Elle s'offrait ce genre de moments régulièrement. L'occasion de lâcher prise, de découvrir des choses nouvelles, de simplement prendre soin de soi. Elle y tenait - elle supposait qu'il était impossible d'être parfaitement à son quotidien, si elle ne se laissait pas des moments pour ne penser qu'à elle. A ses désirs, ses envies, ses passions, sa famille - parce qu'il était bien une chose qu'elle avait à coeur, c'était de protéger sa famille, de prendre soin des siens. D'Adriel, de Castiel, de Barth - du nom des Mulciber. Bien qu'avec les dernières passions de son mari, elle avait comme le sentiment qu'une chose s'étiolait chez eux. Comme si les murs de cette maison parfaite commençaient à s'effriter. Et elle détestait cela. C'était peut être pour cela qu'elle avait organisé cette journée - le week-end était toujours bienvenu pour cela. Avant la coupe de Quidditch, elle pouvait encore jouir de la liberté de ses samedis et des dimanches - et elle essayait d'y intégrer Adriel quand ce dernier était disponible.
Elle avait envoyé l'invitation, avait accueilli les sorciers qui devaient s'assurer du bon déroulé de la journée et profitait d'un thé en terrasse de leur manoir du centre ville. A Victory Snitch, le manoir Mulciber était parmi les plus impressionnants. Il ne pouvait en être autrement avec les places si primordiales que Barth et Helen avaient dans la société sorcière. Le pouvoir était une question de paraitre - sans le paraitre, il n'avait que peu d'intérêt, après tout.

La sorcière avait simplement pris le temps d'une douche, se tenant en peignoir à présent. Parmi les sorciers présents, il se trouvait des promesses de moments parfaits pour prendre soin de soi : manucure, coiffure, style - il y avait de quoi se faire du bien. Les tenues des derniers créatures venaient tout juste d'être installés dans le deuxième salon, quand elle reconnut le rythme de marche de son fils. Tu es enfin là. Dit-elle en allant à sa rencontre, le prenant contre elle pour le serrer tendrement. J'ai reçu une lettre de ta cousine, ce matin. Avisa-t-elle en sortant la dite-lettre d'Allegra Greengrass Rosier de sa poche - accompagnée d'une photo de ses trois magnifiques bébés, étendus les uns contre les autres dans un couffin doré, entourée de tissus verts. Ils grandissent si vite. Les jumeaux courent partout déjà, et selon Allegra ils se feraient déjà comprendre des serpents. informa-t-elle son fils, aimant pouvoir discuter de la famille avec lui.

Elle aimait le fait qu'il soit si proche de sa cousine, de ses petits cousins, et elle en faisait de même. Si Abel n'avait pas passé les dernières semaines à Sainte Mangouste, elle aurait été plus que ravie de pouvoir le garder - c'était une chose qu'elle proposait aisément, bien qu'elle avait assez peu de temps libre pour pouvoir se le permettre. Après tout, le temps qu'il lui été réservé, elle aimait autant l'utiliser pour s'assurer d'être toujours bien apprêtée et à la dernière mode. Comment vas-tu mon chéri ? Veux-tu un café, un thé ? Un cocktail ? Antonio est là pour nous servir ce qu'on voudra. Antonio était un habitué de ces moments -un sorcier-cuisinier capable de faire tout ce qu'ils aimaient. Et il ne manquait jamais d'idée nouvelle pour créer des cocktails et des thés parfaitement à la bonne température. Et assez sucré pour que l'humeur d'Helen reste douce.



 

Dès que son fils apparait, le reste du monde s'efface pour qu'il ne reste que lui. Son bébé miracle - elle craignait de n'être jamais mère, les planètes s'étant alignées pour lui offrir la couronne des lions alors que son mariage était encore jeune. La potion d'infertilité lui avait pris la chance d'avoir un enfant - mais Adriel était là quand même, bravant l'impossible pour exister et grandir, devenant un homme magnifique et prétentieux. La prétention n'était pas un défaut aux yeux d'Helen, moins encore lorsqu'elle s'accompagnait du talent inné de tout réussir.
Il suffisait, pour cela, que son fils décide de ce qu'il voulait faire dans la vie. Il serait alors capable d'atteindre les sommets, de toucher les étoiles, de déplacer les montagnes. Avec un héritage comme le siens, rien ne serait moins surprenant. Mais pour l'heure, il vivotait au grè de la jeunesse - et de cela aussi elle ne pouvait pas lui en vouloir. Bien que - comme toutes les mères - elle s'inquiétait de le voir un jour construire un avenir glorieux. Au contraire de sa cousine, son chemin n'était pas déjà écrit. Allegra avait parfaitement fait ce que l'on attendait d'elle. Elle s'était mariée jeune. Elle avait eut trois enfants - pour le moment - et elle les élevait dans le manoir éloigné de la famille pour les éduquer loin du monde. Elle les présentera sans doute à leur onzième anniversaire, comme il était de coutume chez les Greengrass - et qu'importe qu'elle porte le nom de Rosier aujourd'hui. Elle marchait sur le chemin déjà tracé de son destin - mais Adriel avait toutes les cartes en main pour écrire son histoire. Helen était simplement impatiente de le voir devenir parfait. Ils ont tout pour être fourchelangue, ils le seront forcément. Je suis content d'apprendre que tout le monde va bien, cela fait une éternité que je n'ai pas vu Allegra. Peut être pourrions nous lui rendre visite pour Noël ? Elle ne saurait être en société avec des enfants si jeunes. Et je ne doute pas qu'elle sera heureuse de nous voir. Proposa-t-elle naturellement - s'il était une chose bienvenue pour la famille c'était de voir les enfants grandir malgré leur enfance cachée.

Et suite à cela, elle n'eut d'yeux que pour lui. Se tournant vers son fils pour aviser ses traits tirés et son air fatigué. Il avait bien choisi son jour pour lui rendre visite et ne saurait que trop profiter des bien faits qu'elle avait invité dans le manoir. Je vais bien, je crois. Enfin la routine, c’est un peu ennuyant je trouve. Alors qu'attends-tu pour rendre ta vie moins ennuyante hum ? Demanda-t-elle avec un petit air de défis, posant une main farouche dans les cheveux de son garçon avant de jouer dans les boucles devenues longues. Les mèches lui tombaient sur les yeux et cachaient son regard ténébreux. Ce qui était bien dommage selon elle - mais il était adulte, elle ne saurait continuer à agir comme s'il était un petit garçon qu'elle pouvait contrôler.
Bien que l'envie était présente. Et toi comment tu vas ? Tu profites de ton week-end ? Père n’est pas là ? Ton père est absent jusqu'à demain. Il a dû rendre visite à un vieil ami. Alors comme tu vois, j'en profite pour m'offrir un week-end de détente pour prendre soin de moi. Une chose que je ne m'offre que trop rarement et tu as bien choisi ton jour pour en profiter aussi. Annonça-t-elle, alors que le serveur leur posait les deux Cappucino - préparés à l'italienne comme elle l'avait exigé. Elle s'installa dans son canapé, les jambes repliées sous elle et se tourna vers son fils avec la tasse dans la main, savourant la douce chaleur de celle-ci. C’est pourquoi, tout ça ? Tu penses que je dois me faire couper les cheveux ? Ils sont trop longs à ton goût ? Tu sais bien ce que je pense de ces longues mèches mais tu es adulte - j'ose croire que tu sais comme tu es plus séduisant avec les cheveux courts. Et une manucure n'est jamais de trop. De belles mains c'est rassurant, un détail qui fait la différence en société. Tout comme le style - mais pour cela tu as pris de mes goûts. Ce pull est très beau. Le complimenta-t-elle en touchant la douce facture de ce dernier. Des masques et des massages, pour finir - simplement pour garder l'esprit serein plus que quelques heures. Et ainsi nous pourrons parler de tout. Tu as l'air fatigué chéri. Dis moi ce qui te tracasse.

 

Je préfère venir quand il n'est pas là, tu le sais. Et non, ne commence pas à me sermonner s'il te plait. Tu as raison de te faire plaisir et de prendre soin de toi. C'est essentiel, et tu travailles dur. Levant les mains en guise d'appel à l'apaisement, Helen sait bien qu'à faire la moindre remarque à son fils. Les relations avec son père sont mauvaises depuis longtemps - et sans doute s'enveniment-elles depuis qu'Adriel est assez grand pour faire ses propres choix. Elle ignorait comment améliorer les choses, ne sachant pas même si elle le désirait. Elle supposait qu'ils n'avaient pas été de mauvais parents - Adriel n'avait jamais manqué de rien, et ils avaient donné tout ce qu'ils pouvaient pour qu'il devienne un homme bien. Il était peut être un peu perdu dans son existence, n'ayant pas pris le temps de devenir exactement l'homme qu'il voulait. Mais cela viendrait, il avait encore le temps de changer son quotidien pour enfin briller sans l'ombre d'Evan Rosier. Helen savait que la colère de son mari venait en grande partie de cette relation qu'il supposait malsaine pour son fils - voila qu'il vivait en second dans la réussite de son meilleur ami.
Helen n'était cependant pas aussi catégorique, et savait qu'avec son héritage, son fils pouvait faire des étincelles dans le monde sorcier. Il était encore jeune, et toute une vie pour se réaliser. Alors juste raccourcir un petit peu. J'aime cette coupe et cette longueur sur le dessus. Mais je peux couper les côtés plus courts, ça fera plus soigné, je pense. Et raccourcir un peu ma barbe aussi, hm. Souriant, ravie de voir qu'il l'écoutait encore - bien qu'elle tâchait d'être moins catégorique dans ses conseils - elle s'assit dans un des fauteuils, laissant une esthétimage lui faire un massage des mains - il n'était pas grand chose qu'elle aimait plus que de belles mains. Oui, je trouve également que ce pull est très beau. Cachemire six fils, heureusement que j'ai ton sens de la mode. Tu as la sensibilité qu'il faut pour apprécier les belles choses. Et c'était sans doute une des qualités les plus appréciables aux yeux d'Helen. Il n'était rien de pire que le manque de goût - une chose qu'elle condamnait férocement.
Elle était une Greengrass de naissance après tout - le goût, la beauté et le luxe étaient les bases nécessaires de son éducation et elle était heureuse de voir qu'elle n'avait pas manqué les transmettre à son fils héritier.

Je le suis, il est vrai. Mais rien que tu ne saches pas déjà. Mes fiançailles et ma fiancée ne me conviennent vraiment pas. Mon boulot non plus. Père me traite comme un gosse ingrat et refuse de me voir en adulte. Et ... rien de bien grave, ne t'en fais pas. Elle n'ignorait rien de tout cela - espérant encore voir son fils prendre les devants et décider ce qui pourrait le rendre heureux. Elle était convaincue qu'il y avait un rapport puissant entre le bonheur, le plaisir et le pouvoir. Faire une chose qui avait du sens, c'était se donner les moyens de devenir le meilleur - rien n'était plus certain que cela pour lui. La difficulté avec Adriel, c'est que elle-même ignorait ce qui rendait son fils heureux. La phrase de son fils resta en suspens et elle nota d'y revenir - elle ne lâchait pas, mais à la manière d'une lionne elle était patiente et discrète. Les préparatifs pour la coupe du monde avancent ? Tu pourrais m'avoir des places pour la finale ? Tu veux venir au match ? Je sais que j'ai refusé les autres années mais j'aimerais y assister cette année, si possible. C'est toujours possible, mais tu m'intrigues : qu'est-ce qui a changé ? Parce que cette fois elle ne pouvait pas rester à attendre - son fils lui cachait quelque chose, elle en était certaine. Te faut-il deux places ? Rajouta-t-elle avec un sourire, parce que cette fois elle était décidée à ne pas lâcher l'affaire.

Elle aimait discuter avec son fils, le voir grandir - surtout maintenant qu'il était adulte et qu'elle n'avait guère besoin d'éviter certains sujets. Quels sont les derniers potins de la haute société, hm ? Assise, l'esthétimage lui massait les mains et lui passait quelques potions et lotion pour prendre soin de sa peau, ce qui la détendait. Tu retrouves forme humaine. commenta-t-elle en voyant son fils. Autrement, il semblerait qu'une vague de désordre agite le monde des sangs purs. Les jumeaux Carrow vivent seuls depuis que leur mère a mis les voiles - allez savoir où, il semble que certains parents ne soient pas aussi sérieux qu'ils le devraient. Les gamins sont encore mineurs après tout. Les Fawley souffrent du coma de l'une de leurs membres - un serment qui aurait mal tourné, à croire qu'aucune famille reste sans secret. Et l'attention de Abbot sur cette affaire me fait dire qu'il y a quelque chose à creuser de ce côté-là. Dit-elle sans vraiment de détour, et sans vraiment de passion - des scandales dans le monde sorcier, c'est pas nouveau. Sur une note plus délicieuse : Poudlard organise une soirée pour le Nouvel An. Tu y seras ?
 

Je te vois venir. Oui, je veux deux places, et non je ne dirais rien de plus. Convaincue qu'elle saurait le fin mot de l'histoire, elle se contente d'opiner pour assurer à son fils qu'elle lui aura ses places. Et peut être proche de la loge présidentielle dans laquelle elle se trouve elle-même. Pas qu'elle voudrait absolument mettre son fils dans l'embarras mais elle avait bien hâte de le voir s'amouracher d'une jeune femme; et peut être enfin cesser sa révolte contre le mariage, les sentiments et la famille qu'il devra un jour lui offrir. Elle espérait voir son sang continuait à exister et à régner sur le monde des sangs purs d'Angleterre. Son espoir se portait en Adriel seul - après tout il était son fils unique. Mais elle n'irait pas - au contraire de son mari - lui trouvait une fiancée et le contraindre à l'épouser. Elle ne voyait jamais Selena Yaxley chez eux, et se doutait bien que cela avait à voir avec l'absence d'enthousiasme du côté de son fils. Les gens changent, hm ? Et puis j'ai envie de voir pour quoi tu travailles dur. Je dois soutenir ma vieille mère. Vieille. Impertinent que tu es. Je devrais te trouver des places dans les tribunes avec les sangs-de-bourbes et les cornes de brumes. Grogne-t-elle, vexée par la remarque bien qu'elle n'était dite que sur le ton de la plaisanterie.

Mais Helen était une femme de goût, qui aimait ne pas paraitre son âge et s'assurer de garder sa beauté aussi longtemps que possible. Le temps ne devait pas avoir d'emprise sur elle et elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour l'éviter. Les moments de détente comme celle-ci y aidait aussi - au moins là, elle pouvait prendre soin d'elle, de son apparence et de son stress. Ce qui en faisait toujours l'une des femmes les plus désirables des hautes sphères - selon son propre jugement. Et celui de ses collègues qui se retournaient sur son passage. Amycus est un bon gars, je suis sûr qu'il saura s'en sortir, j'ai confiance en lui. Il a le meilleur des parrain après tout. Je n'ai aucun doute à ce sujet. Mais les parents ne sont clairement pas à la hauteur de leurs enfants. Assure-t-elle, parce qu'il était des sorciers qu'elle se permettait de juger quand même - être parent c'était un sacrifice de longue haleine, il était bien égoïste de soudainement disparaitre pour laisser des enfants se débrouiller seuls. Qu'importe leurs âges.
Mais ils avaient bien de la chance ,les Carrow, parce que les jumeaux étaient des sorciers curieux, intelligents et débrouillards. Assurément, ils sauront devenir des sorciers puissants par la suite. Abbot doit être lié aux Fawley d'une façon ou d'une autre, alors. J'vois pas pourquoi il s'intéresserait à cette affaire si c'est pas le cas, il est pas du genre ... là. Curieux, n'empêche. Mais bon, c'est pas des familles si importantes alors qu'ils fassent leurs magouilles. C'était certain. Elle n'avait cure des Fawley et des Abbot.

Mais de son point de vue à elle, les familles intéressantes n'étaient pas forcément faites de sang pur. Une chose qu'elle ne partageait pas encore avec son fils - mais elle avait bon espoir de voir Adriel s'intéressait bientôt au pouvoir et le guider vers la Confrérie et tout ce qu'elle pouvait lui offrir. Me voilà de nouveau en fils parfait ! Elle sourit, passant une main - celle qui était libre - dans les cheveux à présent courts de son fils. Tu l'es toujours, n'en doute pas. Dit-elle quand même sans pouvoir l'empêcher, avant qu'il ne revienne vers elle. A quoi sert un massage des mains, hm ? C'est curieux. Ca détend, ou un truc du genre ? Une bonne partie de nos flux d'énergie passent par les mains, les pieds et la tête. C'est une bonne manière de les réguler, de les contrôler et d'être toujours en bon équilibre au niveau de nos chakras. Les sorciers chinois font très attention à se masser régulièrement ces points précis. Explique-t-elle. Tu devrais essayer. Ca favorise la puissance magique. Rajoute-t-elle en lui faisant un geste pour qu'il vienne s'installer contre elle. Et comme cela tu pourras aussi me dire comment se porte ta relation avec la jeune Yaxley ? Je vois que tu ne viens toujours pas avec elle, ce qui doit sans doute signifier que ce mariage est voué à l'échec, hum ?

 

Son fils quitta sa place pour venir l'étreindre et elle se laissa faire, bien qu'elle gardait un visage fermé et une moue boudeuse - elle n'était pas femme à se laisser insulter, même pas la personne qu'elle aimait le plus au monde, sans faire montre d'un semblant de vexation. Tu sais bien que je rigole, et que je t'aime. Pitié, pas les cornes de brumes, mais je pense pouvoir endurer les impurs. Elle grimaça, imaginant son magnifique garçon entouré des impurs et des nés moldus qui s'agitaient chaotiquement dans les gradins du stade de Quidditch. C'est parce que tu as toute la fougue de la jeunesse pour supporter ce genre de choses... Dit-elle en levant les yeux au ciel - bien qu'elle dans sa jeunesse se satisfaisait plutôt d'être sur le terrain que dans les gradins.

Le Quidditch avait toujours coulé dans ses veines, de même que les mondanités. Et avec elle venaient les secrets, les critiques et les commentaires désobligeant sur les manières de faire des autres familles. Helen n'était pas dupe - elle ne doutait pas que sa propre famille faisait le sujet des critiques et des remarques. Surtout parce que son fils ainé était toujours célibataire aux yeux du monde - une chose qu'elle déplorait. Je ne savais pas qu'il y avait tout ça dans nos mains. Mais c'est vrai que pour l'instant, c'est plutôt agréable. Compte pas sur moi pour qu'on touche à mes pieds par contre, c'est un no zone. Lâchant un rire amusé, Helen se laissa aller dans le fauteuil où elle se trouvait près de son fils. Il te faudrait lire plus au sujet de la magie, mon fils, tu trouverais de quoi gagner en puissance. Tu as tous les ouvrages qu'il faut ici, dans la bibliothèque. Conseilla-t-elle, comme elle le fait toujours - ne cessant d'être une mère bien que son fils avait quitté la maison.

Et comme sujet de prédilection, elle trouvait ses fiançailles. Pas qu'elle en soit l'instigatrice, la majorité du temps c'est son mari qui s'occupait de gérer des relations avec les autres familles. Mais de toute évidence, cette entente avec Yaxley n'était pas au beau fixe. Les fiançailles vont être rompues, maman. La relation est en-dessous du niveau de la mer et je ne compte attendre une quelconque marée pour la redresser. Elle est pas pour moi. Et je ne l'aime pas, jamais. Levant les yeux au ciel, elle se demanda bien d'où venait ce désir d'aimer - être amoureux était une fable qui n'avait pas grand chose à voir avec les mariages de convenance de la bonne société anglaise. Elle en savait quelque chose. Que faudrait-il pour que tu décides qu'une femme est faite pour toi ? Demanda-t-elle avec le plus de tendresse qu'elle le pouvait - puis avec une réelle curiosité. Tu ne seras grand-mère tout de suite, t'as encore le temps d'apprendre le tricot et le crochet. Soupirant lourdement, elle roula les yeux dans ses orbites, avant de faire un mouvement pour que le masseur s'intéresse à ses pieds - de quoi la garder apaisée et détendue pour cette conversation-là. J'espère vivre assez longtemps pour voir mon petit fils porter des chaussons que j'aurai crocheté. Grogna-t-elle pour réponse.

Pas qu'elle était fan de Yaxley - la famille était bien assez mal vue pour épouser son fils unique. Mais malgré tout, elle espérait qu'un jour Adriel trouve chaussure à son pied parmi les héritières des grandes familles de sang pur. Ou à défaut - une fille de sang pur étrangère. Et ne commence pas à chercher une autre prétendante, hm ? Tu sais qu'elle finira comme les autres : écartée. Elle secoua la tête - Ton acharnement à refuser chaque prétendante commence à devenir louche. Si tu préfères les garçons, ce n'est pas un problème - il faudra juste trouver une fille assez aimable pour te faire un héritier. Autrement il ne restera que Castiel pour prendre la tête de cette famille et je m'y refuse. Parce que la couronne devait être sur la tête d'Adriel. La couronne des Mulciber et des Greengrass, de cet héritage que Barth et Helen avaient mis tant d'acharnement à créer. La puissance, le pouvoir, le respect. Voila les valeurs qu'ils préservaient. Garde toi de chercher l'amour dans le mariage, Adriel, ce n'est pas une fondation stable. Aime, en dehors, prend amante et maitresse dans ton lit autant que ça te chante : mais par Morgane, trouve moi une fille de bonne famille à épouser et engrosser.