« Tu es magnifique. »

Louis s’empara de sa main pour y déposer un baiser délicat, ses yeux accrochant les siens avec un éclat nouveau. Orphea aurait pu lui faire remarquer que ses lèvres n’auraient pas dû toucher sa peau, que le baise-main n’avait rien de littéral… elle n’en fît rien et se contenta de sourire, bizarrement captivée – charmée, aurait sûrement dit Aisleen.
Elle en voulût aux nouveaux arrivants de venir interrompre ce moment (parfait) et arracha à contre-cœur ses grands yeux noirs à ceux de son fiancé. Hélas, elle ne pouvait pas se permettre de ne pas saluer la famille Gaunt, ce qu’elle fît avec une frustration bien dissimulée. Comme de coutume dans tout évènement social digne de ce nom, les premiers ronds de jambes n’en finissaient pas. Elle n’avait rien contre ces jeux de minauderies et rejoignait souvent la partie de très bonne grâce… pour autant, sa patience n’était pas sans limites. Les Greengrass, les Chevalier et maintenant les Gaunt… leur petit cercle allait finir par devenir son propre évènement privé. Cela ne sembla guère déranger ses parents qui répondirent avec leur habituelle obligeance aux présentations de Percival Gaunt et de son fils.

« Nous sommes tout aussi ravis de faire votre connaissance, soyez en assuré. », roucoula plaisamment son père. « C’est un beau pays que vous avez là ; l’air y est particulièrement revigorant. »

L’adolescente se mordit violemment les joues. Non, elle ne devait pas céder à la facilité. Souligner que son père voulait vraiment dire que la Grande-Bretagne était un territoire glacé et pluvieux ne serait pas du meilleur effet et à coup sûr, sa mère lui ferait avaler une brique complète de savon – ainsi que le canard de bain, pour faire bonne mesure. Pour son plus grand soulagement, son cher paternel tourna très vite son attention vers le plus jeune des Gaunt.

« Luke, n’est-ce pas ? C’est un réel plaisir de te rencontrer, mon garçon ! Orphea nous a dit que vous jouez dans la même équipe de Quidditch. Je suis bien content que ma fille soit entourée d’autant de jeunes gens de qualité. », dit-il en laissant son regard dériver vers Louis et Aisleen.

Elle ne pensait pas que son père ait réellement pris conscience de ce qu’il impliquait, mais il n’était cependant pas anodin qu’il ait désigné trois sangs purs issus de familles influentes et fortunées. Évidemment, ce n’était pas comme si elle fréquentait beaucoup d’élèves en dehors de cette catégorie. Il y avait un ou deux noms qui lui venaient en tête, bien sûr, quelques conversations plaisantes à droite et à gauche, mais de là à parler d’amitié… ?
L’ironie lui parût complète lorsqu’un grand garçon blond choisit ce moment pour se joindre au groupe. Combattant une évidente timidité, il s’empara du bras d’Aisleen, sa cavalière, et salua tout le monde d’une voix serrée.

« Bonsoir, Mani. », répondit elle sobrement, lui adressant un sourire du bout des lèvres.

Orphea voulait se montrer plus compatissante, elle le voulait vraiment ! Elle l’aurait été si une moitié de son cerveau n’avait pas été occupée à disséquer la tenue du garçon. Il ressemblait à un chasseur sorti du Bayou dans ses nippes crème et sa chemise… marron ? Vaguement verte ? Elle ne savait pas très bien ; le costume était visiblement de seconde main et l’adolescente adressa un regard éloquent à sa meilleure amie. Pourquoi Diable n’avait-elle pas habillé son cavalier ? Le beau minois de Mani ne pouvait pas tout compenser ! Il s’était jeté en pâture à une meute affamée qui n’en ferait qu’une bouchée ! Si elle avait été à la place d’Aisleen… mais elle n’y aurait jamais été, réalisa-t-elle. Mani était un sang mêlé, impossible d’en faire son partenaire pour une soirée comme celle-ci. Cette pensée l’apaisa et un certain détachement s’empara d’elle. Distraitement, Orphea comprit qu’Eireann Greengrass n’était pas complètement convaincue par le colosse au bras de sa fille. Elle s’en lavait les mains ; elle n’était pas ici pour lui.

« M’accorderais tu cette danse ? »

Louis avait toute son attention. Il s’était habillé pour elle, il déployait des trésors de courtoisie pour elle. Pour une fois, Aisleen et Mani trouveraient bien le moyen de se débrouiller seuls. Le Chevalier avait besoin d'elle et elle s’étonna de constater qu’elle… voulait passer la soirée avec lui.
Ses doigts trouvèrent naturellement les siens et un sourire sincère fleurit sur son visage.

« Je t'offre même les suivantes. », souffla-t-elle en l’entrainant vers le centre de la salle.

Alors qu’elle se détournait de ses parents, elle sentit leur regard peser lourdement sur sa nuque. Quoiqu’elle fasse avec Louis, elle ne doutait pas du fait qu’ils n’en manqueraient pas une miette – même s’ils auraient sûrement le bon goût de ne pas le laisser paraître.
Avec toutes ces distractions, c’était à peine si Orphea avait remarqué que la musique s’était faite plus forte, invitant les danseurs à s’élancer sur la piste. En revanche, elle ne manqua pas la façon dont Louis s’ajusta parfaitement à sa posture, à sa main posée sur son épaule, à son bras tendu et à leurs doigts enlacés.

« Je vois que Monsieur était assidu en cours de danse ! »

Puis, d’une voix caressante, elle ajouta en français :

« Montre-moi tes meilleurs pas, Louis Chevalier. »
 

MADE BY @ICE AND FIRE.

Le bal de la nouvelle année

La voir si heureuse d’être au bal faisait toute sa soirée pour lui. Une salle remplie de gens, d’alcool et de musique, alors qu’il devait faire la conversation toute la soirée avec les parents d’élèves qui allaient lui poser des questions sur leur enfant, c’était disons le genre d’évènement qu’il avait éviter toute sa vie. Aujourd’hui, il avait attendu cette soirée pendant plusieurs semaines, juste pour espérer la voir sourire et y passer un bon moment. Alors qu’il l’observait s’émerveiller de la salle, lui restait tout aussi impassible, bien que ses yeux étaient rivés sur elle. Ce n’est pas qu’il ne trouvait pas la salle resplendissante, mais la salle prenait toutes ses couleurs et ses attraits seulement lorsque Cassandre y était.

Bien qu’incertain que son compliment était apprécié par sa jeune invitée, il l’observa s’avancer vers lui pour réduire la distance qui les séparaient. Il en avait l’habitude maintenant et ne s’en retrouvait plus désemparé, bien qu’il se sentait toujours aussi nerveux à ses moindres mouvements, essayant d’analyser ce qu’elle allait faire ensuite. C’est avec un regard emplis de questions qu’il la regarda tirer sur son complet pour l’ouvrir et y glisser quelque chose à l’intérieur dans une de ses pochettes. Plus que curieux, ses mains restaient pourtant occupées à tenir le bouquet de fleur ainsi que son verre. Bouquet de fleur qui commença royalement à l’embêter, d’avoir ainsi les deux mains pleines et de ne pouvoir réagir. Il profita de cette occasion pour le balancer sur le côté du buffet en gardant ses yeux sur l’ancienne Gryffondor.

Il plia le dos, une seconde fois, pour lui faciliter la tâche et tourna légèrement le visage pour bien écouter ce qu’elle voulait lui murmurer. Bien que cette fois elle ne se soit pas moquée de lui, le professeur aborda un sourire en coin lorsqu’elle mentionna l’achat de petites collations sucrées. Cette petite pensée le remplissait de bonheur, puisqu’il n’y avait pas meilleur cadeau pour lui. Hayden la regarda s’éloigner en lui faisant un clin d'œil et bien qu’elle ait dépensé son argent sans son autorisation sur quelqu’un chose d’autre qu’une robe, il n’en avait cure. Elle aurait bien pu s’acheter 10 robes avec son argent si c’était pour la voir aussi détendue et amusée que ce soir.

Il déposa son verre avant d’entamer une réponse qui fut couper court quand elle reprit la parole avant lui,qu’elle lui prit la main et le tira subitement vers la piste de danse. Il exagérait, son mouvement avait été plutôt lent, mais pour lui, toute tentative de l’amener aussi tôt dans la soirée sur la piste de danse était subite pour lui. Il aurait préféré attendre plus tard dans la soirée, en espérant qu’il y ait plus de gens sur la piste de danse. Oh qu’il aimerait être un cocktail crevette en ce moment, personne ne les attirait sur la piste de danse contre leur gré. Son corps s'arqua légèrement lorsqu’elle tira sur son bras, son corps refusant de bouger. Il n'avait plus 15 ans, elle ne pouvait plus le plier à sa volonté avec sa force et il l’observait avec un visage qui voulait tout dire.

Dans un échange de regard, il la sentit tirer plus fortement sur son bras, avec plus de conviction pour le faire bouger de sa position. Sans s’adresser la parole, leur amitié se communiquait à l’intérieur de leurs regards plus insistants l’un que l’autre. Deux personnalités dominantes qui essayaient d’avoir le fin mot de l’histoire et de faire flancher l’autre. Bien qu’Hayden n’avait jamais flanché sur la danse dans leur précédentes années à Poudlard, il finissa par soupirer et se laisser entraîner de force par sa partenaire au travers de la foule pour rejoindre la piste de danse.

- Si les crevettes se sentent seules, se sera toi la responsable.

Il semblait loin d’être heureux de s’engager sur la piste, aussi enthousiaste qu’un chat qu’on traîne jusqu’à son bain. Sa vengeance serait terrible. Il se positionne face à sa partenaire, bien qu’il était celui qui n’avait jamais su danser et qui n’avait jamais voulu apprendre. Il se positionna adroitement en venant déposer une main sur contre ses côtes, main qu’il laissa glisser contre son corps et sa robe avant de se poser délicatement sur sa hanche et d'y prendre appui, alors que son autre main, toujours enlacée entre les doigts de sa partenaire, venait resserrer leur étreinte. D’un mouvement remplis d’assurance, il fit le premier pas de danse pour commencer à guider leurs pas et leur rythme. Hayden gardait son dos bien droit, alors que sa tête, penchée légèrement vers l’avant, fixait les yeux de sa partenaire sans avoir besoin de regarder ses pieds au sol. Son regard aussi intense qu’à son habitude, habitait des yeux plus remplis par la passion que par la colère.

- Essaie de ne pas me marcher sur les pieds.

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