Un verre entre amis. [Frank/Magnus]

 
Rangeant sa baguette, Magnus se tourne vers son allié, collègue et frère, Frank Londubat. Ils ont réussi à arrêter ce meurtrier après plusieurs semaines de recherche. Il a été plutôt dur à attraper, alors qu’il se cachait sous les agissements des mangemorts pour faire ses petites affaires. Un être abjecte ! Comment peut-on tuer ainsi, de sang-froid, sans aucun remord ? Inspirant doucement, rejetant quelques mèches en arrière, Mag soupire lourdement. « On le coffre et on va se boire un verre ? » Avec Frank, il n’agit pas de la même manière. C’est naturel. Il peut se confier à lui, comme il le fait également avec Jess. Et pourtant … Pourtant, Magnus n’arrive pas à parler de son secret. De qui il est véritablement. Par peur certainement. Par peur du jugement. Peur qu’on le rejette. Il a bien vu comment du jour au lendemain, Patroclus lui a tourné le dos. Alors certes, il ne sait toujours pas pourquoi, mais Magnus ne veut pas risquer que cela lui arrive une nouvelle fois. Pas avec les gens qui comptent un minimum pour lui, même s’il n’est pas du genre à s’attacher facilement.

Une fois que leurs collègues sont partis, il s’étire. Ses muscles sont noués, et une bonne douche chaude en rentrant ne lui fera pas de mal. Se tournant vers Frank qui est de dos, il vient à poser sa main sur son épaule pour lui signifier que tout est bon. « On y va ? Surtout qu’on n’a pas fêté la naissance de ton fils il me semble. » Par manque de temps sans nul doute. En même temps, Magnus comprend que son partenaire de crime veut profiter de sa famille, une fois leur journée de travail terminée. Et même si Magnus est marié, il ne peut pas éprouver la même chose que Frank. Il n’aime pas sa femme de cette manière. Il a eu beau essayer, jamais son cœur ne s’est mis à battre. Pas comme lorsqu’il se trouvait aux côtés de Patroclus … Enfin tout ça appartient au passé. Il ne doit plus penser au Dumbledore, qui semble l’ignorer comme s’ils n’avaient jamais rien partagé.

Marchant dans les rues jusqu’au Trois Balais, Magnus allume rapidement une cigarette. Il sait qu’il ne devrait pas, mais franchement, il n’a jamais eu envie d’arrêter. Alors il fait attention à ne pas souffler sa fumée vers Frank, pour ne pas l’incommoder. Et finalement, il décide de reprendre la parole. Ce n’est pas son genre de parler pour ne rien dire, mais avec son frère, c’est différent. Il est bien plus à l’aise. « Comment va Alice et ton fils ? » C’est normal de prendre de leurs nouvelles. Il connaît Alice, qui travaille au sein du Ministère également. Une femme charmante. Ils forment vraiment un beau couple tous les deux. Poussant la porte des Trois Balais, Magnus laisse passer Frank avant de le suivre. Que la soirée commence !

 

 Un sale type de plus sous les barreaux. Il te faut rien de plus pour décider que c'est une bonne soirée. Tu regardes le sorcier se débattre, deux de tes collègues se mettre à tes côtés pour lancer les sortilèges qui l'enroulent de cordes serrées - il tombe, siffle comme un serpent avant de juste gigoter sans pouvoir se défaire des liens. Immobile à présent, tu entends Magnus à tes côtés qui te propose de poursuivre la soirée, et qu'importe les urgences qui gonflent ta poitrine, tu supposes qu'il n'y a pas de meilleures idées. Magnus et toi avez le même grade parmi les Tireurs d'élite, mais parce qu'il porte quelques années de plus que toi, tu le laisses donner les ordres jusqu'à ce que vos collègues disparaissent avec le meurtrier.
Encore un foutu sorcier qui se pense au-dessus des lois, qui suppose qu'il peut faire justice lui-même si le Ministère ne tue pas ceux qui le méritent selon ses propres convictions. Encore un type pourri jusqu'à la moelle, qui n'a ni moral, ni valeur. L'humanité disparut de son regard, hurlant la rage et l'animalité. Un animal - un de ceux qui tue pour le plaisir de se sentir puissant. Tu ignores s'il existe même un animal aussi cruel dans la nature. Ta gorge se sert - un moment, tu restes là à observer les lumières de la ville. Quelque part se trouve Alice, enfermée dans une cave à se battre contre le démon qui la dévore à l'intérieur. Et tu détestes ça. Tu détestes te sentir aussi inutile, observant la femme de ta vie disparaitre.
Ta mère garde Neville ce soir - elle l'adore et peut difficilement accepter de vous le laisser. Aussi souvent que possible, elle demande à garde son petit-fils, à profiter de lui, et à le gâter. Le gâter beaucoup trop. Tu vas pas t'en plaindre - tu aimes ton fils, tu l'adores, mais avec Alice qui disparait tu as du mal à être parfaitement là quand tu es à ses côtés. Tu te sens impatient et tendu, tu te sens cruel et lunatique. Tu cris, souvent, sans réelles raisons. Et ta mère l'a bien remarqué. Elle n'ira pas te poser des questions auxquels tu n'es pas certain de pouvoir répondre, mais elle l'a bien vu. Alors elle garde ton fils et ça te donne de l'espace pour respirer plus librement.

"On y va ? Surtout qu’on n’a pas fêté la naissance de ton fils il me semble." La voix de Magnus te fait sursauter et tu opines simplement, le laissant t'emporter hors des lieux pour rejoindre la Grande rue de Pré-au-Lard. Vous marchez côte à côte, d'abord dans le silence, comme pour laisser s'effacer la course poursuite qui vous a tenu une partie de la semaine. Vous avez réussi à attraper le méchant - trop tard, à ton sens, comme trois sorciers sont morts, mais malgré tout vous l'avez attrapé. Arrivés devant les Trois Balais tu t'arrêtes un moment, la question de Magnus s'enroule dans les airs et tu te retrouves comme un con, incapable de savoir que répondre. " Comment va Alice et ton fils ?" Tu sais pas jusqu'à quel point tu peux être honnête - mais c'est Magnus. Magnus a été ton mentor et il est ton binôme. Sur le terrain, tu mets ta vie entre ses mains et il met la sienne entre les tiennes.
S'il est une personne à qui tu dois faire une confiance aveugle, c'est lui. "Je t'offre un verre, d'abord, si ça te convient." Pas que ta proposition attendait autre chose qu'une acceptation. Tu regardes sa cigarette une seconde, hésitant à faire de même. Mais depuis la grossesse d'Alice tu n'as pas touché une cigarette - il serait sans doute idiot de t'y remettre à présent. Alors tu entres plutôt, tu commandes des shoots d'alcool enflammés et tu choisis une table un peu éloignée. Avec vos tenus de Tireurs d'élite vous ne passez pas inaperçu mais t'as aucune envie de te mettre à une table où on peut vous approcher de tous les côtés. Une habitude, sans doute. "Neville est un petit garçon fantastique. Ma mère le garde ce soir, elle l'adore. Il est… Il est discret mais observateur - il pose toujours ses grands yeux sur le monde, comme s'il était toujours heureux de découvrir ce qui l'entoure. Il est fantastique." Dis-tu, une fois que vous êtes installé, en attendant que les verres vous soit apporté. "Il faudra que tu viennes le voir, un de ces jours. Avec Hannah, si tu veux." Parce que tu crois avoir entendu qu'ils tentaient d'avoir un enfant, ton ami et sa femme, et tu sais comme Alice les apprécie autant que toi.