You only live once || Nessie & Zooey

You only live once
@Nessie Shacklebolt

Pas moyen que tu ailles en cours. Tu préférais de loin jouer à cache-cache avec les professeurs de trouver un coin où te rendre pour apprendre par toi-même et faire un truc qui te fait envie. T'as cours d'Histoire de la magie, d'artithmancie et de sortilège. Au moins, tu te retrouveras en sortilèges en fin de journée - mais avant cela, tu avais aucune idée de rester assise à attendre que le temps passe.
Heureusement, c'était jeudi et il y a une chose que tu sais - c'est que le jeudi, il n'y a des cours de botanique que le soir. Parce que c'était l'occasion de faire découvrir les plantes nocturnes et leurs habitudes. Alors le reste du temps, la serre avait plus de chance d'être disponible et pour toi de découvrir toutes les plantes qui s'y trouvait.

Tu avais entendu dire qu'en apprenant des choses sur les plantes, on pouvait être capable de faire des potions délirantes et amusantes. T'es pas trop mauvaise en botanique - t'es moins bonne en potions. Mais tu trouveras sans doute quelqu'un pour faire ce genre d'expérience avec toi. T'es jamais contre faire des nouvelles rencontres si cela peut t'amener à découvrir de nouvelles choses de ce genre. Une potion pour délirer, pour faire des rêves plus vrais que natures, pour rester réveillée des jours entiers, pour te sentir heureuse - certains appelleraient ça des drogues et tu vas pas faire semblant de pas savoir de quoi ils parlent, mais si tu aspires à de l'apprentissage, est-ce que ce sont encore des drogues ? Sans doute. Mais t'en as pas grand chose à foutre.

Alors tu te faufiles dans la serre, dès que le reste des élèves courent vers leur heure de cours. Tu entres dans les lieux, écoutant un moment le souffle délicat des plantes carnivores qui se reposent. Tu glisses, contournant la table centrale pour rejoindre la réserve qui se trouve derrière la place du professeur. Mais un moment tu bute sur un sac - te vautrant la tête la première avant de réaliser que effectivement - un élève à oublié ses affaires . Tu grimaces, mais prends quand même le sac pour le mettre sur la table, bien en vue. Et peut être aussi pour bien penser à le récupérer sur le retour et pouvoir retrouver son propriétaire.
Si t'es en rage contre le système t'es pas non plus une foutue garce - tu sais comme c'est important d'avoir ses affaires avec soi. Voila pourquoi t'as ton sac sur le dos aussi, avec des pinces, des ciseaux et des sacs pour pouvoir récupérer les plantes, les fleurs et les racines qui font parties de ta liste. La liste que tu sors justement.

Ca dure un moment - une heure sans doute - avant que tu n'entendes la porte grincer derrière toi. Tu sursautes, te baisse pour ne pas être surprise, avant de voir que la silhouette n'est pas si grande. En face de toi, c'est pas un professeur c'est une élève qui se tient. Alors tu souris, rassurée, avant de sortir de l'ombre. Si t'es venue pour ton sac, il est là. Dis-tu en montrant le haut de la table commune - tu l'as mis pas loin pour y penser. Je l'ai pas fouillé, promis. J'me suis dis qu'en le mettant pas trop loin j'allais penser à le récupérer en partant. Rajoutes-tu, simplement, avant de retourner à sa cueillette comme si la chose était parfaitement normale.

You only live once
@Zooey Spellman

La tête est distraite, en ce moment. Les difficultés à se concentrer en cours sont bien présentes et cela agace Nessie qui en vient à ruminer dans son coin et donc à ne pas écouter davantage ce qui se passe autour d’elle. Un véritable cercle vicieux dont elle a du mal à se défaire depuis quelque temps. Elle le sait pourtant : c’est nécessaire qu’elle trouve un moyen pour se reprendre en mains. Elle ne peut pas prendre le risque que des sentiments personnels viennent trop impacter son avenir. Ça, c’est une certitude qu’elle ne doit pas oublier. Certes, les notes de son dernier examen sont dures. Certes, le départ d’Aurora est pour elle un crève-cœur – d’autant qu’elle s’estime responsable de cela. Mais peut-elle y faire quelque chose désormais ? Sa meilleure amie est partie – sans un regard en arrière, pense-t-elle. Elle est partie alors qu’elle aurait pu simplement venir la voir. Elles auraient pu discuter, voir ce qui n’allait pas et Nessie aurait pu l’aider – elle aurait tout fait pour. Elles auraient affronter cela ensemble, peu importe ce que cela signifie. Mais elle s’en est allée sans même lui laisser l’opportunité de s’expliquer ou de comprendre. Une réalisation qui la vexe, la heurte profondément mais qu’elle se force à garder pour elle. En parler ne changerait rien parce qu’elle ne peut plus y remédier, désormais.

C’est ainsi qu’elle évolue depuis. Essayant tant bien que mal d’avancer, s’efforçant de se rappeler ses véritables objectifs. Elle vise une place au ministère en tant que langue-de-plomb et Evan a été très clair à ce sujet : ils n’acceptent que les meilleurs dossiers et les apprentis les plus motivés. Waterford est déjà une sacré bavure sur son bulletin… il est hors de question que d’autres tâches viennent réduire ses chances d’atteindre son but. Une erreur, c’est possible à faire oublier pour peu que le reste soit irréprochable. Mais si elle vient à les accumuler, alors ce sera mission impossible et ça, c’est tout bonnement inenvisageable. Le problème, c’est que Nessie reste humaine. En tant que telle, elle ne peut trop forcer sans finir par en payer le prix. Vient forcément un moment où son corps va lui faire comprendre qu’elle doit lever le pied et prendre un peu de temps pour se reposer aussi bien mentalement que physiquement.

Cet avertissement intervient durant un cours de botanique. Une heure qu’elle se force à suivre sans pourtant y avoir grand intérêt. L’avantage étant qu’il est plus facile de rester alerte lorsque le professeur les invite à être en mouvement dans les serres pour observer les plantes, apprendre à les reconnaître et dicter de mémoire leurs spécificités comme les utilisations qu’il est possible d’en faire dans des potions. Nessie se fait discrète mais répond à certaines interrogations afin de faire gagner quelques points à sa maison. À la fin du cours, elle s’en va, oubliant son sac au pied de sa paillasse. Ce n’est qu’au soir, quelques minutes avant le couvre-feu, qu’elle s’aperçoit qu’elle a oublié une partie de ses affaires dans les serres. Tant pis, elle ne peut pas se permettre de braver le couvre-feu pour deux-trois babioles qui seront encore là le lendemain – elle aura largement le temps de les récupérer pendant la pause de l’après-midi avant que les cours du soir ne commencent dans ces lieux.

Au réveil, elle remplit son sac de rechange d’une plume et deux calepins pour pouvoir tout de même prendre des notes durant les cours à suivre avant la libération de l’après-midi. Elle les suit avec une assiduité exemplaire, forçant son esprit à rester focaliser sur ce qui se passe devant elle, comme elle le fait chaque jour depuis des semaines même si c’est compliqué. Puis arrive le repas du midi qu’elle engloutit sans même prendre le temps de discuter avec les autres. Son repas terminé, ses affaires sur le dos, elle prend la direction des serres, quasiment certaines qu’elles seront vides à cette heure-ci. La majorité des autres élèves sont en cours ou sont bien trop occupés à profiter de leur pause ailleurs. Elle fait grincer la porte, ce qui provoque l’apparition d’une grimace sur ses traits – pourvu que ce bruit n’ait dérangé personne. Sans un bruit, elle se dirige vers la place qu’elle occupait la veille avant de constater que le sac qu’elle était certaine d’avoir laissé par terre se retrouve désormais posé sur la table. Quelqu’un l’a bougé. Est-ce que cette personne est toujours là ou est-ce qu’elle est venue il y a déjà plusieurs heures ? Une question qu’elle ne se pose pas très longtemps puisqu’une silhouette fait soudainement son apparition, émergent de l’ombre. « Je suis venue pour récupérer mon sac, oui. J’imagine que c’est toi qui l’a bougé ? », dit-elle en haussant les sourcils, sur un ton curieux dénué de reproche. « Merci de pas avoir fouillé et d’avoir eu l’intention de le rendre. », pas qu’elle ait quoi que ce soit à cacher mais elle apprécie de pouvoir conserver son intimité et de constater qu’elle a été respecté. « Hum… Zooey, c’est ça ? Excuse-moi, je voulais pas te déranger. Tu fais de la cueillette ? Je peux t’aider, peut-être ? », propose-t-elle sans savoir dans quoi elle s’embarque.

You only live once
@Nessie Shacklebolt

Je suis venue pour récupérer mon sac, oui. J’imagine que c’est toi qui l’a bougé ? T'opines en réponse, t'expliques en quelques mots, assurant n'avoir rien fouillé - ce qui est vrai, pour une fois, t'avais pas le moindre intérêt pour le sac abandonné comme tu es là pour une mission plus précise et plus insidieuse à dire vrai. Sourire en biais pour rassurer définitivement l'autre élève, tu retournes à ta cueillette - il te reste encore quatre plantes à dépouiller avant de pouvoir retourner à tes affaires dans l'ombre de la salle de potions. Tu devras sans doute attendre la nuit pour ce faire - et croiser les doigts que pour une fois Alecto Carrow ait oublié l'existence de cette endroit.
Rien qu'à penser à Alecto t'as le coeur qui se sert et le ventre qui se retourne. T'as pas l'esprit à repenser à la jeune femme et à tout ce qu'elle t'a fait ressentir en dedans ou te l'arracher cruellement. Tu aimes mieux passer ton chemin, grogner et mordre pour ne pas montrer que tu restes profondément blessée par tout ce que tu as perdu cette année. Tu avances, avec tes conneries et tes idées idiotes qui prennent plus de place que tes cours et tes études. Tu penses pas à l'avenir - jamais - parce que l'avenir est une fadaise inventée par les adultes pour vous garder sous contrôle. Sauf que pour ta part, tu souffres pas d'adultes qui te contrôle.

Alors tu retournes à tes plantes et t'es la plus minutieuse possible - c'est pourquoi t'as presque mis une heure à prendre tout ce que tu voulais. Merci de pas avoir fouillé et d’avoir eu l’intention de le rendre Je sais comme c'est important d'avoir ses affaires avec soi. T'assures, sourire en biais, amusée de voir que l'autre élève est toujours là. T'es sûre de l'avoir déjà croisé, mais pas moyen de te souvenir de son prénom pour le coup. T'avises juste le fait qu'elle soit jolie - faut pas être idiot pour le remarquer ça. Jolie mais triste - un truc qui marque son visage et que tu reconnais pour l'avoir si souvent ressenti tout aussi. Hum… Zooey, c’est ça ? Excuse-moi, je voulais pas te déranger. Tu fais de la cueillette ? Je peux t’aider, peut-être ? Tu lâches un rire - mais en croisant son regard tu constates comme elle se fait sérieuse. Tu remarques aussi que dehors le temps commence à se couvrir et que le soleil descend plus vite que tu l'avais présagé de prime abord. Tu sais prélever des feuilles d'arbre Anti-pesanteur ? m'en faudrait cinq. Et il me manque aussi une racine de Molly. Et si elle accepte de t'aider, au moins tu seras plus rapide et - pour ta part - tu peux prendre le temps de récupérer deux fleurs de Dictame - comme c'était la seule période de l'année où elles fleurissent. J'suis désolée, cela dit, comme pour ma part je me souviens pas de ton prénom. Annonces-tu finalement en lui tendant deux des petits sachets que t'as dans ton sac pour ta cueillette.

You only live once
@Zooey Spellman

Elle n’avait pas envisagé que quelqu’un toucherait à ses affaires. Pourtant, aux vues du nombre d’élèves considérables dans le château, c’était facile à prévoir. Heureusement, Nessie semble être tombée sur une personne respectueuse des objets qui appartiennent aux autres – en plus d’être honnête sur ses actions. Nessie apprécie de voir qu’elle acquiesce à sa question, sans chercher une excuse idiote ou quelqu’un d’autre à qui faire porter le chapeau. Et parce que la Serdaigle admet avoir bougé le sac, Nessie décide de la croire lorsqu’elle affirme ne pas avoir fouillé à l’intérieur. Pas de choses à cacher, pas d’objets ou de produits illégaux en son sein mais savoir que son intimité a été respecté est appréciable. Sourire poli plaqué sur les lèvres, la Serpentard remercie sa camarade tout en l’observant aller à sa cueillette.
La botanique n’a jamais été son point fort. Difficile de réellement s’impliquer à son maximum quand la matière elle-même n’attise pas sa curiosité. Nessie n’est clairement pas de ces passionnés qui passent des heures dans les serres et qui sont généralement aussi membres du club associé. Pas qu’elle ait quoique ce soit contre les plantes et autres végétaux mais elle leur préfère les sortilèges – plus ou moins complexes. Ce sont eux qui stimulent sa créativité et attisent son envie d’apprendre. Toutefois, elle fait aussi de son mieux pour conserver une moyenne correcte dans cette matière, partant du principe que ce n’est pas parce que ça lui déplaît qu’elle doit la négliger. Elle ne dédaigne pas non plus cette discipline, comprenant qu’elle puisse plaire à certaines personnes. Comme cela semble être le cas de sa camarade.

Camarade ayant visiblement une idée bien précise en tête – pas que cela concerne Nessie mais elle ne manque pas de remarquer l’acharnement de la Serdaigle et le fait que sa présence l’ait à peine perturbée. « Oui enfin, il me manquait rien de vital heureusement mais je suis contente mais d’autres personnes auraient pas eu les mêmes égards que toi. », petit sourire aux lèvres, tête légèrement penchée sur le côté. Le plus simple serait de s’en aller à présent qu’elle vient de récupérer ses affaires – c’était bien son unique objectif en venant en ces lieux, après tout. Pourtant, elle reste plantée là, devant sa paillasse, sans savoir précisément ce qui la retient ici. Peut-être est-ce cette excentricité capillaire qui retient son attention ? Ou bien cette expression désormais un peu trop familière qu’elle pense reconnaître dans les traits de son visage ? Quoi qu’il en soit, elle aurait pu se contenter de tourner les talons et de laisser sa cadette à ses occupations. Pourtant, ce sont d’autres mots qui franchissent ses lèvres quand elle s’excuse avant de proposer son aide. L’espace de quelques secondes, les sourcils de Nessie se froncent. Qu’y a-t-il de si drôle dans ce qu’elle vient de dire de parfaitement sérieux ? « Je sais le faire mais je me souviens plus où sont ces arbres. Je passe très peu de temps dans les serres en dehors des cours. », pour ne pas dire qu’elle vient jamais. Nessie note toutefois les ingrédients ainsi que le nombre demandé. « Je m’appelle Nessie. », répond-elle en attrapant les deux sachets tendus. Si le fait que Zooey rigole précédemment de son offre l’a quelque peu vexée, il n’en est rien concernant son ignorance sur son prénom. Nessie n’est pas de ces sang-pur qui s’offusquent parce qu’on ne s’écarte pas devant son passage ou parce que les gens oublient son prénom.