Zero + Music in my blood

Soudainement, la cheminette qui se trouve dans le hall du Daily Prophet s'illumine d'une lueur verte et c'est un jeune homme parfaitement habillé qui en sort, avec une femme derrière lui qui tient un calepin. La foule, rassemblée devant le journal sorcier se met à hurler et le jeune homme se tourne vers ses fans pour leur sourire. Parce qu'il aime les bains de foule alors il sort du hall pour signer quelques autographes et prendre des photos avec des appareils grands comme la main mais qui sont des révolutions technologiques pour les années 80. Le moment dure pendant longtemps, assez pour que la jeune femme, l'agent de l'artiste, finisse par lui demander de rentrer car le journaliste attend. Et l'idole termine de signer puis avec un dernier signe de la main il retrouve le hall du journal afin de se diriger vers un journaliste qui l'attend là, sans bouger, un sourire timide sur les lèvres. Lorsque Zero se déplace alors c'est toute une foule qui suit, à la fois pour sa musique, ses créations mais aussi ses chansons. Et alors qu'il entre dans le bureau du journaliste pour une interview, son public toujours amassé à l'entrée, commence à chanter un de ses derniers tubes. Ce qui lui arrache un sourire amusé et à la fois triste car ils n'imaginent pas une seconde que depuis des semaines il n'a rien écrit, rien dessiné, rien chanté. Il n'y arrive pas, cette page blanche refuse de le quitter et il commence à devenir fou à cause de cela. Peine perdu quand même, plus il s'énerve et plus il bloque ainsi, il préfère se concentrer sur la promotion de sa future tournée au lieu de s'arrêter sur le petit problème qu'il a actuellement.

Alors que la maquilleuse s'approche pour lui refaire une beauté, il remarque que sur la table basse devant lui, des mochis au sésame et à la pâte de haricots rouges qui sont disposés dans une assiette ainsi qu'une théière contenant un thé matcha. Il apprécie le geste en rapport avec ses origines et alors qu'il prend une des pâtisseries au sésame pour mordre dedans, il a l'impression de repartir en arrière, en enfance. Quand il n'était qu'un petit japonais comme les autres venu au monde dans le Kyoto magique, dans une famille de sang-purs implantées depuis des siècles dans la société sorcière. Ichiro, car c'est ainsi qu'il se nommait car cela veut dire l'aîné ou alors l'élevé, dans l'espoir qu'il devienne un grand sorcier un jour, a eu un début de vie sans encombre. Fils aîné de la famille Hiroaki, il a appris très jeune l'importance du travail et le respect des anciens mais aussi les valeurs magiques primordiales dans leur monde. Si bien que l'enfant se renferme dû à la pression qu'on lui met sur les épaules et si sa magie met du temps à se révéler, il n'en reste pas moins un gamin brillant qui fait la fierté de ses précepteurs et de ses parents. Puis sa sœur vient au monde et les parents Hiroaki déménagent en Angleterre pour suivre le travail du travail, qui vient de se faire muter à Londres. Son père est un créateur de mode qui sait faire de robe de sorciers à se damner. Si bien que Zero se souvient sans mal de toutes les après midi à l'observer, assis sur la table de couture alors que son père reprenait la galbe d'une hanche afin que le tissus retombe parfaitement comme il le voulait. Souvent sa mère lui apportait des mochis pour le goûter afin que l'enfant ne meure pas de faim. Chez les Hiroaki quand on crée alors on a tendance à tout oublier, même la faim.

« Je vous sers, Monsieur ? » Zero ouvre les yeux et se rend compte qu'il a mordu dans un mochi qu'il repose aussitôt en sentant ses joues s'empourprer. L'assistante du journaliste lui désigne la théière et il hôche la tête alors qu'on lui tend un petit bol blanc contenant le précieux liquide vert délicatement parfumé. Il en prend une gorgée et alors que ses yeux tombent sur le bol qu'il tient, il fronce les sourcils. La décoration sur les bords est d'un rose clair, presque invisible à l’œil nu et il comprend aussitôt que l'inspiration vient des cerisiers en fleurs qui poussent dans ton pays. Quand il était enfant, Zero suivait souvent sa mère lors de ses sorties à la galerie d'art et si à la base son travail consistait à élever ses enfants, elle n'était pas une femme dénuée de savoir bien au contraire. C'est tout jeune que sa mère lui a enseigné l'histoire et surtout l'histoire de l'art, lui a appris à reconnaître les notes au piano quand elle jouait le dimanche soir et surtout, c'est elle qui a insisté pour que l'enfant apprenne le violon à travers des cours particuliers. Zero lui doit ses réussites et surtout son talent artistique, il ne peut nier cela.

Sans un bruit, il repose le bol de thé alors qu'une bourrasque entre par la fenêtre derrière lui et vient s'engoufrer dans sa chevrelure impeccablement bien coiffée. Zero agite ses doigts et aussitôt la bourrasque vient se former dans sa main, tel une petite tornade avec laquelle il joue. Sa magie est sensible et dû aux changements climatiques, elle se laisse parfois aller à quelques fluctuations comme lorsqu'il était petit. Entré à Poudlard seulement à l'âge de 13 ans car avant cela il n'avait pas révélé son talent magique, ses parents n'ont jamais doutés de sa partie sorcière sans comprendre pourquoi il était incapable de faire un sort. Mais ils ne l'ont pas jugés ou du moins ils ne lui ont pas fait ressentir qu'il n'était pas normal, pas entier. Et si il a terminé ses études avec deux ans de retard, il est sorti diplômé avec les félicitations et surtout doué de magie sans baguette mais surtout de l'air, comme tout bon Hiroaki qui se respecte. Ce jour là, son père lui a dit que toute fleur prenait son temps pour fleurir mais qu'à la fin, elle serait aussi belle que le reste de l'arbre.

C'est d'ailleurs à Poudlard qu'il a commencé à écrire, étant dans la maison des aigles représentant parfaitement son côté érudit mais aussi légèrement excentrique, au début du moins, la disparité entre les sang-purs et les nés-moldus l'a choqué dés son arrivée. Et il n'a jamais compris pourquoi les puristes étaient si protégés, ne risquant presque rien pour leur harcèlement envers les nés-moldus et pourquoi ces derniers étaient si maltraités. Dans son pays, au Japon, cela n'aurait jamais été permis. Mais Zero a pris douloureusement conscience d'une chose, il était un étranger au milieu des natifs à présent. Pourtant ça ne l'a pas empéché de se découvrir une fibre artistique toujours plus forte au point d'apprendre divers instruments qu'il maîtrise encore très bien, avant de demander à ses parents de rejoindre des académies d'art pour les jeunes sorciers pendant les vacances scolaires. Et si les parents Hiroaki ne comprenaient pas tout alors ils ont promis de soutenir leur fils et ils lui ont assurés de pouvoir voyager dans le monde entier afin de découvrir les danses de plusieurs pays mais aussi les instruments et les mélodies qui font vibrer le cœur des humains qui vivent ailleurs. Ichiro est devenu Zero lors de sa 7eme années quand, au détour d'un stage au ministère des arts et des sports pour découvrir des jeunes talents, c'est lui qui est monté sur scène pour montrer une chorégraphie et quelques paroles à des jeunes espoirs du monde magique. Le metteur en scène est resté choqué tout autant que son maître de stage car le jeune talent était là, sous leurs yeux et qu'ils n'avaient rien vus depuis tout ce temps.

« Zerooooo ! » Le cri de joie le sort de sa torpeur alors qu'il se lève pour accueillir son amie Cal qui travaille elle aussi au Daily prophet comme journaliste. Cal est une de ses amies, une proche qui ne l'a jamais trahi malgré les années et pourtant ils sont nombreux à avoir tombés le masque avec le temps, dévoilant un visage laid et une âme toute aussi noire que leur regard de serpent. Mais pas Cal, elle était sincère et encore aujourd'hui il sait qu'il peut compter sur elle, que tous les deux c'est gravé dans le marbre maintenant. Alors il lui offre un mochi et n'a pas le temps de prendre plus de nouvelle que ça alors que le journaliste revient pour commencer l'interview. « Tu viendras à mon premier concert ? Celui qui marque le début de la tournée ? » Sa voix est douce, tendre, si bien qu'on imagine pas un grand garçon parler avec une voix aussi claire. Celle qui lui permet de chanter des mélodies qu'il écrit lui même depuis qu'il est tout jeune, tout en s'accompagnant d'une musique qu'il compose seul. La tournée promet d'être magnifique, il a retravaillé ses chorégraphies et il a intégré des nouveaux mouvements qu'il effectue avec la magie de l'air. En bref il veut son avis à elle et ne pourra démarrer une telle tournée sans l'aval de sa meilleure amie. Mais Cal le regarde avec un air de tu te moques de moi ? Tu crois que JE vais rater ça ?! Et il sourit en coin car son insécurité le fait douter alors qu'il sait bien qu'elle sera là, qu'importe ce qu'on lui propose alors Cal laissera tout tomber pour assister au premier show. « D'ici là, n'oublie pas de manger et de dormir, mh ? » Cal l'embrasse sur le front alors qu'il promet silencieusement d'essayer mais elle sait mieux que personne que lorsqu'il commence à écrire alors il ne voit pas les heures défiler. Sauf que ces derniers temps il n'y arrive plus justement, à écrire quelque chose de correct. Et ça va finir par le rendre fou.

« Zero, pouvons nous commencer l'interview pour le Daily Prophet ? » Sourire sur le visage et hochement de tête, Ichiro est redevenu Zero pour le reste du monde.