Apprendre à vivre || Loly

La vie dans le manoir des Potter était plus douce. Tu avais même commencé à crocheter - un truc que ta mère avait commencé à t'apprendre quand tu vivais encore sous son toit, parce qu'elle faisait du crochet au pied de la cheminée durant les fêtes de l'Hiver et que tu voulais passer plus de temps avec elle. Pétunia trouvait ça stupide, et manquait pas de te le répéter. Mais tu n'en n'avais cure - tu aimais croire que tu pouvais encore avoir des choses en commun avec ta famille moldues. Alors tu avais appris à crocheter. Tu n'étais pas spécialement douée - c'était même plutôt le contraire la majorité du temps. Mais tu te détendais quand tu étais là, occupant tes mains à défaut d'occuper ton esprit - et quand Mary était absente, c'était encore ce que tu avais de mieux pour ne pas perdre de vue tes nouvelles convictions.
Alors tu crochetais, et tu te sentais incroyablement vieille ce faisant. Tu ne pouvais que difficilement comprendre comment tu pouvais t'amuser à vingt ans sans avoir droit de faire tout ce que les autres font. Pourtant tu avais promis à Lolan, à Fleamont, à Remus - bien que pour ce dernier tu ne lui avais pas décroché un mot depuis.

Mais tu étais là, un vendredi soir, et tu t'ennuyais. Le crochet ne serait pas suffisant, Mary ne rentrerait pas avant des heures et tu ne pouvais pas simplement appeler Sirius, Remus ou Marlène - parce que tu craignais de ne pas pouvoir te contenir, et tu faisais la tête à ton meilleur ami. Tu ne voulais pas un autre sermon. Tu voulais t'amuser. Tu ignorais comment, soudainement ton esprit était totalement vide et tu te sentais idiote. Parce qu'il était évident que l'alcool et la cigarette n'étaient pas les seuls amusements dans le monde. Une évidence qui n'avait pas de sens pour toi. Tu ne pensais qu'à cela et tu ratais une rangée de ton crochet. Agacée, tu le défis et tu levais finalement pour te rendre dans la salle de bain - prenant une douche, défaisant tes longs cheveux roux, et observant ta silhouette. Tu te raccrochais à cela : tu étais enceinte. Le renflement de ton ventre ne pouvait plus être ignoré. Tu étais enceinte et ça se voyait parfaitement.

On frappait à la porte. Tu sursautais, avant de prendre une grande serviette, hurlant J'arrive ! en te demandant bien qui cela pouvait être. Tu arrivais devant la porte nue sous ta serviette, qui recouvrait tout ce qu'il fallait de ton corps et ouvrit. Pour être face à face avec Lolan Gallagher. Ton médicomage, ton sauveur de ces derniers temps. Tu rougis furieusement : Lolan ? Bonsoir. Le saluas-tu, réalisant que tu te trouvais dans une tenue pour le moins intime. Je sors de la douche. Je vous en pries, entrer. Je peux vous servir quelque chose : un thé ? un café ? Un soda ? J'ai que ça - ma coloc interdit l'alcool. Annonces-tu avec un regret dans la voix - plus pour lui que pour toi, Mary avait parfaitement raison de t'interdire l'alcool. Je vais... m'habiller rapidement mais... tout va bien ?


 

Tu as attendu un bon moment avant de te résoudre à accepter l'idée qu'elle ne viendrait pas. Ca t'a surpris mais en réalité pas plus que cela, parce que les nouvelles mères oublient souvent des rendez-vous, surtout quand la nouvelle de la grossesse est tombée depuis peu et qu'elles apprennent encore à se faire à l'idée. Ce n'est pas simple de se dire que notre vie va totalement changer, que bientôt un petit être sera tout notre univers et qu'il occupera tout notre temps. C'est un don de soi énorme que de devenir parent et tu comprends que les mères surtout, peinent parfois à se souvenir de tout. Surtout quand elles sont seules à penser à tout ce que ça inclus, d'avoir un bébé. Alors tu as attendu avant de faire passer tes autres rendez-vous et de rejoindre l'accueil, une fois que tu n'avais plus aucune jeune femme à voir. Habituellement tu es avec les créatures magiques mais une fois par semaine du dépannes tes collègues pour les rendez-vous de gynécomagie, surtout parce qu'ils sont débordés et qu'on dirait que la fin de la guerre apporte avec elle, son lot de bébé à venir. C'est normal côtoyer la mort de si proche pousse chacun à vouloir se sentir en vie et souvent, ça fait naître des bébés neuf mois après.

Après un tour à l'accueil pour annoncer la fin de ta journée, tu as demandé si Lily Evans était de garde mais on t'a informé qu'elle avait pris deux jours pour s'installer chez elle. L'adresse en poche, tu transplanes jusqu'à Godric Hollow's après avoir pris une douche à l'hôpital et avoir changé tes vêtements. Pull noir, veste en cuir et jean noir avec des bottes de motard, tu sembles dénoter dans ce village calme et bien propre de cette région d'Angleterre que tu ne connais pas. Mais si on te regarde, notamment des vieilles grands mères qui t'observent en coin, personne ne te dit rien. Et tu trouves la maison des Potter, comme c'est inscrit sur ton papier, non sans chercher pendant dix bonnes minutes. Alors tu approches de la porte d'entrée et tu frappes trois coups puissant, avant d'attendre qu'on vienne t'ouvrir. Un j'arrive lancé en criant t'assure qu'au moins l'endroit n'est pas vide mais quand la porte s'ouvre, tu hausses un sourcil amusé en détaillant la belle jeune fille en face de toi. Une Lily trempe et en serviette, qui semble aussi rouge que la couleur de vernis de ses ongles de pied.

« Bonsoir ! Pas de problème, je peux repasser si vous le voulez ! » Que tu dis avant d'entrer quand elle t'invite, non sans sourire à l'aveu concernant l'absence d'alcool. « Un soda sera parfait ! » Autant dire que tu prends ce qui vient, tu n'es pas bien compliqué. Tu te tournes vers elle avant de hocher la tête. « Nous avions rendez-vous pour contrôler votre fatigue et faire une prise de sang mais je crois que vous avez oubliée... Je voulais simplement savoir si tout allait bien pour vous. Mais allez vous habiller je vous en prie, vous allez attraper froid ! » Quoi que l'endroit semble largement chauffé. La maison est immense mais les quelques cartons dans le coin t'assurent Qu'en effet, elle vient à peine de déménager.

 

Tu étais devant ton médicomage en serviette.
Tu réalisais que tu étais devant ton médicomage en serviette et bien qu'il eut vu plus de toi que la majorité des autres hommes - parce qu'il faut dire que tu n'étais pas femme à te donner aisément dans l'intimité d'une étreinte - c'était malgré tout extrêmement gênant d'être dans cette posture-là. Parce qu'il n'était pas lieu d'être d'un examen médical, que tu n'étais pas là pour qu'il t'examine avec un regard à la fois inquiet sans être intéressé, trouvant le juste milieu parfait pour ne pas te mettre dans une gêne qui t'empêcherait de tout lui dire. Il savait faire cela - trouver l'équilibre, le juste milieu, tout du moins t'en avait-il donné l'impression et tu avais apprécié cela chez lui.
Mais tu étais en serviette devant lui, et tu te sentais mise à nue - gênée, les joues rouges, tu l'invitais rapidement à rentrer pour pouvoir à minima fermer la porte avant que tes nouveaux voisins ne te voient. Bonsoir ! Pas de problème, je peux repasser si vous le voulez ! Tu secouais la tête - s'il avait pris la peine de venir jusque là ce n'était sans doute pas pour que tu le congédies. Tu étais intriguée, en réalité - et même si tu ne l'avouerais pas aisément, contente de voir le médicomage. Tu ne l'expliquais pas alors que vous ne vous étiez rencontré qu'à quelques rares occasions pour tes examens, mais le voir chez toi te donnait simplement envie de sourire. Un soda sera parfait ! Je vous en pries, le salon est par là, j'arrive. Dis-tu en lui montrant le couloir sur ta droite - parce que l'endroit était immense que tu craignais qu'il ne se perde si tu faisais simplement demi-tour sans lui donner plus d'indication sur l'endroit où il pouvait aller.

Nous avions rendez-vous pour contrôler votre fatigue et faire une prise de sang mais je crois que vous avez oubliée... Je voulais simplement savoir si tout allait bien pour vous. Mais allez vous habiller je vous en prie, vous allez attraper froid ! Tu réalisais alors - rougissant encore furieusement. Tu avais complètement oublié ton rendez-vous. Il faut dire que ces derniers temps tu étais passée par tant d'épreuves, de sentiments, d'émotions, de disputes avec tes proches, que tu ne pensais plus vraiment à quoi que ce soit. Merlin, j'ai complètement oublié ce rendez-vous ! Vous allez vraiment finir par croire que j'ai tous les défauts de la terre. Te lamentas-tu, grimaçant comme tu n'aimais pas te montrer si inconsidérée. Tu faisais en sorte de toujours faire les choses à la perfection depuis que tu étais rentrée dans le monde sorcier. Et même avant - tu affichais fièrement tes notes venues de l'école moldue pour montrer combien tu étais une élève exemplaire, et ta mère en était très fière. Mais étrangement, Lolan ne voyait que toi que ce que tu faisais de travers et tu commençais à t'inquiéter de l'image qu'il pourrait se faire de toi.
Si éloignée de la Lily que tu avais l'habitude d'être. Je vais m'habiller, j'en ai pour une minute. Dis-tu finalement, décidant que tu avais bien trop honte pour rester plus longtemps, et te jetant vers ta chambre - une des rares au rez-de-chaussée - pour trouver un pantalon en toile beige qui couvrait ton ventre en épousant tes courbes et un chemisier que tu mis par dessus. Tu le rejoins rapidement, dans cette tenue qui montrait que tu avais changé : tu admettais plus aisément ta nouvelle condition.

Passage par la cuisine, tu pries deux sodas pour le rejoindre dans le salon. Encore désolée d'avoir raté ce rendez-vous. Je m'habitue à ma nouvelle vie ici, et j'avoue que... ca m'est sortie de l'esprit. Comme vous voyez : nouveau départ, nouvelle maison, et nouvelle colocataire. Celle-ci est bien plus à l'écoute que les précédents. Dis-tu pour le rassurer en lui tendant son soda à lui, avant de reprendre place sur le fauteuil que tu aimes habiter pour faire ton crochet. Et vous, comment allez-vous ? J'espère que vous n'avez pas fait tout ce chemin par inquiétude ?


 

Pendant une seconde tu hésites, tu te dis que tu devrais faire demi-tour et la laisser tranquille maintenant que tu es certain qu'elle va bien, qu'elle était simplement sous la douche et qu'il n'y a pas de raison pour toi de t'inquiéter davantage. Pourtant tu restes là, les pieds cloués dans le sol et l'envie de rentrer pour poursuivre cette conversation. Vous ne vous êtes pas croisé tant que ça et pourtant à chaque fois c'était agréable, elle a l'air d'être une fille gentille qui a de la suite dans les idées et qui semble si vive d'esprit alors tu voudrais parler un peu avec elle, ce n'est pas souvent que tu tombes sur quelqu'un qui n'est pas obnubilé par des choses futiles ou qui ne te donne pas l'envie de simplement tourner les talons pour partir dans ton coin. Tu trouves parfois l'espèce humaine si bête, si idiote et si égoïste que pour une fois que tu tombes sur quelqu'un qui a deux mots de vocabulaire, tu te dis que tu ne dois pas la laisser s'en aller comme ça. Alors elle t'invite à entrer et tu la remercies d'un mouvement de tête avant de faire quelques pas pour rejoindre le salon qu'elle te désigne. L'endroit est sobrement décoré mais des cartons sont encore posés au sol, signe qu'elle vient d'emménager ou qu'elle se prépare à partir. « Vous déménagez ? » Que tu dis tout fort pour qu'elle t'entende même si elle est dans une autre pièce. En attendant tu ôtes ta veste en cuir au moment où elle revient, bien habillée d'une tenue qui laisse voir son ventre qui ne cesse de grossir. Parfait, elle commence à assumer les nouvelles formes qui iront avec.

« Mais non, ça arrive souvent ! C'est un gros bouleversement et avec tout ça, les futures mères oublient parfois les rendez-vous, ce n'est pas dramatique. » Pas de quoi en faire une histoire quand même, au contraire ça t'arrive souvent d’envoyer un hibou pour demander si tout va bien après un rendez-vous manqué mais cette fois-ci tu as préféré venir voir par toi même de tes propres yeux, comme pour rassurer ton palpitant. Une fois qu'elle est devant toi et qu'elle te parle en te tendant un soda, tu la remercies d'un mouvement de la tête avant d'ouvrir la canette de coca pour avaler une gorgée. Tu n'en bois pas souvent notamment car tu tournes au café mais à cet instant le shoot de sucre te fait du bien, tu as tendance à piquer du nez ces derniers jours et tu avais besoin de ça. « Vous prenez de bonnes résolutions alors ! C'est bien... Comment vous vous sentez ? Pas de douleur, de nausées ? » Car souvent ça se calme au second trimestre même si ça peut perdurer, quoi qu'elle a l'air d'avoir bonne mine et étant donné qu'elle boit sucré comme toi, tu en conclues que ça va plus ou moins.

« Ho ça va, je sors de ma journée. Et... Si, j'ai fait ce chemin pour cela et peut-être pour vous proposer une petite sortie. » Dis-tu avec un sourire en coin tout en réalisant que peut-être ta proposition sera refusée. Après tout c'est un peu cavalier de te pointer comme ça pour lui proposer une sortie non ? Tant pis tu essayes, au pire tu ne risques rien si ce n'est un refus simple et clair. « Lors de notre dernier rendez-vous, vous vous êtes plainte de ne pas savoir comment vivre en dehors des soirées de beuverie et d'excès. Pourquoi ne pas vous faire expérimenter une nouvelle chose ce soir ? Tout en restant sobre et sain, pour le bébé et pour vous. » Tu prends une grosse gorgée de ton soda comme si le sucre te donnait une certaine confiance en toi que tu n'as pas à cet instant, de crainte qu'elle ne te repousse simplement. « Il y a une nuit des étoiles ce soir avec des étoiles filantes et un pique nique improvisé. C'est organisé par une association de mon quartier... On pourrait y aller, regarder les étoiles et manger un morceau qu'en dites-vous ? » La sortie te semble tout à fait saine et dans l'optique de ne pas la brusquer et de ne pas faire mal au bébé. « Et on pourrait se tutoyer, aussi. »

 

T'es mieux avec un peu plus de vêtements sur le dos et t'es capable à présent de te concentrer sur la conversation que tu vas avoir avec Lolan. T'es toujours pas certaine de savoir si t'apprécie qu'il vienne chez toi - mais quand tu croises son regard ravi où brille un brin d'inquiétude encore, tu peux pas douter : t'es contente qu'il se sente assez à l'aise et concerné pour venir vérifier si tout va bien pour toi. Tu te rends compte comme ça fait longtemps que quelqu'un n'avait pas fait ça pour toi. T'es touchée, plus que tu saurais le dire. A la place de quoi t'essaie d'être une bonne hôte et de lui montrer comme t'es contente qu'il soit là en lui souriant sans retenu. Mais non, ça arrive souvent ! C'est un gros bouleversement et avec tout ça, les futures mères oublient parfois les rendez-vous, ce n'est pas dramatique. Rassurée de savoir que je ne manque pas à la règle alors. Dis-tu avec un rire - avant de l'inviter à rejoindre le salon puis à lui offrir de quoi boire. Surtout parce que tu veux lui montrer que tu tiens pas une goutte d'alcool dans ta nouvelle maison. Ces nouvelles règles te font le plus grand bien, même si tu te trouves parfois encore un peu vieille pour ton âge. Au moins t'es apaisée - et c'est déjà une belle évolution pour toi. Vous prenez de bonnes résolutions alors ! C'est bien... Comment vous vous sentez ? Pas de douleur, de nausées ? Plus maintenant. Je me sens encore un peu fatiguée, mais ma nouvelle coloc fait en sorte que je repose beaucoup ou au pire que je m'apaise en faisait des choses qui me plaisent et me font du bien. Je vais de mieux en mieux. Assures-tu, parce que tu vas pas mentir en disant que tout est parfait. Mais c'est mieux.
Beaucoup mieux.

Ho ça va, je sors de ma journée. Et... Si, j'ai fait ce chemin pour cela et peut-être pour vous proposer une petite sortie. T'es piquée au vif, curieuse tu te redresses pour le regarde en biais. Attendant, presque impatiente. Faut dire que tu sors peu - pour ne pas dire plus parce que tu ne te fais pas confiance concernant tes capacités à garder pour toi tes anciennes habitudes si tu passes la porte après le coucher du soleil. Mais avec Lolan t'es certaine de te tenir bien. T'as à coeur de pas le décevoir. Lors de notre dernier rendez-vous, vous vous êtes plainte de ne pas savoir comment vivre en dehors des soirées de beuverie et d'excès. Pourquoi ne pas vous faire expérimenter une nouvelle chose ce soir ? Tout en restant sobre et sain, pour le bébé et pour vous. Vous m'intriguez. Je veux tout savoir maintenant. Dis-tu en sautillant presque sur place - c'est qu'il te fait naitre des émotions nouvelles dans le palpitant. Tu mets ça sur le coup de la nouveauté et de la douceur qui se dégage de sa personne. Très étonnant compte tenu de sa tenue et de ses tatouages qui pourraient le rendre inquiétant. Mais il porte trop de tendresse dans le regard pour que tu te laisse bernée. Il y a une nuit des étoiles ce soir avec des étoiles filantes et un pique nique improvisé. C'est organisé par une association de mon quartier... On pourrait y aller, regarder les étoiles et manger un morceau qu'en dites-vous ? Je. J'adore les étoiles. Je suivais assidument les cours d'astronomie à Poudlard. Annonces-tu, bien que tu ai jamais été aussi douée que Sirius sur le sujet - faut dire qu'il est littéralement né des étoiles. comme il se répétait à le dire. Et on pourrait se tutoyer, aussi. Tu lâches un rire. J'allais le dire. Surtout si on doit passer la soirée ensemble. Je vais prendre une veste, peut être. Et est-ce que je dois prendre autre chose ? Demandas-tu, en te levant - parce que t'as hâte et que tu vas sans doute perdre un temps précieux à trouver le manteau parfait. Bien que t'ai la magie pour vous réchauffer au besoin.
C'est loin ? La cheminée est liée au réseau de cheminette, au besoin. J'avoue que je supporte mal le transplanage depuis quelques jours. Dis-tu en grimaçant, désolée de la nouvelle.

 

Tu espères ne pas être de trop, la déranger ou la surprendre dans un moment où elle aurait aimée être seule, simplement parce que ça ne te ressemble pas de venir chez les patientes car tu préfères prendre des nouvelles à travers un patronus ou autre chose tel qu'un courrier. Mais Lily Evans semble perdue, elle est venue à toi avec la mine basse de ceux qui vivent quelque chose sans réellement comprendre ce qu'il se passe, comme si les enjeux étaient trop énormes. Comment pourrais-tu te détourner en clamant que tu as autre chose à faire ? Il est aussi de ton devoir de t'assurer que tes patientes vont bien, qu'elles gèrent au mieux les changements à venir dans leur vie car il est vrai que c'est énorme tout ce qui se passe, ce chamboulement qu'est la grossesse et qui va modifier son quotidien dans son ensemble d'ici quelques mois. Déjà là sa vie n'est plus pareille tu t'en doutes, elle n'a plus le loisir d'en profiter comme une jeune fille de 20 ans car c'est des décisions de future mère qu'elle doit prendre. Et 20 ans pour être maman dans un monde qui a failli s'embraser il y a moins d'une année, c'est court. Là où tous les autres sortent, s'amusent et se mettent la tête à l'envers, Lily Evan doit rester droite dans ses bottes et carrée. Il y a de quoi perdre la raison devant tant de pression.

« Bien, votre coloc' est quelqu'un de sage alors ! » Dis-tu avec un sourire amusé et en coin, de celui qui apprécie l'instant et surtout la révélation qu'elle vient de te faire. Elle doit penser à elle et prendre soin de ce qu'elle est mais aussi du bébé qu'elle porte, le soda est bienvenu et l'alcool semble avoir déserté ce lieu alors tu ne peux qu'être heureux pour elle. Et tes recommandations ont été entendues, sans avoir besoin de hurler ou de crier, juste en expliquant que le danger est là et qu'il faut cesser maintenant de prendre des risques ou alors d'en prendre en sachant que le bébé souffrira et qu'il en payera le prix le jour où il sera là... Si il vient jusque là. Mais Lily a entendue et tu es heureux de le découvrir de tes propres yeux. Alors tu proposes ta sortie, une idée folle que tu n'es pas certain de voir accepté et pourtant elle tolère que tu en dises plus alors tu ne te prives pas. Une sortie simple, tout en douceur et en tranquillité mais qui devrait vous permettre de passer un bon moment. Pour avoir déjà fait ce genre de soirée, tu sais que ça se passe toujours bien. « Moi aussi... J'étais assez bon et je crois avoir toujours mon trouv'étoiles quelque part chez moi ! » Dis-tu avec un petit rire avant de boire un peu de ton soda et de finir, finalement, la moitié de la canette.

« Peut-être un plaid ou une serviette pour s'asseoir dans l'herbe ? J'ai déjà déposé ma part du pique nique dans l'association, ils nous attendent. » Et il y aura évidemment à manger pour un régiment. « On peut prendre la cheminette jusqu'à mon appartement et ensuite s'y rendre à pied, c'est seulement à trois minutes. » Pas que ce soit surprenant, les futures mamans peinent parfois à tolérer la magie quand elle est si puissante tel qu'un transplanage. « C'est parce que tu as trop d'hormones et ton oreille interne qui peine à trouver son équilibre. Ca va te passer... Mais pour le moment fais comme ça t'arrange, surtout que les nausées sont véritablement un problème pendant les grossesses. » Et une fois ta canette terminée, tu viens la jeter avant de te tourner vers elle avec un sourire encourageant. Tu attends qu'elle prenne son manteau, en attendant tu t'approches de la cheminette et tu annonces l'adresse de ton appartement et le mot de passe tout en sachant que vous allez bientôt partir. « Comme ça si un soir tu as un problème et que tu dois débarquer chez moi en catastrophe, tu pourras utiliser la cheminette ! » Et peut-être que tu serais d'accord pour la voir débarquer à pas d'heure.
 

L'idée de sortir pour la soirée te ravie - plus encore en sachant que tu seras en bonne compagnie et dans un environnement plus adapté à ta situation. Tu découvres - redécouvre - autre chose, d'autres espaces, d'autres possibilités que tu n'avais pas même envisagé. Faut dire que tu étais pas entourée de personnes qui auraient pu envisager une nuit à observer les étoiles. Pas que tu leur en voulais, la plupart de tes proches aiment mieux aller dans les boites ou les bars pour danser jusqu'à ne plus sentir leurs pieds. Mais tu doutais - finalement - que Lolan ait votre âge. Il semblait plus mature, bien que son corps recouvert de tatouages (pour ce que tu en voyais) indiqué un esprit plus rebelle que la plupart des autres médicomages que tu rencontrais à Sainte Mangouste.
Tu étais prête à lui faire confiance et à te laisser emporter dans son aventure, à suivre le flot de ses envies et de ses idées. Peut-être un plaid ou une serviette pour s'asseoir dans l'herbe ? J'ai déjà déposé ma part du pique nique dans l'association, ils nous attendent. Tu opines, souriant avant de rejoindre le placard de l'entrée. C'est là que vous aviez mis la plupart des plaids que vous aviez avec Mary. Etrangement, elle était aussi fan que toi de ces couvertures. Tu en choisis deux. Une pour le sol. L'autre pour le froid. Assez grandes pour deux personnes - bien évidemment. Une fois mise dans un sac que tu portais en bandoulière - agrandit grâce à un sortilège - tu retrouvais le médicomage pour te préparer à partir. On peut prendre la cheminette jusqu'à mon appartement et ensuite s'y rendre à pied, c'est seulement à trois minutes. Je vous suis. Assuras-tu avec le palpitant heureux et le sourire qui redescend pas.

C'est parce que tu as trop d'hormones et ton oreille interne qui peine à trouver son équilibre. Ca va te passer... Mais pour le moment fais comme ça t'arrange, surtout que les nausées sont véritablement un problème pendant les grossesses. Tu opines, écoutant attentivement la moindre chose qu'il peut t'apprendre sur ta grossesse. Etrangement, toi qui est si encline à lire sur tous les sujets, tu avais bien gentiment évité celui-ci jusqu'à présent. Tu ne savais pas si c'était une bonne chose, mais peut être qu'il te faudrait revenir sur cette décision et t'intéresser sur le sujet de la maternité, de la grossesse et des enfants. Après tout, tu ne pourras compter que sur ton instinct le moment venu, mais tu aimais croire que l'instinct pouvait s'aider d'un peu de connaissance théorique malgré tout. Tu auras des livres sur la grossesse ou la maternité à me conseiller ? Demandas-tu en te tournant vers Lolan qui était déjà affairé dans la cheminée à préparer votre départ.
Il murmura l'adresse, quelques mots, et se tourna vers toi pour te préparer au départ. Comme ça si un soir tu as un problème et que tu dois débarquer chez moi en catastrophe, tu pourras utiliser la cheminette ! Tu souris en biais, touchée par l'attention - bien que tu n'étais pas certaine d'être encore assez à l'aise avec lui pour débarquer au milieu de sa maison à deux heures du matin quand l'angoisse t'empêchait de trouver le sommeil. Mais peut être après ce soir...

Qu'importe, tu entrais dans la cheminée après lui, prononçais distinctement l'adresse avant d'apparaitre dans un appartement - quelques éléments de décoration dans un ensemble incroyablement propre et bien rangé. Des photos à quelques endroits, une peinture de dragon, une sculpture aussi - et pas grand chose de plus. Des livres. Des livres. Et des livres. De quoi te donner le sourire. Je vois qu'on a beaucoup en commun. Ma coloc est la seule raison pour laquelle je ne vis pas avec des livres partout. Lâches-tu avec un rire, avant de le rejoindre pour prendre le chemin de la soirée des étoiles. C'est un truc que tu aimes faire, ce genre de soirée ? J'avoue que je n'y avais pas pensé. J'ai encore beaucoup à découvrir dans le monde magique.
 

Tu ouvres la voie vers une soirée qui semble prendre un chemin tout à fait agréable et tu es heureux de voir qu'elle a acceptée, tu ne lui en aurais pas voulu si elle avait mis une limite patient-médicomage entre vous deux mais quand même, tu aurais été déçu. Tu es content de voir qu'elle est avec toi, sans doute parce que la soirée sera des plus charmantes et aussi parce que tu veux lui montrer qu'elle peut s'amuser sans se mettre la tête à l'envers, comme tu le lui as dis lors de votre dernier rendez-vous. Mais tu comprends cela, elle est jeune et la nouvelle génération qui vient de sortir des études, peine à faire la fête sans forcement rouler sous les tables. Tu comprends, tu as été ce genre de sorcier toi aussi avec tes amis, il ne se passait pas une soirée ça que ça termine avec la tête à l'envers et trop d'alcool dans le sang. Maintenant vous restez avec vos bouteilles et surtout vos dragons pour des soirées au coin du feu à profiter simplement les uns des autres. Cela lui viendra aussi, sans doute plus vite que prévu étant donné qu'avec un enfant elle sera forcée d'être plus mature. Et tu es presque désolé pour elle de voir qu'elle doit dire au revoir à l'insouciance de la jeunesse pour devenir plus mature.

« Oui bien-sûr, je t'en ferais passer au retour ! » Dis-tu en avisant les livres qui sont sur son étagère, il te faudra penser à les lui donner. Tu ris à sa remarque, observant ton appartement d'un coup d’œil. « C'est un peu la base, les livres, quand on est médicomage non ? » Que tu demandes avec un petit rire dans la voix avant de lui faire signe de te suivre pour quitter ton appartement. « C'est ma dernière semaine ici, je viens d'acheter une petite maison à l'extérieur de Londres. » Autant dire que tu as hâte de pouvoir emménager et de pouvoir dire à vos dragons de venir, surtout Thétis qui n'attend que ça pour voir davantage Cal. Tu es encore le premier à critiquer la décision de ton oncle éloigné, parce qu'il prive sa fille d'une place qui lui revient dans le clan et l'injustice te fait toujours un peu grogner.

« Ho oui ! Et me rendre au zoomagique pour voir les créatures. Parfois, j'aime suivre les associations de protection animale qui se rendent dans les forêt pour lutter contre le braconnage... Ca me permet de les soigner sur place et parfois de les relâcher directement quand ce n'est pas trop grave. » Autant dire que toi aussi tu es marié à ton boulot et que c'est une chose qui te passionne, même si tu n'oublies pas de vivre en dehors comme lors d'une soirée comme celle-ci. « Et toi, il y a bien des choses que tu aimes faire ? Qu'est-ce qui te passionnait à Poudlard, en dehors de la lecture ? On peut trouver une activité en fonction de ce que tu aimais étudier ou pratiquer comme sport. Bon, si tu me dis que tu étais membre de la chorale de Poudlard, je ne te suivrais pas sur ce chemin ! » Et tu éclates de rire, notamment parce que tu es piètre chanteur. Vous finissez par arriver, ce qui vous permet d'installer les deux plaids alors que tu sors ta baguette pour lancer une bulle de chaleur qui vous maintiendra au chaud pendant toute l'activité.

Tout d'abord pour commencer, tu prends deux sodas sur une table disposée là dans l'herbe afin d'accueillir le pique-nique et tu viens en tendre un à Lily, avec un clin d’œil. « Allez, je sais que les femmes enceintes ont des violentes envies de sucre. » Et un coca va sûrement apaiser cette dent sucré pour le moment n'est-ce pas ? Il y a du monde qui arrive, quelques voisins que tu salues d'un mouvement de tête et qui n'osent pas s'approcher davantage, sans doute parce qu'ils doivent penser que tu viens d'emmener ta petite amie. La rumeur ne te dérange pas, surtout que la femme à tes côtés est complètement ton genre, une belle femme intelligente qui peut parler pendant des heures sans se lasser.