Tu as passé une bonne partie de la nuit à lire un ouvrage de botanique, le nez au dessus de ton bouquin sans faire un bruit pour ne surtout pas réveiller tes camarades se reposant tranquillement dans leur lit respectif. Toi tu peines toujours à trouver le sommeil quand un sujet te donne envie de l'etudier, jusqu'à que tu sois rasasié alors tu ne parviens pas à lâcher le livre ou le devoir en question, ce qui te cause souvent quelques problèmes avec les professeurs qui râlent de te voir être le dernier à rendre tes devoirs ou tes fiches d'examens quand ces derniers arrivent. Mais tu n'y peux rien, tu es assez acharné et passionné pour vouloir en apprendre toujours plus sur les sujets qui te plaisent au détriment de ceux qui t'agacent d'ailleurs. Malheureusement tu ne peux pas te contenter de cela et tes parents te le font comprendre, ils voudraient que tu travailles mieux dans toutes les matières sauf que tu fais en sorte de ne pas les entendre, pas que leur jugement compte surtout depuis que tu as découvert une nouvelle te concernant... Et qu'elle a soigneusement retournée toute ta vie que tu pensais bien tracée devant toi. La preuve que le hasard, dans sa terrible fourberie, parvient toujours à surprendre quiconque baisse trop longtemps la garde.
Sauf que si tu n'as pas dormi alors évidemment au réveil tu es en retard, la preuve quand tu ouvres les yeux le dortoir est déjà vide et tout en pestant contre tes camarades qui n'ont pas pensé à te réveiller ou du moins qui n'y sont pas parvenus, tu t'habilles avec ta tenue de Poufsouffle avant d'attraper ton sac trop lourd, une pomme dans la corbeille contenant des fruits dans la salle commune et tu files rapidement pour rejoindre les cachots, tout en évitant une ou deux personnes que tu manques de renverser. Tu ne vois pas ta sœur Hannah en quittant la salle commune et ce qui ne te surprend pas, elle est toujours plus assidue que toi alors elle doit déjà être en cours... Comme tous les autres élèves d'ailleurs. Il ne reste que ceux qui commencent plus tard et les elfes qui entretiennent le château, autant dire que tu n'aimes pas non plus arriver après tout le monde car... Tu te fais remarquer.
Et ça ne rate pas, en arrivant devant la porte de la salle de cours au fond des cachots, tu gardes la main en l'air tout en déglutissant avant de taper trois coups sur la porte en chêne. Un mot se fait entendre derrière le bois et tu viens pousser l'énorme porte tout en te sentant rougir. « Bonjour professeur, pardon pour mon retard... » Inutile d'inventer une excuse, tu as encore la marque du coussin sur le coin du visage et tu entends quelques rires qui te font encore plus rougir. Tu détestes ça, comme tout bon Poufsouffle tu aimes amuser la galerie mais jamais à tes dépends. Alors tu regardes ton professeur, te concentrant sur lui avant qu'il ne te fasse un signe de la main afin que tu ailles te placer. Rapidement tes yeux parcourent la salle et tu remarques qu'il ne reste qu'une seule et unique place, aux côtés d'un Serpentard que tu as déjà vu sans jamais lui parler. Il est grand, au visage fermé et diablement attirant mais si cette pensée te chauffe les oreilles, tu la chasses vite en fermant derrière toi et en allant te placer rapidement à ta place en évitant les regards des autres élèves. Heureusement l'autorité du professeur empêche quiconque de ricaner encore et quand le silence se fait, il a annoncé le thème du cours à savoir la création de la potion poussos et toi, tu sors à peine tes affaires de ton sac. « Salut... Moi c'est Mercutio et toi ? » Que tu demandes tout bas pour engager un peu la conversation, tout en jetant un coup d’œil à ton livre de potion pour trouver la recette du poussos. C'est assez difficile à l'image de votre niveau scolaire mais pas impossible, il faut seulement bien respecter les doses comme toujours.
T'attendais toujours un cours avec plus d'impatience que les autres, Lazarus. Un de ceux, où tu excellais sans te fouler pour autant. Parce que t'avais des facilités dans ce dernier, et que ça te dérangerait pas si Poudlard, -ou sa direction en concertation avec le Conseil des Purs ; qu'est-ce que t'en savais après tout, hein ?-, n'optait que pour le cours de Potions. Même s'il te fallait être excellent ailleurs, -ça c'était préférable au vu des conséquences inhérentes à ce Conseil qui foutait pas mal d'étudiants dans la mouise comme Pheus-, toi, tu jurais tout simplement que par ce cours. Même que tu savais déjà quelle potion, toi et tes acolytes deviez créer et même que ce serait un jeu d'enfant.
Tu l'espérais du moins. Alors que tu terminais de te préparer, accrochant allègrement ta cravate au col de ta chemise immaculée, comme signe distinctif de cette Maison que t'adorais. Toutefois, le Choixpeau lui, il t'avait vu dans les trois autres hein. Mais toi, c'était parmi les Serpents, tout comme tes parents avant toi, que tu voulais siffler et ramper. Alors, tu pouvais pas espérer mieux. Puis, les Vert et Argent étaient largement réputés pour rester entre eux, ce qui conduisait immanquablement à un nid fait d'un nombre colossal de conjoints à écailles. Parce que tu te liais pas facilement aux autres Lazarus. C'était pas dans ton âme. Ou alors, tu le faisais avec ceux et celles de ta propre maisonnée. Ce qui, de ton point de vue, te semblait plus facile.
Rejetant ton sac en bandoulière sur ton épaule, tu savais que t'étais dans les premiers à te rendre à ce cours. T'avais une affinité avec de toute façon et tu la cachais pas vraiment. À quoi bon, hein ? Toi, t'étais là pour apprendre. Même si tu savais que dans cette matière, tu savais déjà tout. Ou presque. La Carrow était une concurrente redoutable, mais t'en avais rien à faire- t'étais bien meilleur. T'asseyant à ta place tout en attendant ton binôme de toujours, -ce cher Pheus-, tu compris rapidement que l'enseignant eut une nouvelle lubie qui te plaisait pas foncièrement. Exceptionnellement, tu te retrouverais pas avec ton meilleur ami. Et si ton sourire ne t'avait pas quitté jusque-là, ici, force était de constater qu'il avait bel et bien disparu. Au profit d'un visage fermé et contracté.
Pour l'instant le tabouret à côté de toi était vide et tu en venais même à préférer qu'il le soit pour le restant du cours, Lazarus. Tant t'étais pas très heureux de la tournure qu'avait prise ton cours préféré. Autant travailler seul sur cette potion Poussos et tu seras tranquille. Ça ne sera bien qu'une formalité, n'est-ce pas ?
... or, le Destin en a décidé autrement. Relevant ta tête brune de ton grimoire, t’apercevais donc un retardataire et la liaison avec le siège vacant à côté de toi, ne se fit pas attendre. Instinctivement, tu resserrais encore plus ta mâchoire, comme si cela te fut encore possible. Parce que ce Poufsouffle, t'avais déjà croisé son regard dans la Grande Salle et parfois dans les couloirs. Sans jamais s'être parlé plus que des banalités d'étudiants. Mais là ... après avoir été la risée de la classe pour son retard honteux, tu le sens se glisser à tes côtés.
Et toi, ça te crispe. C'en est même douloureux tant c'est violent, Lazarus. Tu commences même à avoir les mains moites et le cœur qui s'emballe, sans que tu n'en comprennes la raison. Enfin si, en partie. Le professeur a modifié tes habitudes et t'es à côté de ce quasi inconnu qui t'angoisse et te stresse. Lorsqu'il se présente à toi, tu déglutis. Faisant mine de feuilleter les pages de ton grimoire alors qu'on voit très clairement qu'en élève assidu et brillant, t'étais déjà rendu à celle qui vous importait pour le cours de Potions. Préoccupé et tendu, tu laisses tout de même passer une dizaine de secondes, avant de te présenter. Te faisant tout de même la réflexion que Mercutio, -tu l'avais déjà entendu en étant curieux et en tendant l'oreille hein-, que ça lui allait vraiment bien.
Tout comme ses boucles brunes, ce teint hâlé et ce petit accent qui- Bouse.
- Moi, c'est Lazarus. Tu répondais sur ce même ton de la confidence, en te penchant vers lui. Ce qui eut tôt fait de terminer de te tourmenter. ... t'as vu la potion qu'on devait faire, ça devrait aller non ? Toi, tu le savais en ce qui te concernait. Mais pour lui, t'en avais aucune idée.
Tu détestes attirer l'attention pour autre chose que tes pitreries, surtout quand le sujet de moquerie c'est le reste de marque dû au coussin sur ton visage juvénile. Tu détestes ça surtout que les Muñoz ont tendance à attirer l'attention ces derniers temps et pas toujours pour ce que tu voudrais, n'en déplaise à vos parents qui s'agacent de voir ta petite sœur être une créature, toi qui commence à souvent lâcher des phrases terribles quand tu es en famille pour envoyer promener quiconque t'agace. Et ton frère aîné ? Il est parfait lui, il n'y a rien à redire sur Raphaël ni même sur ta petite sœur, la dernière qui semble briller à Poudlard au contraire de Hannah et toi. Alors tu te renfermes et tu boudes parfaitement en approchant de la place que le professeur te désigne, avec la ferme intention de ne pas lâcher un mot au camarade qui sera à tes côtés cependant en voyant un visage que tu reconnais, tu te détends aussitôt et tu finis par te dire que peut-être que le cours ne sera pas si horrible finalement. Surtout si il lui prend l'envie de te répondre alors tu tentes de te présenter car ça semble être un bon début, sans pouvoir être certain qu'il veuille bien parler avec toi. Mais surprise, le silence est brisé par la voix de ton camarade et tu tournes un peu ton visage vers lui pour le regarder.
"Lazarus..." Son prénom roule sur ta langue d'une manière délicate et délicieuse qui te fait rater un battement de cœur, sans que tu ne comprennes pourquoi cela te retourne à ce point. Alors tu baisses les yeux pour observer le grimoire qu'il tourne encore et encore, comme si cela allait l'aider à focaliser son attention sur autre chose que ta présence ici. Ca le dérange ? Tu ne veux pas y penser, parce que tu as profondément besoin d'être aimé par tout le monde et parfois ça te rend trop sensible. "C'est beau... Comme prénom." Que tu finis par dire, te sentant idiot dès l'instant même où tu termines ta phrase. Tu déglutis avant de chercher les ingrédients que tu rassembles soigneusement devant vous. Tu en as trop pris apparemment surtout si tu juges la liste qui est réduite de moitié mais il faut croire que quand tu te sens idiot, tu ne réfléchis plus correctement. "Oui je crois... Tu veux commencer par quoi ?" Dis-tu en avisant la recette qui débute simplement par de l'eau qu'on doit faire chauffer alors tu prends ta baguette pour allumer le feu sous le chaudron de cuivre et tu t'empresses de verser l'eau claire, au moins un bon litre. "J'ai plus l'habitude de l'utiliser que de la faire moi même." Dis-tu en tentant une pointe d'humour qui retombe bien vite. Surtout que ton attention est soudainement attirée par deux feuilles de filet du diable que tu viens prendre délicatement entre tes doigts pour les observer. Elles sont en bon état et tu pourrais faire tellement de chose avec ça... Tu les admires, ce qui doit te donner un peu un air de fou à regarder deux feuilles avec une envie évidente.
"T'es bon en potion non ? J'te vois souvent t'en sortir mieux que moi... J'espère ne pas faire trop de dégâts. Moi, je préfère la botanique." Une façon de dire que si il a besoin d'aide dans cette matière tu es prêt à lui donner ce qu'il réclame, sans savoir exactement pourquoi tu as envie de l'aider si il le veut. Ou alors si tu le sais et justement tu te forces à ne pas y penser mais... Mais tu t'es surpris à le regarder trop longtemps dans les couloirs en le croisant, il faut dire que sa hauteur et son physique ne passe pas inaperçu au milieu des autres ados boutonneux. Trop souvent tes yeux divaguent, se perdent sur la table des serpents et si tu n'as pas osé lui parler avant cela, tu dois avouer que tu es à la fois satisfait et gêné d'être en sa présence aujourd'hui. Il ne va pas te dévorer non, ça c'est le risque à rester auprès de ta soeur un soir de pleine lune. Pourtant, un regard sombre de lui et tu sens que ça pourrait plus te toucher que tu ne le penses.
T'aimais pas trop quand tes habitudes changeaient Lazarus. C'était un constat que tu t'étais fait depuis pas mal de temps déjà, et force était de constater qu'au fil des années, ça irait presque en s'aggravant. Parce que toi, normalement, t'avais toujours Pheus à côté de toi. Et ce, dans n'importe quel cours. C'était ton meilleur ami et là, c'était pas possible que de pas l'avoir assis à cette place. Place qui n'avait pas été vacante bien longtemps, si t'en croyais le jeune homme qui l'avait prise. Un Poufsouffle, qui était sacrément arrivé en retard et ça, déjà, c'était pas un bon point. Malheureusement.
Surtout pas en ce qui concernait ce cours que t'appréciais tant Lazarus. Toi, tu vivais pour les Potions et elles te le rendaient bien. T'étais le meilleur de ton année, dans le domaine même si la Carrow te disputait parfois la place. Mais, c'était chouette que d'avoir une compétitrice hors pair, même si la finalité serait clairement pas la même qu'avec Manue, hein. L'inconnu, -qui n'en était pas vraiment un ; parce que tu connaissais quand même son prénom-, en vint à se présenter et toi, par politesse, t'en fis de même. Or, la manière dont il t'offrit une nouvelle écoute de ton prénom, te mit légèrement mal à l'aise. Parce que, l'entendre ainsi ... ça te faisait quelque chose. La manière dont il roulait savamment les r, ça, ça te fit quelque peu frissonner sans que t'en saches la raison.
... et que dire de ce compliment, sur la beauté de ton prénom ? Là, tu sentais le rouge te monter aux joues et bordel, si Pheus te voyait ... ? Heureusement que c'était pas le cas, parce que t'en venais à détourner rapidement tes mèches brunes, savant prétexte quand tu remarquais que ton binôme était parti chercher vos ingrédients pour préparer votre mixture. Ici, t'inspirais et expirais un grand coup, le temps qu'il revienne. Et que là encore, ça te perturbe.
- Merci. Pour le compliment, je veux dire. Tu lui répondais alors avec un petit temps de retard, accusant toujours le coup mais tout en faisant en sorte de ne pas lui montrer ce trouble qui t'habitait. Vous aviez une Potion à réussir et ce n'était pas en perdant tes moyens, que tu y arriveras, Lazarus.
Commencer par quoi ? Du coin de l’œil, tu voyais bien que le Jaune et Noir prenait de l'avance et accessoirement les choses en main, en faisant déjà chauffer votre chaudron. Toi, tu t'emparais des ingrédients qu'il vous fallait. À savoir : cinq scarabées, un chou mordeur de Chine, trois poissons hérissons, un bras squelettique, une araignée rouge et enfin un croc de Géranium Dentu. Avec application, tu les disposais tous sur votre table, non sans octroyer une nouvelle œillade à ton partenaire.
Partenaire qui était visiblement plus qu'intéressé par un Filet du Diable plutôt que par la suite des évènements. Mais ... ça te permettait de l'observer et de constater qu'il était passionné. Un peu comme toi, quand tu faisais tes expériences au-dessus de ton propre chaudron. C'en était tellement ... attendrissant, que t'en déglutis quand il se permit à la fois une interrogation et ce que tu décelais comme étant de l'humour. Mais toi, étrangement, t'étais pas un grand appréciateur de ce genre de calembour. Parce que la décoction que vous étiez en train de faire, Pheus ... il en était coutumier. Parfois.
- J'ai déjà disposé tous les ingrédients devant nous. T'en avais pris en quantité ... Tu lui souriais, parce que c'était clairement pas un reproche, juste une constatation manifeste. Et- ... tu te blesses souvent ?! T'étais intrigué, parce que pourtant, il faisait pas partie de l'équipe de Quidditch de sa Maison, ou si ? T'étais certain que sa sœur y était par contre mais pas lui ...
Pour la suite, tu l'observais sans un mot. Conscient que, ce qu'il te demandait équivalait à quelques séances en tête-à-tête, ce qui aurait le don de te rendre anxieux, à outrance. Parce que toi, t'étais une flèche en Potions mais peut-être bien moins en Botanique. Pas que tu n'excellais pas non, mais ce n'était pas vraiment ton domaine.
- J'excelle en Potions. Tout comme toi, avec la Botanique. Mais ... on peut faire un pacte ? Je t'aide dans ma matière, tu m'aides dans la tienne ? Ça me semble être un bel échange équivalent, non ? Tu tendais ta main, avec un sourire. Confiant dans ce simple geste qui scellerait quelque chose. Même si, tu te doutais inconsciemment que quand il effleurera la peau de ta main avec la sienne, ça te perturbera plus que de raison.
Tu n'aimes pas trop devoir meubler la conversation et si tu écoutais les règles de l'école, tu ne devrais pas parler lors des cours sauf que ne rien échanger avec le binôme lors d'un cours de potions c'est impossible. Vous avez besoin de parler, d'échanger, de savoir où en est l'autre pour ne pas doubler la recette ou risquer de tout faire exploser comme ça arrive à tous les cours, à ton grand plaisir car tu es d'une nature assez joyeuse qui rit facilement quand quelque chose de drôle se déroule devant tes yeux. Sauf que tu dois te rendre à l'évidence, tu ne connais pas le jeune homme à côté de toi et tu crains soit qu'il t'envoie promener, soit qu'il ne te réponde carrément pas. Et tu détestes l'idée, même si tu peux clairement tenir une conversation tout seul comme un grand ça ne te dérange pas, tu parles déjà assez souvent tout seul. Après tout, qui de mieux que toi même pour ne pas être saoulé par tes longues diatribes ? Sauf que même si il prend le temps alors il te répond, même si tu as le sentiment que chaque mot lui arrache une part de lui même tant il est extirpé avec douleur et lenteur. Tant pis tu t'en contenteras, c'est vrai que les gens d'ici sont plus fermés, plus froids au contraire de ton Espagne natale où tout semble être vécu avec un cœur enflammé et ensoleillé qui donne à chacun un sourire permanent collé sur le visage. Tu n'es pas si différent des autres expatriés qui viennent d'Espagne, toi aussi tu ris trop fort, tu souris trop, tu parles trop. Tu vis, tout simplement. Au contraire de beaucoup.
Et puis il vaut mieux ça que de pleurer sauf que les larmes te viennent trop souvent quand tu es dans le calme et la solitude de ton lit le soir, alors autant rire la journée pour ne pas t'effondrer une fois la nuit venue. Tu lui fais un signe de la main lorsqu'il prend le temps de te remercier, ne trouvant pas cela nécessaire. Mais tu préfères lui sourire, au moins il parvient à te parler et même si la leçon a commencé, tu te dis que tu veux encore entendre sa voix. Parce que tu l'as croisé souvent dans les couloirs, qu'il a l'air sympa et que tu mentirais si tu n'avouais pas que tes yeux sont facilement attirés par lui, quand tu es en cours avec Lazarus. Tu ne veux pas encore savoir ce que ça veut dire, tu préfères mettre cela sur le compte de quelques hormones dû à ton adolescence qui te fait bouillir comme une marmite trop pleine. « Ha... Oui, certes. » Tu avises la quantité que tu as entassé, faisant une bouille adorable mais comme si tu étais agacé ou simplement dérangé de constater cela maintenant qu'il t'en fait la remarque. « C'est vrai qu'il y a des recettes à suivre. » A chaque fois tu luttes contre ton envie de simplement tout mettre dans le chaudron pour faire une mixture merveilleuse, surtout que lors de votre première année tu as fait cela et le résultat a été... Pas explosif mais tu as fait couler une sorte de mixture blanche gluante dans toute la salle. Les elfes ont mis deux jours à tout nettoyer sans magie, car cette dernière ne fonctionnait pas sur les effets de cette potion ratée.
« Non, disons que j'ai une sœur qui joue au Quidditch et quelques potes qui ne savent pas marcher droit. » Et un commerce noir qui te permet de vendre tes potions à ceux qui en ont besoin sauf que tu ne diras pas cela. Concernant tes camarades c'est vrai par contre, beaucoup ont besoin d'aide pour souder deux os qui ne devraient pas être si brisés, suite à quelques rencontres malheureuses. Les Poufsouffle ne sont pas doués sur leurs pieds, une chose que les gens ont tendance à oublier. Si les Gryffondor sont des courageux qui s'en sortent bien, les Poufsouffle payent le prix de leur courage avec des os brisés et des blessures sur le corps. « Ho ? Oui... Oui avec plaisir ! » Dis-tu avec un sourire bien trop grand tout en baissant le morceau de filet du diable que tu avais devant les yeux, pour le regarder lui. L'idée de passer des séances en tête à tête te fait battre le palpitant sans que tu ne cherches à l'arrêter. Alors tu tends ta main pour la glisser dans celle de ton camarade. Tu restes ainsi quelques secondes, parce que sa peau contre la tienne te fait monter un délicieux frisson du bras jusqu'à la nuque. Le frisson se brise quand le professeur tape dans ses mains pour demander à chacun d'être plus attentif. « Bon.. On en est où ? » Que tu finis par demander après avoir raclé ta gorge pour ôter tout sentiment en toi et pour reprendre un peu de contrôle. Tu te penches sur le chaudron et tu regardes l'eau puis après avoir lu la première étape, tu jettes dans l'eau quatre scarabées tout en gardant le dernier pour plus tard. « On se croise souvent mais sans jamais se parler. C'est dommage, les maisons ne se mélangent pas... Ca empêche les rencontres intéressantes. » Et tout en disant cela tu poses sur lui un regard lourd de sens.
Dire que t'étais mal à l'aise en société, c'était un curieux euphémisme ça, Lazarus. Toi, ordinairement, t'étais parfaitement bien au sein de ta propre Maison. Au milieu de tous ces Serpents, qui t'apportaient du réconfort. Enfin, si t'étais honnête ... l'un d'entre eux, en particulier. Pheus, tu t'entendais avec lui depuis toujours, te semblait-il. Et là, rien que de devoir changer ton binôme constant pour quelqu'un de plus inconstant, ça te perturbait. Mais, ton père et ta mère te diraient qu'il faut des perturbations dans la vie. Et que ces dernières, elles pourraient t'être bénéfiques. ... et surtout, avaient-ils raison ?
T'avais l'air placide, assis à côté du Poufsouffle. Poufsouffle qui possédait une identité où suintait le soleil, changeant drastiquement avec cet endroit, où tu étais né, Lazarus. Mercutio, il était à même d'être solaire. Ce qui rendait l'instant assez plaisant si tu devais t'attarder un peu dessus en y réfléchissant bien. Finalement, ton associé depuis des années te manquait un peu, mais ça te permettait de connaître avec plus de profondeur, le Jaune et Noir de cette promotion que vous partagiez. Ça, c'était vraiment chouette.
Même si, il te semblait assez distrait en ayant pris avec lui, la moitié des ingrédients dont vous deviez vous servir, présents encore sur les différentes étagères. Et, il en avait pris vraiment pas mal, ce qui le rendait à la fois touchant et tout autant dispersé. Comme la manière dont il te répondit et qui qualifiait parfaitement, cet état de fait en l'occurrence.
- C'est là, tout le plaisir des Potions. Parce que je pense que si tu changes ne serait-ce qu'un infime dosage et un ingrédient, ta mixture n'aura pas l'effet attendu. Mais on pourrait. Sauf, qu'il m'est strictement impossible d'avoir une mauvaise note dans cette matière. C'était strictement hors de question, ça. T'envisageais clairement pas que le Professeur en vienne à te faire des remarques dans un domaine que tu réussis sans fournir de quelconques efforts.
C'est pas comme le Vol, où t'es un bien piètre Sorcier, finalement. Même si, t'aurais aimé rejoindre l'équipe de Quidditch des Vert et Argent pour être avec ton meilleur ami, force était de constater que ça t'avait semblé impossible. T'étais certainement pas talentueux et ta défaite lors des sélections pour entrer dans cette équipe, te l'avaient bien prouvé. Du coup, tu préférais être dans les gradins à supporter les tiens, plutôt que d'affronter les éléments et tes adversaires.
- Je pensais bien avoir déjà vu ta sœur, sur le terrain. Quand j'accompagne Pheus aux entraînements. Enfin, même si tu savais pas vraiment la tête que pouvait avoir sa sœur, t'avais déjà entendu son accent à quelques reprises, non loin de ton oreille, sans t'y attarder pour autant.
... au moins, tu mettais un visage sur les deux Espagnols. Parce qu'il y en avait pas trente-six au sein même de Poudlard, hein.
- Et pour tes potes qui savent pas marcher droit, t'es vraiment sympa de leur venir en aide, ce faisant. À coup de plein de stratagèmes, t'en étais ma foi assez sûr et au pire certain.
Et- En parlant d'aide, te voilà à proposer la tienne, Lazarus. Sous le coup d'un échange qui te semble réellement équivalent et auquel, ton interlocuteur ne peut décemment pas se soustraire. Autant utiliser ta force pour l'aider dans ses faiblesses. Et, l'inverse était tout aussi vrai. Même que tu venais d'atteindre l'apogée du malaise, quand tu sentis sa peau effleurer la tienne.
... ça, c'était bizarre. Ça te tendait autant que ça rendait l'instant plaisant. Et fort heureusement que le Professeur vous rappela à l'ordre en tapant dans ses mains, que ton esprit, il divaguait déjà Lazarus. Un peu trop loin, pour être un tantinet exact.
- Là ! Que tu désignais en posant ton index sur le grimoire, l'étape à laquelle vous étiez. Vous en étiez à cet endroit, ça te semblait plausible. ... je crois qu'on est un peu trop soumis à une ostracisation qui nous complait sciemment dans chacune de nos Maisons. Moi, le premier. J'aime les Serpentard, certainement. Mais, comme tu le soulignes si adroitement ... ça empêche les rencontres intéressantes.