Set this world on fire - Marlene

« Arrivée a King’s Cross dans quinze minutes, merci de ne rien oublier dans le train »

La voix du chef de train te fait sursauter. Tu t’étais endormie, paisiblement, contre la vitre. Tu soupires, mais tu es enfin à la maison. Les bâtiments londoniens t’avaient manqué mine de rien et ça te fait du bien de revoir cette vie que tu as laissé derrière toi pendant des mois.

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça, il vous restait encore des mois de voyage. Peut-être des années. Mais il n’en a pas décidé ainsi. Il est parti un matin, te disant que ce n’était pas une vie pour lui, qu’il préférait repartir en Égypte, là où est sa place. Et il t’a laissée, seule, dans cet appartement en Grèce. La veille, tu avais rêvé de toi enceinte, te touchant le ventre, lui derrière toi, t’enlaçant tendrement. Un rêve. C’est tout ce que c’était. Pas une prédiction, pas un rêve prémonitoire, pas un de ces trucs de tes cours de divination. De la bleusaille. Purement et simplement.

Une fois Anubis parti, après que tu aies essayé de le retenir en vain, tu as envoyé ta chouette à Sirius, lui disant que tu rentrais plus tôt que prévu, lui demandant s’il pouvait venir te chercher et si tu pouvais habiter dans la coloc quelques temps. Tu ne sais pas combien de temps, assez de temps pour que tu remontes cette pente. Tu lui as également écrit de ne pas te répondre, que tu partais rapidement. Tu n’allais pas transplaner, tu ne pouvais pas dans ton état émotionnel. Trop fatiguée, trop déprimée, pas assez forte. Tu savais, tu sentais, que lui ne te laisserais pas tomber. Alors tu as empaqueté toutes tes affaires, retombant sur une boîte de souvenirs que tu emmenais partout avec toi.

Il y avait cette photo avec ton père, avant que tu ne partes pour votre tour d’Europe. Ton père, récemment retrouvé, avec qui tu veux prendre le temps de reconstruire une relation père/fille, ce père qui était un inconnu toute ta vie, et qui s’est révélé être un homme complètement différent, bien loin des mensonges de ta mère. Un père qui t’a trop longtemps manqué.

Il y avait cette carte d’un tattoo shop à Londres, un des nombreux souvenirs de tes escapades à Camden avec Sirius. Le Londres Moldu, pour vous, c’était le paradis.

Il y avait ce nœud pour cheveux, vert et argent, un des nombreux souvenirs de tes années à Poudlard, dans la maison serpentard. Maison que tu aimes, profondément, malgré les on-dit et les mauvais rumeurs qui se chuchotaient à son sujet. Rumeurs encore d’actualité à présent, plus que jamais, surtout avec la nouvelle politique de Poudlard que tu as suivi de loin. Mais si tu as été envoyer là-bas, ce n’était pas pour tes vices, ta méchanceté, ton idéologie du sang pur. C’est tout l’inverse. Toi, tu es de l’Ordre du Phénix après tout.

Il y avait ce bracelet de Saint Mangouste, lorsque tu y as séjourné après la Nuit Pourpre. Une pensée triste se dirigea vers Oswin, malgré tout, tu espérais qu’il allait bien. Malgré ce qu’il t’a fait, malgré son attaque cette nuit-là, il a beaucoup compté pour toi.

Il y avait cette lettre d’avertissement des mangemorts, lettre de menaces qui te rappelle bien des souvenirs, bien des chagrins. Des batailles, des cicatrices, des pleurs, des pertes. Mais toutes ces cicatrices sont là pour te rappeler que tu t'es toujours battues, que tu ne cesseras jamais de te battre. Pour la liberté, pour la paix, pour qu'il n'y ait plus jamais de guerre.

Et enfin, il y avait tous ces souvenirs avec Anubis. Ces photos, ces bouts de papier d’apparence insignifiante, tout un tas de babiole qui te ramenait à lui, près de lui. Un l’arme a roulé sur ta joue, puis des dizaines. Il était parti, c’était la fin.

Le train ralentit et s’arrête, te sortant de tes pensées. Tu prends ton sac que tu jettes par dessus ton épaule et tu attends que les autres passagers sortent. Tu poses enfin le pied sur le quai et tu te diriges vers la sortie de la guerre, épuisée, à bout de force. Tu vois Sirius au loin, adossé à sa moto. Tu souris en me voyant et accélère le pas pour le retrouver au plus vite.  Tu jettes ton sac à terre et tu viens te lover dans ses bras, te serrant contre lui. Il t’avait manqué et avec tout ce qui s’est passé ces derniers jours, tu fonds en larmes, pleurant contre lui. Son odeur t’entoure, comme un cocon réconfortant. Et au milieu de tes sanglots, une pensée. Je suis à la maison.