord un craquement discret, anormal, qui ne ressemblait en rien au grincement des bibelots de bois qui se trouvaient là. Et la texture sous son pied… cassante et instable. L'échevelé baissa les yeux pour voir où il allait, lâchant un cri et reculant en sursaut en voyant son reflet lui répondre dans un carré de verre sous son pied.

Il trébucha dans sa hâte, retombant sur le dallage douloureux de Poudlard et commença à reculer en rampant en arrière alors que le miroir s'agitait pour se transformer en volute de fumée de plus en plus grande et sombre.

- I'm coming for you boy, fredonna sa propre voix dans sa tête d'une mélodie grinçante et sinistre.

L'épouvantard face à lui tournoyait d'une forme à l'autre, esquissant un miroir gigantesque, crachant sang et flammes, corps calcinés, visages variés et plus cherchant encore celle qui aurait le plus de chance de lui provoquer une attaque tout en avançant droit sur lui dans une obscurité opaque.

- I'm here behind you, insistait la voix. Always here, waiting for you...

L'échevelé braqua sa baguette sur la forme, sentant cette dernière guider son geste bien plus que l'inverse. Rugissant et vomissant des étincelles de magie semblable à des larmes de lave elle crépita d'un son proche de cent trompes d'éléphants ou d'un cri de corbeau qu'on aurait passé à la moulinette, tentant d'intimider cette forme qui s'approchait toujours plus près de son maitre en ayant plutôt l'air d'exploser sur elle-même que de vraiment parvenir à faire quelque chose.

- JOOOOOOOON ! hurla l'échevelé sans plus se soucier de dignité.

PV : 10/15


Dé 1 : Dégats
Dé 2 : Est-ce que Ludo garde ou non le contrôle de sa baguette
Dé baguette : Si dé 1 inférieur à 3 et dé 2 positif ou si dé 1 supérieur à 3 et dé 2 négatif
Dé 3 : Intensité de la réplique