Tu es acharnée, c'est une chose qu'on ne peut pas t'enlever et c'est cet acharnement qui a fait de toi l'une des lieutenants d'Euphémia, te plaçant à ses côtés avec d'autres sorciers talentueux parce qu'elle sentait qu'elle pourrait parfaitement compter sur toi. Pour ainsi dire tu es à l'image de ta maison à Poudlard, un serpent qui mord et ne lâche pas sa proie avant d'être certain que le venin a bien été inoculé. Ce qui rendait fou tes camarades à l'école car toi, la née-moldue tu leur faisais mordre la poussière surtout pour ceux ayant des idées puristes. Et puis tu avais le don pour défendre ceux qui ne se défendaient pas eux même, tu es persuadée que le choixpeau t'a envoyée dans cette maison avec cet unique but à l'esprit, que tu fasses un peu justice pendant 7 ans et que les puristes se calment et cessent un peu de se penser tel les rois, les seigneurs, les esprits supérieurs de cette école alors que la plupart n'arrivaient même pas à rivaliser en duel contre toi, toi la née-moldue, n'étant même pas de leur monde à la base et ne méritant pas d'étudier d'après leur propre avis. Autant dire que tu n'es pas sortie de Poudlard qu'avec des amis mais qu'importe, ce caractère à t'acharner et ne rien lâcher t'a permis d'aller loin, de t'en sortir dans tes études et surtout de sortir vivante de la guerre, ce qui n'était pas gagné car tu es certaine que plusieurs, sous leur masque, t'ont reconnus et auraient aimé t'envoyer 6 pieds sous terre, entre 4 planches. C'est aussi à cause de cet acharnement qui est tien que maintenant que la guerre est terminée, qu'elle n'est plus qu'un vilain souvenir dans vos mémoires, que tu cherches à enquêter sur ceux qui ont pris part sans forcément porter une quelconque marque. Car ce sont peut-être eux, les pires.
A la rigueur les mangemorts marqués et masqués étaient si fanatiques que les arrêter était simple, il suffisait de regarder leur bras pour observer la marque du Lord Noir. Mais les petits agents annexes, ceux alimentant l'horreur par quelques rumeurs, des bruits de couloir, des actions non officielles, ce sont eux les pires car avec leurs actions sous couvert de peur ou simplement par profit financier, ils ont causés tout autant de mal que les plus fanatiques des mangemorts. D'ailleurs plusieurs courent encore mais ce n'est qu'une question de temps avant que tu mettes la main sur Bellatrix Black ou les frères Lestrange, justice sera enfin rendue pour tout ce qu'ils ont osés faire et surtout tout le mal qui fait encore pleurer le monde magique. Et heureusement grâce à cela, tu sais où fouiller pour sortir des vieux dossiers que tout le monde voudrait voir au fond du placard, sauf que tu as un don certain pour regarder sous les tapis ce qu'on cherche désespérément à cacher. Et il ne te faut pas longtemps pour mettre la main sur l'évidence, la famille Croupton n'est pas toute rose.
Enfin pas toute la famille, à l'image de Achlys Malefoy que tu as interrogé concernant son frère, tu as un autre frère à l'esprit à savoir Charlie Croupton, frère de ce cher Barty qui semble tremper dans des affaires si louches que tu penses vraiment qu'il n'y a pas assez d'un seul dossier pour tout rassembler. Rien de certain cependant, rien de sûr... Malheureusement ton enquête piétine et la seule chose que tu sais c'est que Barty se fait payer pour des boulots mais lesquels ? Ceux qui utilisent ce genre de travail ne viennent pas, justement, baver aux aurors. Et inutile de traîner dans l'allée des embrumes, tu n'y vas pas assez souvent pour qu'on te parle et surtout tu commences à être connue, ce qui pousse ceux qui traînent dans ce lieu, à toutes les méfiances du monde. Pourtant tu ne veux pas abandonner si vite alors tu te rends tôt sur le terrain officiel des équipes de Quidditch, pour intercepter le joueur presque professionnel, qui devrait porter rapidement des couleurs d'une équipe que tu ne connais pas, afin de lui poser des questions. Charlie Croupton n'est pas difficile à reconnaître, il n'est pas long à arriver alors autant dire que lorsque tu approches de l'équipe qui part en entraînement, la plupart des joueurs s'éloignent sans un regard car ils reconnaissent l'uniforme des aurors. « Monsieur Croupton ? Je peux vous parler ? C'est au sujet de votre frère. » Dis-tu sans détour, autant ne pas lui raconter de salade, il vaut mieux qu'il sache pourquoi tu viens. « Les membres de votre équipe peuvent patienter quelques minutes et vous attendre ? »
Y'avait pas à dire, j'aimais les matinées de ce genre. Quand je savais pertinemment que j'allais faire ce pour quoi, je pouvais vibrer chaque matin. Ou plutôt, à chaque instant de la journée. Parce que le Quidditch, il faisait partie intégrante de mon existence, depuis que je l'avais pratiqué à Poudlard. Car, je ne souhaitais pas faire autre chose de ma vie. Parce que je me voyais pas bosser dans un bureau, j'avais opté pour voler sur un balai. Et, fallait croire que ça me réussissait ça. J'avais réussi à intégrer l'équipe des Faucons de Falmouth. Non mieux, j'étais devenu Batteur titulaire plutôt que suppléant. Et ça, c'était une victoire que je devais chaque jour à ma persévérance et à mon abnégation.
Parce qu'il y avait cette volonté de rendre fier les autres. Malgré tout. Que même, si j'aimais ce que je faisais le plus au monde, y'avait mon petit frère Barty dont l'avis comptait plus que de raison. Bien sûr, y'avait Dean aussi. Comment l'oublier, lui ? Lui, avec qui j'avais développé un Lien aussi fort, qu'on était devenus Dictamens. Qu'on vivait ensemble maintenant, et que je n'hésiterais même pas à donner ma vie, pour le sauver. Lui. Alors, je laissais quelques mots griffonnés à la hâte sur un morceau de parchemin déchiré, à mon meilleur ami. Lui spécifiant que je serais absent une bonne partie de la journée, sans me douter pour autant, qu'elle allait me casser les boursoufflets, cette journée.
Là, j'avais juste mon sourire de renard plaqué sur mes lèvres, tandis que je prenais avec moi tout mon équipement pour me rendre au stade d'entraînement des équipes de Quidditch. Ça, ça me plaisait qu'on s'y croise tous. Y'avait moyen d'analyser les jeux des différents joueurs adverses. Des challengers. De noter, sans m'en priver, les quelques points à revoir, les faiblesses mais aussi les forces. Et par Salazar, j'étais bien loin de tout savoir ! Mais, j'hésitais pas une seule seconde à tout noter sur un carnet, histoire de pas me retrouver acculé le moment venu. Face à une équipe, dont je n'aurais pas analysé le jeu, préalablement.
En route, je saluais ceux et celles qui seraient mes adversaires dans peu de temps, m'apprêtant à revêtir ma vareuse de Batteur aux couleurs des Faucons. Sauf que ... le Destin en eut décidément autrement, en la personnification d'une femme. Trentenaire. Avec un insigne d'Auror épinglé sur son costume. Ce qui me fit, bien malgré moi, froncer les sourcils. M'attendant à ce que ce ne soit pas de moi dont il était question, je me ravisais bien vite pour le coup. Parce que je venais d'être interpellé, par cette femme, qui plus était.
... au sujet de Barty ?! Quand il s'agissait de Barty, y'avait le mécanisme du grand frère protecteur qui se mettait automatiquement en route, même si je me départissais pas pour autant de ce sourire de renard quelque peu mutin, qui avait accueilli mon interlocutrice. Qu'est-ce qu'elle me voulait, bon sang ? Ou plutôt, qu'est-ce qu'elle pouvait bien vouloir à Barty ? J'avais ma petite idée, hein. J'étais clairement pas con au sujet des conneries qu'il pouvait faire, cet abruti ...
- Bonjour. Madame ? La politesse, elle n'était pas pour les Véracrasses, hein. Ouais. Mon équipe peut m'attendre, évidemment. Je leur faisais signe, que je les rejoindrais plus tard, étant alpagué par ma vis-à-vis que j'en venais à décaler du passage. ... je vous écoute. Soufflais-je, bras croisés sur mon torse, l'ayant entraînée à l'écart.
Parce que si on devait parler de B., autant que personne à part nous deux, ne soit au courant. C'était la moindre des choses, pour le coup.
Tu as remarquée une chose, c'est qu'à chaque fois que tu arrives quelque part, on te regarde en coin. Parce que ton uniforme veut dire beaucoup et surtout, il représente la justice du ministère ainsi tout le monde sait que lorsque les aurors se déplacent ce n'est jamais pour rien. On oublie souvent votre côté enquêteur et pourtant c'est la vérité, votre travail ne se limite pas seulement à la traque des mages noirs mais bien aux enquêtes diverses et aux dossiers qui doivent se remplir pour apporter le point final à des crimes qui n'ont pas encore été résolus. Cependant tu ne viens pas pour accuser quoi que ce soit malgré les regards qu'on te lance en coin, tu vois aussi une jeune fille te suivre des yeux avant d'observer ton nouvel interlocuteur et partir sans demander son reste au bout de quelques secondes. Tu espères juste ne pas attirer de problème au jeune Croupton, il est facile d'imaginer qu'un auror se déplace suite à une dénonciation ou des soupçons, mais c'est évidemment son frère que tu as dans le viseur et pas le jeune homme que tu as devant toi. Sauf que son frère est introuvable pour l'instant et malgré tes recherches, tu n'arrives pas à dire où il est. Il se cache des radars et tu dois avouer qu'il y parvient parfaitement, ce scroutt à pétard. Comme si il sentait qu'il risquait d'avoir chaud à son matricule en se montrant un peu trop.
Tu le suis à l'écart après l'avoir observé faire un geste à son équipe qui part sans demander son reste, pour un entraînement qui durera assez longtemps pour qu'il n'en manque rien. Tu vois les gestes de ton interlocuteur, ils sont secs et tu devines la tension de ses membres soudainement. Pas que ça te surprenne, c'est toujours un peu impressionnant de se retrouver devant un auror, qu'on soit fautif de quelque chose ou pas. Parce que vous avez presque tous les pouvoirs et vos décisions peuvent faire s'écrouler des vies. Si à l'époque il y a eut des abus, toi tu fais en sorte de limiter au maximum cela et de ne convoquer, de n'arrêter qu'en derniers recours car tu sais bien que la décision peut impacter durablement le quotidien du sorcier ayant été suspecté. « Je ne serais pas longue, vous aurez rapidement la tête dans les nuages. » Dis-tu avec une pointe d'humour qui fait briller tes yeux d'une lueur un peu malicieuse, même si tu n'ôtes jamais vraiment ton masque professionnel. « Sachez tout d'abord que je ne veux créer aucun problème à votre famille. Pour ainsi dire, je cherche votre frère depuis quelques semaines afin de lui poser des questions. Sauf qu'il semble avoir disparu des radars. » Et le mot est faible, c'est comme si personne ne l'avait vu depuis... Un bon moment. Depuis l'une des dernières soirées de Poudlard où il a été vu avec l'héritier Black.
« En premier lieu, avez vous des nouvelles de votre frère et savez vous où je pourrais le trouver ? » Et tu sors ta baguette pour l'agiter et faire apparaître un calepin magique qui va prendre des notes discrètes afin de ne rien oublier. Et surtout d'avoir des preuves, de sorte à pouvoir te protéger toi si l'entretien est rapporté partiellement au ministère. Ca s'est malheureusement vu. « Quand l'avez vous pour la dernière fois ? » Nouvelle question, de sorte à savoir si ils ont gardés contact comme tu l'imagines ou si la famille est éclatée, comme on le voit souvent après la guerre quand l'un de ses membres est parti faire ses propres choix et pas les bons, en plus de ça.
J'avais jamais eu affaire encore à des Aurors en service. Parce que pour ça, pour cet état de fait, je laissais ma place aux autres. Mais, force était de constater qu'aujourd'hui, la donne avait changé. Qu'étrangement, on venait me trouver. Ou plutôt que l'une de ses représentantes avait réussi à m'alpaguer dans ce lieu où j'étais certes Charlie Croupton le Batteur des Faucons de Falmouth, mais en aucun cas le grand frère de Barty. Du moins, même si je voulais qu'il soit fier de moi, son aîné, je laissais notre lien fraternel sur le banc de touche lorsque je pénétrais sur le terrain.
... mais là, on m'en empêchait. Et malgré moi, j'aimais pas ça. Même si je conservais mon sourire de renard face à l'Auror, je pouvais pas m'arrêter de me faire quelques scénarios quant à ce qu'elle pourrait me sortir, dans quelques instants. Et, ils étaient doués pour ça, ceux qui faisaient partie de cette engeance. À foutre les jetons, à commettre quelques abus dûs à leur supériorité. Moi, j'avais jamais été inquiété avec un père au pouvoir mais ... vu nos liens en ce moment, rien n'était moins sûr.
Alors, je laissais partir mon équipe vaquer à ses occupations bien obligé de devoir me plier aux injonctions de mon interlocutrice. Même si, je rêvais pas là, elle me faisait de l'humour ?! Sans pour autant m'en cacher, je me mis à émettre un rire bref avant que mes iris noirs eux, se mirent à luire d'une lueur bien plus sérieuse. Parce que oui, c'était bel et bien de Barty dont il s'agissait. Quand ça touchait à ma famille, c'était obligatoirement lui. Comment il pouvait en être autrement, de toute façon ? B. était celui que je devais protéger en tant que grand frère et le seul qui me restait.
Même si, nous n'étions pas les plus proches au regard du monde, c'était cette tâche qui m'incombait et qui parfois s'imprimait dans mes épaules, d'aîné.
- J'ai droit à de l'humour ? Je rétorquais cette interrogation avec mon éternel sourire de renard, avant d'en venir lentement à froncer mes sourcils. J'aimais pas la tournure que prenait cet échange, même si je savais que mon crétin de cadet avait dû sûrement faire des siennes à un moment donné. ... c'est Barty, ça. Toujours doué pour disparaître des radars. Est-ce que je faisais de l'humour ? Il semblerait bien. Et, c'était pas sûr que ça tape dans le mille, ce faisant.
Mais ... instantanément, je m'inquiétais. Même si, je ne le montrais pas. Même si, je me devais de rester stoïque et maître incontesté et incontestable de mon angoisse que l'Auror avait fait naître dans mon âme, en mentionnant la disparition de B. Inspirant et expirant, je me disais que je devais gagner du temps. Que je devais retourner la situation à mon avantage. Que je devais faire preuve de ruse, comme l'une des qualités de cette Maison que nous avions dès lors partagé durant sept années consécutives avec mon cadet.
Cadet, qui était de ce fait introuvable, donc. Et ça, ça n'arrangeait clairement pas mes affaires.
- On se parle pas beaucoup. Ou plutôt, on a pas le nez dans ce que fait l'autre. C'est comme ça. Gagne du temps Charlie. ... pourquoi vous, spécialement ? Vous avez un contentieux avec lui ? Il vous a brisé votre petit cœur ? Que je la questionnais avec toujours mon sourire de renard savamment niché sur mes lèvres, tout en éludant son interrogation à raison. Vous voulez boire quelque chose ? Mais je suis sûr et certain, que vous allez me dire ... pas en service Monsieur Croupton. Ça fait mauvais genre. Un silence. ... est-ce que je me trompe, seulement ?
Moi, en revanche, rien ne me l'interdisait. Surtout si je devais me souvenir de la dernière fois où j'avais revu Barty. Et, ça remontait peut-être à plus loin que ce que je pensais initialement. Oupsie.
C'est vrai que la logique aurait été que tu ailles plutôt chez lui, dans un lieu calme où ses collègues ne vont pas se demander tout bas si il a fait quelque chose de mal pour attirer le regard des aurors. Et pourtant... Pourtant tu n'es pas patiente, ce n'est pas ta qualité première et quand un dossier est ouvert depuis longtemps à ton goût, tu aimes le refermer bien vite. Et le cas Barty Croupton est justement le genre que tu veux régler, car il y a des affaires plus urgentes, plus importantes mais que vous ne pouvez pas passer à côté de ce que ce jeune homme sous prétexte que Lestrange est en liberté, par exemple. Car il n'y a pas d'échelle du crime et chacun doit payer, en attendant Barty est dehors, se promenant presque à vue de tout le monde et peut poursuivre sa vie sans être inquiété pour tout ce qu'il a fait... Ou tout ce dont on le soupçonne car pour le moment, tes preuves sont faibles. Alors certes ce n'est pas auprès de son frère que tu vas trouver toutes les réponses mais c'est le protocole, vous devez interroger toute la famille ou presque, du moins celle que vous pouvez approcher. Et puis tu n'es pas à l'abri de découvrir quelque chose à travers une révélation lâchée par son frère sous couvert d'une confiance un peu trop aveugle. On ne sait jamais, tu t'es toujours retournée lorsque les affaires semblaient insolubles et tu t'en sors bien à chaque fois.
« Pourquoi pas ? Les aurors aussi aiment rire de temps en temps. » Dis-tu une nouvelle fois parce que tu voudrais détendre l’atmosphère mais aussi parce que tu ne veux pas qu'il se sente agressé sur ses terres, d'une certaine manière. Le terrain c'est chez lui, tout autant que son appartement, il pourrait se braquer et tu ne doutes pas que de parler de sa famille va justement provoquer un mouvement de recul. Comme tous les sang-purs, quand on touche les membres de leur famille immense alors ils sortent les crocs et grognent. Ils ont tant été habitués à se protéger les uns les autres qu'ils ne savent plus faire autrement, même quand le danger est absent. D'ailleurs pour aujourd'hui tu recherches tout sauf des noises, même si Barty a été impliqué dans des affaires que tu ne révéleras pas à son frère, car tes sources tu les tiens de ceux que tu combattais sous ton uniforme il y a encore quelques mois. « Certes il est doué... Et insaisissable. » A ton grand agacement parce que ce n'est pas faute de mettre les autres aurors au parfum, en vain pour l'instant.
« Ne pas beaucoup se parler n'empêche pas de savoir où se trouve un frère même éloigné. » Autant dire qu'il ne va pas éluder bien longtemps tes questions, malgré son talent certain pour le faire. « Ho non... Je ne m'intéresse pas aux petits jeunes. » Et même pas aux hommes d'ailleurs, chose que tu ne dis pas mais qui te fait sourire intérieurement quand tu repenses à ton épouse, parfaite et magnifique, qui sera toujours cent fois au dessus de tous les hommes que tu croiseras. « Je suis en service mais j'accepte un jus de citrouille en bouteille seulement. » Autant dire que le coup de la pilule dans le verre ça a été fait à l'époque, à présent vous vous assurez d'avoir des bouteilles fermées que vous ouvrez vous même pour plus de sécurité. « Vous ne répondez pas à mes questions, Monsieur Croupton. » Une façon de lui rappeler que malgré la proposition d'une boisson, tu n'oublieras pas de reposer tes questions si besoin.
Pour chaque être humain sorcier normalement constitué, se retrouver face à un représentant de la Justice Magique, ça sonnait toujours comme quelque chose de négatif. Et, face à l'Auror présente sur le terrain de Quidditch, c'était bel et bien ce que je ressentais. Même si, j'étais loin d'être en faute. Même si, j'avais commis aucun crime à mon actif, c'était l'impression que ça m'offrait. Et autant dire, que j'étais pas très fan de ça. De cette sensation d'avoir quelque chose à me reprocher, alors que fondamentalement, c'était pas de moi, dont il s'agissait.
La femme dont je n'avais pas eu encore l'identité mais qui me connaissait, au vu de mon lien fraternel avec Barty, me laissait aussi un goût amer dans la bouche. Parce que j'avais aussi cette idée, de pas être sur le même pied d'égalité. Ce qui me rendait dès lors sur la défensive, tout en conservant mon sourire de renard afin de quelque peu brouiller les apparences. Sourire de renard, qui, bascula d'ailleurs dans un rire sec quand mon interlocutrice en vint à me préciser que les membres de son corps d'élite, savaient rire.
... excusez-moi du peu, mais je les imaginais pas très fanfarons. Pas au-delà des Détraqueurs hein. Mais, je les voyais pas s'esclaffer autour d'une tasse de café, les Aurors. Même si, l'un d'entre eux avait lâché une vanne. Ouais. Non.
- Lâchez-moi une blague. Histoire de voir si je peux confirmer ce qui me semble être une affirmation. Mon regard sombre pétillait de malice, et d'une lueur de défi, parce que quand même, quoi.
Cependant, elle me rappelait assez rapidement le pourquoi de sa venue, la trentenaire. Et, mentionner mon petit frère, ça me faisait toujours grincer des dents. Même si je savais mon cadet versatile et ô combien fluctuant, j'aimais pas à ce qu'il soit mis en danger inutilement. Ou recherché. Ou pire encore. ... elle me gavait cette entrevue, et c'était peu de le dire.
- Vous savez résumer en deux notions succinctes ce que représente mon petit frère. Doué et insaisissable, c'étaient les mots. Et, je pouvais pas la contredire de cet état de fait, la belle brune. Belle brune, qui, je devais bien l'admettre : venait de marquer un point. Voire dix. ... c'est un peu notre fonctionnement ça. On est pas du genre à savoir ce que l'autre peut bien faire. Et vice-versa.
C'était un drôle de mécanisme entre frangins, mais c'était comme ça. Et, jusqu'à présent, on s'était jamais plaint.
- Aaaaaah. Pas de rupture amoureuse donc. Avec la potentielle envie, de lui arracher les parties ? Je notais ça, dans un coin de ma tête. ... va pour un jus de citrouille. Que je soufflais, dans un sourire alors que je faisais tout pour avoir la bouteille rapidement entre mes doigts et la lui tendre. Ce qui m'empêchait pas non plus, d'en prendre une à mon tour.
Faisant s'entrechoquer les bouteilles l'une contre l'autre, j'eus un léger sourire pour le moins impertinent quand elle se permit de surenchérir sur une évidence. Celle imputée au fait, que je ne répondais pas à ses interrogations. Ah. Techniquement si, hein.
- Si vous remontez le fil de notre conversation, je peux vous assurer que si. Je buvais une gorgée de mon jus de citrouille. ... je peux pas vous donner plus d'éléments, ne sachant pas où se trouve mon introuvable petit frère. Note que ... si elle me soumettait au Véritasérum, elle verra certainement que je ne mentais pas. Là, c'était juste une vérité parmi tant d'autres. C'était tout.
Le rire qu'il lâche t'arrache un bref sourire mais tu n'as pas l'occasion de te vexer car tu dois reconnaître une chose, c'est que les aurors ne sont pas les clowns du ministère. Souvent la plupart sont trop sérieux et pour les autres, ils ont trop vus pour s'octroyer le droit de rire ou de profiter d'un peu de détente. Mais il y a un petit groupe qui parvient encore à profiter simplement d'une bonne blague ou d'une vanne bien placée, ceux là sont souvent les collègues les plus agréables et ceux avec qui tu aimes partir en mission car c'est plus simple, c'est plus agréable. Et surtout, tu détestes l'idée qu'un métier sérieux doit forcément se faire sans lâcher le moindre sourire. Déjà que vous voyez souvent des aurors et des mages noirs user d'une magie si sombre que le commun des mortels ne peut l'imaginer, vous n'allez pas en plus tirer la tronche si ? « Vous m'excuserez mais là rien en me vient... Je verrais si j'arrive à vous faire une blague pendant notre entretien. » Histoire de rappeler que tu n'es pas là pour animer la galerie mais pour quelque chose de sérieux, un travail qu'on attend de toi et qui réclame toute ton attention ou presque. Bon tu viens de prouver que l'humour tu l'as laissé au vestiaire mais bon tu vas essayer de te rattraper, histoire de relever le niveau et l'honneur de tes potes aurors qui ont du l'humour eux.
« Donc vous ne pouvez pas m'aider. » Dis-tu en formulant ce qu'il te fait comprendre, à savoir qu'il n'est pas capable de te dire à quoi s'occupe son frère parce qu'ils fonctionnent ainsi. Drôle de façon de se comporter les uns avec les autres mais... Plus tu vis dans le monde magique et plus tu prends consciences d'une chose, à savoir que les sorciers et surtout les sang-purs, ont une façon de fonctionner bizarre surtout dans les fratries. Soit ils ne se parlent pas ou presque, soit ils sont soudés et liés presque d'une manière incestueuse, au point de tuer si quelqu'un ose s'en prendre au frère ou à la sœur tant aimée. En bref c'est l'extrême, comme tout ce qu'ils font à chaque fois, ils ne donnent pas à moitié mais totalement. Et c'est aussi pour cela que lorsqu'ils tombent dans la magie noire, pour beaucoup il n'y a aucun retour en arrière. Est-ce les conséquences d'une magie trop sombre utilisée pendant des siècles par les membres précédents ? Tu te poses souvent la question sans avoir la réponse, malgré tout.
Tu avales une gorgée de ton jus de citrouille tout en l'observant du coin de l’œil. Certes il a répondu un peu à tes questions mais serais-ce un mensonge ? Il n'a pas l'air et de toute façon tu n'as ni le temps, ni l'envie de le soumettre à un quelconque sortilège, son frère n'est pas recherché à ce point. « Que savez vous de ses actions de ces derniers mois ? Si vous ne le voyez pas souvent, vous l'avez au moins croisé pendant l'année non ? Qu'a-t-il dit au sujet de lui, de son quotidien ? De ses fréquentations ? » Car c'est peut-être ça que tu veux savoir en réalité. « En bref, savez-vous si votre frère fréquente des sorciers à la réputation douteuse, monsieur Croupton ? » Et parce que tu es encore moins patiente que tes collègues, tu finis par directement poser la question cash. Sans lui rappeler pour l'instant mais tu le feras si tu doutes de sa sincérité, que mentir à un auror c'est mentir au gouvernement lui même.
Pour certains mais surtout certaines, parfois du moins, je ne prenais jamais grand chose au sérieux. Ou peut-être, quand c'était trop tard en définitive. Parce qu'il y avait toujours moyen de désamorcer un prétendu conflit avec une pirouette, et moi, force était de constater que j'étais doué dans cet état de fait. Et, qui plus était, ça s'étendait un peu à tout les Croupton, en fait. Car, savoir se tirer de situations pour le moins inextricables, c'était comme un autre super pouvoir. ... ça aidait, quand c'était un peu trop le merdier, même.
C'était peut-être aussi pour ça, que j'avais eu envie que mon interlocutrice me fasse une petite blague. Comme l'une de celles qu'elle aurait pu faire à ses collègues du Ministère. Or, je me retrouvais sans rien pour rebondir dessus et ... fallait même croire, que j'en étais déçu. Moi, qui m'attendais presque à me taper une bonne barre, vu que je l'avais mise au défi, -un Croupton ne se défilait jamais quand il était question de son honneur-, baaaaah ... c'était mort, quoi.
- Je note. Sifflais-je avec mon éternel sourire de renard, tout en venant tapoter de mon index, ma tempe. Pour lui signaler que non, je n'oublierais pas cette tentative à elle, de me faire rire, moi.
Dans ma tête, c'était acté et j'avais bien une trop bonne mémoire, pour ça. Mémoire, qui s'émoussait un peu, quand il s'agissait de répondre aux questions pour le moins intrusives de ma vis-à-vis et qui concernaient à fortiori, mon petit frère. Quand il s'agissait de ce dernier, mes souvenirs étaient quelque peu étiolés, un fait rendu certain pour ne pas le mettre aussi profondément dans la bouse de Sombral, qu'il ne le fut actuellement. Haussant mes épaules, et pinçant mes lèvres dans un sourire que je voulais cette fois-ci contrit, je lui signalais par ce simple geste, que je n'étais pas en mesure de l'aider, cette femme qui s'était déplacée jusqu'au terrain de Quidditch et qui m'empêchait avec ses interrogations, de recourir à mon métier qui avait été une profonde passion.
Bordel. Ça commençait un tant soit peu à me casser les c*uilles, cette histoire à propos de B. Cependant, par respect pour l'autorité sorcière et celle qui en faisait montre, je taisais mes insultes au fin fond de ma gorge. Continuant de conserver ce même sourire de renard, tandis que je buvais moi aussi, une gorgée de jus de citrouille pour rafraîchir mon palais mais aussi, pour chercher dans mon esprit, ce que je serais à même de pouvoir lui répondre sans emmerder mon cadet, pour son futur. Bien trop de questionnements, en bien peu de temps. C'était ça, surtout, que je retenais moi.
- Je le vois traditionnellement aux fêtes de fin d'année. Enfin fêtes ... on va appeler ça comme ça, hein. Ça dépendait de mon état d'esprit pour Yule, déjà. Bien que j'adorais passer cette fête en compagnie de Dean et potentiellement de sa famille, à lui. ... ce que je peux dire sur Barty, c'est qu'il possède une aura tellement forte, qu'il n'attire pas que des bonnes personnes à lui.
Une gorgée. Encore. Avant de poursuivre, mes lèvres posées sur le goulot de la bouteille de jus de citrouille :
- À moi de poser LA question. Qu'est-ce que vous entendez par des sorciers à la réputation douteuse, Madame l'Auror ? Il me faut des précisions. Parce qu'à Poudlard, c'était clairement pas la Maison qui faisait le Sorcier ... et ici, je crois que c'est pareil. J'étais dans mon bon droit, même si je savais, bien évidemment, de quoi il pouvait en retourner avec sa requête, hein.