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| Sic Mundus Creatus Est ५ Máni | |
| Auteur | Message |
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Messages : 25
| Sujet: Sic Mundus Creatus Est ५ Máni Lun 16 Sep - 8:55 | |
| Pré-Au-Lard. Étais-je transpercé par une vague de nostalgie, alors que j'en arpentais ses ruelles ? Les mêmes, que j'avais pu côtoyer par le passé adolescent que j'avais en commun avec ceux et celles qui y erraient, en cet instant. Au milieu de toute cette foule et donc de toutes ces odeurs mêlées, il n'y en avait pas encore une qui puisse sortir du lot. Ou plutôt, m'attendais-je précisément à ce que cela le soit ? Que je fusse chanceux, au milieu de ce froid de décembre qui semblait en gêner quelques-uns ? Parce qu'au beau milieu de ces fragrances, je souhaitais en déceler une seule. Bien que rien ne me garantisse qu'il se promène dans ces quelques artères.
J'y allais au culot, et ça n'avait pas l'art certain de me réussir. Et ça, c'était un aspect que je n'aimais pas foncièrement. Quand les quelques idées que j'avais pensé en amont, s'en trouvaient modifiées par un élément extérieur. Je possédais une relation conflictuelle avec l'Inconnu. Même si être mordu et devenir un Lycan était une bien belle représentation de cette vie merdique que je n'avais pas pu contrôler. Alors, si je pouvais au moins faire en sorte de croiser mon très cher petit frère dans ces venelles, cela aurait le don certain de me satisfaire.
Mais rien. Rien de croustillant à se mettre sous la dent. Juste une populace estudiantine qui se muait en une foule dense et compacte, afin de faire des achats pendant les vacances de Yule. Ça en justifiait le nombre conséquent par ailleurs mais ça minimisait clairement mon intérêt. Je restais focalisé sur un objectif. Une promesse. Qui parfois, s'invitait dans mes pensées pour ne plus s'y déloger. Orpheus, n'avait rien d'un chef de famille. Mon cadet, n'étant simplement qu'un indésirable. Il n'avait pas été souhaité et-
Parce qu'au milieu de mes réflexions centrées pourtant sur un être qui n'aurait dû jamais voir le jour, venait de s'inviter un fumet. Musqué et animal. Similaire de ce fait au mien. Appuyé contre l'un des murs de pierre qui était légion dans le village sorcier, mes iris cobalt sondaient la meute. Car dans cette dernière, se trouvait un 'semblable'. Un 'congénère'. Un 'condisciple'. M'avait-il senti, lui aussi ? Tandis qu'il sortait de l'une des boutiques, faisant mine de rien. À cette observation, j'eus un sourire en coin, alors que mon inconnu s'avançait dans les ruelles, laissant tout de même derrière lui, tout un florilège de sentiments contraires dont il ne parvenait, -malheureusement-, pas à se défaire.
Certes, il n'était pas Orpheus mais il méritait que je m'attarde. N'est-ce pas ?
Mes prunelles cobalt avaient cette lueur de malice assortie d'une volonté d'amusement. Je n'allais pas me montrer comme un antagoniste au premier contact. Mais, si ce dernier m'exprimait quelques signes ostentatoires d'une potentielle rixe dans cette ruelle, je n'allais pas vraiment me priver pour me divertir. Loin s'en faut.
- Bonjour, camarade ~ Sifflais-je sur un ton qui se voulait néanmoins poli mais qui n'était là que pour appâter le jeune homme qui ne devait pas excéder l'âge d'Orpheus. Ou du moins, lui être supérieur d'une année.
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| | | Máni Holstein Préfet & Loup-garou Messages : 26
| Sujet: Re: Sic Mundus Creatus Est ५ Máni Dim 10 Nov - 22:48 | |
| Il ne prévoit pas de rester très longtemps dans les rues de Pré-Au-Lard. D’abord parce que le temps commence à beaucoup se rafraîchir en ce mois de décembre – quoi qu’il reste encore nettement supportable pour Máni sans qu’il n’ait trop besoin de se couvrir. Ensuite, il n’a que quelques achats à faire. Des bricoles commandées par Aisleen pour le club de botanique – du terreau, quelques graines et quelques pots, histoire de renflouer les stocks pour la plupart. Rien qui ne soit réellement urgent en réalité mais le Jaune et Noir préfère s’acquitter de cette tâche dès maintenant afin de ne pas prendre le risque de l’oublier par la suite. Ne dit-on pas, dans une grande phrase philosophique, que ce qui est fait n’est plus à faire ?
Sac à dos par-dessus va veste, assez de galions dans les poches pour faire ses courses, Máni parcourt les ruelles du village sorcier – slalomant entre les adultes et ses camarades étudiants, certainement tous là pour profiter de l’ambiance particulière du village à l’approche des fêtes de fin d’année. Il serait bien dommage de ne pas profiter de Pré-Au-Lard et de ses décorations suspendues, de ses toits et de ses rues qui prennent désormais une teinte blanche de manière parfaitement visible… malgré l’afflux de monde, Máni aime venir au village à cette période. Le côté un peu sauvage qui s’en dégage n’est pas sans lui rappeler les forêts enneigées d’Europe du Nord à peu près au même moment. Forêts dans lesquelles il aimait traîner, partant des journées entières pour revenir après la nuit tombée pour se faire disputer par ses parents. Parfois, sa sœur l’accompagnait et d’autres fois, elle prenait le risque de l’accompagner. Et là… son sourire indiquait au plus jeune qu’elle comprenait pourquoi il aimait tant ces escapades sauvages malgré les risques encourus. La neige, le froid, les odeurs, les animaux évoluant en pleine liberté, l’atmosphère si particulière générée par tous ces éléments… jamais le Poufsouffle n’a retrouvé pareille sensation ailleurs… si ce n’est un semblant ici et maintenant, dans ce petit village pittoresque.
Ramené à la réalité par de fins filets de liquide coulant sur ses joues, le Danois cligne des yeux avant de passer ses mains gantées sur son visage pour l’essuyer. Il ne s’attendait pas à se perdre si loin dans son passé, dans des moments qui lui ont été retiré à tout jamais. Des instants de vie dont il ne reste comme preuve que les souvenirs qu’il garde en mémoire. Les pieds ancrés dans la neige fraîche, les pensées revenues au présent, Máni pénètre dans la boutique qu’il cherchait : une dédiée au jardinage et qui, il le sait pour y être déjà venu à plusieurs reprises, recèle des trésors de botanique et tout ce dont il peut avoir besoin. Sortant de sa poche la liste fournie par son amie, il passe à travers les rayons, récupère tout ce qui lui faut dans un caddie… en quelques minutes, sa liste est complétée. Fort de toutes ces petites trouvailles, le Poufsouffle se rend à la caisse où il procède rapidement au paiement de ses achats – les files d’attente n’étant généralement pas bien longue dans ce genre de magasin, moins encore à cette période où la plupart des courses de fêtes ont déjà été faites.
Quittant la boutique, Máni s’engage dans des ruelles moins fréquentées mais qu’il connaît comme des raccourcis pour reprendre la direction du château. Mal lui en prend car s’il n’a jamais rencontré de problèmes jusqu’ici, il semble que le destin décide, ce soir, de lui rappeler que les ruelles mal éclairées sont de véritables guet-apens. Et que si sa dernière expérience dans l’une d’entre elle a trouvé une conclusion positive, ce n’est pas nécessairement le cas à chaque fois… et lorsqu’une voix s’élève dans son dos, Máni sent tous ses muscles se tendre et des frissons parcourir l’ensemble de son corps. Il devrait fuir, prendre ses jambes à son cou et ne même pas prendre le risque de faire face à cet individu. C’est que son instinct lui hurle : fuir, fuir, fuir… pourtant, dans des mouvements très lents qu’il a presque l’impression de ne pas maîtriser, il se tourne vers la voix. « Qui… qui êtes-vous... ? », ses jambes tremblent – manquant de claquer l’une contre l’autre –, ses poings se serrent à en faire blanchir ses phalanges… il voudrait partir, l’attitude et la posture de l’inconnu ne lui paraissant en rien rassurantes. Ce n’est pas compliqué, pourtant… un pied devant l’autre, vers l’arrière, dans la direction opposée… partir le plus vite possible et espérer ne plus jamais recroiser ce type. Alors pourquoi, par tous les dieux païens du Nord, son corps refuse-t-il si obstinément d’obéir à ce simple désir de fuite ?
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| | | Messages : 25
| Sujet: Re: Sic Mundus Creatus Est ५ Máni Lun 11 Nov - 11:05 | |
| D'aussi loin que je m'en souvienne et de ce que puissent en remonter mes quelques réminiscences au sein même de cette famille désargentée que fut celle des Yaxley, jamais ô grand jamais, je n'avais fait montre d'un quelconque intérêt pour les fêtes de Yule. Ou pour toute cette agitation manifeste qui n'avait de cesse de se modeler autour de ces dernières. Peut-être, était-ce dû au fait que les présents n'étaient pas octroyés aux représentants de notre lignée, tout ceci à cause de ces quelques dettes qui avaient gangréné les Yaxley au fil de quelques décennies ? J'en avais été de ce fait, assez dégoûté. Réprimant le fait de vivre dans cette fange et cette misère qui nous ostracisaient depuis bien trop longtemps.
Afin d'offrir une apothéose à cette génération déjà bien trop faisandée pour prétendre ravoir ses lettres de noblesse, j'avais été maudit. Mon âme s'en trouvant dévorée depuis quelques temps maintenant, avec une acceptation complète de cette nouvelle condition. Sublimée lors des nuits de pleine Lune. Et, je savais quelques-uns ou quelques-unes de mes congénères, qui n'étaient aucunement en accord avec cet état de fait. Accepter sa condition monstrueuse était délicate pour certains et certaines. Alors que l'être humain lui-même, était une Bête cruelle pour les siens.
Et, ce fut grâce à cette Bête pour le moins honnie par toute cette société sorcière qui nous avait tourné le dos, à nous les Yaxley, que j'eus quelques indices olfactifs concernant ce que je pourrais nommer aisément de condisciple. Un jeune homme, dont l'odeur distincte ressortait bien trop aisément de cette foule encore présente dans Pré-Au-Lard, même si ... pour le jeune homme en question, force était de constater qu'un vilain piège aux dents acérées était en train de se refermer sur sa tendre jugulaire. Par Salazar, la Chance ou plutôt le Destin, était de mon côté.
Parce qu'au-delà de toutes ces exhalaisons délicieuses, l'une d'entre elles satisfaisait pleinement mon palpitant. Une effluve que je percevais avec une extrême facilité, lorsque j'insufflais chez mes détracteurs, un sentiment primal. Une sensation pour le moins primaire. La Peur. Celle qui, généralement, fait opter pour deux cas de figure : une réponse qui n'est nulle autre que la fuite, peu importe les conséquences. Et l'autre, celle à laquelle mes iris cobalt assistent, l'apathie. La torpeur. Le fait que les muscles ont tellement du mal à se mouvoir que ma Proie, elle, semble éteinte.
Tout devait lui hurler de courir. De prendre toutes les précautions pour pouvoir partir en retraite de cette situation inextricable. Mais, je les discernais ces jambes qui n'avaient pas la force de reculer. Ma foi, je ne pouvais qu'acquiescer.
À son interrogation, j'eus un sourire en coin. Mes prunelles cobalt pétillant d'appétence et de curiosité. Après tout, qui pouvais-je bien être ? Qu'étais-je donc censé répondre à cette formulation ?
- Je suis le Monstre qui va hanter tes nuits, durant un certain temps ~ Cette réflexion, je la sifflais de ce ton traînant, à son oreille. Tandis que je tournais autour de lui, comme le Prédateur que j'étais, inexorablement. Qu'avons-nous là ? Je n'en avais cure de ses emplettes qui pouvaient momentanément incommoder mes perceptions, tout ce qui avait un semblant d'importance était ce fumet délicieux de rouille.
Fumet que j'imputais à la Peur, elle-même. Et qui elle, me délectait. Je détaillais alors ce jeune homme qui, comme je l'avais initialement pensé, était au moins du même âge qu'Orpheus.
- C'est ... très intéressant, ce que je vois là. Petit louveteau, tombé dans les mâchoires du grand méchant Loup. Agrippant son visage sans nul ménagement, je dardais mon regard dans le sien. On va s'amuser un petit peu toi et moi. Et, je suis certain que tu vas en apprécier chaque minute, sans aucun regret ~
Je lui laisserais quelques secondes d'avance, avant de s'échapper. Si et seulement si, ses jambes le portaient.
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| Sujet: Re: Sic Mundus Creatus Est ५ Máni | |
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