arc-en-ciel || Zero & Colin

C'est là que tu te sentais le plus chez toi - tu ne pouvais pas le nier, dès que tu mettais les pieds au Zoomagic, tu avais l'impression d'être à ta place. Tu venais aussi souvent que possible, prenant sur ton temps libre pour venir aider les tenanciers du coin et pour prendre soin des créatures fantastiques qu'ils avaient sauvé. La plupart des créatures qui se trouvaient là étaient des victimes de la guerre des sorciers - et tu étais fier de pouvoir faire quelque chose pour elles. De pouvoir être présent, de leur apporter un peu de nourriture, de chaleur, de soin, de douceur. Il y avait cet occamy, qui était terrifié par le reste du monde, passant des heures cachés dans une théière. Tu t'asseyais dans son enclos, à attendre simplement, depuis des semaines. La veille, il était monté sur ta main, simplement, attendant que tu lui fasses du mal sans qu'il ne se passe rien. Aujourd'hui tu revenais dans la cage, et sans attendre plus d'une minute, il vint vers toi, sautillant comme il lui était incapable de voler pour le moment - tu gagnais sa confiance dans l'espoir de pouvoir l'approcher et soigner son aile qui se trouvait dans un angle inquiétant.
Tu restais là une bonne partie de ton après-midi, profitant de la chance que tu avais de pouvoir le caresser et lui donner des petites choses à manger. Tu gagnais sa confiance, et il te semblait que rien n'était plus heureux que cela. Tu avais le sentiment d'accomplissement, de réussir quelque chose d'exceptionnel, de pouvoir avoir le droit d'observer une beauté pure, d'être méritant pour cela. Tu sentais une vague de confiance qui gonflait dans ta poitrine, oubliant que de l'autre côté de la cage en verre se trouvait des sorciers qui pouvaient te voir. La cage était l'une des plus discrètes, dans un angle où les sorciers ne se promenaient pas par hasard. Il fallait savoir que les Occamys étaient là - certains du moins, d'autres se trouvaient de l'autre côté, sur le passage le plus ensoleillé du Zoomagic.

Tu terminais les soins que tu arrivais à faire à l'oiseau, avant de le remettre près de sa théière. Je reviens demain, c'est promis. Assuras-tu, avant de lui refaire une petite caresse sur la tête, puis de sortir de la cage, en vérifiant que tu avais bien tout avec toi - onguent, baguette magique et petits grillons. En sortant, tu réalisais alors que tu n'étais pas seul, dans ce petit espace si discret du Zoomagic. Devant toi se trouvait un garçon - un homme - avec une allure folle. Son visage t'était familier, mais pris par la surprise tu ne le repositionnais pas tout de suite. Je ne vous avais pas vu. Assuras-tu, alors que tu ne pouvais pas retourner chez les baraquements administratifs sans le frôler. Le petit chemin était si étroit qu'en s'asseyant sur le banc qui faisait face à la cage, il était impossible de laisser passer quiconque. Pas que tu en étais désolé. J'étais pris dans mes pensés, c'est souvent le cas lorsque je m'occupe des animaux qui sont ici. Continuas-tu, comme pour t'excuser d'exister dans cet endroit-là - alors qu'il n'était rien de plus normal dans ton existence. Je peux vous aider peut être ?

Ca fait des jours que tu viens ici, essayant d'être incognito mais si parfois on te reconnaît et on te demande un autographe, souvent les gens sont obnubilés par les créatures et ne te voient même pas. Ce qui est assez bien pour toi, car il y a des beautés plus merveilleuses que ce que tu fais sur scène à savoir, ces petites créatures magnifiques qui vivent dans des enclos comme si personne n'avait d'importance. C'est le cas, leur beauté est à couper le souffle et voilà des jours et des jours que tu viens, que tu t'installes sur un banc et que tu attends pendant des heures, observant les bêtes tout en t'imaginant des tenues, en essayant de créer quelque chose dans ton esprit mais celui-ci ne veut pas coopérer avec toi. Plus en ce moment, tu dois seulement subir ses caprices en espérant que ces derniers prennent fin. Et si parfois tu as le sentiment d'avoir une mélodie dans la tête alors tu te rends vite compte que ça dure seulement cinq secondes, pas de quoi créer tout un album avec cela. Par contre cela a relancé ton envie de dessiner, sans doute de voir toutes ces couleurs et ces belles créatures qui t'inspirent des tenues que tu devrais bientôt créer avant de les présenter lors d'un défilé. On t'a proposé de présenter la nouvelle collection une fois que les fêtes de noël seront passées et étant donné que la demande vient des Greengrass qui sont aussi tes mécènes, tu n'as pas l'envie de leur refuser cela.

Ainsi c'est avec ton calepin pour dessiner que tu t'installes sur un banc devant la cage des occamys, éloigné de la foule afin d'avoir le calme nécessaire pour créer tes tenues et pendant deux bonnes heures tu dessines sans voir que quelqu'un est là dans la cage, immobile afin d'approcher une des petites créatures qui se tient entre ses mains. Tu ne l'avais pas vu, comme toujours quand tu crées alors tu ne fais pas attention à tout ce qui t'entoure, comme si ta vision était sélective elle aussi. Et pendant un instant tu le regardes ce jeune homme, te souvenant de cet être étrange qui reste pendant des heures avec les créatures. Tu l'as vu plusieurs fois ces derniers semaines, presque à chaque fois que tu es venu et surtout jamais avec les même animaux. Il semble doux et tendre, attiré par ceux qui souffrent plus que ceux qui vont bien même si il néglige personne. Et tu ne sais combien de temps tu l'observes si ce n'est qu'au bout d'un moment il se lève, parle au petit Occamy avant que ce dernier ne reparte dans sa théière et sorte de la cage. Tu te lèves de ton banc au moment même où il se tourne et si tu t'y attendais, tu es quand même surpris par votre proximité. Si proche que tu sens sa chaleur irradier à travers son pull de travail. « C'est la même chose pour moi, quand je crée. » Dis-tu pour toute réponse car tu sais ce que c'est d'être complètement obsédé par quelque chose qu'on fait, sans faire attention à ce qui nous entoure.

Nouvelle question de sa part et tu te tournes vers la théière qui retient l'occamy en sécurité face à un monde effrayant qui semble l'avoir bien trop traumatisé pour qu'il veuille sortir. « Que lui est-il arrivé ? Vous êtes une sorte d'éducateur ? » Ou alors simplement un jeune homme aimant les animaux et qui souhaite à eux aussi leur montrer la beauté de ce monde même si ce dernier n'a rien de fantastique parfois.

T'as une seconde d'absence, pris dans le regard clair et brillant de l'inconnu qui se trouve avec toi. Le chemin vers la cage des Occamys est étroit, de sorte que tu devines la chaleur qui irradie de sa personne, qu'il ne te faudrait que tendre la main pour toucher ses joues, pour caresser sa chevelure pour - tu secoues la tête et souris aimablement. T'es pas souvent pris par ce genre de pensées et tu sais pas trop ce qu'il te prend. Alors tu reviens à la réalité, assumant une fatigue que t'as du mal à faire disparaitre ces derniers temps. Ton esprit est bouillonnant et tu viens au Zoomagic pour pouvoir te vider la tête alors que tes recherches pour ta thèse de fin d'études commence à ôter ton sommeil.
Tu reviens à la réalité, t'excusant d'avoir été si distrait, trouvant l'excuse de ton amour pour les animaux pour expliquer que tu n'avais pas fait cas de sa présence avant. Avant. Maintenant tu te mets à parler à un inconnu alors que t'es d'une timidité maladive - Mina serait fière de toi. C'est la même chose pour moi, quand je crée. Vous créez quoi ? Demandas-tu, épris de curiosité, avisant la présence du calepin dans sa main. Un dessinateur - t'es passionné par les artistes, c'est un truc qui te manque en réalité, le talent pour créer. T'es un protecteur du vivant, mais tu te dis que si tu avais eu un talent comme celui de la création, tu aurais mis en place des oeuvres pour parler de tout ce qui est beau et à protéger dans le monde magique. La preuve en est de la dureté de l'existence de certaines créatures ici - tu voudrais voir la mentalité des sorciers changer pour les protéger eux. Que lui est-il arrivé ? Vous êtes une sorte d'éducateur ? Tu te tournes naturellement vers la cage, avisant la théière qui est à présent parfaitement immobile. Je suis encore en études, pour tout vous dire. Je viens ici comme bénévole pour aider à soigner les créatures qu'on ramène. Expliques-tu avant de t'assoir sur le banc - décidant que tu pouvais bien prendre une minute ou deux pour parler de ton métier - enfin de ton rôle - à l'inconnu. C'est un truc que tu peux faire durant des heures. Cet occamy a été retrouvé dans un village portuaire au Sud - ils sont souvent importés pour leurs plumes. Elles sont utilisées pour les plumes à papotes de luxe et dans l'industrie de la mode. C'est le seul qu'on a pu sauver ce jour-là - il est terrifié par l'humain, mais comme on doit pouvoir le nourrir et le soigner, on tente de le désensibiliser. Ce qui demande du temps et de la patience. Expliques-tu avec la douceur et la douleur que ce genre d'histoire te fait ressentir. Tu pourrais hurler au monde d'arrêter ces massacres juste pour ... le divertissement. Alors je viens ici tous les jours et j'attends qu'il m'accorde sa confiance - c'est la seconde fois que je passe autant de temps avec une créature ici. Je ne sais pas si vous le savez mais depuis deux ans, la direction du Zoomagic a changé, et aujourd'hui la première mission qu'on se donne c'est de sauver les créatures magiques des mauvais sévices, des trafics et des attaques - durant la guerre, certains de leurs territoires ont été détruits et on a recueillis des troupeaux entiers. On les soigne et on attend la structuration d'un parc protégé par le Ministère pour les y relâcher. Un travail qui demande des moyens - et le Zoomagic en manque souvent. C'est pourquoi tu donnes de ta personne et de ton savoir en la matière sans rien attendre en retour. Au fait, je m'appelle Colin, et ne me lancer pas trop sur la question des créatures ou vous pourriez rester ici des heures.

Tu es pensif, l'air ailleurs et surtout occupé à ce que tu vois. Ca t'inspire des choses et surtout une tenue, un dessin qui commence à germer dans ton esprit alors que tes doigts commencent à brûler d'avoir envie de créer, de dessiner, de découper et de voir ce que tu peux faire naître de ton imagination fertile. Depuis combien de semaine tu n'as pas eu cette envie ? Longtemps, trop longtemps pour toi qui adorais créer et imaginer tout ce qui pouvait l'être. A présent que la page est blanche pour toi, autant concernant les mélodies que simplement les tenues que tu peux composer, alors tu prends conscience du fait que ça t'a manqué. Et parce que tu n'es pas homme à laisser filer l'inspiration quand enfin elle vient, tu préfères entamer la conversation avec ce charmant jeune homme à l'air à la fois terre à terre mais aussi totalement déconnecté. « Des mélodies, des tenues... » Dis-tu avant de tourner ton regard vers lui et de sourire sincèrement. « Vous n'avez aucune idée de qui je suis... C'est parfait. » Au moins il ne te regardera pas avec des étoiles dans les yeux, ce qui ne te dérange pas car tu aimes ton public cependant il est difficile de parler avec des gens qui t'aiment et te prennent tel que tu es maintenant que tu es connu. Tu aimes, de fait, rencontrer des gens qui ignorent tout de ton succès. Ca rend cela plus authentique et plus vrai.

« Vous étudiez les créatures ? Intéressant... » Et parce que ces animaux ont des fourrures d'une beauté à couper le souffle, tu te surprends encore à observer quelques occamys qui approchent de la théière renfermant leur camarade. Parce que celui-ci refuse de sortir et tu te demandes pourquoi, chose que tu devrais lui poser directement à lui au lieu d'imaginer ce qui ne sera pas la bonne réponse. « Dans l'industrie de la mode ? Je n'en savais rien... » Et la nouvelle ne te fait pas plaisir, tu n'aimes pas la souffrance animale et pourtant l'espèce humaine a un don certain pour faire souffrir ceux qu'elle voit comme des inférieurs. Les sorciers ne valent pas mieux que les moldus sur ce point là, n'en déplaise aux puristes extrêmes. « Et comme toujours quand l'argent demandé sert à aider ceux que l'on voit comme des inférieurs, les aides peinent à arriver. » Et ton regard se détourne de la cage pour se poser sur le jeune homme. Étrangement proche car l'endroit n'a presque pas de place pour vous deux, il ne te vient même pas à l'idée de le repousser malgré tout. « De combien avez-vous besoin ? » Question comme ça pour savoir, pour imaginer juste qu'elle serait la somme pour aider ces petites choses sans défense.

« Enchanté Colin, moi c'est Zero. Rassurez-vous, j'aime parler et découvrir les sujets dont je ne sais rien. » Tes parents t'ont transmis l'amour du savoir et la curiosité qui va avec de fait, si tu ne sais pas quelque chose alors tu t'empresses toujours d'apprendre de quoi combler tes lacunes. Jamais assez évidemment, tu n'es pas une encyclopédie et tout savoir te serait passablement impossible. « Je vous offre un verre ? » Que tu demandes soudainement, sans y réfléchir, en te disant qu'il va sans doute refuser parce qu'il doit avoir autre chose à faire n'est-ce pas ?

Tu pourrais parler des créatures pendant des heures, tu le sais bien. Tu es du genre à embêter tes proches avec ça - t'as même emporter la pauvre Mina a plus d'une mission pour nourrir ou sauver des animaux. Elle y vient avec plaisir mais doit alors supporter tes bavardages incessants à leur sujet. Et pourtant, tu n'étais pas un garçon très loquace en règle générale. C'était même plutôt l'inverse. Réservé, tu craignais de dire la chose qui te ferait passer pour un idiot ou te rendrait parfaitement inintéressant. Tu détestais donner l'impression que t'écouter est un calvaire. C'était une peur terrible pour toi, d'ennuyer les autres, de les voir se détourner de la conversation parce que t'écouter n'est pas intéressant. Parce qu'ils avaient bien mieux à faire, ou parce que tu ne pouvais pas les divertir - mais il semblerait que quand il s'agissait d'animaux fantastiques tu étais plutôt doué. Vous n'avez aucune idée de qui je suis... C'est parfait. Tu pries la chose à coeur - peut être un peu trop - offrant un sourire contrit en réalisant que tu devrais savoir qui il es. Je ne sors pas beaucoup. Expliquas-tu, comme pour te justifier - qu'il ne pense pas que le problème venait de lui. Tu sais bien que souvent le problème vient de toi.

Vous étudiez les créatures ? Intéressant... Je trouve aussi... Admets-tu, parce que c'était sans doute la meilleure chose qui soit pour toi. Les créatures - plus encore celles du Zoomagic parce qu'elles avaient besoin de toi. Elles donnaient un sens à tes journées, et tu réalisais comme cela devenait important pour toi de te lever chaque jour pour les nourrir, t'occuper d'elles, les soigner. Les rendre plus heureuses, leur montrer qu'elles pouvaient avoir confiance en l'être humain. Ce n'était pas forcément facile, mais le soir en rentrant chez toi, tu étais comblé. Et si tu le pouvais, tu travaillerais là constamment - mais c'était du bénévolat que tu offrais aujourd'hui, comme l'endroit était un sanctuaire sans argent. Et comme toujours quand l'argent demandé sert à aider ceux que l'on voit comme des inférieurs, les aides peinent à arriver. Vous m'ôtez les mots de la bouche. Mais je supporte que le Ministère - et de surcroit les sorciers qui ont les moyens - ont d'autres priorités que les animaux à la sortie de la guerre. Tu te le répétais, comme tu n'étais pas vraiment capable d'être en colère contre le reste du monde. Tu leur trouvais des excuses pour ne pas perdre totalement foi en l'humanité. De combien avez-vous besoin ? La question te laisse interdit un moment. Tu te redresses, surprit et croise son regard.
Tu sais pas trop quoi répondre, comment réagir, alors tu rigoles. Un rire gêné, un peu idiot, surtout décalé complètement. Sans doute beaucoup trop pour un seul homme. Mais si vous voulez participer, vous pouvez envoyer ce que vous pouvez au directeur du Zoomagic. Il trouvera toujours de quoi faire. Admets-tu, parce qu'il serait si gênant de donner une somme à un homme que tu as rencontré il y a pas cinq minutes. Enchanté Colin, moi c'est Zero. Rassurez-vous, j'aime parler et découvrir les sujets dont je ne sais rien. C'est un plaisir Zero.

Zero. Un prénom pour le moins original. Mais pour un garçon original - et excentrique. Et beau. Tu te surprends un moment à le penser mais le nier serait plus stupide encore. Alors tu souris pour toute réponse. Je vous offre un verre ? Et la question te surprend encore - tu te sens rougir, sans pouvoir l'éviter et tu opines. Avant de réaliser que t'as d'autres choses à faire avant - t'es venu pour soigner toutes les petites bêtes qui en ont besoin. Ouais mais je... Hm. Vous pouvez me suivre dans la fin de ma ronde, si vous voulez ? Je vous présenterai certains de nos rescapés ? Proposes-tu en allant vers la sortie de la ruelle - puis le frôlant largement comme l'endroit est très étroit. Presque trop pour deux personnes. Vous cherchez l'inspiration ? Je peux vous montrer un Hippogriffe doré. Vous saviez qu'ils ne sont plus qu'une dizaine en Angleterre ? On a réussi à sauver celui-ci : il se trouvait dans le sous-sol du manoir d'une mangemort.

Tu réalises que tes paroles pourraient être mal interprétées alors tu lui offres un sourire désolé avant de te reprendre, parce que l'étiquette dans ton pays est primordiale et qu'on ne doit pas vexer ou blesser, c'est même la première règle que tu as apprise. Au Japon, pays que tu as quitté jeune mais dont on t'a enseigné les us et coutumes, on ne doit surtout pas blesser mais seulement détourner la conversation. De fait quand on ne veut pas sortir avec quelqu'un ou se rendre quelque part, on reporte à plus tard ou alors on trouve une excuse. Cette façon de faire manque de franchise certes et de fait, tu penses avoir aussi pris la franchise des anglais à cœur pour parfaire ton éducation inculquée depuis l'enfance. Ainsi tu parles parfois sans réfléchir, comme toute personne qui ne craint pas de choquer ou de déranger. Sauf que justement tu peux vexer et il t'incombe la tâche de te rattraper. « Ce n'est pas une mauvaise chose... Une critique encore moins. » Dis-tu aussitôt, parce qu'au moins il ne sera pas un fan hystérique à te hurler dans les oreilles simplement car il est heureux de te rencontrer. Et ça a du bon d'être face à un illustre inconnu.

« N'est-ce pas pourtant de notre devoir d'aider ceux qui ont besoin, qu'importe leur espèce ? » Dis-tu avec un sourire en coin, parce que tu ne peux pas vraiment entendre que les sorciers ont autre chose à penser. Pas alors que les fêtes illégales se multiplient et que les soirées au DB se font plus nombreuses, avec strip-teaseur, argent et surtout alcool à ne plus avoir soif. Tu l'as vu, c'est un monde que tu n'aimes pas mais pourtant qui te fait vivre... Heureusement tes fans sont sensiblement plus mesurés. La réponse qu'il te donne t'arrache un petit rire amusé et parce que tu le trouves naïf, c'est rafraîchissant et presque mignon. Trop pour un seul homme te dit-il, aurais-tu rencontré quelqu'un qui n'a pas conscience de l'argent ? Ca arrive, on dit qu'il en existe un par siècle, cet homme est apparemment l'exception vivante. « Bien, je prendrais contact avec le directeur alors. » Que tu dis pour toute réponse, sachant que tu t'occuperas de cela dès ce soir. Et on agent aura de quoi faire, surtout si ton argent gagné peut aider ceux qui en ont besoin.

Tu ne réfléchis pas en proposant un verre mais alors qu'il ne saute pas sur l'occasion, sa réponse te laisse surpris alors que tu hoches la tête bien vite. Pourquoi refuser une telle expérience quand on peut découvrir l'envers du décor d'un lieu si magique ? Tu te pousses à peine pour le laisser passer, compte-tenu de ce lieu pas très large puis tu te met en route à la file indienne derrière lui. Pas le choix, le chemin est trop petit. « Ho... Je serais enchanté d'en voir un ! Pourquoi en garder un dans un sous-sol ? C'est stupide. » Et ton regard croise celui de quelques créatures dans des cages immenses, assez pour avoir de quoi se mouvoir en paix. « Vous les relâchez une fois qu'ils sont soignés ou ils restent ici ? » Tu ne saurais dire si la moitié est encore capable de vivre à l'état sauvage. « Si je comprends bien, vous êtes un futur zoomagicien ? Et vous serez spécialisé en une créature particulière ou vous les aimez toutes ? » Et tout en arrivant devant une cage immense, tu vois enfin l'hippogriffe doré qu'il t'a désigné. « Dois-je le saluer comme on l'apprend à Poudlard ? »

 Ce n'est pas une mauvaise chose... Une critique encore moins. Sa voix se fait douce et tu te rends compte que t'as du mal à y résister - naturellement tu voudrais lui donner ta confiance, ce qui est assez rare de ta part. La confiance se gagne difficilement avec toi. Tu peux jurer l'avoir accordé à des personnes que tu connais depuis des années et qui se comptent sur les doigts d'une main. Tu sais pas même si - en dehors de Mina - il se trouve vraiment plusieurs personnes qui ont ta confiance. Faut dire qu'enfant déjà tu as vite compris qu'il se trouvait du mal dans toute personne - même si les liens du sang vous unissent. Ta tante a voulu te faire la peau, te brisant sur le sol pour le simple plaisir d'être cruelle. Tu l'as mise en prison, témoignant contre elle du haut de tes dix ans. Et après ?
Après tu te vois vivre en craignant toujours le pire des autres, en sachant qu'ils n'hésiteront pas à te mettre à terre pour leur propre intérêt. Voila ce qui faisait le coeur de l'être humain. N'est-ce pas pourtant de notre devoir d'aider ceux qui ont besoin, qu'importe leur espèce ? Tu souris, doucement, parce que c'est le genre de chose que tu crois aussi. Mais l'expérience t'as plus souvent montré le contraire. En théorie. Dans la pratique, j'ai vite appris que les seuls être capables d'autant de bonté sont les animaux. Dis-tu avec plus de désespérance que tu ne le voudrais. Tu veux croire à la bonté de l'être humain - encore - et étrangement quand c'est lui qui propose presque de faire un chèque, tu doute pas qu'il le fera. Mais tu laisses cette responsabilité au directeur du Zoomagic - toi-même tu serais bien incapable de donner un montant exacte sur les besoins du lieux. D'autant qu'à force de recevoir de nouveaux pensionnaires, les besoins augmentent forcément.

Et comme il se fait aussi généreux, tu te dis que tu peux lui montrer quelqu'uns de tes protégés. Ils sont peu nombreux - bien que tu les aimes tous - comme t'as un faible pour les plus brisés de tous. Ceux qui se cachent dans les coins reculés du Zoomagic, loin de la foule, pour ne pas être plus marqués encore par la violence des sorciers. Mais lui, tu lui offres un semblant de confiance et comme il se fait généreux, tu te dis que tu peux au moins lui ouvrir les portes des coulisses. Ho... Je serais enchanté d'en voir un ! Pourquoi en garder un dans un sous-sol ? C'est stupide. Et inhumain. Je t'avouerai qu'après deux ans à travailler ici, je ne doute plus de la capacité de l'être humain à imaginer des choses atroces juste pour le plaisir de se penser supérieur. Dis-tu en grimaçant. Parfois, tu te sens plus proche de ces animaux que de tes semblables. Parfois, toi aussi tu te vois comme un animal blessé qui est plus capable d'être en confiance. Vous les relâchez une fois qu'ils sont soignés ou ils restent ici ? Demanda le bellâtre, et tu te rends compte qu'à présent que la route est plus large, vous marchez côte à côte. Mais proches. Vos épaules se frôlent et t'as aucune envie de t'éloigner. Tout dépend - certains d'entre eux ont des pathologies qui les obligent à rester sous le couvert des magicozoologistes. D'autres ont juste besoin d'un peu de soin et d'énergie. On essaie de leur offrir les enclos les plus grands pour ne pas qu'ils perdent leurs instincts de chasse - on les relâche dès qu'ils sont mieux. Expliques-tu, en cachant que ce ne sont pas la majorité des animaux fantastiques malheureusement. Une partie des dons permet de constituer la première Réserve Nationale de Protection des Animaux Fantastiques. Là, on pourra tous les libérer - ils seront sous la protection des magicozoologistes et protégés du braconnage. Rajoutes-tu, comme c'est un projet que tu as dans le palpitant.

Tu peux pas nier que tu espères que vous y arriverez rapidement. Si je comprends bien, vous êtes un futur zoomagicien ? Et vous serez spécialisé en une créature particulière ou vous les aimez toutes ? Tu souris - Je les aime toute mais... j'ai une attention particulière pour les plus brisées d'entre elles. Les cas désespérés qui arrivent en étant terrorisés et blessés jusqu'au plus profond. J'écris une thèse sur les émotions et les sentiments des animaux fantastiques - beaucoup de sorciers sont encore convaincus que le panel de sentiments des animaux fantastiques ne compte ni la tristesse, ni la peur, ou le deuil, ou la souffrance. Alors je veux écrire et prouver le contraire. Certaines de ces créatures ont une intelligence émotionnelle supérieure à celle des sorciers. Affirmes-tu, sans que ta voix ne tremble d'aucun doute. Et quand vous arrivez à l'enclos de ton bel Hippogriffe tu t'arrêtes. Les Hippogriffes en premier lieu. Dois-je le saluer comme on l'apprend à Poudlard ? Tu le peux, mais depuis la barrière. Ne t'approche pas - pour Helios tous les étrangers sont des menaces potentielles, qu'importe le respect qu'ils lui portent. Il a perdu confiance en l'être humain. Mais ta présence va m'aider à travailler cela avec lui - la confiance. Parce que pour toi, la relation à créer avec un hippogriffe n'est pas de l'ordre d'autre chose : la confiance et non le respect ou la prétention.
Quand tu rentres, tu claques de la langue et tu siffles - alors l'ombre immense approche depuis le bâtiment au centre de l'enclos. Un hippogriffe immense (plus grand que la moyenne) qui déploie ses ailes, dévoilant l'angle brisé de l'aile droite. Tu te baisses, et l'animal répond brièvement avant de tourner son regard vers Zero.

Il ne t'arrive pas souvent de parler avec des inconnus, principalement parce que ça termine souvent en crise d'hystérie quand quelqu'un te reconnaît et tu n'aimes pas cela, pas plus que tu n'iames attirer l'attention en dehors de la scène où tu es réellement chez toi. De nature assez discrète en réalité, tu aimes l'ombre et l'apaisement que ce dernier t'apporte, souvent pour écrire et coucher sur le papier ce que tu as sur le cœur. Mais voilà que l'inspiration se fait capricieuse en ce moment, autant que ton esprit qui s'est fermé et qui refuse de t'aider à trouver les mots pour exprimer ce que tu ne parviens pas à sortir de vive voix. C'est frustrant mais ça reviendra, tu essayes de te rassurer ainsi cependant pour la première fois depuis tes premières pages blanches, tu dois reconnaître qu'enfin tu te sens bien et apaisé. Tu es moins stressé et tu ne sais pas si c'est cette conversation ou la proximité avec ce jeune homme, lui même si apaisé en étant proche des animaux qu'il chérit tant. La vie est belle finalement, surtout quand on voit des petites créatures traumatisées qui apprennent à refaire confiance malgré ce qu'elles ont vécues. Alors c'est que finalement tout n'est pas si terrible non ? « L'être humain est encore capable du meilleur... Mais trop souvent du pire, certes. » Et tu n'es pas fou, tu sais comme la nature humaine n'est pas bonne en réalité mais que vous vous battez contre vos démons pour ne pas les laisser gagner. Ce serait trop simple de juste se comporter comme des monstres finalement.

L'aveu sur les dons ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd et tu hoches la tête, te décidant à faire le chèque si important dès que tu seras chez toi. Parce que ça semble être quelque chose d'important et tu veux que ton argent gagné serve au moins à quelque chose. Et si enfin, ton message peut être entendu par ta communauté alors ainsi les choses changeront non ? Après tout, quand vous avez du pouvoir et de la renommée c'est bien pour vous en servir à quelque chose d'utile sinon ça ne sert à rien. L'accumulation d'argent n'apporte pas le bonheur mais savoir qu'il est bien utilisé est largement gratifiant. « Je glisserais un mot pour votre projet dans mes interviews. C'est important. » Et surtout des créatures innocentes dépendent de ça alors, autant se bouger et servir à quelque chose vraiment. Tu ne cesses de marcher en regardant les enclos, croisant des bestioles magnifiques et des créatures que tu n'avais vu que dans des livres. Tu aimes sortir certes mais n'étant pas un amateur de bêtes enchaînés et malheureuses, tu n'as jamais été du genre à aller au cirque ou dans des zoos. Mais finalement ici les créatures semblent heureuses ou du moins bien traitées.

« C'est plus rassurant de se dire que la créature qu'on martyrise ne ressent rien. Ca justifie toutes les horreurs... Et c'est effrayant. » Dis-tu en fronçant les sourcils, te souvenant d'avoir lu un jour qu'à l'époque on pensait que les enfants ne ressentaient aucune émotion profonde, ça justifiait qu'on les exploite et qu'on les maltraite largement de fait. Encore une fois tu en viens à comprendre son attention pour les animaux et son manque d’intérêt pour l'espèce humaine, vous ne faites rien pour vous faire aimer après tout. Il s'arrête devant un enclos et tu en fais de même avant de poser ton regard sur l'hippogriffe en question, quand celui-ci sort de l'ombre avec toute la prestance digne d'une bête magnifique. « D'accord alors je reste là. » Dis-tu en posant tes mains sur la barrière puis, tu te penches doucement en avant pour saluer l'hippogriffe respectueusement. Tu te souviens de tes cours à Poudlard et de la leçon concernant le respect dont les hippogriffes ont besoin. Tu as adoré ce cours d'ailleurs. Après quelques secondes, Helios se penche également en avant alors que tu te redresses pour regarder Colin lui administrer des soins. « Crois-tu qu'il pourra voler à nouveau ? » Tu avises l'angle de son aile et pendant un instant tu frisonnes, n'osant pas imaginer ce que cette créature a dû subir pour avoir l’aile dans cet état. Tu te met à jouer avec tes doigts tout en regardant la scène, créant sans t'en rendre compte comme à chaque fois que tu es distrais, des petites bourrasques et des minis-tornades dans tes mains. Ce qui attire l'attention d'une autre hippogriffe, plus petite et au pelage d'un gris clair, qui se pose non loin et t'observe en penchant la tête sur le côté.

L'être humain est encore capable du meilleur... Mais trop souvent du pire, certes. La déclaration résonne en toi comme une certitude. Tu veux pas le croire, la majorité du temps tu te répètes que l'être humain est capable du meilleur. Du meilleur. Du meilleur. Mais dans la réalité, tu savais très bien que les humains étaient les animaux les plus cruels qui soit. Seulement là pour faire souffrir si l'envie leur en prenait - et il existait bien peu d'espèces, même chez les animaux fantastiques, qui se plaisaient à faire mal aux autres.
Tu espérais qu'en apportant un peu de douceur et de réconfort aux victimes des humains, tu contrebalançais un peu leur injustice et leur cruauté. Un peu de bien, pour lutter contre le mal. Tu sais pas si tu te percevais vraiment comme un type bien mais tu faisais tout ce que tu pouvais pour rendre le monde un peu meilleur. Et tu supposais que c'était déjà pas mal. Je glisserais un mot pour votre projet dans mes interviews. C'est important. Tu restais un moment interdit, perplexe devant la déclaration de Zero et te tournais vers lui pour aviser son air sérieux. Pas de second degrés - que tu avais du mal à discerner même si ta meilleure amie l'utilisait comme moyen d'expression. Pas de sourire en coin, pas de rire moqueur. Il était parfaitement sérieux. Ca t'arrive souvent de donner des interviews ? Demandas-tu, sourcils froncés en gardant le sentiment de passer à côté d'une information capitale, sans pouvoir te souvenir de laquelle.

Tu pouvais parler des heures de tes créatures et Zero ne t'en empêchait pas - sans doute jusqu'à ce que tu l'ennuies vraiment. Tu n'avais encore trouvé personne qui pouvait supporter ton babillage pendant bien longtemps. Mina faisait un effort - mais parfois elle se mettait à rire et t'ébouriffer les cheveux juste parce que tu ne t'arrêtais pas. Mais Zero restait à l'écoute, respectueux, et - mieux encore - il semblait vraiment considérer chacune de tes paroles comme importantes. C'est plus rassurant de se dire que la créature qu'on martyrise ne ressent rien. Ca justifie toutes les horreurs... Et c'est effrayant. Beaucoup supposent que les animaux ont des esprits moins développés. Qu'ils n'ont pas de conscience de l'avenir et du passé. Mais les Hippogriffes veillent leurs morts et ont des rituels pour leur rendre hommage. Dans la nature, il arrive que certains groupes ramènent les dépouilles de leurs disparus dans des cimetières organisés et qu'ils y posent des gerbes de fleurs et des morceaux de fruits. Expliques-tu alors que Helios t'accueillait dans son enclos. Tu l'aimais - comme tu aimais chacun des animaux fans le zoomagic. Mais Helios était blessé pour longtemps.
Comme toi. Son orgueil mis à terre, tu le voyais qui recouvrait sa confiance mais à si petite dose que tu doutais qu'un jour il soit à nouveau lui-même. Difficile de ne pas te voir en lui. Crois-tu qu'il pourra voler à nouveau ? Tu posais l'onguent qui aidait avec la douleur, sous les plumes de l'animal qui se laissait faire, bien que toute son attention était tourné vers Zero.

Et rapidement tu compris pourquoi - avisant l'arrivée de Nyx - évidemment - qui s'arrêtait devant Zero pour l'observer. Bonjour Nyx. saluas-tu l'hippogriffe - qui t'ignora complètement. Il faudrait briser l'aile à nouveau, et essayer de la remettre dans le bon angle pour que peut être il guérisse assez pour pouvoir voler - mais les vétérimages pensent que le muscle est trop atteint, et que cela le ferait plus souffrir qu'autre chose. Alors il ne volera sans doute plus jamais. Dis-tu avec une voix brisée.
Tu détestais y penser. Heureusement il a Nyx avec lui. Ils s'apprécient beaucoup tous les deux. Elle a été retrouvée quand elle était encore toute petite - seule et blessée. Aucune idée de l'endroit où se trouvait son groupe. Les hippogriffes sont pourtant des animaux sociaux. Expliquas-tu en voyant la petite Nyx s'approchait plus près des mains de Zero - alors tu réalisais qu'il jouait avec le vent. Il maitrisait la magie du vent. Et c'était beau. Tu terminais les soins à Hélios, lui offrit une souris avant d'approcher des deux autres. C'est beau. Dis-tu, avant de gratter sous le cou de Nyx. Elle est trop habituée aux humains maintenant, elle revient systématiquement quand on essaie de la remettre en liberté. Et puis, elle est plus douce et empathique - elle aide beaucoup Helios.

Question qui t'arrache un sourire en coin, vraiment sincère ce qui ne se produit pas aussi souvent que tu le voudrais. Parce que tu es mystérieux et qu'ils sont rares ceux à pouvoir se vanter de lire dans ton esprit comme devant un livre ouvert. Tes amis proches surtout et Cal avant toute chose mais concernant ta famille c'est impossible, ils ne te connaissent que trop peu en réalité. Et ne se doutent pas une seconde de qui tu es, même si ils venaient à tomber sur toi dans le journal du matin alors tu es certain qu'avec ton maquillage, tes cheveux colorés et tes tenues, ils ne te reconnaîtraient pas. Et puis ton prénom a tant changé lui aussi, à l'image de celui qui part de zéro ici et qui pense qu'il n'y a rien de mieux que de se débarrasser de tout ses bagages, surtout quand on veut se faire un nom sans jouir du nom de famille prestigieux. « Tu te renseigneras. Ca m'arrive... Parfois. » Pour ainsi dire souvent, bien trop souvent quand tu sors une nouvelle mélodie et qu'il faut en faire la promotion. Mais tu ne te plains pas, c'est la meilleure partie de ton travail qui vient après à savoir, le live devant tes fans. Et si pour ça tu dois passer devant quelques journalistes alors c'est un sacrifice que tu peux endurer.

« C'est très beau et en même temps horrible... On voudrait les voir immortel. » Que tu dis en t'arrêtant devant un enclos, n'osant pas imaginer plus longtemps ce que ça doit être de tomber devant cet espèce de rituel où ils veillent leur mort ou rendent un dernier hommage. Ca te briserait le cœur et tu es parfois trop sensible pour supporter ces choses là. Ton âme d'artiste trouverait le moment d'une splendeur à perdre la voix, mais affreux en même temps. « Le pauvre... Ceux qui lui ont fait ça ont été punis ? Dis mois qu'ils ne sortiront jamais d'Azkaban. » Et voilà la seule chose que tu peux espérer, surtout en voyant une pauvre créature qui ne volera plus jamais alors qu'il ne pourrait aspirer qu'à une seule chose, à savoir retrouver sa liberté qui lui a été honteusement volée en lui brisant cette aile. Nyx, voilà un prénom original pour une petite hippogriffe qui approche de toi avec toute la curiosité possible dans le regard, mais aussi une lueur méfiante dans les yeux. Tu joues de quelques bourrasques, lui envoyant l'une d'elle dessus ce qui a pour effet de lui faire ouvrir les ailes comme si elle s'apprêtait à voler. Et parce qu'elle est surprise, c'est qu'elle ne doit pas souvent prendre des grosses rafales de vent sur son plumage.

« Elle n'a pas été codée comme les autres, n'est-ce pas ? J'aurais dû la saluer comme on nous l'apprend à Poudlard mais j'ai l'impression que ça ne sera pas nécessaire. » Dis-tu non sans sourire de plus belle alors que tu fais des petites tornades qu'elle essaye d'attraper avec son bec. Sans succès évidemment mais ça l'amuse alors même quand Colin revient auprès de vous, tu n'arrêtes pas ton petit spectacle et cela semble ravir la petite hippogriffe. « Oui, ça l'est... Tu maîtrises une magie ou un don, toi ? Ca ne me surprendrait pas que tu sois animagus ou adepte de la magie de la terre... » Parce que c'est ce qui semble le plus logique et le plus proche des animaux. « C'est vraiment merveilleux ce qui est fait ici... Mais c'est dramatique de se rendre compte que tant d’animaux ont besoin de vous. » Leur place est dans la nature, pas dans une cage à cause de la folie humaine. « Est-ce qu'il y a des vraies lois qui sont adoptées pour les défendre ou est-ce encore quelque chose qui passe au dessus de nos chers politiciens ? » Dire que tu ne crois pas au gouvernement actuel n'est qu'un euphémisme. « D'ailleurs, on va le boire ce verre ? Tu l'as bien mérité avec tous tes efforts... » Regard en coin, tu ne perds jamais l'occasion de passer du temps avec quelqu'un d'agréable, surtout si tu n'es pas voué à le revoir de si tôt.

Tu t'occupes de tes créatures avec toute l'attention et la patience dont tu es doté, leur donnant ce qu'ils ont besoin pour pouvoir les laisser profiter de la vie qu'ils ont aujourd'hui. Tu as à coeur qu'ils soient heureux - autant qu'ils peuvent l'être malgré les circonstances. Mais voir un hippogriffe cloué au sol, c'est sans doute ce qu'il y a de plus douloureux pour toi. Le pauvre... Ceux qui lui ont fait ça ont été punis ? Dis mois qu'ils ne sortiront jamais d'Azkaban. Tu souris avant de te tourner vers lui - et de hausser doucement des épaules. La vérité, c'est qu'il est difficile de retrouver un braconnier. Parce qu'ils n'agissent pas à la vue de tous, et que certains ne sont pas même des sorciers lambdas. Ils vivent hors des normes, des cadres, des règles et loin du ministère. J'aimerais pouvoir te dire ça. Bien que certains y sont, à Azkaban - peu, mais certains malgré tout. A force de travailler, vous finissez par compter quelques victoires. Heureusement.

Fasciné par la magie qui s'échappe de ces doigts, tu vois Nyx qui joue et s'ébroue, comme une enfant qui découvre une chose fantastique. C'est pas souvent que tu vois des sorciers qui maitrisent une magie élémentaire avec autant de fluidité. Oui, ça l'est... Tu maîtrises une magie ou un don, toi ? Ca ne me surprendrait pas que tu sois animagus ou adepte de la magie de la terre... Tu opines là encore - Un jour peut être je te montrerai. Oses-tu dire, comme une promesse de le revoir - tu sais pas d'où ca te vient et t'as le palpitant qui s'accélère à t'entendre parler. Mais maintenant que c'est laché, tu peux plus le reprendre. Est-ce qu'il y a des vraies lois qui sont adoptées pour les défendre ou est-ce encore quelque chose qui passe au dessus de nos chers politiciens ? C'est pas des combats prioritaires je suppose. Surtout pas après la guerre qui vient de s'achever. C'est pourquoi je fais mon mémoire de recherche à ce sujet, pour espérer faire changer les choses et faire avancer les lois pour leur protection. Expliques-tu avant de finalement quitter l'enclos pour revenir du même côté que Zero. D'ailleurs, on va le boire ce verre ? Tu l'as bien mérité avec tous tes efforts... Tu souris là encore, trouvant de plus en plus de plaisir à cet échange. Je ne peux pas te le refuser alors que t'as été aussi patient. Allons le boire ce verre.

the end.