Sixième étage || Amicho (nsfw)

T'as pas cessée d'y penser. Tu peux pas t'en empêcher, ca tourne dans ta tête depuis une semaine et c'est en train de te rendre folle. Chaque fois que tu le croises, que tu joues aux échecs avec lui, que vous échangez sur les devoirs d'Alchimie, que vous mangez, entourés des autres Serpentards, chaque fois ça revient dans ton esprit.
Un rappel incessant, constant, cruel. Tu sais que tu vas plus tenir très longtemps - chaque fois tu tends ta main pour prendre une pomme, un caramel, un morceau de gâteau, de pain, de jambon. Tout ce que tu trouves, qui calme le rythme effréné de ton palpitant et empêche tes cheveux de perdre leur couleur pour une autre. Chaque fois, tu dois retrouver le contrôle. Mais t'es plus assez forte pour cela.

Tu en rêves la nuit, te retrouvant en sueur dans tes draps, la main glissant sur ton corps comme si c'était la sienne. Ca te fait étrange, alors que jamais de telles pensés ne sont venues te hanter - tu sais les choses intimes, mais jamais tu ne les as expérimenter. Les filles convenables se préservent pour le mariage - et ton mariage a été annoncé avec Dhvaraj. Ca aussi, tu tâches de pas y penser. Quand tu y penses, la panique et l'angoisse prennent le pas sur le reste. Pas qu'il soit désagréable, mais tes pensés toute entière sont occupées par une autre.

Alors quand sortie de tes cours, tu tiens plus, tu prends les marches pour monter dans les tours plutôt que pour rejoindre le sous-sol. Tu rejoins le sixième étage, comme il te l'a murmuré, et tu trouves une salle de classe qui est restée abandonnée. Pas tant - en vrai - comme dans un coin se trouve des tapis, des canapés, des bouteilles vides laissées là, mais de toute évidence finies il n'y a pas si longtemps. Amycus est pas le seul à savoir pour les classes vides, mais les autres t'en as pas grand chose à faire.

Tu trouves un parchemin abandonné là. Tu sors ta baguette, grave deux mots et le transforme en oiseau. Trouve Amycus. exiges-tu, d'une voix qui frôle l'excitation. Tu es pas du genre à accepter l'interdit - préférant une vie stable de fille rangée. Mais tu peux plus t'y soustraire.
Tu veux savoir - finalement - ce que ça peut donner. Que ce soit interdit ne rend la chose que plus parfaite encore - parce que tu sais que ca ne durera que le temps où vous pouvez vous le permettre. Espérant qu'Arabella le découvre pas. Dhvaraj non plus. Puis espérant - en premier lieu - qu'Amycus comprenne les mots laissés sur l'oiseau en parchemin : Sixième étage.

Tes doigts tapotent à des intervalles réguliers, le bureau en bois contre lequel tu es assis. Le cours s'éternise, une option que tu n'apprécies pas mais qui ouvre des portes et tu n'es pas du genre à te mettre des bâtons dans les roues alors, depuis l'année précédente, tu suis l'option de runes afin d'avoir les meilleures notes possibles mais aussi parce que c'est un bon cours pour tous les domaines scientifiques d'après ce que tu sais. C'est compliqué mais tu t'en sors bien, le seul problème c'est que tu as vraiment l'impression de tourner en rond parfois, comme si le professeur répétait encore et encore les même choses pour vous les faire rentrer dans votre petit crane. C'est peut-être le cas d'ailleurs, car tu sais comme tes camarades ont parfois du mal à comprendre les rudiments de cette matière difficile. Surtout pour ceux qui ne viennent pas du monde magique, comprendre comme on crée un sort ou comment on ensorcelle un objet avec des runes relève d'un exploit quand on débute dans ce domaine dans le début de l'adolescence et pas dès l'enfance, comme vous. Par chance tu as eu des cours quand tu étais gamin, autant que Alecto sans doute car ta sœur s'en sort parfaitement dans cette matière. Enfin l'heure sonne et tu te lèves d'un bon avant de ranger tes affaires d'un coup de baguette, sous l’œil amusé du professeur qui rit toujours de vous voir faire. Les sang-purs usent de magie pour tout car elle est dans votre vie depuis toujours et qu'il y a des choses que vous ne savez pas faire sans l'aide de votre précieux don mais les sang-mêlés ou nés-moldus eux, se servent encore de leur main pour ranger les affaires et nettoyer quelqu'un. Encore une fois, preuve de vos grandes différences. Vous gagnez du temps alors qu'eux en perdent à faire des choses inutiles et futiles alors que d'un mouvement du poignet, tout est parfaitement rangé.

Alors que tu te diriges en compagnie de ta jumelle, vers les dortoirs pour aller vous changer avant le début de la soirée, un petit mot vient voler autour de toi et tu tends la main pour l'attraper au vol. Deux mots inscrits sur du vieux parchemin, un message qui illumine aussitôt ton esprit et te pousse à faire brûler le message d'un nouveau coup de baguette. Hors de question que quelqu'un entende ou voit ce que tu viens de lire. « Je te retrouve au repas. Ne m'attends pas. » Que tu lances à Alecto avant de filer, ne lui laissant pas le temps de te demander si tu as besoin d'aide et si tout va bien, que déjà tu t'élances vers les escaliers pour courir jusqu'à l'étage en question. Heureusement pour aujourd'hui ils n'en font pas qu'à leur tête et tu arrives devant la salle bien vite, tout en t'assurant que personne ne t'a suivie. On ne sait jamais, tu n'as pas confiance. Tu tapes deux coups sur la porte en bois avant de la pousser pour dévoiler une salle silencieuse, si ce n'est la silhouette en vert et noir qui se tient là dans cette pièce calme. Echo, dont la présence à tes côtés te réchauffe le cœur tout en te le faisant saigner trop souvent. Tu as bien essayé de parler avec elle ou de lui proposer un moment comme celui-ci mais d'après ce que tu comprends, elle avait drastiquement besoin de réfléchir avant de prendre une décision. Et tu ne pouvais pas être plus heureux que de la voir revenir sur son premier refus, pour finalement te donner rendez-vous ici. Ou alors, peut-être que tu te fais des films et qu'elle veut juste te parler.

« Echo, tout va bien ? » Que tu demandes d'abord, craignant qu'elle t'annonce qu'il ne peut plus y avoir de jeux d'échecs entre vous, de groupe de travail ou de soirée à discuter des étoiles et des secrets de l'école. Echo, fiancée depuis peu alors que la nouvelle a fait le tour de l'école depuis qu'elle a été annoncée dans la gazette. Fiancé à ton demi-frère par alliance... L'image te ferait rire si elle n'était pas si risible. Tu finis par laisser glisser ton sac de ton épaule jusqu'à ce qu'il tombe au sol sans un bruit, alors que d'un mouvement de baguette tu fermes à clé la porte de cette pièce. « Tu as changée d'avis finalement ? » Tentative alors qu'un sourire naît sur tes lèvres et que l'espoir monte en toi, de pouvoir partager un instant dans cet endroit qui sera votre Grand Canyon à vous.

Quand les coups sont portés à la porte, tu sursautes. Presque comme si tu avais oublié ce que tu attendais. Celui que tu attendais. Tu réponds pas, mais ça n'empêche pas Amycus d'ouvrir le battant et d'apparaitre. Soudainement ça te saute aux yeux : vous êtes seuls. Seuls dans un endroit où personne ne viendra vous chercher, parce que personne ne sait que vous êtes là. Un secret que tu as fait revenir des Etats-Unis que t'as pas de regret à voir réapparaitre dans ta vie.
T'as le palpitant qui frappe dans tous les sens, les idées qui s'enfuient, les souvenirs qui supplantent la réalité. Tu sens que tes cheveux se teintent de reflets rouges - mais tu l'évites pas cette fois. T'as le ventre qui se tord, des papillons dans l'estomac, la métamorphomagie qui lâche tout des émotions qui sont les tiennes. Mais tu les retiens pas. Tu restes plutôt là, le regardant comme tu rêves de le faire repuis la reprise des cours. Il te semble qu'il a grandit, encore, qu'il a pris en muscle, que sa machoire est plus carrée. Un millier de petits détails te parviennent et tu veux les embrasser pour rien oublier.

Tu sais qu'il est beau, mais quand il s'approche, ça te frappe de plein fouet. Tu sais pas comment tu peux encore prétendre l'ignorer et l'éviter. Echo, tout va bien ? T'opines, sans pouvoir parler - ta gorge est sèche, et tu sais pas aligner deux pensés sans perdre l'horizon. Tu opines alors, simplement, parce que tu ne vas pas mal. Tu es perdue, c'est un fait - perdue dans un quotidien qui te semble partir dans tous les sens et n'avoir plus aucune logique. Amycus est fiancé à Arabella. Toi t'es fiancée à Dhvaraj qui se trouve être un presque-inconnu. Malaki n'est plus à l'école. Le professeurs vous préparent déjà pour les examens. T'as du mal à dormir et t'as faim tout le temps. Ou du moins, t'as constamment envie de manger - ce qui doit sans doute venir du stress en premier.
Mais à ce moment là, à cet instant précis, sous le regard d'Amycus qui s'approche de toi et se pose à un mètre, tu vas bien. . Tu as changée d'avis finalement ? Tu me manques. Tu l'admets, finalement, avec plus d'émotions que tu ne le voudrais.

T'as mis du temps, t'as eu besoin d'y réfléchir, et peut être qu'il y a un semblant d'impulsion rageuse là-dedans, mais tu n'en n'as cure. Tu sais que c'est la meilleure chose à faire pour toi. Pour lui. Pour ton quotidien - d'avoir cet endroit, ce moment avec Amycus. Pour retrouver ton meilleur ami. Pour retrouver ton tout. Ca me manque de parler librement avec toi, de jouer aux échecs, de savoir que tout va bien entre nous, de pouvoir être... nous. Comme on l'a été - comme on devrait l'être normalement. Continues-tu, en t'avançant vers lui. Je me suis fourvoyée. J'étais sûre que cet été, ce qu'on avait vécu, avait changé le paradigme de notre relation au point qu'on allait se perdre. Mais je me suis trompée - ce n'est pas cet été qui nous a éloigné, c'est... Le fait de ne pas être ensemble, comme ça, encore. C'est une conclusion à laquelle tu tiens - finalement, peut être que chaque relation est amenée à changer. C'est terrifiant, mais c'est ainsi. Et le changement ne revient pas en arrière, il ne souffre pas de régresser. Il avance seulement - vous avez avancé et c'est en souhaitant revenir en arrière que tu étais en train de le perdre.

Mais tu apprends vite, tu te sais maligne et réfléchie - alors te voila, prenant les mains d'Amycus et levant les yeux pour le regarder. Le voila, qui dépasse d'une tête ta taille minuscule mais tu te mets sur les pointes des pieds, tu souris. Je veux te retrouver. Nous retrouver. souffles-tu avant de poser tes lèvres sur les siennes.

Quand tu ouvres la porte c'est pour la voir elle et soudainement, il n'y a plus rien d'autre qui compte que la présence de la belle devant toi. Echo qui se tient là, petite et l'air un peu penaud de celle qui réalise à peine ce que vous êtes entrain de faire dans le dos de vos amis, de vos familles et surtout de vos fiancés respectifs. Tu sais pour elle et celui qui est ton demi-frère maintenant, tu le sais et ça te rend fou de sorte que tu évites le Serdaigle la plupart du temps et quand tu dois lui parler, c'est pour lui envoyer des piques toujours plus agressives. Parce qu'il aura, dans quelques années, celle que tu veux maintenant et t'as pas appris à tolérer la jalousie. Moins encore avec ceux que tu as en affection et il semblerait que Echo soit vraiment de ceux là. L'aveu de son manque de toi t’arrache un petit sourire touché alors que tu approches encore un peu d'elle et que tu retiens l'envie de l'attraper par les hanches pour l'attirer à toi, la serrer fort et l'embrasser tout en respirant son odeur qui te rend parfaitement drogué. T'es pas capable de lui résister, moins encore alors que ton idée a fait son chemin dans son esprit et qu'elle semble d'accord pour revenir vers toi. « Tu me manques aussi. » Dis-tu pour qu'elle ne doute jamais de ça, de ce manque à chaque instant que tu ressens dans ton palpitant maintenant qu'elle se tient trop loin de toi. Elle avance encore et tu peux maintenant saisir sa main dans la tienne pour sentir ses doigts contre les tiens, jouer avec eux et réchauffer ta peau de la sienne. Il n'y a qu'avec elle que tu as vraiment chaud, habituellement tu meurs de froid tout le temps.

« Cet été... Nous a encore plus rapproché. » De sorte que tu ne peux pas l'exprimer de vive voix mais sentir ses baisers, son corps pressé contre le tien et sa chaleur t'englober t'a fait prendre conscience d'une vérité que tu ne voulais pas voir, que Echo et toi c'est quelque chose de naturel et que vous ne devez pas lutter contre l'évidence. Même si pour le moment on essaye vraiment de vous éloigner car vos destins sont liés à d'autres. Ca changera, rien n'est gravé dans le marbre et t'es certain de pouvoir changer les choses au bon moment. Alors tu baisses les yeux maintenant qu'elle est proche de toi, presque contre ton torse alors tu poses une main sur sa hanche droite et tu l'attires contre toi car tu as besoin de la serrer un peu, de prendre conscience que tout cela n'est pas un rêve et que son corps contre le tien est bien réel. T'as trop souvent imaginé ces instants pour ne pas savourer le moment où elle se tient là à te tenir la main. Et elle t'embrasse alors tout explose en toi, c'est des centaines de papillons qui s'éveillent dans ton ventre alors que tu te laisses aller à ce baiser. Tu lâches sa main pour l'attraper entière par les hanches et la tenir contre toi, serrant son petit corps mince et frêle qui semble pouvoir se briser dans ton étreinte. Quand le manque d'air se fait sentir tu dois te reculer à contre-coeur pourtant tu viens poser ton front contre le sien. « Tu ne regretteras pas ? On fait quoi devant les autres ? » Question la plus importante de toutes alors que dehors, vous êtes deux fiancés à d'autres élèves de cette école.

Tu frémis de tous les côtés, les sens en alerte. Tu ressens tout avec une précision folle - sans doute aussi dingue que la potion d'Alecto quelques soirs auparavant. Pas besoin d'ivresse, quand tes lèvres trouvent celles d'Amycus tu te perds dans la sensation. T'as la tête qui part en arrière, l'esprit qui divague et tu souris - tu souris comme jamais encore. T'as le coeur qui gueule de joie, qui s'étire pour trouver l'étreinte de celui d'Amycus. Tu sens ses mains puissantes qui s'arrêtent sur tes hanches. T'es sur la pointe des pieds pour faire disparaitre la distance entre vous - réalisant comme il se fait grand. Et comme tu adores cela. Tu pourrais disparaitre contre lui, te faire oublier du monde et n'être qu'à lui. Ca te conviendrait, à ce moment là. Tu aurais envie de rien d'autre, de rien de plus.
Lui. Et toi.

Quand tu n'arrives plus à respirer, que la tête te tourne, il se recule. Son front contre le tiens semble chaud. Tu te demandes si vous pouvez être aussi fiévreux pour un seul baiser. Et si c'était plus ? Et si vous vous embrassiez encore ? C'était exactement comme dans ton souvenir de votre escapade américaine et à la fois, c'était si différent. C'était vous, mais un vous différent. Vous étiez vous, avec sur la tête, les heures qui passent et vous rapprochent de vos obligations d'héritiers. Tu veux pas y penser, mais c'est là, ca vibre entre vous. Deux ans, c'est terriblement long.
Mais deux ans, c'est dans le secret que s'étendent les possibles. Ca te fait mal comme ça t'excite à la fois. C'est un possible qui s'offre à toi que tu pensais impossible- tu le sais cependant encore interdit. Tu ne regretteras pas ? On fait quoi devant les autres ? Tu secoues la tête, impossible pour toi de penser que tu vas le regretter. Tu as le palpitant qui frappe bien trop fort, tu as tout ton corps qui le réclame, qui veut plus, qui veut tout de lui. Je ne peux pas regretter. Dis-tu, parce que tu le penses profondément.

Tu voudrais plus, mais c'est trop - ça te vrille l'esprit, te coupe le souffle, te fais penser avec ton palpitant plus qu'avec ton esprit. Tu soupires. Tu respires. Tu fermes les yeux un moment, essayant de reprendre contenance. Tu te recules un peu, t'assois sur une des tables. Pas trop loin. Pas sur lui. C'était trop, mais à la fois, c'était si bon. On ne peut pas leur dire. Pas encore en tout cas. Je veux dire... je peux pas le dire à Arabella. Comment le pourrais-je ? Demandas-tu, sentant l'angoisse t'envahir sans pouvoir l'empêcher. Mais je ne veux pas me passer de toi. Alors ça peut être... notre secret ? Si ca te convient ?

Bientôt tu dois arrêter même si tu ne le veux pas. Tu dois reculer au risque de sombrer et de sentir des vagues t'emporter, tu pourrais aimer ça surtout si elles te poussent vers les bras d'une belle Echo aux joues roses que tu meurs d'envie d'embrasser, comme toute partie d'elle que tu devines largement quand tu fermes les yeux. Sous tes paupières closes tu as imaginé cent fois ce moment, créant des songes en espérant qu'un jour ils deviennent vrais, d'elle et de toi vous embrassant dans une salle de Poudlard à l’abri des regards et des rumeurs, des ragots tombant sur vous comme la misère sur le monde. Tu l'as imaginé tant de fois et pourtant c'est encore mieux que dans tes rêves. Ses lèvres sont plus douces et quand sa respiration vient frôler ta bouche qui s'éloigne, c'est comme une invitation à ne plus patienter et à avancer encore plus l'embrasser une nouvelle fois, jusqu'à ce que le souffle lui manque tant qu'elle sera obligée de s'accrocher à toi pour ne pas sombrer. Tu voudrais être cela, son roc qui la tient et l'empêche de tomber, soudainement tu réalises comme tes mains sur ses hanches font parfaitement le travail et tu ne voudrais surtout pas la laisser, surtout que tu n'as pas été aussi proche et aussi intime avec elle depuis l'Amérique, ça t'a plus manqué que tu ne l'aurais imaginé. C'était une torture de la voir sans pouvoir la toucher, la frôler, juste lui sourire et voir son regard s'illuminer. Auprès des autres il faut agir autrement et il n'y a rien de plus difficile après ce que vous avez vécu, après ce que vous avez partagé. Alors sa déclaration te fait sourire et te fait naître une rougeur dans les joues, que tu essayes de cacher en reprenant un peu contenance. Mais si elle ne le regrettera pas alors toi non plus, jamais.

Soudainement elle se recule un peu et tu fais de même, sans doute pour que l'air revienne correctement jusqu'à vos poumons au risque de les sentir exploser à force de vous retenir. Et parce que tu as besoin de t'éloigner de sa chaleur une seconde, de ton envie de l'avoir toujours plus prés de toi. Ce serait trop, trop rapide et un peu trop effrayant pour vous deux, tu ne veux pas brûler les étapes qui plus est. Des baisers c'est bien mais ton envie de la toucher deviendrait presque douloureuse alors autant te limiter en faisant quelques pas, ce qui te permet de recommencer à penser correctement, surtout que ton palpitant retrouve un rythme normal. « Et à Dvaraj ? Je suis au courant, je lis le Daily. Et puis... Il est mon demi-frère par alliance maintenant. » Dis-tu en croisant les bras un instant sur ton torse tout en t'adossant à un mur. Yeux clos alors que ta tête repose en arrière, tu laisses échapper un soupir. « Arabella ne veut pas de ce mariage, elle me l'a bien fait comprendre et moi non plus de toute façon. Entre nous c'est... La guerre froide. » Autant dire tout de suite que tu n'attends rien de cette union afin que Echo n'imagine rien qui serait faux en réalité.

« Un secret ? » Dis-tu en ouvrant soudainement les yeux avant de sourire en biais. « Je serais donc ton... Sale petit secret ? » L'idée te fait rire alors que tu décolles du mur pour approcher d'elle prudemment, comme un animal sauvage qui guette une proie. « Oui si je peux t'embrasser dans les coins tranquilles et les salles où personne ne viendra nous trouver... Parce que je ne suis plus capable de me passer de ça. » Dis-tu en venant poser tes mains sur ses hanches de nouveau afin de lui voler un baiser papillon. « Tu sais que ces fiançailles avec Arabella ne représentent rien, n'est-ce pas ? » Soudainement ça te frappe, l'idée qu'elle puisse penser que tu le voulais à la base.

Voila que vous deviez décidé des règles de ce que vous partagiez. Tu n'étais pas certaine d'être prête pour cela - mais de toute évidence il n'était plus temps de reculer. Tu ne le désirais pas. Vous vous étiez éloignés, et pourtant tu ne pouvais pas décrocher ton regard de la bouche d'Amycus. Elle qui semblait si loin et si proche à la fois - parfaite pour te torturer l'esprit. Tu essayais cependant de rester concentrée, de pouvoir réfléchir à tout ce que vous deviez anticiper sans rien omettre.
C'était excitant et tout à la fois étrange - comme faire quelque chose de vraiment mal mais en le prévoyant si bien que personne ne pourrait vous le reprocher. Si vous vous faisiez prendre c'est que vous étiez mauvais. Et à Dvaraj ? Je suis au courant, je lis le Daily. Et puis... Il est mon demi-frère par alliance maintenant. Un moment tu reste interdite devant sa question. Comme lui, tu croises les bras sur ta poitrine, et réfléchis un moment à la question. Dhvaraj t'avait bien spécifié qu'il comprenait que tu ais un petit ami. Comme lui, qui pourrait se montrer libre de faire ses expériences. Tu l'as appris comme moi alors, par le Daily Prophet. Dhvaraj ne sera pas un problème - il espère pouvoir faire sa vie et moi la mienne pendant les deux ans qu'il nous reste à Poudlard. expliques-tu, en espérant que ce soit suffisant pour lui. Tu ne pouvais pas dire que tu détestais Dhvaraj - principalement parce que tu ne le connaissais que trop peu. Puis parce qu'il t'avait semblé plutôt gentil comme garçon.
Mais tu n'en n'étais pas amoureuse, c'était une évidence. Pas avec ce que tu étais en train de faire là tout de suite. Arabella ne veut pas de ce mariage, elle me l'a bien fait comprendre et moi non plus de toute façon. Entre nous c'est... La guerre froide. Cela aussi tu le savais - avec ce que ta meilleure amie t'avait dit à ce sujet. J'ai cru comprendre. Je suis désolée que cela se passe ainsi. Admis-tu, parce que malgré tout, tu aimais Amycus et Arabella - tu n'avais aucune envie de les voir malheureux.

Je serais donc ton... Sale petit secret ? Sa voix manque pas de t'envoyer des frissons - tu te sens rougir, tes cheveux changeant sans doute de couleurs alors qu'il se rapproche de toi. Qu'est-ce que tu - attends - je. Incapable de faire le moindre commentaire, tu finis par te taire. Soudainement, tu réalises comme tout cela pouvait devenir rapidement chaud. Et chaud dans un sens que tu n'étais pas certaine de maitriser. Oui si je peux t'embrasser dans les coins tranquilles et les salles où personne ne viendra nous trouver... Parce que je ne suis plus capable de me passer de ça. Tu sais plus où te mettre, tu vois plus que sa bouche et y a rien d'autre autour de toi qui semble compter soudainement. Ca y est - tu étais devenue une adolescente aux prises avec ses pulsions. Et t'avais pas de raison de t'en plaindre. Tu sais que ces fiançailles avec Arabella ne représentent rien, n'est-ce pas ? Tu t'en fichais de cela - tu réponds même pas avant de briser encore l'espace entre vous pour l'embrasser férocement.
Il est trop proche. Il est trop beau. C'est une tentation à laquelle tu veux pas résister. Et qu'il trouve pas raison de s'en plaindre parce que tu le prendrais assurément mal. Tu te recules à bout de souffle, avec la tête qui tourne. J'crois pas pouvoir me passer de ça non plus. Répondis-tu, essayant de remettre dans l'ordre la conversation que tu essais de suivre. Mais il rend cela vraiment difficile. Tu veux... en parler à Alec ?

Il n'est pas agréable de parler de Dhvaraj mais c'est nécessaire et essentiel car comme tout le monde, tu sais à présent qu'elle est fiancée et que dans deux ans elle devra porter le nom de cet autre jeune homme, ton demi-frère par alliance. Pas méchant ni désagréable si ce n'est qu'il a la malchance d'être le fiancé de celle que tu convoites en secret, car tu ne peux dire à personne que tu es ici dans cette pièce à embrasser Echo, alors qu'en plus de cela vous n'avez jamais rien laissé présager de votre attirance pour l'autre. Vous vous parlez comme deux amis et rien de plus, si ce n'est que tu rêves souvent de ses baisers et de ses mains sur toi, plus encore depuis l'Amérique et ce secret que vous partagez concernant le Grand Canyon. « Alors nous sommes tranquille, il ne te demandera rien. » Et tu comptes bien ne pas partager ces instants que tu chéris avec elle, surtout pas Dhvaraj. Tu ne demandes rien de plus principalement car tu n'as pas le désir de parler de lui. Il est gentil mais il est le fiancé d'Echo et cela te suffit pour qu'il te soit antipathique pour l'instant. Et puis tu passes difficilement au dessus du sale coup de votre mère concernant ce remariage, un autre sujet que tu devras aborder plus tard et sans doute avec ta sœur Alecto. Elle te présente des excuses que tu reçois avec un petit sourire en coin, te retenant de lui dire que ça reste assez amusant tout en étant blessant cette situation, principalement car Arabella se révèle être une adversaire de choix concernant les piques que vous pouvez vous envoyer et cela t'avait manqué, de tomber sur quelqu'un qui peut te tenir tête et qui ne tremble pas face à ton nom. Mais ça te touche aussi, Arabella était une proche amie et ça fait toujours mal de se faire repousser et de voir une relation se tendre ainsi.

Mais il y a plus important que de parler d'Arabella, surtout quand tu vois les cheveux de la belle se colorer d'un rouge puissant, aussi profond que les roses que l'on peut trouver dans la boutique de fleurs de Pré-au-lard. Et soudainement tu souris plus fort car depuis quelques temps, tu essayes d'apprendre la signification des couleurs qui viennent illuminer sa chevelure habituellement noire ou blonde, en fonction de son humeur. Ce n'est pas facile car apparemment ça change en fonction du métamorphomage en question mais tu es bon élève et ça, tu peux jurer que c'est à la fois de la gêne mais aussi quelque chose de plus piquant, de plus perturbant auquel tu ne veux pas penser au risque de sentir des bouffées de chaleur envahir ton visage. Alors tu l'embrasses encore, si fort que bientôt le souffle vous manque et que vous vous séparez, non sans prendre le temps de retrouver l'air dans vos poumons. Oui, c'est une chose qui va rapidement devenir une addiction. « Mh ? » Dis-tu en ouvrant les yeux au bout d'un instant, réalisant qu'elle vient de te poser une question. Tu étais encore sur ton nuage dû à ton baiser mais tu dois retrouver la terre ferme et tout de suite. « Non. J'adore ma sœur mais il y a des choses que je souhaite garder pour moi. » Et concernant son amie tu préfères être un peu plus discret. « Tu voudrais que je le lui dise, cependant ? » Parce que son avis compte à elle aussi, c'est son amie après tout.

T'as le palpitant qui disjoncte, à peine capable de garder les idées claires - te tenir loin d'Amycus aide un temps, mais vous êtes comme des aimants, incapables de rester loin l'un de l'autre. Plus maintenant, alors que vous rejouez cette scène du Grand Canyon, dans une salle vide de Poudlard. Ca change pas grand chose - qu'importe qu'il se trouve pas le couché de soleil ou la nuée d'étoiles au-dessus de vous, la tension et l'envie se font pas plus absents. Au contraire, tu lâches à peine la bouche pulpeuse d'Amy du regard, et t'as du mal à penser clairement quand il se rapproche de toi.
Naturellement, tes mains cherchent à le toucher - tu saisis son bras, que tu cajoles pendant votre conversation. Tu essais de rester concentrée mais une bonne partie de toi s'en trouve incapable. Non. J'adore ma sœur mais il y a des choses que je souhaite garder pour moi. Tu souris, la réponse te rassure en un sens - t'es pas sûre d'être prête à voir l'interrogation, la déception ou pire - la colère - sur le visage d'Alecto. Elle pourrait aussi n'avoir aucune réaction, après tout tout est possible avec ta meilleure amie.
Et moins encore, tu voudrais qu'Arabella l'apprenne. Tout cela est trop nouveau, trop violent, trop passionnel. Tu sais pas quoi en faire - tu veux juste profiter. Tu voudrais que je le lui dise, cependant ? En réalité. Tu commences avant de revenir contre lui, le palpitant frappant contre le siens. Il y a des choses qui valent la peine d'être gardées pour nous. Assures-tu avant de te hisser sur les pointes de pieds à nouveau pour l'embrasser tendrement.

the end.