Miss and Mister || Eurydice & Barty

Ma chère épouse,
Il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à toi et n'imagine ce que tu fais à mesure que mes pensés t'arrivent. Une journée de plus dans le paradis qu'est Poudlard - j'espère que tu y gouvernes glorieusement, n'oubliant pas que tu es faite pour briller.
Les cours sont sans doute aussi chiants maintenant qu'ils ne l'étaient avant le conseil des purs - n'hésites pas à aller voir les livres dans la section interdite. Troisième rangée, deuxième étagère. Tu me remercieras ce week-end quand je viendrais à Pré-au-Lard pour exiger un baiser de ta part - il est temps, je crois que la vie commence à m'abandonner depuis la dernière fois.
Ton cher et tendre,
B.C.Jr.

Une nouvelle année et t'as décidé que cette fois tu allais pas foirer le début - alors dès que t'as l'occasion, tu rejoins Pré-au-Lard et t'attends avec un bouquet de fleurs volé, la seule personne qui soit un vrai rayon de soleil dans ta vie. Pas que tu te plaignes de ce que Orthos ou Regulus amènent à ta vie - mais ils n'ont pas la beauté douce et rayonnante d'Eurydice. Elle, elle sera toujours spéciale pour toi - parce que ton palpitant, elle a été la première fille à y toucher et à avoir accès à un vrai sourire de ta part.
Tu souris pas aisément pour de vrai - t'as une floppée de sourire que tu lâches au monde avec sarcasme, moquerie ou mesquinerie, mais pas avec envie ou plaisir. Sau pour Eurydice - elle, elle t'a appris à sourire du simple plaisir d'être là au moment et de le savourer. Vous avez été ensemble - quoi que cela puisse dire pour les gamins que vous étiez - et ça t'a étonnemment marqué. Assez pour lui offrir de beaux surnoms et pour continuer à s'inquiéter pour elle. Aussi bien que t'es capable de t'inquiéter pour les autres. En détournant la conversation et en prenant tes informations sans donner l'air de les prendre.

Pour ce qui concerne Eurydice, tu pourrais lui mettre le monde à ses pieds, juste pour qu'elle passe une belle journée. T'es pas du tout extravagant ou excessif - peut être un peu.
Alors t'attends, après avoir pris une douche - t'as squatté l'appartement de Regulus, encore - et avoir mis des vêtements qui ressemblent à quelque chose. Que t'as piqué à Orthos, et à sa soeur aussi. T'aime la manière dont les femmes portent des hauts qui collent à la peau. T'es bien que t'es et quand tu vois que les élèves commencent à envahir Pré-au-Lard, tu cherches juste la seule qui compte à tes yeux.
En la voyant qui arrive, tu manques pas de te mettre à courir, sans lâcher le bouquet qui s'étiole cependant dans l'effet du vent et arrivé à sa hauteur tu la prends contre toi pour la faire voler dans les airs. Elle s'trouve là la plus belle ! Gueules-tu sans regard pour les autres, inspirant le parfum d'Eurydice avant de la poser au sol. Pour toi. Lâches-tu avec ce qu'il reste des fleurs - c'est idiot mais ca te tenait à coeur. T'aimes faire comme si - comme si elle était ta presque-femme, comme si vous étiez faits l'un pour l'autre pour toujours.

Une part de toi y croit sans doute, l'autre sait que t'es pas fait pour ce genre d'amour parfait. Avec Eurydice ca aurait pu l'être - si tu n'avais pas été toi, et elle, un peu moins elle. Alors, t'as du temps à m'accorder ? Je t'offre un verre ?

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque je reçus, un jour de cette nouvelle année, -qui je l'espérais me serait bien plus prometteuse-, une missive d'un ami. Ou plutôt, devrais-je dire, d'un amant. Un de ceux, qui avait dès lors compté et dont je n'aurais jamais aimé souffrir de son absence. Barty, avait été somme toute mon premier. En tout. Premier baiser, première luxure et premiers émois. Même si, cela ne voulait certes rien dire du haut de mon adolescence, je savais que je l'estimais. Et, que je l'estimerais toujours.
Comme en témoignait mon sourire enchanté, à la lecture de ces quelques lignes qui avaient su produire un effet plaisant sur cette nouvelle journée.

Car, en plus de me flatter comme il savait si bien le faire, l'ancien Serpentard s'était permis d'attiser ma curiosité. Notamment, en mentionnant dans ses propos couchés sur le papier, quelques écrits susceptibles de me plaire et que je serais assurée de trouver, grâce à ses précieux indices.
Tout comme ses précédentes lettres, j'en venais à la garder précieusement dans une boîte que je m'empressais d'ensorceler afin que personne ne puisse prétendument l'ouvrir, ni la trouver. Glissée sous mon lit avec une certaine adresse, tout en gardant en mémoire sous mes mèches rousses, cette opportunité de le revoir.

Pré-au-Lard et ses nombreuses ruelles, tout comme ses floppées d'étudiants et d'étudiantes, parmi lesquelles, je parvenais aisément à me faufiler. J'avais alors opté pour revêtir une cape à la discrète couleur corindon, occultant une robe longue et noire, réhaussée de bottes à talons hauts. Avec l'un de mes sacs à main de mode sorcière, obtenu pour mon anniversaire, où se terrait toujours ma baguette. Qu'advenait-il alors d'un sorcier, sans ce qui était au regard du monde, l'extension de son bras ?
Étudiante encore à Poudlard, je n'hésiterais pourtant pas à m'en servir, si par ailleurs, j'en éprouvais le besoin ...

... mais ici, nul intérêt de le faire. Surtout quand je vis cette silhouette que je ne connaissais que trop bien, courir vers moi, avec un sourire semblable à celui qu'il faisait naître sur mes fins traits, par sa seule et unique présence. Barty Croupton, dans toute sa splendeur et sa folie, auréolé d'un style vestimentaire qui lui collait au derme comme une seconde peau, mais dont je n'eus pas le loisir de le féliciter gracieusement par quelques palabres, que le beau brun me soulevait déjà du sol, pour me faire rencontrer les étoiles. Afin de les tutoyer.

Et, de déclencher chez moi, un rire. Semblable à quelques notes de cristal tendres. Attendrie par les gestes et les paroles de mon interlocuteur, à raison.

- Le plus beau ! M'exclamais-je sur un ton similaire sans me préoccuper des œillades de ces quelques indésirables. ... par Hécate ! Que de galanterie, Barty. Me voilà de nouveau sous le charme. Et d'avoir les prunelles noisette qui pétillent d'une certaine malice, alors que mes doigts délicats s'emparent de la seule fleur restante de ce bouquet s'étant échappé au gré d'Eole, pour la positionner dans mes longues mèches rousses. Qu'en penses-tu ?

Bien sûr, je la connaissais la réponse à cette subtile interrogation murmurée du bout de mes lèvres pleines, alors que je m'employais à répondre à la sienne, ne me privant pas d'un contact. De venir lier mes doigts aux siens, lentement.

- J'ai tout mon temps. Et, il est pour toi. Un silence, alors que nous avançons de quelques pas. ... tu m'offres un verre. Et avant toute chose ... tu es très beau, dans cette tenue. Un vrai roi. Le mien, même si cela fait un petit temps, déjà. Trop.

Dès qu'elle se retrouve dans tes bras t'as le palpitant qui s'agite. Sourire sur la gueule qui montre ton ravissement, et le reste du monde qui s'efface pour n'avoir d'oeil que pour son visage d'ange. T'es épris d'Eurydice depuis longtemps - elle a été une amoureuse, désignée avec la douceur naïve de l'adolescence. Dans une existence où tu avais connu plus d'hémoglobine, de rage, de sang et d'ironie, Eurydice était un rayon de soleil inespéré, dont la chaleur et la douceur t'avaient offert des émotions nouvelles. Tu étais tant attachée à sa personne qu'une rupture totale n'avait pas même été envisageable entre vous. L'amour n'était pas une chose aisée chez toi - tu t'attachais aux autres difficilement, mais avec un tel abandon que tu ne les laissais pas sortir de ta vie. C'est pourquoi, même si tu étais un type plutôt populaire en ton temps, tu n'avais que peu de proches qui pouvaient prétendre te connaitre. Orthos et Regulus en première ligne - ils savaient de toi le plus sombre et le plus terrible, autant que ce qui faisait de toi un type bien (si compter que tu sois un type bien). Eurydice, c'était autre chose, une chose parfaitement unique qui avait formé ce lien entre vous que tu ne souhaitais jamais voir disparaitre.

La sentir entre tes bras, avoir son odeur autour de toi était si plaisant que tu sentais l'adrénaline se répandre en douceur sucré dans tes veines. Tu étais heureux à ce moment précis. "par Hécate ! Que de galanterie, Barty. Me voilà de nouveau sous le charme" La fleur survivante était un cage d'affection - ce qu'elle prit ainsi et c'était parfait. "Il a donc suffit d'une simple fleur ? Merlin, je n'ai rien perdu à mon charme." Assures-tu avant de mettre ton bras autour de la jeune femme, avisant ton désir de passer du temps avec elle, de lui offrir un verre - et dans ton fort intérieur de pouvoir abuser de son temps jusqu'à ce que le matin du lendemain se lève et qu'elle soit forcée de partir.
Bien qu'à tes yeux, on ne se laisse forcé que par les règles qu'on accepte pour nous-même. Mais tu sais Eurydice plus intelligente et appliquée que toi dans l'existence. Elle fera de grandes choses - alors que t'es juste doué pour courir dans la forêt et buter des méchants pour de l'argent. "J'ai tout mon temps. Et, il est pour toi." Tu joues de tes sourcils pour lui répondre, touché par ses mots et surexcité par cette promesse. "... tu m'offres un verre. Et avant toute chose ... tu es très beau, dans cette tenue. Un vrai roi" "Il fallait au moins ça pour être à la hauteur de ma reine." Assures-tu en prenant sa main pour en embrasser la paume. Avant de la garder dans la tienne pour l'attirer vers un des cafés de Pré-au-Lard.

Le froid s'est installée et la neige grésille sous vos pas. "Ca va pas rendre la conversation excitante, mais j'dois me plier à la normalité parfois : comment se passe les cours ?" Demandes-tu finalement avant de lui ouvrir la porte pour la laisser rentrer dans la pièce surchauffée où les effluves sucrées et alcoolisées se mêlent. "Choisis la place qui te sied le mieux et je m'occupe de te commander ce qui te ferait plaisir hm ?" Proposes-tu en la laissant libre de s'assoir où elle souhaite avant de prendre sa commande pour rejoindre le bar et vous assurez d'être servis plus vite.
Faut dire que la patience fait pas parti de tes attributions. Tu prends un whisky purfeu chauffé aux épices de ton côté, et pour elle de quoi la rendre heureuse. Tu la rejoins avec les deux boissons, posant la sienne devant elle, et te mettant à côté d'elle plutôt qu'en face. Là t'es mieux pour sentir sa chaleur ou pour glisser des mots à son oreille. "T'as trouvé l'bouquin dont je t'ai parlé ?"

Barty, c'était tout simplement l'une de mes invariances, que je ne souhaitais aucunement voir être modifiée. L'ancien Serpentard, je l'avais aimé. Un verbe pourtant audacieux pour une Gaunt mais aussi pour cette jeunesse, du haut de ma prime adolescence. Avec mon interlocuteur, j'avais partagé un pan de ma vie, de mon existence ... que je ne regrettais aucunement ce faisant. Parce que lui aussi, il m'était précieux. Et que s'il lui arrivait malheur, je crois que je me mettrais à retourner le tout Londres, pour le retrouver. Parce que peut-être que nous étions encore liés ? Soumis à ce Lien d'affection que nous partagions encore, semblait-il.

Il me mettait assez aisément en confiance, l'ancien Vert et Argent et cela m'était toujours délicat que de l'octroyer celle-ci. Peu de personnes pouvaient se targuer de l'avoir, pleine et entière. Sans nulle condition, par ailleurs. Alors, mon interlocuteur faisait partie de ces quelques privilégiés et là encore, je ne m'en formalisais aucunement. Car en retour, je savais qu'il en ressentait l'identique.

- Exactement. Mais, une fleur magnifique. Minaudais-je avec un petit rire tendre, alors que la seule survivante du bouquet avait trouvé sa juste place dans mes mèches rousses. Lorsque je le sens m'entourer, je replonge instantanément quelques temps en arrière, mais cela ne fait pas appel à de la nostalgie douloureuse. Cela est tout le contraire.

... parce que je savourais chaque instant. Chaque geste empreint d'affection de la part de mon vis-à-vis qui ne se privait aucunement de m'en offrir, par ailleurs. Ce qui déclenchait instantanément chez ma personne, un sourire bien plus prononcé sur mes lèvres pleines. Et un rire, quand Barty se révélait toujours être Barty et qu'il n'avait de ce fait pas vraiment changé. Là, je n'aurais pas su comment réagir, si cela survenait.
Or, fort heureusement, je n'eus point à me poser la question ... cela m'aurait été plus que dommageable, ce faisant.

- Encore des flatteries ? N'est-ce pas l'un de tes plans machiavéliques pour que je succombe à nouveau ? L'interrogation n'était que rhétorique alors que je me laissais de nouveau entraîner à travers le frimas qui avait envahi Pré-au-Lard, nous conduisant dans un lieu où il nous serait plus judicieux de nous réchauffer. Tout comme ce rire que je ne pus réprimer quand Barty Croupton mentionna le terme normalité, terme qui ne lui collait pas réellement à la peau.

C'en était même tout l'inverse. Mais là encore, il était attachant et attendrissant dans sa manière de vouloir que nos retrouvailles se passent au mieux. Et en cela, je l'en remerciais. Intérieurement.

- Normalité, n'est pas un terme auquel je t'associerais. Que je le taquinais en fronçant mon joli nez parsemé d'éphélides. ... et pour te répondre, avec le Conseil des Purs ... il est préférable de ne pas nous endormir sur nos lauriers. On doit performer. Mais, cela ne me change pas vraiment.

Emrys Gaunt m'avait élevée comme étant la meilleure. Ou plutôt comme une déception dans cette branche des Gaunt et je devais faire en sorte d'exceller pour prétendre rattraper la perfection de mes cousins. Et, j'y arrivais. Parce que j'avais toujours apprécié la compétition.

- Bien. Je me pliais à cet exercice, avec un tendre sourire, optant pour une place proche d'une fenêtre mais assez excentrée de la foule. Parce que je n'appréciais pas la promiscuité avec les autres et mon temps était de toute manière, dévolu à Barty. Et pour la commande une salsepareille agrémentée de plus de miel et d'épices de Yule. Appréciant de ce fait que le breuvage soit déposé devant ma personne, j'allais en prendre une gorgée quand je sentis le corps de l'ancien Vert et Argent se glisser à côté du mien.

Par Hécate ! J'avais toujours été fascinée par ses iris couleur émeraude. Et le fait qu'il me susurre à l'oreille cette question légitime eut tôt fait de me faire agréablement sourire, tandis que je repoussais la dégustation de mon breuvage, à plus tard.

- Je l'ai trouvé à l'instant même où j'ai reçu ta lettre. Et, je t'en remercie. Je plaçais alors l'un de mes index sur son nez, mon autre main caressant l'une des siennes. ... aurais-tu oublié d'exiger ton baiser ? En remerciement de cet indice se trouvant dans ta missive ? Mes prunelles noisette étaient teintées d'une lueur particulière, alors que ... lentement, je venais poser mes lèvres sur celles de l'ancien Serpent, que j'étais heureuse de retrouver.

"Encore des flatteries ? N'est-ce pas l'un de tes plans machiavéliques pour que je succombe à nouveau ?" Tu la lâches pas d'une seconde, heureux de pouvoir la tenir à tes côtés comme à l'époque de Poudlard. Les quelques mois de relation qui a fait tourner les têtes de tous les curieux vers vous - tu sais que cette attention était appréciable, qu'elle l'a adorée autant que toi. Ca te manque parfois, cette insouciance qui glissait dans tes veines quand tu te trouvais encore à l'époque. Pas que tu sois vraiment moins insouciant - t'es surtout toujours aussi immature - comme tu vis toujours comme si le lendemain c'était la mort qui t'attendait.
Mais t'es moins enclin à mettre ton coeur dans la balance. Tu le laisses enfermé dans sa cage, la majorité du temps, pour simplement rechercher le plaisir éphémère. De mémoire, Eurydice est la dernière personne que t'as accepté d'aimer. Peut être la première aussi d'ailleurs - pas que tu sois fait de regret, tu existes sans eux, préférant les remords au pire. "Est-ce que ça marche ?" Demandes-tu avec un sourire complice, glissant la question comme un espoir vain. T'es un gamin amoureux à ses côtés, tu agis aussi stupidement qu'à ton habitude - et une fois que tu retournes à ton quotidien tu geins d'aucune jalousie. Eurydice est libre d'être qui elle souhaite - sa liberté c'est ce que t'aime encore le plus chez elle.

Bien que tu lui souhaites de faire toujours les bons choix. Et quand elle accepte de passer l'après-midi avec toi tu te dis qu'elle n'aurait pas pu décider mieux. T'es la meilleure des compagnies après tout, et tu te fais gentleman dès que vous entrez dans le bar pour lui trouver de quoi boire avec délectation et un sujet de conversation basique - pour un début seulement. "Normalité, n'est pas un terme auquel je t'associerais... et pour te répondre, avec le Conseil des Purs ... il est préférable de ne pas nous endormir sur nos lauriers. On doit performer. Mais, cela ne me change pas vraiment." "Je doute pas qu'tu brilles plus fort que les autres". Assures-tu avec un clin d'oeil - avant de t'approcher d'elle pour sentir sa chaleur qui irradie jusque toi.
Tu réalisais pas comme tu avais froid jusque maintenant et là t'as la tête qui tourne et t'es pas capable de réfléchir avec cohérence. Sourire sur la gueule et la langue fourchue qui veut partir dans tous les sens juste pour pouvoir parler avec elle durant des heures - c'est la preuve que t'es content d'avoir ce moment avec la jeune femme.

Ta version de la joie. "Je l'ai trouvé à l'instant même où j'ai reçu ta lettre. Et, je t'en remercie." Tu souris, t'approche encore, vibrant presque d'impatience à être à ses côtés. "... aurais-tu oublié d'exiger ton baiser ? En remerciement de cet indice se trouvant dans ta missive ?" "Tu crois que je suis là à t'offrir un verre pour quelles autres raisons ?" demandes-tu en arquant un sourcil inquisiteur - et quand elle s'approche de toi tu cesses des respirer. Jusqu'à ce que sa bouche trouve la tienne, que tu viens à sa rencontre avec plus de gourmandise encore - retrouvant la sensation familière avec un bruit glutural de plaisir.
Tu joues avec sa bouche aussi longtemps qu'elle te le permet avant de retrouver ta capacité à respirer. "Tu sais encore comment me rendre accroc. Joue pas trop, Eury, je pourrais bien venir t'enlever un jour pour t'avoir qu'à moi seul." Dis-tu avec un clin d'oeil, un baiser rapide offert et un sourire de contentement sur la gueule. "Je vois que tu as apprécié mon aide. Hésites pas à la demander encore, je ne serais que trop heureux de te l'accorder. Surtout si c'est une bonne excuse pour t'embrasser."

Sans que je ne sache réellement l'expliquer ni le verbaliser pour autant, la présence de Barty avait quelque chose de rassurant, au demeurant. Même si, pour certains et certaines, le Croupton était quelque peu ... singulier. Différent et unique. Mais, c'était ce qui m'avait plu chez lui et qui me plaisait toujours peut-être un peu, si je devais être un tant soit peu honnête avec moi-même. La manière dont j'étais la Reine des Serpents à ses côtés, surtout quand nous évoluions dans le Château séculaire avec une forme de fierté dans le regard. Jamais, je ne m'étais sentie plus jeune que lui ou en décalage. Après tout, nous n'avions seulement que deux années, d'écart.
... ce qui, de mon point de vue, n'était nullement contrariant.

Alors, mon interlocuteur avait de ce fait mon affection, dès lors qu'il se trouvait en ma présence. Et, je ne pouvais prétendument nier plus longtemps qu'il m'était plaisant de le voir et qu'il ait pensé à ma personne avec sa petite indication présente sur cette missive que je me suis empressée d'occulter à la face du monde. Ainsi que cette trouvaille, allant de pair, bien évidemment.
Or, comme toute jeune demoiselle, je ne pouvais qu'être sensible à ses quelques flatteries. Qui déclenchèrent un sourire, un froncement de nez, et une œillade quelque peu mutine.

- ... peut-être ? Bien entendu, je ménageais un suspens tangible, alors que mon vis-à-vis souhaitait entamer nos retrouvailles avec une discussion pour le moins triviale qui ne lui ressemblait pas du tout.

C'était bel et bien l'opposé de celui qui fut mon petit ami, il y a quelques années de cela. Barty, qui ne s'embarrassait pas vraiment des convenances, et de tout le reste qui pouvait sciemment en découler en vérité.
Mais, j'étais heureuse de lui partager ma vie au sein de Poudlard et quant à sa réponse, elle ne put que me charmer. Comment pouvait-il en être autrement, de toute manière ?

- Toujours. Et, tu sais mon point de vue en ce qui concerne les autres. J'étais certaine, qu'il ne l'avait pas oublié, étant donné qu'il ne s'était pas modifié au fil des années.

Tout comme son odeur et les quelques nuances de ses charmants iris par ailleurs. À sa nouvelle interrogation, j'eus un éclat de rire flûté, pour le moins consciente que ce cher et ancien Serpentard avait quelques idées sous ses mèches ondulées, que je m'empressais d'effleurer.

- Moi, qui te croyais pleinement innocent. À croire que ça ne te sied pas au teint non, ça non plus. Je le taquinais encore. Avant de pousser plus loin notre rapprochement par un baiser. Et, comme je l'avais initialement pensé ... il ne put que s'y résoudre à y répondre. Tandis que de sa chevelure, je glissais mes doigts sur son visage pour le caresser. Avec là aussi, une forme de tendresse qui n'était pas feinte.

Un nouveau rire et-

- Oh ! Tu oserais te soustraire à Aristée, celui qui a souhaité dérober l'Eurydice antique à l'Orphée d'antan ? Orphée. Ou- Orpheus. Hum. Pfeuh. ... je compte encore bien te demander ton aide. Cela est somme toute assez certain, Barty. Un silence, alors que je goûtais de nouveau mon breuvage, reportant mes prunelles noisette sur mon partenaire. ... et toi ? Parle-moi un peu de toi, je suis sûre que je vais être encore ... admirative !

Barty Croupton avait ce côté fascinant qui bousculait un peu trop aisément la bienséance, c'était ... impressionnant.