Le week-end est arrivé et ce week-end, Seraphina va le passer chez ses parents, pour elle ne sait quelle raison que sa mère a planifié. Elle soupire pendant son dernier cours de la semaine en pensant à l'ennui qu'elle va sûrement connaître durant les deux prochains jours. Pourtant, elle adore l'histoire de la magie, c'est une matière qui la passionne. Mais là, impossible de rester concentrée, commençant déjà à ressentir un sentiment de panique à l'idée de revoir sa mère. Cette femme la met dans des états de stress pas possibles, elle crée en elle une anxiété qui serre la poitrine de Seraphina et engourdit ses membres. Elle tente de respirer, doucement, pour se reprendre, pour garder le total contrôle de ses émotions. Comme sa mère lui a appris. Ne rien montrer aux autres. Ne pas montrer sa détresse. Taire ses émotions. Ne pas les laisser prendre le contrôle de son corps. Elle ne doit pas défaillir. Je ne dois pas défaillir.

La fin de la journée arrive et la Gryffondor range ses affaires avec une lenteur non dissimulée. Elle est la dernière à sortir de la salle de classe, la dernière dans les dortoirs à prendre sa valises, la dernière à descendre pour sortir et les élèves ayant également eu une autorisation pour le week-end sortent également de l'école. Elle cherche sa mère du regard, une femme élancée, fine, au nez fin et aux cheveux noir de geais toujours tirés strictement. Elle ne la voit pas, c'est étonnant. « Salut p’tit souris ! » A l'entente de cette voix, ses yeux s'emplissent de larmes et quand elle relève la tête, Cassian s'avance vers elle et la serre fort contre lui, tout contre son coeur. Elle pleure en silence dans les bras de son frère, qu'elle est si heureuse de revoir. J'ai défailli. Elle le serre fort en retour, sentant son parfum.

"Mais qu'est-ce que tu fais là, Cass ? Tu es rentré quand ?" Dit-elle d'une voix tremblotante avant de se reculer et d'essuyer ses larmes. "Mère me gronderait si elle me voyait agir ainsi"

Alors elle se reprend, elle souffle, elle respire. Elle reprend le contrôle. Il faut qu'elle garde le contrôle. Cassian atrrape sa valise, déterminé. « Tu viens dormir à l’appart’ ce week-end. J’ai convaincu nos parents. Mais si tu ne veux pas, aucun souci bien évidemment ! » Elle sourit, grandement.

"Quoi ? Mais je croyais que maman avait prévu des trucs pour moi ce week-end. Tu as réussi à la convaincre comment ? C'est quoi ton secret dis moi ?"

Elle rit doucement, commençant à marcher à côté de son grand frère. Son modèle. Elle l'aime tant, elle l'a toujours vu comme un super héros.

"On va transplaner du coup ? Il est où ton appart d'ailleurs ? Tu restes longtemps ici ?"

Les questions s'enchainent, elle grimace pour s'excuser. Elle ne contrôle plus rien. Mais elle se sent tellement heureuse qu'elle pourrait danser au milieu du chemin.

« On s’en fout de ce que pense Mère. T’as le droit d’agir ainsi, ce n’est que moi. » Seraphine sourit en acquiesçant. Elle aimerait que ça soit plus simple, que leur Mère n'agisse pas ainsi constamment. Mais malheureusement rien n'est simple, et quand il en vient de la Mère de Villiers, tout n'est que contrôle, retenue, calme. Seraphina ne doit jamais montrer ses émotions, ni les laisser transparaitre. Mais Seraphina est hypersensible, et contrôler ses émotions est comme vouloir contrôler un tsunami. Mais elle y arrive, du mieux qu'elle peut. Il y a des jours où elle se sent prête à exploser, où elle voudrait tout laisser sortir. Mais elle ne le peut pas. Sa mère n'approuverait pas. avec son frère, tout est différent. Elle peut être qui elle est réellement, elle peut montrer ce qu'elle ressent, elle peut montrer qui elle est réellement. « Je ne lui ai pas laissé le choix. » Et il peut être très convaincant. « Et pour toi, je trouverais toujours tous les moyens pour la convaincre. » Sera sourit. Elle imagine très bien la discussion et leur mère qui doit bouillonner de ne pas voir sa fille pour l'initier davantage ce week-end.

"Tant mieux, je suis ravie de passer ce week-end avec toi, je n'avais pas envie de retourner à la maison. Merci."

Ils commencent à marcher, et à discuter. Elle ne réalise pas encore tout à faire que son frère est là, à côté elle. Elle l'a toujours vu comme son héros, son modèle. Elle l'aime si fort et il lui a tant manqué qu'elle ne sait même pas par où commencer. «  Oui on va transplaner. Mon appartement est à Londres. Et je reste pour toujours, je ne compte pas repartir. » Toujours. Voilà une nouvelle qui ne fait que la rendre encore plus heureuse. Sans qu'elle ne puisse répondre, il attrape sa main et ils transplanent, atterrissant à Londres, au beau milieu de ce qu'elle reconnait être Camden Town.

"Pour toujours, rien ne pourrait me faire plus plaisir. Et ça veut dire qu'on se verra souvent. Tu m'as beaucoup manqué, la vie était nulle sans toi"

Elle se colle à lui, dans une étreinte douce, avant de s'éloigner un peu. Il lui montre un bâtiment du doigt.  « C’est juste là. » Elle acquiesce et ils marchent vers le bâtiment montré à l'instant. « Alors … comment se passe les cours ? Tout se passe bien cette année ? » Elle grimace.

"C'est ... particulier cette année. Un groupe de sorciers de sang pur dirige l'école maintenant et les règles sont très strictes. On a un couvre-feu, que je respecte pas souvent je dois l'avouer. Mais le principal, c'est de ne pas se faire attraper" Qu'elle dit en riant avant de laisser son frère ouvrir la porte de l'immeuble. "Mais ça va, je m'en sors et j'ai d'excellentes notes."

Comment lui dire qu'elle monte souvent au plus haut de Poudlard pour se pencher au dessus du vide pour ressentir quelque chose de fort ? Comment lui dire qu'elle se sent mal dans la foule, à en faire des crises d'angoisse à répétition ? Comment lui dire que la vie est compliquée quand on ne peut pas montrer ses émotions. Ils montent quelques marches pour arriver à un pallier et elle attend qu'il ouvre la porte de chez lui.

"Je dessine beaucoup, ça m'aide à me concentrer en général." Elle entre dans l'appartement à la suite de son frère et s'imprègne des lieux, de son odeur. Il est bien là. Il est bien revenu. "Et toi ? Pourquoi tu as décidé de revenir ? C'était comment ces années loin de Londres ? Je veux tout savoir."

« Tu m'as manqué aussi, et je suis bien d'accord avec toi. La vie sans toi est bien trop nulle, alors qu'il me manque ma petite souris. » Elle sourit, tendrement, avant de se blottir davantage contre son frère. Dire qu’il lui avait manqué est un euphémisme, vivre sans lui est compliqué. Elle a besoin de son grand frère, elle a besoin de l’apaisement qu’il lui provoque, de son calme, de sa façon de tenir tête à leur mère. Sans lui, elle coule. Sans lui, elle n’est que l’ombre d’elle-même. Sera est bien plus heureuse de passer son week-end avec Cassian plutôt qu’avec la matriarche. Ils transplanent à Londres, où Cassian a élu domicile apparemment. En marchant vers l’immeuble, Seraphina parle de Poudlard, de la nouvelle politique en place depuis cette année. Politique rude, à laquelle elle a du mal à se faire. « Tu as tout à fait raison, l'essentiel est de ne pas se faire attraper. Tant que tu fais attention à ça, il n'y aura pas de problème. » Elle rit doucement.

« Je suis aussi furtive qu’une ombre, je ne me ferais jamais attrapée ne t’en pas fais pas. »

Elle n’aime pas le couvre-feu, elle aime sortir quand elle le souhaite, quand elle en a envie. Elle a souvent besoin d’évasion, besoin d’être seule, avec elle-même et ses pensées. Une fois dans l’appartement, où l’odeur si agréable e son frère est omniprésente, elle se met à l’aise. « Il y a énormément de choses à te raconter… » Elle fronce les sourcils au ton de sa voix. Il a l’air inquiet. « Ici tu as le salon cuisine, là-bas ma chambre, là-bas une autre seconde chambre, où tu peux t'installer. Et puis derrière, la cuisine et les toilettes, ainsi que la salle de bain. » Elle se dirige vers la seconde chambre pour mettre ses affaires avant d’aller s’asseoir à côté de Cassian sur le canapé. « Tu veux boire quelque chose ? »

« Puisque c’est la fête, je veux bien une bièraubeurre, si tu sais toujours les faire. » Dit-elle en riant doucement avant de reprendre : « Tu sais que je suis là pour toi, hm ? T’es toujours mon prince charmant. »

Et il sera toujours l’homme de sa vie, personne ne pourra jamais l’égaler.

« Tu veux que je cuisine ce soir ? Je sais toujours faire d’excellentes pizzas. » Elle prend un air fier : « J’ai hâte que tu me racontes tes aventures. »

Son frère est de retour de son tour du monde, et elle n’arrive pas à réaliser. Il est là, il est revenu, et elle a l’impression que sa vie va être moins dure à présent. Parce qu’avec Cassian, tout est tellement plus simple, et plus beau. Cassian ne veut pas que Sera aille chez sa mère ? Alors elle n’ira pas, et elle passera le week-end avec lui plutôt. Week-end qui s’annonce tout de suite plus joyeux. Pas de réprimandes, pas de règles, pas d’entraînement à la Confrérie. Elle veut profiter de ce moment de liberté et d’insouciance, sans penser au futur qui lui tiraille l’estomac. « Va pour les bièraubeurre, et je te laisse faire les pizzas. Faudra que juste que tu me dises si tu as ce qu'il te faut, sinon j'irai faire quelques courses. » Il se lève pour préparer les boissons, elle se lève pour regarder ce qu’il y a dans ses placards. Des légumes, du poulet, du fromage, tout le nécessaires pour des pizzas classiques mais bonnes.

 « Je pense tout avoir, pizzas au poulet aux légumes, ça sera pas mal. Et on ira faire deux trois courses demain pour le reste du week-end ? »

Elle attend patiemment qu’il lui raconte ses aventures, tandis qu’elle se met à préparer les pizzas d’un coup de baguette. Magie simple, mais efficace. Elle prépare d’abord des pâtes à pizza, puis elle les garnit. L’utilité de la magie, c’est qu’en une dizaine de minutes, les pizzas sont prêtes à être mises au four. Elle les mets dedans, et Cassian termine les boissons. Elle s’assoit sur le comptoir en le regardant faire. Il se tourne vers elle dans un soupir. « Tu me promets p’tite souris, que tu ne diras rien à personne ? » Elle fronce les sourcils et secoue la tête. Évidemment qu’elle ne dira rien, elle sait garder tous les secrets de son grand frère. Il retire se chevalière, qu’il lui tend. Elle la prendre dans ses mains, et y observe les initiales. CAV. Elle sourit. « A ton avis, qu'est-ce qu'elles veulent dire ? »

« Je suppos que si tu me demandes, c’est que ça ne veut pas dire Cassian Azriel de Villiers ? »

Elle lui redonne le bijou, qui semble être très précieux pour lui. Elle prend ses mains dans les siennes, le stoppant dans la préparation des boissons.

« Que t’est-il arrivé, Cass ? »

Sa voix est un murmure, comme si elle avait peur d’affronter la réalité.

Retrouver son grand frère et très certainement ce qui illumine son week-end, sa semaine, son mois, son année toute entière. Il lui a tellement manqué, et elle se sentait tellement seule, et triste sans lui. Le revoir lui apporte beaucoup de bien, et de paix, et passer un week-end avec lui est encore mieux que tout ce qu'elle avait imaginé. Bien mieux qu'un week-end avec sa mère. « Ca me va parfaitement et oui on ira chercher ce qu'il faut demain pour le reste du weekend. » Seraphina acquiesce, c'est un plan parfait, et elle sait d'avance que ce week-end sera formidable, et va sûrement passer trop vite. Une fois que les pizzas sont prêtes et mises au fou, la conversation change et dévie sur la chevalière que porte Cassian à son doigt. Sera est inquiète pour son frère, et lui demande ce qu'il s'est passé, l'inquiétude tirant ses traits. « J'ai perdu ma fiancée. » Elle cligne plusieurs fois des yeux, fronce les sourcils, et ne comprend pas ce qu'elle vient d'entendre. Cassian inspire profondément et Sera lui caresse les mains pour l'encourager à poursuivre.

« J'ai rencontré Victoria pendant mon voyage. Un coup de foudre lorsque je l'ai vu, même si j'étais en quelque sorte avec sa sœur. Mais ça a été une évidence en la voyant, et je ne pouvais pas faire autrement. On s'est mis en couple, et je l'ai demandé en fiançailles. Mais ce soir-là, elle a été tué. Sa sœur a causé un accident de voiture. Sauf que tout le monde pense que c'est moi car j’étais au volant, mais moi je sais que c'est Annabelle. Et un jour, je la ferai payer pour le mal qu'elle a fait et le fait qu'elle a pris la vie de sa sœur. » Des larmes lui piquent les yeux, tandis que les mots prononcés par son frère lui serrent le coeur, lui font mal. Jamais elle n'aurait pensé qu'il ait vécu ça, une choque aussu horrible. Il se détourne d'elle, poings serrés.

"Cassian je suis désolée. C'est horrible, je ... Comment est-ce possible de faire une chose pareille ? Elle n'a pas été punie ? Elle n'a rien eu en conséquence ? C'est ... ignoble." Elle ne sait pas quoi dire, elle n'est pas très forte pour réconforter les autres. "Qui d'autre est au courant ?"

Autrement dit, est-ce que leurs parents sont au courant ? Cassian soupire, avant de se retourner vers sa soeur. « Autant te dire que je n'étais pas très ravi lorsque je suis revenu, et que les parents ont annoncé que j'étais fiancé. » Autre surprise, elle grimace et se mordille la lèvre inférieure, signe de stress.

"Fiancé ? Mais fiancé à qui ? Je n'étais pas au courant de ça." Il faut dire que sa mère ne lui parle pas d'affaire comme celle-là, seulement de la confrérie, que de la confrérie. "Qu'est-ce que tu vas faire ?"

« Non elle n’a pas été punie Sera … Il n’y a que moi qui sais qu’elle est fautive. Et comme c’est la parfaite sœur, tout le monde la pense innocente. » Seraphina grimace face à la dure réalité de la vie. Evidemment que la vie est ainsi, et que bien des criminels sont impunis. Elle n'espérait pas ça pour son frère, ceci  dit. C'est un homme droit, loyal,  qui ne méritait pas de connaitre une telle tragédie dans sa vie. Elle est triste pour lui, pour sa vie, et espère qu'il ira bien, qu'il ira mieux. Elle ne veut que le meilleure pour lui, à défaut d'avoir le meilleur pour elle-même. L'odeur de la pizza au four commence à se répandre dans l'appartement de Cassian, et le ventre de Sera se réveille. Elle tente de le cacher, tout en poursuivant la conversation. « A qui ? J’en sais rien, j’ai pas retenu son prénom. Mais je pensais qu’ils te l’avaient dit. » Elle secoue la tête.

"Non ... non, ils ne me l'ont pas dit. Ils me disent peu de choses en dehors de mon devoir à la Confrérie, tu sais. Alors me dire des choses sur toi et ta vie maritale, c'est de l'ordre de l'impensable."

Et puis, les parents de Villiers n'ont jamais été trop éloquents avec elle, la préservant des sujets peu importants. Enfin, peu importants à leurs yeux. « Pour Annabelle ? Je prouverai qu’elle est fautive. Pour mes fiançailles ? Tout ce que je peux pour les éviter. Je ne me marierai pas avec cette nana que je ne connais pas. »

"Si tu ne connais même pas son nom, ça va être difficile de faire quoique ce soit." Elle rit doucement, avant de poursuivre : "Je peux t'aider, tu sais. Je ne sais pas trop comment, pour tu sais que je suis là pour aider mon grand frère."

Elle prend sa main, et la serre doucement entre ses doigts. Cassian serre doucement la sienne en retour, et elle sourit, se sentant enfin en sécurité. « Rassure-moi, ils ne t’ont pas fiancé ? » Elle secoue la tête vivement, une expression horifiée tirant ses traits.

"Par Morgane, non ! Bien sûr que non. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils attendent d'ailleurs, mais je ne vais pas m'en plaindre." Elle hausse les épaules. "Mais je sais que ça viendra, tôt ou tard, sûrement avec un héritier de la Confrérie. Tu sais que mère aime étendre son pouvoir."

Elle ricane, avant de se lever pour aller vérifier la pizza, à laquelle il ne manque qu'une dizaine de minutes de cuisson. Elle vient ensuite se rassoir à côté de Cassian.

"Que vas-tu faire de ta vie, maintenant que tu es de retour à Londres ?"