Ce dont vous avez le plus peur est la peur elle-même. (Remus)

Fils unique, j'ai longtemps eu un frère.


Ce frère était méchant et tyrannique, il effrayait mes parents et me privait d'une vie tout à fait normale. Ce frère prenait possession de moi une fois par mois. Ce frère, plus grand, plus fort, plus mauvais était tout mon contraire. La bête qui sommeille en chacun de nous et qui attendait impatiemment de prendre le dessus sur ma personnalité calme et réservée en temps normal. Ce frère qui hurlait, ce double à l'intérieur de moi qui pouvait briser des meubles en un seul mouvement. Ce frère que j'aurais toujours en moi. Je ne peux pas le dompter alors j'ai appris à le considérer comme une partie de moi, intégralement. Il était là, constamment. Dans le regard effrayé de ma mère, dans celui triste de mon père la veille d'une pleine lune. Il sera toujours là.


J'ai habitude de dire que je suis un enfant de l'amour. Mon père est un sorcier, ma mère une moldue. Ils ce sont rencontrés dans un bois, ils ce sont adorés d'un regard. Elle, magnifique avec ses longs cheveux blonds,. Lui, digne d'un héros où d'un preux chevalier. Ils n'ont pas mis longtemps avant de se marier, on m'a toujours raconté que le gâteau de mariage représentait l'épouvantard que mon père traquait et qui avait effrayé ma mère le jour où ils ce sont rencontrés. Puis, un an après, ils ont eu un enfant. Moi évidemment. J'aurais du être le grand frère d'une belle fratrie mais le destin l'a décidé autrement. Mon père travaillait au ministère de la magie, il a eu le malheur un jour de proférer des paroles blessantes envers les loups-garous. Un dénommé Fenrir Freyback n'a pas attendu pour le lui faire payer. Un soir alors que je dormais il est entré dans ma chambre et m'a mordu. Assez pour que je devienne une créature, pas assez pour me tuer. Sans l'intervention de mon père, je serais sans doute mort dévoré où vidé de mon sang. Cela aurait été mieux pour tout le monde je pense. Ca aurait évité des problèmes à mes parents.


Le monde magique est cruel avec ceux qui ne sont pas comme les autres. Ils ne comprennent pas alors ils rejettent, c'est une façon de voir que les choses qui m'a poussé, à seulement cinq ans, à devenir un vagabond avec mes parents. Les soirs de pleine lune je me transformais en loup-garou. Moi qui était un enfant joyeux et plein de vie, je suis devenu un petit garçon renfermé qui ne côtoyait jamais personne, de peur qu'un jour mes crocs se plantent dans le bras d'un autre bambin. Au début c'était simple pour mon père de m'enfermer dans une chambre avec un bon cadenas. Quelques sorts et personne ne pouvait m'entendre hurler toute la nuit. Mais rapidement je suis devenu bien plus fort, nous devions déménager tous les mois. Dés qu'un voisin avait des doutes, ma famille devait partir. C'est là que la santé de ma mère est devenue fragile, elle n'en pouvait plus de cette vie et bien malgré moi, je sentais que j'en étais responsable. C'est sans doute à cette période que je me suis juré de ne jamais avoir d'enfant pour ne pas lui imposer ce fardeau.


Vers mes 11 ans j'ai reçu une visite espérée. La promesse d'un nouveau destin, moi qui avait abandonné tout espoir d'être un jour un bon sorcier. Ma mère me faisait la classe à la maison et mon père tentait de m'apprendre la magie, j'avais des prédispositions depuis l'enfance qui plus est. Mon père me racontait souvent que je m'amusais à faire éclore des fleurs qui étaient encore en sommeil. Cette visite n'était autre qu'Albus Dumbledore en personne. Il a expliqué à mes parents que je pouvais venir étudier à Poudlard à condition de me réfugier dans une cabane en bois les soirs de pleine lune. Ce que j'ai accepté évidemment, il ne pouvait en être autrement. Mes parents allaient pouvoir s’installer quelque part définitivement et moi... J'allais côtoyer les autres étudiants de mon age. Moi qui ne parlais jamais à personne, qui vivais comme un solitaire, j'allais enfin avoir une enfance normale. Où plus où moins.


« Gryffondor ! » Le hurlement retentit dans la salle alors que les étudiants de la maison la plus prestigieuse de Poudlard se lèvent et applaudissent. Je saute du tabouret et je rejoins les autres étudiant. Un grand sourire aux lèvres, mes yeux croisent un instant le regard d'un garçon aux cheveux mi-longs. Il a l'air charmant et arrogant, on voit d'un regard que c'est un enfant qui a été adoré. Puis mes yeux se posent sur un autre garçon, l'air assuré et confiant, il regarde l'assemblée d'un regard de conquérant. James & Sirius. Mes amis, mes frères. Les seuls à avoir calmé et accepté le faux frère jumeau que j'ai en moi.


Ma scolarité est tout ce qu'il y a de plus normal, j'ai été un excellent étudiant, je comprenais vite et surtout, je travaillais sans relâche pour atteindre la perfection. Rapidement je suis devenu ami avec James et Sirius, ils avaient mon age et surtout, nous formions ensemble un trio terrible. Eux échafaudaient les meilleurs plans, moi je tentais de les couvrir et de leur faire la morale lorsqu’ils dépassaient les limites. C'est à dire souvent au final. Mais je les adorais, j'étais trop heureux d'avoir des amis, je ne voulais pas risquer de passer pour le rabat-joie. Alors je ne disais rien et je fermais les yeux lorsqu'ils manquaient de bonté et d'altruisme. Finalement un jour, j'ai intégré dans notre petit groupe un certain Peter, garçon timide et effacé, il est rapidement devenir un ami cher même si James et Sirius avaient du mal à l'accepter au début. Nous étions enfin tous ensemble, une amitié solide, une famille que je n'ai jamais eu. Pourtant en deuxième année, Sirius m'a posé une question un soir. Une seule et unique question alors que je terminais de préparer mon sac, prétextant le besoin de voir ma mère. Ce soir là, la lune sortait. Et comme à chaque fois je me rendais dans la cabane pour me transformer en paix. « Tu vas où Mumus ? T'as l'air de plus en plus fatigué. » Je me suis tourné vers lui avec un sourire tendre et amusé, il tentait de prendre soin de moi où plutôt, de démêler le vrai du faux. « Tu sais bien que je vais voir ma mère. » Il a haussé les épaules et a rejoint James dans le parc, de sa démarche nonchalante en rejetant ses cheveux dans un geste gracieux.


Ils ont sans doute fait le plus beau geste d'amitié qu'on puisse faire. Ils ont découvert mon terrible secret, à l'intérieur de moi mon jumeau riait aux éclats. Il me hurlait qu'ils allaient me rejeter, qu'un monstre comme moi ne pouvait pas rester en présence d'autres humains au risque de les tuer où pire, de leur transmettre ma malédiction. Mon jumeau riait, moi j'attendais la sentence. J'attendais le moment où ils allaient me dire qu'ils refusaient d'être amis avec moi, que je leur faisais peur. Je savais que dés le lendemain j'aurais été renvoyé chez moi, les parents auraient refusés que leur progéniture soit dans le même château qu'un monstre. Mais James, Sirius et Peter n'ont jamais dis ça. Ils ont compris. Ils m'ont aidés à leur manière. Ils sont devenus des Animagi. Sirius se transformait en chien noir, James en cerf et Peter en rat. Sous ma forme de Loup garou je n'attaque que les humains, jamais les animaux. Et ainsi, tous les soirs de pleine lune, ils venaient avec moi pour me permettre de supporter la transformation. Souvent lors de nos soirées, il nous arrivait de nous balader dans le parc, à l’abri des regards indiscrets. Sous notre forme animale, nous étions invincible. Ils sont mes amis. Nous sommes les maraudeurs.

Mais depuis notre 5eme année, je ressens quelque chose de drôle, de différent envers Sirius. En effet lors d'une soirée, nous avons joués au jeux de la bouteille à plusieurs. Et ce soir là j'ai été obligé d'embrasser Sirius. Cela aurait du être un petit baiser rapide fait entre deux amis. Mais il c'est éternisé, trop pour que cela soit normal. Et j'ai compris à cette époque que je regardais mon meilleur ami avec un regard nouveau, un espoir un peu fou de l'avoir contre moi un jour. Mais c'est aussi à cette période là que Sirius est devenu le coureur de jupons que tout le monde connaît. Alors je ne dis rien, j'attends, je fais taire mes sentiments et je souffre, secrètement.

J'entre en septième année avec d’excellentes notes évidemment. Je ne sais pas ce que cette année me réserve. En revanche je suis préfet, une nouvelle que j'ai appris lors des vacances cet été, une grande joie ! Je soupçonne Albus Dumbledore de vouloir calmer James et Sirius à travers moi et mon insigne de préfet. Comme toujours je n'en ferais rien évidemment. Pourtant, alors que j'observais Sirius de loin, le pensant éternellement tourné vers les femmes, un jour il m'embrasse alors que nous sommes tous les deux, lors d'une fête au ministère pour fêter la nouvelle année. C'est trois mois après la rentrée et pour la première fois de ma vie, j'ai un petit ami qui est aussi mon meilleur ami, mon double. Plus d'une fois il va me prouver que nous deux c'est indestructible, notamment en se faisant marquer d'une morsure de Dante un soir loin de la pleine lune, créant entre lui et moi un lien incroyable qui ne cessera jamais.

C'est lors de ma septième année que j'apprends la magie du sang pour contrôler le loup ainsi que l'accepter, enfin. La magie du sang se révèle utile et puissante, me permettant de réveiller Dante pour protéger ceux que j'aime. Mais je ne me transforme pas totalement, juste assez pour avoir la force du loup et pour dévoiler mes yeux rouge d'un alpha, signe que je suis enfin complet et que je ne forme plus qu'un avec le loup. L'année est décisive, je rejoins définitivement l'ordre et me bat enfin pour les idées que je défends corps et âme. La fin de l'année apporte du succès, je réussis mes ASPICS avant d'intégrer la formation des apprentis aurors dès la fin de Poudlard. L'été me permet de me former et malheureusement, de prendre une première vie chez les mangemorts. Vie qui me marquera pour toujours, on oublie jamais la première fois qu'on voit la vie s'envoler du regard de quelqu'un, même d'un ennemi.

Rhaegar, le petit ami de Peter meurt, et nous perdons lentement notre meilleur ami. Mon frère de coeur. Je voudrais être là pour lui, davantage même mais l'ordre et les aurors me prennent tellement de temps que les jours défilent et je ne vois pas le temps passer. L'attaque du Drunk Broom révèle la trahison de Peter, notre ami. Et les Maraudeurs s'affaiblissent toujours plus alors que mon petit frère de coeur porte l'ami des mangemorts. Sirius manque de mourir, il tombe dans une dépression terrible qui l'envoi des semaines en clinique psychiatrique. Il ne reste que James et moi, je m'oublies dans le travail pour ne pas penser à la guerre toujours plus violente, à mon amant qui me manque tant, à mon petit frère de coeur qui n'est plus là. Et Harry se révèle soudainement tel le sauveur, tout prend un sens enfin. Et la guerre prend un nouveau tournant.

Sirius me revient enfin, Peter se détourne de l'habit noir mais c'est déjà trop tard. Vous découvrez l'existence des horcruxes et de leur  effroyable emprise sur la magie, de leur puissance. Vous les détruisez, non sans y laisser des larmes, du sang ou vos peurs les plus violentes. Mais vous y parvenez, au milieu d'une guerre toujours plus violente. Vous avez trop à faire, trop à penser et il n'est plus temps de vous arrêter sur chacun, ce sera possible plus tard, quand vous aurez la possibilité de réfléchir sur vos vies.

L'ordre remporte les batailles, les mangemorts ne sont plus et Voldemort est mort depuis un mois à présent. Harry a donné sa vie pour celle de Regulus, le frère de ton amant est vivant mais dans quel état ? On a tant perdu dans cette guerre... Je suis enfin diplômé comme auror, ayant terminé mon apprentissage à la fin de la guerre. A présent l'avenir se présente lumineux, si ce n'est que les ténèbres envahissent Poudlard qui est entre les mains de vos anciens ennemis.