Tu as déconné la dernière fois et tu t'en veux. Parce que ta sœur a été attaquée, que c'est un professeur qui l'a trouvée dans les ruelles et qui l'a ramenée jusqu'à Poudlard. Tu aurais dû être là, pour la protéger, l'aider, la ramener après les soins de St Mangouste et si ton père t'a fait la morale en te demandant où tu pouvais bien être alors que ton rôle était d'être auprès de ta sœur, tu n'as pas eu besoin de lui pour t'en vouloir. Parce que tu t'en veux, tu culpabilises étant donné que l'attaque a failli être bien plus grave si le professeur n'avait pas été là. Surtout que Edwige, quand elle sort de St Mangouste, n'a pas la capacité d'user de magie comme elle le souhaite, elle est fatiguée et souvent un peu dans les vapes. En bref tu t'es empressé d'envoyer une lettre à ta sœur pour te faire pardonner mais aussi pour lui proposer un rendez-vous au zoomagique lors des prochaines vacances. Un moment seulement pour vous deux, avec un cadeau en plus pour te faire pardonner et de quoi pique-niquer tout en observant les animaux fantastiques.
A l'heure le jour du rendez-vous, tu l'attends avec un paquet sous le bras mais aussi un sachet couleur marron foncé, contenant de quoi prendre un petit-déjeuner à base de muffins, de fruits frais et de boisson allant du chocolat chaud au café noir sucré. Tu es stressé, parce que ce n'est pas ton genre d'oublier ta sœur au point de la laisser attendre pendant une heure de sorte qu'elle finisse par rentrer. Et tu ne t'es pas encore pardonné pour cela, la beuglante de ton père n'était pas nécessaire parce que tu t'en veux assez comme ça pour te flageller mentalement. La raison de ton oublie ? Simplement ton processus créatif qui parfois t'enferme pendant des heures dans une bulle. Tu aimerais dire que tu as eu un problème, un accident ou quelque chose de pas grave mais qui te permet d'avoir une excuse solide sauf que la vérité est là, tu as simplement crée des toiles jusqu'à pas d'heure et ce jour là tu n'as pas vu défiler les heures sur ton coucou magique accroché au dessus de la porte d'entrée de ton atelier.
Ce n'est pas une excuse mais c'est la vérité. Ca t'arrive de plus en plus souvent, de créer jusqu'à oublier l'endroit et les heures qui défilent. Alors tu t'es juré de ne rien créer les jours où tu dois voir ta sœur, comme ça tu ne te fais pas surprendre. Ainsi tu es à l'heure, propre et calme devant le zoomagique, avec un sourire sur le visage malgré ta mine soucieuse et désolée.
Observant son bras, Edwige soupire doucement en voyant la petite cicatrice qui est visible sur son avant-bras. Le professeur Winchester a réussi à faire beaucoup, malheureusement, ça n’a pas réparé entièrement l’épiderme. Bien sûr, la Serpentard aurait pu se rendre à l’infirmerie, mais elle ne l’a pas souhaité. Elle y va déjà bien assez en temps normal, pour y aller une nouvelle fois. Aussi, elle préfère ne rien dire. Par contre, Edwige sait que si Cardan vient à le voir, son frère aîné risque de s’en vouloir bien plus que de raison. Mais ce n’est pas le cas de la blonde qui se doute que si son frère n’a pas pu venir la récupérer, c’est qu’il avait une bonne raison. Et puis, elle est en vie ! Ce n’est pas comme si elle avait dû être hospitalisée ou autre. Bien sûr, ce qui l’a sauvé, c’est le fait que son enseignant n’était pas loin. Mais ce n’est plus le moment de penser à tout ça.
Voyant l’heure, Edwige voit qu’il est temps d’aller rejoindre son frère. Ils ont prévu de passer une journée ensemble. Souriant, elle enfile son pull par-dessus son débardeur, puis son manteau. Elle laisse ses cheveux libres dans son dos, avant de vérifier que tout est prêt. Elle a bien la petite boîte dans sa poche, pour le cadeau qu’elle a fait à Cardan. Elle espère que ça va plaire à son frère !
En arrivant, Edwige cherche immédiatement à repérer la silhouette de son frère. Et quand elle le voit, elle ne peut s’empêcher de sourire. Aussi, elle vient à s’avancer doucement, sans bruit, dans l’espoir de se glisser dans son dos sans qu’il la remarque. Et une fois derrière lui, Edwige vient à poser ses mains devant ses yeux. Et elle murmure à son oreille, se mettant sur la pointe des pieds. « Devine qui c’est ? » Edwige se met à rire, avant de contourner son frère. Puis elle vient à embrasser sa joue tendrement, avant de le serrer dans ses bras avec force. Elle se moque qu’ils sont au milieu de tout le monde, elle adore son frère. « Tu m’as manqué … » Elle murmure du bout des lèvres, mais elle est sincère. Et personne ne peut en doute. Le relâchant, un peu à contrecœur, elle regarde le sac qu’il tient dans ses mains. « Tu nous as pris quoi de bon ? J’ai pas mangé, alors autant te dire que j’ai trop faim ! » Elle rit doucement, avant de glisser son bras sous celui de Cardan. Elle se colle contre lui, tout en se mettant en marche. « Comment va le meilleur des frères ? »
Tu attends, si longtemps alors que ça ne fait que quelques minutes mais pour toi elles semblent être des heures. Soudainement, témoignage de ton stress, tu portes ton pouce gauche à ta bouche pour en arracher les peaux d'un air distrais, comme tu le fais toujours quand tu angoisses ou que quelque chose ne va pas. Pire encore quand tu es en pleine création et que tu as le sentiment d'arriver à une impasse. Tu finis par saigner, ce qui te fait râler dans ta barbe alors que la douleur irradie de ton pouce jusqu'au reste de ton doigt, d'un coup. Mais ça c'est avant que ta vision se trouble et aussitôt la voix de ta sœur t'arrache un sourire amusé. Elle n'est pas en colère, si elle l'était elle n'aurait pas fait ça n'est-ce pas ? Tu te rassures comme tu le peux avant de te racler la gorge pour ravaler ton reste de stress. « Le père noël ? » Que tu dis avant de te tourner vers elle pour la serrer fort contre toi avant de l'embrasser tendrement sur le front. Enfin elle est là, bien vivante et sur ses deux jambes, une chose qui t'arrache un soupir d'apaisement. C'est comme si tu étais soudainement entier.
« Toi aussi Edwige, comment tu vas ? Comment tu te sens ? » Aussi une façon de lui demander comment elle va depuis l'autre soir où elle s'est faites agresser. Une chose que tu ne te pardonneras pas, c'était ton rôle d'être là et tu as manqué à tous tes devoirs, tu n'as aucune excuse, ça ne se reproduit plus. « Des muffins, des fruits et des boissons chaudes ! » Dis-tu en lui mettant le paquet dans les bras pour qu'elle puisse l'ouvrir et commencer son repas au moins avec un muffin, surtout si elle n'a rien mangé comme elle le mentionne. « Ca t'arrive souvent de partir le ventre vide ? J'espère que non ! » Sinon tu pourrais lui rappeler qu'elle a besoin de force pour affronter ses journées, surtout avec la maladie qui la ronge lentement. Tu ne veux pas en parler mais il n'empêche que ta sœur a besoin de force et qu'avec le ventre vide, elle n'en aura pas. « Le meilleur ? T'abuses ! Mais je vais bien... Je travaille beaucoup et toi les cours alors ? Tu t'en sors ? »
Parce qu'avec la maladie elle a du mal à suivre alors heureusement, vous avez de l'aide pour qu'elle rattrape ses cours et les professeurs se montrent souples avec les devoirs, une chose qui a un prix. Depuis deux années tu donnes assez à Poudlard pour qu'ils soient très agréables avec la famille Archeron. Tout a un prix, même le Conseil des Purs. Et il n'y a rien que tu ne ferais pas pour ta sœur. Alors, sourire aux lèvres, tu la guides jusqu'à l'entrée avant de prendre deux places puis en quelques secondes vous vous retrouvez dans les belles allées de cet endroit qui ne cesse d'être agrémenté avec des nouvelles créatures que les zoomagiciens sauvent régulièrement.
En voyant son frère, Edwige vient à poser les mains sur ses yeux, sur la pointe des pieds. Elle rit, alors que son frère joue le jeu. Elle finit par le contourner, avant de venir embrasser sa joue tendrement et de se serrer contre lui. La Serpentard est vraiment heureuse de le voir et de pouvoir passer du temps avec lui. Cela fait bien trop longtemps que ce n’est pas arrivé. « Bien maintenant que t’es là, et toi ? » De toute manière, du moment qu’elle est avec un de ses frères, ça ne peut qu’aller. Regardant le sac qu’il tient, Edwige sent son estomac qui gargouille. Elle n’a pas mangé aujourd’hui, aussi, elle a clairement faim. Et elle ne doute pas que Cardan a pris tout ce qu’elle aimait. Chose qui d’ailleurs il confirme, parlant de muffins et de fruits. Ouvrant le sac, elle sent les bonnes odeurs qui se dégagent de l’intérieur avant de venir embrasser une nouvelle fois la joue de son frère aîné. « T’es vraiment le meilleur ! » Et sans attendre, Edwige attrape un muffin aux pépites de chocolat avant de mordre dedans. Pinçant les lèvres, la Serpentard prend une tête un peu boudeuse, alors que c’est souvent qu’elle ne mange pas. En même temps, elle n’a pas souvent faim. « J’ai du mal à manger le matin, tu sais bien. » Ce n’est pas nouveau. En même temps, les douleurs l’épuisent et l’idée de manger, ça ne l’aide pas. Aussi, elle répond à moitié, mais elle ne doute pas que Cardan comprendra parfaitement. Glissant son bras sous celui de Cardan, alors qu’ils se mettent en mouvement, Edwige croque dans le muffin, avant de prendre de ses nouvelles. Cela fait un peu trop longtemps à son goût qu’elle ne l’a pas vu et n’a pas passé un moment avec lui. « T’es le meilleur ! » Elle est offusquée qu’il pense le contraire. Souriant, Edwige s’inquiète un peu qu’il soit fatigué avec son travail. « Tu dois te reposer aussi. » C’est même l’essentiel à ses yeux. Le laissant prendre les tickets, Edwige glisse de nouveau son bras dans le sien, avant de renter avec lui. Elle a des étoiles dans les yeux, adorant cet endroit. Cela fait bien longtemps qu’elle n’est pas venue. « Et les cours ça va. Hormis en vol. Mais bon, ça, je ne suis pas certaine que j’arriverai à faire mieux. » Edwige rit nerveusement. Mais Cardan est au courant qu’elle a le vertige. Edwige travaille dur pour y arriver malgré tout, s’entraînant à vouloir réussir à monter sur un balai. Mais c’est peine perdue. « On va voir quoi en premier ? Je te préviens, on va voir les serpents dans tous les cas. »
Aussitôt qu'elle est là, tu te sens forcément plus apaisé et plus tranquille même si la culpabilité ne te lâche pas. Car tu n'as pas été correct, ne pas venir aurait put encore plus mal se passer pour ta sœur si seulement ce professeur n'avait pas été là. Tu ne sais pas quand tu pourras te pardonner une telle chose mais sans doute pas tout de suite, surtout que ta sœur est malade et qu'à cause de cela tu as toujours le sentiment de ne pas faire assez, de ne pas être à la hauteur pour elle. Comme si déplacer une montagne pouvait te permettre de la sauver, ce qui n'est pas le cas malheureusement car tu pourrais tout faire pour elle, pour l'aider. Alors le minimum c'est bien que tu sois là quand elle te demande de la raccompagner. « Peut-être pas le meilleur non mais je te connais et je sais que tu as faim au bout d'une heure ! » Alors autant préparer un pique nique digne de ce nom, surtout que ta sœur a besoin de forces pour supporter ce qui se bat avec férocité dans son corps.
« Oui je devrais mais pour le moment je suis en pleine préparation d'une exposition alors je dois finir avant de penser au repos ! » Autant dire que tu es le premier à dire que tu dormiras plus tard mais que le plus tard ne vient jamais, au grand désespoir de ta mère qui voit tes cernes se creuser inévitablement. « Les Archeron n'ont pas le vol dans le sang ! » Dis-tu avec un petit rire, car vous vous êtes de bons sorciers mais clairement pas des futurs joueurs de Quidditch, au contraire. Si vous vous en sortez vous n'avez pas le niveau des autres élèves. D'ailleurs depuis que tu as ton permis de transplanage il est certain que tu ne touches plus un balai et c'est bien mieux comme ça. Tu es plus à l'aise avec les pieds sur terre. « Va pour les serpents en premier ! » Dis-tu en prenant sa main pour l'emmener jusqu'à la serre qui abrite les serpents et les reptiles en tous genre. Évidemment ta sœur veut voir ça en premier, pas que ça te dérange, tu es là pour lui faire plaisir avant tout. Et pour être avec elle.
« Tu as besoin d'aide pour tes cours ou tu t'en sors ? Je peux te trouver mes anciennes leçons si tu veux, j'ai tout dans un dossier à l'appartement ! » Si June n'a pas trouvé le moyen de s'en débarrasser mais tu en doutes, elle ne touche pas tes affaires au risque de déclencher ta rage. Tu adores ta meilleure amie mais ce qui t'appartient est chasse gardée. Vous arrivez jusqu'à la serre et tu ouvres la porte à ta sœur, dévoilant un lieu magnifique avec des arbres immenses, des lianes et surtout des cages sans fin qui abritent des reptiles de toutes sortes.
Il est vrai que Cardan la connaît parfaitement. Ils ont toujours été fusionnels tous les deux, et cela n’a jamais changé. Peut-être même que la maladie les a rapprochés encore plus. Souriant, elle mord dans un muffin, alors que cela lui fait du bien de manger un peu. Surtout qu’elle n’a pas pris de petit déjeuner, pour ne pas changer de d’habitude. « J’ai de qui tenir ! » Elle rit doucement avant de lui tirer la langue. Souriant, Edwige s’inquiète malgré tout que son frère soit fatigué. Il doit se reposer. Elle serait capable de l’assommer si cela lui permettait de fermer les yeux quelques heures. Le regardant, la septième année pince les lèvres avant de soupirer. « Certes, mais si tu ne te reposes pas après, je viens t’assommer. Ou alors, je peux aussi te faire des papouilles dans les cheveux. » C’est déjà arrivé, lorsqu’ils étaient plus jeunes, que Cardan pose sa tête sur ses genoux et qu’elle lui en fasse. C’était un moment calme entre eux, et parfois, ces moments lui manquent terriblement. Son bras sous celui de son frère, la jeune-femme lui répond avec sincérité. Elle excelle dans toutes les matières, sauf bien évidemment, en vol. Et pour cause, elle a le vertige. Autant dire que monter sur un balai, c’est tout bonnement impossible. Donc sa moyenne se tient grâce à la théorie, mais dès qu’il y a de la pratique, c’est fichu. Edwige rit avec son grand-frère, alors que lui non plus n’est pas doué sur un balai. Comme quoi, c’est un héritage de famille ! « Yes ! » Elle sourit. Edwige a toujours adoré les reptiles en tous genres. Sûrement représentatif de sa maison d’ailleurs. Même si Cardan lui n’était pas chez Serpentard. Réfléchissant, Edwige vient à rassurer son frère d’un sourire. « Je m’en sors plutôt bien, j’ai des notes excellentes. Mais si tu as encore tes notes, je veux bien. Ça me permettra de prendre de l’avance, et surtout, de rattraper quand j’ai rendez-vous à Ste Mangouste. » Parce que c’est épuisant pour Edwige de toujours devoir rattraper ses cours. Mais lorsqu’elle est à l’hôpital de Londres, elle n’a pas d’autres choix. Et ça, Cardan le sait pour l’avoir accompagné à de nombreuses reprises. Entrant dans la serre, la Serpentard sourit doucement. Et immédiatement, ses yeux s’illuminent de bonheur, en allant devant la première cage. Elle regarde avec attention le reptile, ne pouvant s’empêcher de le trouver magnifique. Et finalement, parce qu’elle sent au fond d’elle que son frère doit s’en vouloir, Edwige se doit de poser la question. « Cardy ? Je peux te poser une question ? » Elle attend la confirmation. Puis la Serpentard se tourne vers son frère et le regarde avec un sourire. « Est-ce que tu avais un problème ce … soir-là ? Quand tu n’as pas pu venir me récupérer ? » Instinctivement, ses doigts viennent toucher la petite cicatrice dans son épiderme. Elle n’en veut nullement à Cardan, même s’il vient à lui dire qu’il était occupé à prendre du bon temps. Mais elle veut lui faire comprendre, car connaissant son frère aîné, elle sait qu’il doit s’en vouloir de ce qui s’est passé.
« M'assommer ? Tu oserais lever le petit doigt sur ton cher frère d'amour que tu aimes plus que tout ? Je trouve ça choquant ! » Et pour rajouter à ton air dramatique, tu poses sur ton torse une main qui te donnerait un air d'acteur en plein dans une pièce de théâtre. Comme toujours tu finis par jouer la comédie, chose que tu fais parfaitement que ce soit avec tes amis d'une nuit ou ta famille qui ne sait pas qui tu es une fois sous les projecteurs des boites à succès que tu visites souvent. « Les papouilles... Tu es, encore maintenant, la seule à avoir le droit de toucher mes cheveux. » Autant dire que June n'est pas du genre à te papouiller et si elle tente alors tu refuses, c'est évidemment la chose que tu partages avec ta sœur et uniquement elle.
« Je te trouverais ça. J'avais tout gardé pour pouvoir t'aider en cas de retard. » Et puis tu ne jettes jamais rien ou presque, ce qui agace parfaitement June cependant grâce à la magie tu ne prends pas de place à l'appartement, avec une armoire sans fond tu parviens à tout entasser dans ta chambre. Heureusement vous arrivez vers les reptiles et aussitôt tu vois le visage de ta sœur s'illuminer en apercevant les bestioles, ce qui t'arrache un sourire touché. Si au moins tu peux faire son bonheur comme ça, tu ne vas pas te priver de te retrouver au milieu des serpents et autres mygales qui elles, n'ont clairement pas ton affection. Ta sœur brise le silence qui n'a rien de lourd ou de gênant entre vous, te faisant lever les yeux vers elle. « Je t'écoute. » Elle peut toujours te parler, qu'importe ce qu'elle doit te demander, il n'y a ni secret, ni aucun thème tabou entre vous. « Non pas du tout... J'aimerais te dire que j'ai été retenu ou attaqué par un mangemort en fuite mais si je veux être honnête avec toi alors je dois te dire que j'étais simplement entrain de créer. » Et tu te mords la lèvre parce que tu as dis beaucoup, d'un métier que tu caches aux tiens mais qui te permet de vivre plus que bien, qui t'aide aussi à financer les traitements de ta sœur sinon vos parents n'y arriveraient pas tout seul.
« Ca m'arrive de plus en plus souvent en ce moment. J'oublie les heures qui passent, les gens autours, de manger et de dormir. Sans Emrys et June j'crois que je pourrais passer trois jours sans voir le temps défiler, surtout quand je suis devant une toile. Tu dis rien à M'man hein ? Elle ne comprend pas trop à quoi consiste mon travail... Elle sait que ça rapporte, elle voit ma tronche dans la rubrique artistique de la Gazette mais elle ne cherche pas plus loin... Et tant mieux. » Votre mère a bien évidemment autre chose à penser, surtout la maladie de Edwige qui occupe vos esprits. Tu ne veux pas qu'elle s'inquiète pour toi et jusqu'à ce qu'elle découvre tes frasques, que tu caches encore soigneusement, tu peux t'assurer de ne lui causer aucun soucis. Tu bois et tu sors trop, ce n'est pas un drame si ? Tu t'en persuades, tu te dis que c'est la jeunesse et que ça passera. « Je crois que j'ai la tête ailleurs et que seule la peinture m'empêche de penser. Je suis désolé, je n'ai pas assuré l'autre soir et ça ne se reproduira plus, je te le jure. »
Faisant mine de réfléchir, la Serpentard finit par rire et hocher la tête. « J’oserai uniquement si c’est pour son bien ! » Même si ce n’est que pour rire, car comme Cardan vient de le signaler, jamais Edwige n’osera le faire. Elle préfèrera largement se faire du mal, plutôt que de blesser son aîné d’une quelconque manière. Ils ont toujours été proches et ce, depuis la naissance d’Edwige. Un sourire complice étire ses lèvres, alors qu’elle sait que Cardan ne ment pas. Il est vrai, et ce depuis toujours, qu’elle est la seule à avoir le droit de lui faire des papouilles dans les cheveux. Même ses parents n’osaient pas, alors que ça le faisait rentrer dans une colère plus ou moins grande. « Je suis toujours ravie d’être la seule à avoir ce privilège ! » Un jour, ça changera peut-être. Mais apparemment, ce n’est pas pour aujourd’hui.
Un sourire étire les lèvres d’Edwige. Elle a toujours su qu’elle pouvait compter sur son frère. Alors c’est d’adorable de sa part de lui proposer ses notes. Cela l’aidera lorsqu’elle doit aller à Ste Mangouste et qu’elle a des cours à rattraper. Regardant avec attention un des reptiles, Edwige finit par se demander si son frère était occupé ce fameux soir. Elle ne veut pas le faire culpabiliser. Mais simplement, c’est une question qui la tracasse. Et Edwige sait que même si Cardan était occupé, elle ne lui en voudra pas. Elle ne peut de toute manière pas rester fâchée contre lui. C’est impossible et ce, depuis qu’ils sont enfants. Ecoutant avec attention la réponse de son frère, ne perdant pas son sourire, elle imagine parfaitement la scène. Bien sûr, elle ne sait pas ce qu’il était en train de créer. Mais Edwige le connaît asse pour savoir que lorsqu’il se lance dans quelque chose, il est difficile de lui faire lever les yeux. Alors elle peut parfaitement imaginer ce qu’il était en train de faire, le soir où elle s’est fait attaquer en rentrant de Ste Mangouste. S’approchant de Cardan, Edwige vient à attraper sa main dans la sienne d’un geste tendre. « Bien sûr que je ne dirais rien à M’man ! On s’est toujours promis que nos secrets devaient rester entre toi et moi. Ça n’a pas changé Cardy ! » Jamais elle n’ira tromper son frère de cette manière ! Serrant ses doigts entre les siens, Edwige se glisse sur la pointe des pieds pour venir embrasser tendrement sa joue. « Tu veux me parler de ce qui te tracasse ? Mais ne t’en fais pas. Tu as ta vie, c’est normal que tu ne sois pas toujours là pour moi. » Glissant son bras sous le sien, Edwige continue d’avancer pour regarder les reptiles. Est-ce qu’elle doit parler de cette fameuse nuit avec son frère ? Ils n’ont qu’un secret entre eux normalement, déjà bien trop lourd, pas besoin d’en rajouter. Alors elle se lance, sans montrer qu’elle a encore peur de sortir seule de cette manière. « C’est de ma faute Cardy, pas de la tienne. J’aurai dû t’attendre ou attendre quelqu’un … Et puis, un de mes profs est intervenu, je ne m’en sors qu’avec une petite cicatrice. » Elle tend le bras pour montrer à son frère. L’écriture est bien lisible, mais elle s’en fiche. Edwige a besoin de se souvenir de ce qui s’est passé. « Je vais prendre des cours de défense dans une salle. Je … Je ne veux plus rester aussi faible, alors qu’ils n’étaient que trois. Tu pourras le garder pour toi ? M’man va s’inquiéter si jamais et … S’il y a besoin de signer des documents, tu voudras bien le faire ? »