It's us against them (Ft. Remus Lupin)

Elle la sentait, cette présence qui lui hérissait le poil. Ces yeux braqués sur elle, analysant ses moindres faits et gestes. Cette aura à la fois glaciale et meurtrière. Tel un félin ou un spectre, attendant le bon moment pour sauter sur sa proie, pour la posséder. Oui, elle l'avait senti et ce depuis le tout premier jour. Au début, elle n'y avait pas prêté grande attention, se disait qu'il n'était rien d'autre qu'un de ces sorciers lambdas en manque de sensations fortes. Un jour. Deux jours. Trois jours. Ça ne pouvait être un hasard. Alors elle a fait comme si de rien n'était, comme si elle n'avait rien remarqué, afin de garder toutes les chances de son côté. Elle n'en avait parlé à personne, refusant d'impliquer qui que ce soit dans ses histoires.

Les paumes de ses mains marquées par ses griffes, Ambre avait quitté le Drunk Broom plus tôt que d'ordinaire, lasse mais surtout agacée par le poids de cette présence des plus indésirables. La dernière pleine lune n'avait clairement pas été de tout repos et la jeune sorcière était encore à cran, prête à bondir sur la première personne qui viendrait l'offenser. Autant dire que celui qui la suit depuis plusieurs jours sait préparer le terrain. Car Ambre est encore faible, en proie à des émotions bien trop intenses pour réussir à garder le contrôle de la situation. Et elle le sait. Elle sait parfaitement qu'elle ne devrait pas s'éloigner de ses semblables, qu'elle est incapable de réfléchir correctement. Mais c'est plus fort qu'elle : ses troubles n'appartiennent qu'à elle.

Elle enfouit une partie de son visage dans le col de son pull, essaie tant bien que mal de localiser celui qui la suit tout en continuant d'avancer d'un pas assuré dans un coin isolé du parc. Puis, au bout d'un certain temps, une autre odeur. Plus forte que les autres. Différente. Une odeur qu'elle reconnaîtrait entre milles. Celle de Remus Lupin. La louve se stoppa net, jetant un rapide coup d'oeil autour d'elle, son regard croisant finalement celui de l'alpha.

《 Lupin. 》 dit-elle en essayant de rester la plus naturelle possible, doux sourire au coin des lèvres. Elle se dirige alors vers ce dernier, vient rapidement glisser ses bras autour de ses épaules. Un geste qui n'avait rien de naturel entre eux : c'était un coup de poker, pour lui transmettre un message. 《Toi aussi, tu l'as senti ? Dis-moi que je ne suis pas devenue folle. 》 murmure-t-elle à son oreille avant de s'éloigner et reprendre d'une voix normale. 《Je suis contente de te voir. C'est que tu commençais presque à me manquer ! 》

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It's us against them

La dernière pleine lune a été difficile, pas parce que de nouvelles cicatrices barrent ta peau claire mais évidemment parce que Dante a commencé à chercher sa meute. Ou du moins ceux qui le cherchent en retour, il voudrait les trouver pour... Les protéger ? C'est comme cela que tu le ressens, parce que tu as l'impression qu'ils sont tous en danger et qu'ils ont besoin de se rassembler car comme on le dit, à plusieurs on est plus fort n'est-ce pas ? Dante, ton double lycanthrope a qui tu as donné ton second prénom de naissance pour lui donner aussi une identité propre, réclame à présent d'être entouré par ceux qui méritent d'être aidé. Et aussi parce que tu sens autre chose, comme si des créatures rôdaient davantage dans les ruelles, prêtes à bondir sur quiconque ose les reconnaître. Tu n'es pas tranquille, sans doute parce que Greyback n'est pas loin et c'est une certitude depuis que tu as croisé sa fille, Fauve. Elle a bien essayée de te recruter mais avec fermeté tu l'as envoyée se faire voir plus loin et tu sais qu'elle reviendra, évidemment. Greyback n'est pas du genre à abandonner. Sauf que si il est là cela veut dire que les problèmes arrivent eux aussi. Et si tu n'as pas peur, tu ne peux pas dire non plus que tu es rassuré. Parce que tu n'es pas seul, tu as tes amis et leur forme animagus qui te permettent d'avoir un semblant de meute... Sauf que Dante veut plus.

Tu as déjà rencontré Morrigan le lendemain de la pleine lune, une oméga abandonnée et seule vivant dans un squat avec son compagnon. Et Ambre, croisée au DB sans que cela se soit reproduit malgré tes passages fréquents dans la boite de nuit sorcière. C'est comme si vous vouliez vous retrouver mais qu'on te tenait loin d'eux... Jusqu'à quand ? Tu finis par être agacé, ne pouvant parler à ceux que tu voudrais trouver alors tu sors de chez toi, sentant que tu es agressif ce soir et qu'il te faut prendre l'air. Sirius ne dit rien, il t'embrasse et te demande d'être prudent puis il part remplir ses cahiers de charges concernant son bar. Toi tu marches, tu ne sais combien de temps et malgré le froid que tu ne sens pas, tu marches sans regarder où tu vas. Laissant le loup te guider, tes sens s'éveiller, ton odorat faire le reste. Et grâce à la magie du sang, Dante sent qu'il se promène lui aussi alors il mène ta promenade sans qu'il ne te vienne l'idée de le contrer.

Jusqu'au parc où tu t'arrêtes pour t'asseoir sur un banc. C'est ici que tu as rencontré Fauve Greyback, juste là proche du mini stade de Quidditch pour les enfants du quartier qui viennent s'entraîner dans l'espoir de devenir des champions un jour. Même si l'odeur de la fille Greyback s'efface de l'endroit, tu peux encore sentir les effluves de son parfum sauvage et animal qui chatouille tes narines. Jusqu'à te faire relever le nez quand un autre parfum vient, soudainement, te rappelant l'identité de quelqu'un que tu cherches et que tu as croisé au DB il y a quelques semaines. Alors tu te lèves et, guidé par ton odorat, tu finis par croiser le regard de Ambre. Elle s'approche de toi et quand elle passe un bras autour de tes épaules, tu fronces les sourcils sans pouvoir te l'empêcher. Mais tu ne la repousses pas, moins encore quand elle te murmure quelques mots tout bas. « Tu ne l'es pas... » Simple réponse à voix basse alors qu'un autre parfum vient à vous. Lointain, éloigné de votre position et pourtant assez là et agressif pour que tu le sentes. « Tu sais qui c'est ? » Parce que ça ne te rassure pas, il y a une multitude de parfums que tu ne reconnais pas depuis quelques mois. Elle s'éloigne et tu reprends contenance avant de la suivre, tout en mettant tes mains dans tes poches. « Seulement presque ? Tu cherches à briser mon p'tit cœur sensible ? » Que tu demandes avec un sourire dans la voix mais aussi plaqué sur les lèvres. « Comment tu vas ? La pleine lune s'est bien passée ? » De ce que tu sais, ça n'a pas été la meilleure nuit de votre vie.  

Ça lui donnait la nausée. Nausée dont elle n'arrivait pas à pointer l'origine exacte du doigt. Était-ce cette désagréable présence qui rôdait autour d'elle, ou ce geste qu'elle n'aurait sans doute jamais eu en temps normal ? L'une lui tordait les tripes, faisait trembler ses membres de rage. L'autre n'avait plus rien d'habituel depuis qu'on l'avait isolée du monde, depuis qu'elle était devenue une bête capable des pires atrocités. Mais ne l'était-elle pas déjà, dans une certaine mesure ? Il n'y avait que les mots de l'alpha pour l'apaiser, l'espace d'un instant. Juste un peu. Mais ces mots s'accompagnaient aussi d'un tout autre fardeau : celui que la louve était bel et bien prise pour cible. Et ça ne lui plaisait pas. Pas du tout.

《Non, mais ça ne va pas tarder.》 Des mots qui sonnaient comme une menace, alors qu'elle rendait à Remus sa liberté. L'air de rien, elle se mit à marcher en direction de l'inconnu, sans savoir avec précision où il pouvait bien se cacher. 《Je ne suis même pas désolée !》 Un sourire malicieux qui étire ses lèvres. Bien sûr, elle ne connaissait pas encore l'alpha pour être totalement honnête avec ce dernier. Car Ambre, elle sait. Elle sait qu'entre les "on dit" et la réalité, il y a souvent un monde. Était-elle encore seulement capable de s'attacher à quelqu'un ? En a-t-elle seulement le droit ? À qui peut-elle encore faite confiance ? Son instinct hurlait. Hurlait qu'avec Remus, tout irait bien. Mais son cœur criant de douleur et son esprit encore marqué par l'abandon l'empêchaient d'accepter ce qu'elle voyait désormais comme une faiblesse. Alors elle resta silencieuse un moment, se mordant le bout des lèvres comme pour s'empêcher de prononcer le moindre mot. Comme pour s'empêcher d'être touchée par l'intérêt que Lupin semble lui porter ce soir. 《Aucun enfant n'a été retrouvé mort donc je suppose que c'est plutôt bon signe ?》 Elle hausse les épaules d'un air désinvolte, tout en jetant un rapide coup d'oeil autour d'eux. 《Ça a l'air plus facile pour toi. Tu les passes où... tes nuits de pleine lune ?》 La brune penche légèrement la tête sur le côté, curieuse. Un soupire lui échappe alors et elle commence à fixer le sol, le regard lointain. 《Tout semblait plus simple, quand j'étais encore enfermée. Là c'est... Je n'ai plus grand chose pour m'aider à éviter le pire. 》

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It's us against them

Tu lèves le nez, dans un geste discret et presque imperceptible pour respirer le parfum de celui ou celle qui rôde. Un parfum assez lointain mais que tu enregistres dans ton esprit pour être certain de ne pas le perdre. Voilà des semaines que tu sens des gens qui ne devraient pas être là, à commencer par Faube Greyback qui s'est amusée à tourner autour de chez toi comme une menace que tu voudrais briser sans attendre. La promesse d'un danger plus grand à venir, d'une revanche que tu pourrais prendre contre celui que tu détestes en attaquant sa fille chérie. Mais tu n'as rien fait, parce que tu n'es pas Greyback, tu n'es pas monstrueux et il n'y a rien que tu puisses faire pour être cruel de la sorte. Alors juste tu respires, tu n'attaques pas et tu laisses la principale concernée prendre ses décisions, à savoir celle qui se tient à tes côtés. Parce qu'à deux on est toujours plus fort.

Tu poses ta main sur ton torse, là où Sirius aime poser sa tête pour dormir tout en poussant un faux râle de douleur. « Calomnie, que tu es cruelle ! » Et tu te met à marcher avec elle parce que tu n'as soudainement plus envie de partir, bien au contraire toi aussi tu veux savoir qui ose la suivre. Et si tu peux l'aider alors ton instinct te dit de ne surtout pas négliger cela. « Très bon signe, oui ! » Et il faut se contenter des petites victoires alors tu préfères lui sourire en coin et t'amuser de sa réponse, même si tu sais que cela trahit surtout la crainte de découvrir un jour que l'une des victimes n'avait même pas l'âge d'aller à Poudlard. « Dans des forêts reculées. Je suis avec des amis animagis... Ils ont découvert que le loup n'attaque pas les animagis alors ils surveillent la forêt le temps de ma transformation. » Et tu n'en dis pas plus, parce que Sirius et James ne sont pas déclarés non plus. Cependant ça veut dire beaucoup déjà, notamment qu'un lycan n'a pas l'obligation de rester seul. « Ce n'est pas plus facile cependant j'ai appris à ne faire qu'un avec le loup. » Et tu te retiens de lui dire que tu pourrais lui apprendre, parce qu'il y a des choses que tu ne peux promettre encore.

« Tu peux te rendre dans la cabane hurlante non loin de Poudlard. J'y allais quand j'étais étudiant à Poudlard... Pour ainsi dire, heureusement que cet endroit est puissant et protégé par magie, ça n'a jamais bougé malgré la rage de mon loup. » Et la cabane hurlante doit garder sa réputation terrible sinon quiconque osera s'y rendre, qu'importe le danger que l'endroit représente. « C'est plus dur car tu luttes contre ta nature et c'est normal... On ne peut pas dire que les sorciers apprennent à accepter et aimer les créatures, n'est-ce pas ? Ainsi quand on en devient une, notre premier réflexe est de rejeter cela sauf qu'à se battre avec notre nature... On ne gagne jamais. »